Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) puis. Je souffre de n’en pas faire plus. Encore une fois, je suis content 1 . » Enfin, revenant sur le passé, sur son administration des biens de la mission et sur des faits que nous relaterons bientôt, il écrit à son ami : « J’ai joué un plus grand rôle que je ne voulais dans les Histoires qui ont eu lieu. Mais je dois vous dire que la part que j’y ai eue n’intéresse point ma p.343 conscience, et ne trouble point ma paix : j’ai fait ce que, devant Dieu, je croyais de mon devoir de faire et rien de plus 2 . » @ 1 A M. Duprez, ex-jésuite, 4 oct. 1786. 2 A M. Duprez, 4 octobre 1786. —Nous avons entre les mains beaucoup de lettres de M. Bourgeois à M. Duprez et à d’autres. Toutes révèlent une âme grande et forte. 254

p.345 Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) CHAPITRE DOUZIÈME Mort de Mgr de Salusti. — Sa consécration et son administration approuvées par une lettre de la Propagande. — Mgr de Govea nommé évêque ; son arrivée à Pékin. M. Bourgeois avait été déposé de sa charge d’administrateur les derniers jours de décembre 1780, mais six mois avant ce procès scandaleux, il avait envoyé à Mgr de Neiva-Brun, archevêque de Goa, un long mémoire, dont nous avons parlé plus haut, sur la consécration irrégulière de Mgr Salusti et les actes, considérés comme nuls de sa juridiction épiscopale. Ce mémoire, modèle de sincérité, d’exactitude et de modération, rédigé par M. Martial Cibot, portait en tête : Supplique adressée au primat des Indes par les missionnaires français. Il était signé par MM. d’Ollières, Cibot, Bourgeois et Collas. A l’appui de p.346 tout ce qu’il y rapportait, M. Cibot avait cité de nombreuses pièces justificatives 1 . M. d’Espinha écrivit de son côté, au nom des missionnaires portugais et dans le même sens que M. Cibot, au primat des Indes. La situation religieuse à Pékin était si grave, les procédés de Mgr Salusti si contraires, semblait-il, aux lois canoniques, le scandale parmi les fidèles si attristant 2 , que les missionnaires bonifaciens se virent forcés en conscience de prévenir le métropolitain, pour qu’il portât remède, si possible, à ce triste état de choses. Dans leurs suppliques, les Français et les Portugais demandaient au primat de vouloir bien déclarer par un jugement qu’on publierait, que non 1 On le lira aux Pièces justificatives, n° V. M. Amiot, qui approuvait le fond de la supplique, ne voulut pas, selon ses habitudes, y apposer sa signature. Il n’aimait pas, dit-il, à signer en commun des suppliques, protestations, mémoires, etc. 2 Le 16 août 1780, Mgr de Delcon écrit au Préfet de la Propagande : « Pekini res ferme magis inquietæ sunt quam antea. D. Amiot, gallus, et P. Eusebius, relicto episcopo, stant cum et pro protestantibus Gallis. D. d’Espinha et D. d’Ollières ab episcopo Excommunicati fuère. Pekini rem componere mihi impossibile est. » (Arch. de la Prop.) 255 @

<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

puis. Je souffre <strong>de</strong> n’en pas faire plus. Encore une fois, je suis content 1 . »<br />

Enfin, revenant sur le passé, sur son administration <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission<br />

<strong>et</strong> sur <strong>de</strong>s faits que nous re<strong>la</strong>terons bientôt, il écrit à son ami : « J’ai joué<br />

un plus grand rôle que je ne vou<strong>la</strong>is dans <strong>les</strong> Histoires qui ont eu lieu. Mais<br />

je dois vous dire que <strong>la</strong> part que j’y ai eue n’intéresse point ma p.343<br />

conscience, <strong>et</strong> ne trouble point ma paix : j’ai fait ce que, <strong>de</strong>vant Dieu, je<br />

croyais <strong>de</strong> mon <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> faire <strong>et</strong> rien <strong>de</strong> plus 2 . »<br />

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1 A M. Duprez, ex-jésuite, 4 oct. 1786.<br />

2 A M. Duprez, 4 octobre 1786. —Nous avons entre <strong>les</strong> mains beaucoup <strong>de</strong> l<strong>et</strong>tres <strong>de</strong> M.<br />

Bourgeois à M. Duprez <strong>et</strong> à d’autres. Toutes révèlent une âme gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> forte.<br />

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