Rapport Mensuel sur la Sécurité Alimentaire au Sahel et ... - FEWS Net

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06.07.2013 Views

Rapport Mensuel sur la Sécurité Alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest RESEAU DE SYSTEMES D’ALERTE PRECOCE CONTRE LA FAMINE DE L’USAID USAID FAMINE EARLY WARNING SYSTEMS www.fews.net 30 Septembre 2004 Le niveau des récoltes au Sahel reste lié à la poursuite de la lutte antiacridienne en cours. I. RESUME Les récoltes des cultures céréalières sont menacées au Sahel avec l’infestation massive des acridiens dans les zones agricoles marginales du Sahel. Il est très tôt encore d’avoir une idée précise de l’étendu des dégâts dans ces zones. Les missions conjointes d’évaluation des récoltes et de l’impact des acridiens qui seront lancées courant Octobre par les institutions internationales (CILSS/FAO/FEWS NET/PAM) chargées du suivi agricole avec les équipes des pays les plus touchés par le fléau permettront de mieux apprécier ces dégâts. Pour l’instant, la production céréalière au titre de la campagne agricole 2004/05 pourrait être proche de la bonne récolte de l’année passée (14 millions de tonnes) si le régime pluviométrique restait normal et si les efforts de traitement en cours et récemment intensifiés arrivaient à endiguer le fléau. Ceci est un constat fait par le groupe des experts Sahéliens en Sécurité Alimentaire réunis en Septembre à Dakar pour analyser les perspectives des récoltes 2004/05. Au Tchad, près de 173 000 réfugiés sont admis dans 10 camps et environ 15 000 sont encore à la frontière avec le Soudan, dont 8 000 attendent d’être transférés et le reste dans l’expectation totale. La distribution des vivres dans les camps est jugée satisfaisante en Septembre avec une ration journalière de 2 600 kcal par personne. Le prix moyen à la consommation du mil en Septembre 2004 reste globalement stable au Sahel. Il a continué sa hausse au Tchad. Globalement, il reste partout inférieur à son niveau de l’année dernière en Septembre et aussi très souvent à son niveau moyen des cinq dernières années à cause essentiellement des niveaux record des productions agricoles de 2003/04. La relative stabilité du prix moyen du mil en Septembre annonce une chute saisonnière probable et normale des prix sur les marchés céréaliers des que les récoltes commenceront au Sahel. On notera aussi que par cette stabilité, les marchés n’ont pas encore réagit aux impacts du fléau acridien. II. LA RECRUDESCENCE ACRIDIENNE AU SAHEL : les traitements se sont intensifiés, mais les pays ont toujours besoin d’aides Des bandes larvaires et essaims continuent de se développer et de se former dans le Sud de la Mauritanie, le Nord du Sénégal, au Mali et au nord du Niger. Des infestations moins importantes de bandes larvaires sont présentes dans le Nord du Burkina Faso ainsi que dans le centre et l'Est du Tchad. Les essaims issus de la deuxième génération en formation sont très denses et mobiles et contrairement aux mois passés, ils prennent la direction Nord-Ouest. En fin Septembre, plusieurs de ces essaims se sont déplacés du Sahel vers le Nord-Ouest de la Mauritanie et l'Ouest du Sahara. Un des essaims observes mesurait 70 kilomètres de long. Environ dix essaims ont atteint cinq îles du Cap Vert. Ce mouvement indique que les essaims commencent à sortir des zones du Sahella végétation est en cours de desséchement normal, avec la fin de la saison des pluies, pour se diriger vers le Nord-Ouest de l'Afrique (carte 1). Carte 1 : Localisation des criquets et mouvements migratoires du criquet pèlerin en septembre 2004 Les bandes larvaires ( ) sont présentes au sahel et les essaims ( ) commencent le retour vers le Nord Ouest et le Nord de l’Afrique. Source FAO Selon les estimations, trois à quatre millions d'hectares sont actuellement infestés par le criquet pèlerin en Afrique de l'Ouest. Jusqu'à présent, près de 500 000 hectares ont été traités cette saison dans la région. Outre la Mauritanie (environ 1,6 millions d'hectares infestés), le Mali, le Niger et le Sénégal restent les COMITE PERMANENT INTER-ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE DANS LE SAHEL PERMANENT INTERSTATES COMMITTEE FOR DROUGHT CONTROL IN THE SAHEL www.cilssnet.org

