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dimanche 7 avril

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MUIH> SEPTIÈME ANNÉE : N° 319 MuaiminmœiroiiiiiiiiiiiMiiinniBiiioniiiMiinuinmir SO Centimes nnuiiimuuuuuuuiiimiiifiiiuiuiniiuiiHitHiiiniuiiiuiriiuiwinimii LE 7 AVRIL 1323<br />

uiiiiuiumiuiuinmiiiimiimim^^ mitiitiUimiiiiiimimiitiii<br />

AVEC M. MAGINOT EN AFRIQUE — LE SALUT AU DRAPEAU — LA DANSE DU FOULARD<br />

Notre actuel ministre des Colonies, M.Maginot, vient de participer pendant salut au drapeau exécuté par des méharistes. Faute d'une hampe, la drisse de<br />

plusieurs semaines à l'exotisme intense de la vie africaine. H a vu des scènes pavillon a été accrochée à une-simple branche d'arbre ! A droite, une-gracieuse indiqui,<br />

pour être quotidiennes, n'en sont pas moins originales. Ainsi, à gauche, ce gène exécutant pour le ministre une danse classique de son pays : ceÙe du foulard.<br />

LA PLUS VIEILLE AUTOMOBILISTE DU MONDE<br />

Sans nul doute, c'est Mrs Julia Hames, une vieille dame<br />

de Bouremont (Angleterre), qui vient de prendre son permis<br />

ûe conduire à l'âge de quatre-vingt-onze ans; mais, conductrice<br />

prudente, elle fait la joie et la fierté de ses concitoyens.<br />

UNE PRINCESSE CUISINIÈRE EXPERTE<br />

La princesse Martha, qui vient d'épouser, à Oslo, le prince<br />

Olaf, héritier du trône de Norvège, ne dédaigne pas, à temps<br />

perdu, de cultiver l'art culinaire. Et la voici, dans la cuisine<br />

du palais, en train d'exécuter un plat fin de sa composition.<br />

UN SAUT DE 24 MÈTRES<br />

•<br />

Le capitaine Davis, de Palm Beach,<br />

s'est cantonné dans une. curieuse<br />

performance. Il saute du sommet<br />

d'une échelle dans un filet tendu.<br />

Jusqu'à présent, son saut-record<br />

a été de 8o pieds, soit 24 mètres.<br />

UN PIANO A CAISSE DE VERRE<br />

Objet d'exposition, plutôt qu'instrument destiné à servir<br />

dans un concert, ce piano à queue, qui vient d'être construis<br />

par un fabricant parisien, possède une caisse entièrement en<br />

verre, ce qui permet d'en voir tous les détails mécaniques.<br />

LE CHIEN LAURÉAT ET LES SAUCISSES<br />

A l'occasion d'une exposition canine dans l'Orégon, ce brave<br />

toutou a gagné, comme premier prix, ces superbes coupes.<br />

En récompense, son maître lui a fait cadeau d'un chapelet de<br />

cervelas. Le voilà bien, le chien attaché avec des saucisses 1


i........ DIMANCHE-ILLUSTRÉ »»"»»" •«•■•••»»»»»»f«n»< iiii..m.iiiimiMiiiiiiiiiiiiiMiiitiiM 2 •»"'"«» »»»»"»•' ................t..i"i»»>»""»'""»"' LE 7 AVRIL 1929 ...„„„„<br />

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DIMANCHE-ILLUSTRE<br />

RÉTRIBUE<br />

LES PHOTOGRAPHIES<br />

QUI LUI SONT ENVOYÉES<br />

PAR SES LECTEURS<br />

DES QU'ELLES ONT ÉTÉ PUBLIÉES<br />

UNE PEAU EN MAUVAIS ÉTAT —<br />

Ont Besoin de la Mousse de Crème<br />

Un nouvel ingrédient incorporé à la poudre<br />

a résolu le problème du nez brillant et de la<br />

peau luisante. Cet ingrédient est la Mousse de<br />

Crème. Il donne au teint un éclat d'une douceur<br />

et d'un attrait merveilleux sans que<br />

jamais n'apparaisse la moindre trace de brillant.<br />

La chaleur d'une salle de bal, le soleil<br />

brûlant, la pluie, un vent violent, l'ardeur que<br />

vous déployez en dansant, au tennis ou à<br />

l'occasion d'autres sports violents ne feront<br />

pas luire votre visage à condition toutefois<br />

ôue votre poudre contienne de la Mousse de<br />

Crème. La mousse de Crème rend votre poudre<br />

plus légère, plus fine — la fait tenir deux fois<br />

plus longtemps. Elle empêche également votre<br />

poudre d'absorber les huiles que votre peau<br />

secrète naturellement. De. telle sorte que les<br />

ores ne se dilatent pas, que l'épiderme ne se<br />

Sessèche pas et ne devient ni rêche ni ridé par<br />

manque de ces huiles naturelles qui lui don-<br />

nent sa douceur et sa beauté. On ne peut sa<br />

procurer la Mousse de Crème (procédé breveté»<br />

que dans la Poudre Tokalon. C'est pourquoi<br />

cette poudre est si universellement employée<br />

et c'est pour cette raison que la Poudre Toka*<br />

Ion tient bien plus longtemps, s'étend si uniformément<br />

sur fa peau et lui donne toujours<br />

cet aspect merveilleusement lisse, sans la<br />

moindre brillant une fois qu'on l'a appliquée.<br />

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reconnaîtrez qu'elle est vraiment la poudre,<br />

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nant de la mousse de crème. La Poudre et la<br />

Rouge sont tous deux très adhérents. (Juelqua<br />

chose de nouveau, de différent, de meilleur.


•MIMHIII LE 7 AVRIL 1929 '•■■■■•■■■•■HIIIIIIIIIIMIIMIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIUIUIIIMIIIIIIUIIIIII 3 11 ■ ■ ■ I ■ ■ 11 II ■ 11 11 I ■ 11111 ■ ■ I ■ 111111 ■ •■ ■ 1111 ■ ■• Il 11 ■ Il ■ I1111 11 11 ■ f 1 ■ Il II I II II Itlf I ■■■ SEPTIÈME ANNÉE J", M Jt" 319<br />

DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

L<br />

ENTRE NOUS<br />

ENTEMENT, baissent les eaux du lac de<br />

Némi ■: déjà apparaît la proue d'une des<br />

deux galères qui furent coulées, il y a<br />

deux mille ans, par ordre de Caligula. Dans<br />

quelques semaines, nous saurons si, vraiment,<br />

elles contiennent les trésors dont parlent les<br />

historiens de l'antiquité. Mais les premières<br />

constatations ne sont pas rassurantes. Des<br />

pessimistes annoncent :<br />

— Vous verrez que le travail gigantesque des<br />

ingénieurs ne sera pas payé : ils ne trouveront,<br />

dans la vase, que des coques de bois pourri...<br />

M. Garstrang, professeur d'archéologie à<br />

l'Université de Liverpool, va diriger une expédition,<br />

financée par deux lords richissimes,<br />

qui se rendra à Jéricho (Palestine) pour y<br />

fouiller des terrains où elle espère retrouver<br />

le tabernacle des rois d'Israël... On prétend<br />

que ce tabernacle est en or massif avec des<br />

pierres précieuses, et qu'il vaut des dizaines<br />

de millions.<br />

Récemment, des scaphandriers, venus d'Allemagne,<br />

ont plongé dans la Manche pour<br />

arracher à un navire coulé pendant la guerre<br />

certaine cassette contenant des joyaux d'une<br />

très grande valeur... La société qui commanditait<br />

ces recherches en a été pour ses frais :<br />

une cassette a bien été repêchée, mais elle ne<br />

contenait que quelques billets de banque<br />

dévalorisés.<br />

On annonce que de nouveaux essais vont<br />

être tentés pour renflouer les galions de Vigo,<br />

les fameux galions qui, depuis plusieurs<br />

siècles, cachent au fond de l'Océan quantité<br />

de lingots d'or. Il paraît que, cette fois,. la<br />

réussite est certaine... Les actionnaires de<br />

l'entreprise ont reçu des promesses formelles :<br />

c'est toujours ça 1<br />

LES histoires de trésors cachés ou perdus ont<br />

toujours passionné les gens. C'est bien<br />

pourquoi le « coup du prisonnier espagnol »<br />

réussit encore... Vous le connaissez ? Rien<br />

de plus classique, de plus simple, de plus<br />

lucratif. Vous recevez, de Madrid, une lettre<br />

par laquelle un correspondant inconnu vous<br />

demande les 185 fr. 50 qui lui manquent<br />

pour pouvoir se rendre dans tel village de sa<br />

belle patrie où son grand-père a enterré de<br />

nombreux ducats, doublons et autres piastres<br />

d'or. Envoyez-lui sans retard cette misérable<br />

somme et, pour, vous prouver sa reconnaissance,<br />

il vous donnera la moitié du trésor<br />

Inestimable.<br />

-— Pas si bête ! dites-vous.<br />

Soit, mais, chaque jour, les escrocs madrilènes<br />

reçoivent, paraît-il, des centaines de<br />

mandats... Et il y a des années que cela dure.<br />

Au fait, pourquoi voulez-vous que le goût du<br />

romanesque, la hantise des trésors mystérieux<br />

et la crédulité humaine ne durent pas toujours ?<br />

Mieux vaudrait, sans doute, ne pas trop<br />

compter sur ces trouvailles extraordinaires<br />

pour faire fortune... C'est la moralité de la<br />

fable le Laboureur et ses enfants, mais, bien<br />

qu'elle soit vieille de plus de deux siècles,<br />

elle n'a pas- converti grand monde au simple<br />

bon sens du vieux paysan.<br />

Il est bien plus agréable de croire qu'un<br />

trésor est caché dans la terre. Un heureux<br />

coup de pioche, — et à nous les pièces d'or,<br />

les ]oyaux, les bijoux de Golconde f<br />

Mais ce sont là des aventures assez rares.<br />

Suivons plutôt le conseil de M. Guizot — c'est<br />

celui que donne le laboureur à ses enfants —<br />

le sage conseil que voici :<br />

# — Enrichissez-vous par le travail et l'économie.<br />

Car M. Guizot n'a pas dit : « Enrichissezvous<br />

» tout court, ce qui serait assez cynique...<br />

Il a spécifié les deux conditions de la fortune<br />

honorable et durable, — conditions sans lesquelles,<br />

en effet, la richesse est le plus souvent<br />

éphémère.<br />

Quant aux chercheurs de trésors, laissonsles<br />

à leurs espérances, à leurs illusions. Et ne<br />

les plaignons pas si les galères sont vides, si le<br />

tabernacle est en toc, si les galions s'obstinent<br />

à rester au fond de l'eau.<br />

JEAN STYLO.<br />

Iiiiuimiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiim<br />

RÉFLEXIONS DU DIMANCHE<br />

CERTAINES gens sont très désireux de<br />

cacher tout ce qui est leur vie intérieure,<br />

ils ne veulent pas que l'on puisse deviner<br />

la moindre de leurs pensées. Dans certains domaines,<br />

il y a là un peu une affaire d'usage.<br />

Ainsi, un catholique, dans tous les pays du<br />

continent, fera fort bien en public le signe de<br />

la croix pu s'agenouillera dans une église. Un<br />

Anglais, par contre, si on le surprend à ses<br />

prières, est aussi honteux que si on l'avait vu<br />

voler des pommes.<br />

' Mais partout on trouve des hommes modestes,<br />

qui redoutent d'attirer sur eux Vattention. Pourtant<br />

la publicité ne manque pas d'une certaine<br />

valeur économique, à en juger par tout ce que<br />

quelques-uns peuvent faire pour se l'assurer.<br />

Reconnaissons qu'il est bien difficile, quand on<br />

est modeste, de faire connaître sa valeur personnelle<br />

ou celle de sa marchandise.<br />

Un inventeur pourra fabriquer la meilleure<br />

trappe à rats qui ait jamais existé et voir les<br />

clients se frayer un chemin tout seuls jusqu'à sa<br />

porte, mais, en général, on assure qu'il faut faire<br />

signe au public avec un drapeau pour qu'il prête<br />

attention à ce que vous avez produit. Et plus le<br />

drapeau sera grand, plus ses couleurs seront<br />

vives, plus aussi vous aurez probablement de<br />

succès. Il est très malaisé, pour Vesprit habituel,<br />

de distinguer entre ce qui est bon et ce^xte l'on<br />

proclame être bon; entre un homme qui a de la<br />

valeur et celui qui assure en avoir, qui trouve<br />

moyen de faire beaucoup parler de lui. Et, souvent,<br />

il arrive qu'on préfère soi-même la réputation<br />

à la réalité. Nous tenons à ce qu'on pense<br />

que nous sommes bon pianiste, par exemple,<br />

plus encore qu'à être véritablement bon pianiste.<br />

Quand un candidat politique se mêle à des.grévistes<br />

au cours d'une émeute et défie la police de<br />

l'arrêter, il se fait de la publicité. Un capitaliste<br />

donne des sommes importantes pour des<br />

divertissements populaires : publicité. Un romancier<br />

s'installe dans les magasins de son<br />

éditeur et dédicace pour les clients ses propres<br />

livres : publicité.<br />

C'est un sens des valeurs dramatiques qui a<br />

souvent inspiré dans le passé des hommes poli-<br />

tiques, des écrivains ou des artistes, voire des<br />

réformateurs. C'est aux portes de la ville que<br />

Luther brûla la bulle du pape, et non point<br />

simplement dans sa cheminée.<br />

L'humoriste Mark Twain s'habillait de blanc<br />

pour se rendre à des réunions et des cérémonies<br />

où tous les autres hommes portaient du noir.<br />

Le poète Tennyson était toujours coiffé d'un<br />

étonnant chapeau à larges bords et vêtu d'un<br />

long manteau flottant, si bien que dans une<br />

foule on le reconnaissait immédiatement.<br />

Beaucoup d'artistes, qui, hélas 1 n'ont pas<br />

d'œuvres bien remarquables sur lesquelles<br />

compter, veulent du moins se faire une notoriété<br />

par la manière dont ils sont généralement accoutrés.<br />

Le fondateur d'une nouvelle école de thérapeutique<br />

ne sortait jamais sans une immense<br />

cravate flottante au-dessus- de laquelle il avait<br />

une moustache et une barbe taillées d'une façon<br />

absolument personnelle. Si on lui-faisait remarquer<br />

que cet arrangement attirait sur lui l'attention<br />

partout où il allait : « C'est bien pour cela<br />

que je l'ai adopté! » disait-il.<br />

Combien de candidats à la popularité ont<br />

réussi à faire parler d'eux, à être nommés dans<br />

les potins des petits journaux, rien qu'en s'habillant<br />

d'une façon curieuse ou en adoptant telle<br />

fleur pour leur boutonnière, telle table à tel café<br />

pour leur apéritif.<br />

Mais, ainsi, c'est leur personne qu'ils font<br />

connaître, et non point leur production.<br />

On répétera leur nom, mais ni leur littérature,<br />

s'ils sont écrivains, ni leurs tableaux ou leurs<br />

statues s'ils sont artistes, n'en vaudront davantage.<br />

Et, finalement, pour que la publicité mène à<br />

une réputation durable, il faut qu'elle seconde<br />

un mérite véritable. Il a existé des hommes d'un<br />

réel génie qui ont échoué dans la vie parce<br />

qu'ils, n'ont pas su attirer l'attention sur 'eux.<br />

Mais il y en a encore bien davantage qui n'ont<br />

pensé qu'à faire le plus possible parler de leur<br />

personne, oubliant de perfectionner et d'améliorer<br />

leur production. De sorte que la renommée<br />

qu'ils ont pu acquérir n'a duré qu'un instant et<br />

rien n'est resté d'eux dans le souvenir des générations<br />

qui les ont suivis. FRANK CRÂNE.<br />

LA SEMAINE PROCHAINE<br />

LUNDI 8 AVRIL<br />

Lever du soleil : 5 h. 17 — coucher : 18 h. 30.<br />

Lever de la lune : 5 h. 7 — coucher : 16 h. 51.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Saint ALBERT : 98 E jour + 267.<br />

