Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795)
qu’après, le délégué de Mgr fera ce qui est de son devoir 1 .
En attendant, le père Collas est prié par ses confrères, de demander au
père Joseph communication du bref et des autres pièces officielles. On
n’ose les lui refuser. Il en prend connaissance et le 15 novembre est choisi
pour l’exécution.
Le 14, le père Joseph vient à la résidence montrer sa commission et les
lettres patentes, dont on prend copie.
Le lendemain, une heure avant l’arrivée du Père carme, le père
Bourgeois écrivait à son ami, le père Duprez : « Vous êtes le plus ancien de
mes amis, vous serez le dernier qui verrez au bout du nom de votre ami le
titre de jésuite. Dans une heure, un carme déchaux vient nous porter le
coup mortel. O Dieu ! Quelle plaie ! Quels regrets ! Chère Compagnie !
Chère Mission ! — François Bourgeois, jésuite, p.193 supérieur et procureur
de la mission des jésuites français 2 . »
A dix heures, le père Joseph de Sainte-Thérése arrive seul. Les
propagandistes ayant appris par le bref que les jésuites tombaient sous la
juridiction immédiate de l’évêque et que leurs biens n’étaient pas destinés à
la maison de la Propagande, restèrent tranquilles chez eux, un peu honteux
du rôle qu’ils n’avaient cessé de jouer depuis deux ans 3 .
Le père Joseph signifie légalement à tous les pères réunis le bref
apostolique ; et, signification faite, il leur présente un écrit à signer, par
lequel ils s’engagent à se séparer, à vivre en particulier, et à lui remettre la
gestion de tous leurs biens. Les Pères lui font observer qu’il doit s’en tenir
aux prescriptions du bref et aux instructions du cardinal Castelli ; qu’il n’a
aucune autorité pour agir contre la lettre, le sens et les intentions des
arrangements apportés de Rome, et que les documents communiqués au
père Collas et copiés par eux, ne prescrivaient pas ce que le vicaire général
1 Lettre du père d’Ollières à son frère.
2 Lettre inédite. (Arch. S. J.)
3 Lettre du père d’Ollières, déjà citée, à son frère.
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