Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne
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Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) seulement ils n’avaient commis aucune faute, mais qu’ils avaient obéi aux lois ecclésiastiques, en s’opposant à la consécration de Mgr Salusti et à l’exercice de sa juridiction 1 . p.347 Le primat répondit à cette demande : « L’évêque de Pékin a mal agi, en usurpant la juridiction contre les saints canons, les constitutions apostoliques et les lois portugaises. Le père Joseph d’Espinha doit l’avertir qu’il ait à s’abstenir de toute juridiction jusqu’à l’arrivée des bulles et des lettres de la reine de Portugal. Toutes les censures fulminées contre les bonifaciens sont nulles 2 . » M. d’Espinha prévint par lettre Monseigneur de la déclaration du métropolitain, et lui promit obéissance s’il s’abstenait de tout acte de juridiction jusqu’à l’arrivée des bulles. Monseigneur demanda trois jours pour réfléchir avant de répondre. Mais « il fut si ému de la lettre du père d’Espinha, qu’il mourut d’un coup d’apoplexie 3 . » p.348 Cette mort subite frappa de stupeur les salustiens et les néophytes attachés à leur parti. Trois jours après, M. de Ventavon se faisait, auprès de la Sacrée Congrégation, l’écho de la douleur commune : « Que les jugements de Dieu sont insondables ! Au moment où brillait quelque espérance de paix, voilà que notre malheureuse mission est de nouveau plongée dans les troubles et les dangers par la mort de notre illustrissime 1 Postulamus ut judiciali sententia publice, etiam hic, promulganda definiat : Nos resistendo illegitimæ consecrationi D ni Salusti et attentatæ ab eo juridictionis usurpationi, non modo nullam habuisse culpam, sed in hoc legibus ecclesiasticis obtempérasse. » (Mémoire des missionnaires français. V. aux Pièces justif. n° V). 2 L’évêque de Nankin pensait comme le primat, d’après ce que nous avons vu. 3 M. Bourgeois à M. Duprez, nov. 1781. — Mémoire de Mgr de Govea : « Hæc omnia contigerunt usque dum Pekinum pervenirent metropolitani Goani epistolæ, in quibus ille interrogatus super legitimitate D. Episcopi, sic respondit : male fecisse D. Episcopurn usurpantem juridictionem contra sacros canones, constitutiones apostolicas et leges Lusitaniæ ; debere Josephum Espinha eum admonere de abstinentia ab exercenda juridictione usque ad adventum bullarum, regiarumque epistolarum ; nullas esse censuras ab ipso fulminatas contra Bonifacianos, etc. Joséphus Espinha admonuit per epistolam D. Episcopum de declarationibus metropolitani, promittens debitam obedientiam si excellentia sua à juridictione exercenda abstineret usque ad Bullarum adventum. Dictus Episcopus accipiens epistolam et petens tres dies ad respondendum, de repente gravissime ægrotavit et die octava mortuus est. » 256
Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) et révérendissime seigneur Jean Damascène Salusti. Frappé d’apoplexie le 24 septembre vers les dix heures du matin, il s’est endormi dans le Seigneur, le même jour, à 4 heures. Cette église désolée est encore sans pasteur, nos chrétiens sans chef, nous missionnaires sans notre père très aimé, et moi sans mon ami le plus cher. Cette amitié était fondée principalement sur la piété et les éminentes qualités du défunt. Il ne me reste plus qu’à soumettre humblement ma volonté à la volonté divine 1 . » p.349 Ces paroles sont bien l’expression vraie d’un ami fidèle et dévoué. M. de Ventavon fut toujours profondément attaché de cœur à Mgr Salusti : il fut son guide, son conseiller, son défenseur et son soutien, l’âme de sa vie épiscopale, l’inspirateur de toutes ses entreprises. Il ne faisait qu’un avec Mgr Salusti. Un peu plus d’un an auparavant, le 28 août 1780, Mgr Nathanæl Burger, le prélat consécrateur, avait précédé Mgr Salusti au jugement de Dieu 2 ; p.350 et M. da Rocha, qui avait assisté l’évêque consécrateur, mourut le 22 mai 1781. Ainsi, en dix-huit mois, disparaissaient de ce monde, ceux qui, le 2 avril, avaient joué les premiers rôles dans cette consécration épiscopale, où l’église de Pékin retrouvait enfin, après 20 ans, un pasteur ! 1 Ventavon à la Propagande, 27 sept. 1781 : « O vere inscrutabilia judicia Dei ! Quo tempore spes aliqua pacis affulgebat, en adhuc hæc infelix missio novis immersa perturbationibus et periculis, morte illust mi et rever mi D ni Joannis Damasceni Salusti, qui 24 septembris currentis anni 1781, apoplexia circa horam decimam matutinam correptus, hora quarta serotina, ea ipsa die, obdormivit in Domino. Ergo est iterùm hæc desolata ecclesia privata pastore, Christiani duce, nos missionarii orbati patre amantissimo, et ego inter talios amico carissimo ; quæ amicitia non tam in humorum corivenientia quam pietate et aliis egregiis defuncti dotibus fundata erat. Nihil mihi superest quam divinæ voluntati meam humillime subjicere. » (Arch. de la Prop.) — Le lendemain, 28 septembre, M. de Ventavon écrivait au préfet de la Propagande : « Post læta nuntia, pro dolor ! Quam triste, quam amarum dare cogor illustm æ Dominationi vestræ ! Non est amplius, non est in vivis carissimus desideratissimusque amicus et episcopus noster ill mus J. Dam. Salusti. 24 septembris, post repentinum aliquot horarum morbum, qui propter violentiam nullis occurrere remediis medici potuerunt, sacra unctione unctus inter brachia mea expiravit. Unicum missionis fulcrum, unicum qui his difficillimis temporibus hanc ecclesiam regere poterat cum illo perdidimus, et heu ! in quibus circumstantiis ! Non possum hæc scribendo temperare à lacrymis, tum propter egregias viri dotes, tum propter mala et dissidia quæ, ni Deus avertat, prævideo. » 2 Mgr de Nankin au préfet de la Propagande, 1 er novembre 1780. (Arch. de la Prop.) 257