Courses hippiques à Saint-Cloud.<br />

MARDI 9 AVRIL<br />

Lever du soleil i 5 h. 14 — coucher : 18 h. 31.<br />

Lever de la lune: 5 h. 25 -couch.: 18 h. 10 (N.L.,2011.33).<br />

Le four croît : 3 m. malin ; 1 m. soir.<br />

Sainte MARTE L'EGYPT. J .990 jour + 266.<br />

Boxe : Alf. Brown contre Franck Mac Alornw<br />

et Argote contre Sportiello au Cirque de Paris.<br />

Courses hippiques à Enghien.<br />

MERCREDI 10 AVRIL<br />

Lever du soleil : 5 h. 12 — coucher : 18 h. 33.<br />

Lever de la lune : 5 h. 43 — coucher : 19 h. 32.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Saint MACAIRE : ioo° jour + 265.<br />

Courses hippiques au Tremblay.<br />

JEUDI 11 AVRIL<br />

Lever du soleil : s h. 10 — coucher 1 18 h. 34.<br />

Lever de la lune ! 6 h. 3 — coucher : 20 h. 56.<br />

Le jour croît : 2 m. matin / j m. soir.<br />

Saint LÉON : 101 0 jour + 264.<br />

VENDREDI 12 AVRIL<br />

Lever du soleil : 5 h. 8 — coucher : 18 h. 36.<br />

Lever de la lune : 6 h. 27 — coucher : 22 h. 21.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Saint JULES : 102 0 jour + 263.<br />

Courses hippiques à Maisons-Laffilte.<br />

SAMEDI 13 AVRIL<br />

Lever du soleil 1 5 h. 6 — coucher : 18 h. 37.<br />

Lever de la lune : 6 h. 59 — coucher : 23 h. 44.,<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; t m. soir.<br />

Sainte IDA : 103 E jour + 262.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

DIMANCHE 14 AVRIL<br />

Lever du soleil i 5 h. 4 — coucher 1 18 h. 39,<br />

Lever de la lune : 7 h. 42 — coucher 1<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Saint TrBDRCE 1 104 E jour + 261.<br />

Cross-country : Cross international du Petit<br />

Parisien dans les bois de Saint-Cloud.<br />

Football : France-Espagne à Saragosse.<br />

Rugby : Quarts de finale du championnat de<br />

France.<br />

Cyclisme : Paris-Caen.<br />

Courses hippiques à Longchamp.<br />

AUJOURD'HUI DIMANCHE 7 AVRIL, 1929<br />

Football : Demi-finales de la Coupe de France, organisée sous le patronage du Petit<br />

Parisien : Sète contre Dunkerque, au Stade de Colombes, à Paris ; Montpellier<br />

contre Saint-Raphaël, à Lyon. —Rugby : Stade Français contre Stade Toulousain, à<br />

Buffalo. — Cyclisme : Paris-Évreux.— Courses hippiques à Longchamp (réouverture).<br />

LE PROBLEME DES MOTS CROISES<br />

HORIZONTALEMENT. — 1, une division des crustacés ;<br />

12, en latin veut dire un seul ; 13, au début des comptes ;<br />

14, toute substance végétale qui répand une odeur suave ;<br />

15, un canton sur l'Arc ; 17, fleuve des Etats-Unis ; 19,<br />

événement final ; 20, au moyen âge, poésie en l'honneur<br />

de la Vierge; 21, légumineuses; 22, convient au cheval;<br />

23, utile au lièvre ; 25, est gai ; 26, deux lettres de<br />

Frédéric ; 27, debout ! garde à vous ! ; 28, la moitié<br />

d'une idée ; 29, signifie tout contre ; 31, compositeur<br />

français ami de Béranger ; 33, en Suisse ; 34, conjonction<br />

; 35, vase de terre cuite ; 39, femelle d'un petit<br />

quadrupède ; 42, un jeu d'esprit ; 43, publiciste français<br />

né en 1777 ; 47, àla fin des réponses ; 48, jaune tirant<br />

sur le brun ; 49, ville sur la Saale ; 51, chiffre ; 52,<br />

longueur d'une enjambée ; 53, fut rajeuni par Médée.<br />

VERTICALEMENT. — 1, un poisson qui habite l'A f rique ;<br />

2, au piquet ; 3, veut dire nature ou caractère ; 4, duc<br />

de Bretagne au moyen âge ; 5, figure parmi la vaisselle<br />

; 6, le mot ter mal écrit ; 7, fabrication de pièces<br />

des tuyaux de fontaine ; 8, petit prophète du canon<br />

juif ; 9, parler inconsidérément ; 10, ancienne région de<br />

l'Italie ; 11, ville ruinée de l'ancienne Sicile ; 15, compositeur<br />

français né en 1823 ; 16, faire la contrebande sur<br />

mer ; 18, grosse corde de chanvre grossier ; 24, peur ;<br />

27, port finlandais ; 30, ville de la Saxe ; 32, rangée de<br />

collines sur les confins du Sahara ; 36, quadrupède<br />

utile ; 37, pour les petits poulets; 38, ville de Prusse ;<br />

40, dans la mer ou les fleuves ; 41, note ; 44, deux lettres<br />

de Henri; 45,dans le vignoble; 46, fleur ; 50, du verbe<br />

avoir.<br />

Nous publierons, dans le prochain numéro, la solution de ce problème qui, ne<br />

comportant aucun classement, dispense nos lecteurs de nous envoyer leur solution.<br />

A gauche \ Problème proposé ;-à droite : Solution du problème paru dam le dernier numéro^<br />

SOYONS AU COURANT...<br />

... de la convocation des réservistes agriculteurs<br />

en 1929<br />

I E ministère de la Guerre communique la note<br />

suivante :<br />

A la date du 28 mars 1929, le ministre de la Guerre<br />

a décidé que les réservistes agriculteurs, viticulteurs,<br />

horticulteurs, maraîchers et ouvriers agricoles, convoqués<br />

pour une période d'exercices eu 1929, et désireux<br />

d'obtenir un ajournement à 1930 ou un changement<br />

de série, devront adresser leur demande à leur chef<br />

de corps, au plus tard, huit jours avant la date fixée<br />

pour le commencement de la période.<br />

Les demandes expédiées après ces délais ne pourront<br />

recevoir satisfaction, sauf pour des raisons très exceptionnelles.<br />

...d'un échange interscolaire franco-allemand<br />

I E comité d'échanges interscolaires franco-allemands<br />

rappelle qu'il est à la disposition des élèves,<br />

jeunes gens et jeunes filles, de tous les établissements<br />

d'enseignement public et privé, qui désirent effectuer<br />

un séjour en Allemagne pendant les vacances, en procédant<br />

par échange. (Age minimum : 14 ans.) Deux<br />

cent soixante-cinq élèves français ont passé leurs<br />

vacances, l'an dernier, en Allemagne, par ce moyen.<br />

La clôture des inscriptions est fixée au 15 mai. Ecrire<br />

sans retard au comité d'échanges interscolaires francoallemands,<br />

10, rue de l'Elysée, Paris 8 E<br />

(joindre timbre<br />

pour réponse) qui enverra par retour une documentation<br />

complète.<br />

... de l'emploi des sirènes dans les usines<br />

T A plupart des municipalités du département de la<br />

Seine ayant fait installer des sirènes pour signaler<br />

les incendies et les sinistres, M. Poutchy a exposé au<br />

conseil général, l'inconvénient qu'il y a à ce que les<br />

usines utilisent le même système d'appel pour la rentrée<br />

ou la sortie des ouvriers.<br />

La question a retenu l'attention de M. Chiappe qui,<br />

avant de prendre une décision, a tenu à consulter le<br />

bureau de l'Union amicale des maires de banlieue,<br />

comme cela a été fait lorsqu'il s'est agi de limiter la<br />

vitesse des automobiles dans le département de la<br />

Seine. Si cet avis est favorable à une réglementation<br />

générale, le préfet de police s'en inspirera pour régler<br />

d'une manière uniforme l'emploi des sifflets et des<br />

sirènes dans toutes les communes du département<br />

de la Seine.<br />

... de la date d'application de l'heure d'été<br />

A PRÈS entente notamment avec l'Angleterre et la<br />

Belgique, le rétablissement de l'heure d'été a<br />

été officiellement fixé au 21 <strong>avril</strong> prochain. C'est dans<br />

la nuit du samedi 20 <strong>avril</strong> au <strong>dimanche</strong> 21 que les<br />

horloges seront avancées d'une heure.<br />

... d'un recrutement de téléphonistes<br />

I E sous-secrétariat d'Etat des P. t. T. nous eomnranique<br />

la note suivante :<br />

L'administration des P. T. T. a besoin pour Paris<br />

de téléphonistes auxiliaires.<br />

Conditions : âge dix-sept à vingt-cinq ans (30 ans<br />

pour les veuves de guerre). Bonne santé. Brevet élémentaire.<br />

Les candidates ne possédant pas ce diplôme<br />

subissent un examen d'admission.<br />

Salaire journalier : 23 à 25 francs selon l'ancienneté.<br />

Pour tous renseignements et pour postuler, s'adresser<br />

à la Direction des Services téléphoniques, 24, rue<br />

Bertrand, à Paris (7 8 ).<br />

... d'un projet de plaque commémorant une<br />

blessure reçue par Jeanne d'Arc rue Saint-<br />

Honoré<br />

I A commission du Vieux-Paris a décidé de commé-<br />

'-' morer par une plaque le souvenu de l'endroit où<br />

Jeanne d'Arc fut blessée, le 8 septembre 1429, en donnant<br />

assaut à la capitale, près de la porte Saint-Honoré.<br />

Cette décision, qui sera unanimement accueillie, a<br />

fait l'objet d'une proposition de M. Victor Bucaille,<br />

conseiller municipal, demandant « qu'une plaque soit<br />

apposée sur l'immeuble 169, rue Saint-Honoré, rappelant<br />

l'emplacement de la porte Saint-Honoré, près<br />

de laquelle Jeanne d'Arc fut blessée, le 8 septembre<br />

1429 ». .<br />

L'inauguration de la plaque donnera vraisemblablement<br />

lieu à une grande cérémonie officielle.


«llllllll DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiii Hiiiiiiliiiiuii il « iiiHimilHHlIiIllliillw LE 7 AVRIL 1929 Jimiiii<br />

LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />

14 e Semaine de l'Année — Reste à courir 38 semaines<br />

LE 25 e ANNIVERSAIRE DE L'ENTENTE CORDIALE<br />

DES FÊTES COMMÊMORATIVES<br />

EURENT LIEU EN MÊME TEMPS<br />

A CANNES ET A LONDRES<br />

L<br />

La première fut présidée par le duc<br />

de Connaught, et la seconde fut<br />

dirigée par le général Gouraud.<br />

diale.<br />

A ville de Cannes a tenu à être la première<br />

ville de France à commémorer le vingtcinquième<br />

anniversaire de l'Entente cor-<br />

De magnifiques fêtes franco-angolaises ont<br />

été organisées par la municipalité, avec le<br />

concours de l'association France-Grande-Bretagne,<br />

auxquelles ont été conviées de nombreuses<br />

personnalités britanniques et françaises.<br />

Ces fêtes durèrent trois jours : <strong>dimanche</strong>,<br />

lundi et mardi, mais c'est ce dernier jour<br />

qu'elles revêtirent le plus brillant éclat._<br />

En effet, après une réception officielle de<br />

toutes les autorités à l'hôtel de ville et un<br />

hommage au monument aux morts de la ville<br />

de Cannes, il y eut une cérémonie au monument<br />

d'Edouard VII et au monument de lord<br />

Brougham et Vaux.<br />

A 10 h. 30, les autorités et les invités officiels<br />

quittaient l'hôtel de ville pour se rendre<br />

à pied au monument aux morts.<br />

Le consul d'Angleterre et des représentants<br />

de la British Légion déposèrent de magnifiques<br />

couronnes au pied du monument aux<br />

morts.<br />

Puis, après une minute de silence, le cortège<br />

se reforma et, toujours à pied, entre les deux<br />

haies d'une foule enthousiaste massée sur<br />

l'avenue de la Liberté et l'esplanade des<br />

Alliés, 0 gagna le monument d'Edouard VII,<br />

à l'entrée de la Croisette, où devait se dérouler<br />

la cérémonie officielle.<br />

Le duc de Connaught passa en revue les<br />

marins du Ramillies et de la Lorraine, qui<br />

rendirent les honneurs, tandis que la musique<br />

de la flotte jouait les deux hymnes nationaux.<br />

Le préfet des Alpes-Maritimes, M. Benedetti,<br />

donna aussitôt lecture du télégramme que<br />

lui avait adressé M. Briand, ministre des<br />

Affaires étrangères. De longues acclamations<br />

saluèrent cette lecture.<br />

Le duc de Connaught s'approcha alors du<br />

monument élevé à son illustre frère, dévoila<br />

une haute plaque de bronze destinée à commémorer<br />

le vingt-cinquième anniversaire de<br />

l'Eu tente cordiale, « dans cette ville de<br />

Cannes qui, dit-il, fut toujours un centre<br />

d'amitié entre la France et l'Angleterre ».<br />

Puis le duc de Connaught évoqua avec une<br />

émotion que partagea bientôt toute l'assistance,<br />

l'initiative diplomatique de son frère<br />

qui devait avoir un si profond retentissement<br />

dans l'histoire des relations des deux nations<br />

voisines.<br />

On entendit encore un discours de M. Benedetti,<br />

préfet des Alpes-Maritimes, et de<br />

M. Koegh, consul d'Angleterre.<br />

Un banquet officiel a été ensuite offert par<br />

la ville de Cannes à ses invités.<br />

Le général Gouraud à Londres<br />

A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire<br />

de l'Entente cordiale, la Flamme sous<br />

l'Arc de Triomphe avait organisé un pèlerinage<br />

au Soldat inconnu, à Londres. Le général<br />

Gouraud dirigeait ce voyage.<br />

Dimanche, à 9I1.30, le général Gouraud reçut<br />

à l'ambassade, des délégations des sociétés<br />

d'anciens combattants et des associations de<br />

militaires français de Londres. Ensuite, il reçut<br />

le colonel Nujent, chargé des relations avec<br />

le ministère de la Guerre français.<br />

De 10 à 13 heures, le général Gouraud se<br />

rendit à la cathédrale de Westminster, puis<br />

il assista à une réception donnée à la Chambre<br />

des communes. Il alla ensuite à l'abbaye<br />

de Westminster et enfin au cénotaphe.<br />

Dimanche soir, un dîner fut servi à l'ambassade<br />

de France.<br />

Le I ER <strong>avril</strong>, les anciens combattants étaient<br />

de retour à Paris.<br />

CHOCOLAT-MENIER<br />

RIALTA au Lait<br />

RIALTA à la Noisette<br />

_ ÉLÉGANCE. . ^<br />

QUALITÉ^<br />

M. MYRON T. HERRICK, AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS A PARIS,<br />

A SUCCOMBÉ A UNE CRISE CARDIAQUE. IL AVAIT 74 ANS<br />

La dépouille a été transportée dans le pays natal du<br />

défunt à bord du " Tourville ", qui quitta Brest vendredi.<br />

M. Raymond Poincaré, le général Pershing et M. Quinones de Léon<br />

prirent la parole aux funérailles qui eurent lieu jeudi.<br />

ONSÏEUR MYRON T. HERRÏCK, ambassadeur<br />

des Etats-Unis à Paris, est mort<br />

M' <strong>dimanche</strong> à 17 h. 45, d'une syncope<br />

cardiaque à l'hôtel où il résidait, avenue<br />

d'Iéna.<br />

Quand la guerre éclata en 1914, déjà<br />

M. Myron T. Herrick était ambassadeur des<br />

Etats-Unis à Paris. Au plus fort de la poussée<br />

allemande, alors que le gouvernement français<br />

lui-même se voyait contraint, la mort<br />

dans l'àm±, d'évacuer la capitale menacée<br />

pour se transporter à Bordeaux, M. Myron<br />

T. Herrick tint à rester à Paris qu'il aimait<br />

tant, « pour y être le gardien de l'Humanité<br />

contre les forces brutales de la guerre ».<br />

Jusqu'en décembre 1914, il ne cessa de s'ingénier<br />

ainsi à relever le moral des nôtres, à<br />

leur donner confiance en eux et en leur destinée.<br />

Sept ans et demi plus tard, en <strong>avril</strong> 1922,<br />

celui qui nous avait quittés à regret, en pleine<br />

tourmente, nous revenait, avec quelle joie de<br />

retrouver la France remise déjà en partie de<br />

ses pertes et de ses blessures.<br />

Puis ce furent les journées de mai 1927,<br />

journées inoubliables elles aussi, quand Paris<br />

fit flotter sur tous ses ministères, comme une<br />

nouvelle offrande à l'amitié américaine, le<br />

drapeau étoilé. Un Américain de vingt-six ans<br />

venait, seul dans sa cellule ailée, de se tailler<br />

une route entre le ciel et l'eau, et d'unir d'un<br />

geste symbolique le nouveau monde à l'ancien.<br />

Lindbergh devint l'idole de Paris, de la France,<br />

et photographié à I'envi par des admirateurs<br />

passionnes; tous les clichés où il apparaissait<br />

le montraient souriant près de son grand ami<br />

Herrick, lui-même le plus heureux des hommes,,<br />

qui, pendant toute fa semaine où Lindbergh<br />

resta dans la capitale française, couva de son<br />

aile protectrice 1 extraordinaire homme-oiseau.<br />

Cette semaine-là, Washington eut à Paris<br />

deux ambassadeurs — un jeune homme et un<br />

vieillard.<br />

M. Myron T. Herrick ne devait plus nous<br />

quitter qu'en décembre 1927, atteint déjà<br />

par le mal qui le minait sourdement.<br />

Il nous revint en janvier: dernier. On le<br />

croyait guéri, mais ce n'était qu'une illusion !<br />

Sa vie<br />

M. Myron T. Herrick, né le 9 octobre 1854,<br />

fit ses études au collège Oberlin et à l'Université<br />

Wesleyenne d'OliKX Après avoir été<br />

« maître ès arts » de l'Université Wesleyenne,<br />

docteur ès sciences juridiques de celles de<br />

Princeton, Harvard, Columbia, il reçut, en<br />

1921, de l'Université de Nancy, le grade de<br />

docteur honoris causa.- :<br />

Après s'être fait inscrire au barreau en 1878,<br />

à Cfeveland, il occupa divers postes importants<br />

dans de grosses sociétés et fut nommé<br />

à six reprises délégué à la Convention<br />

nationale.<br />

Nommé ambassadeur en France le 15 février<br />

1912, il occupa ce poste jusqu'en_ décembre<br />

1914 et le reprit en <strong>avril</strong> 1921. Il était<br />

grand'croix de la Légion d'honneur.<br />

C'est lui qui fonda l'hôpital américain à<br />

Neuilly.<br />

La veillée funèbre et l'embaumement<br />

Dans la chambre de l'ambassadeur, transformée<br />

en chapelle ardente, les familiers de<br />

M. Myron T. Herrick ont veillé son corps<br />

jusqu'au jour des obsèques. Parmi les veilleurs<br />

se trouvaient la belle-fille de l'ambassadeur,<br />

Mm « Parmely Herrick ; Mme Salembier, secrétaire<br />

particulière du défunt, et son dévoué valet<br />

VACANCES PARLEMENTAIRES<br />

Les Chambres ont suspendu leurs travaux<br />

le 30 mars, et ne les reprendront pas avant<br />

le jeudi 23 mai.<br />

Après avoir examiné les projets urgents inscrits<br />

à leur ordre du jour et avoir adopté notamment le<br />

collectif de décembre, les Chambres ont suspendu leurs<br />

travaux la veille de Pâques. La première partie de la<br />

session ordinaire, ouverte le 8 janvier, a duré un peu<br />

plus de onze semaines. Elle a été exceptionnellement<br />

chargée, surtout au Palais-Bourbon. Le. Sénat a fixé sa<br />

prochaine séance au 23 mai. La Chambre a fait de même.<br />

de chambre, Walter Blanchard, qui fut grièvement<br />

blessé il y a quelques années en désarmant<br />

une bombe envoyée à l'ambassadeur<br />

des Etats-Unis.<br />

Lundi, à 16 heures, les docteurs qui le soignèrent<br />

procédèrent à l'opération de l'embaumement<br />

du corps de l'ambassadeur. Ce<br />

n'est que mercredi matin que l'on procéda à<br />

la mise en bière.<br />

Les funérailles<br />

Elles eurent lieu jeudi, à 10 heures. A l'ambassade<br />

des Etats-Unis, trois discours furent<br />

prononcés : par M. Poincaré, le général Pershing<br />

et M. Quinones de Léon, ambassadeur d'Espagne<br />

à Paris.<br />

On procéda ensuite à la cérémonie de la<br />

levée du corps; les honneurs étaient rendus par<br />

des détachements des divers régiments du<br />

gouvernement militaire de Paris.<br />

I^es cordons du "poêle étaient tenus par<br />

MM. Poincaré, président du Conseil ; Briand,<br />

ministre des Affaires étrangères ; Quinones de<br />

Léon, ambassadeur d'Espagne ; le général<br />

Pershing; MM. Owen Young et Pierpont<br />

Morgan, délégués américains à la conférence<br />

des experts.<br />

Le cortège se déroula derrière le char funèbre,<br />

dans l'ordre suivant : la famille du<br />

défunt ; le général Lasson, chef de la maison<br />

militaire du président de la République, représentant<br />

M. Doumergue ; M. Paul Doumer,<br />

président du Sénat ; M. Fernand Bouisson,<br />

président de la Chambre des députés ; les<br />

membres du gouvernement ; les maréchaux<br />

de France ; les membres du corps diplomatique<br />

à Paris ; le grand chancelier de la Légion<br />

d "honneur ; M. Renard, préfet: de la Seine ;<br />

M. Chiappe, préfet de police ; M. Lemarchand,<br />

président du Conseil municipal de Paris ;<br />

M. Fleurot, président du Conseil général de la<br />

Seine ; le général Gouraud, gouverneur militaire<br />

de Paris ; les représentants des sociétés<br />

américaines de Paris.<br />

Le service religieux<br />

A 11 h. 30, un service religieux fut célébré<br />

par le Révérend Frédérick y?. Deekman, en<br />

la cathédrale américaine de l'avenue George-V.<br />

Dans la soirée, le corps de l'ambassadeur fut<br />

transporté à la gare Montparnasse,, d'où un<br />

tram de nuit le conduisit à Brest.<br />

Les cérémonies a Brest<br />

La levée du corps eut lieu en gare de Brest<br />

vendredi à 8 heures 1.<br />

Les honneurs furent rendus par deux bataillons<br />

d'infanterie coloniale avec drapeau<br />

et musique et trois compagnies de marins, qui<br />

accompagnèrent le cercueil avec le préfet<br />

maritime et les autorités locales jusque dans<br />

l'arsenal.<br />

. Le corps fut transporté par une canonnière<br />

à bord du Tourville, mouille en rade, qui salua<br />

son arrivée de dix-neuf coups de canon. Le<br />

cercueil fut alors déposé dans le salon du commandant,<br />

sous la garde de marins en armes.<br />

Tous les bâtiments en rade mirent leur pavil<br />

Ion en berne. Le Tourville appareilla aussitôt<br />

après et régla sa vitesse à environ 18 nœuds,<br />

de façon à arriver à New-York le samedi<br />

13 <strong>avril</strong>.<br />

Il fut escorté, à son départ de Brest, et<br />

jusqu'à 12 milles au large des côtes françaises,<br />

par le contre-torpilleur Lynx et par deux torpilleurs<br />

qui rentrèrent à Brest -après avoir<br />

salué une dernière fois, au canon, les restes de<br />

l'ambassadeur des EtatsrUnis. en France.<br />

LE MANDAT MUNICIPAL<br />

La Chambre ayant adopté un projet de loi<br />

du Sénat, les conseillers municipaux seront<br />

élus pour six ans.<br />

Les élections municipales qui viendront après, celles<br />

des 5 et 12 mai 1929 n'auront lieu qu'en 1935. Ainsi en<br />

ont décidé les Chambres avant de se séparer. La<br />

Chambre des députés a voté, en effet, à la majorité<br />

de 420 voix contre 171, la proposition de loi qu'avait<br />

adoptée le Sénat, portant à six ans la durée du mandat<br />

municipal et, par la même occasion, celle du mandat<br />

des conseillers généraux de la Seine.<br />

iiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiuiiu. 11111M11111111 iiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiui,,,,,,<br />

NOTRE CONCOURS-REFERENDUM DE " L'ACADÉMIE IDÉALE "<br />

OUR répondre à de nombreux lecteurs qui nous ont demandé des renseignements complé-<br />

P mentaires sur notre « Concours-Référendum », nous rappelons que le règlement de ce concours<br />

a été publié en entier, d'une façon très précise, dans notre numéro du 10 février, page 2, et également<br />

dans celui du 24 février, page 2,<br />

Il s'agit simplement pour les concurrents, de faire, parmi les personnalités dont nous avons publié<br />

les listes, o*i choix de quarante noms, leur paraissant les plus dignes de former « l'Académie idéale ».<br />

Il n'y a pas de formulaire spécial ; les réponses peuvent être établies sur n'importe quelle<br />

sorte de papi.er. Nous rappelons, en outre, que les solutions doivent nous parvenir avant le 15<br />

<strong>avril</strong> 1929, dernier délai.<br />

MEMENTO<br />

CÉRÉMONIES<br />

2 <strong>avril</strong>. — M. François Poncet a présidé à Maillane<br />

l'inauguration de la statue éle véeà la mémoire de Mistral.<br />

ÉTRANGER<br />

31 mars. — A la suite d'un coup de grisou dans un<br />

charbonnage de Waterschei-sous-Genek (Belgique),<br />

vingt-trois ouvriers ont été tués et deux blessés.<br />

— D'Espagne, où elle est en voyage, la reine mère<br />

Marie de Roumanie a fait connaître au gouvernement<br />

roumain que le prince Carol renonçait au trône définitivement.<br />

•<br />

3 <strong>avril</strong>. — Pour ne pas entraver le développement des<br />

réformes esquissées et qui sont en bonne voie, Mgr Seipel,<br />

président du cabinet autrichien, a démissionné.<br />

— Cinq mule Français en pèlerinage à Rome ont<br />

assisté à la messe pontificale à Saint-Pierre.<br />

FAITS DIVERS<br />

31 mars. — Au cours d'un meeting cycliste organisé<br />

au vélodrome d'Angoulême, le motocycliste Guyard<br />

enfonce une balustrade et fauche les spectateurs :<br />

trois morts, huit blessés.<br />

— A 11 h. 15, un bandit pénètre dans la bijouterie<br />

tenue par M me Tillèse, 11, boulevard Haussmann, l'assomme<br />

et emporte un million et demi de bijoux.<br />

— 180.000 francs ont été touchés à Marseille au<br />

moyen de faux mandats. Après première enquête, les<br />

époux Martin, employés aux P. T. T., ont été arrêtés.<br />

3 <strong>avril</strong>. — Place Saint-Michel, deux tramways entrent<br />

en collision : dix-sept blessés.<br />

— A Vaucresson, M me Barry, quatre-vingt-six ans,<br />

à été trouvée assassinée dans son lit. Les meurtriers<br />

sont partis sans découvrir l'argent qu'ils se promettaient<br />

de voler.<br />

SPORTS<br />

31 mars. — Le Belge Meunier a gagné la course<br />

Paris-Roubaix, battant le champion du monde Ronsse.<br />

Les 260 kilomètres ont été couverts en 8 h. 54'.<br />

1" <strong>avril</strong>. — Au Stade de Colombes s'est disputé le<br />

match de rugby France-Angleterre. L'équipe française<br />

a été battue par 16 points à 6.<br />

A LA GLOIRE DE FOCH<br />

Le Conseil municipal a adopté définitivement la proposition<br />

de M. de Puymaigre, rapportée par M. E. Gay,<br />

tendant à donner le nom de Foch à l'avenue du Bois.<br />

D'autre part, sur la proposition de M. de Fontenay,<br />

on a décidé d'envisager un emplacement pour ériger<br />

une statue au maréchal Foch, à la porte Dauphine,<br />

c'est-à-dire à l'extrémité de l'avenue qui va porter le<br />

nom du grand chef.<br />

* * *<br />

Les « Dames françaises et belges » ont demandé au<br />

sculpteur Edgar Boutry, prix de Rome et auteur du<br />

socle du monument équestre du maréchal, à Cassel,<br />

d'exécuter une statue en pied de Foch — un Foch particulièrement<br />

significatif, et destiné au musée de l'Armée.<br />

* * ♦<br />

Une statue de Foch s'élèvera également à Strasbourg,<br />

place de la République, à l'endroit ou se trouvait<br />

autrefois la statue de l'empereur Guillaume I ER .<br />

Metz, où Foch tint garnison en 1872, lui élèvera également<br />

un monument.<br />

* * *<br />

Sur la proposition du maire de Tarbes, ville natale<br />

du maréchal Foch, le Conseil municipal a décidé d'élever<br />

un monument au vainqueur de la guerre.<br />

* *<br />

Reims, Belfort, Nancy ont déjà fait apposer sur de9<br />

voies publiques des plaques portant le nom du grand<br />

disparu.<br />

* * *<br />

La municipalité de Cascais (Portugal) a donné le<br />

nom du maréchal Foch à la principale place de la ville.<br />

YDENTIFRICEV<br />

BOTOT<br />

LN°96 2éfu,<br />

carton<br />

au lieu de<br />

ri? 97 bpite<br />

aluminium ,<br />

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au lieu de<br />

3^<br />

(f A toute volée...<br />

Sonnent les cloches!<br />

Jour iallégresse que la I e Communion 1<br />

Jour de bonheur que le 1" Juvénil!<br />

Jour de fierté pour la jolie maman I<br />

Le' Cm


uiiiiuii 7 AVRIL 1929 uniiiiuumiiiunuiiiiiiiiiiiiiHiiimiiniuuuiiiiiuiimiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiimiiitiii % iiimMiiimiiiiiiiiiimiiiiuiiiimmmiMiiMiimiiiiimnuiuiMMinirniiiitMii DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

