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MUIH> SEPTIÈME ANNÉE : N° 319 MuaiminmœiroiiiiiiiiiiiMiiinniBiiioniiiMiinuinmir SO Centimes nnuiiimuuuuuuuiiimiiifiiiuiuiniiuiiHitHiiiniuiiiuiriiuiwinimii LE 7 AVRIL 1323<br />
uiiiiuiumiuiuinmiiiimiimim^^ mitiitiUimiiiiiimimiitiii<br />
AVEC M. MAGINOT EN AFRIQUE — LE SALUT AU DRAPEAU — LA DANSE DU FOULARD<br />
Notre actuel ministre des Colonies, M.Maginot, vient de participer pendant salut au drapeau exécuté par des méharistes. Faute d'une hampe, la drisse de<br />
plusieurs semaines à l'exotisme intense de la vie africaine. H a vu des scènes pavillon a été accrochée à une-simple branche d'arbre ! A droite, une-gracieuse indiqui,<br />
pour être quotidiennes, n'en sont pas moins originales. Ainsi, à gauche, ce gène exécutant pour le ministre une danse classique de son pays : ceÙe du foulard.<br />
LA PLUS VIEILLE AUTOMOBILISTE DU MONDE<br />
Sans nul doute, c'est Mrs Julia Hames, une vieille dame<br />
de Bouremont (Angleterre), qui vient de prendre son permis<br />
ûe conduire à l'âge de quatre-vingt-onze ans; mais, conductrice<br />
prudente, elle fait la joie et la fierté de ses concitoyens.<br />
UNE PRINCESSE CUISINIÈRE EXPERTE<br />
La princesse Martha, qui vient d'épouser, à Oslo, le prince<br />
Olaf, héritier du trône de Norvège, ne dédaigne pas, à temps<br />
perdu, de cultiver l'art culinaire. Et la voici, dans la cuisine<br />
du palais, en train d'exécuter un plat fin de sa composition.<br />
UN SAUT DE 24 MÈTRES<br />
•<br />
Le capitaine Davis, de Palm Beach,<br />
s'est cantonné dans une. curieuse<br />
performance. Il saute du sommet<br />
d'une échelle dans un filet tendu.<br />
Jusqu'à présent, son saut-record<br />
a été de 8o pieds, soit 24 mètres.<br />
UN PIANO A CAISSE DE VERRE<br />
Objet d'exposition, plutôt qu'instrument destiné à servir<br />
dans un concert, ce piano à queue, qui vient d'être construis<br />
par un fabricant parisien, possède une caisse entièrement en<br />
verre, ce qui permet d'en voir tous les détails mécaniques.<br />
LE CHIEN LAURÉAT ET LES SAUCISSES<br />
A l'occasion d'une exposition canine dans l'Orégon, ce brave<br />
toutou a gagné, comme premier prix, ces superbes coupes.<br />
En récompense, son maître lui a fait cadeau d'un chapelet de<br />
cervelas. Le voilà bien, le chien attaché avec des saucisses 1
i........ DIMANCHE-ILLUSTRÉ »»"»»" •«•■•••»»»»»»f«n»< iiii..m.iiiimiMiiiiiiiiiiiiiMiiitiiM 2 •»"'"«» »»»»"»•' ................t..i"i»»>»""»'""»"' LE 7 AVRIL 1929 ...„„„„<br />
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et stimule sans fatiguer l'estomac : il convient à tous les<br />
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DIMANCHE-ILLUSTRE<br />
RÉTRIBUE<br />
LES PHOTOGRAPHIES<br />
QUI LUI SONT ENVOYÉES<br />
PAR SES LECTEURS<br />
DES QU'ELLES ONT ÉTÉ PUBLIÉES<br />
UNE PEAU EN MAUVAIS ÉTAT —<br />
Ont Besoin de la Mousse de Crème<br />
Un nouvel ingrédient incorporé à la poudre<br />
a résolu le problème du nez brillant et de la<br />
peau luisante. Cet ingrédient est la Mousse de<br />
Crème. Il donne au teint un éclat d'une douceur<br />
et d'un attrait merveilleux sans que<br />
jamais n'apparaisse la moindre trace de brillant.<br />
La chaleur d'une salle de bal, le soleil<br />
brûlant, la pluie, un vent violent, l'ardeur que<br />
vous déployez en dansant, au tennis ou à<br />
l'occasion d'autres sports violents ne feront<br />
pas luire votre visage à condition toutefois<br />
ôue votre poudre contienne de la Mousse de<br />
Crème. La mousse de Crème rend votre poudre<br />
plus légère, plus fine — la fait tenir deux fois<br />
plus longtemps. Elle empêche également votre<br />
poudre d'absorber les huiles que votre peau<br />
secrète naturellement. De. telle sorte que les<br />
ores ne se dilatent pas, que l'épiderme ne se<br />
Sessèche pas et ne devient ni rêche ni ridé par<br />
manque de ces huiles naturelles qui lui don-<br />
nent sa douceur et sa beauté. On ne peut sa<br />
procurer la Mousse de Crème (procédé breveté»<br />
que dans la Poudre Tokalon. C'est pourquoi<br />
cette poudre est si universellement employée<br />
et c'est pour cette raison que la Poudre Toka*<br />
Ion tient bien plus longtemps, s'étend si uniformément<br />
sur fa peau et lui donne toujours<br />
cet aspect merveilleusement lisse, sans la<br />
moindre brillant une fois qu'on l'a appliquée.<br />
Essayez la Poudre Tokalon. Elle est pure.<br />
Elle est peu coûteuse. Nous vous garantissons<br />
qu'elle vous donnera entière satisfaction. Vous,<br />
reconnaîtrez qu'elle est vraiment la poudre,<br />
parfaite pour le visage. Sept nuances da*<br />
poudre et quatre teintes de rouge s'offrent à<br />
votre choix.<br />
Les compactes Tokalon contiennent mainïe*<br />
nant de la mousse de crème. La Poudre et la<br />
Rouge sont tous deux très adhérents. (Juelqua<br />
chose de nouveau, de différent, de meilleur.
•MIMHIII LE 7 AVRIL 1929 '•■■■■•■■■•■HIIIIIIIIIIMIIMIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIUIUIIIMIIIIIIUIIIIII 3 11 ■ ■ ■ I ■ ■ 11 II ■ 11 11 I ■ 11111 ■ ■ I ■ 111111 ■ •■ ■ 1111 ■ ■• Il 11 ■ Il ■ I1111 11 11 ■ f 1 ■ Il II I II II Itlf I ■■■ SEPTIÈME ANNÉE J", M Jt" 319<br />
DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />
L<br />
ENTRE NOUS<br />
ENTEMENT, baissent les eaux du lac de<br />
Némi ■: déjà apparaît la proue d'une des<br />
deux galères qui furent coulées, il y a<br />
deux mille ans, par ordre de Caligula. Dans<br />
quelques semaines, nous saurons si, vraiment,<br />
elles contiennent les trésors dont parlent les<br />
historiens de l'antiquité. Mais les premières<br />
constatations ne sont pas rassurantes. Des<br />
pessimistes annoncent :<br />
— Vous verrez que le travail gigantesque des<br />
ingénieurs ne sera pas payé : ils ne trouveront,<br />
dans la vase, que des coques de bois pourri...<br />
M. Garstrang, professeur d'archéologie à<br />
l'Université de Liverpool, va diriger une expédition,<br />
financée par deux lords richissimes,<br />
qui se rendra à Jéricho (Palestine) pour y<br />
fouiller des terrains où elle espère retrouver<br />
le tabernacle des rois d'Israël... On prétend<br />
que ce tabernacle est en or massif avec des<br />
pierres précieuses, et qu'il vaut des dizaines<br />
de millions.<br />
Récemment, des scaphandriers, venus d'Allemagne,<br />
ont plongé dans la Manche pour<br />
arracher à un navire coulé pendant la guerre<br />
certaine cassette contenant des joyaux d'une<br />
très grande valeur... La société qui commanditait<br />
ces recherches en a été pour ses frais :<br />
une cassette a bien été repêchée, mais elle ne<br />
contenait que quelques billets de banque<br />
dévalorisés.<br />
On annonce que de nouveaux essais vont<br />
être tentés pour renflouer les galions de Vigo,<br />
les fameux galions qui, depuis plusieurs<br />
siècles, cachent au fond de l'Océan quantité<br />
de lingots d'or. Il paraît que, cette fois,. la<br />
réussite est certaine... Les actionnaires de<br />
l'entreprise ont reçu des promesses formelles :<br />
c'est toujours ça 1<br />
LES histoires de trésors cachés ou perdus ont<br />
toujours passionné les gens. C'est bien<br />
pourquoi le « coup du prisonnier espagnol »<br />
réussit encore... Vous le connaissez ? Rien<br />
de plus classique, de plus simple, de plus<br />
lucratif. Vous recevez, de Madrid, une lettre<br />
par laquelle un correspondant inconnu vous<br />
demande les 185 fr. 50 qui lui manquent<br />
pour pouvoir se rendre dans tel village de sa<br />
belle patrie où son grand-père a enterré de<br />
nombreux ducats, doublons et autres piastres<br />
d'or. Envoyez-lui sans retard cette misérable<br />
somme et, pour, vous prouver sa reconnaissance,<br />
il vous donnera la moitié du trésor<br />
Inestimable.<br />
-— Pas si bête ! dites-vous.<br />
Soit, mais, chaque jour, les escrocs madrilènes<br />
reçoivent, paraît-il, des centaines de<br />
mandats... Et il y a des années que cela dure.<br />
Au fait, pourquoi voulez-vous que le goût du<br />
romanesque, la hantise des trésors mystérieux<br />
et la crédulité humaine ne durent pas toujours ?<br />
Mieux vaudrait, sans doute, ne pas trop<br />
compter sur ces trouvailles extraordinaires<br />
pour faire fortune... C'est la moralité de la<br />
fable le Laboureur et ses enfants, mais, bien<br />
qu'elle soit vieille de plus de deux siècles,<br />
elle n'a pas- converti grand monde au simple<br />
bon sens du vieux paysan.<br />
Il est bien plus agréable de croire qu'un<br />
trésor est caché dans la terre. Un heureux<br />
coup de pioche, — et à nous les pièces d'or,<br />
les ]oyaux, les bijoux de Golconde f<br />
Mais ce sont là des aventures assez rares.<br />
Suivons plutôt le conseil de M. Guizot — c'est<br />
celui que donne le laboureur à ses enfants —<br />
le sage conseil que voici :<br />
# — Enrichissez-vous par le travail et l'économie.<br />
Car M. Guizot n'a pas dit : « Enrichissezvous<br />
» tout court, ce qui serait assez cynique...<br />
Il a spécifié les deux conditions de la fortune<br />
honorable et durable, — conditions sans lesquelles,<br />
en effet, la richesse est le plus souvent<br />
éphémère.<br />
Quant aux chercheurs de trésors, laissonsles<br />
à leurs espérances, à leurs illusions. Et ne<br />
les plaignons pas si les galères sont vides, si le<br />
tabernacle est en toc, si les galions s'obstinent<br />
à rester au fond de l'eau.<br />
JEAN STYLO.<br />
Iiiiuimiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiim<br />
RÉFLEXIONS DU DIMANCHE<br />
CERTAINES gens sont très désireux de<br />
cacher tout ce qui est leur vie intérieure,<br />
ils ne veulent pas que l'on puisse deviner<br />
la moindre de leurs pensées. Dans certains domaines,<br />
il y a là un peu une affaire d'usage.<br />
Ainsi, un catholique, dans tous les pays du<br />
continent, fera fort bien en public le signe de<br />
la croix pu s'agenouillera dans une église. Un<br />
Anglais, par contre, si on le surprend à ses<br />
prières, est aussi honteux que si on l'avait vu<br />
voler des pommes.<br />
' Mais partout on trouve des hommes modestes,<br />
qui redoutent d'attirer sur eux Vattention. Pourtant<br />
la publicité ne manque pas d'une certaine<br />
valeur économique, à en juger par tout ce que<br />
quelques-uns peuvent faire pour se l'assurer.<br />
Reconnaissons qu'il est bien difficile, quand on<br />
est modeste, de faire connaître sa valeur personnelle<br />
ou celle de sa marchandise.<br />
Un inventeur pourra fabriquer la meilleure<br />
trappe à rats qui ait jamais existé et voir les<br />
clients se frayer un chemin tout seuls jusqu'à sa<br />
porte, mais, en général, on assure qu'il faut faire<br />
signe au public avec un drapeau pour qu'il prête<br />
attention à ce que vous avez produit. Et plus le<br />
drapeau sera grand, plus ses couleurs seront<br />
vives, plus aussi vous aurez probablement de<br />
succès. Il est très malaisé, pour Vesprit habituel,<br />
de distinguer entre ce qui est bon et ce^xte l'on<br />
proclame être bon; entre un homme qui a de la<br />
valeur et celui qui assure en avoir, qui trouve<br />
moyen de faire beaucoup parler de lui. Et, souvent,<br />
il arrive qu'on préfère soi-même la réputation<br />
à la réalité. Nous tenons à ce qu'on pense<br />
que nous sommes bon pianiste, par exemple,<br />
plus encore qu'à être véritablement bon pianiste.<br />
Quand un candidat politique se mêle à des.grévistes<br />
au cours d'une émeute et défie la police de<br />
l'arrêter, il se fait de la publicité. Un capitaliste<br />
donne des sommes importantes pour des<br />
divertissements populaires : publicité. Un romancier<br />
s'installe dans les magasins de son<br />
éditeur et dédicace pour les clients ses propres<br />
livres : publicité.<br />
C'est un sens des valeurs dramatiques qui a<br />
souvent inspiré dans le passé des hommes poli-<br />
tiques, des écrivains ou des artistes, voire des<br />
réformateurs. C'est aux portes de la ville que<br />
Luther brûla la bulle du pape, et non point<br />
simplement dans sa cheminée.<br />
L'humoriste Mark Twain s'habillait de blanc<br />
pour se rendre à des réunions et des cérémonies<br />
où tous les autres hommes portaient du noir.<br />
Le poète Tennyson était toujours coiffé d'un<br />
étonnant chapeau à larges bords et vêtu d'un<br />
long manteau flottant, si bien que dans une<br />
foule on le reconnaissait immédiatement.<br />
Beaucoup d'artistes, qui, hélas 1 n'ont pas<br />
d'œuvres bien remarquables sur lesquelles<br />
compter, veulent du moins se faire une notoriété<br />
par la manière dont ils sont généralement accoutrés.<br />
Le fondateur d'une nouvelle école de thérapeutique<br />
ne sortait jamais sans une immense<br />
cravate flottante au-dessus- de laquelle il avait<br />
une moustache et une barbe taillées d'une façon<br />
absolument personnelle. Si on lui-faisait remarquer<br />
que cet arrangement attirait sur lui l'attention<br />
partout où il allait : « C'est bien pour cela<br />
que je l'ai adopté! » disait-il.<br />
Combien de candidats à la popularité ont<br />
réussi à faire parler d'eux, à être nommés dans<br />
les potins des petits journaux, rien qu'en s'habillant<br />
d'une façon curieuse ou en adoptant telle<br />
fleur pour leur boutonnière, telle table à tel café<br />
pour leur apéritif.<br />
Mais, ainsi, c'est leur personne qu'ils font<br />
connaître, et non point leur production.<br />
On répétera leur nom, mais ni leur littérature,<br />
s'ils sont écrivains, ni leurs tableaux ou leurs<br />
statues s'ils sont artistes, n'en vaudront davantage.<br />
Et, finalement, pour que la publicité mène à<br />
une réputation durable, il faut qu'elle seconde<br />
un mérite véritable. Il a existé des hommes d'un<br />
réel génie qui ont échoué dans la vie parce<br />
qu'ils, n'ont pas su attirer l'attention sur 'eux.<br />
Mais il y en a encore bien davantage qui n'ont<br />
pensé qu'à faire le plus possible parler de leur<br />
personne, oubliant de perfectionner et d'améliorer<br />
leur production. De sorte que la renommée<br />
qu'ils ont pu acquérir n'a duré qu'un instant et<br />
rien n'est resté d'eux dans le souvenir des générations<br />
qui les ont suivis. FRANK CRÂNE.<br />
LA SEMAINE PROCHAINE<br />
LUNDI 8 AVRIL<br />
Lever du soleil : 5 h. 17 — coucher : 18 h. 30.<br />
Lever de la lune : 5 h. 7 — coucher : 16 h. 51.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />
Saint ALBERT : 98 E jour + 267.<br />
Courses hippiques à Saint-Cloud.<br />
MARDI 9 AVRIL<br />
Lever du soleil i 5 h. 14 — coucher : 18 h. 31.<br />
Lever de la lune: 5 h. 25 -couch.: 18 h. 10 (N.L.,2011.33).<br />
Le four croît : 3 m. malin ; 1 m. soir.<br />
Sainte MARTE L'EGYPT. J .990 jour + 266.<br />
Boxe : Alf. Brown contre Franck Mac Alornw<br />
et Argote contre Sportiello au Cirque de Paris.<br />
Courses hippiques à Enghien.<br />
MERCREDI 10 AVRIL<br />
Lever du soleil : 5 h. 12 — coucher : 18 h. 33.<br />
Lever de la lune : 5 h. 43 — coucher : 19 h. 32.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />
Saint MACAIRE : ioo° jour + 265.<br />
Courses hippiques au Tremblay.<br />
JEUDI 11 AVRIL<br />
Lever du soleil : s h. 10 — coucher 1 18 h. 34.<br />
Lever de la lune ! 6 h. 3 — coucher : 20 h. 56.<br />
Le jour croît : 2 m. matin / j m. soir.<br />
Saint LÉON : 101 0 jour + 264.<br />
VENDREDI 12 AVRIL<br />
Lever du soleil : 5 h. 8 — coucher : 18 h. 36.<br />
Lever de la lune : 6 h. 27 — coucher : 22 h. 21.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />
Saint JULES : 102 0 jour + 263.<br />
Courses hippiques à Maisons-Laffilte.<br />
SAMEDI 13 AVRIL<br />
Lever du soleil 1 5 h. 6 — coucher : 18 h. 37.<br />
Lever de la lune : 6 h. 59 — coucher : 23 h. 44.,<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; t m. soir.<br />
Sainte IDA : 103 E jour + 262.<br />
Courses hippiques à Vincennes.<br />
DIMANCHE 14 AVRIL<br />
Lever du soleil i 5 h. 4 — coucher 1 18 h. 39,<br />
Lever de la lune : 7 h. 42 — coucher 1<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />
Saint TrBDRCE 1 104 E jour + 261.<br />
Cross-country : Cross international du Petit<br />
Parisien dans les bois de Saint-Cloud.<br />
Football : France-Espagne à Saragosse.<br />
Rugby : Quarts de finale du championnat de<br />
France.<br />
Cyclisme : Paris-Caen.<br />
Courses hippiques à Longchamp.<br />
AUJOURD'HUI DIMANCHE 7 AVRIL, 1929<br />
Football : Demi-finales de la Coupe de France, organisée sous le patronage du Petit<br />
Parisien : Sète contre Dunkerque, au Stade de Colombes, à Paris ; Montpellier<br />
contre Saint-Raphaël, à Lyon. —Rugby : Stade Français contre Stade Toulousain, à<br />
Buffalo. — Cyclisme : Paris-Évreux.— Courses hippiques à Longchamp (réouverture).<br />
LE PROBLEME DES MOTS CROISES<br />
HORIZONTALEMENT. — 1, une division des crustacés ;<br />
12, en latin veut dire un seul ; 13, au début des comptes ;<br />
14, toute substance végétale qui répand une odeur suave ;<br />
15, un canton sur l'Arc ; 17, fleuve des Etats-Unis ; 19,<br />
événement final ; 20, au moyen âge, poésie en l'honneur<br />
de la Vierge; 21, légumineuses; 22, convient au cheval;<br />
23, utile au lièvre ; 25, est gai ; 26, deux lettres de<br />
Frédéric ; 27, debout ! garde à vous ! ; 28, la moitié<br />
d'une idée ; 29, signifie tout contre ; 31, compositeur<br />
français ami de Béranger ; 33, en Suisse ; 34, conjonction<br />
; 35, vase de terre cuite ; 39, femelle d'un petit<br />
quadrupède ; 42, un jeu d'esprit ; 43, publiciste français<br />
né en 1777 ; 47, àla fin des réponses ; 48, jaune tirant<br />
sur le brun ; 49, ville sur la Saale ; 51, chiffre ; 52,<br />
longueur d'une enjambée ; 53, fut rajeuni par Médée.<br />
VERTICALEMENT. — 1, un poisson qui habite l'A f rique ;<br />
2, au piquet ; 3, veut dire nature ou caractère ; 4, duc<br />
de Bretagne au moyen âge ; 5, figure parmi la vaisselle<br />
; 6, le mot ter mal écrit ; 7, fabrication de pièces<br />
des tuyaux de fontaine ; 8, petit prophète du canon<br />
juif ; 9, parler inconsidérément ; 10, ancienne région de<br />
l'Italie ; 11, ville ruinée de l'ancienne Sicile ; 15, compositeur<br />
français né en 1823 ; 16, faire la contrebande sur<br />
mer ; 18, grosse corde de chanvre grossier ; 24, peur ;<br />
27, port finlandais ; 30, ville de la Saxe ; 32, rangée de<br />
collines sur les confins du Sahara ; 36, quadrupède<br />
utile ; 37, pour les petits poulets; 38, ville de Prusse ;<br />
40, dans la mer ou les fleuves ; 41, note ; 44, deux lettres<br />
de Henri; 45,dans le vignoble; 46, fleur ; 50, du verbe<br />
avoir.<br />
Nous publierons, dans le prochain numéro, la solution de ce problème qui, ne<br />
comportant aucun classement, dispense nos lecteurs de nous envoyer leur solution.<br />
A gauche \ Problème proposé ;-à droite : Solution du problème paru dam le dernier numéro^<br />
SOYONS AU COURANT...<br />
... de la convocation des réservistes agriculteurs<br />
en 1929<br />
I E ministère de la Guerre communique la note<br />
suivante :<br />
A la date du 28 mars 1929, le ministre de la Guerre<br />
a décidé que les réservistes agriculteurs, viticulteurs,<br />
horticulteurs, maraîchers et ouvriers agricoles, convoqués<br />
pour une période d'exercices eu 1929, et désireux<br />
d'obtenir un ajournement à 1930 ou un changement<br />
de série, devront adresser leur demande à leur chef<br />
de corps, au plus tard, huit jours avant la date fixée<br />
pour le commencement de la période.<br />
Les demandes expédiées après ces délais ne pourront<br />
recevoir satisfaction, sauf pour des raisons très exceptionnelles.<br />
...d'un échange interscolaire franco-allemand<br />
I E comité d'échanges interscolaires franco-allemands<br />
rappelle qu'il est à la disposition des élèves,<br />
jeunes gens et jeunes filles, de tous les établissements<br />
d'enseignement public et privé, qui désirent effectuer<br />
un séjour en Allemagne pendant les vacances, en procédant<br />
par échange. (Age minimum : 14 ans.) Deux<br />
cent soixante-cinq élèves français ont passé leurs<br />
vacances, l'an dernier, en Allemagne, par ce moyen.<br />
La clôture des inscriptions est fixée au 15 mai. Ecrire<br />
sans retard au comité d'échanges interscolaires francoallemands,<br />
10, rue de l'Elysée, Paris 8 E<br />
(joindre timbre<br />
pour réponse) qui enverra par retour une documentation<br />
complète.<br />
... de l'emploi des sirènes dans les usines<br />
T A plupart des municipalités du département de la<br />
Seine ayant fait installer des sirènes pour signaler<br />
les incendies et les sinistres, M. Poutchy a exposé au<br />
conseil général, l'inconvénient qu'il y a à ce que les<br />
usines utilisent le même système d'appel pour la rentrée<br />
ou la sortie des ouvriers.<br />
La question a retenu l'attention de M. Chiappe qui,<br />
avant de prendre une décision, a tenu à consulter le<br />
bureau de l'Union amicale des maires de banlieue,<br />
comme cela a été fait lorsqu'il s'est agi de limiter la<br />
vitesse des automobiles dans le département de la<br />
Seine. Si cet avis est favorable à une réglementation<br />
générale, le préfet de police s'en inspirera pour régler<br />
d'une manière uniforme l'emploi des sifflets et des<br />
sirènes dans toutes les communes du département<br />
de la Seine.<br />
... de la date d'application de l'heure d'été<br />
A PRÈS entente notamment avec l'Angleterre et la<br />
Belgique, le rétablissement de l'heure d'été a<br />
été officiellement fixé au 21 <strong>avril</strong> prochain. C'est dans<br />
la nuit du samedi 20 <strong>avril</strong> au <strong>dimanche</strong> 21 que les<br />
horloges seront avancées d'une heure.<br />
... d'un recrutement de téléphonistes<br />
I E sous-secrétariat d'Etat des P. t. T. nous eomnranique<br />
la note suivante :<br />
L'administration des P. T. T. a besoin pour Paris<br />
de téléphonistes auxiliaires.<br />
Conditions : âge dix-sept à vingt-cinq ans (30 ans<br />
pour les veuves de guerre). Bonne santé. Brevet élémentaire.<br />
Les candidates ne possédant pas ce diplôme<br />
subissent un examen d'admission.<br />
Salaire journalier : 23 à 25 francs selon l'ancienneté.<br />
Pour tous renseignements et pour postuler, s'adresser<br />
à la Direction des Services téléphoniques, 24, rue<br />
Bertrand, à Paris (7 8 ).<br />
... d'un projet de plaque commémorant une<br />
blessure reçue par Jeanne d'Arc rue Saint-<br />
Honoré<br />
I A commission du Vieux-Paris a décidé de commé-<br />
'-' morer par une plaque le souvenu de l'endroit où<br />
Jeanne d'Arc fut blessée, le 8 septembre 1429, en donnant<br />
assaut à la capitale, près de la porte Saint-Honoré.<br />
Cette décision, qui sera unanimement accueillie, a<br />
fait l'objet d'une proposition de M. Victor Bucaille,<br />
conseiller municipal, demandant « qu'une plaque soit<br />
apposée sur l'immeuble 169, rue Saint-Honoré, rappelant<br />
l'emplacement de la porte Saint-Honoré, près<br />
de laquelle Jeanne d'Arc fut blessée, le 8 septembre<br />
1429 ». .<br />
L'inauguration de la plaque donnera vraisemblablement<br />
lieu à une grande cérémonie officielle.
