Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne
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p.044 Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) @ Pékin comprenait alors la ville tartare de quatre lieues de tour et d’un million d’habitants, la ville chinoise, moins grande, mais aussi peuplée, et la cité impériale. Les missionnaires catholiques y comptaient quatre résidences, ayant chacune son église. Les jésuites portugais y avaient deux résidences, les missionnaires de la Propagande, une, et les jésuites français, une également 1 . Les trois premières se trouvaient dans la ville tartare ; la dernière, dans la cité impériale. Il n’en existait pas dans la ville chinoise. Les deux résidences des Portugais étaient situées, l’une à l’Est, l’autre au Sud-ouest du palais de l’empereur. Celle de l’Est, appelée Tong-t’ang, supprimée à l’époque de la persécution tartare, sous la minorité de Kang- hi, fut rétablie plus tard, et les Pères y bâtirent une église élégante. C’est là que s’installa le père d’Espinha, qui joua dans la suite un rôle diversement apprécié. Cette résidence était réputée une dépendance de la maison du Sud- ouest, appelée, Nan-t’ang, dédiée à Saint-Joseph, et désignée sous le nom de collège. Ce collège fut donné au père Ricci et rebâti pour le p.045 père Adam Schall par l’empereur Kang-hi. C’est là qu’habitaient les pères portugais, qui dirigeaient le grand observatoire de Pékin. « Cet lecturam apprime noto, plene ac fideliter parebo ; illudque exacte, absolute ac inviolabiliter observabo, et absque ulla tergiversatione adimplebo atque pro virili enitar ut a christianis sinensibus quorum spiritualem directionem quoquomodo me habere contigerit, similis obedientia eidem præstetur, ac insuper, quantum in me est, nunquam patiar ut ritus et ceremoniæ sinenses in litteris pastoralibus Patriarchæ Alexandrini Macai datis die 4 novembris 1721 permissæ ac sanctissimo domino nostro benedicto Papa XIV damnatæ, ab eisdem christianis ad praxim deducantur. Si autem (quod Deus avertat) quoquomodo contravenerim, toties quoties id evenerit, pænis per prædictas constitutiones impositis me subjectum agnosco et declaro. Ita tactis sacrosanctis evangeliis promitto, voveo et juro. Sic me Deus adjuvet et hæc Sancta Dei evangelia. Pékini die 16 a oct. 1751. Ego Josephus Maria Amiot Soc. Jes. manu propria. in manibus meis Polycarpus episcopus Pekinensis. 1 Lettres édifiantes : Le père Bourgeois à Mme de ***, Pékin, 15 octobre 1769 ; — Le père Benoist à M. Papillon d’Auteroche, Pékin, 16 novembre 1767. 68
Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) observatoire, que les visiteurs européens vont encore admirer de nos jours, et qui fut construit avec tous ses instruments par le père Ferdinand Verbiest, peu après 1669, était à l’usage exclusif de l’institut chinois d’astronomie, connu sous le nom de tribunal d’Astronomie ou des mathématiques. « Ce tribunal, dit le père Amiot, était composé d’un inspecteur, de deux présidents, dont l’un est toujours tartare et l’autre censé chinois, et de plusieurs mandarins qui sont comme autant d’assesseurs. Depuis le père Adam Schall jusqu’au père da Rocha, qui succéda au père de Hallerstein, c’est-à-dire, pendant l’espace de plus d’un siècle, ce fut toujours un européen qui tint lieu de président chinois. L’emploi des missionnaires-astronomes consistait à revoir les calculs purement astronomiques des Chinois et à en corriger les erreurs, s’il s’en trouvait. Les appointements ou les gages que l’empereur leur donnait étaient attachés au degré de mandarinat dont ils étaient décorés. Comme les premiers Européens, qui furent admis dans le tribunal d’Astronomie, étaient de la mission portugaise, qui était alors la seule, c’est la mission portugaise qui fournit toujours des astronomes à ce tribunal. p.046 Le ressort de ce tribunal s’étend sur tout le ciel visible depuis la Corée jusqu’au Thibet d’un côté, et depuis le voisinage de la Sibérie jusqu’au tropique de l’autre. Il y a 200 Chinois environ qui sont entretenus aux frais de l’empereur sous le titre d’astronomes ou celui d’étudiants en astronomie ; et il y en a au moins les deux tiers qui connaissent assez bien le ciel, et sont assez rompus dans le calcul pour pouvoir composer des éphémérides aussi exactes que celles qui sortent de nos académies. 1 » Pendant le dix-huitième siècle, deux Pères de la mission portugaise firent partie du tribunal des Mathématiques, l’un comme président, l’autre 1 Cette lettre était adressée à M. Bertin le 22 sept. 1777. 69