LES ROMANS DE LA VIE<br />

UNE FAMILLE SARROISE DE MAITRES DE FORGES: LES GOUVY<br />

par A. LOEEERT<br />

ES Gouvy s'inscrivent parmi les<br />

grands protagonistes de ce labeur<br />

acharné qui devait faire de la Lorraine,<br />

et particulièrement de la<br />

Sarre, une des régions industrielles<br />

les plus favorisées.<br />

Le vrai fondateur de cet essor fut Pierre-<br />

Joseph Gouvy qui a été pendant vingt ans, de<br />

1745 à 1765, bourgmestre de Sarrelouis. Cette<br />

longue administration, sans précédent dans<br />

les annales de la ville, montre l'estime particulière<br />

en laquelle le tenaient ses concitoyens<br />

pour la vie de travail et de droiture qu'était<br />

la sienne.<br />

Né, en 1714, à Gpfiontaine, près de Verviers,<br />

Pierre-Joseph Gouvy appartenait à l'une<br />

de ces familles de grands bourgeois cultivés,<br />

que, par toute la France, le XVII e siècle avait<br />

vu se former et dont le xvm e siècle vit fleurir<br />

les arbres généalogiques en pousses de qualité.<br />

Rien n'était négligé pour que l'éducation<br />

donnée à leurs enfants vînt combler, entre<br />

elles et les grandes familles nobles, le fossé,<br />

rétréci de génération en génération, que constituaient<br />

les particules et les titres. Pierre-<br />

Joseph Gouvy était donc, tout d'abord, allé<br />

étudier le latin à Trêves, puis, tout comme<br />

les encyclopédistes,..-il s'était formé par les<br />

voyages. On conçoitque le roi Louis XV l'eût<br />

maintenu à la tête de Sarrelouis et que les<br />

habitants de la bonne ville n'eussent point eu<br />

lieu de s'en plaindre! D'autant que, politique<br />

avisé, le bourgmestre était parvenu à entre-,<br />

tenir les meilleures relations avec ses voisins.<br />

Us étaient trois. D'abord le duc de Lorraine,<br />

dont les bailliages enserraient celui de Sarrelouis<br />

à l'ouest et au sud ; ensuite, les ducs<br />

de Nassau-Sarrebruck, d'ailleurs loyaux vassaux<br />

du roi de France, dont ils aimaient à<br />

fréquenter la cour, ne concevant point d'autre<br />

pôle attractif que Paris (leurs territoires s'étendaient<br />

au nord et à l'est) ; enfin, le lieutenantgouverneur,<br />

qui commandait, au nom du roi,<br />

la création récente de Vauban ^ la forteresse<br />

dont la paix de Ryswick avait démontré<br />

toute l'utilité, et à laquelle le grand ingénieur<br />

n'avait point ménagé sa science.<br />

EPENDANT ce point, maintenant extrême,<br />

C de nos marches de l'Est, n'allait pas tarder<br />

à ressentir le frisson de la fièvre industrielle,<br />

qui, déjà, faisait battre plus fort le<br />

pouls du centre du royaume.<br />

Comment en eût-il été autrement ? Depuis<br />

1514, et non loin, à l'Est, on exploitait près<br />

d'Ottweiler, Xeunkirchen, Woebelskirchen et<br />

Geislautem, des couches de fer sans profondeur.<br />

L'épais manteau forestier qui revêtait<br />

alors, tout autour de la vallée de la Sarre,<br />

les collines basses, fournissait le combustible<br />

nécessaire à la cuisson de ce minerai. Et voilà<br />

que l'on venait d'y découvrir la houille, également<br />

en surface : chacun en avait dans sa<br />

terre et en piochait, pour soi, de manière si<br />

inconsidérée, que les ducs de Nassau avaient<br />

dû intervenir et s'attribuer le monopole des<br />

mines. Pierre-Joseph Gouvy comprit, le premier<br />

(il était — ne- l'avons-nous pas dit ? —<br />

très instruit) que le pays voisin de sa cité portait<br />

en lui deux éléments de transformation<br />

radicale : d'une part, le fer ; d'autre part, le<br />

charbon minéral permettant de réaliser de<br />

plus hautes températures. Il se fit accorder<br />

par son ami le duc de Nassau, et pour trente<br />

ans, le monopole exclusif d'une fabrication<br />

toute nouvelle : celle de l'acier dans les comtés<br />

de Sarrebruck et d'Ottweiler, et trois aciéries<br />

surgirent presque aussitôt: à Dillingen sur<br />

la Sarre, Jaegersfreude sur le Soultz, ainsi<br />

que sur la paisible vallée de la Scheidt, en<br />

un site qui lui rappelait avec émotion son<br />

pays natal, et qu'il baptisa, pour cette raison,<br />

Gofiontaine.<br />

Certes, ces établissements de Dillingen,<br />

Jaegersfreude, Goffontaine ne seraient en<br />

rien comparables aux colossales usines modernes,<br />

avec leurs convertisseurs, leurs ponts<br />

roulants, leurs fours de deuxième fusion ;<br />

mais, pour l'époque, elles ne laissaient pas<br />

que d'être parfaitement organisées. Elles<br />

travaillaient et transformaient, à l'entière<br />

satisfaction de leur fondateur, lorsqu'en 1768<br />

celui-ci s'éteignit prématurément. H laissait<br />

le chiffre respectable de onze enfants, mais<br />

la partie industrielle de sa succession échut<br />

à deux de ses fils, pour n'être plus, finalement,<br />

que l'affaire d'un seul : Pierre Gouvy.<br />

Il était parfaitement qualifié pour continuer<br />

l'œuvre paternelle.<br />

«C'était, nous disent ses historiens, un<br />

homme au visage énergique, aux traits accentués,<br />

au cou engoncé, suivant la mode de<br />

l'époque, dans un col que maintenait une<br />

cravate passée plusieurs fois autour. Il portait<br />

une redingote à boutons, une culotte,<br />

des bas et des souliers à boucles. Elégant,<br />

grand, d'un esprit très cultivé, il avait hérité<br />

de toutes les qualités de son père, mais cellesci<br />

étaient, chez lui, plus accentuées. Tout<br />

ce qu'il entreprenait, il le faisait avec passion...<br />

Ce n'était pas seulement un industriel<br />

habile, mais aussi un artiste qui aimait les<br />

belles choses et avait infiniment de goût. »<br />

Chose assez courante, ajouterons-nous, en<br />

cette époque déjà lointaine, où, d'ordinaire,<br />

^éducation précédait la fortune.<br />

Pierre Gouvy continua donc à exploiter le<br />

Devenue prospère, grâce à la Révolution, la famille des Gouvy, connut un<br />

destin tour à tour heureux et tragique, jusqu'à la mort d'un de ses chefs,<br />

Pierre Gouvy, qui se tua, en 1815, d'un coup de pistolet, pour ne point<br />

survivre à la défaite et au démembrement éventuel de sa Lorraine natale.<br />

monopole dans les limites de durée de celuici.<br />

Puis d'autres aciéries surgirent à côté des<br />

siennes : les unes appartenant aux princes<br />

et affermées par eux a une compagnie française<br />

: Clerc, Joly et G*, d'autres édifiées par<br />

de simples particuliers. Cependant, habilement<br />

transformées et agrandies sous sa direction,<br />

Ottweiler, Dillingen et Goffontaine<br />

conservaient l'avance acquise...<br />

Vint le jour où les seigneurs de Nassau-<br />

Sarrebruck, représentés, en l'espèce, par Louis,<br />

dernier du nom, et son fils Henri, firent atteler<br />

d'urgence une robuste chaise de poste au<br />

J<br />

à la bataille ou en revenaiént. Il en fut ainsi<br />

jusqu'en 1794, soit deux ans d'un chômage<br />

presque total. D'ailleurs, la plupart des ouvriers<br />

s'étaient engagés, certains même depuis<br />

longtemps, comme ce fils de tonnelier qui<br />

s'appelait Michel Ney, et qui était parti dès<br />

le début. Mais, en vertu de l'éternelle loi des<br />

contrastes, ce chômage presque absolu, qui<br />

réduisait au grand silence les marteaux des<br />

forges, ne pouvait manquer d'être suivi d'un<br />

superbe mouvement de reprise : il fallait du<br />

matériel aux armées de la Moselle et du Rhin,<br />

ainsi qu'aux assiégeants de Mayence. Où<br />

PIERRE GOTJVY (MORT EN I815), d'après un portrait exêcujé sous le premier Empire.<br />

timon orienté vers l'Orient et lui demandèrent<br />

de les mettre le plus rapidement possible<br />

sur la rive droite du Rhin. Encore qu'assez<br />

libéraux, ils ne fussent point détestes, ils<br />

avaient vu passer sur leurs terres les troupes<br />

de Brunswick en déroute. Ces troupes, qu'ils<br />

n'aimaient pas, puisqu'elles étaient prussiennes,<br />

alors que leurs sujets et eux-mêmes<br />

se considéraient comme • Allemands de<br />

France », symbolisaient, toutefois, à leurs<br />

yeux la défense de l'ancien régime. Us savaient<br />

que, derrière elles, c'était la Révolution<br />

en marche et victorieuse.; ils avaient préféré<br />

ne point attendre le moment où les bourgeois<br />

de Sarrebruck, Ottweiler, Saint-Wendel et<br />

autres lieux chanteraient des Marseillaises<br />

que les paysans sarrois reprendraient au refrain.<br />

Et les événements justifièrent entièrement<br />

leurs prévisions ; lorsqu'à la fin de l'an<br />

1792, les «gueux de Valmy» envahirent le<br />

pays de Sarrebruck, ils y furent reçus à bras<br />

ouverts...<br />

Tandis qu'on se battait dans le Palatinat,<br />

la Sarre n eut guère d'autre rôle à jouer que<br />

celui de station-magasin ou de cantonnement<br />

pour les troupes républicaines qui allaient<br />

l'eût-on pu trouver à meilleur compte et à<br />

moindre distance que dans la Sarre î<br />

INSI Pierre Gouvy devient 0 fournisseur<br />

A de guerre». A Dillingen, il fait des boulets<br />

; à Betting, des bafles ; à Goffontaine,<br />

des baïonnettes et des sabres. Il a fondé<br />

d'autres établissements à Wadgasse et dans<br />

Sarrebruck même. Et, bientôt, fruit du labeur<br />

conjugué du soldat et du forgeron, survient<br />

le jour où l'on est à même de découper en<br />

quatre départements les pays de la rive gauche<br />

du Rhin. Français de toujours, par le fait que<br />

Sarrelouis et sa banlieue font partie de la<br />

Moselle, il a la joie de voir les usines paternelles<br />

incorporées, elles aussi, au territoire<br />

national, puisque la Sarre devient un département,<br />

dont Trêves sera la préfecture.<br />

Puis sur tout ce pays régna la paix impériale...<br />

Mais quel admirable champ d'activité<br />

ne présentaient pas, par ailleurs, pour une<br />

industrie métallurgique, les nombreux pays<br />

auxquels cette paix ne s'étendait pas. A force<br />

de faire des obus, des sabres et des baïonnettes,<br />

Pierre Gouvy devint un des hommes les plus<br />

riches de la Sarre.. Et voici notre maître de<br />

forges qui veut avoir, lui aussi, son hôtel à<br />

Paris. Il affirme son bon goût en faisant élever,<br />

rue Saint-Lazare,-dans l'élégant quartier<br />

que voit naître le Paris impérial, un hôtel<br />

d'une telle somptuosité que le peuple de la<br />

capitale le surnomme, dès qu'il lui est montre<br />

debout, la «Folie Gouvy». Mais défionsnous<br />

des surnoms : si riche qu'ait été cette<br />

folie, elle n'a pas ruiné son auteur. Si Pierre<br />

Gouvy faisait tout avec passion, il ne faisait<br />

rien aVec excès. Il réservait, d'ailleurs, à ses<br />

contemporains d'autres sujets d'admiration :<br />

en 1801, comme aussi en 1806, la Société<br />

Gouvy présenta, aux expositions générales,<br />

des aciers qui lui valurent chaque fois mie<br />

médaille d'or.<br />

C'était, d'ailleurs, le , moment où, sous<br />

l'ardente impulsion de Napoléon I er , la Sarre<br />

commençait à tenir toutes ses promesses. Las<br />

de voir les houillères affermées à des particuliers<br />

qui se souciaient plus de leurs mtérêts<br />

que de ceux du Trésor, l'Empereur avait fait<br />

prospecter tout l'ancien territoire des ducs<br />

de Nassau. Le 13 septembre 1808, un décret<br />

avait divisé les 367 kilomètres carrés du bassin<br />

de Sarrebruck en 64 concessions : 18 en activité,<br />

18 prêtes, 28 repérées. Il avait créé une<br />

école de maîtres-mineurs à Geislautem : le<br />

premier directeur en fut ce Beaunier qui,<br />

en 1816, après l'annexion, alla créer, dans la<br />

Loire, l'Ecole des Mines de Saint-Etienne.<br />

On conçoit quelle répercussion pouvait avoir<br />

un tel essor charbonnier sur l'industrie sidérurgique<br />

; on peut dire que ces décrets napoléoniens<br />

ont été vraiment le point de départ<br />

de la prospérité industrielle de la Sarre.<br />

M AIS vint l'année 1814 : «Après toutes les<br />

gloires, toutes les défaites. » Derrière<br />

l'armée française, battue à Leipzig, les coalisés<br />

passèrent le Rhin. Et, par Ottweiler, Blûcher<br />

s'avança sur Sarrebruck, dont la garde nationale<br />

l'obligea à un rudé combat. Sarrelouis.<br />

la ville qui, de 1792 à 1815, avait donné à la<br />

France quatre cents gradés, dont douze généraux<br />

(le petit forgeron Michel Ney avait fait<br />

son chemin depuis 1789), résista de manière<br />

à sauver l'honneur. Mais rien d'autre ne fut<br />

sauvé, et voilà pourquoi, dès les premiers<br />

jours de 1814, nous trouvons Pierre Gouvy<br />

à Paris chez son camarade de collège Pierre-<br />

Nicolas Berryer, Lorrain comme lui, mais de<br />

Sainte-Menehould. Les liens du collège se<br />

sont resserrés entre les deux hommes, et le<br />

maître de forges est le client du fameux avocat<br />

qui, demain, défendra, devant le conseil<br />

de guerre, Ney, le petit forgeron, devenu<br />

maréchal et coupable de n'avoir point trahi<br />

l'auteur de sa fortune.<br />

On imagine l'entretien des deux hommes.<br />

D'abord, Tes questions de famille. Berryer<br />

s'informe des nouvelles de M me Gouvy, une<br />

femme charmante, une épouse tendrement<br />

aimée. Et Pierre Gouvy, qui a le regret de<br />

n'avoir jamais eu d'enfant, s'enquiert à son<br />

tour des deux fils de l'avocat. L'un : Pierre-<br />

Antoine, qui a été noté, aux Oratoriens de<br />

Juilly, comme : «nul en arithmétique, très<br />

faible en version, mais extraordinaire en<br />

discours français », vient de faire un mariage<br />

d'amour, après avoir failli entrer dans les<br />

ordres. Il est en passe de se tailler dans le<br />

barreau un renom égal à celui de son père.<br />

L'autre, Hippolyte, sorti de l'Ecole d'Equitatioh<br />

de Saint-Germain, vient de se couvrir<br />

de gloire à la tête d'un peloton d'éclaireurs<br />

de la Garde. Il a eu, au cours de la comte<br />

campagne de Brie, deux chevaux tués sous<br />

lui, dont l'un à Champaubert.<br />

Et Pierre Gouvy, très sincèrement patriote,<br />

de rendre un hommage ému au jeune héros.<br />

Puis on en vient à des choses plus sérieuses.<br />

Mais passons ici la parole à Berryer, qui nous<br />

relate la partie affaires de ■ cette entrevue<br />

dans ses Souvenirs : « Je suivais pour lui,<br />

nous dit-il, un procès assez compliqué pour<br />

le recouvrement de livraisons fort importantes<br />

par lui faites à une certaine compagnie Bailly,<br />

lors du siège de Mayence. Deux motifs l'avaient<br />

appelé à Paris : d'abord la suite de son procès<br />

; en second lieu, l'impatience de savoir<br />

quelle allait être la nouvelle délimitation de<br />

la France du côté de ses manufactures aboutissant<br />

à nos anciennes frontières. »<br />

Paris était, en effet, aux mains des alliés et<br />

les représentants des diverses puissances<br />

y discutaient les articles du traite qui fut<br />

signé le 30 mai. Intéressé au premier chef,<br />

Gouvy était venu aux « tuyaux ».<br />

t Je m'étais — c'est toujours Berryer qui<br />

parle — efforcé de le rassurer sur ce que Sar-<br />

Louis (telle était l'orthographe française du<br />

nom) étant la ville fondée par Louis XIV,<br />

dont elle portait le nom, et le chef-d'œuvre<br />

de Vauban, il était improbable que nos princes<br />

en fissent la cession aux alliés. Gouvy, dominé<br />

par ses pressentiments, avait peine à goûter,<br />

mes raisons. »<br />

Il importe, ici, de nous bien entendre. Ce<br />

qui émeut si fort le maître de forges, ce n'est<br />

pas la crainte de voir ses usines de Sarrebruck<br />

et autres lieux passer en territoire ennemi ;<br />

il est assez fortuné pour pouvoir supporter<br />

un coup pareil et assez habile pour venir<br />

recréer, comme le feront plus tard ses descendants<br />

aptès 1871, de nouvelles aciéries<br />

1 (Lire la suite page 10, 4" colonne.)


