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Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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p.341<br />

<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

Quant à M. Bourgeois, quelle fut son attitu<strong>de</strong> au milieu <strong>de</strong>s tristes<br />

événements que nous venons <strong>de</strong> raconter ?<br />

La l<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Sartines, du 24 janvier 1779, n’avait pas été pour lui<br />

seulement une prolongation officielle du mandat qui lui avait été confié trois<br />

ans auparavant au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission, mais une approbation <strong>de</strong><br />

son administration, un encouragement à persévérer dans <strong>la</strong> même voie.<br />

Toutefois, <strong>les</strong> félicitations <strong>et</strong> <strong>les</strong> réconforts venus <strong>de</strong> France ne<br />

l’empêchèrent pas <strong>de</strong> ressentir très vivement <strong>les</strong> oppositions persévérantes<br />

<strong>de</strong>s dissi<strong>de</strong>nts ; il avait souffert <strong>de</strong> leurs critiques injustes, <strong>de</strong> leurs<br />

intrigues déloya<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs calomnies ; il souffrit plus encore, à partir <strong>de</strong><br />

1779, <strong>de</strong> leurs attaques violentes <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs accusations. Le procès <strong>de</strong><br />

1780 lui fit au cœur une p<strong>la</strong>ie profon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> plus douloureuse peut-être <strong>de</strong> sa<br />

vie <strong>de</strong> missionnaire, surtout quand il vit p.342 le déplorable eff<strong>et</strong>, produit par<br />

ce procès sur <strong>les</strong> néophytes. Sa correspondance reflète <strong>les</strong> immenses<br />

tristesses <strong>de</strong> son âme, à c<strong>et</strong>te époque. Malgré tout, ce qui domine en lui,<br />

au plus fort <strong>de</strong> ses épreuves, c’est sa résignation, c’est sa parfaite<br />

soumission à <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> Dieu, c’est une paix surnaturelle, inaltérable.<br />

« Ne pleurez pas sur moi, écrit-il à M. Duprez, son ancien collègue à Pont-<br />

à-Mousson <strong>et</strong> le confi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ses pensées ; pleurez sur <strong>les</strong> malheurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

religion <strong>et</strong> <strong>de</strong> notre chère mission. Adorez avec moi <strong>les</strong> <strong>de</strong>sseins <strong>de</strong> Dieu ;<br />

ils sont impénétrab<strong>les</strong>. Soum<strong>et</strong>tons-nous à sa sainte volonté. Je suis<br />

content, je suis tranquille : Pater est 1 . » Dans une autre l<strong>et</strong>tre, il écrira :<br />

« J’ai eu <strong>de</strong>s croix, <strong>et</strong> certainement j’en ai eu qui n’étaient pas <strong>de</strong> paille.<br />

Vous en savez quelques-unes, vous ne <strong>les</strong> savez pas toutes. Jamais,<br />

cependant, il ne m’est venu une pensée, même involontaire, <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r en<br />

arrière. Je suis où le Seigneur m’a appelé ; j’y fais le peu <strong>de</strong> bien que je<br />

cibo <strong>et</strong> potu remanserant ; c<strong>la</strong>mantibus ex-jesuitis sinensibus ad missiones gallicas<br />

pertinentibus, qui sine subsidio aliquo remanserant ; c<strong>la</strong>mantibus <strong>de</strong>nique omnibus <strong>et</strong> divinis<br />

<strong>et</strong> humanis juribus, quibus bonorum alienorum dispositiones <strong>et</strong> usurpationes prohibentur.<br />

Supradicti autem tres ex-jesuitæ rem hanc iniquam <strong>et</strong> scandalosam sine timore aliquo<br />

perfecere. Et Franciscus Bourgeois multa passus fuit ut missionarios <strong>et</strong> sinenses in<br />

missionibus <strong>la</strong>titantes sustentar<strong>et</strong> <strong>et</strong> parvo aliquo subsidio sublevar<strong>et</strong>. »<br />

1 15 octobre 1780.<br />

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