Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne
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Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) jugera avantageux au bien de la mission, encore que quelqu’un d’eux eût été nommé par brevet, de S. M., à régler même par provision ou suppléer tout ce qui n’aurait pas été prévu par le présent ordre, et généralement faire et ordonner tout ce qu’il croira utile ou convenable pour le service de la dite mission, pour le gouvernement, la conduite et les travaux des missionnaires en général et de chacun en particulier, et en rendant compte toutefois par le dit S. Bourgeois, ainsi que dessus, au secrétaire d’État, ayant le département de la Marine ; ordonne S. M. à tous prêtres et autres attachés à la dite mission, d’obéir pour tout ce que dessus au dit S. Bourgeois, avec la subordination convenable, tant et si longuement qu’ils y seront attachés ; enjoint pareillement au consul de la Nation, à tous ses vaisseaux et autres, ensemble aux officiers ou préposés de la Compagnie ou du Commerce des Indes, même à tous Français qui se trouveraient pour le présent et pour l’avenir à Canton ou ailleurs, de reconnaître le dit S. Bourgeois en sa dite qualité d’administrateur et supérieur de la dite mission, et de lui prêter, lorsqu’ils en seront requis, tous aides et secours, chacun en ce qui les concerne, tant en ce qui sera du fait de leurs charges qu’en ce qui pourra autrement dépendre d’eux ; p.222 et pour marque de sa volonté, S. M. a ordonné le présent brevet être expédié par moi, secrétaire d’État de la Marine et de ses commandements et finances. — DE SARTINES. Par un second brevet, Louis XVI charge M. Yang, ancien jésuite chinois, résidant à Canton, de remplir, sous la direction de M. Bourgeois, les fonctions de procureur de la mission française. Ce brevet lui fut remis par le consul de France à Canton, auquel M. de Sartines adressa, le 30 novembre 1776, la lettre suivante : Je vous adresse, Monsieur, un paquet qui contient les ordres du roi pour M. Yang que S. M. a nommé procureur de la mission française sous les ordres de M. Bourgeois que le roi a également nommé administrateur de cette mission. L’intention de S. M. est que cet établissement fondé et soutenu par les rois, ses prédécesseurs, pour des objets de piété et 178
Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) d’utilité, soit maintenu. Je vous prie, en remettant ce paquet, qui contient aussi celui de M. Bourgeois, à M. Yang, de le reconnaître pour procureur de cette mission et de l’assurer que dans toutes les circonstances vous lui ferez éprouver, à Canton et ailleurs où vous le pourrez, les effets de la protection du roi ; je vous prie en conséquence de l’aider en tout ce qui pourra dépendre de vous pour la réception de l’Europe à la Chine et pour l’expédition de la Chine en Europe, des effets qui seront ou qu’il p.223 mettra à votre consignation. Je vous demande à plus forte raison la même chose pour M. Bourgeois dans toutes les occasions où il aurait à réclamer votre secours. Je vous serai bien aise d’apprendre par votre réponse l’arrivée et la remise de ce paquet, afin que je puisse rendre compte au roi de votre exactitude à remplir ses ordres et de la manière dont ils seront exécutés à l’avenir 1 . « Quand Mgr de Nankin, dit le Mémoire de M. Collas, eut connaissance du brevet de Louis XVI, qui nommait administrateur M. Bourgeois, il en fit compliment aux missionnaires français. Mais il ajouta que pour établir solidement la paix, il jugeait... qu’il faudrait encore attendre la ratification du souverain-pontife 2 . » p.224 C’était aussi la pensée du gouvernement français. En effet, tout en approuvant entièrement la conduite de la mission française dans sa réponse au père carme, délégué de l’évêque de Nankin 3 au sujet des biens 1 Les deux brevets étaient rédigés par M. Bertin, comme le prouve la lettre suivante adressée par M. Bertin à M. de Sartines, le 9 nov. 1776 : « J’ai l’honneur, Monsieur, de vous adresser, comme nous en sommes convenus, les projets de lettre et de brevets pour le Sr Bourgeois, administrateur et supérieur de la mission française de la Chine et pour le Sr Yang, procureur de cette mission à Canton ; de plus un projet de lettre à M. Montigny du Timeur, résident et directeur du comptoir français à Canton, à qui vous voudrez bien adresser votre paquet, pour le consigner au Sr Yang, et dans celui du Sr Yang y joindre celui du Sr Bourgeois. » (Arch. de la Marine). 2 Le 20 avril 1778, l’évêque de Nankin à M. de Ventavon : « De nominatione D ni Bourgeois in superiorem missionis gallicæ, etiam ad me Parisiis scriplum fuit, quæ cum a rege ipso facta sit, omnis reclamatio inutilis videtur. Hanc determinationem venturam, ipse antea prævidi, et privatis etiam litteris monitus fui, et hinc fuit quod præcipitare noluerim aliquod mandatum meum contra procuraturam D ni Bourgeois, quod sciebam minime duraturum. » (Arch. de la Propag.) 3 Bertin à Amiot, 30 nov. 1777 (Bibl. de l’Institut). 179