«llllllll DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiii Hiiiiiiliiiiuii il « iiiHimilHHlIiIllliillw LE 7 AVRIL 1929 Jimiiii<br />
LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />
14 e Semaine de l'Année — Reste à courir 38 semaines<br />
LE 25 e ANNIVERSAIRE DE L'ENTENTE CORDIALE<br />
DES FÊTES COMMÊMORATIVES<br />
EURENT LIEU EN MÊME TEMPS<br />
A CANNES ET A LONDRES<br />
L<br />
La première fut présidée par le duc<br />
de Connaught, et la seconde fut<br />
dirigée par le général Gouraud.<br />
diale.<br />
A ville de Cannes a tenu à être la première<br />
ville de France à commémorer le vingtcinquième<br />
anniversaire de l'Entente cor-<br />
De magnifiques fêtes franco-angolaises ont<br />
été organisées par la municipalité, avec le<br />
concours de l'association France-Grande-Bretagne,<br />
auxquelles ont été conviées de nombreuses<br />
personnalités britanniques et françaises.<br />
Ces fêtes durèrent trois jours : <strong>dimanche</strong>,<br />
lundi et mardi, mais c'est ce dernier jour<br />
qu'elles revêtirent le plus brillant éclat._<br />
En effet, après une réception officielle de<br />
toutes les autorités à l'hôtel de ville et un<br />
hommage au monument aux morts de la ville<br />
de Cannes, il y eut une cérémonie au monument<br />
d'Edouard VII et au monument de lord<br />
Brougham et Vaux.<br />
A 10 h. 30, les autorités et les invités officiels<br />
quittaient l'hôtel de ville pour se rendre<br />
à pied au monument aux morts.<br />
Le consul d'Angleterre et des représentants<br />
de la British Légion déposèrent de magnifiques<br />
couronnes au pied du monument aux<br />
morts.<br />
Puis, après une minute de silence, le cortège<br />
se reforma et, toujours à pied, entre les deux<br />
haies d'une foule enthousiaste massée sur<br />
l'avenue de la Liberté et l'esplanade des<br />
Alliés, 0 gagna le monument d'Edouard VII,<br />
à l'entrée de la Croisette, où devait se dérouler<br />
la cérémonie officielle.<br />
Le duc de Connaught passa en revue les<br />
marins du Ramillies et de la Lorraine, qui<br />
rendirent les honneurs, tandis que la musique<br />
de la flotte jouait les deux hymnes nationaux.<br />
Le préfet des Alpes-Maritimes, M. Benedetti,<br />
donna aussitôt lecture du télégramme que<br />
lui avait adressé M. Briand, ministre des<br />
Affaires étrangères. De longues acclamations<br />
saluèrent cette lecture.<br />
Le duc de Connaught s'approcha alors du<br />
monument élevé à son illustre frère, dévoila<br />
une haute plaque de bronze destinée à commémorer<br />
le vingt-cinquième anniversaire de<br />
l'Eu tente cordiale, « dans cette ville de<br />
Cannes qui, dit-il, fut toujours un centre<br />
d'amitié entre la France et l'Angleterre ».<br />
Puis le duc de Connaught évoqua avec une<br />
émotion que partagea bientôt toute l'assistance,<br />
l'initiative diplomatique de son frère<br />
qui devait avoir un si profond retentissement<br />
dans l'histoire des relations des deux nations<br />
voisines.<br />
On entendit encore un discours de M. Benedetti,<br />
préfet des Alpes-Maritimes, et de<br />
M. Koegh, consul d'Angleterre.<br />
Un banquet officiel a été ensuite offert par<br />
la ville de Cannes à ses invités.<br />
Le général Gouraud à Londres<br />
A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire<br />
de l'Entente cordiale, la Flamme sous<br />
l'Arc de Triomphe avait organisé un pèlerinage<br />
au Soldat inconnu, à Londres. Le général<br />
Gouraud dirigeait ce voyage.<br />
Dimanche, à 9I1.30, le général Gouraud reçut<br />
à l'ambassade, des délégations des sociétés<br />
d'anciens combattants et des associations de<br />
militaires français de Londres. Ensuite, il reçut<br />
le colonel Nujent, chargé des relations avec<br />
le ministère de la Guerre français.<br />
De 10 à 13 heures, le général Gouraud se<br />
rendit à la cathédrale de Westminster, puis<br />
il assista à une réception donnée à la Chambre<br />
des communes. Il alla ensuite à l'abbaye<br />
de Westminster et enfin au cénotaphe.<br />
Dimanche soir, un dîner fut servi à l'ambassade<br />
de France.<br />
Le I ER <strong>avril</strong>, les anciens combattants étaient<br />
de retour à Paris.<br />
CHOCOLAT-MENIER<br />
RIALTA au Lait<br />
RIALTA à la Noisette<br />
_ ÉLÉGANCE. . ^<br />
QUALITÉ^<br />
M. MYRON T. HERRICK, AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS A PARIS,<br />
A SUCCOMBÉ A UNE CRISE CARDIAQUE. IL AVAIT 74 ANS<br />
La dépouille a été transportée dans le pays natal du<br />
défunt à bord du " Tourville ", qui quitta Brest vendredi.<br />
M. Raymond Poincaré, le général Pershing et M. Quinones de Léon<br />
prirent la parole aux funérailles qui eurent lieu jeudi.<br />
ONSÏEUR MYRON T. HERRÏCK, ambassadeur<br />
des Etats-Unis à Paris, est mort<br />
M' <strong>dimanche</strong> à 17 h. 45, d'une syncope<br />
cardiaque à l'hôtel où il résidait, avenue<br />
d'Iéna.<br />
Quand la guerre éclata en 1914, déjà<br />
M. Myron T. Herrick était ambassadeur des<br />
Etats-Unis à Paris. Au plus fort de la poussée<br />
allemande, alors que le gouvernement français<br />
lui-même se voyait contraint, la mort<br />
dans l'àm±, d'évacuer la capitale menacée<br />
pour se transporter à Bordeaux, M. Myron<br />
T. Herrick tint à rester à Paris qu'il aimait<br />
tant, « pour y être le gardien de l'Humanité<br />
contre les forces brutales de la guerre ».<br />
Jusqu'en décembre 1914, il ne cessa de s'ingénier<br />
ainsi à relever le moral des nôtres, à<br />
leur donner confiance en eux et en leur destinée.<br />
Sept ans et demi plus tard, en <strong>avril</strong> 1922,<br />
celui qui nous avait quittés à regret, en pleine<br />
tourmente, nous revenait, avec quelle joie de<br />
retrouver la France remise déjà en partie de<br />
ses pertes et de ses blessures.<br />
Puis ce furent les journées de mai 1927,<br />
journées inoubliables elles aussi, quand Paris<br />
fit flotter sur tous ses ministères, comme une<br />
nouvelle offrande à l'amitié américaine, le<br />
drapeau étoilé. Un Américain de vingt-six ans<br />
venait, seul dans sa cellule ailée, de se tailler<br />
une route entre le ciel et l'eau, et d'unir d'un<br />
geste symbolique le nouveau monde à l'ancien.<br />
Lindbergh devint l'idole de Paris, de la France,<br />
et photographié à I'envi par des admirateurs<br />
passionnes; tous les clichés où il apparaissait<br />
le montraient souriant près de son grand ami<br />
Herrick, lui-même le plus heureux des hommes,,<br />
qui, pendant toute fa semaine où Lindbergh<br />
resta dans la capitale française, couva de son<br />
aile protectrice 1 extraordinaire homme-oiseau.<br />
Cette semaine-là, Washington eut à Paris<br />
deux ambassadeurs — un jeune homme et un<br />
vieillard.<br />
M. Myron T. Herrick ne devait plus nous<br />
quitter qu'en décembre 1927, atteint déjà<br />
par le mal qui le minait sourdement.<br />
Il nous revint en janvier: dernier. On le<br />
croyait guéri, mais ce n'était qu'une illusion !<br />
Sa vie<br />
M. Myron T. Herrick, né le 9 octobre 1854,<br />
fit ses études au collège Oberlin et à l'Université<br />
Wesleyenne d'OliKX Après avoir été<br />
« maître ès arts » de l'Université Wesleyenne,<br />
docteur ès sciences juridiques de celles de<br />
Princeton, Harvard, Columbia, il reçut, en<br />
1921, de l'Université de Nancy, le grade de<br />
docteur honoris causa.- :<br />
Après s'être fait inscrire au barreau en 1878,<br />
à Cfeveland, il occupa divers postes importants<br />
dans de grosses sociétés et fut nommé<br />
à six reprises délégué à la Convention<br />
nationale.<br />
Nommé ambassadeur en France le 15 février<br />
1912, il occupa ce poste jusqu'en_ décembre<br />
1914 et le reprit en <strong>avril</strong> 1921. Il était<br />
grand'croix de la Légion d'honneur.<br />
C'est lui qui fonda l'hôpital américain à<br />
Neuilly.<br />
La veillée funèbre et l'embaumement<br />
Dans la chambre de l'ambassadeur, transformée<br />
en chapelle ardente, les familiers de<br />
M. Myron T. Herrick ont veillé son corps<br />
jusqu'au jour des obsèques. Parmi les veilleurs<br />
se trouvaient la belle-fille de l'ambassadeur,<br />
Mm « Parmely Herrick ; Mme Salembier, secrétaire<br />
particulière du défunt, et son dévoué valet<br />
VACANCES PARLEMENTAIRES<br />
Les Chambres ont suspendu leurs travaux<br />
le 30 mars, et ne les reprendront pas avant<br />
le jeudi 23 mai.<br />
Après avoir examiné les projets urgents inscrits<br />
à leur ordre du jour et avoir adopté notamment le<br />
collectif de décembre, les Chambres ont suspendu leurs<br />
travaux la veille de Pâques. La première partie de la<br />
session ordinaire, ouverte le 8 janvier, a duré un peu<br />
plus de onze semaines. Elle a été exceptionnellement<br />
chargée, surtout au Palais-Bourbon. Le. Sénat a fixé sa<br />
prochaine séance au 23 mai. La Chambre a fait de même.<br />
de chambre, Walter Blanchard, qui fut grièvement<br />
blessé il y a quelques années en désarmant<br />
une bombe envoyée à l'ambassadeur<br />
des Etats-Unis.<br />
Lundi, à 16 heures, les docteurs qui le soignèrent<br />
procédèrent à l'opération de l'embaumement<br />
du corps de l'ambassadeur. Ce<br />
n'est que mercredi matin que l'on procéda à<br />
la mise en bière.<br />
Les funérailles<br />
Elles eurent lieu jeudi, à 10 heures. A l'ambassade<br />
des Etats-Unis, trois discours furent<br />
prononcés : par M. Poincaré, le général Pershing<br />
et M. Quinones de Léon, ambassadeur d'Espagne<br />
à Paris.<br />
On procéda ensuite à la cérémonie de la<br />
levée du corps; les honneurs étaient rendus par<br />
des détachements des divers régiments du<br />
gouvernement militaire de Paris.<br />
I^es cordons du "poêle étaient tenus par<br />
MM. Poincaré, président du Conseil ; Briand,<br />
ministre des Affaires étrangères ; Quinones de<br />
Léon, ambassadeur d'Espagne ; le général<br />
Pershing; MM. Owen Young et Pierpont<br />
Morgan, délégués américains à la conférence<br />
des experts.<br />
Le cortège se déroula derrière le char funèbre,<br />
dans l'ordre suivant : la famille du<br />
défunt ; le général Lasson, chef de la maison<br />
militaire du président de la République, représentant<br />
M. Doumergue ; M. Paul Doumer,<br />
président du Sénat ; M. Fernand Bouisson,<br />
président de la Chambre des députés ; les<br />
membres du gouvernement ; les maréchaux<br />
de France ; les membres du corps diplomatique<br />
à Paris ; le grand chancelier de la Légion<br />
d "honneur ; M. Renard, préfet: de la Seine ;<br />
M. Chiappe, préfet de police ; M. Lemarchand,<br />
président du Conseil municipal de Paris ;<br />
M. Fleurot, président du Conseil général de la<br />
Seine ; le général Gouraud, gouverneur militaire<br />
de Paris ; les représentants des sociétés<br />
américaines de Paris.<br />
Le service religieux<br />
A 11 h. 30, un service religieux fut célébré<br />
par le Révérend Frédérick y?. Deekman, en<br />
la cathédrale américaine de l'avenue George-V.<br />
Dans la soirée, le corps de l'ambassadeur fut<br />
transporté à la gare Montparnasse,, d'où un<br />
tram de nuit le conduisit à Brest.<br />
Les cérémonies a Brest<br />
La levée du corps eut lieu en gare de Brest<br />
vendredi à 8 heures 1.<br />
Les honneurs furent rendus par deux bataillons<br />
d'infanterie coloniale avec drapeau<br />
et musique et trois compagnies de marins, qui<br />
accompagnèrent le cercueil avec le préfet<br />
maritime et les autorités locales jusque dans<br />
l'arsenal.<br />
. Le corps fut transporté par une canonnière<br />
à bord du Tourville, mouille en rade, qui salua<br />
son arrivée de dix-neuf coups de canon. Le<br />
cercueil fut alors déposé dans le salon du commandant,<br />
sous la garde de marins en armes.<br />
Tous les bâtiments en rade mirent leur pavil<br />
Ion en berne. Le Tourville appareilla aussitôt<br />
après et régla sa vitesse à environ 18 nœuds,<br />
de façon à arriver à New-York le samedi<br />
13 <strong>avril</strong>.<br />
Il fut escorté, à son départ de Brest, et<br />
jusqu'à 12 milles au large des côtes françaises,<br />
par le contre-torpilleur Lynx et par deux torpilleurs<br />
qui rentrèrent à Brest -après avoir<br />
salué une dernière fois, au canon, les restes de<br />
l'ambassadeur des EtatsrUnis. en France.<br />
LE MANDAT MUNICIPAL<br />
La Chambre ayant adopté un projet de loi<br />
du Sénat, les conseillers municipaux seront<br />
élus pour six ans.<br />
Les élections municipales qui viendront après, celles<br />
des 5 et 12 mai 1929 n'auront lieu qu'en 1935. Ainsi en<br />
ont décidé les Chambres avant de se séparer. La<br />
Chambre des députés a voté, en effet, à la majorité<br />
de 420 voix contre 171, la proposition de loi qu'avait<br />
adoptée le Sénat, portant à six ans la durée du mandat<br />
municipal et, par la même occasion, celle du mandat<br />
des conseillers généraux de la Seine.<br />
iiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiuiiu. 11111M11111111 iiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiui,,,,,,<br />
NOTRE CONCOURS-REFERENDUM DE " L'ACADÉMIE IDÉALE "<br />
OUR répondre à de nombreux lecteurs qui nous ont demandé des renseignements complé-<br />
P mentaires sur notre « Concours-Référendum », nous rappelons que le règlement de ce concours<br />
a été publié en entier, d'une façon très précise, dans notre numéro du 10 février, page 2, et également<br />
dans celui du 24 février, page 2,<br />
Il s'agit simplement pour les concurrents, de faire, parmi les personnalités dont nous avons publié<br />
les listes, o*i choix de quarante noms, leur paraissant les plus dignes de former « l'Académie idéale ».<br />
Il n'y a pas de formulaire spécial ; les réponses peuvent être établies sur n'importe quelle<br />
sorte de papi.er. Nous rappelons, en outre, que les solutions doivent nous parvenir avant le 15<br />
<strong>avril</strong> 1929, dernier délai.<br />
MEMENTO<br />
CÉRÉMONIES<br />
2 <strong>avril</strong>. — M. François Poncet a présidé à Maillane<br />
l'inauguration de la statue éle véeà la mémoire de Mistral.<br />
ÉTRANGER<br />
31 mars. — A la suite d'un coup de grisou dans un<br />
charbonnage de Waterschei-sous-Genek (Belgique),<br />
vingt-trois ouvriers ont été tués et deux blessés.<br />
— D'Espagne, où elle est en voyage, la reine mère<br />
Marie de Roumanie a fait connaître au gouvernement<br />
roumain que le prince Carol renonçait au trône définitivement.<br />
•<br />
3 <strong>avril</strong>. — Pour ne pas entraver le développement des<br />
réformes esquissées et qui sont en bonne voie, Mgr Seipel,<br />
président du cabinet autrichien, a démissionné.<br />
— Cinq mule Français en pèlerinage à Rome ont<br />
assisté à la messe pontificale à Saint-Pierre.<br />
FAITS DIVERS<br />
31 mars. — Au cours d'un meeting cycliste organisé<br />
au vélodrome d'Angoulême, le motocycliste Guyard<br />
enfonce une balustrade et fauche les spectateurs :<br />
trois morts, huit blessés.<br />
— A 11 h. 15, un bandit pénètre dans la bijouterie<br />
tenue par M me Tillèse, 11, boulevard Haussmann, l'assomme<br />
et emporte un million et demi de bijoux.<br />
— 180.000 francs ont été touchés à Marseille au<br />
moyen de faux mandats. Après première enquête, les<br />
époux Martin, employés aux P. T. T., ont été arrêtés.<br />
3 <strong>avril</strong>. — Place Saint-Michel, deux tramways entrent<br />
en collision : dix-sept blessés.<br />
— A Vaucresson, M me Barry, quatre-vingt-six ans,<br />
à été trouvée assassinée dans son lit. Les meurtriers<br />
sont partis sans découvrir l'argent qu'ils se promettaient<br />
de voler.<br />
SPORTS<br />
31 mars. — Le Belge Meunier a gagné la course<br />
Paris-Roubaix, battant le champion du monde Ronsse.<br />
Les 260 kilomètres ont été couverts en 8 h. 54'.<br />
1" <strong>avril</strong>. — Au Stade de Colombes s'est disputé le<br />
match de rugby France-Angleterre. L'équipe française<br />
a été battue par 16 points à 6.<br />
A LA GLOIRE DE FOCH<br />
Le Conseil municipal a adopté définitivement la proposition<br />
de M. de Puymaigre, rapportée par M. E. Gay,<br />
tendant à donner le nom de Foch à l'avenue du Bois.<br />
D'autre part, sur la proposition de M. de Fontenay,<br />
on a décidé d'envisager un emplacement pour ériger<br />
une statue au maréchal Foch, à la porte Dauphine,<br />
c'est-à-dire à l'extrémité de l'avenue qui va porter le<br />
nom du grand chef.<br />
* * *<br />
Les « Dames françaises et belges » ont demandé au<br />
sculpteur Edgar Boutry, prix de Rome et auteur du<br />
socle du monument équestre du maréchal, à Cassel,<br />
d'exécuter une statue en pied de Foch — un Foch particulièrement<br />
significatif, et destiné au musée de l'Armée.<br />
* * ♦<br />
Une statue de Foch s'élèvera également à Strasbourg,<br />
place de la République, à l'endroit ou se trouvait<br />
autrefois la statue de l'empereur Guillaume I ER .<br />
