Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) d’avril 1780, et par une indiscrétion publique de M. de Poirot, à laquelle il répondit : « Il n’est point parlé du souverain-pontife dans la réponse de la sacrée congrégation, ce n’est point à cette congrégation à juger ces sortes de choses, d’ailleurs, la décision de Rome n’a pas été publiée par l’évêque de Nankin. Pour ces raisons, la réponse de la Propagande est considérée par les Portugais comme un sentiment respectable sans doute, mais non pas comme une décision absolue 1 . » On ne peut que blâmer la conduite de M. d’Espinha et de ses confrères en cette circonstance, d’autant plus qu’ils n’ignoraient pas que « le 12 février 1776, le gouverneur de Macao, Portugais, avait écrit p.202 de sa propre main, au père Joseph, que l’évêque de Macao n’avait aucun droit sur Pékin, que c’était une pure entreprise de sa part. Il l’exhortait à poursuivre l’entière destruction des Portugais, qui, n’étant détruits que par une autorité vicieuse, n’étaient point détruits. Le même gouverneur avait écrit dans le même sens à M. de Nankin, le priant de tenir ferme et de résister courageusement à M. de Macao, qui ne pouvait manquer d’être désapprouvé à Rome et à Lisbonne 2 . » Désapprouvé à Rome par la sacrée congrégation de la Propagande, Mgr de Sylva le fut aussi à Lisbonne. Joseph Ier, roi de Portugal, étant mort le 24 février 1777, sa fille, dona Maria, qui lui succéda sur le trône, n’épousa pas sa politique religieuse. Pombal expiait dans la solitude et l’oubli les méfaits odieux de son long et sanglant ministère. La paix régnait avec Rome. Pie VI, ayant informé par un bref la jeune reine, du conflit survenu entre les évêques de Macao et de Nankin et de la décision prise à ce sujet par la Propagande, le 29 janvier 1778, la jeune reine répondit à Sa Sainteté, le 21 mai 1778 : « Ce bref m’a causé une grande peine, en me représentant si vivement le misérable état auquel sont réduites, à l’heure présente, les églises de Chine, par les p.203 1 Notes adressées par M. Bourgeois à M. Berlin, 21 juin 1781. 2 Lettre de M. Bourgeois au père Duprez, 31 juillet 1776. (Arch. S. J.) 166

Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) troubles et les désordres causés par l’ambition de l’évêque de Macao, don Alexandre de Sylva. Avant de recevoir le bref de Votre Sainteté, les nouvelles qui m’étaient parvenues sur les procédés irréguliers et despotiques dudit évêque, m’avaient portée à le rappeler dans mon royaume. Maintenant que le zèle de Votre Sainteté m’encourage à le faire pour remédier aux causes d’une si grande désolation et d’une ruine si profonde, Votre Sainteté peut être bien sûre que je ne manquerai pas de m’informer, autant que possible, de tout ce que Votre Sainteté désire savoir sur les églises de Macao, de Nankin et de Pékin, soumises à mon patronage, afin d’obtenir qu’il soit remédié aux pressantes nécessités spirituelles et temporelles dont souffrent ces églises 1 . » Le remède ne fut pas appliqué de si tôt, ou, du moins, ne produisit aucun effet. L’église de Pékin dut passer par de douloureuses épreuves avant d’arriver au calme réparateur. 1 Cette lettre en italien est conservée à la Propagande, vol. 35. (Traduction). @ 167

<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

troub<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> désordres causés par l’ambition <strong>de</strong> l’évêque <strong>de</strong> Macao, don<br />

Alexandre <strong>de</strong> Sylva. Avant <strong>de</strong> recevoir le bref <strong>de</strong> Votre Saint<strong>et</strong>é, <strong>les</strong><br />

nouvel<strong>les</strong> qui m’étaient parvenues sur <strong>les</strong> procédés irréguliers <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>spotiques dudit évêque, m’avaient portée à le rappeler dans mon<br />

royaume. Maintenant que le zèle <strong>de</strong> Votre Saint<strong>et</strong>é m’encourage à le faire<br />

pour remédier aux causes d’une si gran<strong>de</strong> déso<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> d’une ruine si<br />

profon<strong>de</strong>, Votre Saint<strong>et</strong>é peut être bien sûre que je ne manquerai pas <strong>de</strong><br />

m’informer, autant que possible, <strong>de</strong> tout ce que Votre Saint<strong>et</strong>é désire<br />

savoir sur <strong>les</strong> églises <strong>de</strong> Macao, <strong>de</strong> Nankin <strong>et</strong> <strong>de</strong> Pékin, soumises à mon<br />

patronage, afin d’obtenir qu’il soit remédié aux pressantes nécessités<br />

spirituel<strong>les</strong> <strong>et</strong> temporel<strong>les</strong> dont souffrent ces églises 1 . »<br />

Le remè<strong>de</strong> ne fut pas appliqué <strong>de</strong> si tôt, ou, du moins, ne produisit<br />

aucun eff<strong>et</strong>. L’église <strong>de</strong> Pékin dut passer par <strong>de</strong> douloureuses épreuves<br />

avant d’arriver au calme réparateur.<br />

1 C<strong>et</strong>te l<strong>et</strong>tre en italien est conservée à <strong>la</strong> Propagan<strong>de</strong>, vol. 35. (Traduction).<br />

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