Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795)
comme missionnaires, la plupart incorporés à la Compagnie de Jésus,
même avant leur théologie. Quelques-uns revinrent en Chine
immédiatement après la réception des ordres sacrés, leurs deux ans de
théologie terminés, et le plus grand nombre, après le noviciat, n’étant pas
encore prêtres. Ces derniers, on les confiait à un missionnaire
expérimenté, qui s’en servait comme catéchistes et les formait aux vertus
religieuses et à la vie apostolique, pendant un ou deux ans. Alors, s’ils
offraient les garanties suffisantes, on les ordonnait prêtres ; dans le cas
contraire, le sacerdoce était refusé et, s’ils n’étaient pas renvoyés de la
Compagnie, ils restaient le plus souvent catéchistes 1 .
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C’est le père Michel Benoist qui fut chargé d’élever à Pékin les trois
Chinois envoyés en France en 1751. « Dès les premières années que j’ai été
ici, écrit-il, on m’avait confié le soin d’instruire de jeunes Chinois, pour les
disposer à nous aider dans nos fonctions de missionnaires. En 1751, deux
furent p.066 envoyés en France pour y faire leurs études 2 . Ces deux Chinois lui
firent grand honneur. Yang et Ko, devenus jésuites, « furent deux
1 Le père du Gad au révérend père Retz, 3 nov. 1752 : « Ex sinensibus sex, qui Flexiæ in
provincia Franciæ operam studiis havant, tres qui nomen societati dederunt, studiis
theologicis debent quam primum incumbere. » (Arch. S. J.).
Le père de Neuvialle au révérend père Betz, Macao, 20 déc. 1751 : « Hoc anno, mitto très
sinenses, quorum duo per très annos et probati sunt in nostra domo pekinensi, et pietatis et
ingenii maxima specimina præbuerunt Tertius non tamdiu probatus est, sed de eo bene
sperare licet. Recta ituri sunt in collegium flexiense, ubi tres alii jam in societatem admissi
philosophiæ et theologiæ dant operam. P. J. Baborier scipsum mihi obtulit ut tres alumnos in
Galliam duceret » (Arch.S. J.)
Le père du Gad, supérieur général, au révérend père général, Macao, 21 déc. 1757 : « De
sententia omnium fere patrum nostræ missionis, concilium cepi très discipulos sinenses, qui
operam dant litteris Flexiæ, antequam sacerdotio initientur, et pertacto solum noviciatus
biennio, ad me evocandi. Visum nobis enim est opportunius ad ipsorum adolescentium
rectam institutionem ac nostræ missionis majus emolumentum, divinam utique gloriam
spectando, si postquam ex Gallia huc redierint, illi adolescentes, adhuc inferiorum ordinum
clerici, mittantur statim ad unum antiquum missionarium, cujus comites et catechistæ per
unum alterumve annum futuri sunt ; quo expleto tempore, si per solidas virtutes et
præludentia belle ad opus apostolicum ministeria se satis probaverint, tune ad sacros
ordines promoveri, tutius possunt ; sin, quod Deus avertat, neque à virtute neque à
facultate ad ministerium evangelicum necessaria commode parati essent, tunc facilius esset
cum minore societatis et christianitatum incommodo de illis statuere. Cur autem ita
sentiamus, facit magnam partem experimentum quod capimus nunc illorum qui tribus
abhinc annis ex gallia ad nos redierunt, et tam fere oneri sunt quam subsidio ». (Arch. S. J.)
2 Lettre du père Benoist à M. Papillon d’Auteroche, Pékin, 16 nov. 1767, dans les Lettres
édifiantes, XIII, p. 183. — Le père Benoist était arrivé en Chine, le 12 juillet 1744.
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