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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />
<strong>et</strong> révérendissime seigneur Jean Damascène Salusti. Frappé d’apoplexie le<br />
24 septembre vers <strong>les</strong> dix heures du matin, il s’est endormi dans le<br />
Seigneur, le même jour, à 4 heures. C<strong>et</strong>te église désolée est encore sans<br />
pasteur, nos chrétiens sans chef, nous missionnaires sans notre père très<br />
aimé, <strong>et</strong> moi sans mon ami le plus cher. C<strong>et</strong>te amitié était fondée<br />
principalement sur <strong>la</strong> piété <strong>et</strong> <strong>les</strong> éminentes qualités du défunt. Il ne me<br />
reste plus qu’à soum<strong>et</strong>tre humblement ma volonté à <strong>la</strong> volonté divine 1 . »<br />
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Ces paro<strong>les</strong> sont bien l’expression vraie d’un ami fidèle <strong>et</strong> dévoué.<br />
M. <strong>de</strong> Ventavon fut toujours profondément attaché <strong>de</strong> cœur à Mgr Salusti :<br />
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vie épiscopale, l’inspirateur <strong>de</strong> toutes ses entreprises. Il ne faisait qu’un<br />
avec Mgr Salusti.<br />
Un peu plus d’un an auparavant, le 28 août 1780, Mgr Nathanæl Burger,<br />
le pré<strong>la</strong>t consécrateur, avait précédé Mgr Salusti au jugement <strong>de</strong> Dieu 2 ;<br />
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<strong>et</strong> M. da Rocha, qui avait assisté l’évêque consécrateur, mourut le 22<br />
mai 1781.<br />
Ainsi, en dix-huit mois, disparaissaient <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>, ceux qui, le 2 avril,<br />
avaient joué <strong>les</strong> premiers rô<strong>les</strong> dans c<strong>et</strong>te consécration épiscopale, où<br />
l’église <strong>de</strong> Pékin r<strong>et</strong>rouvait enfin, après 20 ans, un pasteur !<br />
1 Ventavon à <strong>la</strong> Propagan<strong>de</strong>, 27 sept. 1781 : « O vere inscrutabilia judicia Dei ! Quo<br />
tempore spes aliqua pacis affulgebat, en adhuc hæc infelix missio novis immersa<br />
perturbationibus <strong>et</strong> periculis, morte illust mi <strong>et</strong> rever mi D ni Joannis Damasceni Salusti, qui 24<br />
septembris currentis anni 1781, apoplexia circa horam <strong>de</strong>cimam matutinam correptus, hora<br />
quarta serotina, ea ipsa die, obdormivit in Domino. Ergo est iterùm hæc <strong>de</strong>so<strong>la</strong>ta ecc<strong>les</strong>ia<br />
privata pastore, Christiani duce, nos missionarii orbati patre amantissimo, <strong>et</strong> ego inter talios<br />
amico carissimo ; quæ amicitia non tam in humorum corivenientia quam pi<strong>et</strong>ate <strong>et</strong> aliis<br />
egregiis <strong>de</strong>functi dotibus fundata erat. Nihil mihi superest quam divinæ voluntati meam<br />
humillime subjicere. » (Arch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Prop.) — Le len<strong>de</strong>main, 28 septembre, M. <strong>de</strong> Ventavon<br />
écrivait au préf<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Propagan<strong>de</strong> : « Post læta nuntia, pro dolor ! Quam triste, quam<br />
amarum dare cogor illustm æ Dominationi vestræ ! Non est amplius, non est in vivis<br />
carissimus <strong>de</strong>si<strong>de</strong>ratissimusque amicus <strong>et</strong> episcopus noster ill mus J. Dam. Salusti. 24<br />
septembris, post repentinum aliquot horarum morbum, qui propter violentiam nullis<br />
occurrere remediis medici potuerunt, sacra unctione unctus inter brachia mea expiravit.<br />
Unicum missionis fulcrum, unicum qui his difficillimis temporibus hanc ecc<strong>les</strong>iam regere<br />
poterat cum illo perdidimus, <strong>et</strong> heu ! in quibus circumstantiis ! Non possum hæc scribendo<br />
temperare à <strong>la</strong>crymis, tum propter egregias viri dotes, tum propter ma<strong>la</strong> <strong>et</strong> dissidia quæ, ni<br />
Deus avertat, prævi<strong>de</strong>o. »<br />
2 Mgr <strong>de</strong> Nankin au préf<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Propagan<strong>de</strong>, 1 er novembre 1780. (Arch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Prop.)<br />
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