<strong>Rapport</strong> <strong>Mensuel</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>Sécurité</strong> <strong>Alimentaire</strong> <strong>au</strong> <strong>Sahel</strong> <strong>et</strong> en Afrique de l’Ouest<br />

RESEAU DE SYSTEMES D’ALERTE<br />

PRECOCE CONTRE LA FAMINE DE<br />

L’USAID<br />

USAID FAMINE EARLY WARNING<br />

SYSTEMS<br />

www.fews.n<strong>et</strong><br />

30 Septembre 2004<br />

Le nive<strong>au</strong> des récoltes <strong>au</strong> <strong>Sahel</strong> reste lié à <strong>la</strong> poursuite de <strong>la</strong> lutte antiacridienne en cours.<br />

I. RESUME<br />

Les récoltes des cultures céréalières sont menacées <strong>au</strong><br />

<strong>Sahel</strong> avec l’infestation massive des acridiens dans les<br />

zones agricoles marginales du <strong>Sahel</strong>. Il est très tôt<br />

encore d’avoir une idée précise de l’étendu des dégâts<br />

dans ces zones.<br />

Les missions conjointes d’évaluation des récoltes <strong>et</strong> de<br />

l’impact des acridiens qui seront <strong>la</strong>ncées courant<br />

Octobre par les institutions internationales<br />

(CILSS/FAO/<strong>FEWS</strong> NET/PAM) chargées du suivi<br />

agricole avec les équipes des pays les plus touchés par<br />

le flé<strong>au</strong> perm<strong>et</strong>tront de mieux apprécier ces dégâts.<br />

Pour l’instant, <strong>la</strong> production céréalière <strong>au</strong> titre de <strong>la</strong><br />

campagne agricole 2004/05 pourrait être proche de <strong>la</strong><br />

bonne récolte de l’année passée (14 millions de tonnes)<br />

si le régime pluviométrique restait normal <strong>et</strong> si les efforts<br />

de traitement en cours <strong>et</strong> récemment intensifiés<br />

arrivaient à endiguer le flé<strong>au</strong>. Ceci est un constat fait<br />

par le groupe des experts Sahéliens en <strong>Sécurité</strong><br />

<strong>Alimentaire</strong> réunis en Septembre à Dakar pour analyser<br />

les perspectives des récoltes 2004/05.<br />

Au Tchad, près de 173 000 réfugiés sont admis dans 10<br />

camps <strong>et</strong> environ 15 000 sont encore à <strong>la</strong> frontière avec<br />

le Soudan, dont 8 000 attendent d’être transférés <strong>et</strong> le<br />

reste dans l’expectation totale. La distribution des vivres<br />

dans les camps est jugée satisfaisante en Septembre<br />

avec une ration journalière de 2 600 kcal par personne.<br />

Le prix moyen à <strong>la</strong> consommation du mil en Septembre<br />

2004 reste globalement stable <strong>au</strong> <strong>Sahel</strong>. Il a continué sa<br />

h<strong>au</strong>sse <strong>au</strong> Tchad. Globalement, il reste partout inférieur<br />

à son nive<strong>au</strong> de l’année dernière en Septembre <strong>et</strong> <strong>au</strong>ssi<br />

très souvent à son nive<strong>au</strong> moyen des cinq dernières<br />

années à c<strong>au</strong>se essentiellement des nive<strong>au</strong>x record des<br />

productions agricoles de 2003/04.<br />

La re<strong>la</strong>tive stabilité du prix moyen du mil en Septembre<br />

annonce une chute saisonnière probable <strong>et</strong> normale des<br />

prix <strong>sur</strong> les marchés céréaliers des que les récoltes<br />

commenceront <strong>au</strong> <strong>Sahel</strong>. On notera <strong>au</strong>ssi que par c<strong>et</strong>te<br />

stabilité, les marchés n’ont pas encore réagit <strong>au</strong>x<br />

impacts du flé<strong>au</strong> acridien.<br />

II. LA RECRUDESCENCE ACRIDIENNE AU<br />

SAHEL : les traitements se sont intensifiés, mais les<br />

pays ont toujours besoin d’aides<br />

Des bandes <strong>la</strong>rvaires <strong>et</strong> essaims continuent de se développer <strong>et</strong> de<br />

se former dans le Sud de <strong>la</strong> M<strong>au</strong>ritanie, le Nord du Sénégal, <strong>au</strong> Mali<br />

<strong>et</strong> <strong>au</strong> nord du Niger. Des infestations moins importantes de bandes<br />

