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Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

l’occasion, <strong>les</strong> marques <strong>les</strong> plus f<strong>la</strong>tteuses d’estime <strong>et</strong> <strong>de</strong> bienveil<strong>la</strong>nce ;<br />

presque tous <strong>les</strong> jours, il se rendait à son atelier, assistait à son travail <strong>et</strong><br />

s’entr<strong>et</strong>enait familièrement avec lui. A plusieurs reprises, il lui fit faire son<br />

portrait.<br />

Peu à peu, le frère Castiglione prit <strong>de</strong> l’ascendant sur le prince, <strong>et</strong> il<br />

profita <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> circonstances favorab<strong>les</strong> pour lui recomman<strong>de</strong>r <strong>les</strong><br />

intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion <strong>et</strong> lui en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le libre exercice dans tout<br />

l’empire 1 .<br />

Or, le 3 mai 1736, Kien-long venait comme <strong>de</strong> coutume à l’atelier <strong>de</strong><br />

Castiglione. Le Frère était occupé à peindre. A <strong>la</strong> vue du prince, il dépose<br />

son pinceau, se m<strong>et</strong> à genoux, <strong>et</strong>, l’air triste, <strong>les</strong> <strong>la</strong>rmes aux yeux, <strong>la</strong> parole<br />

entrecoupée <strong>de</strong> sanglots, il <strong>la</strong>isse échapper quelques mots sur <strong>la</strong><br />

persécution. Kien-long, un peu surpris, l’écoute, <strong>et</strong> le Frère tend à Sa<br />

Majesté un mémoire ou p<strong>la</strong>c<strong>et</strong>, que <strong>les</strong> jésuites l’ont chargé <strong>de</strong> lui<br />

rem<strong>et</strong>tre 2 .<br />

p.017<br />

L’empereur le prend <strong>et</strong> lui dit avec bonté :<br />

— Je n’ai pas condamné votre religion, j’ai simplement défendu<br />

aux gens <strong>de</strong>s bannières <strong>de</strong> l’embrasser.<br />

Il prom<strong>et</strong> <strong>de</strong> lire le mémoire <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>ire 3 .<br />

En attendant, <strong>de</strong>s arrêts <strong>de</strong> proscription étaient prononcés par <strong>les</strong><br />

tribunaux contre le christianisme, <strong>et</strong> affichés dans <strong>les</strong> carrefours <strong>de</strong> Pékin,<br />

jusqu’aux portes <strong>de</strong>s églises. L’empereur <strong>la</strong>issait faire. Ses ministres<br />

empêchaient-ils <strong>la</strong> vérité d’arriver jusqu’à lui ?<br />

Un jour, dans une <strong>de</strong> ses visites à l’atelier du Frère, il lui pose plusieurs<br />

questions. Castiglione, brisé <strong>de</strong> tristesse, baisse <strong>les</strong> yeux <strong>et</strong> ne répond pas.<br />

1 V. <strong>la</strong> notice du F. <strong>Joseph</strong> Castiglione, par le père Pfister dans ses Notices biographiques.<br />

2 Le tribunal <strong>de</strong>s Rites avait envoyé par écrit aux trois églises <strong>de</strong>s jésuites <strong>de</strong> Pékin un ordre<br />

pour leur défendre absolument <strong>de</strong> prêcher <strong>la</strong> religion. Le p<strong>la</strong>c<strong>et</strong> répond à c<strong>et</strong> ordre <strong>et</strong> réfute<br />

en même temps un p<strong>la</strong>c<strong>et</strong> d’un officier tartare qui démandait l’extinction du christianisme.<br />

3 De Mail<strong>la</strong>, XI, 515.<br />

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