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UN CONTE D'ACTION<br />

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FIANCÉE DE MARIN<br />

fhS sont là trois sur la falaise à pic : une<br />

vieille Bretonne endimanchée, avec la<br />

grande coiffe du pays et la collerette à<br />

jour sur les épaules, un grand gars large<br />

de carrare, souple, bien bâti, au teint<br />

cuivré; aux yeux bien clair, avec quelque<br />

chose de fier, de décidé dans le regard, un de<br />

ces regards d'homme qui sait vouloir, qui<br />

commande. Les cheveux d'un blond roux sont<br />

longs, bouclés, en désordre, la moustache<br />

courte, peu de barbe.<br />

Il porte librement la vareuse de marin.<br />

A son bras, une grande fille de dix-sept ans,<br />

brune, avec des yeux noirs, élégante, à la<br />

taille bien prise, en robe de velours, au riche<br />

corsage légèrement échancré par-devant, tout<br />

couvert de boutons dorés et de bijoux bretons<br />

; et la coiffe ! la belle coiffe blanche, monumentale,<br />

sans pitié pour les beaux cheveux,<br />

qui n'en laisse passer que deux mèches en<br />

bandeaux sur le front — une de chaque côté.<br />

Point coquette du tout, mais aimant à être<br />

bien mise, elle s'appuie timidement sur ce bras<br />

d'homme et, tout en marchant, elle regarde de<br />

temps en temps une bague, un cercle d'or, qui<br />

brille à sa main droite. Us sont fiancés depuis<br />

hier, Guen Leheuc et Annick Kervor.<br />

Depuis le temps qu'ils s'aimaient, pourtant !<br />

Et, hier seulement, Guen avait osé lui dire<br />

tout haut, là, sans broncher : « Je vous aime,<br />

Annick, voulez-vous être ma femme ? » Elle<br />

avait répondu : « Oui, Guen, je veux bien. »<br />

Et ils étaient sortis tous les trois dans le<br />

bourg de Roscofï, — Guen, Annick et sa mère,<br />

■— pour acheter la bague, une bague simple<br />

comme il convient à une femme de marin. Et<br />

Guen qui partait demain pour Terre-Neuve!<br />

A peine fiancé, partir, la quitter si tôt !<br />

Mais il partait gai, plein d'espoir ; d'ailleurs,<br />

ils s'écriraient, et puis, six mois, c'est vite<br />

passé ; et, au retour, les noces, le bonheur.<br />

Us marchaient vite, — car le jour baissait,<br />

*— tout en causant sur la falaise, pilant les serpolets<br />

et les fleurs jaunes qui sentaient le soir.<br />

Roscofï était loin... On prit au plus court,<br />

par les rochers ; Guen marchait devant pour<br />

donner la main dans les passages difficiles.<br />

Déjà le brouillard s'était levé sur la mer<br />

par AVEN A<br />

Elle aussi, la petite fiancée aux yeux clairs, aime son marin, un<br />

rude Terre-Neuvas, aux épaules d'athlète. Et, enfin, les épousailles sont<br />

proches. Mais voici qu'un jour, la mer fascinatrice...<br />

basse qu'on ne voyait presque plus, mais les<br />

rochers sombres, encore éclairés, ressortaient<br />

davantage, gigantesques, sauvages, avec leurs<br />

grottes profondes, leurs pointes menaçantes<br />

en découpures ; et là-bas, dans la brume gagnante,<br />

Roscofï avait quelque chose de blanc<br />

au bas, dans le port : les voiles déployées des<br />

navires en partance. Et, dans le fond, un<br />

spectre noir, à jour, le Creisker, qui domine<br />

tout, svèlte, hardi dans le ciel ; alors qu'à la<br />

côte on entend un bruit vague, continu,<br />

comme une plainte ou une chanson monotone :<br />

la chanson de la vague qui meurt.<br />

— Une lettre... de lui !... Tiens, regarde,<br />

et Annick tendait à sa mère une grande enveloppe<br />

jaune, avec, dessus, une tête de chien<br />

noire, dentelée tout autour : le timbre de<br />

Terre-Neuve.<br />

La bonne femme s'était levée, et toutes<br />

deux, à la fenêtre, dévoraient des yeux la<br />

lettre. Elle, la vieille, tout heureuse, souriait :<br />

— Je te le disais bien, petite, que le gars<br />

était un brave cœur, qu'il ne t'oublierait pas !<br />

Et elle, — Annick, — tout émue, le relisait<br />

sans cesse, son cher papier tout embaumé de<br />

senteurs marines qui lui disait tant de<br />

choses ! Depuis si longtemps qu'elle l'attendait,<br />

cette lettre ! et maintenant qu'elle la<br />

tenait, elle ne pouvait plus s'en séparer. Guen<br />

allait bien, la pêche était bonne, les morues<br />

affluaient, jamais on n'en avait tant vues.<br />

Et puis, le soir, quand ils rentraient dans la<br />

goélette, toujours mouillés, exténués, grelottants,<br />

n'avait-il pas, dans le coffre, tout- au<br />

fond dans un endroit bien à sec, la. photographie<br />

d'Annick, celle qu'elle' lui avait<br />

donnée avant de partir, un de ces portraits<br />

J<br />

faits à Roscofï par un marchand forain de<br />

passage ; et le chapelet d'olives en souvenir !...<br />

Il les baisait tous deux avant de s'endormir,<br />

cela lui redonnait du cœur.<br />

Ah ! la vieille mère avait bien raison de dire<br />

que Guen n'oubliait pas sa fille. Et, pourtant,<br />

il en avait vu des jolies filles là-bas et de<br />

toutes sortes... mais il n'en a pas voulu, lui,<br />

fier, méprisant, à'cause de la petite, sa promise<br />

qui l'attendait... pour ne pas la faire pleurer<br />

celle-là, qu'il aimait aussi, mais plus que toutes<br />

les autres, d'un amour pur, naïf, avec un<br />

culte ■religieux d'admiration, de respect.<br />

E<br />

o o<br />

lAES s'en allaient par le sentier, à travers<br />

la lande rocheuse, — Annick et sa mère,<br />

— avec un cierge qu'elles portent là-bas,<br />

à la grotte de la Vierge, en remerciement pour<br />

le marin. Il faisait beau temps, le soleil chaud<br />

donnait sur la lande, une lande énorme, sauvage,<br />

qui s'étend à perte de vue avec des ajoncs et des<br />

ajoncs et des bruyères, de ces grandes bruyères<br />

roses de Bretagne, qui sentent bon. Quelques<br />

chênes rabougris venaient bien par-ci, par-là,<br />

osant à peine lever la tête, seuls, sans défense<br />

contre le vent. Tout au bout, un troupeau<br />

broutait l'herbe rare, et le pâtre, debout<br />

sur un rocher, tirait des sons bizarres d'un<br />

chalumeau noirci.<br />

Les voilà enfin réunis tous les trois dans la<br />

maison du bourg. Guen est arrivé hier soir,<br />

bien portant, embelli, tout heureux de revoir<br />

son Annick, à qui il rapporte une jolie dot<br />

bien ronde avec des jaunets. et des pièces<br />

blanches dans le fond du coffre.<br />

Lui, accoudé contre la table, fume tout en<br />

Depuis longtemps Annick est sur la falaise, dans l'angoisse, fouillant des yeux la mer, sans rien voir^.<br />

LE 7 AYRIL 1929 •miiiin<br />

causant, pendant qu'elle met le couvert avec<br />

la nappe de toile blanche, la nappe des grandes<br />

fêtes, qu'elle a été chercher dans le bahut<br />

d'en haut, ainsi que la vaisselle'de couleur à<br />

personnages. Et la vieille, dans la fenêtre,.<br />

distraite, qui répare des filets avec la navette,<br />

en jetant de temps en temps sur le jeune<br />

couple des regards attendris :<br />

— Ah ! Guen, et dire que la petite était<br />

toute triste quand tu étais là-bas; j'avais beau<br />

lui dire, moi, que tu reviendrais, qu'il ne<br />

fallait pas s'itfquiéter comme ça, mais elle ne<br />

l'écoutait pas, et, le soir, elle pleurait comme<br />

une Madeleùie !<br />

— Bah I pas possible, et le brave Guen la<br />

regardait tout ému.<br />

Et eiîc, rougissante :<br />

■— Dame I oui, tu étais si loin (et avec un<br />

bon sourire),mais, maintenant, je suis contenté,<br />

va 1<br />

H la saisit au passage par la main :<br />

— Vous permettez, la mère ?<br />

Et il l'embrasse bien fort en riant.<br />

Ah I les beaux projets de mariage ébauchés<br />

dans la soirée ! Les noces seraient dans quinze<br />

jours. Avant, on irait mettre un cierge à la<br />

chapelle des dunes, et puis on se préparerait<br />

pour le grand jour : dans le jardin, on mettrait<br />

des tables pour les vieux, avec du tabac et du<br />

cidre'; on danserait tout le jour au son des<br />

violons, on ferait venir Loïc de Saint-Pol, le<br />

meilleur sonneur du pays.<br />

Et Guen voyait déjà, dans les retours prochains,<br />

un ménage où il viendrait retremper<br />

ses forces pour les campagnes suivantes.<br />

Dans les brumes de Terre-Neuve, alors que<br />

tout est sombre, le marin aime à voir passer<br />

devant ses yeux rêveurs les visions chères du<br />

lointain... la famille, le village, les camarades,<br />

le vieux cimetière aux tombes rares d'hommes,<br />

où il espère aller un jour, à moins que la mer,<br />

— la grande mangeuse, — ne le prenne<br />

comme tant d'autres pour aller dormir, dans<br />

ses bas-fonds, sous les algues...<br />

— Tu pars, Guen ?<br />

— Oui, je vais à la pêche au large avec les<br />

gars, jusqu'à ce soir.<br />

— Par ce vilain temps ! Il vente si fort ; avec<br />

cela, la mer est grosse, on ne peut tenir dehors J<br />

ce n'est pas raisonnable !<br />

— Allons donc 1 je t'assure, moi, que c'est<br />

très raisonnable ; il n'y a aucun danger, on<br />

rentrera de bonne heure. Et puis, si la mer est<br />

grosse, tant mieux, le poisson donne davantage<br />

; d'ailleurs, quelques bijoux de plus ne<br />

feront pas si mal dans ta corbeille. Sois donc<br />

sans inquiétude et très raisonnable, comme une<br />

vraie femme de marin. A bientôt !<br />

Et il partit, la laissant toute rêveuse.<br />

D<br />

^> o<br />

EPUIS longtemps, Annick est sur la<br />

falaise, dans l'angoisse, fouillant des<br />

yeux la mer sans rien voir, rien que du<br />

blanc, de l'écume. Et elle désespère, se cramponne<br />

aux rocs pour ne pas être emportée.<br />

Ah ! quelle tourmente ! Un vrai cyclone de<br />

vent sans pluie !<br />

Et les vagues énormes comme des montagnes<br />

de neige, qui se heurtent et retombent<br />

avec un bruit effroyable sur les rochers, envahissant<br />

les grottes, couvrant tout de leur bave<br />

qui voile.<br />

La nuit vient, on ne voit plus la mer;<br />

Annick s'est levée, crispée, -grelottante. Il<br />

fallait rentrer, rentrer sans mil... Et le savoir,<br />

là, dans ce gouffre, englouti' peut-être, cela la<br />

faisait frissonner... Ah 1 pourquoi ne l'avait-il<br />

pas écoutée, et pourquoi ne l'avait-elle pas<br />

empêché de partir ?...<br />

Elle se traînait contre les rochers glissants<br />

qui s'avançaient par masses sombres, plus<br />

noirs dans la nuit, puis elle s'en alla droit à la<br />

maison, en cornant sous le vent, décoiffée<br />

comme une folle.<br />

Dans la salle éclairée, deux hommes causaient<br />

avec la mère ; elle les reconnut tout de<br />

suite pour Loïc et Goël, deux des gars partis<br />

avec Guen, le matin.<br />

Et, brusquement, elle entra dans la salle,<br />

frémissante avec un sourire de bonheur sur la<br />

figure, cherchant Guen des yeux... mais, grand<br />

Dieu !... il n'était pas là !...<br />

Et elle joignait les mains avec désespoir :<br />

— Guen ! Guen !... dites vite, où est-il ?...<br />

Je veux savoir !<br />

Et l'un des hommes, le plux vieux, s'avança<br />

vers elle, embarrassé, et rudement, tout d'un<br />

souffle, ^ dans son langage brutale et" naïf de<br />

marin, il lui décocha cela dans le cœur, comme<br />

une flèche :<br />

. — Ah ! la petite peut pleurer maintenant...<br />

Ton Guen... il est mort assommé sur les rochers,<br />

sous les lames... AvENA.