<strong>la</strong>rvaires sont présentes dans le Nord du Burkina Faso ainsi que<br />

dans le centre <strong>et</strong> l'Est du Tchad. Les essaims issus de <strong>la</strong> deuxième<br />

génération en formation sont très denses <strong>et</strong> mobiles <strong>et</strong><br />

contrairement <strong>au</strong>x mois passés, ils prennent <strong>la</strong> direction Nord-Ouest.<br />

En fin Septembre, plusieurs de ces essaims se sont dép<strong>la</strong>cés du<br />

<strong>Sahel</strong> vers le Nord-Ouest de <strong>la</strong> M<strong>au</strong>ritanie <strong>et</strong> l'Ouest du Sahara. Un<br />

des essaims observes me<strong>sur</strong>ait 70 kilomètres de long. Environ dix<br />

essaims ont atteint cinq îles du Cap Vert. Ce mouvement indique<br />

que les essaims commencent à sortir des zones du <strong>Sahel</strong> où <strong>la</strong><br />

végétation est en cours de desséchement normal, avec <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong><br />

saison des pluies, pour se diriger vers le Nord-Ouest de l'Afrique<br />

(carte 1).<br />

Carte 1 : Localisation des criqu<strong>et</strong>s <strong>et</strong> mouvements<br />

migratoires du criqu<strong>et</strong> pèlerin en septembre 2004<br />

Les bandes <strong>la</strong>rvaires ( ) sont présentes <strong>au</strong> sahel <strong>et</strong> les<br />

essaims ( ) commencent le r<strong>et</strong>our vers le Nord Ouest<br />

<strong>et</strong> le Nord de l’Afrique.<br />

Source FAO<br />

Selon les estimations, trois à quatre millions d'hectares sont<br />

actuellement infestés par le criqu<strong>et</strong> pèlerin en Afrique de l'Ouest.<br />

Jusqu'à présent, près de 500 000 hectares ont été traités c<strong>et</strong>te<br />

saison dans <strong>la</strong> région. Outre <strong>la</strong> M<strong>au</strong>ritanie (environ 1,6 millions<br />

d'hectares infestés), le Mali, le Niger <strong>et</strong> le Sénégal restent les<br />

COMITE PERMANENT INTER-ETATS<br />

DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE<br />

DANS LE SAHEL<br />

PERMANENT INTERSTATES<br />

COMMITTEE FOR DROUGHT<br />

CONTROL IN THE SAHEL<br />

www.cilssn<strong>et</strong>.org


pays les plus touchés par <strong>la</strong> recrudescence acridienne.<br />

Jusqu’en Septembre c<strong>et</strong>te recrudescence acridienne s’est<br />

limitée d’une façon générale à <strong>la</strong> végétation naturelle (herbes<br />

<strong>et</strong> formations arbustives <strong>et</strong> arborées) <strong>et</strong> quelques espaces<br />

agricoles margin<strong>au</strong>x situés à <strong>la</strong> limite nord du <strong>Sahel</strong>. Dans ces<br />

espaces qui comptent pour peu dans <strong>la</strong> production agricole<br />

totale des pays, des dégâts localement importants sont<br />

observés <strong>sur</strong> les cultures. Ces dégâts seront mieux appréciés<br />

avec les missions conjointes d’évaluation des récoltes <strong>et</strong> de<br />

l’impact des acridiens qui seront <strong>la</strong>ncées courant Octobre par<br />

les institutions internationales (CILSS/FAO/<strong>FEWS</strong> NET/PAM)<br />

chargées du suivi agricole <strong>et</strong> les équipes des pays les plus<br />

touchés par le flé<strong>au</strong>. Pour l’instant, le CILSS <strong>et</strong> ses partenaires<br />

région<strong>au</strong>x (FAO, <strong>FEWS</strong> NET <strong>et</strong> PAM) <strong>et</strong> les équipes des pays<br />

ont tenu leur évaluation annuelle à mi -parcours de <strong>la</strong><br />

campagne agricole 2004-2005. C<strong>et</strong>te rencontre a estimé que<br />

<strong>la</strong> production céréalière 2004 pourrait être proche de <strong>la</strong> bonne<br />

récolte de l’année passée (14 millions de tonnes) si le régime<br />

pluviométrique restait normal <strong>et</strong> en l’absence de dégâts<br />

importants des criqu<strong>et</strong>s pèlerins <strong>sur</strong> les cultures.<br />

