Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795)
cérémonie, et ils la recommencent une troisième fois. Après quoi, on leur
ordonne d’attendre les ordres de Sa Majesté.
Les visiteurs offrent ensuite leurs présents, et en p.042 retour, ils
reçoivent de la table de Sa Majesté quelques mets, qu’ils mangent debout à
l’endroit même où ils ont exécuté les trois prostrations 1 .
La réception à l’évêché fut moins compliquée. Mgr de Souza, revêtu de
ses habits pontificaux, les attendit à sa chapelle, leur adressa des paroles
affectueuses de bienvenue, et « au son des instruments chinois, il entonna
la messe pour remercier Dieu de lui avoir amené du renfort contre l’ennemi
commun du genre humain 2 .»
Mgr de Souza, né à Coïmbre le 26 janvier 1697, était entré au noviciat
de la Compagnie de Jésus le 31 octobre 1712 ; et, après avoir enseigné
plusieurs années l’éloquence à l’université de sa ville natale, il était parti
pour la Chine avec l’ambassade portugaise du roi Jean V. D’abord
missionnaire à Nankin et à Pékin, il fut en 1740 nommé à l’évêché de Pékin
et sacré à Macao en 1741. Pendant son épiscopat de seize ans, au milieu
des plus douloureuses persécutions, « il fut, dit monseigneur de
Laimbeckhoven, le modèle des évêques, qui paissait son troupeau autant
avec le pain de la doctrine que par l’exemple de sa sainte vie 3 .»
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C’est entre les mains de monseigneur de Souza que le père Amiot,
à son arrivée à Pékin, fit le serment exigé de tous les missionnaires par le
pape Benoît XIV sur les rites chinois 4 .
1 Même lettre du père Amiot, de 1752.
2 Ibid.
3 Lettre adressée au Saint-Père, le 15 octobre 1767, après la mort de Mgr Polycarpe de
Souza, arrivée le 22 mai 1757. — Quand Mgr de Souza fut nommé évêque, les ennemis de
la Compagnie de Jésus l’accusèrent d’être opposé aux décrets du Saint-Siège sur les rites.
Cela devait être et n’étonna pas les missionnaires vraiment honnêtes. Le Portugal et même
deux propagandistes prirent sa défense et la calomnie fut dissipée.
4 Voici le serment signé de la main du père Amiot, et dont l’original a été conservé :
« Ego Josephus Maria Amiot, missionarius ad sinas a superioribus meis juxta facultates
eis a sede apostolica concessas missus, præcepto ac mandato apostolico super ritibus ac
cæremoniis sinensibus in constitutione Clementis papæ XI hac de re édita, qua præsentis
juramenti formula præcripta est, contento, ac mihi per integram ejusdem constitutionis
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