J »" LE 7 AVRIL 1929 »»..■.. iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiniiiiiiii 7 uiiiiiiiiiiiiiiuiiiiuiiuiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii nu i iiiiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ «""•<br />

UN CONTE D'AVENTURE<br />

UNE NUIT DE TERREUR A DAMAS<br />

DES émotions, s'écria Marshall, le<br />

correspondant spécial d'un journal t<br />

sensatiomialiste d'Amérique, il y<br />

a longtemps que je n'en éprouve<br />

plus !<br />

Je regardai ce petit homme dont<br />

l'apparence insignifiante était si peu en rapport<br />

avec sa réputation.<br />

— Vous devez avoir eu une vie bien intéressante,<br />

lui dis-je avec, peut-être, une nuance<br />

de doute dans la voix.<br />

— Pas du tout. Les révolutions et les tremblements<br />

de terre me sont aussi communs que<br />

peuvent vous l'être des promenades en autobus.<br />

— Attendez-vous l'un ou l'autre à Damas<br />

en ce moment ? questionnai-je d'un ton aussi<br />

respectueux que possible.<br />

— Mon Dieu, non ! Le plus que nous puissions<br />

espérer est un massacre. — Ses yeux<br />

incolores me regardaient sans que le moindre<br />

clignement vînt démentir son air sérieux. —<br />

L'hôtel possède une porte blindée qu'on<br />

abaisse comme une herse, de sorfe que vous<br />

pouvez vous sentir tout à fait en sécurité.<br />

Je souriais en pensant à ce bout de conversation<br />

en montant l'escalier qui conduisait à<br />

ma chambre surmeublée, où trois lits recouverts<br />

de tapis et une pléthore de tables de<br />

marqueterie donnaient l'impression d'une<br />

salle des ventes. Des fenêtres, placées si haut<br />

dans le mm que j'étais obligée de monter sur<br />

un des lits pour regarder au dehors, la ville<br />

semblait d'argent au milieu de l'indigo de ses<br />

jardins d'abricotiers. Le clair de lune était si<br />

limpide que je m'endormis et rêvai que je<br />

voguais sur une mer tranquille et toute<br />

blanche. Soudain, une tempête s'éleva et je fus<br />

assourdie par le tumulte des vagues. Je<br />

m'éveillai dans l'atmosphère étouffante de la<br />

chambre et crus que mon rêve se continuait,<br />

car des clameurs parvenaient jusqu'à moi.<br />

Tout d'abord, je ne pus me rendre compte<br />

d'où cela provenait, mais, le tumulte grandissant,<br />

je grimpai sur les oreillers et j'essayai<br />

d'ouvrir les fenêtres hermétiquement closes.<br />

Dehors, la nuit était opaque. Elle paraissait<br />

être étrangement pesante, et je me demandai<br />

à quelle heure la lune s'était couchée. Des<br />

vagues de bruits battaient mes oreilles, et il<br />

y avait quelque chose de familier dans leurs<br />

craquements intermittents.' Dans un éclair, je<br />

me revis en France, penchée au-dessus des<br />

roues d'ime voiture d'ambulance, d'où des<br />

bruits semblables partaient entre les phares<br />

maculés de boue. « Des coups de fusil ! »<br />

m'écriai-je, et mon cœur sursauta d'excitation.<br />

« Marshall doit être à son affaire », pensaije,<br />

et je me demandai si je pouvais me donner<br />

de la lumière ou si, ce faisant, je n'allais pas<br />

devenir de suite une cible pour celui qui dirigeait<br />

le massacre. De loin, me parvenait le<br />

bruit des Maxims ; je m'inquiétai de quel<br />

parti les soldats s'étaient mis et quelles étaient<br />

les victimes.<br />

La lumière s'alluma et vint éclairer une<br />

étrange apparition. Pour une seconde, je ne<br />

reconnus pas mon journaliste. Le petit homme,<br />

qui, plus que jamais, ressemblait à un lapin<br />

blanc, était vêtu d'un pyjama tellement grand<br />

qu'une paire de raies rouges et blanches suffisait<br />

à l'éclipser.<br />

Levez-vous de suite, ordonna mon visiteur.<br />

Il y a un soulèvement général dans la<br />

ville ; les fugitifs se réfugient dans l'hôtel dans<br />

l'espoir qu'il est à l'abri des balles.<br />

Un fracas violent nous arriva du bas.<br />

Vous entendez. Pour l'amour du ciel,<br />

dépêchez-vous 1 Qu'attendez-vous donc ?<br />

«c* o o<br />

TE regardais cette curieuse figure devant<br />

I moi, tandis qu'en pensée j'envisageais les<br />

I diverses possibilités d'échapper au péril. S'il<br />

devait y avoir un carnage, il serait d'autant<br />

plus grand en bas dans le hall surpeuplé,<br />

où pouvaient s'être réfugiés des malfaiteurs<br />

craignant à juste titre pour leur sort.<br />

Pour quoi faire me lever ? demandai-je<br />

brusquement. Je suis bien plus en sûreté ici.<br />

S'il y a réellement un massacre, ce n'est<br />

qu'une question de temps avant qu'ils puissent<br />

pénétrer dans l'hôtel. Us assassineront tous<br />

Çeux qui se trouveront dans le hall, mais<br />

s'intéresseront trop au pillage pour aller dans<br />

toutes les chambres de cette espèce de terrier<br />

de lapin.<br />

Les clameurs se rapprochaient. On percevait<br />

des cris sauvages* et des chansons hurlées. La<br />

lueur des torches se reflétait au plafond, faisant<br />

pâlir l'électricité. Le journaliste fit un<br />

dernier appel:<br />

— Je ne puis pas vous laisser seule ici. Je<br />

Vous en prie, levez-vous.<br />

par ROSITA FORBES<br />

Dans Damas la sainte, travaillée par de sourds ferments révolution-'<br />

naires, un rien suffit pour mettre l'étincelle aux poudres et déchaîner<br />

le combat. Va-t-il éclater cette nuit-là dont nous parlons?<br />

— Oh ! laissez-moi... répondis-je d'une<br />

voix étranglée et la gorge plutôt sèche.<br />

Le tumulte qui, à présent, se passait presque<br />

sous les fenêtres, avait quelque chose de<br />

bestialement déplaisant.<br />

Je décidai qu'une salle de bain peu fréquentée<br />

serait le refuge le plus sûr. Une baignoire<br />

en fer battu n'a rien qui puisse exciter<br />

la cupidité et, d'autre part, entre elle et le mur,<br />

se trouvait suffisamment d'espace pour y<br />

trouver un asile temporaire.<br />

De toute évidence, le journaliste se trouvait<br />

pris entre le devoir qu'il avait de protéger<br />

une compatriote isolée et ses instincts professionnels<br />

qui le poussaient à profiter des circonstances<br />

présentes. Il lui était impossible de<br />

demeurer dans la chambre d'une femme<br />

entêtée, quand son journal devait se délecter,<br />

par le compte rendu d'un témoin oculaire,<br />

des horreurs de la rue et de la place publique,<br />

Ses yeux errèrent sur la plume et l'encre qui se<br />

trouvaient sur l'une des tables de marqueterie,<br />

et les habitudes de toute une vie reprirent<br />

leurs droits. Il se dirigea vers la porte, trébuchant<br />

sur l'étoffe'poussiéreuse qu'il portait.<br />

— Que diable avez-vous là ? le rappellai-je,<br />

en me rendant compte enfin de l'inconvenance<br />

du tableau qu'il formait.<br />

— Je crois que c'est un véritable Ispahan,<br />

répliqua Marshall dignement. J'ai passé plus<br />

de quinze jours à le marchander, et je n'ai<br />

pas l'intention de me le faire piller.<br />

Pendant une accalmie des bruits du dehors,<br />

il caressa le tapis amoureusement et, au<br />

même moment, parut s'inquiéter de l'état de<br />

sa coiffure. Il essaya d'y remettre de l'ordre de<br />

la main avec laquelle il tenait son revolver.<br />

dont, fascinée, je suivais les girations. Puis la<br />

lumière s'éteignit et, ignominieusement, je me<br />

précipitai sous le lit.<br />

— Ne bougez pas. S'ils essaient d'entrer, je<br />

les verrai se détachant sur la lumière du couloir.<br />

La voix de Marshall était plus assurée.<br />

— Je ne crois pas qu'il y en ait encore,<br />

répondis-je d'un ton assourdi par l'accumulation<br />

de poussière de mon refuge. Le cornant<br />

a dû être coupé au secteur.<br />

L<br />

«o


ï ,<br />

si LOI,ppesideni<br />

CHERE riADENOtSELLE<br />

suzy. VOULEZ-vous<br />

QUE NOUS FASSIONS<br />

UNE PETITE. PROMENA<br />

PE EN AUXO** -<br />

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DE DINER ET IL H'EbT<br />

PAS RENTRÉ!'.<br />

Copjrrîgï; ?ÏT Dimanche-Illustre, Chicago Trio<br />

de club<br />

S JÉI4IT END ORMI J,<br />

/VOLONTIERS». JE )<br />

1 HET5 MON CHA-<br />

PEAU. noN riAN-<br />

JEAU, ET JE bUlb<br />

*AVOUS" ^<br />

TINS NON «JE<br />

NE L'/W PAS<br />

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LE!!!<br />

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^EHTRE CINQ MINUTES»<br />

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DONNERAI ciNquANTE<br />

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Copyright par Dtmanche-lllustré.


IIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ èiiiiiniiini iiiiiiiiiiiiiiiHMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiii 10 Hiiiiiiiiiiriiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii;iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMu LE 7 AVRIL 1929 minuit<br />

JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />

Cette rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur permettra de se tenir en contact constant avec leur journal,<br />

qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un<br />

délai assez long peut s'écouler avant l'envoi des réponses, et nous restons naturellement juges de leur opportunité.<br />