Les opérations de lutte contre le criqu<strong>et</strong> pèlerin se sont<br />

notoirement intensifiées en Afrique de l'Ouest, avec des<br />

contributions des bailleurs de fonds qui ont <strong>au</strong>gmenté de<br />

manière significative. Toutefois, <strong>la</strong> lutte est loin de terminer <strong>et</strong><br />

les pays affectés <strong>au</strong>ront toujours besoins de plus de pesticides<br />

<strong>et</strong> d'aéronefs pour détruire le maximum de criqu<strong>et</strong>s avant leur<br />

migration saisonnière dès que les conditions écologiques <strong>au</strong><br />

<strong>Sahel</strong> leur seront défavorables.<br />

III. CONDITIONS AGRO-CLIMATIQUES DE LA CAMPAGNE<br />

2004/05 <strong>au</strong> 30 Septembre<br />

Le cumul saisonnier des pluies (1 er juin <strong>au</strong> 30 septembre) 2004,<br />

montre une distribution des pluies qui va de 750 à 800 mm <strong>au</strong> sud<br />

des pays du sahel à 200 mm <strong>au</strong> nord du <strong>Sahel</strong> dans les zones<br />

désertiques (carte 2).<br />

Carte 2 : Cumul des pluies du 1 er Juin <strong>au</strong> 30 Septembre 2004 (mm)<br />

Source : M<strong>et</strong>eosat, NOAA, <strong>FEWS</strong> NET <strong>Sahel</strong><br />

L’écart entre les quantités de pluies enregistrées du 1 er juin <strong>au</strong> 30<br />

Septembre 2004 <strong>et</strong> leur moyenne historique indique une<br />

pluviométrie globalement excédentaire <strong>au</strong> Sénégal, <strong>au</strong> Mali, dans<br />

le centre du Burkina Faso <strong>et</strong> <strong>au</strong> Sud du Tchad. Ailleurs,<br />

particulièrement dans <strong>la</strong> zone sahélienne du Tchad, elle est restée<br />

déficitaire (carte 3).<br />

Carte 3 : Ecart entre les cumuls du 1 er juin <strong>au</strong> 30 septembre<br />

2004 (mm) par rapport à <strong>la</strong> moyenne <strong>la</strong> historique<br />

Source : M<strong>et</strong>eosat, NOAA, <strong>FEWS</strong> NET <strong>Sahel</strong><br />

Dans les principales zones agricoles, l’indice de satisfaction en e<strong>au</strong><br />

des p<strong>la</strong>ntes s’avère satisfaisant en fin septembre. Avec le scénario<br />

d’une pluviométrie moyenne <strong>et</strong> comptant <strong>sur</strong> les réserves actuelles<br />

du sol <strong>et</strong> quelques deux voire trois bonnes pluies, les cultures<br />

boucleront leur cycle sans difficultés majeures en octobre dans <strong>la</strong><br />

majeure partie des zones agricoles (carte 4).<br />

Carte 4 : Indice de satisfaction en e<strong>au</strong> des p<strong>la</strong>ntes estimé<br />

jusqu’en fin Septembre <strong>au</strong> <strong>Sahel</strong><br />

Source : USGS/NOAA/<strong>FEWS</strong> NET <strong>Sahel</strong><br />

L’allure de <strong>la</strong> campagne agricole à c<strong>et</strong>te date sans tenir compte de<br />

<strong>la</strong> menace que fait peser <strong>la</strong> situation acridienne <strong>et</strong> les pluies en fin<br />

de saison, est l’une des meilleures des cinq dernières années. La<br />

majorité des cultures est <strong>au</strong> stade maturité.<br />

Au nive<strong>au</strong> des marchés céréaliers, le prix moyen à <strong>la</strong><br />

consommation du mil en Septembre 2004 est partout inférieur à<br />

son nive<strong>au</strong> de l’année dernière <strong>au</strong> même moment. Il est <strong>au</strong>ssi<br />

globalement inférieur à son nive<strong>au</strong> moyen des cinq dernières<br />

années. Ceci s’explique essentiellement par les nive<strong>au</strong>x record<br />

de production de <strong>la</strong> campagne passée. Les marchés restent<br />

dominés en Septembre par une re<strong>la</strong>tive stabilité qui annonce<br />

traditionnellement une baisse dès que se confirment les bonnes<br />

récoltes en vue.<br />

Pour vos commentaires <strong>et</strong> critiques veuillez contacter: ssow@fews.n<strong>et</strong> ou Amadou.Konate@cilss.bf<br />

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