Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795)
CHAPITRE TROISIÈME
Le père Amiot à Pékin en 1751. — La Compagnie de Jésus à Pékin, à
son arrivée. — Œuvres diverses.
Telle était la situation religieuse en Chine, quand le père Amiot
aborda à Macao 1 le 27 juillet 1750.
Tous ses désirs le portaient à l’évangélisation des provinces de l’empire,
si gravement éprouvées par la persécution. Il y avait là pour son âme
d’apôtre, outre un grand bien à accomplir, un attrait puissant, l’attrait du
péril et de la souffrance. Mais, en l’état où se trouvaient les missions, ses
désirs étaient irréalisables : impossible de pénétrer dans les provinces, et
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les néophytes étaient trop affolés pour donner asile aux missionnaires
et même se réunir 2 .
C’est alors que les jésuites de Pékin songèrent à faire venir à la cour le
père Amiot, dont on vantait les grandes aptitudes pour les langues et les
sciences ; le père Joseph d’Espinha 3 , Portugais, maître ès-arts et
mathématicien distingué, et le F. Emmanuel de Mattos, chirurgien assez
habile 4 . Ces trois religieux pouvaient, chacun dans sa spécialité, rendre de
grands services à la cour, et par suite à la religion.
« Le 16 décembre 1750, écrit le père Amiot, les jésuites résidant à
Pékin, présentèrent une requête à l’empereur, par laquelle ils lui
1 « Macao, dit le père Loppin dans la lettre, déjà citée au père Radominski, fut cédé autrefois
aux Portugais par les empereurs de Chine, en reconnaissance du service qu’ils avaient rendu
en nettoyant la mer infestée de pirates. » (Lettres édifiantes, 12 e vol., p. 341).
2 Le père de Neuvialle, qui avait succédé au père Châlier en 1747 comme supérieur général
de toute la mission française, écrivait, le 20 décembre 1751, au révérend père général
Ignace Visconti, à Rome : Sumno cum dolore anno elapso scripsi non posse statim introduci
in missiones patrem Josephum Amiot. (Arch. S. J.)
3 Le père Joseph d’Espinha, dont nous aurons à parler dans cet ouvrage, naquit à Lamego,
en Portugal, le 25 décembre 1722. Entré dans la Compagnie, à Lisbonne, le 5 juin 1739, il
arriva à Macao peu de temps après le père Amiot.
4 Le frère Emmanuel de Mattos, né à Visen, en Portugal, le 10 mai 1725, entra au noviciat
des jésuites le 5 avril 1746, après avoir étudié la chirurgie pendant plusieurs années.
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