Metz, où Foch tint garnison en 1872, lui élèvera également<br />
un monument.<br />
* * *<br />
Sur la proposition du maire de Tarbes, ville natale<br />
du maréchal Foch, le Conseil municipal a décidé d'élever<br />
un monument au vainqueur de la guerre.<br />
* *<br />
Reims, Belfort, Nancy ont déjà fait apposer sur de9<br />
voies publiques des plaques portant le nom du grand<br />
disparu.<br />
* * *<br />
La municipalité de Cascais (Portugal) a donné le<br />
nom du maréchal Foch à la principale place de la ville.<br />
YDENTIFRICEV<br />
BOTOT<br />
LN°96 2éfu,<br />
carton<br />
au lieu de<br />
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aluminium ,<br />
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au lieu de<br />
3^<br />
(f A toute volée...<br />
Sonnent les cloches!<br />
Jour iallégresse que la I e Communion 1<br />
Jour de bonheur que le 1" Juvénil!<br />
Jour de fierté pour la jolie maman I<br />
Le' Cm
uiiiiuii 7 AVRIL 1929 uniiiiuumiiiunuiiiiiiiiiiiiiHiiimiiniuuuiiiiiuiimiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiimiiitiii % iiimMiiimiiiiiiiiiimiiiiuiiiimmmiMiiMiimiiiiimnuiuiMMinirniiiitMii DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />
LES ROMANS DE LA VIE<br />
UNE FAMILLE SARROISE DE MAITRES DE FORGES: LES GOUVY<br />
par A. LOEEERT<br />
ES Gouvy s'inscrivent parmi les<br />
grands protagonistes de ce labeur<br />
acharné qui devait faire de la Lorraine,<br />
et particulièrement de la<br />
Sarre, une des régions industrielles<br />
les plus favorisées.<br />
Le vrai fondateur de cet essor fut Pierre-<br />
Joseph Gouvy qui a été pendant vingt ans, de<br />
1745 à 1765, bourgmestre de Sarrelouis. Cette<br />
longue administration, sans précédent dans<br />
les annales de la ville, montre l'estime particulière<br />
en laquelle le tenaient ses concitoyens<br />
pour la vie de travail et de droiture qu'était<br />
la sienne.<br />
Né, en 1714, à Gpfiontaine, près de Verviers,<br />
Pierre-Joseph Gouvy appartenait à l'une<br />
de ces familles de grands bourgeois cultivés,<br />
que, par toute la France, le XVII e siècle avait<br />
vu se former et dont le xvm e siècle vit fleurir<br />
les arbres généalogiques en pousses de qualité.<br />
Rien n'était négligé pour que l'éducation<br />
donnée à leurs enfants vînt combler, entre<br />
elles et les grandes familles nobles, le fossé,<br />
rétréci de génération en génération, que constituaient<br />
les particules et les titres. Pierre-<br />
Joseph Gouvy était donc, tout d'abord, allé<br />
étudier le latin à Trêves, puis, tout comme<br />
les encyclopédistes,..-il s'était formé par les<br />
voyages. On conçoitque le roi Louis XV l'eût<br />
maintenu à la tête de Sarrelouis et que les<br />
habitants de la bonne ville n'eussent point eu<br />
lieu de s'en plaindre! D'autant que, politique<br />
avisé, le bourgmestre était parvenu à entre-,<br />
tenir les meilleures relations avec ses voisins.<br />
Us étaient trois. D'abord le duc de Lorraine,<br />
dont les bailliages enserraient celui de Sarrelouis<br />
à l'ouest et au sud ; ensuite, les ducs<br />
de Nassau-Sarrebruck, d'ailleurs loyaux vassaux<br />
du roi de France, dont ils aimaient à<br />
fréquenter la cour, ne concevant point d'autre<br />
pôle attractif que Paris (leurs territoires s'étendaient<br />
au nord et à l'est) ; enfin, le lieutenantgouverneur,<br />
qui commandait, au nom du roi,<br />
la création récente de Vauban ^ la forteresse<br />
dont la paix de Ryswick avait démontré<br />
toute l'utilité, et à laquelle le grand ingénieur<br />
n'avait point ménagé sa science.<br />
EPENDANT ce point, maintenant extrême,<br />
C de nos marches de l'Est, n'allait pas tarder<br />
à ressentir le frisson de la fièvre industrielle,<br />
qui, déjà, faisait battre plus fort le<br />
pouls du centre du royaume.<br />
Comment en eût-il été autrement ? Depuis<br />
1514, et non loin, à l'Est, on exploitait près<br />
d'Ottweiler, Xeunkirchen, Woebelskirchen et<br />
Geislautem, des couches de fer sans profondeur.<br />
L'épais manteau forestier qui revêtait<br />
alors, tout autour de la vallée de la Sarre,<br />
les collines basses, fournissait le combustible<br />
nécessaire à la cuisson de ce minerai. Et voilà<br />
que l'on venait d'y découvrir la houille, également<br />
en surface : chacun en avait dans sa<br />
terre et en piochait, pour soi, de manière si<br />
inconsidérée, que les ducs de Nassau avaient<br />
dû intervenir et s'attribuer le monopole des<br />
mines. Pierre-Joseph Gouvy comprit, le premier<br />
(il était — ne- l'avons-nous pas dit ? —<br />
très instruit) que le pays voisin de sa cité portait<br />
en lui deux éléments de transformation<br />
radicale : d'une part, le fer ; d'autre part, le<br />
charbon minéral permettant de réaliser de<br />
plus hautes températures. Il se fit accorder<br />
par son ami le duc de Nassau, et pour trente<br />
ans, le monopole exclusif d'une fabrication<br />
toute nouvelle : celle de l'acier dans les comtés<br />
de Sarrebruck et d'Ottweiler, et trois aciéries<br />
surgirent presque aussitôt: à Dillingen sur<br />
la Sarre, Jaegersfreude sur le Soultz, ainsi<br />
que sur la paisible vallée de la Scheidt, en<br />
un site qui lui rappelait avec émotion son<br />
pays natal, et qu'il baptisa, pour cette raison,<br />
Gofiontaine.<br />
Certes, ces établissements de Dillingen,<br />
Jaegersfreude, Goffontaine ne seraient en<br />
rien comparables aux colossales usines modernes,<br />
avec leurs convertisseurs, leurs ponts<br />
roulants, leurs fours de deuxième fusion ;<br />
mais, pour l'époque, elles ne laissaient pas<br />
que d'être parfaitement organisées. Elles<br />
travaillaient et transformaient, à l'entière<br />
satisfaction de leur fondateur, lorsqu'en 1768<br />
celui-ci s'éteignit prématurément. H laissait<br />
le chiffre respectable de onze enfants, mais<br />
la partie industrielle de sa succession échut<br />
à deux de ses fils, pour n'être plus, finalement,<br />
que l'affaire d'un seul : Pierre Gouvy.<br />
Il était parfaitement qualifié pour continuer<br />
l'œuvre paternelle.<br />
«C'était, nous disent ses historiens, un<br />
homme au visage énergique, aux traits accentués,<br />
au cou engoncé, suivant la mode de<br />
l'époque, dans un col que maintenait une<br />
cravate passée plusieurs fois autour. Il portait<br />
une redingote à boutons, une culotte,<br />
des bas et des souliers à boucles. Elégant,<br />
grand, d'un esprit très cultivé, il avait hérité<br />
de toutes les qualités de son père, mais cellesci<br />
étaient, chez lui, plus accentuées. Tout<br />
ce qu'il entreprenait, il le faisait avec passion...<br />
Ce n'était pas seulement un industriel<br />
habile, mais aussi un artiste qui aimait les<br />
belles choses et avait infiniment de goût. »<br />
Chose assez courante, ajouterons-nous, en<br />
cette époque déjà lointaine, où, d'ordinaire,<br />
^éducation précédait la fortune.<br />
Pierre Gouvy continua donc à exploiter le<br />
Devenue prospère, grâce à la Révolution, la famille des Gouvy, connut un<br />
destin tour à tour heureux et tragique, jusqu'à la mort d'un de ses chefs,<br />
Pierre Gouvy, qui se tua, en 1815, d'un coup de pistolet, pour ne point<br />
survivre à la défaite et au démembrement éventuel de sa Lorraine natale.<br />
monopole dans les limites de durée de celuici.<br />
Puis d'autres aciéries surgirent à côté des<br />
siennes : les unes appartenant aux princes<br />
et affermées par eux a une compagnie française<br />
: Clerc, Joly et G*, d'autres édifiées par<br />
de simples particuliers. Cependant, habilement<br />
transformées et agrandies sous sa direction,<br />
Ottweiler, Dillingen et Goffontaine<br />
conservaient l'avance acquise...<br />
Vint le jour où les seigneurs de Nassau-<br />
Sarrebruck, représentés, en l'espèce, par Louis,<br />
dernier du nom, et son fils Henri, firent atteler<br />
d'urgence une robuste chaise de poste au<br />
J<br />
à la bataille ou en revenaiént. Il en fut ainsi<br />
jusqu'en 1794, soit deux ans d'un chômage<br />
presque total. D'ailleurs, la plupart des ouvriers<br />
s'étaient engagés, certains même depuis<br />
longtemps, comme ce fils de tonnelier qui<br />
s'appelait Michel Ney, et qui était parti dès<br />
le début. Mais, en vertu de l'éternelle loi des<br />
contrastes, ce chômage presque absolu, qui<br />
réduisait au grand silence les marteaux des<br />
forges, ne pouvait manquer d'être suivi d'un<br />
superbe mouvement de reprise : il fallait du<br />
matériel aux armées de la Moselle et du Rhin,<br />
ainsi qu'aux assiégeants de Mayence. Où<br />
PIERRE GOTJVY (MORT EN I815), d'après un portrait exêcujé sous le premier Empire.<br />
timon orienté vers l'Orient et lui demandèrent<br />
de les mettre le plus rapidement possible<br />
sur la rive droite du Rhin. Encore qu'assez<br />
libéraux, ils ne fussent point détestes, ils<br />
avaient vu passer sur leurs terres les troupes<br />
de Brunswick en déroute. Ces troupes, qu'ils<br />
n'aimaient pas, puisqu'elles étaient prussiennes,<br />
alors que leurs sujets et eux-mêmes<br />
se considéraient comme • Allemands de<br />
France », symbolisaient, toutefois, à leurs<br />
yeux la défense de l'ancien régime. Us savaient<br />
que, derrière elles, c'était la Révolution<br />
en marche et victorieuse.; ils avaient préféré<br />
ne point attendre le moment où les bourgeois<br />
de Sarrebruck, Ottweiler, Saint-Wendel et<br />
autres lieux chanteraient des Marseillaises<br />
que les paysans sarrois reprendraient au refrain.<br />
Et les événements justifièrent entièrement<br />
leurs prévisions ; lorsqu'à la fin de l'an<br />
1792, les «gueux de Valmy» envahirent le<br />
pays de Sarrebruck, ils y furent reçus à bras<br />
ouverts...<br />
Tandis qu'on se battait dans le Palatinat,<br />
la Sarre n eut guère d'autre rôle à jouer que<br />
celui de station-magasin ou de cantonnement<br />
pour les troupes républicaines qui allaient<br />
l'eût-on pu trouver à meilleur compte et à<br />
moindre distance que dans la Sarre î<br />
INSI Pierre Gouvy devient 0 fournisseur<br />
A de guerre». A Dillingen, il fait des boulets<br />
; à Betting, des bafles ; à Goffontaine,<br />
des baïonnettes et des sabres. Il a fondé<br />
d'autres établissements à Wadgasse et dans<br />
Sarrebruck même. Et, bientôt, fruit du labeur<br />
conjugué du soldat et du forgeron, survient<br />
le jour où l'on est à même de découper en<br />
quatre départements les pays de la rive gauche<br />
du Rhin. Français de toujours, par le fait que<br />
Sarrelouis et sa banlieue font partie de la<br />
Moselle, il a la joie de voir les usines paternelles<br />
incorporées, elles aussi, au territoire<br />
national, puisque la Sarre devient un département,<br />
dont Trêves sera la préfecture.<br />
Puis sur tout ce pays régna la paix impériale...<br />
Mais quel admirable champ d'activité<br />
ne présentaient pas, par ailleurs, pour une<br />
industrie métallurgique, les nombreux pays<br />
auxquels cette paix ne s'étendait pas. A force<br />
de faire des obus, des sabres et des baïonnettes,<br />
Pierre Gouvy devint un des hommes les plus<br />
riches de la Sarre.. Et voici notre maître de<br />
forges qui veut avoir, lui aussi, son hôtel à<br />
Paris. Il affirme son bon goût en faisant élever,<br />
rue Saint-Lazare,-dans l'élégant quartier<br />
que voit naître le Paris impérial, un hôtel<br />
d'une telle somptuosité que le peuple de la<br />
capitale le surnomme, dès qu'il lui est montre<br />
debout, la «Folie Gouvy». Mais défionsnous<br />
des surnoms : si riche qu'ait été cette<br />
folie, elle n'a pas ruiné son auteur. Si Pierre<br />
Gouvy faisait tout avec passion, il ne faisait<br />
rien aVec excès. Il réservait, d'ailleurs, à ses<br />
contemporains d'autres sujets d'admiration :<br />
en 1801, comme aussi en 1806, la Société<br />
Gouvy présenta, aux expositions générales,<br />
des aciers qui lui valurent chaque fois mie<br />
médaille d'or.<br />
C'était, d'ailleurs, le , moment où, sous<br />
l'ardente impulsion de Napoléon I er , la Sarre<br />
commençait à tenir toutes ses promesses. Las<br />
de voir les houillères affermées à des particuliers<br />
qui se souciaient plus de leurs mtérêts<br />
que de ceux du Trésor, l'Empereur avait fait<br />
prospecter tout l'ancien territoire des ducs<br />
de Nassau. Le 13 septembre 1808, un décret<br />
avait divisé les 367 kilomètres carrés du bassin<br />
de Sarrebruck en 64 concessions : 18 en activité,<br />
18 prêtes, 28 repérées. Il avait créé une<br />
école de maîtres-mineurs à Geislautem : le<br />
premier directeur en fut ce Beaunier qui,<br />
en 1816, après l'annexion, alla créer, dans la<br />
Loire, l'Ecole des Mines de Saint-Etienne.<br />
On conçoit quelle répercussion pouvait avoir<br />
un tel essor charbonnier sur l'industrie sidérurgique<br />
; on peut dire que ces décrets napoléoniens<br />
ont été vraiment le point de départ<br />
de la prospérité industrielle de la Sarre.<br />
M AIS vint l'année 1814 : «Après toutes les<br />
gloires, toutes les défaites. » Derrière<br />
l'armée française, battue à Leipzig, les coalisés<br />
passèrent le Rhin. Et, par Ottweiler, Blûcher<br />
s'avança sur Sarrebruck, dont la garde nationale<br />
l'obligea à un rudé combat. Sarrelouis.<br />
la ville qui, de 1792 à 1815, avait donné à la<br />
France quatre cents gradés, dont douze généraux<br />
(le petit forgeron Michel Ney avait fait<br />
son chemin depuis 1789), résista de manière<br />
à sauver l'honneur. Mais rien d'autre ne fut<br />
sauvé, et voilà pourquoi, dès les premiers<br />
jours de 1814, nous trouvons Pierre Gouvy<br />
à Paris chez son camarade de collège Pierre-<br />
Nicolas Berryer, Lorrain comme lui, mais de<br />
Sainte-Menehould. Les liens du collège se<br />
sont resserrés entre les deux hommes, et le<br />
maître de forges est le client du fameux avocat<br />
qui, demain, défendra, devant le conseil<br />
de guerre, Ney, le petit forgeron, devenu<br />
maréchal et coupable de n'avoir point trahi<br />
l'auteur de sa fortune.<br />
On imagine l'entretien des deux hommes.<br />
D'abord, Tes questions de famille. Berryer<br />
s'informe des nouvelles de M me Gouvy, une<br />
femme charmante, une épouse tendrement<br />
aimée. Et Pierre Gouvy, qui a le regret de<br />
n'avoir jamais eu d'enfant, s'enquiert à son<br />
tour des deux fils de l'avocat. L'un : Pierre-<br />
Antoine, qui a été noté, aux Oratoriens de<br />
Juilly, comme : «nul en arithmétique, très<br />
faible en version, mais extraordinaire en<br />
discours français », vient de faire un mariage<br />
d'amour, après avoir failli entrer dans les<br />
ordres. Il est en passe de se tailler dans le<br />
barreau un renom égal à celui de son père.<br />
L'autre, Hippolyte, sorti de l'Ecole d'Equitatioh<br />
de Saint-Germain, vient de se couvrir<br />
de gloire à la tête d'un peloton d'éclaireurs<br />
de la Garde. Il a eu, au cours de la comte<br />
campagne de Brie, deux chevaux tués sous<br />
lui, dont l'un à Champaubert.<br />
Et Pierre Gouvy, très sincèrement patriote,<br />
de rendre un hommage ému au jeune héros.<br />
Puis on en vient à des choses plus sérieuses.<br />
Mais passons ici la parole à Berryer, qui nous<br />
relate la partie affaires de ■ cette entrevue<br />
dans ses Souvenirs : « Je suivais pour lui,<br />
nous dit-il, un procès assez compliqué pour<br />
le recouvrement de livraisons fort importantes<br />
par lui faites à une certaine compagnie Bailly,<br />
lors du siège de Mayence. Deux motifs l'avaient<br />
appelé à Paris : d'abord la suite de son procès<br />
; en second lieu, l'impatience de savoir<br />
quelle allait être la nouvelle délimitation de<br />
la France du côté de ses manufactures aboutissant<br />
à nos anciennes frontières. »<br />
Paris était, en effet, aux mains des alliés et<br />
les représentants des diverses puissances<br />
y discutaient les articles du traite qui fut<br />
signé le 30 mai. Intéressé au premier chef,<br />
Gouvy était venu aux « tuyaux ».<br />
t Je m'étais — c'est toujours Berryer qui<br />
parle — efforcé de le rassurer sur ce que Sar-<br />
Louis (telle était l'orthographe française du<br />
nom) étant la ville fondée par Louis XIV,<br />
dont elle portait le nom, et le chef-d'œuvre<br />
de Vauban, il était improbable que nos princes<br />
en fissent la cession aux alliés. Gouvy, dominé<br />
par ses pressentiments, avait peine à goûter,<br />
mes raisons. »<br />
Il importe, ici, de nous bien entendre. Ce<br />
qui émeut si fort le maître de forges, ce n'est<br />
pas la crainte de voir ses usines de Sarrebruck<br />
et autres lieux passer en territoire ennemi ;<br />
il est assez fortuné pour pouvoir supporter<br />
un coup pareil et assez habile pour venir<br />
recréer, comme le feront plus tard ses descendants<br />
aptès 1871, de nouvelles aciéries<br />
1 (Lire la suite page 10, 4" colonne.)
