Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne
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Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) Il importe aussi de rappeler qu’après en avoir conféré avec plusieurs de ses confrères et avoir étudié lui-même fort longtemps les cérémonies chinoises, le père Ricci donna des règles de conduite, dont plusieurs points furent l’origine des discussions sur les rites chinois, mais qui, à cette époque, furent approuvés par le père Valignano, par le père Pasio en 1611, le père Rodriguez, en 1621, le père Palmeiro, en 1629, le père Emmanuel Diaz, en 1630, et la réunion de 1633, au Kiang-si 1 . p.XX Le père Ricci était supérieur général de toute la mission de Chine. Le père Nicolas Longobardi, qui lui succéda en 1610, était arrivé à Pékin en 1609, après un laborieux apostolat de douze années à Chao-tcheou et dans les pays environnants. Il connaissait admirablement, au dire de Bartoli, la langue et l’écriture chinoise, il avait le don de traiter avec les grands et les lettrés et de leur plaire ; s’il ne possédait pas l’étendue du savoir et la haute intelligence du père Ricci, il était, comme lui, apôtre, apôtre zélé et convertisseur. Il mourut âgé de 95 ans, le 11 décembre 1654. L’empereur Chuen-ché, qui l’aimait, voulut contribuer aux frais de sa sépulture et s’y fit représenter par un grand de sa cour 2 . Il n’entre pas dans notre dessein de nommer ici tous les Pères de la mission portugaise qui p.XXI prêchèrent l’Évangile à Pékin et y acquirent par leurs travaux mécaniques, artistiques et scientifiques la réputation de savants européens. Signalons seulement les pères Diego de Pantoja, Sabbathino de Ursis 3 , Jean Terrentius 1 , ouvriers de la première époque, 1 De ritibus sinensium ad virum nobilem, p. 229. — Voir Pfister, p. 33. 2 Le père Nicolas Longobardi, né en 1559, à Caltagirone (Sicile), et entré au noviciat de Messine en 1582, arriva en Chine en 1597. Il exerça la charge de supérieur pendant douze ans. Sous son supériorat, la mission de Chine fut détachée de la Province du Japon et devint vice-province, de droit en 1615, et de fait en 1623. On sait qu’à l’arrivée du père Ricci, il n’y avait pas, dans la langue chinoise, de nom qui répondit au nom de Dieu et que Dieu (Dio) même ne peut bien se prononcer dans cette langue, parce qu’elle n’a pas la lettre D. Le père Ricci et ses confrères appelèrent donc Dieu Chang-ti, Tien, et même Tien-tchou, c’est-à-dire, Seigneur du Ciel. Sur cette question des noms, le père Longobardi n’était pas absolument de l’avis du père Ricci, mais il le manifesta seulement quand il ne fut plus supérieur. Voir : Études, ibid., p. 200 ; — P. Pfister, Notice Longobardi ;— Bartoli, S. J., La Cina ; etc. 3 Le père de Ursis, né en 1675, à Lecce (Roy. de Naples), entré au noviciat en 1597, arriva à Pékin en 1606 et mourut le 3 mai 1620. Il fit construire des machines hydrauliques, écrivit en chinois la théorie des planètes et détermina la longitude de Pékin par l’étude comparative 14
Joseph Amiot, la Mission française à Pékin (1750-1795) qui travaillèrent tous à la réforme du calendrier chinois. Le plus remarquable de ces missionnaires, c’est incontestablement le père Adam Schall, « un des plus saints religieux et des plus grands hommes que la Compagnie de Jésus et que l’Europe aient donnés à la Chine » 2 . Né à Cologne, d’une famille illustre, il entra dans la Compagnie après de brillantes études et les plus beaux succès dans sa ville natale et à Rome 3 . A p.XXII Pékin, en 1622, il fait dès les premiers mois de son séjour, le calcul de trois éclipses, qui arrivèrent comme il l’avait annoncé. Sa réputation est désormais établie. Il construit en airain fondu et doré une sphère céleste et un planisphère avec un cercle équatorial, un cadran solaire horizontal en marbre blanc et dont le style est soutenu par un dragon doré, des cadrans solaires portatifs en ivoire, des lunettes de diverses grandeurs pour les astronomes, des compas, des astrolabes, etc. ; à l’aide de machines construites sous sa direction, et avec quelques ouvriers, il parvient à suspendre, dans une tour haute de cent coudées, une cloche énorme, qui, fondue depuis plus de 200 ans, a été récemment découverte ; puis, à la demandé des ministres, il établit près du palais une fonderie et coule des couleuvrines et des canons d’un gros calibre. Sur ces entrefaites, les Mandchoux s’emparent de la ville et la réduisent en cendres. La nouvelle dynastie inaugure son règne sur les ruines de la capitale ; le prince Chuen-tché succède à l’empereur Tsong-tcheng (1644). d’une série d’éclipses, lunaires, observées, non seulement en Chine, mais encore aux Indes et en Europe. 1 Né à Constance (Suisse) en 1576, entré dans la Compagnie le 1 er décembre 1611, le père Terrentius (son vrai nom est Schreck) est à Pékin en 1621 et meurt le 11 mai 1630. Médecin, naturaliste distingué, bon dessinateur, il collabora à la fameuse collection dès 100 volumes (150, d’après Schall) publiée en 1634, sur le calendrier, les planètes, les étoiles, les éclipses et toutes les connaissances nécessaires à un astronome. 2 Notices biographiques du père Pfister, p. 199. 3 Le père Schall, né à Cologne en 1591, élève au collège germanique à Rome en 1608, entré dans la Compagnie de Jésus le 21 octobre 1611, arriva à Pékin le 22 juin 1622. Voir, dans la Bibliothèque de la Compagnie, la liste de ses nombreux travaux, art. Schall. 15