SI l'on peut se présenter à l'examen du<br />

brevet élémentaire avant l'âge de 16 ans ?<br />

TL suffit d'avoir quinze ans au i" janvier de l'année de<br />

* l'examen pour se présenter au brevet élémentaire.<br />

L'inscription a lieu à Paris, au Service des Examens,<br />

3 bis, nie Mabillon.<br />

Le programme de l'examen est le même que celui<br />

du brevet d'enseignement primaire général, mais ne<br />

comprend ni langue vivante ni travaux pratiques.<br />

.£> O<br />

S'il est nécessaire d'avoir le brevet élémentaire<br />

pour être candidat à une école normale ?<br />

I E concours d'admission aux écoles normales, por-<br />

*-' tant sur le programme de la section générale des<br />

écoles primaires supérieures, et comportant les mêmes<br />

épreuves que le brevet élémentaire, il n'est donc pas<br />

nécessaire d'être pourvu du brevet élémentaire pour<br />

être candidat aux écoles normales. Comme l'examen<br />

d'entrée aux écoles normales est un concours plus<br />

difficile que le brevet élémentaire, les candidats, même<br />

pourvus du brevet élémentaire, sont obligés de passer<br />

ce concours pour entrer dans une école normale,<br />

o o<br />

Si l'on peut concourir pour une école normale<br />

de son choix ou si l'on est astreint à<br />

concourir pour l'école normale siégeant à<br />

son chef-lieu de département ?<br />

EN vertu de la circulaire ministérielle du 30 <strong>avril</strong><br />

1921, l'obligation de se faire inscrire dans I E<br />

département où ils résident, n'existe plus pour le 3<br />

candidats aux écoles normales. Ils peuvent donc<br />

choisir l'école normale où ils préfèrent concourir.<br />

^> <br />

Quelles sont les conditions d'admission, en<br />

qualité d'interne ou d'externe, dans une école<br />

normale primaire d'instituteurs ou d'institutrices<br />

?<br />

une école normale, les élèves-maîtres peuvent<br />

DANS<br />

être admis, soit en qualité d'internes (c'est là le<br />

régime normal de ces écoles), soit en qualité d'externes.<br />

L'externement n'est autorisé que lorsqu'il n'y a plus<br />

de places à l'internat.<br />

Les internes bénéficient gratuitement de tous les<br />

avantages de l'internat (nourriture, couchage, blanchissage,<br />

fournitures classiques).<br />

Les externes sont titulaires d'une bourse dont le<br />

montant est fixé annuellement par le ministre à la fin<br />

du budget. Ils reçoivent les fournitures classiques,<br />

mais leur bourse est diminuée d'une somme égale<br />

pour prix de fournitures. Us peuvent prendre leurs<br />

repas, ou seulement la demi-pension à l'école, mais<br />

leur bourse est, dans ce cas, diminuée d'une somme<br />

égale au prix de la pension ou de la demi-pension.<br />

o 0 o<br />

Si une jeune fille ayant 15 ans révolus le<br />

27 janvier 1929, et suivant les cours d'une<br />

école privée, peut obtenir une dispense d'âge<br />

pour passer son brevet élémentaire, et, dans ce<br />

cas, où s'adresser pour obtenir cette dispense ?<br />

tl, n'y a aucune dispense d'âge pour l'inscription aux<br />

* examens du brevet élémentaire. Tous les candidats<br />

doivent être âgés de quinze ans, au r sr janvier de<br />

l'année de l'examen. Par contre, il n'y a pas d'âge<br />

maximum.<br />

o ^y-<br />

Si une jeune fille qui poursuit ses études<br />

dans une école normale d'institutrices peut,<br />

pour des raisons de convenances, les continuer<br />

dans une école normale d'une autre ville ?<br />

changements d'école en cours d'études ne peuvent<br />

LES<br />

être autorisés qu'après avis favorable donné par<br />

j'école â laquelle appartient le candidat et par l'école<br />

OÙ il désire entrer.<br />

lorsque les candidats désirent obtenir une bourse<br />

de 4 E , 5 E et 6 E année, dans les écoles normales, ils indiquent,<br />

par ordre de préférence, les écoles où ils désirent<br />

entrer. En ce qui concerne les institutrices, les écoles<br />

où fonctionne une 4" année sont : Bordeaux, Lyon,<br />

JVtelun, Poitiers, Rennes, Nancy, Toulouse, Aix, Clertnont-Ferrand,<br />

Nîmes et Saint-Germain-en-Laye. —<br />

EUE MOSSÉ.<br />

O- <br />

Dans quelles conditions légales peut-on ouvrir<br />

ïjn fonds de commerce ?<br />

pom ouvrir un fonds de commerce, il n'est pas<br />

* d'autres conditions légales que d'avoir la capacité<br />

de commercer. L'exercice du commerce est interdit<br />

à diverses catégories de personnes, notamment les<br />

magistrats, les comptables des deniers publics, les<br />

avocats, les avoués, les huissiers, notaires, agents de<br />

change, etc.. D'autre part, les mineurs ne peuvent<br />

faire'le commerce que lorsqu'ils sont émancipés, âgés de<br />

dix-huit ans, et autorisés par qui de droit, ladite autorisation<br />

devant être enregistrée et affichée ; les interdits<br />

ne peuvent exercer le commerce ni eux-mêmes ni par<br />

l'intermédiaire de leur tuteur ; les personnes pourvues<br />

d'un conseil judiciaire ne,peuvent pas davantage commercer,<br />

même avec l'assistance de ce conseil. Enfin, la<br />

femme mariée, non séparée de corps, a besoin du consentement<br />

de son mari pour exercer le commerce ; ce<br />

consentement est exigé quelles que soient les conventions<br />

matrimoniales, même lorsque la femme est<br />

séparée de biens.<br />

Sauf les réserves ci-dessus concernant la cnpacité<br />

de faire le conunerce, quiconque peut s'établir commerçant<br />

à la condition de payer patente, de publier, dans<br />

le cas de mariage, le contrat ainsi que tous jugements<br />

prononçant la séparation de corps ou la séparation de<br />

biens et enfin de tenir des livres.<br />

^> ^><br />

Ce qui amena la réforme grégorienne de<br />

notre calendrier et en quoi elle consiste ?<br />

A VEC notre calendrier, dit Julien, la durée moyenne<br />

de l'année est de trois cent soixante-cinq jours un<br />

quart solaires moyens. Mais cette durée est un peu<br />

trop grande, puisque l'année tropique, intervalle de<br />

deux équinoxes de printemps, se compose de 365 jours<br />

2422042 ; cette différence fait à peu près sept jours en<br />

neuf siècles. Aussi, dès l'année 1414, on commença à<br />

s'apercevoir que les équinoxes du printemps et de<br />

l'automne devançaient de plus en plus les époques du<br />

21 mars et du 21 septembre, auxquelles ils se rapportaient<br />

primitivement. La réforme du calendrier fut,<br />

dès lors, constamment réclamée. Cette réforme eut lieu<br />

enfin sous le pontificat de Grégoire XIII, qui en<br />

ordonna l'exécution par une bulle du 24 février 1582.<br />

Cette réforme consiste dans l'omission nominale<br />

des dix jours qui suivirent le 4 octobre 1582, le jour<br />

suivant ayant été compté pour le 15 au lieu du 5,<br />

et dans la suppression du. jour intercalaire dans trois<br />

années séculaires sur quatre.<br />

La durée moyenne de l'année grégorienne est de<br />

365 jours 2425, valeur encore un peu trop forte, donnant<br />

moins d'un jour sur trois mille ans.<br />

^J-<br />

Quelles sont les dénominations données aux<br />

différentes parties du littoral français ? .<br />

N nomme Côte d'Azur, la partie du littoral médi-<br />

O terranéen qui se trouve entre Marseille et San-<br />

Rerao. Toutefois la partie se trouvant entre Nice et<br />

Vintimille appartient à la Riviera, nom que l'on donne<br />

à l'ensemble du littoral entre Nice et La Spezia. Le<br />

littoral du golfe de Gascogne est appelé la Côte d'Argent.<br />

On nomme Côte d'Emeraude, le littoral du golfe<br />

de Saint-Malo ; et le bois d'Amour d'Escoublac a<br />

donné son nom, Côte d'Amour, à la partie du littoral<br />

où se trouvent La Baule, Pornichet, Le Pouliguen, le<br />

Croisic.<br />

*?> o •£><br />

S'il est un moyen pratique de remédier au<br />

défaut de prononciation chez les enfants et<br />

même chez les grandes personnes ?<br />

'ON peut presque toujours remédier aux défauts<br />

L de prononciation, quels qu'ils soient, chez les<br />

enfants ou chez les grandes personnes, même si ces<br />

défauts sont conditionnés par une lésion organique.<br />

'Une rééducation méthodique, lente et patiente, est<br />

la seule condition du succès ; il faut apprendre à parler<br />

à voix haute, en lisant d'abord des syllabes, puis des<br />

phrases simples, en répétant, jusqu'à ce qu'on ait<br />

prononcé correctement. Les exercices doivent être<br />

faits régulièrement, en s'appliquant, deux fois par<br />

jour, et ne pas durer plus d'une demi-heure.<br />

' Un moyen très pratique de les exécuter, du reste<br />

employé par certains médecins, consiste à répéter,<br />

après un phonographe qu'on fait tourner lentement..<br />

Il est bon de faire ces exercices en présence d'une personne<br />

qui peut indiquer des corrections. Il existe, du<br />

reste, des cours spéciaux destinés à cette rééducation.<br />

Pourquoi l'on donne souvent à la censure<br />

le nom d'Anastasie ?<br />

ANS le courant de l'année 1876, on joua, à Paris,<br />

D un vaudeville, dont l'un des personnages, Anastasie,<br />

était une femme grincheuse, n'admettant nulle<br />

licence, même bénigne, en sa présence. Ce type remporta<br />

un grand succès et le dessinateur Cham prolongea<br />

sa fortune. Dans la Caricature du 9 août 1877, il fit<br />

paraître un dessin représentant « une soirée chez<br />

dame Anastasie », au cours de laquelle cette dernière,<br />

s'adressant à un journaliste, lui disait : « Soyez<br />

donc assez aimable de prendre une de ces glaces aux<br />

amendes ! »<br />

Cette légende, au goût de l'époque, était assez claire<br />

pour être comprise. Et il n'en fallut pas davantage<br />

pour que ce nom d'Anastasie fût définitivement appliqué<br />

à cette censure qui se montrait si sévère alors, au<br />

grand dam des journalistes et des dessinateurs.<br />

^ o-<br />

Où se trouve ce vers : « Voici des fleurs, des<br />

fruits, des feuilles et des branches »?<br />

PE vers débute un poème de Verlaine intitulé<br />

^ Offrande, et qui a, d'ailleurs, été mis en musique<br />

par Reynaldo Haydn.<br />

o s><br />

Si l'on est tenu de déclarer à la police locale<br />

les chambres ou appartements meut lés que<br />

l'on loue ?<br />

■"TOUTE personne faisant la location en meublé d'appar-<br />

1 tements où de chambres, même lorsque ces chambres<br />

ne sont qu'une partie de l'appartement qu'elle occupe<br />

elle-même, doit en faire la déclaration, à Paris, à la<br />

préfecture, et, x en province, à la mairie. Cette déclaration<br />

doit contenir : i°ses nom, prénoms, domicile, sa<br />

qualité de propriétaire ou de locataire, et, dans ce<br />

dernier cas, la date de son entrée eu jouissance et le<br />

montant de son loyer annuel ; 2° le nombre de ses locataires<br />

et l'importance de la location. Cette déclaration<br />

doit être faite dans les quinze jours de l'entrée en<br />

jouissance du premier locataire de chaque local, et, en<br />

cas de non-déclaration ou de déclaration inexacte,<br />

une amende de 100 francs à 5.000 francs peut être<br />

appliquée, et ce sans préjudice des mesures d'ordre<br />

prises par l'admmistration. Le déclarant doit se munir<br />

d'un registre à souche d'un modèle spécial, pour y<br />

inscrire, au fur et à mesure, les entrées et sorties de ses<br />

locataires, et transmettre ces renseignements à la préfecture.<br />

o •£?• ^y-<br />

D'où vient l'usage du " poisson d'<strong>avril</strong> " ?<br />

L y a, pour expliquer l'origine de cette coutume, plu-<br />

I sieurs versions.<br />

L'une d'elle affirme que ces mots : « poisson d'<strong>avril</strong> »<br />

constituent une corruption de •« passion d'<strong>avril</strong> », par<br />

allusion à la façon dont on se moqua du Christ, en le<br />

renvoyant d'Anne à Caïphe, de Caïphe à Pilate, de<br />

Pilate à Hérode et, enfin, de Hérode à Pilate.<br />

Une autre version est celle-ci :<br />

Richelieu, en s'emparant de Lunéville, captura le<br />

duc de Lorraine, Charles Ill.et le fit incarcérer à Nancy.<br />

Mais Charles III réussit à s'évader en traversant la Moselle<br />

à la nage, le 1 er <strong>avril</strong> 1634. Cette évasion donna lieu<br />

à de joyeuses moqueries, dont la principale consistait<br />

à affirmer qu'on ne mettait pas un poisson en prison.<br />

Enfin, troisième version,la plus vraisemblable sans<br />

doute :<br />

Dans certaines localités maritimes, on commençait,<br />

jadis, la pêche du petit maquereau dans les premiers<br />

jours d'<strong>avril</strong>. Lorsque les bateaux rentraient presque<br />

à vide, ou envoyait au patron, par dérision, des poissons<br />

de bois et de carton.<br />

Nous avons publié dans notre numéro du 31 mars,<br />

en page 10, un article sur l'origine du Poisson d'Avril.<br />

En voici un second, qui n'infirme en rien le premier<br />

et a le mérite d'être tout aussi curieux.<br />

«3» O 1<br />

Au bout ce combien de temps de présence,<br />

dans son corps, un jeune soldat peut permuter<br />

?<br />

jeune Soldat peut permuter au bout de cinq mois<br />

UN<br />

de service. Il doit faire, à cet effet, une demande<br />

à son chef de corps par la voie hiérarchique.<br />

O •£> O<br />

Quelle est la couleur la plus répandue parmi<br />

les fleurs de France ?<br />

N réunissant, sous un même nom, les teintes plus<br />

E voisines, les fleurs jaunes sont les plus nombreuses<br />

dans notre pays, où elles comptent 808 représentantes.<br />

Les autres se dénombrent ainsi :<br />

Blanches 687 représentantes<br />

Bouges 50J —<br />

Vertes 313 —<br />

Bleues 157 —<br />

Violettes 122 —<br />

Multicolores et variables .. 204 —<br />

Les répartitions de la couleur des fleurs varient,d'aileurs,<br />

suivant les endroits : les fleurs jaunes ne conservent<br />

leur prédominance que dans les terrains accidentés<br />

et les endroits incultes ; dans les bois et' les<br />

forêts, les fleurs blanches sont les plus nombreuses. La<br />

suprématie appartient aux «fleurs vertes dans les endroits<br />

hunùdes, les terrains marécageux et aux bords<br />

de la mer.<br />

O O<br />

Quelles sont les démarches à faire pour bénéficier<br />

de rentes réservées aux incurables ?<br />

OUR être admis ft l'assistance obligatoire, réservée<br />

P aux infirmes ou incurables, il faut se trouver dans<br />

certaines conditions précises que nous résumons cidessous<br />

(loi du 14 juillet 1906) : i° être Français ou<br />

assimilé (Belge, Italien, Polonais, Luxembourgeois) ;<br />

2° être sans ressources ; 3 0 être incapable de subvenir<br />

par son travail à ses besoins (tout septuagénaire est<br />

considéré comme tel) ; 4 0 être âgé de treize ans au<br />

moins.<br />

Il faut alors adresser, au maire du domicile, une<br />

demande, écrite sur papier libre, en fournissant tous<br />

les renseignements" sur les points ci-dessus énumérés<br />

(nationalité, ressources, nombre d'enfants élevés jusqu'à<br />

seize ans).<br />

Un certificat médical est établi par les médecins de<br />

l'hôpital désigné par l'Administration.<br />

Après enquête et avis favorable, le Bureau de Bienfaisance<br />

du domicile fixe le domicile de secours et<br />

inscrit le postulant sur les listes.<br />

Après une seconde enquête de l'Administration centrale,<br />

une décision provisoire est prise, puis ratifiée<br />

par le conseil municipal.<br />

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JE SAURAI MAINTENANT...<br />

Qu'un pull-over,<br />

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plus beaux papiers peints.<br />