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Pékin comprenait alors <strong>la</strong> ville tartare <strong>de</strong> quatre lieues <strong>de</strong> tour <strong>et</strong><br />
d’un million d’habitants, <strong>la</strong> ville chinoise, moins gran<strong>de</strong>, mais aussi peuplée,<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> cité impériale. Les missionnaires catholiques y comptaient quatre<br />
rési<strong>de</strong>nces, ayant chacune son église.<br />
Les jésuites portugais y avaient <strong>de</strong>ux rési<strong>de</strong>nces, <strong>les</strong> missionnaires <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
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Les trois premières se trouvaient dans <strong>la</strong> ville tartare ; <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière, dans<br />
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Les <strong>de</strong>ux rési<strong>de</strong>nces <strong>de</strong>s Portugais étaient situées, l’une à l’Est, l’autre<br />
au Sud-ouest du pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> l’empereur. Celle <strong>de</strong> l’Est, appelée Tong-t’ang,<br />
supprimée à l’époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> persécution tartare, sous <strong>la</strong> minorité <strong>de</strong> Kang-<br />
hi, fut rétablie plus tard, <strong>et</strong> <strong>les</strong> Pères y bâtirent une église élégante. C’est là<br />
que s’instal<strong>la</strong> le père d’Espinha, qui joua dans <strong>la</strong> suite un rôle diversement<br />
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C<strong>et</strong>te rési<strong>de</strong>nce était réputée une dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison du Sud-<br />
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<strong>de</strong> collège. Ce collège fut donné au père Ricci <strong>et</strong> rebâti pour le p.045 père<br />
Adam Schall par l’empereur Kang-hi. C’est là qu’habitaient <strong>les</strong> pères<br />
portugais, qui dirigeaient le grand observatoire <strong>de</strong> Pékin. « C<strong>et</strong><br />
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a christianis sinensibus quorum spiritualem directionem quoquomodo me habere<br />
contigerit, similis obedientia ei<strong>de</strong>m præst<strong>et</strong>ur, ac insuper, quantum in me est, nunquam<br />
patiar ut ritus <strong>et</strong> ceremoniæ sinenses in litteris pastoralibus Patriarchæ Alexandrini Macai<br />
datis die 4 novembris 1721 permissæ ac sanctissimo domino nostro benedicto Papa XIV<br />
damnatæ, ab eis<strong>de</strong>m christianis ad praxim <strong>de</strong>ducantur. Si autem (quod Deus avertat)<br />
quoquomodo contravenerim, toties quoties id evenerit, pænis per prædictas<br />
constitutiones impositis me subjectum agnosco <strong>et</strong> <strong>de</strong>c<strong>la</strong>ro. Ita tactis sacrosanctis<br />
evangeliis promitto, voveo <strong>et</strong> juro. Sic me Deus adjuv<strong>et</strong> <strong>et</strong> hæc Sancta Dei evangelia.<br />
Pékini die 16 a oct. 1751.<br />
Ego <strong>Joseph</strong>us Maria <strong>Amiot</strong> Soc. Jes. manu propria.<br />
in manibus meis<br />
Polycarpus episcopus Pekinensis.<br />
1 L<strong>et</strong>tres édifiantes : Le père Bourgeois à Mme <strong>de</strong> ***, Pékin, 15 octobre 1769 ; — Le père<br />
Benoist à M. Papillon d’Auteroche, Pékin, 16 novembre 1767.<br />
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