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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />
Il importe aussi <strong>de</strong> rappeler qu’après en avoir conféré avec plusieurs <strong>de</strong><br />
ses confrères <strong>et</strong> avoir étudié lui-même fort longtemps <strong>les</strong> cérémonies<br />
chinoises, le père Ricci donna <strong>de</strong>s règ<strong>les</strong> <strong>de</strong> conduite, dont plusieurs points<br />
furent l’origine <strong>de</strong>s discussions sur <strong>les</strong> rites chinois, mais qui, à c<strong>et</strong>te<br />
époque, furent approuvés par le père Valignano, par le père Pasio en 1611,<br />
le père Rodriguez, en 1621, le père Palmeiro, en 1629, le père Emmanuel<br />
Diaz, en 1630, <strong>et</strong> <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong> 1633, au Kiang-si 1 .<br />
p.XX<br />
Le père Ricci était supérieur général <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> <strong>Chine</strong>. Le<br />
père Nico<strong>la</strong>s Longobardi, qui lui succéda en 1610, était arrivé à Pékin en<br />
1609, après un <strong>la</strong>borieux aposto<strong>la</strong>t <strong>de</strong> douze années à Chao-tcheou <strong>et</strong> dans<br />
<strong>les</strong> pays environnants. Il connaissait admirablement, au dire <strong>de</strong> Bartoli, <strong>la</strong><br />
<strong>la</strong>ngue <strong>et</strong> l’écriture chinoise, il avait le don <strong>de</strong> traiter avec <strong>les</strong> grands <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />
l<strong>et</strong>trés <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur p<strong>la</strong>ire ; s’il ne possédait pas l’étendue du savoir <strong>et</strong> <strong>la</strong> haute<br />
intelligence du père Ricci, il était, comme lui, apôtre, apôtre zélé <strong>et</strong><br />
convertisseur. Il mourut âgé <strong>de</strong> 95 ans, le 11 décembre 1654. L’empereur<br />
Chuen-ché, qui l’aimait, voulut contribuer aux frais <strong>de</strong> sa sépulture <strong>et</strong> s’y fit<br />
représenter par un grand <strong>de</strong> sa cour 2 .<br />
Il n’entre pas dans notre <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> nommer ici tous <strong>les</strong> Pères <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mission portugaise qui p.XXI prêchèrent l’Évangile à Pékin <strong>et</strong> y acquirent par<br />
leurs travaux mécaniques, artistiques <strong>et</strong> scientifiques <strong>la</strong> réputation <strong>de</strong><br />
savants européens. Signalons seulement <strong>les</strong> pères Diego <strong>de</strong> Pantoja,<br />
Sabbathino <strong>de</strong> Ursis 3 , Jean Terrentius 1 , ouvriers <strong>de</strong> <strong>la</strong> première époque,<br />
1 De ritibus sinensium ad virum nobilem, p. 229. — Voir Pfister, p. 33.<br />
2 Le père Nico<strong>la</strong>s Longobardi, né en 1559, à Caltagirone (Sicile), <strong>et</strong> entré au noviciat <strong>de</strong><br />
Messine en 1582, arriva en <strong>Chine</strong> en 1597. Il exerça <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> supérieur pendant douze<br />
ans. Sous son supériorat, <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> <strong>Chine</strong> fut détachée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Province du Japon <strong>et</strong> <strong>de</strong>vint<br />
vice-province, <strong>de</strong> droit en 1615, <strong>et</strong> <strong>de</strong> fait en 1623. On sait qu’à l’arrivée du père Ricci, il n’y<br />
avait pas, dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue chinoise, <strong>de</strong> nom qui répondit au nom <strong>de</strong> Dieu <strong>et</strong> que Dieu (Dio)<br />
même ne peut bien se prononcer dans c<strong>et</strong>te <strong>la</strong>ngue, parce qu’elle n’a pas <strong>la</strong> l<strong>et</strong>tre D. Le père<br />
Ricci <strong>et</strong> ses confrères appelèrent donc Dieu Chang-ti, Tien, <strong>et</strong> même Tien-tchou, c’est-à-dire,<br />
Seigneur du Ciel. Sur c<strong>et</strong>te question <strong>de</strong>s noms, le père Longobardi n’était pas absolument <strong>de</strong><br />
l’avis du père Ricci, mais il le manifesta seulement quand il ne fut plus supérieur. Voir :<br />
Étu<strong>de</strong>s, ibid., p. 200 ; — P. Pfister, Notice Longobardi ;— Bartoli, S. J., La Cina ; <strong>et</strong>c.<br />
3 Le père <strong>de</strong> Ursis, né en 1675, à Lecce (Roy. <strong>de</strong> Nap<strong>les</strong>), entré au noviciat en 1597, arriva<br />
à Pékin en 1606 <strong>et</strong> mourut le 3 mai 1620. Il fit construire <strong>de</strong>s machines hydrauliques, écrivit<br />
en chinois <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nètes <strong>et</strong> détermina <strong>la</strong> longitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pékin par l’étu<strong>de</strong> comparative<br />
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