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Joseph Amiot et les derniers survivants de la ... - Chine ancienne

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<strong>Joseph</strong> <strong>Amiot</strong>, <strong>la</strong> Mission française à Pékin (1750-1795)<br />

La charité <strong>de</strong>s chrétiens fut, en eff<strong>et</strong>, sans bornes dans ces circonstances<br />

diffici<strong>les</strong>. Mais <strong>la</strong> charité n’est pas inépuisable, elle a <strong>de</strong>s limites, <strong>et</strong> l’on sait<br />

que <strong>les</strong> chrétiens se recrutaient, à peu près exclusivement, dans <strong>les</strong> c<strong>la</strong>sses<br />

pauvres <strong>et</strong> ce que nous appellerions <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite bourgeoisie.<br />

Il importait <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> ce provisoire <strong>et</strong> d’assurer à <strong>la</strong> mission un revenu<br />

fixe, qui lui permit <strong>de</strong> vivre sans tendre <strong>la</strong> main ou faire appel à <strong>la</strong> bourse<br />

<strong>de</strong>s néophytes. Les missionnaires le désiraient vivement <strong>et</strong> l’avenir <strong>de</strong>s<br />

œuvres l’exigeait.<br />

C’est alors qu’ils décidèrent, d’un commun p.102 accord, <strong>de</strong> s’adresser à<br />

M. Bertin, <strong>et</strong> <strong>de</strong> recourir, par son entremise, à <strong>la</strong> générosité du faible<br />

monarque Louis XV.<br />

M. Bertin, successivement conseiller <strong>et</strong> prési<strong>de</strong>nt au Grand Conseil, puis<br />

lieutenant général <strong>de</strong> police à Paris, était entré au ministère en 1759, en<br />

qualité <strong>de</strong> contrôleur général <strong>de</strong>s finances, <strong>et</strong>, trois ans plus tard, il était<br />

encore membre du Cabin<strong>et</strong>, qui, après <strong>les</strong> arrêts <strong>de</strong>s Parlements, expulsa<br />

<strong>les</strong> jésuites <strong>de</strong> leurs établissements <strong>de</strong> France <strong>et</strong> confisca leurs biens<br />

iniquement. Aimant <strong>et</strong> estimant <strong>la</strong> Compagnie qu’il avait appris à connaître<br />

dès le bas âge, il ne participa jamais aux mesures <strong>de</strong> violence prises contre<br />

elle par le duc <strong>de</strong> Choiseul <strong>et</strong> quelques membres du ministère. Un écrivain<br />

l’a spirituellement comparé à <strong>Joseph</strong> d’Arimathie, dont l’Évangile raconte<br />

qu’il refusa <strong>de</strong> tremper dans <strong>la</strong> conspiration <strong>de</strong> ses collègues du sanhédrin<br />

contre le Sauveur 1 .<br />

En 1763, il donna sa démission, tout en conservant sa p<strong>la</strong>ce au Conseil<br />

<strong>et</strong> son traitement <strong>de</strong> ministre secrétaire d’État 2 .<br />

p.103<br />

Ce ministre aimait passionnément <strong>la</strong> science. Les l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> <strong>les</strong> arts<br />

n’eurent jamais <strong>de</strong> plus zélé protecteur. L’académie <strong>de</strong>s Sciences <strong>et</strong> celle<br />

1 Hic non consenserat consilio <strong>et</strong> artibus eorum (Luc XXIII, 51).<br />

2 Henri-Léonard-Jean-Baptiste Bertin, comman<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s ordres du roi, ministre <strong>et</strong> secrétaire<br />

d’État, né à Périgueux le 24 mars 1720, intendant <strong>de</strong> Lyon le 23 mars 1754, lieutenant<br />

général <strong>de</strong> police <strong>et</strong> contrôleur général <strong>de</strong>s finances, <strong>de</strong> 1759 à 1763, fut nommé ministre<br />

d’État le 16 novembre 1762, <strong>et</strong> mourut le 16 septembre 1792.<br />

103

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