«H"" DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiuiiiniiniiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiuiiiiiiiiiiuiiiiun 6 iiiiniininiiiiiiimiii mlllllIlllll.ll^lllllIl?"^"lt^"^«•l^M'"" I,<br />
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UN CONTE D'ACTION<br />
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FIANCÉE DE MARIN<br />
fhS sont là trois sur la falaise à pic : une<br />
vieille Bretonne endimanchée, avec la<br />
grande coiffe du pays et la collerette à<br />
jour sur les épaules, un grand gars large<br />
de carrare, souple, bien bâti, au teint<br />
cuivré; aux yeux bien clair, avec quelque<br />
chose de fier, de décidé dans le regard, un de<br />
ces regards d'homme qui sait vouloir, qui<br />
commande. Les cheveux d'un blond roux sont<br />
longs, bouclés, en désordre, la moustache<br />
courte, peu de barbe.<br />
Il porte librement la vareuse de marin.<br />
A son bras, une grande fille de dix-sept ans,<br />
brune, avec des yeux noirs, élégante, à la<br />
taille bien prise, en robe de velours, au riche<br />
corsage légèrement échancré par-devant, tout<br />
couvert de boutons dorés et de bijoux bretons<br />
; et la coiffe ! la belle coiffe blanche, monumentale,<br />
sans pitié pour les beaux cheveux,<br />
qui n'en laisse passer que deux mèches en<br />
bandeaux sur le front — une de chaque côté.<br />
Point coquette du tout, mais aimant à être<br />
bien mise, elle s'appuie timidement sur ce bras<br />
d'homme et, tout en marchant, elle regarde de<br />
temps en temps une bague, un cercle d'or, qui<br />
brille à sa main droite. Us sont fiancés depuis<br />
hier, Guen Leheuc et Annick Kervor.<br />
Depuis le temps qu'ils s'aimaient, pourtant !<br />
Et, hier seulement, Guen avait osé lui dire<br />
tout haut, là, sans broncher : « Je vous aime,<br />
Annick, voulez-vous être ma femme ? » Elle<br />
avait répondu : « Oui, Guen, je veux bien. »<br />
Et ils étaient sortis tous les trois dans le<br />
bourg de Roscofï, — Guen, Annick et sa mère,<br />
■— pour acheter la bague, une bague simple<br />
comme il convient à une femme de marin. Et<br />
Guen qui partait demain pour Terre-Neuve!<br />
A peine fiancé, partir, la quitter si tôt !<br />
Mais il partait gai, plein d'espoir ; d'ailleurs,<br />
ils s'écriraient, et puis, six mois, c'est vite<br />
passé ; et, au retour, les noces, le bonheur.<br />
Us marchaient vite, — car le jour baissait,<br />
*— tout en causant sur la falaise, pilant les serpolets<br />
et les fleurs jaunes qui sentaient le soir.<br />
Roscofï était loin... On prit au plus court,<br />
par les rochers ; Guen marchait devant pour<br />
donner la main dans les passages difficiles.<br />
Déjà le brouillard s'était levé sur la mer<br />
par AVEN A<br />
Elle aussi, la petite fiancée aux yeux clairs, aime son marin, un<br />
rude Terre-Neuvas, aux épaules d'athlète. Et, enfin, les épousailles sont<br />
proches. Mais voici qu'un jour, la mer fascinatrice...<br />
basse qu'on ne voyait presque plus, mais les<br />
rochers sombres, encore éclairés, ressortaient<br />
davantage, gigantesques, sauvages, avec leurs<br />
grottes profondes, leurs pointes menaçantes<br />
en découpures ; et là-bas, dans la brume gagnante,<br />
Roscofï avait quelque chose de blanc<br />
au bas, dans le port : les voiles déployées des<br />
navires en partance. Et, dans le fond, un<br />
spectre noir, à jour, le Creisker, qui domine<br />
tout, svèlte, hardi dans le ciel ; alors qu'à la<br />
côte on entend un bruit vague, continu,<br />
comme une plainte ou une chanson monotone :<br />
la chanson de la vague qui meurt.<br />
— Une lettre... de lui !... Tiens, regarde,<br />
et Annick tendait à sa mère une grande enveloppe<br />
jaune, avec, dessus, une tête de chien<br />
noire, dentelée tout autour : le timbre de<br />
Terre-Neuve.<br />
La bonne femme s'était levée, et toutes<br />
deux, à la fenêtre, dévoraient des yeux la<br />
lettre. Elle, la vieille, tout heureuse, souriait :<br />
— Je te le disais bien, petite, que le gars<br />
était un brave cœur, qu'il ne t'oublierait pas !<br />
Et elle, — Annick, — tout émue, le relisait<br />
sans cesse, son cher papier tout embaumé de<br />
senteurs marines qui lui disait tant de<br />
choses ! Depuis si longtemps qu'elle l'attendait,<br />
cette lettre ! et maintenant qu'elle la<br />
tenait, elle ne pouvait plus s'en séparer. Guen<br />
allait bien, la pêche était bonne, les morues<br />
affluaient, jamais on n'en avait tant vues.<br />
Et puis, le soir, quand ils rentraient dans la<br />
goélette, toujours mouillés, exténués, grelottants,<br />
n'avait-il pas, dans le coffre, tout- au<br />
fond dans un endroit bien à sec, la. photographie<br />
d'Annick, celle qu'elle' lui avait<br />
donnée avant de partir, un de ces portraits<br />
J<br />
faits à Roscofï par un marchand forain de<br />
passage ; et le chapelet d'olives en souvenir !...<br />
Il les baisait tous deux avant de s'endormir,<br />
cela lui redonnait du cœur.<br />
Ah ! la vieille mère avait bien raison de dire<br />
que Guen n'oubliait pas sa fille. Et, pourtant,<br />
il en avait vu des jolies filles là-bas et de<br />
toutes sortes... mais il n'en a pas voulu, lui,<br />
fier, méprisant, à'cause de la petite, sa promise<br />
qui l'attendait... pour ne pas la faire pleurer<br />
celle-là, qu'il aimait aussi, mais plus que toutes<br />
les autres, d'un amour pur, naïf, avec un<br />
culte ■religieux d'admiration, de respect.<br />
E<br />
o o<br />
lAES s'en allaient par le sentier, à travers<br />
la lande rocheuse, — Annick et sa mère,<br />
— avec un cierge qu'elles portent là-bas,<br />
à la grotte de la Vierge, en remerciement pour<br />
le marin. Il faisait beau temps, le soleil chaud<br />
donnait sur la lande, une lande énorme, sauvage,<br />
qui s'étend à perte de vue avec des ajoncs et des<br />
ajoncs et des bruyères, de ces grandes bruyères<br />
roses de Bretagne, qui sentent bon. Quelques<br />
chênes rabougris venaient bien par-ci, par-là,<br />
osant à peine lever la tête, seuls, sans défense<br />
contre le vent. Tout au bout, un troupeau<br />
broutait l'herbe rare, et le pâtre, debout<br />
sur un rocher, tirait des sons bizarres d'un<br />
chalumeau noirci.<br />
Les voilà enfin réunis tous les trois dans la<br />
maison du bourg. Guen est arrivé hier soir,<br />
bien portant, embelli, tout heureux de revoir<br />
son Annick, à qui il rapporte une jolie dot<br />
bien ronde avec des jaunets. et des pièces<br />
blanches dans le fond du coffre.<br />
Lui, accoudé contre la table, fume tout en<br />
Depuis longtemps Annick est sur la falaise, dans l'angoisse, fouillant des yeux la mer, sans rien voir^.<br />
LE 7 AYRIL 1929 •miiiin<br />
causant, pendant qu'elle met le couvert avec<br />
la nappe de toile blanche, la nappe des grandes<br />
fêtes, qu'elle a été chercher dans le bahut<br />
d'en haut, ainsi que la vaisselle'de couleur à<br />
personnages. Et la vieille, dans la fenêtre,.<br />
distraite, qui répare des filets avec la navette,<br />
en jetant de temps en temps sur le jeune<br />
couple des regards attendris :<br />
— Ah ! Guen, et dire que la petite était<br />
toute triste quand tu étais là-bas; j'avais beau<br />
lui dire, moi, que tu reviendrais, qu'il ne<br />
fallait pas s'itfquiéter comme ça, mais elle ne<br />
l'écoutait pas, et, le soir, elle pleurait comme<br />
une Madeleùie !<br />
— Bah I pas possible, et le brave Guen la<br />
regardait tout ému.<br />
Et eiîc, rougissante :<br />
■— Dame I oui, tu étais si loin (et avec un<br />
bon sourire),mais, maintenant, je suis contenté,<br />
va 1<br />
H la saisit au passage par la main :<br />
— Vous permettez, la mère ?<br />
Et il l'embrasse bien fort en riant.<br />
Ah I les beaux projets de mariage ébauchés<br />
dans la soirée ! Les noces seraient dans quinze<br />
jours. Avant, on irait mettre un cierge à la<br />
chapelle des dunes, et puis on se préparerait<br />
pour le grand jour : dans le jardin, on mettrait<br />
des tables pour les vieux, avec du tabac et du<br />
cidre'; on danserait tout le jour au son des<br />
violons, on ferait venir Loïc de Saint-Pol, le<br />
meilleur sonneur du pays.<br />
Et Guen voyait déjà, dans les retours prochains,<br />
un ménage où il viendrait retremper<br />
ses forces pour les campagnes suivantes.<br />
Dans les brumes de Terre-Neuve, alors que<br />
tout est sombre, le marin aime à voir passer<br />
devant ses yeux rêveurs les visions chères du<br />
lointain... la famille, le village, les camarades,<br />
le vieux cimetière aux tombes rares d'hommes,<br />
où il espère aller un jour, à moins que la mer,<br />
— la grande mangeuse, — ne le prenne<br />
comme tant d'autres pour aller dormir, dans<br />
ses bas-fonds, sous les algues...<br />
— Tu pars, Guen ?<br />
— Oui, je vais à la pêche au large avec les<br />
gars, jusqu'à ce soir.<br />
— Par ce vilain temps ! Il vente si fort ; avec<br />
cela, la mer est grosse, on ne peut tenir dehors J<br />
ce n'est pas raisonnable !<br />
— Allons donc 1 je t'assure, moi, que c'est<br />
très raisonnable ; il n'y a aucun danger, on<br />
rentrera de bonne heure. Et puis, si la mer est<br />
grosse, tant mieux, le poisson donne davantage<br />
; d'ailleurs, quelques bijoux de plus ne<br />
feront pas si mal dans ta corbeille. Sois donc<br />
sans inquiétude et très raisonnable, comme une<br />
vraie femme de marin. A bientôt !<br />
Et il partit, la laissant toute rêveuse.<br />
D<br />
^> o<br />
EPUIS longtemps, Annick est sur la<br />
falaise, dans l'angoisse, fouillant des<br />
yeux la mer sans rien voir, rien que du<br />
blanc, de l'écume. Et elle désespère, se cramponne<br />
aux rocs pour ne pas être emportée.<br />
Ah ! quelle tourmente ! Un vrai cyclone de<br />
vent sans pluie !<br />
Et les vagues énormes comme des montagnes<br />
de neige, qui se heurtent et retombent<br />
avec un bruit effroyable sur les rochers, envahissant<br />
les grottes, couvrant tout de leur bave<br />
qui voile.<br />
La nuit vient, on ne voit plus la mer;<br />
Annick s'est levée, crispée, -grelottante. Il<br />
fallait rentrer, rentrer sans mil... Et le savoir,<br />
là, dans ce gouffre, englouti' peut-être, cela la<br />
faisait frissonner... Ah 1 pourquoi ne l'avait-il<br />
pas écoutée, et pourquoi ne l'avait-elle pas<br />
empêché de partir ?...<br />
Elle se traînait contre les rochers glissants<br />
qui s'avançaient par masses sombres, plus<br />
noirs dans la nuit, puis elle s'en alla droit à la<br />
maison, en cornant sous le vent, décoiffée<br />
comme une folle.<br />
Dans la salle éclairée, deux hommes causaient<br />
avec la mère ; elle les reconnut tout de<br />
suite pour Loïc et Goël, deux des gars partis<br />
avec Guen, le matin.<br />
Et, brusquement, elle entra dans la salle,<br />
frémissante avec un sourire de bonheur sur la<br />
figure, cherchant Guen des yeux... mais, grand<br />
Dieu !... il n'était pas là !...<br />
Et elle joignait les mains avec désespoir :<br />
— Guen ! Guen !... dites vite, où est-il ?...<br />
Je veux savoir !<br />
Et l'un des hommes, le plux vieux, s'avança<br />
vers elle, embarrassé, et rudement, tout d'un<br />
souffle, ^ dans son langage brutale et" naïf de<br />
marin, il lui décocha cela dans le cœur, comme<br />
une flèche :<br />
. — Ah ! la petite peut pleurer maintenant...<br />
Ton Guen... il est mort assommé sur les rochers,<br />
sous les lames... AvENA.
J »" LE 7 AVRIL 1929 »»..■.. iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiniiiiiiii 7 uiiiiiiiiiiiiiiuiiiiuiiuiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii nu i iiiiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ «""•<br />
UN CONTE D'AVENTURE<br />
UNE NUIT DE TERREUR A DAMAS<br />
DES émotions, s'écria Marshall, le<br />
correspondant spécial d'un journal t<br />
sensatiomialiste d'Amérique, il y<br />
a longtemps que je n'en éprouve<br />
plus !<br />
Je regardai ce petit homme dont<br />
l'apparence insignifiante était si peu en rapport<br />
avec sa réputation.<br />
— Vous devez avoir eu une vie bien intéressante,<br />
lui dis-je avec, peut-être, une nuance<br />
de doute dans la voix.<br />
— Pas du tout. Les révolutions et les tremblements<br />
de terre me sont aussi communs que<br />
peuvent vous l'être des promenades en autobus.<br />
— Attendez-vous l'un ou l'autre à Damas<br />
en ce moment ? questionnai-je d'un ton aussi<br />
respectueux que possible.<br />
— Mon Dieu, non ! Le plus que nous puissions<br />
espérer est un massacre. — Ses yeux<br />
incolores me regardaient sans que le moindre<br />
clignement vînt démentir son air sérieux. —<br />
L'hôtel possède une porte blindée qu'on<br />
abaisse comme une herse, de sorfe que vous<br />
pouvez vous sentir tout à fait en sécurité.<br />
Je souriais en pensant à ce bout de conversation<br />
en montant l'escalier qui conduisait à<br />
ma chambre surmeublée, où trois lits recouverts<br />
de tapis et une pléthore de tables de<br />
marqueterie donnaient l'impression d'une<br />
salle des ventes. Des fenêtres, placées si haut<br />
dans le mm que j'étais obligée de monter sur<br />
un des lits pour regarder au dehors, la ville<br />
semblait d'argent au milieu de l'indigo de ses<br />
jardins d'abricotiers. Le clair de lune était si<br />
limpide que je m'endormis et rêvai que je<br />
voguais sur une mer tranquille et toute<br />
blanche. Soudain, une tempête s'éleva et je fus<br />
assourdie par le tumulte des vagues. Je<br />
m'éveillai dans l'atmosphère étouffante de la<br />
chambre et crus que mon rêve se continuait,<br />
car des clameurs parvenaient jusqu'à moi.<br />
Tout d'abord, je ne pus me rendre compte<br />
d'où cela provenait, mais, le tumulte grandissant,<br />
je grimpai sur les oreillers et j'essayai<br />
d'ouvrir les fenêtres hermétiquement closes.<br />
Dehors, la nuit était opaque. Elle paraissait<br />
être étrangement pesante, et je me demandai<br />
à quelle heure la lune s'était couchée. Des<br />
vagues de bruits battaient mes oreilles, et il<br />
y avait quelque chose de familier dans leurs<br />
craquements intermittents.' Dans un éclair, je<br />
me revis en France, penchée au-dessus des<br />
roues d'ime voiture d'ambulance, d'où des<br />
bruits semblables partaient entre les phares<br />
maculés de boue. « Des coups de fusil ! »<br />
m'écriai-je, et mon cœur sursauta d'excitation.<br />
« Marshall doit être à son affaire », pensaije,<br />
et je me demandai si je pouvais me donner<br />
de la lumière ou si, ce faisant, je n'allais pas<br />
devenir de suite une cible pour celui qui dirigeait<br />
le massacre. De loin, me parvenait le<br />
bruit des Maxims ; je m'inquiétai de quel<br />
parti les soldats s'étaient mis et quelles étaient<br />
les victimes.<br />
La lumière s'alluma et vint éclairer une<br />
étrange apparition. Pour une seconde, je ne<br />
reconnus pas mon journaliste. Le petit homme,<br />
qui, plus que jamais, ressemblait à un lapin<br />
blanc, était vêtu d'un pyjama tellement grand<br />
qu'une paire de raies rouges et blanches suffisait<br />
à l'éclipser.<br />
Levez-vous de suite, ordonna mon visiteur.<br />
Il y a un soulèvement général dans la<br />
ville ; les fugitifs se réfugient dans l'hôtel dans<br />
l'espoir qu'il est à l'abri des balles.<br />
Un fracas violent nous arriva du bas.<br />
Vous entendez. Pour l'amour du ciel,<br />
dépêchez-vous 1 Qu'attendez-vous donc ?<br />
«c* o o<br />
TE regardais cette curieuse figure devant<br />
I moi, tandis qu'en pensée j'envisageais les<br />
I diverses possibilités d'échapper au péril. S'il<br />
devait y avoir un carnage, il serait d'autant<br />
plus grand en bas dans le hall surpeuplé,<br />
où pouvaient s'être réfugiés des malfaiteurs<br />
craignant à juste titre pour leur sort.<br />
Pour quoi faire me lever ? demandai-je<br />
brusquement. Je suis bien plus en sûreté ici.<br />
S'il y a réellement un massacre, ce n'est<br />
qu'une question de temps avant qu'ils puissent<br />
pénétrer dans l'hôtel. Us assassineront tous<br />
Çeux qui se trouveront dans le hall, mais<br />
s'intéresseront trop au pillage pour aller dans<br />
toutes les chambres de cette espèce de terrier<br />
de lapin.<br />
Les clameurs se rapprochaient. On percevait<br />
des cris sauvages* et des chansons hurlées. La<br />
lueur des torches se reflétait au plafond, faisant<br />
pâlir l'électricité. Le journaliste fit un<br />
dernier appel:<br />
— Je ne puis pas vous laisser seule ici. Je<br />
Vous en prie, levez-vous.<br />
par ROSITA FORBES<br />
Dans Damas la sainte, travaillée par de sourds ferments révolution-'<br />
naires, un rien suffit pour mettre l'étincelle aux poudres et déchaîner<br />
le combat. Va-t-il éclater cette nuit-là dont nous parlons?<br />
— Oh ! laissez-moi... répondis-je d'une<br />
voix étranglée et la gorge plutôt sèche.<br />
Le tumulte qui, à présent, se passait presque<br />
sous les fenêtres, avait quelque chose de<br />
bestialement déplaisant.<br />
Je décidai qu'une salle de bain peu fréquentée<br />
serait le refuge le plus sûr. Une baignoire<br />
en fer battu n'a rien qui puisse exciter<br />
la cupidité et, d'autre part, entre elle et le mur,<br />
se trouvait suffisamment d'espace pour y<br />
trouver un asile temporaire.<br />
De toute évidence, le journaliste se trouvait<br />
pris entre le devoir qu'il avait de protéger<br />
une compatriote isolée et ses instincts professionnels<br />
qui le poussaient à profiter des circonstances<br />
présentes. Il lui était impossible de<br />
demeurer dans la chambre d'une femme<br />
entêtée, quand son journal devait se délecter,<br />
par le compte rendu d'un témoin oculaire,<br />
des horreurs de la rue et de la place publique,<br />
Ses yeux errèrent sur la plume et l'encre qui se<br />
trouvaient sur l'une des tables de marqueterie,<br />
et les habitudes de toute une vie reprirent<br />
leurs droits. Il se dirigea vers la porte, trébuchant<br />
sur l'étoffe'poussiéreuse qu'il portait.<br />
— Que diable avez-vous là ? le rappellai-je,<br />
en me rendant compte enfin de l'inconvenance<br />
du tableau qu'il formait.<br />
— Je crois que c'est un véritable Ispahan,<br />
répliqua Marshall dignement. J'ai passé plus<br />
de quinze jours à le marchander, et je n'ai<br />
pas l'intention de me le faire piller.<br />
Pendant une accalmie des bruits du dehors,<br />
il caressa le tapis amoureusement et, au<br />
même moment, parut s'inquiéter de l'état de<br />
sa coiffure. Il essaya d'y remettre de l'ordre de<br />
la main avec laquelle il tenait son revolver.<br />
dont, fascinée, je suivais les girations. Puis la<br />
lumière s'éteignit et, ignominieusement, je me<br />
précipitai sous le lit.<br />
— Ne bougez pas. S'ils essaient d'entrer, je<br />
les verrai se détachant sur la lumière du couloir.<br />
La voix de Marshall était plus assurée.<br />
— Je ne crois pas qu'il y en ait encore,<br />
répondis-je d'un ton assourdi par l'accumulation<br />
de poussière de mon refuge. Le cornant<br />
a dû être coupé au secteur.<br />
L<br />
«o
ï ,<br />
si LOI,ppesideni<br />
CHERE riADENOtSELLE<br />
suzy. VOULEZ-vous<br />
QUE NOUS FASSIONS<br />
UNE PETITE. PROMENA<br />
PE EN AUXO** -<br />
TU W'AS PAS VU BICOT,<br />
PAPA1 VOILA UHE-URE<br />
DE DINER ET IL H'EbT<br />
PAS RENTRÉ!'.<br />
Copjrrîgï; ?ÏT Dimanche-Illustre, Chicago Trio<br />
de club<br />
S JÉI4IT END ORMI J,<br />
/VOLONTIERS». JE )<br />
1 HET5 MON CHA-<br />
PEAU. noN riAN-<br />
JEAU, ET JE bUlb<br />
*AVOUS" ^<br />
TINS NON «JE<br />
NE L'/W PAS<br />
VUUCHERCHONS<br />
LE!!!<br />
m<br />
^EHTRE CINQ MINUTES»<br />
MAIS, BIGOT, RENDS-noi<br />
LE. 5ERV\CE DE SURVEIL-<br />
LER MÀ VOITURE. 1 JE TE.<br />
DONNERAI ciNquANTE<br />
bousV. r=^=—_ '-"*^2^'^***r&u\<br />
MON DIEU!QUE LUI EST-<br />
IL ARRIVE*? TU DEVRAI S<br />
ALLER AVERTIR LE COTV<br />
rilSSAiRE DE POLICE!!<br />
&ICOT A<br />
DÛ ALLER.<br />
JOUER /\VEC<br />
LES PETITS<br />
VAURIENS DE<br />
SON CLUB»!<br />
POU<br />
\L A EU TORT,<br />
CAR JE LUI AVAIS<br />
PROMIS S p .50<br />
POUR QARDER<br />
L'AUTO !•<br />
|^OUl!riAlS AVANT.JEVAlS^<br />
^vVSo^'^P^ LES EN-<br />
I VIRONS POUR TACHER DE ,<br />
DECOUVRIR CtqALOPINV. k<br />
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MON PAU-<br />
VRE PEUT<br />
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Borne IDÉE ... ÇA VA<br />
'NOMS pTST R A l RÉ ..;IL<br />
v A DÎT, OE N O US IN S TAL<br />
LE R SUR LA BOUÉE.<br />
léal pour l'entretien des<br />
'roduit du LION NOIR<br />
et PUC<br />
FONT J U PZCffZ<br />
C'EST DRÔL6 ...ILNE NOUS,<br />
A PARLE QUE D'UNE BOUÉE]<br />
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VITRES<br />
A VOTRE PLACE J'iRAiS A LA<br />
PÊCHE .,. PRENEZ LE CANOT<br />
ET ALLEZ VOUS ÎNSTALLER<br />
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EST PAMÊUX. PCUR LE<br />
'VROUGET; J<br />
NOUS ALLONS VOÏR<br />
Sî L' ENDROIT EST<br />
S? BON QUE ÇA<br />
Copyright par Dtmanche-lllustré.
IIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ èiiiiiniiini iiiiiiiiiiiiiiiHMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiii 10 Hiiiiiiiiiiriiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii;iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMu LE 7 AVRIL 1929 minuit<br />
JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />
Cette rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur permettra de se tenir en contact constant avec leur journal,<br />
qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un<br />
délai assez long peut s'écouler avant l'envoi des réponses, et nous restons naturellement juges de leur opportunité.<br />
SI l'on peut se présenter à l'examen du<br />
brevet élémentaire avant l'âge de 16 ans ?<br />
TL suffit d'avoir quinze ans au i" janvier de l'année de<br />
* l'examen pour se présenter au brevet élémentaire.<br />
L'inscription a lieu à Paris, au Service des Examens,<br />
3 bis, nie Mabillon.<br />
Le programme de l'examen est le même que celui<br />
du brevet d'enseignement primaire général, mais ne<br />
comprend ni langue vivante ni travaux pratiques.<br />
.£> O<br />
S'il est nécessaire d'avoir le brevet élémentaire<br />
pour être candidat à une école normale ?<br />
I E concours d'admission aux écoles normales, por-<br />
*-' tant sur le programme de la section générale des<br />
écoles primaires supérieures, et comportant les mêmes<br />
épreuves que le brevet élémentaire, il n'est donc pas<br />
nécessaire d'être pourvu du brevet élémentaire pour<br />
être candidat aux écoles normales. Comme l'examen<br />
d'entrée aux écoles normales est un concours plus<br />
difficile que le brevet élémentaire, les candidats, même<br />
pourvus du brevet élémentaire, sont obligés de passer<br />
ce concours pour entrer dans une école normale,<br />
o o<br />
Si l'on peut concourir pour une école normale<br />
de son choix ou si l'on est astreint à<br />
concourir pour l'école normale siégeant à<br />
son chef-lieu de département ?<br />
EN vertu de la circulaire ministérielle du 30 <strong>avril</strong><br />
1921, l'obligation de se faire inscrire dans I E<br />
département où ils résident, n'existe plus pour le 3<br />
candidats aux écoles normales. Ils peuvent donc<br />
choisir l'école normale où ils préfèrent concourir.<br />
^> <br />
Quelles sont les conditions d'admission, en<br />
qualité d'interne ou d'externe, dans une école<br />
normale primaire d'instituteurs ou d'institutrices<br />
?<br />
une école normale, les élèves-maîtres peuvent<br />
DANS<br />
être admis, soit en qualité d'internes (c'est là le<br />
régime normal de ces écoles), soit en qualité d'externes.<br />
L'externement n'est autorisé que lorsqu'il n'y a plus<br />
de places à l'internat.<br />
Les internes bénéficient gratuitement de tous les<br />
avantages de l'internat (nourriture, couchage, blanchissage,<br />
fournitures classiques).<br />
Les externes sont titulaires d'une bourse dont le<br />
montant est fixé annuellement par le ministre à la fin<br />
du budget. Ils reçoivent les fournitures classiques,<br />
mais leur bourse est diminuée d'une somme égale<br />
pour prix de fournitures. Us peuvent prendre leurs<br />
repas, ou seulement la demi-pension à l'école, mais<br />
leur bourse est, dans ce cas, diminuée d'une somme<br />
égale au prix de la pension ou de la demi-pension.<br />
o 0 o<br />
Si une jeune fille ayant 15 ans révolus le<br />
27 janvier 1929, et suivant les cours d'une<br />
école privée, peut obtenir une dispense d'âge<br />
pour passer son brevet élémentaire, et, dans ce<br />
cas, où s'adresser pour obtenir cette dispense ?<br />
tl, n'y a aucune dispense d'âge pour l'inscription aux<br />
* examens du brevet élémentaire. Tous les candidats<br />
doivent être âgés de quinze ans, au r sr janvier de<br />
l'année de l'examen. Par contre, il n'y a pas d'âge<br />
maximum.<br />
o ^y-<br />
Si une jeune fille qui poursuit ses études<br />
dans une école normale d'institutrices peut,<br />
pour des raisons de convenances, les continuer<br />
dans une école normale d'une autre ville ?<br />
changements d'école en cours d'études ne peuvent<br />
LES<br />
être autorisés qu'après avis favorable donné par<br />
j'école â laquelle appartient le candidat et par l'école<br />
OÙ il désire entrer.<br />
lorsque les candidats désirent obtenir une bourse<br />
de 4 E , 5 E et 6 E année, dans les écoles normales, ils indiquent,<br />
par ordre de préférence, les écoles où ils désirent<br />
entrer. En ce qui concerne les institutrices, les écoles<br />
où fonctionne une 4" année sont : Bordeaux, Lyon,<br />
JVtelun, Poitiers, Rennes, Nancy, Toulouse, Aix, Clertnont-Ferrand,<br />
Nîmes et Saint-Germain-en-Laye. —<br />
EUE MOSSÉ.<br />
O- <br />
Dans quelles conditions légales peut-on ouvrir<br />
ïjn fonds de commerce ?<br />
pom ouvrir un fonds de commerce, il n'est pas<br />
* d'autres conditions légales que d'avoir la capacité<br />
de commercer. L'exercice du commerce est interdit<br />
à diverses catégories de personnes, notamment les<br />
magistrats, les comptables des deniers publics, les<br />
avocats, les avoués, les huissiers, notaires, agents de<br />
change, etc.. D'autre part, les mineurs ne peuvent<br />
faire'le commerce que lorsqu'ils sont émancipés, âgés de<br />
dix-huit ans, et autorisés par qui de droit, ladite autorisation<br />
devant être enregistrée et affichée ; les interdits<br />
ne peuvent exercer le commerce ni eux-mêmes ni par<br />
l'intermédiaire de leur tuteur ; les personnes pourvues<br />
d'un conseil judiciaire ne,peuvent pas davantage commercer,<br />
même avec l'assistance de ce conseil. Enfin, la<br />
femme mariée, non séparée de corps, a besoin du consentement<br />
de son mari pour exercer le commerce ; ce<br />
consentement est exigé quelles que soient les conventions<br />
matrimoniales, même lorsque la femme est<br />
séparée de biens.<br />
Sauf les réserves ci-dessus concernant la cnpacité<br />
de faire le conunerce, quiconque peut s'établir commerçant<br />
à la condition de payer patente, de publier, dans<br />
le cas de mariage, le contrat ainsi que tous jugements<br />
prononçant la séparation de corps ou la séparation de<br />
biens et enfin de tenir des livres.<br />
^> ^><br />
Ce qui amena la réforme grégorienne de<br />
notre calendrier et en quoi elle consiste ?<br />
A VEC notre calendrier, dit Julien, la durée moyenne<br />
de l'année est de trois cent soixante-cinq jours un<br />
quart solaires moyens. Mais cette durée est un peu<br />
trop grande, puisque l'année tropique, intervalle de<br />
deux équinoxes de printemps, se compose de 365 jours<br />
2422042 ; cette différence fait à peu près sept jours en<br />
neuf siècles. Aussi, dès l'année 1414, on commença à<br />
s'apercevoir que les équinoxes du printemps et de<br />
l'automne devançaient de plus en plus les époques du<br />
21 mars et du 21 septembre, auxquelles ils se rapportaient<br />
primitivement. La réforme du calendrier fut,<br />
dès lors, constamment réclamée. Cette réforme eut lieu<br />
enfin sous le pontificat de Grégoire XIII, qui en<br />
ordonna l'exécution par une bulle du 24 février 1582.<br />
Cette réforme consiste dans l'omission nominale<br />
des dix jours qui suivirent le 4 octobre 1582, le jour<br />
suivant ayant été compté pour le 15 au lieu du 5,<br />
et dans la suppression du. jour intercalaire dans trois<br />
années séculaires sur quatre.<br />
La durée moyenne de l'année grégorienne est de<br />
365 jours 2425, valeur encore un peu trop forte, donnant<br />
moins d'un jour sur trois mille ans.<br />
^J-<br />
Quelles sont les dénominations données aux<br />
différentes parties du littoral français ? .<br />
N nomme Côte d'Azur, la partie du littoral médi-<br />
O terranéen qui se trouve entre Marseille et San-<br />
Rerao. Toutefois la partie se trouvant entre Nice et<br />
Vintimille appartient à la Riviera, nom que l'on donne<br />
à l'ensemble du littoral entre Nice et La Spezia. Le<br />
littoral du golfe de Gascogne est appelé la Côte d'Argent.<br />
On nomme Côte d'Emeraude, le littoral du golfe<br />
de Saint-Malo ; et le bois d'Amour d'Escoublac a<br />
donné son nom, Côte d'Amour, à la partie du littoral<br />
où se trouvent La Baule, Pornichet, Le Pouliguen, le<br />
Croisic.<br />
*?> o •£><br />
S'il est un moyen pratique de remédier au<br />
défaut de prononciation chez les enfants et<br />
même chez les grandes personnes ?<br />
'ON peut presque toujours remédier aux défauts<br />
L de prononciation, quels qu'ils soient, chez les<br />
enfants ou chez les grandes personnes, même si ces<br />
défauts sont conditionnés par une lésion organique.<br />
'Une rééducation méthodique, lente et patiente, est<br />
la seule condition du succès ; il faut apprendre à parler<br />
à voix haute, en lisant d'abord des syllabes, puis des<br />
phrases simples, en répétant, jusqu'à ce qu'on ait<br />
prononcé correctement. Les exercices doivent être<br />
faits régulièrement, en s'appliquant, deux fois par<br />
jour, et ne pas durer plus d'une demi-heure.<br />
' Un moyen très pratique de les exécuter, du reste<br />
employé par certains médecins, consiste à répéter,<br />
après un phonographe qu'on fait tourner lentement..<br />
Il est bon de faire ces exercices en présence d'une personne<br />
qui peut indiquer des corrections. Il existe, du<br />
reste, des cours spéciaux destinés à cette rééducation.<br />
Pourquoi l'on donne souvent à la censure<br />
le nom d'Anastasie ?<br />
ANS le courant de l'année 1876, on joua, à Paris,<br />
D un vaudeville, dont l'un des personnages, Anastasie,<br />
était une femme grincheuse, n'admettant nulle<br />
licence, même bénigne, en sa présence. Ce type remporta<br />
un grand succès et le dessinateur Cham prolongea<br />
sa fortune. Dans la Caricature du 9 août 1877, il fit<br />
paraître un dessin représentant « une soirée chez<br />
dame Anastasie », au cours de laquelle cette dernière,<br />
s'adressant à un journaliste, lui disait : « Soyez<br />
donc assez aimable de prendre une de ces glaces aux<br />
amendes ! »<br />
Cette légende, au goût de l'époque, était assez claire<br />
pour être comprise. Et il n'en fallut pas davantage<br />
pour que ce nom d'Anastasie fût définitivement appliqué<br />
à cette censure qui se montrait si sévère alors, au<br />
grand dam des journalistes et des dessinateurs.<br />
^ o-<br />
Où se trouve ce vers : « Voici des fleurs, des<br />
fruits, des feuilles et des branches »?<br />
PE vers débute un poème de Verlaine intitulé<br />
^ Offrande, et qui a, d'ailleurs, été mis en musique<br />
par Reynaldo Haydn.<br />
o s><br />
Si l'on est tenu de déclarer à la police locale<br />
les chambres ou appartements meut lés que<br />
l'on loue ?<br />
■"TOUTE personne faisant la location en meublé d'appar-<br />
1 tements où de chambres, même lorsque ces chambres<br />
ne sont qu'une partie de l'appartement qu'elle occupe<br />
elle-même, doit en faire la déclaration, à Paris, à la<br />
préfecture, et, x en province, à la mairie. Cette déclaration<br />
doit contenir : i°ses nom, prénoms, domicile, sa<br />
qualité de propriétaire ou de locataire, et, dans ce<br />
dernier cas, la date de son entrée eu jouissance et le<br />
montant de son loyer annuel ; 2° le nombre de ses locataires<br />
et l'importance de la location. Cette déclaration<br />
doit être faite dans les quinze jours de l'entrée en<br />
jouissance du premier locataire de chaque local, et, en<br />
cas de non-déclaration ou de déclaration inexacte,<br />
une amende de 100 francs à 5.000 francs peut être<br />
appliquée, et ce sans préjudice des mesures d'ordre<br />
prises par l'admmistration. Le déclarant doit se munir<br />
d'un registre à souche d'un modèle spécial, pour y<br />
inscrire, au fur et à mesure, les entrées et sorties de ses<br />
locataires, et transmettre ces renseignements à la préfecture.<br />
o •£?• ^y-<br />
D'où vient l'usage du " poisson d'<strong>avril</strong> " ?<br />
L y a, pour expliquer l'origine de cette coutume, plu-<br />
I sieurs versions.<br />
L'une d'elle affirme que ces mots : « poisson d'<strong>avril</strong> »<br />
constituent une corruption de •« passion d'<strong>avril</strong> », par<br />
allusion à la façon dont on se moqua du Christ, en le<br />
renvoyant d'Anne à Caïphe, de Caïphe à Pilate, de<br />
Pilate à Hérode et, enfin, de Hérode à Pilate.<br />
Une autre version est celle-ci :<br />
Richelieu, en s'emparant de Lunéville, captura le<br />
duc de Lorraine, Charles Ill.et le fit incarcérer à Nancy.<br />
Mais Charles III réussit à s'évader en traversant la Moselle<br />
à la nage, le 1 er <strong>avril</strong> 1634. Cette évasion donna lieu<br />
à de joyeuses moqueries, dont la principale consistait<br />
à affirmer qu'on ne mettait pas un poisson en prison.<br />
Enfin, troisième version,la plus vraisemblable sans<br />
doute :<br />
Dans certaines localités maritimes, on commençait,<br />
jadis, la pêche du petit maquereau dans les premiers<br />
jours d'<strong>avril</strong>. Lorsque les bateaux rentraient presque<br />
à vide, ou envoyait au patron, par dérision, des poissons<br />
de bois et de carton.<br />
Nous avons publié dans notre numéro du 31 mars,<br />
en page 10, un article sur l'origine du Poisson d'Avril.<br />
En voici un second, qui n'infirme en rien le premier<br />
et a le mérite d'être tout aussi curieux.<br />
«3» O 1<br />
Au bout ce combien de temps de présence,<br />
dans son corps, un jeune soldat peut permuter<br />
?<br />
jeune Soldat peut permuter au bout de cinq mois<br />
UN<br />
de service. Il doit faire, à cet effet, une demande<br />
à son chef de corps par la voie hiérarchique.<br />
O •£> O<br />
Quelle est la couleur la plus répandue parmi<br />
les fleurs de France ?<br />
N réunissant, sous un même nom, les teintes plus<br />
E voisines, les fleurs jaunes sont les plus nombreuses<br />
dans notre pays, où elles comptent 808 représentantes.<br />
Les autres se dénombrent ainsi :<br />
Blanches 687 représentantes<br />
Bouges 50J —<br />
Vertes 313 —<br />
Bleues 157 —<br />
Violettes 122 —<br />
Multicolores et variables .. 204 —<br />
Les répartitions de la couleur des fleurs varient,d'aileurs,<br />
suivant les endroits : les fleurs jaunes ne conservent<br />
leur prédominance que dans les terrains accidentés<br />
et les endroits incultes ; dans les bois et' les<br />
forêts, les fleurs blanches sont les plus nombreuses. La<br />
suprématie appartient aux «fleurs vertes dans les endroits<br />
hunùdes, les terrains marécageux et aux bords<br />
de la mer.<br />
O O<br />
Quelles sont les démarches à faire pour bénéficier<br />
de rentes réservées aux incurables ?<br />
OUR être admis ft l'assistance obligatoire, réservée<br />
P aux infirmes ou incurables, il faut se trouver dans<br />
certaines conditions précises que nous résumons cidessous<br />
(loi du 14 juillet 1906) : i° être Français ou<br />
assimilé (Belge, Italien, Polonais, Luxembourgeois) ;<br />
2° être sans ressources ; 3 0 être incapable de subvenir<br />
par son travail à ses besoins (tout septuagénaire est<br />
considéré comme tel) ; 4 0 être âgé de treize ans au<br />
moins.<br />
Il faut alors adresser, au maire du domicile, une<br />
demande, écrite sur papier libre, en fournissant tous<br />
les renseignements" sur les points ci-dessus énumérés<br />
(nationalité, ressources, nombre d'enfants élevés jusqu'à<br />
seize ans).<br />
Un certificat médical est établi par les médecins de<br />
l'hôpital désigné par l'Administration.<br />
Après enquête et avis favorable, le Bureau de Bienfaisance<br />
du domicile fixe le domicile de secours et<br />
inscrit le postulant sur les listes.<br />
Après une seconde enquête de l'Administration centrale,<br />
une décision provisoire est prise, puis ratifiée<br />
par le conseil municipal.<br />
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UNE FAMILLE SARROÎSE<br />
DE MAITRES DE FORGES : LES GOUVY<br />
(Suite du texte de la page 5.)<br />
sur le sol français. Que non pas ! C'est un<br />
sentiment profond de l'honneur, semblable<br />
à celui qu'éprouvaient les Samouraïs de l'ancien<br />
Japon lorsqu'ils se faisaient hara-kiri.<br />
Français son père a été, Français il entend<br />
rester : le labeur de sa famille appartient à<br />
l'unité nationale, et il lui semble intolérable<br />
qu'on l'en retire, qu'on dispose contre leur<br />
gré de populations fermement attachées à<br />
un pays, pour les incorporer brutalement à<br />
un autre. C'est donc un sentiment des plus<br />
nobles, duquel toute pensée d'intérêt est<br />
rigoureusement exclue, qui est à la base de<br />
l'inquiétude du maître de forges sarrois. Lés<br />
Prussiens, qui tiennent toute la Sarre et occupent<br />
l'Alsace et la Lorraine, n'ont-ils pas<br />
affirmé bien haut qu'ils n'abandonneraient<br />
pas ces pays ? Us ont établi une carte-aïeule<br />
de la « carte au liseré vert » de Bismarck —<br />
qui, si elle reçoit l'approbation des alliés,<br />
enlèvera à la France un quart de son territoire,<br />
de Dunkerque à Belfort: Ils ont, parmi leurs<br />
représentants auprès de la conférence, un<br />
certain Bocking, qui, après avoir sollicité<br />
jadis les faveurs de l'Empire, s'est vendu<br />
corps et âme aux ennemis de Napoléon. Et<br />
Gouvy, qui connaît les ambitieuses visées de<br />
cet homme sans scrupules, est moins que<br />
rassuré par sa présence. « Mon ami, dit-il à<br />
Berryer, à l'issue de leur entretien, songe<br />
bien que si la fatalité me fait Prussien, je suis<br />
un homme mort !... »<br />
POUR cette fois, Bocking a échoué. Mais<br />
Waterloo va lui fournir l'occasion de<br />
recommencer ses manœuvres et d'emporter<br />
l'affaire. Le traité de Paris du 20 novembre<br />