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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />
d’utilité, soit maintenu. Je vous prie, en rem<strong>et</strong>tant ce paqu<strong>et</strong>, qui contient<br />
aussi celui <strong>de</strong> M. Bourgeois, à M. Yang, <strong>de</strong> le reconnaître pour procureur <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong>te mission <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’assurer que dans toutes <strong>les</strong> circonstances vous lui<br />
ferez éprouver, à Canton <strong>et</strong> ailleurs où vous le pourrez, <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
protection du roi ; je vous prie en conséquence <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>r en tout ce qui<br />
pourra dépendre <strong>de</strong> vous pour <strong>la</strong> réception <strong>de</strong> l’Europe à <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> <strong>et</strong> pour<br />
l’expédition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> en Europe, <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s qui seront ou qu’il p.223 m<strong>et</strong>tra<br />
à votre consignation. Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à plus forte raison <strong>la</strong> même chose<br />
pour M. Bourgeois dans toutes <strong>les</strong> occasions où il aurait à réc<strong>la</strong>mer votre<br />
secours. Je vous serai bien aise d’apprendre par votre réponse l’arrivée <strong>et</strong><br />
<strong>la</strong> remise <strong>de</strong> ce paqu<strong>et</strong>, afin que je puisse rendre compte au roi <strong>de</strong> votre<br />
exactitu<strong>de</strong> à remplir ses ordres <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière dont ils seront exécutés à<br />
l’avenir 1 .<br />
« Quand Mgr <strong>de</strong> Nankin, dit le Mémoire <strong>de</strong> M. Col<strong>la</strong>s, eut connaissance<br />
du brev<strong>et</strong> <strong>de</strong> Louis XVI, qui nommait administrateur M. Bourgeois, il en fit<br />
compliment aux missionnaires français. Mais il ajouta que pour établir<br />
soli<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> paix, il jugeait... qu’il faudrait encore attendre <strong>la</strong> ratification<br />
du souverain-pontife 2 . »<br />
p.224<br />
C’était aussi <strong>la</strong> pensée du gouvernement français. En eff<strong>et</strong>, tout en<br />
approuvant entièrement <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission française dans sa<br />
réponse au père carme, délégué <strong>de</strong> l’évêque <strong>de</strong> Nankin 3 au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s biens<br />
1 Les <strong>de</strong>ux brev<strong>et</strong>s étaient rédigés par M. Bertin, comme le prouve <strong>la</strong> l<strong>et</strong>tre suivante<br />
adressée par M. Bertin à M. <strong>de</strong> Sartines, le 9 nov. 1776 : « J’ai l’honneur, Monsieur, <strong>de</strong> vous<br />
adresser, comme nous en sommes convenus, <strong>les</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l<strong>et</strong>tre <strong>et</strong> <strong>de</strong> brev<strong>et</strong>s pour le Sr<br />
Bourgeois, administrateur <strong>et</strong> supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission française <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> <strong>et</strong> pour le Sr<br />
Yang, procureur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te mission à Canton ; <strong>de</strong> plus un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l<strong>et</strong>tre à M. Montigny du<br />
Timeur, rési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> directeur du comptoir français à Canton, à qui vous voudrez bien<br />
adresser votre paqu<strong>et</strong>, pour le consigner au Sr Yang, <strong>et</strong> dans celui du Sr Yang y joindre celui<br />
du Sr Bourgeois. » (Arch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Marine).<br />
2 Le 20 avril 1778, l’évêque <strong>de</strong> Nankin à M. <strong>de</strong> Ventavon : « De nominatione D ni Bourgeois<br />
in superiorem missionis gallicæ, <strong>et</strong>iam ad me Parisiis scriplum fuit, quæ cum a rege ipso<br />
facta sit, omnis rec<strong>la</strong>matio inutilis vid<strong>et</strong>ur. Hanc d<strong>et</strong>erminationem venturam, ipse antea<br />
prævidi, <strong>et</strong> privatis <strong>et</strong>iam litteris monitus fui, <strong>et</strong> hinc fuit quod præcipitare noluerim aliquod<br />
mandatum meum contra procuraturam D ni Bourgeois, quod sciebam minime duraturum. »<br />
(Arch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Propag.)<br />
3 Bertin à <strong>Amiot</strong>, 30 nov. 1777 (Bibl. <strong>de</strong> l’Institut).<br />
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