Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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06.07.2013 Views

Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) pas être envisagée sans frémir. O mon Dieu, soutenez le zèle de vos bons ministres et de vos pieux fidèles ! Tous, nos messieurs et nos chrétiens, nous nous recommandons aux prières de votre sainte communauté. Espérons le calme après la tempête. Nous ne vous oublions pas devant le Seigneur 1 . » M. Joseph Amiot ferme la liste des missionnaires français de la Compagnie de Jésus qui se sont illustrés en Chine par l’étendue de leurs connaissances p.432 et par leurs travaux scientifiques, littéraires et artistiques. Dans sa vie de missionnaire, on constate deux époques très distinctes. La première, celle de son apostolat et de l’étude des langues parlées dans le vaste empire chinois, s’étend de 1750 à 1766. La seconde, la plus importante et la plus longue, celle où il conquiert la réputation méritée de savant, par sa correspondance scientifique et littéraire avec les personnages les plus érudits de son temps, embrasse les années écoulées entre 1766 et 1793. Son nom était connu de l’Europe savante, il avait pénétré jusqu’au fond des deux Amériques. On se rappelle l’ambassade extraordinaire de lord Macartney à Pékin en 1793 et 1794. Cet ambassadeur aurait bien voulu faire la connaissance du missionnaire et l’entretenir. Celui-ci, malade, très affaibli, ne put se transporter chez lui, mais il lui écrivit une lettre de regrets et aussi de vœux ardents pour le succès de sa mission auprès de l’empereur. Ce fut le dernier acte de sa vie. Lord Macartney avait amené avec lui comme secrétaire Staunton, qui publia, deux ans plus tard, le récit authentique de l’ambassade et n’oublia pas dans son ouvrage M. Joseph Amiot, respectable missionnaire, dit-il, avantageusement connu dans le p.433 monde littéraire par ses remarques 1 A Madame Amiot, sœur Ursuline, à Toulon. 308

Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) curieuses et savantes sur la Chine 1 . L’Anglais Holmes avait fait paraître, peu de temps après, le Voyage en Chine. Langlès, savant académicien français, le traduisit en 1805, et dédia l’ouvrage au célèbre jésuite. La dédicace est conçue en ces termes : « Hommage de vénération, de regrets et de reconnaissance offert à la mémoire du révérend père Amiot, missionnaire apostolique à Pékin, correspondant de l’académie des Inscriptions et Belles-Lettres, savant infatigable, profondément versé dans l’histoire des sciences, des arts et la langue des Chinois, ardent promoteur de la langue et de la littérature tartare-mandchoux. » Avec M. Joseph Amiot disparaissait le plus ancien et le plus savant des derniers survivants de la mission française à Pékin. 1 Voyage et ambassade de lord Macartney. @ 309

<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

pas être envisagée sans frémir. O mon Dieu, soutenez le zèle <strong>de</strong> vos bons<br />

ministres <strong>et</strong> <strong>de</strong> vos pieux fidè<strong>les</strong> ! Tous, nos messieurs <strong>et</strong> nos chrétiens,<br />

nous nous recommandons aux prières <strong>de</strong> votre sainte communauté.<br />

Espérons le calme après <strong>la</strong> tempête. Nous ne vous oublions pas <strong>de</strong>vant le<br />

Seigneur 1 . »<br />

M. <strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong> ferme <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s missionnaires français <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Compagnie <strong>de</strong> Jésus qui se sont illustrés en <strong>Chine</strong> par l’étendue <strong>de</strong> leurs<br />

connaissances p.432 <strong>et</strong> par leurs travaux scientifiques, littéraires <strong>et</strong><br />

artistiques.<br />

Dans sa vie <strong>de</strong> missionnaire, on constate <strong>de</strong>ux époques très distinctes.<br />

La première, celle <strong>de</strong> son aposto<strong>la</strong>t <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues parlées dans<br />

le vaste empire chinois, s’étend <strong>de</strong> 1750 à 1766. La secon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> plus<br />

importante <strong>et</strong> <strong>la</strong> plus longue, celle où il conquiert <strong>la</strong> réputation méritée <strong>de</strong><br />

savant, par sa correspondance scientifique <strong>et</strong> littéraire avec <strong>les</strong><br />

personnages <strong>les</strong> plus érudits <strong>de</strong> son temps, embrasse <strong>les</strong> années écoulées<br />

entre 1766 <strong>et</strong> 1793.<br />

Son nom était connu <strong>de</strong> l’Europe savante, il avait pénétré jusqu’au fond<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Amériques. On se rappelle l’ambassa<strong>de</strong> extraordinaire <strong>de</strong> lord<br />

Macartney à Pékin en 1793 <strong>et</strong> 1794. C<strong>et</strong> ambassa<strong>de</strong>ur aurait bien voulu<br />

faire <strong>la</strong> connaissance du missionnaire <strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>enir. Celui-ci, ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, très<br />

affaibli, ne put se transporter chez lui, mais il lui écrivit une l<strong>et</strong>tre <strong>de</strong><br />

regr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> vœux ar<strong>de</strong>nts pour le succès <strong>de</strong> sa mission auprès <strong>de</strong><br />

l’empereur. Ce fut le <strong>de</strong>rnier acte <strong>de</strong> sa vie.<br />

Lord Macartney avait amené avec lui comme secrétaire Staunton, qui<br />

publia, <strong>de</strong>ux ans plus tard, le récit authentique <strong>de</strong> l’ambassa<strong>de</strong> <strong>et</strong> n’oublia<br />

pas dans son ouvrage M. <strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, respectable missionnaire, dit-il,<br />

avantageusement connu dans le p.433 mon<strong>de</strong> littéraire par ses remarques<br />

1 A Madame <strong>Amiot</strong>, sœur Ursuline, à Toulon.<br />

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