r815 remet à la Prusse non seulement Sarrebruck<br />
et Saint-Arnual, mais encore « la souveraineté<br />
de Sar-Louis et de Goffontaine.<br />
Gouvy en a la certitude. »<br />
0 II s'enferme, nous dit Berryer, dans son<br />
cabinet ; il écrit avec la plus grande lucidité<br />
son testament en faveur de ses deux neveux<br />
et de sa femme ; il adresse à cette épouse chérie<br />
une lettre qu'il signe : Gouvy, mort Français.<br />
Tout étant ainsi réglé, il prend un pistolet<br />
et accomplit le fatal serment qu'il m'avait<br />
fait quelques semaines auparavant. » Pas<br />
une hésitation, pas une reculade devant ce à<br />
quoi il est fermement résolu. Une telle fin<br />
est sœur de celle que l'honneur marin impose<br />
au commandant du navire qui est pris ou qui<br />
sombre : ne pas survivre à son pavillon.<br />
La mort du chef n'entraîna cependant pas<br />
celle de l'affaire qu'il avait recueillie et accrue.<br />
Espérant en un avenir meilleur, faisant ce<br />
qu'il eût fort bien pu faire lui-même, ses<br />
héritiers le transférèrent à Hombourg-Haut,<br />
tout près de la frontière sarroise, mais en Lorraine<br />
restée française, avant de l'étendre,<br />
par de nouvelles créations, sur Sarralbe et sur<br />
Saint-Avold. La paix néfaste de 1870 fut<br />
pour elle une réédition de celle de 1815. Elle<br />
ne craignit pas d'emigrer à nouveau pour<br />
conserver le contact du marché français. Ce<br />
dernier exode l'amena à Dieulonard, au sein<br />
de notre France de l'Est, si souvent mutilée<br />
et amoindrie, où elle reprit aussitôt un rang<br />
parfaitement digne de son grand passé.<br />
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MICHEL SERVET<br />
ICHEL SERVET est demeuré une des<br />
plus célèbres victimes du fanatisme<br />
religieux qui se manifesta dans la<br />
période qui suivit la Réforme.<br />
Il était né en Espagne, à VUlanueva (Aragon),<br />
vers l'an 1509. Entré en 1525 au service<br />
du père Quintana, le confesseur de<br />
Charles-Quint, il le suivit à Toulouse, où il<br />
fit ses études de théologie. De là, il s'en fut<br />
successivement en Italie, en Allemagne, puis<br />
à Strasbourg, discourant partout avec les docteurs<br />
les plus célèbres, soutenant les théories<br />
panthéistiques qu'il avait conçues et qu'il<br />
devait exposer plus tard dans ses livres.<br />
A Paris, où il vint ensuite, il étudia la médecine,<br />
et, sous le nom de Michel de Villeneuve<br />
(son autre pseudonyme était Rêves, le nom<br />
de sa mère), se signala aussitôt par d'intéressantes<br />
découvertes. De 1537 à 1538, il fit,<br />
au Collège des Lombards, un cours sur les<br />
sirops (syruporUm universa ratio) et s'y livra,<br />
contre la médecine de son temps, à de violentes<br />
attaques qui lui valurent bien des animosités.<br />
Il en fut de même d'une édition de la géographie<br />
de Ptolémée qu'il donna ensuite, et<br />
d'un commentaire sur la Somme de saint<br />
Thomas d'Aquin. Puis, revenant à ses théories<br />
panthéistes, renouvelées de Philon, il ne voulut<br />
voir dans la Trinité que trois modes différents<br />
de manifestation de l'Etre absolu : ce fut son<br />
Apologetica disceptatio pro Astrologio (1568)<br />
pour quoi il fut traduit devant le Parlement,<br />
qui l'acquitta.<br />
Médecin à Charlieu (près de Lyon), puis à<br />
Vienne, il se livra, en 1553, à une nouvelle<br />
incursion dans le domaine théologiqùe :<br />
Christianismi restitutio, qui lui valut d'être<br />
condamné à mort par contumace, à Vienne<br />
MICHEL SERVET<br />
(il avait pu s'enfuir à temps), et exécuté en<br />
effigie, le 17 juin 1553. Se rendant en Italie,<br />
il eut l'imprudence de passer par Genève ; il y<br />
fut reconnu et emprisonné (13 août). Le Petit<br />
Conseil de Genève (présidé par Calvin qui lui<br />
avait voué une animosite particulière) le<br />
condamna au bûcher, « afin qu'il n'infestât plus<br />
le monde de ses blasphèmes d'hérésies ».<br />
Après un moment de désespoir, il marcha courageusement<br />
à la mort le 25 octobre 1553.<br />
Michel Servet avait, en médecine, pressenti<br />
la circulation du sang et découvert le mécanisme<br />
de la circulation pulmonaire. Ce fut<br />
donc un savant qui mourut ainsi dans la force<br />
de l'âge, victime d'un fanatisme intolérant.<br />
L<br />
L'ÉGLISE DE SAINT-GERMAIN-<br />
L'AUXERROIS<br />
'ÉGLISE de Saint-Germain-l'Auxerrois,<br />
dont la cloche, dans la nuit lugubre du<br />
23 au 24 août 1572 (Saint-Barthélémy),<br />
donna à une heure et demie le signal des<br />
« matines parisiennes » en même temps que<br />
du massacre le plus odieux, venait alors à peine<br />
de voir achever ses décorations intérieures<br />
(dernières chapelles des nefs et du chevet),<br />
ainsi que le prouvent sur les gargouilles les<br />
dates : 1569 et 1571 qui y sont inscrites.<br />
Elle tire son nom d'un petit oratoire érigé<br />
sur son emplacement actuel (alors en pleine<br />
banlieue de Lutèce) et où saint Germain,<br />
évêque d'Auxerre, s'était arrêté en allant à<br />
Nanterre et avait opéré quelques miracles.<br />
Vers 560, Paris commençant à s'étendre<br />
en dehors de son île et à avoir des hameaux<br />
sur la rive droite de la Seine, saint Germain,<br />
celui-là évêque de Paris, fit .de la petite chapelle<br />
un baptistère. Construite en forme de<br />
rotonde, la nouvelle église fut nommée Saint-<br />
Germain-le-Rond.<br />
Reconstruite, d'abord, au XI E siècle, après<br />
avoir été détruite par les Normands au<br />
IX E siècle, puis entièrement (sans laisser<br />
d'anciennes traces) du xrve au X vi e siècle,<br />
l'église, qui était paroisse' royale du Louvre,<br />
fut l'objet d'un soin particulier : monumental,<br />
son maître-autel n'avait pas coûté moins de<br />
jo.oop livres.<br />
De graves atteintes furent portées à l'édifice<br />
par les architectes chargés de le modifier, au<br />
cours du siècle suivant, dans le but de le<br />
mettre au goût de l'époque : tel fut Baccarit,<br />
architecte des Quinze-Vingts et des Ecuries<br />
du Roi, qui supprima le magnifique jubé<br />
auquel avaient collaboré Pierre Lescot et<br />
Jean Goujon, transforma les piliers gothiques<br />
du pourtour en colonnes cannelées et décorées<br />
de draperies, de fleurons, etc.. En même<br />
temps, la haute flèche en pyramide fut démolie<br />
et la tour reconstruite.<br />
Pendant la Révolution, l'église de Saint-<br />
Germain-l'Auxerrois servit, d'abord, de magasin<br />
à fourrages, puis d'édifice du culte théopliilanthropique.<br />
Saccagée en 1831, elle fut fermée<br />
jusqu'en 1837, etuneloi ordonna, en même<br />
temps que sa réouverture, sa restauration.<br />
Celle-ci fut l'œuvre des architectes Rassus et<br />
Baltard, qui la mirent en son état actuel.<br />
Le portail (la façade qui est au-dessus de<br />
lui est surmontée par un pignon portant la<br />
D<br />
EUXIÈME des territoires sous mandat<br />
(l'autre étant le Togo), le Cameroun,<br />
qui était colonie allemande depuis 1884,<br />
s'étend entre les territoires français de l'Oubangui-Chari<br />
et du Tchad, à l'est ; le Cameroun<br />
britannique, englobé dans la Nigeria,<br />
à l'est ; la Guinée espagnole et le Gabon, au<br />
sud. D'une superficie de 400.000 kilomètres<br />
carrés environ, il est tout en profondeur<br />
(1.500 kilomètres d'hinterland contre 200 kilomètres<br />
de côtes).<br />
Le Cameroun moyen est très accidenté et<br />
évoque assez, avec ses épanchements volcaniques<br />
et ses cratères accompagnés d'orgues<br />
basaltiques, voisinant avec des massifs de<br />
granit et de schistes cristallins, notre Auvergne.<br />
Il sè termine, sur l'Océan, par une<br />
zone littorale formée de vases, de sables et de<br />
sédiments divers, et s'achève, d'autre part,<br />
sur le nord, par une plaine immense, à substratum<br />
gréseux, qui s'étend jusqu'au Tchad, en<br />
supportant des steppes et des terrains argileux<br />
crevassés. Le point culminant : le pic du Fake<br />
(4.010 mètres), est, à certains jours, couvert de<br />
neige. C'est dans le plateau central que prennent<br />
naissance toutes les rivières : i° rivières du<br />
bassin côtier : Mungo, navigable sur 120 kilomètres<br />
; Wouri, sur 65 kilomètres ; Sanaga,<br />
sur 80 kilomètres ; N'Yong, sur 250 kilomètres,<br />
etc., coupées de belles chutes d'eau<br />
qui constitueront des réserves considérables<br />
de houille blanche ; 2 0 rivières du bassin du<br />
Congo : N'Goko, Kadéi, Mambéré, etc. ;<br />
3 0 rivières du bassin du Tchad : Logone, navi-<br />
L<br />
E tabac est consommé sous des formes<br />
diverses : i° comme tabac à mâcher<br />
(rôles) ; 2 0 comme tabac à priser (pou-<br />
dre) ; 3 0 comme tabac à fumer empaqueté ;<br />
4° en cigares ou en cigarettes.<br />
Le tabac à mâcher se prépare à partir de<br />
certains plants à feuilles corsées, gommeuses<br />
et résistantes (tabacs du Lot-et-Garonne, du<br />
Lot, du Nord, à forte teneur en nicotine). Les<br />
grandes phases de sa préparation sont : l'êpoulardage<br />
(ouverture des manoques), le tri des<br />
feuilles et leur mouillage à environ 40 % d'eau<br />
salée ou de jus salé (le sel étant là pour<br />
s'opposer à des fermentations ultérieures qui<br />
auraient un fâcheux effet sur le parenchyme).<br />
Puis ce sont : l'écotage, enlèvement de la nervure<br />
médiane (côte) de la feuille ; le filage,<br />
émoulement au moyen d'un petit tambour<br />
(rouet bayonnais) et mise en forme de fil par<br />
torsion ; le rôlage (découpage accompagnant le<br />
dévidement du rouet en sens inverse, et<br />
L'ÉGLISE SAINT-GERMAIN-L'AUXERROIS^<br />
statue de l'archange saint Michel) est précédé<br />
d'un porche, œuvre de Jean Gausse<br />
(1435-1439), » aux niches décorées par des<br />
statues en pierre et ouvrant par sept portes<br />
ogives ; il est percé de trois baies ogives. La<br />
nef s'ouvre sur les bas-côtés par huit arcades<br />
ogives ; le chœur, par quinze ; le banc d'œuvre,<br />
en bois sculpté, a été exécuté suivant les<br />
dessins de Lebrun, en 1684. La grille fermant<br />
le chœur est de 1767 et de Pierre Dumiez ;<br />
elle fut démontée en 1792 par un bedeau<br />
dévoué qui la sauva ; remise en place en<br />
1812, forcée et mutilée lors de l'émeute de<br />
1831, restaurée finalement en 1839 par<br />
Baudrit. Elle avait coûté 38.000 livres. Sa<br />
restauration coûta 20.000 francs. Au-dessus<br />
des travées latérales du porche sont deux<br />
petites salles datant du XV E siècle et destinées<br />
à renfermer les archives et le trésor de l'église :<br />
ce sont les- salles du trésor, dont celle de<br />
droite est intacte et présente huit bas-reliefs et<br />
deux vantaux peints de l'époque.<br />
LE CAMEROUN, VASTE TERRITOIRE SOUS MANDAT FRANÇAIS<br />
able sur presque tout son cours, et que des<br />
ras secondaires font communiquer avec le<br />
Chari ; 4 0 enfin, rivières du bassin du Niger,<br />
dont la seule importante est la Bénoué, accessible<br />
pendant 1' « hivernage » à de gros vapeurs.<br />
Au point de vue du climat, l'année peut<br />
être divisée en deux saisons : saison sèche,<br />
de novembre à <strong>avril</strong> ; saison des pluies ou<br />
hivernage, de mai à octobre inclus, avec maximum<br />
de précipitation fluviale de juin à septembre.<br />
La zone côtière détient le record des<br />
pluies, avec 4 m. 625 et 204 jours par exemple,<br />
en 1912, à Douala (contre 1 à 2 mètres et<br />
150 jours sur le plateau central, 300 à 600 millimètres<br />
et 36 jours autour du Tchad). La<br />
température est assez pénible dans la zone<br />
côtière (+ 23 0 à + 30 0 ) ; beaucoup plus tolérable<br />
à l'intérieur et, notamment, sur le plateau<br />
de N'Gaoundéré (-f 4 0 à + 25 0 ), amsi<br />
qu'au nord (moyenne + 18 0 ).<br />
La population du Cameroun est d'environ<br />
trois millions d'habitants (huit au kilomètre<br />
carré) : surtout Bantous et Soudanais. Autres<br />
familles ethniques : Arabes du Tchad, Foulbès,<br />
Haoussas, Négrilles. Les Européens sont en<br />
petit nombre : 2.000 environ.<br />
Le Cameroun est divisé, au point de vue<br />
administratif, en douze circonscriptions ;<br />
capitale : Yaoundé ; ville principale : Daoula<br />
(port sur l'Océan) ; autres agglomérations<br />
importantes : Edéa, Kribi, Garoua.<br />
Le mandat de la France sur le Cameroun<br />
a été confirmé par le Conseil de la Société des<br />
Nations, en date du 20 juillet 1922.<br />
LA PRÉPARATION DES TABACS<br />
enroulement en hélice autour de petits axes<br />
en bois) ; une immersion dans un jus salé destinée<br />
à renforcer le goût et la couleur du<br />
roduit, suivi d'un passage à la pierre hydrau-<br />
Ê<br />
que, d'un séchage et de l'empaquetage.<br />
Le tabac à priser voit sa fabrication commencer<br />
par Vépoulardage et la mouillade ; puis,<br />
ce sont : i° le hachage (à moins que cette opération<br />
n'ait suivi immédiatement l'époulardage)<br />
qui découpe les feuilles en lanières d'environ<br />
14 millimètres de large ; 2° la fermentation<br />
en masses (meules d'un poids de 30<br />
à 35.000 kg.), qui n'est autre qu'une combustion<br />
aux dépens de l'air ambiant, combustion<br />
au cours de laquelle les taux de la nicotine,<br />
des acides manque et citrique s'abaissent<br />
tandis que celui de l'acide acétique s'élève<br />
(elle dure environ quatre mois); 3 0 le râpage,<br />
suivi d'un tamisage au blutoir et d'une<br />
.deuxième mouillade avec trituration, qui<br />
précède la fermentation en cases et la prépare<br />
(les cases sont de grands coffres entièrement<br />
clos, construits en chêne et doublés en sapin,<br />
pouvant contenir de 25.000 à 30.000 kilos de<br />
tabac). Cette dernière opération est encore<br />
plus longue et plus minutieuse que la fermentation<br />
des masses ; elle porte à dix-sept<br />
mois, environ, la durée totale de la fabrication<br />
du tabac à priser. La composition de la poudre<br />
ordinaire comprend, généralement, la combinaison<br />
d'un tabac exotique : la virginié, avec<br />
des espèces indigènes.<br />
Dans la fabrication du tabac à fumer,<br />
l'époulardage est précédé d'un coupage ou<br />
cabochage qui consiste à couper les pédoncules<br />
des feuilles (pour éviter la présence des morceaux<br />
de côte trop gros). La première mouillade<br />
est suivi d'un hachage, suivi, lui-même,<br />
d'une dessiccation ou torréfaction à chaud,<br />
complétée par une dessiccation à froid, suivie<br />
d'une mise en masses, qui a pour effet de<br />
créer une légère fermentation en développant<br />
l'arôme et en élnninant le goût de four<br />
consécutif à la torréfaction. Telle est, du<br />
moins, la méthode de préparation du scaferlati<br />
ordinaire ; elle a sa conclusion dans le<br />
paquetage et l'emballage automatique qui<br />
précèdent la livraison à la consommation.<br />
N<br />
-e><br />
VICQ D'AZYR<br />
ous avons dit quel rôle joua, dans l'orientation<br />
et les débuts du grand chimiste<br />
Fourcroy, un pensionnaire de son père<br />
qui se nommait Vicq d'Azyr. C'était un jeune<br />
médecin qui était en passe de devenir un des<br />
plus brillants anatomiste de son époque.<br />
Il était, le 23 <strong>avril</strong> 1748, né à Valognes et<br />
était venu faire ses études médicales a Paria,<br />
[VICQ D'AZYR<br />
Il s'y livra avec ardeur à l'étude de l'anatomia<br />
et de la physiologie, et fut, en 1773, reçu<br />
licencié.<br />
Dès qu'il eut obtenu ce grade, il suivit<br />
des cours particuliers d'anatomie humaine<br />
éclairée par l'anatomie comparée, et obtint,<br />
tant de succès dans cet enseignement qu'Antoine<br />
Petit, qui venait d'être nommé titulaire<br />
de la chaire d'anatomie du Jardin du Roi, le<br />
prit pour son suppléant.<br />
Il fit, à cette époque, dans des circonstances<br />
bizarres, la connaissance de l'illustre naturaliste<br />
Daubenton : une nièce de ce savant ayant,<br />
un jour, éprouvé un évanouissement en passant<br />
devant sa maison, il lui prodigua ses soins, et,<br />
quelque temps après, l'épousa. Cette union<br />
donna à Vicq d'Azyr, pour continuer ses recherches,<br />
des facilités nouvelles ; Daubenton<br />
lui procura le moyen d'étendre ses recherches<br />
d'anatomie comparée à des animaux étran-.<br />
gers.<br />
Les mémoires qu'il donna à la suite de ses<br />
premiers travaux lui ouvrirent, en 1774, les<br />
Drtes de l'Académie des Sciences. Là, il se<br />
Ea avec Joseph-Màrie-François de Lassone,<br />
qui était médecin de Marie-Antoinette et de<br />
Louis XVI ; et tous deux, pour alléger le poids ,<br />
des attributions et des responsabilités qui.<br />
étaient celles du premier médecin du roi,<br />
créèrent la Société Royale de Médecine, dont il<br />
fut, en 17J 3, nommé secrétaire perpétuel.<br />
La rapide ascension de Vicq d'Azyr lui<br />
valut des jalousies féroces et de violentes<br />
attaques ; il n'y répondit qu'en se livrant à<br />
des recherches nouvelles. Les éloges qu'il fit;<br />
des principaux membres de la Société Royale<br />
lui attirèrent, en revanche, beaucoup d'amitiés<br />
littéraires, et firent qu'il fut appelé, en 1788, à<br />
occuper le siège laissé libre par la mort de<br />
Buffon. Son discours de réception, contenant<br />
un portrait brossé de main de maître de Buffon, •<br />
naturaliste, philosophe et écrivain, fut très<br />
remarqué. En 1789, il fut nommé premier<br />
médecin de la reine. Il mourut le 20 juin 1794<br />
à Paris, à l'âge de quarante-six ans.<br />
On a dit de Vicq d'Azyr qu'il rappelait<br />
Buffon par les vues générales et l'élégance<br />
brillante du style. Sans doute aurait-il été le<br />
grand créateur de l'anatomie comparée sans<br />
sa fin prématurée, qui vint rompre le coma<br />
de travaux si ikillamment commencés.
