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Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

possessions <strong>et</strong> sur <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> votre mission, dont <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie<br />

est le fruit <strong>de</strong>s bienfaits <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> munificence <strong>de</strong> nos rois. Je ne doute pas<br />

que l’empereur <strong>de</strong> <strong>Chine</strong> ne fit sentir alors <strong>et</strong> <strong>les</strong> avantages <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

protection dont il vous honore, <strong>et</strong> son animadversion contre ceux qui<br />

voudraient <strong>la</strong> dédaigner en vous insultant. »<br />

Cependant <strong>les</strong> missionnaires français ne partageaient pas tous <strong>les</strong> idées <strong>et</strong><br />

le peu <strong>de</strong> sympathie du père <strong>Amiot</strong> à l’égard <strong>de</strong>s propagandistes. « Un grand<br />

p.158<br />

nombre, écrit-il, parurent disposés à se <strong>la</strong>isser enrôler sous <strong>les</strong> étendards<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Propagan<strong>de</strong> 1 . » C’était le premier mouvement, celui <strong>de</strong> l’obéissance qui<br />

ne calcule pas. Le second, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> réflexion, fut bien différent.<br />

Il y eut entre eux un échange <strong>de</strong> vues, une étu<strong>de</strong> approfondie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

situation qui leur était faite par <strong>la</strong> nouvelle très certaine du bref <strong>de</strong><br />

suppression. Ils se dirent : Nous ne connaissons ni le contenu <strong>de</strong> ce bref, ni<br />

son mo<strong>de</strong> d’exécution, ni le sort réservé aux membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie<br />

dissoute. Dès lors, n’est-il pas préférable, n’est-il pas <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>voir<br />

d’attendre, avant <strong>de</strong> modifier notre genre <strong>de</strong> vie, <strong>la</strong> notification légale du<br />

bref ? — De plus, dans <strong>la</strong> circonstance présente où il s’agit d’une loi <strong>de</strong><br />

rigueur, sommes-nous obligés <strong>de</strong> nous y soum<strong>et</strong>tre sans qu’elle nous soit<br />

canoniquement intimée ? N’est-ce pas plutôt <strong>la</strong> volonté du pape que nous<br />

restions en possession <strong>de</strong> notre état jusqu’à <strong>la</strong> publication, à Pékin même,<br />

du décr<strong>et</strong> pontifical ? Un bref, qui n’est pas notifié, a-t-il force <strong>de</strong> loi ? —<br />

N’avons-nous pas le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> nous croire liés par nos vœux, <strong>et</strong> <strong>de</strong> fait ne<br />

sommes-nous pas liés par nos vœux, tant que le pape, qui a seul le pouvoir<br />

<strong>de</strong> délier, ne nous a pas signifié sur ce point sa volonté par un document<br />

précis, légalement communiqué ? — Quant à nos biens, nous est-il permis<br />

d’en p.159 disposer sans l’autorisation du roi <strong>de</strong> France <strong>et</strong> le consentement<br />

<strong>de</strong> l’empereur <strong>de</strong> <strong>Chine</strong> ?<br />

Ces questions sérieusement pesées <strong>et</strong> discutées, tous <strong>les</strong> anciens<br />

1 L<strong>et</strong>tre à M. Bertin, 20 septembre 1774.<br />

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