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Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

Pékin <strong>et</strong> <strong>de</strong> détruire une œuvre si pieuse, qui a coûté tant <strong>de</strong><br />

soins, <strong>de</strong> temps <strong>et</strong> d’argent. »<br />

L’intervention du ministre <strong>et</strong> du directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s 1<br />

ne fut pas non plus étrangère, croyons-nous, au r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Propagan<strong>de</strong> contre <strong>les</strong> jésuites <strong>de</strong> Pékin.<br />

Cependant, le Saint-Siège désirant se rendre un compte exact <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

situation religieuse dans le cé<strong>les</strong>te empire, députa à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, auprès <strong>de</strong><br />

l’empereur le patriarche d’Antioche, Ambroise Mezzabarba, qui fut reçu en<br />

audience le 31 décembre 1720. Rentré à Macao, le légat adressa aux<br />

missionnaires un man<strong>de</strong>ment pour <strong>les</strong> exhorter à observer <strong>et</strong> à faire<br />

observer <strong>les</strong> décisions <strong>de</strong> Rome. En même temps, il modifiait <strong>la</strong> bulle Ex il<strong>la</strong><br />

die par huit permissions qui concernaient <strong>les</strong> honneurs usités envers<br />

Confucius <strong>et</strong> <strong>les</strong> ancêtres.<br />

Ces permissions ne calmèrent pas l’empereur <strong>et</strong> p.LIV ne ralentirent pas<br />

<strong>la</strong> persécution déchaînée <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années sur tout l’empire. En 1722, le<br />

père Antoine Gaubil écrivait : « En arrivant en <strong>Chine</strong>, j’ai été bien ému <strong>de</strong><br />

voir le triste état où se trouve une mission qui donnait, il n’y a pas<br />

longtemps, <strong>de</strong> si bel<strong>les</strong> espérances. Des églises ruinées, <strong>de</strong>s chrétientés<br />

dispersées, <strong>de</strong>s missionnaires exilés, <strong>et</strong> confinés à Canton, sans qu’il leur<br />

soit possible <strong>de</strong> pénétrer plus ayant dans l’empire ; enfin <strong>la</strong> religion sur le<br />

point d’être proscrite : Voilà ce que je rencontre en arrivant en <strong>Chine</strong> » 2 .<br />

1 L<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> l’abbé Ragu<strong>et</strong>, directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s au nonce du Pape, en<br />

France : « Votre Excellence n’ignore pas, sans doute, l’obligation que <strong>la</strong> congrégation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Propagan<strong>de</strong> à voulu imposer, il y a plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, au supérieur général <strong>de</strong>s jésuites, <strong>de</strong><br />

rappeler en Europe le père Parrenin <strong>et</strong> <strong>les</strong> autres jésuites français, mathématiciens du roi,<br />

établis à Pékin dans le pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> l’empereur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>. Le feu roi Louis XIV fonda c<strong>et</strong><br />

établissement <strong>et</strong> Louis XV continua <strong>de</strong> l’entr<strong>et</strong>enir. Il importe à <strong>la</strong> France d’avoir au centre<br />

<strong>de</strong> l’empire chinois <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s habi<strong>les</strong>, qui travaillent à l’augmentation <strong>de</strong>s sciences par leurs<br />

découvertes, <strong>et</strong> qui soutiennent le commerce français par leur crédit. Or, par rapport à ces<br />

<strong>de</strong>ux points importants, Sa Majesté a été jusqu’à présent très satisfaite <strong>de</strong>s services que <strong>les</strong><br />

jésuites <strong>de</strong> Pékin, ses suj<strong>et</strong>s, ont rendus à son État. Il me paraîtrait donc à propos que Votre<br />

Excellence voulût bien faire une représentation efficace à <strong>la</strong> congrégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Propagan<strong>de</strong>,<br />

afin qu’elle n’employât plus son autorité à détruire un établissement que le roi a jugé <strong>et</strong> juge<br />

encore nécessaire, <strong>et</strong> à nuire infiniment par c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>struction, au commerce que <strong>la</strong><br />

Compagnie française <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s fait à <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> ». (Voir ces <strong>de</strong>ux l<strong>et</strong>tres aux Arch. S. J.).<br />

2 L<strong>et</strong>tre citée par l’abbé L. Carrez dans Le révérend père L.- J. <strong>de</strong>s Robert, p. 14.<br />

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