nmmi DIMANCHE-ILLUSTRÉ *.iiiumiiiiiiiiiiiiiiiuimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiuiiinimi' 12 iiHiiiiiiuiiiiiiiiniiimiiHii! ■■■■■■■ liiiuiiMiniiliniiiiiiriiiiiiii uiiiiiimiiii LE 7 AVRIL 1929 «ummi<br />
LA S EM AI NE C OM IQU E<br />
DISTRACTION OU LE CHAUFFEUR CONSCIENCIEUX<br />
— J'en ai assez de cette molo. La voici ... Ç'est peut-être les roulements?... ... le carburateur, la magnéto?... .'■ J'y suis... j'ai oublié de mettre de l'essence<br />
encore en panne. dans le réservoir. ! (Dessin inédit de CHAPT.)<br />
LA CACHETTE<br />
— Je viens d'avaler mon bouton de col I<br />
— Enfin l pour une fois au moins, tu<br />
sauras où il est t<br />
(Dessin inédit de HARO.)<br />
VOCATION<br />
— Je vois, vous avez eu de mauvais<br />
'exemples et la... vocation vous est venue en<br />
écoutant chanter le rossignol... et la pincemonseigneur<br />
t. .<br />
[Dessin inédit de DoLLT.)<br />
UN FEU DE FANTAISIE<br />
ES parents de la gentille Ninette ont un invité ce soir.<br />
L Us reçoivent à dîner M. Ruffin, le chef de bureau au<br />
ministère des Affaires embrouillées.<br />
^ — Tu comprends, Estelle, explique M. Massot, je<br />
devais cette politesse à mon chef, qui m'a obtenu une<br />
petite augmentation de traitement. Mais nous lui<br />
offrirons un dîner modeste. Pas d'ostentation avec<br />
M. Ruffin, ce serait maladroit. Il y a des gens qu'il faut<br />
éblouir et d'autres devant lesquels on a tout à gagner<br />
de rester simples. M. Ruffin est de ceux-ci; par conséquent,<br />
le monts d'argenterie possible sur la table.<br />
— Alors, nous ne mettons pas le beau «surtout»<br />
que ton oncle nous a offert pour le jour de l'an?<br />
— Inutile.<br />
— C'aurait été pourtant une occasion de l'étrenner.<br />
— Je sais bien, mais n'ayons pas l'air plus aisés que<br />
nous le sommes en réalité. Et, pour que mon chef ne<br />
voie pas cette belle pièce d'argenterie sur la crédence<br />
du buffet, je vais la placer sur la dernière tablette du<br />
placard.<br />
Or, Ninette ayant aidé sa maman à mettre le couvert,<br />
lui dit gentiment :<br />
— Mère, tu as oublié quelque chose.<br />
— Quoi donc, ma chérie?<br />
— Le beau surtout de tonton, pour faire honneur<br />
à notre invité.<br />
— Ton père l'a perché si haut, lui répondit la<br />
maman, que nous ne pouvons plus l'attraper.<br />
Ninette se contenta de l'explication, mais lorsque...<br />
M. Ruffin fut arrivé, elle profita d'une absence de ses<br />
parents pour lui glisser à l'oreille :<br />
— Nous avons un magnifique surtout en argent, vous<br />
savez, m'sieu. On l'aurait bien mis pour vous, mais<br />
maman ne peut l'atteindre. Tâchez donc de l'attraper,<br />
vous ; papa dit que vous avez le bras long !<br />
ES parents sans illusions.<br />
D Us viennent de marier leur fille unique. Ils devraient<br />
être satisfaits. Mais, malgré tout, ils en veulent<br />
un peu à ce « monsieur » qui leur enlève leur enfant. Ils<br />
sont même de mauvaise foi. Et quand, au lendemain<br />
du départ pour le voyage de noce, il leur arrive la dépêche<br />
classique, signée Suzanne :<br />
Voyage excellent. Pensons beaucoup à vous.<br />
— Tu vois, observe la mère, il lui apprend déjà à<br />
mentir 1<br />
A<br />
DOLPHE!... s'écria M m e Natte, qui, du<br />
cinquième, guettait son.mari, gravissant<br />
péniblement l'escalier, Adolphe ! l'oncle<br />
Grenadir arrive !<br />
Adolphe Natte était sous-chef de bureau au<br />
ministère des Travaux hygiéniques. L'oncle<br />
Grenadir, oncle de M me Natte, après s'être<br />
brouillé avec toute sa famille, était parti pour<br />
l'Amérique depuis plus de vingt ans et avait<br />
fait fortune dans l'élevage des porcs.<br />
M. Natte monta moins lentement les étages :<br />
— Tiens ! lui dit sa tendre moitié, en-voilà<br />
des nouvelles I...<br />
Adolphe lut le télégramme ; ses mains tremblaient.<br />
« Reviens à Paris... » annonçait simplement<br />
l'oncle Grenadir, dans un style concis dont<br />
il avait le secret.<br />
Il était avare d'explications. De temps à<br />
autre, parvenait un câble, disant :<br />
o Affaires heureuses. Porcs vont bien. »<br />
Ou : «Ai tué mon dix-millième élève. » Ou :<br />
« Prospère avec mon élevage. Pense à vous... »<br />
et autres du même genre.<br />
Lors de son mariage, M me Natte lui avait<br />
écrit pour l'en informer ; elle avait reçu ces<br />
brèves félicitations : « Bon courage ! » ce dont<br />
l'heureux fiancé avait ressenti quelque amer-<br />
! tume. Depuis, la nièce s'était tenue en rapports<br />
réguliers et prévenants avec son oncle. Dernière<br />
survivante de la famille, elle comptait<br />
recueillir l'héritage du vieux Grenadir, célibataire,<br />
dont les seuls amis, là'bas, paraissaient<br />
être ses porcs.<br />
Et l'héritage promettait d'être intéressant,<br />
car, dans leur laconisme, les dépêches annonçaient<br />
toujours, d'heureux résultats, de nouveaux<br />
développements d'affaires, des années<br />
magnifiques.; et l'on sait si la fortune se fait<br />
amplement et rapidement en Amérique. Grenadir<br />
était au moins multimiUionnaire !...<br />
M. Natte rendit le télégramme à sa femme,<br />
trop ému pour parler. M me Natte esquissa un<br />
pas de danse, sauta au cou de son mari et<br />
l'embrassa frénétiquement-:<br />
— Hein ?... crois-tu ?... Nous voilà riches !...<br />
Il faut lui répondre tout de suite, ajouta-1elle,<br />
pour qu'il n'aille pas autre /part que chez<br />
nous. Redescends vite et expédie ce sans-fil :<br />
« Profondément heureux de vous recevoir,<br />
votre chambre vous attend... »<br />
Car M me Natte avait conçu vm plan machiavélique<br />
pour empêcher les intrus ou les étrangers<br />
d'accaparer l'oncle et de détourner la plus<br />
infime parcelle de sa fortune ': c'était de l'installer<br />
dans leur appartement.<br />
Elle en fit part à son mari, qui manifesta<br />
un pâle enthousiasme. M. Natte avait mal<br />
digéré l'exliortation au courage nuptial ; il<br />
était dans un état manifeste d'infériorité<br />
puisque l'oncle à héritage n'appartenait pas<br />
à lui, mais à sa femme ; enfin, il n'aimait<br />
pas à être dérangé dans ses habitudes. Son<br />
épouse lui expliqua qu'il n'avait aucune diplomatie,<br />
aucun sens pratique et que le vieux<br />
Grenadir étant son parent a elle, elle avait le<br />
droit de s'en occuper ainsi qu'il lui conviendrait<br />
:<br />
— Je suis avant tout une femme d'affaires,<br />
moi, disait-elle. Je tiens cela de l'oncle ; c'est<br />
de famille !<br />
Elle fit tellement miroiter les millions d'Amérique<br />
et jongler son époux avec des chiffres<br />
que celui-ci, se sentant abruti et hors de résistance,<br />
finit par consentir à tout ce qu'on<br />
voudrait.<br />
En attendant que l'on prit. un somptueux<br />
appartement, il fut donc décidé que la chambre<br />
de M. Natte serait affectée à l'oncle Grenadir.<br />
M. Natte se contenterait d'un lit pliant<br />
dressé dans un débarras, sans jour et sans<br />
fenêtre.<br />
— La nuit est bien vite passée, lui dit sa<br />
femme. Tu n'auras qu'à dormir tout le temps.<br />
Comme le logement était vieux et sale, on le<br />
fit repeindre ; on fit coller des papiers propres ;<br />
on mit des tapis partout et des rideaux neufs.<br />
La nièce d'un millionnaire, future millionnaire<br />
elle-même, ne pouvait décemment vaquer aux<br />
soins du ménage et servir à table : une bonne<br />
fut engagée. La chambre fut parée de mille<br />
objets affreux et coûteux. Bref, les époux<br />
firent maison nette et remplacèrent tout leur<br />
vieux et solide mobilier par un faux luxe<br />
encombrant, clinquant, cassant et exorbitant<br />
de prix. Rien n'était assez beau ni assez<br />
cher. Qu'est-ce que cela faisait puisque l'on<br />
serait riche 1<br />
Depuis l'envoi du sans-fil, M. Natte ne cessait<br />
de vider sa bourse ; et, comme la générosité<br />
n'était pas son fort, il se lamentait de voir<br />
disparaître à une vitesse vertigineuse ses<br />
L'EMBOUTEILLAGE' (Dessin inédit d'A. DUBOUT.)<br />
— Alors, on se reverra dans quinze jours...<br />
— Dans quinze jours ? Pourquoi pas demain ?<br />
— MaiSi mon vieux, il faut tenir compte que j'habite de l'autre côté de la rue l~.<br />
POINT DE VUE<br />
— Vous êtes fou de pleurer' comme ça<br />
parce que vous avez trouvé un appartement<br />
vide?<br />
— Hi l hit mais voilà... c'est le mienl<br />
(Dessin inédit de MAT.)<br />
AMÉNITÉS<br />
— Tu as décidément un fichu caractère.<br />
— Possible, mais j'ai les qualités de mes<br />
défauts...<br />
— Je ne te croyais pas tant de qualités!<br />
(Dessin inédit de HAËSJ<br />
quelques économies. M me Natte, la femme d'affaires,<br />
trouvait indispensable toutes ces dépenses<br />
et déclarait qu'il faut savoir semer pour<br />
récolter. Elle couvrait son petit mari d'un<br />
immense mépris, car il n'avait que des idées<br />
étriquées et ne « savait pas » voir grand.<br />
Sans aucune indication sur la date du départ<br />
de l'oncle, les Natte avaient calculé qu'il arriverait<br />
vers la fin du mois, et pris leurs dispositions<br />
en conséquence.<br />
Dans la soirée du 23, un coup de sonnette<br />
les fit sursauter.<br />
Rosalie, la nouvelle bonne, alla ouvrir et<br />
revint en criant d'un air épanoui :<br />
— Vlà l'oncle Grenadir qui s'amène !<br />
D'un bond, les deux époux angoissés surgirent<br />
de leurs sièges et se précipitèrent sur<br />
un petit monsieur maigre, qui attendait dans<br />
l'antichambre.<br />
' — Mon cher oncle !... Mon bon oncle !...<br />
criaient-ils en couvrant de baisers les' joues et<br />
le crâne de l'arrivant. Quel bonheur pour nous 1<br />
Vous allez rester avec nous !... Nous avons<br />
tout préparé pour vous... Nous vous soignerons,<br />
nous vous dorloterons. Vous ne nous<br />
quitterez plus jamais !... Nous sommes si<br />
heureux de vous avoir auprès de nous !...<br />
— Merci ! merci ! mes enfants, dit l'oncle.<br />
Vous êtes bien bons et j'accepte avec le plus<br />
vif plaisir. C'est pour moi un grand bonneur<br />
de vous retrouver.<br />
— Adolphe ! tonna M mo Natte, tu n'as<br />
même pas débarrassé mon oncle !<br />
— Ah ! mon Dieu ! s'écria Adolphe. Votre<br />
valise, mon oncle... donnez-la moi.<br />
— Tenez, mon neveu, dit l'oncle en la lui<br />
confiant. La malle est à la consigne, où je l'ai<br />
laissée; vous la ferez prendre demain... Et<br />
puis vous seriez bien gentil de faire payer les<br />
dix francs de mon taxi... Mes animaux ont<br />
tous^ eu la maladie ; je suis complètement<br />
ruiné... et il ne me reste plus vingt sous !...<br />
ROGER DANJAND.
iiiiiiiiT LE 7 AVRIL 1929 jii||i iiitiiiiiiMitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiifiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiii m iiiiiiiiuaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiintiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinii DIMANCHE-ILLUSTRÉ •»"'"•<br />
LE VILLAGE HISTORIQUE<br />
— C'est bien dans ce- pays, où il y a une auberge — Ben sûr que c'était ici, mais, maintenant, ... l'aubergiste a déménagé !<br />
historique où Napoléon a couché? c'est au pays voisin... ©essin inédit de M. SAVVAYM.) ;<br />
SNOBISME<br />
— Alors ! qu'est-ce qu'on dit de sa petite<br />
Semaine d'entraînement?<br />
— Heu ! je dis que je suis bien content que ce<br />
soit demain <strong>dimanche</strong> ! (Dessin inédit de R. LENOIK.)<br />
LES BELLES AMITIÉS<br />
, Je vois que tu aimes beaucoup ta tante<br />
car tu demandes chaque jour d'aller la voir /...<br />
Oui mais... c'est pour voir son chien<br />
Bob I (Dessin inédit d"Alx.)<br />
HISTOIRE NAÏVE, A LA MODE BELGE<br />
— Pour une fois, Jasep, pouvez-vous me<br />
dire, toi qui es malin, qui ça est ça, l'animal<br />
qui a quatre pattes et qui chante « coquerico > ?<br />
... L'animal qui a quatre pattes..,<br />
quatre pattes... quatre pattes...<br />
... Pour une fois, sais-tu, Jeff, tu me<br />
dirais qu'il a deux pattes, votre animal,<br />
que je te dirais : « Ça est le coq... ».<br />
... L'animal qui a quatrepattes<br />
et qui chante coquerico?<br />
... Quatre pattes... et qui chante coquerico..<br />
quatre pattes... coquerico... quatre pattes..<br />
—Justement, Jasep, ça est le coq... Mais<br />
je te dis qu'il a quatre pattes, parce que ça<br />
est plUS diff'cile }... (Dessin inédit de R.S0OTMH.T.)<br />
QUESTION PRÉALABLE<br />
— Voyons si tu sais compter : Quel âge<br />
a une personne née en i8gy ?<br />
— Un homme ou une femme?<br />
(Dessin inédit de G. QuESTlAU.)<br />
RÉFÉRENCE<br />
— Pas authentique, mon Rembrandt? T'nez<br />
y a encore la marque du fabricant !...<br />
(Dessin inédit de ROBERT PlCQ.)<br />
U N CLIENT CONSCIENCIEUX ET BREF<br />
— Pardon, monsieur, je m excuse^ de<br />
■vous interrompre dans votre travail d'autant<br />
plus qu'il y a souvent des personnes...<br />
... importunes qui viennent vous demander des<br />
choses ridicules et vous font perdre un temps<br />
précieux, et, comme selon l'axiome connu...<br />
... le temps c'est de l'argent... je me représente<br />
facilement le préjudice causé à une maison<br />
comme la vôtre dans un cas semblable; aussi...<br />
...pour éviter de perdre du temps, je viens<br />
vous demander si, vous êtes autorisé à parler<br />
â la clientèle ? (Dessin inédit de GASTON MASJ
tmntii DIMANCHE-ILLUSTRÉ >■■■>»■ iiiiiiiiiiifii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinii nui iiiiini 14 iiiiiiiiiiiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiuiililiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiliiiiii LE 7 AVRIL 1929 Jimiiiill<br />
B R I C - A - B R A C<br />
CHOS ET NOUVELLES DE PARTOUT<br />
LE VINAIGRE ROSAT<br />
MPLOYÉ aussi bien en cosmétique, pour les soins<br />
E dé beauté, qu'en cuisine, pour donner un goût<br />
particulier à certains aliments, le vinaigre Rosat se<br />
fait de la manière suivante :<br />
Remplissez aux trois quarts un flacon, avec des<br />
pétales frais de roses rouges très odorantes, bouchez bien<br />
le flacon et exposez-le au soleil pendant trois ou quatre<br />
jours, jusqu'à ce que vous vous aperceviez que les<br />
pétales sont flétris. Remuez de temps en temps pour<br />
que l'ensemble se fane également. Au bout de ce temps,<br />
ouvrez le flacon, versez-y, jusqu'à l'emplir, du bon<br />
vinaigre de vin, ajoutez un peu de cannelle, un ou deux<br />
clous de girofle, rebouchez et exposez de nouveau au<br />
soleil un mois. Ce temps écoulé, filtrez et mettez en<br />
bouteille bien bouchée.<br />
Si le vinaigre est pour l'alimentation, et non pour<br />
la toilette, ajoutez aussi une gousse d'ail et des échalotes<br />
pour en corser le goût.<br />
On fait aussi du vinaigre, de la même manière, avec<br />
n'importe quelle fleur à parfum : acacia, chèvrefeuille,<br />
lilas, narcisse, etc.<br />
. Ève.<br />
LES FEMMES EN VÊTURE D'HOMMES<br />
E monde entier s'est diverti récemment de l'histoire<br />
L de cet homme à belle prestance, époux et père, le<br />
capitaine Barker, de Londres, qui se trouva être une<br />
femme.<br />
Déjà, pourtant, voici plus de cent ans, Londres<br />
connut un homme-femme encore plus remarquable.<br />
Le souvenir en est conservé par le nom d'une petite<br />
auberge, du côté de Waping, que fonda Mis Snell et<br />
qui s'appelle encore : « A la veuve déguisée ». Hannah<br />
Snell s'engagea dans l'armée anglaise, afin d'aller sur<br />
le continent à la recherche d'un mari qui l'avait<br />
abandonnée.<br />
Elle se battit bravement dans plus d'une bataille<br />
et fut blessée aux deux jambes. Elle se trouva dans un<br />
naufrage, fut faite prisonnière et mise aux fers, toujours<br />
passant pour un homme. Après six ans de cette<br />
mascarade, elle apprit que son mari avait été pendu<br />
pour assassinat Elle revint chez elle et reprit sa qualité<br />
de femme.<br />
Hannah Snell est sans doute la seule femme-homme<br />
qui ait été pensionnée par le gouvernement, en compensation<br />
des maux soufferts par elle en qualité de sojjlat.<br />
M. THIERS ET LA BRANDADE<br />
Daily Chronicle.<br />
E président Thiers, en bon Marseillais qu'il était<br />
L resté toute sa vie, adorait la brandade.<br />
Pourquoi fallut-il donc que le médecin interdit<br />
brusquement la brandade au « libérateur du territoire »<br />
et que M8 Thiers lui refusât impitoyablement ce<br />
plat.<br />
Heureusement, l'historien Mignet était là, qui aimait<br />
beaucoup M. Thiers... et son plat préféré.<br />
Presque tous les après-midi, Mignet arrivait, un<br />
paquet sous le bras, et, sous prétexte d'un travail<br />
urgent, rejoignait M. Thiers dans son bureau, où les<br />
deux amis s'enfermaient à clé.<br />
Et Mignet défaisait son paquet et tirait de l'intérieur<br />
d'une boîte en carton, un plat. Et quel plat? De la<br />
brandade. Et quelle brandade? Blanche, odorante,<br />
épicée, onctueuse, qu'un traiteur natif d'Aix avait<br />
préparée pour eux et elle paraissait meilleure que toute<br />
autre, le goût du fruit défendu étant en elle. On n'en<br />
laissait pas une miette. Puis les deux amis, les lèvres<br />
joyeuses et les yeux pétillants, ouvraient grande la<br />
porte.<br />
— Ah ! mon ami, disait haut M. Thiers de sa voix<br />
fîûtée, c'est le chef-d'œuvre du genre humain. Le chefd'œuvre<br />
I<br />
Heureuses, dans le salon, Mme Thiers et Mlle Dosne<br />
échangeaient un regard d'intelligence et se réjouissaient<br />
que M. Thiers et M. Mignet pussent encore prendre<br />
un tel plaisir à la lecture d'une page antique ou à<br />
quelque travail d'érudition.<br />
LE CHIEN QUI CHANTE<br />
Gazette des Méridionaux.<br />
ÉJÀ, le grand écrivain américain Jack London,<br />
D dans un de ses livres publié en français, sous le<br />
titre de Michel, chien de cirque, nous avait conté<br />
l'histoire d'un chien qui chantait.<br />
En voici un autre. C'est un beau berger allemand,<br />
appelé Bushy, qui appartient à un habitant de Stamford<br />
Hill, près de Londres. U a sept ans, il chante d'une<br />
profonde voix de basse, l'air national anglais et une<br />
ou deux autres mélodies. On ne peut pas dire que ce<br />
soit un hurlement ; il donne un son exact, lié et ne fait<br />
pas de fausses notes. Son maître bat la mesure et<br />
l'accompagne en sourdine, mais, réellement, le chien<br />
chante.<br />
Bushy n'est pas ce qu'on appelle un chien dressé ;<br />
