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Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

sollicitu<strong>de</strong>, augmenter ses travaux <strong>et</strong> multiplier ses courses ; elle <strong>de</strong>vait<br />

encore lui attirer bien <strong>de</strong>s ennuis, comme on le verra.<br />

« En 1773, écrit le père Bourgeois, il se trouva entré <strong>de</strong>ux feux. En<br />

Portugal, son crime était d’avoir été jésuite ; on l’enveloppa dans <strong>la</strong><br />

disgrâce <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> saint Ignace. D’un autre côté, à un puissant<br />

tribunal <strong>de</strong> Rome, on se p<strong>la</strong>ignait sans cesse <strong>et</strong> durement qu’il <strong>les</strong><br />

favorisait. Aussi, pour ménager plus sûrement notre chute à Pékin, on lui<br />

donna ordre <strong>de</strong> se nommer ici un grand vicaire, afin qu’au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>struction qu’on prévoyait, il y eût ici un homme constitué en dignité pour<br />

l’opérer 1 . »<br />

C<strong>et</strong> ordre j<strong>et</strong>a Mgr <strong>de</strong> Laimbeckhoven dans un grand embarras, car il<br />

savait que le Portugal, « pour ce qui était <strong>de</strong> ses domaines (<strong>et</strong> par<br />

domaines il entendait tout pays où il avait fondé <strong>de</strong>s évêchés, (bien que ce<br />

pays ne lui appartint pas), était d’un délicat <strong>et</strong> d’un sensible qui ne<br />

perm<strong>et</strong>tait pas qu’on y touche. Il y soutenait ses privilèges tanquam pro<br />

aris <strong>et</strong> focis. Or, un <strong>de</strong> ces privilèges, disait-il, était que toute bulle, tout<br />

décr<strong>et</strong> émané du Saint-Siège ne p.171 pouvait y être envoyé ni reçu sans<br />

l’attache du roi : un autre, qu’on ne pouvait y nommer à aucune dignité<br />

ecclésiastique, ni à aucun office, quiconque n’était pas Portugais <strong>de</strong><br />

naissance ou naturalisé Portugais 2 . »<br />

Avant <strong>de</strong> prendre une décision, Monseigneur écrivit au père d’Espinha,<br />

supérieur <strong>de</strong>s Portugais, paraissant vouloir, rapporte le père Co<strong>la</strong>s, avoir<br />

son avis. Le père d’Espinha lui dit n<strong>et</strong>tement qu’il craignait que c<strong>et</strong>te<br />

démarche ne déplût à <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> Portugal, qu’elle lui semb<strong>la</strong>it contraire aux<br />

lois du patronat, qu’il croyait que son excellence <strong>de</strong>vait se contenter <strong>de</strong><br />

continuer à administrer immédiatement par lui-même le diocèse <strong>de</strong> Pékin,<br />

sauf à communiquer au père <strong>Joseph</strong> quelques pouvoirs extraordinaires pour<br />

<strong>les</strong> cas urgents <strong>et</strong> seulement pour le for intérieur. La raison qu’il alléguait,<br />

1 L<strong>et</strong>tre inédite au père Duprez, 31 juill<strong>et</strong> 1776. (Arch. S. J.)<br />

2 Même l<strong>et</strong>tre au père Duprez.<br />

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