jamais ses maîtres n'ont fait autre chose que s'occuper<br />
de lui avec intelligence et affection. Il comprend, du<br />
reste, d'une façon extraordinaire ce qu'on dit devant<br />
lui en anglais ou en allemand. Si, au cours d'une<br />
conversation avec un hôte, sans le regarder et sans<br />
élever la voix, son maître déclare, par exemple :<br />
« Je ne comprends pas que le chien soit au salon, il<br />
devrait être à la cuisine. »<br />
Bushy, la queue basse, quitte immédiatement la<br />
pièce.<br />
Daily News and Westminster Gazette.<br />
VISITEZ VOTRE RUCHER<br />
\/oici le moment venu de procéder dans votre rucher<br />
» à la première visite complète et minutieuse de<br />
l'année. L'examen des cadres contenant le couvain<br />
doit être des plus rapides, c'est-à-dire qu'il ne faut pas<br />
Attention aux punaises !<br />
Déjà elles commencent à se montrer. Sans tarder,<br />
détruisez-les, empéchcz-les de naître avec le l'M-.nl,<br />
poison foudroyant' pour elles, inoffensif pour vous.<br />
4 fr. 95 le ilàcon. Toutes Pharmacies, Drogueries,<br />
Epiceries, etc. A Paris : Pharmacie Principale Canonne<br />
et Pharmacie de Rome, Baillv.<br />
CYNIQUE MALFAITEUR<br />
A force de faire cruellement souffrir, un cor oblige<br />
à le livrer au « Diable », seul conicide infaillible.<br />
« Le Diable » enlève les cors en six jours, pour toujours.<br />
3 fr. 40 toutes pharmacies. Attention ! Exigez ■ Le<br />
Diable ». Epe.rnay : pharmacie Weinmann,<br />
éloigner le cadre qu'on examine de la ruche, mais ne le<br />
sortir qu'aux deux tiers environ, afin que, malgré tout,<br />
il reste un peu dans l'atmosphère plus chaude du nid<br />
à couvain.<br />
Il est inutile de voir la reine, car, à cette époque, sa<br />
présence doit se déceler d'elle-même, par celle du couvain.<br />
Il doit être compact ; s'il est dispersé, c'est que<br />
la reine ne vaut rien ou est trop vieille.<br />
Nourrir une colonie dont la reine est défectueuse ne<br />
sert à rien. Quant au nourrissement, pour atteindre<br />
le but qu'on se propose, c'est-à-dire inciter la colonie<br />
à intensifier la ponte, il est absolument nécessaire<br />
qu'il soit fait avec du miel. Si on n'a pas une réserve<br />
de miel suffisante, on pourra faire le sirop en se servant<br />
de sucre, mais il faudra, pour le moins, y ajouter un<br />
quart de miel, sinon les abeilles se contenteraient d'emmagasiner<br />
le sucre sans que ce nourrissement ait<br />
aucune action sur l'augmentation de la ponte.<br />
On considère, généralement, que la visite de printemps,<br />
en dérangeant la colonie, lui donne une certaine<br />
impulsion au travail et comme un stimulant à se<br />
développer plus activement.<br />
U ne faudrait pas cependant croire, pour cette<br />
raison, que ce dérangement peut être prolongé à loisir.<br />
Cette première visite, comme n'importe laquelle, doit<br />
être rapide et ne devra durer que quelques minutes<br />
pour chaque ruche.<br />
La France Agricole.<br />
LE PLUS LONG DE TOUS LES DISCOURS<br />
T A valeur des discours parlementaires ne tient pas<br />
'-' toujours dans leur laconisme. U ne s'agit pas, généralement,<br />
de trouver des arguments qui convaincront<br />
l'adversaire, il s'agit de se rappeler que le discours est<br />
un moyen de combat prononcé dans une arène. U est<br />
d'mtermihables discours que personne n'écoute, sinon<br />
ie sténographe, et qui ne prouvent rien si ce n'est la<br />
résistance physique de l'orateur. La coutume de faire<br />
de l'obstruction, de gêner le gouvernement par tous les<br />
moyens possibles, est née au sein du vieux parlement<br />
autrichien. C'est là que le député Lécher prononça, un<br />
beau jour, une harangue qui dura douze heures.<br />
Ce record a été battu depuis par un orateur de l'opposition<br />
qui discourut, une fois pendant seize heures,<br />
une autre fois pendant vingt heures, sans interruption,<br />
bien entendu.<br />
Cependant le plus long discours qui ait jamais été<br />
prononcé,Jie l'a pas été par un orateur acharné à faire<br />
de l'obstruction sans nécessité, mais par un chef d'État<br />
défendant sa politique avec une éloquence et une précision<br />
dignes des meilleurs modèles. Ce discours a pour<br />
auteur Kemal Pacha, le rénovateur de la Turquie<br />
moderne, qui l'a prononcé à Angora, devant les délégués<br />
du parti républicain. Il parla du 15 au 20 octobre<br />
1927 pour décrire le développement de la résistance<br />
nationale telle qu'il l'organisa. U en montra toutes les<br />
étapes jusqu'à l'ouverture de l'assemblée nationale ;<br />
il découvrit à ses auditeurs tous les méandres de la<br />
politique intérieure et extérieure jusqu'en 1925.<br />
Imprimé, ce discours forme un ouvrage en deux volumes<br />
de quatre cents pages chacun.<br />
Berliner Illustrirte Zeitung.<br />
COLLE POUR BOIS SUR METAUX<br />
AIRE dissoudre, d'une part, 50 grammes d'acétate<br />
F de plomb et 50 grammes d'alun, dans un peu d'eau.<br />
D'autre part, faire fondre 75 grammes de gomme arabique<br />
dans 2 litres d'eau et ajouter 500 grammes de<br />
farine de blé, comme pour faire de la colle de pâte,<br />
c'est-à-dire en versant la farine peu à peu dans l'eau<br />
tiède et en remuant constamment jusqu'à rébullition.<br />
On laisse refroidir un peu la colle et on y verse ensuite<br />
la solution d'acétate de plomb et d'alun que l'on mélange<br />
bien, puis on retire le tout du feu avant que<br />
l'ébullition ne recommence.<br />
La Papeterie.<br />
LE FILM A L'ÉCOLE<br />
A première, école de cinéma, en Europe, sera ouverte,<br />
L cette année, à Berlin. Ce sera le seul collège destiné<br />
à enseigner à des professeurs et à des instituteurs,<br />
choisis dans divers établissements d'éducation, non<br />
seulement l'art de manoeuvrer un appareil, mais encore<br />
celui de composer des films .pour les écoles. Les producteurs<br />
habituels ne comprennent pas exactement ce<br />
qui convient aux écoliers. Une institution de ce genre<br />
existe déjà en Amérique.<br />
Il s'agit là d'une sorte de rénovation de l'enseignement.<br />
On pense que nombre de ces professeurs, qui<br />
auraient consacré leurs loisirs et leurs soins à écrire des<br />
livres classiques, — manuels de langues, d'histoire, de<br />
géographie, de sciences ,— se donneront à la composition<br />
de films dont le but unique sera d'instruire les<br />
enfants en les récréant. Voir des films, en tirer un enseignement,<br />
deviendra partie intégrante de la vie des écoliers.<br />
Observer.<br />
LE ROLE DES VITRINES<br />
ï ES bonnes vitrines n'existent pas pour elles-mêmes ;<br />
i—' elles forment le cadre des marchandises.<br />
Les vitrines doivent peu parler et montrer beaucoup.<br />
Les vitrines sont un résumé ; il ne faut pas y entasser<br />
toute la maison.<br />
Les vitrines peuvent être discrètes ou criardes ; il<br />
vaut mieux qu'elles soient les deux en même temps.<br />
Tout d'abord, les vitrines doivent se faire remarquer,<br />
intéresser et plaire ensuite.<br />
Les vitrines sont une carte de visite pour le monde<br />
entier, pour les passants d'une rue au moins ; c'est<br />
pourquoi il ne faut utiliser partout le même papier fin.<br />
Les vitrines, qui ne sont pas belles, manquent le.ur but<br />
parce qu'on ne peut pas vendre les vitrines, mais les<br />
marchandises qu'elles renferment.<br />
Les bonnes vitrines doivent enchaîner les regards et<br />
déchaîner l'envie d'acheter.<br />
Les vitrines doivent posséder une puissance d'attraction...<br />
durable; les femmes savent le mieux combien<br />
d'art cela exige.<br />
L'Essor de l'Ouest.<br />
PALAIS DU COMMERCE<br />
I A Chambre de commerce de Chicago a fait commen-<br />
*— 1 cer récemment, au centre de la viile, la construction<br />
d'un palais d'Exposition qui, par ses dimensions, sera<br />
le plus grand qui existe au monde. Tous les grands pays<br />
d'industrie pourront 3- exposer des exemples de leur<br />
production. D'après les renseignements de la presse<br />
américaine, la longueur totale des vitrines présentées<br />
serait de 10 kilomètres.<br />
L'édifice devra être terminé à la fin de 1930, mais<br />
une partie en sera déjà ouverte et employée cette<br />
année-ci. Les vingt-quatre étages du « palais » abriteront<br />
les étalages présentés par plusieurs centaines d'industries<br />
différentes. Les maisons les plus importantes<br />
d'Amérique et d'Europe pourront ainsi montrer simultanément<br />
leurs produits, ce qui évitera aux acheteurs<br />
beaucoup d'allées et venues, en leur permettant des<br />
comparaisons immédiates.<br />
Vorwaerts.<br />
LES ROMANICHELS<br />
'HIVER si rigoureux que l'Europe entière vient de<br />
L subir aura été fatal à beaucoup d'errants. Des<br />
familles entières de romanichels sont mortes de froid.<br />
L'attention a été ramenée sur ces curieux • nomades<br />
que jamais l'Europe n'a pu fixer ni exclure, malgré les<br />
persécutions, malgré les lois souvent draconiennes.<br />
On trouve, dans tous les pays, ces perpétuels voyageurs,*<br />
tour à tour nommes bohémiens, heimatlos,<br />
tziganes, camps-volants ou gipsies. Sans doute originaires<br />
de l'Inde, ilsentrèrent en Europe avec les Mongols<br />
et, d'abord, parcoururent les contrées situées entre le<br />
Dniester et le Danube Plus errants qu'Isaac Laca^<br />
dème en personne, ils partirent vers l'Occident' et,<br />
jamais, ne purent s'arrêter nulle part. Us n'ont point<br />
de patrie, mais le monde est à eux. Us s'en vont, par<br />
famille ou par tribu ; ils sont musiciens, danseurs, acrobates,<br />
ou simplement raccommodeurs de pots cassés<br />
et d'ustensiles en métal, ou fabricants de paniers. Partout<br />
ils rencontrent une vive hostilité et on aime à les<br />
charger de crimes dont ils sont, pour la plupart du<br />
temps, bien innocents. Us ont généralement mie grande<br />
affection pour les petits larcins ; mais.ee travers mis à<br />
part, ce sont des gens inoffensifs qui ne demandent qu'à<br />
poursuivre leurs pérégrinations.<br />
The Sphère.<br />
UNE MANIÈRE ORIGINALE DE TESTER<br />
U NE vieille fille, M110 Edith Moore, était sur le point<br />
de trépasser, lorsque sa famille s'avisa qu'il convenait<br />
de lui faire faire son testament. Mais M 110 Moore<br />
avait tous les muscles, depuis la langue jusqu'aux<br />
pieds, complètement paralysés. Impossible, non seulement<br />
de la faire écrire, mais même de lui faire articuler<br />
un son. Seuls, les yeux de la moribonde remuaient de:<br />
haut en bas.<br />
Un solicitor trouva un moyen : il prit deux paquets<br />
de cartes à jouer ; sur l'envers des cartes du premier<br />
paquet, il inscrivit tous les biens de la vieille fille en<br />
gros caractères : bijoux, argenterie, meubles, dentelles,<br />
etc. ; et, sur l'envers des cartes du deuxième<br />
paquet, il écrivit les noms de tous ses proches et de ses<br />
amis. Puis, prenant, par exemple, la carte sur laquelle<br />
était écrit « bijoux », il la tenait sous les yeux de la<br />
paralytique et montrait ensuite une à une les cartes<br />
aux noms propres.<br />
Tant que les yeux de M lle Moore ne bougeaient pas,<br />
cela voulait dire que le nom ne lui convenait pas ;<br />
lorsqu'un clignement expressif de la prunelle se produisait<br />
et que l'œil remuait de haut en bas dans son<br />
orbite; cela voulait dire que le nom lui convenait, et il<br />
était aussitôt écrit, par les soins du solicitor, que les<br />
bijoux étaient légués à M me Une Telle.<br />
Ainsi fut fait tout le testament.<br />
On comprend que cette façon de procéder ne fût<br />
pas complètement du goût des héritiers évincés et ils<br />
attaquèrent le testament pour cause de nullité radicale.<br />
L'affaire vint devant une des cours civiles de Londres,<br />
présidée par sir Francis junior, un des membres les plus<br />
éminents de la magistrature britannique. Après plaidoiries<br />
des deux parties et après s'être assuré, par le<br />
témoignage des personnes présentes à la confection du<br />
testament, que, si M lle Moore n'avait pas l'usage de ses<br />
membres, elle avait du moins toute sa lucidité d'esprit,<br />
sir Francis junior a déclaré que le testament était bien<br />
valable, mais encore que le procédé employé était<br />
«des plus ingénieux et des plus recommandables en<br />
pareille circonstance ».<br />
La France de l'Est.<br />
BOBSLEIGH OU TOBOGGAN<br />
I E bob est l'engin qui dévale des pistes tracées au<br />
•*-■ flanc des montagnes, c'est-à-dire possédant des<br />
tournants brusques et une pente nécessaire pour que le<br />
« bob » devienne semblable à un bolide ; car, bien<br />
souvent, sur des pistes bien tracées et bien réussies,<br />
le 100 kilomètres, voire même le 120 kilomètres à<br />
l'heure, sont largement dépassés. Le « bob » est le sport<br />
des risque-tout, des chercheurs de sensations fortes,<br />
des aviateurs. Mais ce sport est beaucoup trop dangereux<br />
: les membres brisés, les crânes fendus ne se<br />
comptent plus, et les accidents mortels sont, hélas !<br />
très fréquents.<br />
Cependant il existe maintenant un sport tout aussi<br />
amusant que le bobsleigh : c'est le tobogganing, qui<br />
obtient un grand succès dans les pays Scandinaves et<br />
au Canada. Le toboggan est, en quelque sorte, une luge<br />
à fond plat, relevée à l'avant, à la façon d'un sabot.<br />
U s'emploie, de même que le ski, sur la neige fraîche et<br />
sur des pentes variant de 20 à 55 %, ce qui permet<br />
d'atteindre des vitesses de 40 à roo kilomètres à l'heure.<br />
Mais comme il n'y a pas de tournants brusques, les<br />
capotages sont très rares et sans danger. De plus, tout<br />
le monde peut conduire un toboggan; on s'en sert<br />
comme de la luge : assis, couché, à genoux, debout.<br />
L'ART CHINOIS EN EUROPE<br />
Le Fraternel.<br />
| A Société pour l'Etude des Arts d'Extrême-Orient,<br />
fondée depuis quatre ans, a organisé, cette année'<br />
une grande exposition d'art chinois, que l'on peut<br />
visiter à Berlin du 12 janvier au 2 <strong>avril</strong>. Cette exposition<br />
est la première de ce genre qui ait lieu en Europe<br />
depuis 1914. Très significative, elle est aussi la première<br />
grande exposition d'art international qui, depuis<br />
le début de la guerre, ait lieu'en Allemagne. Ce ne sont<br />
pas moins de 170 collectionneurs et musées .— de<br />
presque tous les pays d'Europe et des Etats-Unis<br />
d'Amérique — qui lui ont confié leurs précieuses raretés.<br />
Le catalogue énùmère plus de 1.100 numéros, représentant<br />
plus de 1.200 œuvres. C'est, en somme, un<br />
inventaire de tout ce que possède l'Europe eu fait<br />
d'art chinois.<br />
Les connaisseurs pourront admirer là d'inestimables<br />
trésors, à commencer par les plus anciens ivoires taillés<br />
du deuxième nùilénaire, par les bronzes merveilleusement<br />
patines du premier millénaire avant Jésus-<br />
Christ. Les jades incompiirables de la dynastie des Iîan,<br />
et jusqu'aux porcelaines de Ming ou des Mandchous<br />
sans parler des argents travaillés, des laques et des tapis!<br />
Leipziger IUustrterte Zeitung.<br />
UNE NUIT DE TERREUR A DAMAS<br />
(Suite du texte de la page j.)<br />
et je compris. Brisant les vitres de mes mains<br />
nues, je criai des prières et des malédictions<br />
qui furent noyées dans le tonnerre de voix<br />
rauques. Je m'accrochai désespérément à la<br />
barre d'appui, m'écrasai les poings contre les<br />
briques, oubliant que je me trouvais en pleine<br />
obscurité et au delà des lueurs des torches.<br />
U y eut un saut horrible, et le paquet humain<br />
se balança comme un pantin au bout d'une<br />
corde.<br />
Enfin, je dois avoir dormi, les épaules<br />
appuyées contre le Ut, une nappe enroulée<br />
autour du genou, car je ne me rappelle rien<br />
de plus, jusqu'à ce que je vis l'aurore poindre<br />
à travers des carreaux cassés, et que je me<br />
rendis compte que le silence s'était fait.<br />
On frappa à la porte, et une voix tranquille<br />
s'éleva :<br />
— J'ai pensé que vous aimeriez prendre un.<br />
peu de café. L'hôtel est quelque peu désorganisé<br />
ce matin.<br />
— Désorganisé ? bredouillai-je en tournant<br />
la clef. Y a-t-il encore quelqu'un de vivant ?<br />
Le correspondant spécial sourit :<br />
— Que d'émotion vous dépensez vainement,<br />
dit-il. Tout le monde est sauf, à part<br />
un misérable prêteur que la foule a pendu<br />
dans un désir joyeux de reprendre du poil<br />
de la bête.<br />
Je frissonnai en me rappelant l'horreur<br />
finale de la nuit.<br />
— Mais, le massacre... Je ne comprends<br />
pas 1<br />
— Il n'y a pas eu de massacre. C'était une<br />
éclipse, et les Arabes s'imaginaient que c'était<br />
une baleine qui mangeait la lune.<br />
L'expression du journaliste était cynique.<br />
J'étais trop médusée pour parler, et tout<br />
en frottant son doigt fraîchement taché<br />
d'encre, Marshall continua :<br />
— Toute la ville se grisa de bruit, et ils<br />
dépensèrent six mois de munitions à tirer<br />
en l'air. Quelques balles s'égarèrent, mais "il<br />
n'y eut pas de dégâts, et il est probable que la<br />
baleine fut tuée puisque la lune réapparut,<br />
saine et sauve.<br />
— U n'y eut pas de victime ? répétai-je<br />
comme un perroquet, les yeux fixés sur la<br />
tache d'encre, car j'étais en train de me<br />
demander combien de papier un témoin<br />
oculaire avait bien pu gaspiller avant de<br />
trouver l'explication du tumulte de la nuit.<br />
— Non, pas de victime, sauf le-prêteur,<br />
qui, sans doute, avait besoin d'être pendu.<br />
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de meubler sa mémoire de toutes les connaissances reconnues indispensables pour réussir partout<br />
et parvenir aux situations sociales les plus enviées. On sait que les meilleures places appartiennent<br />
à ceux qui ont une instruction générale plus complète, à ceux qui ont acquis par leurs études<br />
tout ce qui constitue le bagage littéraire, scientifique et pratique des Grandes Ecoles Spéciales.<br />
CARNEGIE, avec toute sa compétence, l'a dit : « Prenez deux hommes de même activité, de<br />
même intelligence, celui qui aura reçu l'instruction la plus étendue l'emportera toujours sur l'autre. »<br />
Il faut donc apprendre et s'instruire toujours !<br />
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