UNE FAMILLE SARROÎSE<br />

DE MAITRES DE FORGES : LES GOUVY<br />

(Suite du texte de la page 5.)<br />

sur le sol français. Que non pas ! C'est un<br />

sentiment profond de l'honneur, semblable<br />

à celui qu'éprouvaient les Samouraïs de l'ancien<br />

Japon lorsqu'ils se faisaient hara-kiri.<br />

Français son père a été, Français il entend<br />

rester : le labeur de sa famille appartient à<br />

l'unité nationale, et il lui semble intolérable<br />

qu'on l'en retire, qu'on dispose contre leur<br />

gré de populations fermement attachées à<br />

un pays, pour les incorporer brutalement à<br />

un autre. C'est donc un sentiment des plus<br />

nobles, duquel toute pensée d'intérêt est<br />

rigoureusement exclue, qui est à la base de<br />

l'inquiétude du maître de forges sarrois. Lés<br />

Prussiens, qui tiennent toute la Sarre et occupent<br />

l'Alsace et la Lorraine, n'ont-ils pas<br />

affirmé bien haut qu'ils n'abandonneraient<br />

pas ces pays ? Us ont établi une carte-aïeule<br />

de la « carte au liseré vert » de Bismarck —<br />

qui, si elle reçoit l'approbation des alliés,<br />

enlèvera à la France un quart de son territoire,<br />

de Dunkerque à Belfort: Ils ont, parmi leurs<br />

représentants auprès de la conférence, un<br />

certain Bocking, qui, après avoir sollicité<br />

jadis les faveurs de l'Empire, s'est vendu<br />

corps et âme aux ennemis de Napoléon. Et<br />

Gouvy, qui connaît les ambitieuses visées de<br />

cet homme sans scrupules, est moins que<br />

rassuré par sa présence. « Mon ami, dit-il à<br />

Berryer, à l'issue de leur entretien, songe<br />

bien que si la fatalité me fait Prussien, je suis<br />

un homme mort !... »<br />

POUR cette fois, Bocking a échoué. Mais<br />

Waterloo va lui fournir l'occasion de<br />

recommencer ses manœuvres et d'emporter<br />

l'affaire. Le traité de Paris du 20 novembre<br />

r815 remet à la Prusse non seulement Sarrebruck<br />

et Saint-Arnual, mais encore « la souveraineté<br />

de Sar-Louis et de Goffontaine.<br />

Gouvy en a la certitude. »<br />

0 II s'enferme, nous dit Berryer, dans son<br />

cabinet ; il écrit avec la plus grande lucidité<br />

son testament en faveur de ses deux neveux<br />

et de sa femme ; il adresse à cette épouse chérie<br />

une lettre qu'il signe : Gouvy, mort Français.<br />

Tout étant ainsi réglé, il prend un pistolet<br />

et accomplit le fatal serment qu'il m'avait<br />

fait quelques semaines auparavant. » Pas<br />

une hésitation, pas une reculade devant ce à<br />

quoi il est fermement résolu. Une telle fin<br />

est sœur de celle que l'honneur marin impose<br />

au commandant du navire qui est pris ou qui<br />

sombre : ne pas survivre à son pavillon.<br />

La mort du chef n'entraîna cependant pas<br />

celle de l'affaire qu'il avait recueillie et accrue.<br />

Espérant en un avenir meilleur, faisant ce<br />

qu'il eût fort bien pu faire lui-même, ses<br />

héritiers le transférèrent à Hombourg-Haut,<br />

tout près de la frontière sarroise, mais en Lorraine<br />

restée française, avant de l'étendre,<br />

par de nouvelles créations, sur Sarralbe et sur<br />

Saint-Avold. La paix néfaste de 1870 fut<br />

pour elle une réédition de celle de 1815. Elle<br />

ne craignit pas d'emigrer à nouveau pour<br />

conserver le contact du marché français. Ce<br />

dernier exode l'amena à Dieulonard, au sein<br />

de notre France de l'Est, si souvent mutilée<br />

et amoindrie, où elle reprit aussitôt un rang<br />

parfaitement digne de son grand passé.<br />

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M<br />

PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />

POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />

MICHEL SERVET<br />

ICHEL SERVET est demeuré une des<br />

plus célèbres victimes du fanatisme<br />

religieux qui se manifesta dans la<br />

période qui suivit la Réforme.<br />

Il était né en Espagne, à VUlanueva (Aragon),<br />

vers l'an 1509. Entré en 1525 au service<br />

du père Quintana, le confesseur de<br />

Charles-Quint, il le suivit à Toulouse, où il<br />

fit ses études de théologie. De là, il s'en fut<br />

successivement en Italie, en Allemagne, puis<br />

à Strasbourg, discourant partout avec les docteurs<br />

les plus célèbres, soutenant les théories<br />

panthéistiques qu'il avait conçues et qu'il<br />

devait exposer plus tard dans ses livres.<br />

A Paris, où il vint ensuite, il étudia la médecine,<br />

et, sous le nom de Michel de Villeneuve<br />

(son autre pseudonyme était Rêves, le nom<br />

de sa mère), se signala aussitôt par d'intéressantes<br />

découvertes. De 1537 à 1538, il fit,<br />

au Collège des Lombards, un cours sur les<br />

sirops (syruporUm universa ratio) et s'y livra,<br />

contre la médecine de son temps, à de violentes<br />

attaques qui lui valurent bien des animosités.<br />

Il en fut de même d'une édition de la géographie<br />

de Ptolémée qu'il donna ensuite, et<br />

d'un commentaire sur la Somme de saint<br />

Thomas d'Aquin. Puis, revenant à ses théories<br />

panthéistes, renouvelées de Philon, il ne voulut<br />

voir dans la Trinité que trois modes différents<br />

de manifestation de l'Etre absolu : ce fut son<br />

Apologetica disceptatio pro Astrologio (1568)<br />

pour quoi il fut traduit devant le Parlement,<br />

qui l'acquitta.<br />

Médecin à Charlieu (près de Lyon), puis à<br />

Vienne, il se livra, en 1553, à une nouvelle<br />

incursion dans le domaine théologiqùe :<br />

Christianismi restitutio, qui lui valut d'être<br />

condamné à mort par contumace, à Vienne<br />

MICHEL SERVET<br />

(il avait pu s'enfuir à temps), et exécuté en<br />

effigie, le 17 juin 1553. Se rendant en Italie,<br />

il eut l'imprudence de passer par Genève ; il y<br />

fut reconnu et emprisonné (13 août). Le Petit<br />

Conseil de Genève (présidé par Calvin qui lui<br />

avait voué une animosite particulière) le<br />

condamna au bûcher, « afin qu'il n'infestât plus<br />

le monde de ses blasphèmes d'hérésies ».<br />

Après un moment de désespoir, il marcha courageusement<br />

à la mort le 25 octobre 1553.<br />

Michel Servet avait, en médecine, pressenti<br />

la circulation du sang et découvert le mécanisme<br />

de la circulation pulmonaire. Ce fut<br />

donc un savant qui mourut ainsi dans la force<br />

de l'âge, victime d'un fanatisme intolérant.<br />

L<br />

L'ÉGLISE DE SAINT-GERMAIN-<br />

L'AUXERROIS<br />

'ÉGLISE de Saint-Germain-l'Auxerrois,<br />

dont la cloche, dans la nuit lugubre du<br />

23 au 24 août 1572 (Saint-Barthélémy),<br />

donna à une heure et demie le signal des<br />

« matines parisiennes » en même temps que<br />

du massacre le plus odieux, venait alors à peine<br />

de voir achever ses décorations intérieures<br />

(dernières chapelles des nefs et du chevet),<br />

ainsi que le prouvent sur les gargouilles les<br />

dates : 1569 et 1571 qui y sont inscrites.<br />

Elle tire son nom d'un petit oratoire érigé<br />

sur son emplacement actuel (alors en pleine<br />

banlieue de Lutèce) et où saint Germain,<br />

évêque d'Auxerre, s'était arrêté en allant à<br />

Nanterre et avait opéré quelques miracles.<br />

Vers 560, Paris commençant à s'étendre<br />

en dehors de son île et à avoir des hameaux<br />

sur la rive droite de la Seine, saint Germain,<br />

celui-là évêque de Paris, fit .de la petite chapelle<br />

un baptistère. Construite en forme de<br />

rotonde, la nouvelle église fut nommée Saint-<br />

Germain-le-Rond.<br />

Reconstruite, d'abord, au XI E siècle, après<br />

avoir été détruite par les Normands au<br />

IX E siècle, puis entièrement (sans laisser<br />

d'anciennes traces) du xrve au X vi e siècle,<br />

l'église, qui était paroisse' royale du Louvre,<br />

fut l'objet d'un soin particulier : monumental,<br />

son maître-autel n'avait pas coûté moins de<br />

jo.oop livres.<br />

De graves atteintes furent portées à l'édifice<br />

par les architectes chargés de le modifier, au<br />

cours du siècle suivant, dans le but de le<br />

mettre au goût de l'époque : tel fut Baccarit,<br />

architecte des Quinze-Vingts et des Ecuries<br />

du Roi, qui supprima le magnifique jubé<br />

auquel avaient collaboré Pierre Lescot et<br />

Jean Goujon, transforma les piliers gothiques<br />

du pourtour en colonnes cannelées et décorées<br />

de draperies, de fleurons, etc.. En même<br />

temps, la haute flèche en pyramide fut démolie<br />

et la tour reconstruite.<br />

Pendant la Révolution, l'église de Saint-<br />

Germain-l'Auxerrois servit, d'abord, de magasin<br />

à fourrages, puis d'édifice du culte théopliilanthropique.<br />

Saccagée en 1831, elle fut fermée<br />

jusqu'en 1837, etuneloi ordonna, en même<br />

temps que sa réouverture, sa restauration.<br />

Celle-ci fut l'œuvre des architectes Rassus et<br />

Baltard, qui la mirent en son état actuel.<br />

Le portail (la façade qui est au-dessus de<br />

lui est surmontée par un pignon portant la<br />

D<br />

EUXIÈME des territoires sous mandat<br />

(l'autre étant le Togo), le Cameroun,<br />

qui était colonie allemande depuis 1884,<br />

s'étend entre les territoires français de l'Oubangui-Chari<br />

et du Tchad, à l'est ; le Cameroun<br />

britannique, englobé dans la Nigeria,<br />

à l'est ; la Guinée espagnole et le Gabon, au<br />

sud. D'une superficie de 400.000 kilomètres<br />

carrés environ, il est tout en profondeur<br />

(1.500 kilomètres d'hinterland contre 200 kilomètres<br />

de côtes).<br />

Le Cameroun moyen est très accidenté et<br />

évoque assez, avec ses épanchements volcaniques<br />

et ses cratères accompagnés d'orgues<br />

basaltiques, voisinant avec des massifs de<br />

granit et de schistes cristallins, notre Auvergne.<br />

Il sè termine, sur l'Océan, par une<br />

zone littorale formée de vases, de sables et de<br />

sédiments divers, et s'achève, d'autre part,<br />

sur le nord, par une plaine immense, à substratum<br />

gréseux, qui s'étend jusqu'au Tchad, en<br />

supportant des steppes et des terrains argileux<br />

crevassés. Le point culminant : le pic du Fake<br />

(4.010 mètres), est, à certains jours, couvert de<br />

neige. C'est dans le plateau central que prennent<br />

naissance toutes les rivières : i° rivières du<br />

bassin côtier : Mungo, navigable sur 120 kilomètres<br />

; Wouri, sur 65 kilomètres ; Sanaga,<br />

sur 80 kilomètres ; N'Yong, sur 250 kilomètres,<br />

etc., coupées de belles chutes d'eau<br />

qui constitueront des réserves considérables<br />

de houille blanche ; 2 0 rivières du bassin du<br />

Congo : N'Goko, Kadéi, Mambéré, etc. ;<br />

3 0 rivières du bassin du Tchad : Logone, navi-<br />

L<br />

E tabac est consommé sous des formes<br />

diverses : i° comme tabac à mâcher<br />

(rôles) ; 2 0 comme tabac à priser (pou-<br />

dre) ; 3 0 comme tabac à fumer empaqueté ;<br />

4° en cigares ou en cigarettes.<br />

Le tabac à mâcher se prépare à partir de<br />

certains plants à feuilles corsées, gommeuses<br />

et résistantes (tabacs du Lot-et-Garonne, du<br />

Lot, du Nord, à forte teneur en nicotine). Les<br />

grandes phases de sa préparation sont : l'êpoulardage<br />

(ouverture des manoques), le tri des<br />

feuilles et leur mouillage à environ 40 % d'eau<br />

salée ou de jus salé (le sel étant là pour<br />

s'opposer à des fermentations ultérieures qui<br />

auraient un fâcheux effet sur le parenchyme).<br />

Puis ce sont : l'écotage, enlèvement de la nervure<br />

médiane (côte) de la feuille ; le filage,<br />

émoulement au moyen d'un petit tambour<br />

(rouet bayonnais) et mise en forme de fil par<br />

torsion ; le rôlage (découpage accompagnant le<br />

dévidement du rouet en sens inverse, et<br />

L'ÉGLISE SAINT-GERMAIN-L'AUXERROIS^<br />

statue de l'archange saint Michel) est précédé<br />

d'un porche, œuvre de Jean Gausse<br />

(1435-1439), » aux niches décorées par des<br />

statues en pierre et ouvrant par sept portes<br />

ogives ; il est percé de trois baies ogives. La<br />

nef s'ouvre sur les bas-côtés par huit arcades<br />

ogives ; le chœur, par quinze ; le banc d'œuvre,<br />

en bois sculpté, a été exécuté suivant les<br />

dessins de Lebrun, en 1684. La grille fermant<br />

le chœur est de 1767 et de Pierre Dumiez ;<br />

elle fut démontée en 1792 par un bedeau<br />

dévoué qui la sauva ; remise en place en<br />

1812, forcée et mutilée lors de l'émeute de<br />

1831, restaurée finalement en 1839 par<br />

Baudrit. Elle avait coûté 38.000 livres. Sa<br />

restauration coûta 20.000 francs. Au-dessus<br />

des travées latérales du porche sont deux<br />

petites salles datant du XV E siècle et destinées<br />

à renfermer les archives et le trésor de l'église :<br />

ce sont les- salles du trésor, dont celle de<br />

droite est intacte et présente huit bas-reliefs et<br />

deux vantaux peints de l'époque.<br />

LE CAMEROUN, VASTE TERRITOIRE SOUS MANDAT FRANÇAIS<br />

able sur presque tout son cours, et que des<br />

ras secondaires font communiquer avec le<br />

Chari ; 4 0 enfin, rivières du bassin du Niger,<br />

dont la seule importante est la Bénoué, accessible<br />

pendant 1' « hivernage » à de gros vapeurs.<br />

Au point de vue du climat, l'année peut<br />

être divisée en deux saisons : saison sèche,<br />

de novembre à <strong>avril</strong> ; saison des pluies ou<br />

hivernage, de mai à octobre inclus, avec maximum<br />

de précipitation fluviale de juin à septembre.<br />

La zone côtière détient le record des<br />

pluies, avec 4 m. 625 et 204 jours par exemple,<br />

en 1912, à Douala (contre 1 à 2 mètres et<br />

150 jours sur le plateau central, 300 à 600 millimètres<br />

et 36 jours autour du Tchad). La<br />

température est assez pénible dans la zone<br />

côtière (+ 23 0 à + 30 0 ) ; beaucoup plus tolérable<br />

à l'intérieur et, notamment, sur le plateau<br />

de N'Gaoundéré (-f 4 0 à + 25 0 ), amsi<br />

qu'au nord (moyenne + 18 0 ).<br />

La population du Cameroun est d'environ<br />

trois millions d'habitants (huit au kilomètre<br />

carré) : surtout Bantous et Soudanais. Autres<br />

familles ethniques : Arabes du Tchad, Foulbès,<br />

Haoussas, Négrilles. Les Européens sont en<br />

petit nombre : 2.000 environ.<br />

Le Cameroun est divisé, au point de vue<br />

administratif, en douze circonscriptions ;<br />

capitale : Yaoundé ; ville principale : Daoula<br />

(port sur l'Océan) ; autres agglomérations<br />

importantes : Edéa, Kribi, Garoua.<br />

Le mandat de la France sur le Cameroun<br />

a été confirmé par le Conseil de la Société des<br />

Nations, en date du 20 juillet 1922.<br />

LA PRÉPARATION DES TABACS<br />

enroulement en hélice autour de petits axes<br />

en bois) ; une immersion dans un jus salé destinée<br />

à renforcer le goût et la couleur du<br />

roduit, suivi d'un passage à la pierre hydrau-<br />

Ê<br />

que, d'un séchage et de l'empaquetage.<br />

Le tabac à priser voit sa fabrication commencer<br />

par Vépoulardage et la mouillade ; puis,<br />

ce sont : i° le hachage (à moins que cette opération<br />

n'ait suivi immédiatement l'époulardage)<br />

qui découpe les feuilles en lanières d'environ<br />

14 millimètres de large ; 2° la fermentation<br />

en masses (meules d'un poids de 30<br />

à 35.000 kg.), qui n'est autre qu'une combustion<br />

aux dépens de l'air ambiant, combustion<br />

au cours de laquelle les taux de la nicotine,<br />

des acides manque et citrique s'abaissent<br />

tandis que celui de l'acide acétique s'élève<br />

(elle dure environ quatre mois); 3 0 le râpage,<br />

suivi d'un tamisage au blutoir et d'une<br />

.deuxième mouillade avec trituration, qui<br />

précède la fermentation en cases et la prépare<br />

(les cases sont de grands coffres entièrement<br />

clos, construits en chêne et doublés en sapin,<br />

pouvant contenir de 25.000 à 30.000 kilos de<br />

tabac). Cette dernière opération est encore<br />

plus longue et plus minutieuse que la fermentation<br />

des masses ; elle porte à dix-sept<br />

mois, environ, la durée totale de la fabrication<br />

du tabac à priser. La composition de la poudre<br />

ordinaire comprend, généralement, la combinaison<br />

d'un tabac exotique : la virginié, avec<br />

des espèces indigènes.<br />

Dans la fabrication du tabac à fumer,<br />

l'époulardage est précédé d'un coupage ou<br />

cabochage qui consiste à couper les pédoncules<br />

des feuilles (pour éviter la présence des morceaux<br />

de côte trop gros). La première mouillade<br />

est suivi d'un hachage, suivi, lui-même,<br />

d'une dessiccation ou torréfaction à chaud,<br />

complétée par une dessiccation à froid, suivie<br />

d'une mise en masses, qui a pour effet de<br />

créer une légère fermentation en développant<br />

l'arôme et en élnninant le goût de four<br />

consécutif à la torréfaction. Telle est, du<br />

moins, la méthode de préparation du scaferlati<br />

ordinaire ; elle a sa conclusion dans le<br />

paquetage et l'emballage automatique qui<br />

précèdent la livraison à la consommation.<br />

N<br />

-e><br />

VICQ D'AZYR<br />

ous avons dit quel rôle joua, dans l'orientation<br />

et les débuts du grand chimiste<br />

Fourcroy, un pensionnaire de son père<br />

qui se nommait Vicq d'Azyr. C'était un jeune<br />

médecin qui était en passe de devenir un des<br />

plus brillants anatomiste de son époque.<br />

Il était, le 23 <strong>avril</strong> 1748, né à Valognes et<br />

était venu faire ses études médicales a Paria,<br />

[VICQ D'AZYR<br />

Il s'y livra avec ardeur à l'étude de l'anatomia<br />

et de la physiologie, et fut, en 1773, reçu<br />

licencié.<br />

Dès qu'il eut obtenu ce grade, il suivit<br />

des cours particuliers d'anatomie humaine<br />

éclairée par l'anatomie comparée, et obtint,<br />

tant de succès dans cet enseignement qu'Antoine<br />

Petit, qui venait d'être nommé titulaire<br />

de la chaire d'anatomie du Jardin du Roi, le<br />

prit pour son suppléant.<br />

Il fit, à cette époque, dans des circonstances<br />

bizarres, la connaissance de l'illustre naturaliste<br />

Daubenton : une nièce de ce savant ayant,<br />

un jour, éprouvé un évanouissement en passant<br />

devant sa maison, il lui prodigua ses soins, et,<br />

quelque temps après, l'épousa. Cette union<br />

donna à Vicq d'Azyr, pour continuer ses recherches,<br />

des facilités nouvelles ; Daubenton<br />

lui procura le moyen d'étendre ses recherches<br />

d'anatomie comparée à des animaux étran-.<br />

gers.<br />

Les mémoires qu'il donna à la suite de ses<br />

premiers travaux lui ouvrirent, en 1774, les<br />

Drtes de l'Académie des Sciences. Là, il se<br />

Ea avec Joseph-Màrie-François de Lassone,<br />

qui était médecin de Marie-Antoinette et de<br />

Louis XVI ; et tous deux, pour alléger le poids ,<br />

des attributions et des responsabilités qui.<br />

étaient celles du premier médecin du roi,<br />

créèrent la Société Royale de Médecine, dont il<br />

fut, en 17J 3, nommé secrétaire perpétuel.<br />

La rapide ascension de Vicq d'Azyr lui<br />

valut des jalousies féroces et de violentes<br />

attaques ; il n'y répondit qu'en se livrant à<br />

des recherches nouvelles. Les éloges qu'il fit;<br />

des principaux membres de la Société Royale<br />

lui attirèrent, en revanche, beaucoup d'amitiés<br />

littéraires, et firent qu'il fut appelé, en 1788, à<br />

occuper le siège laissé libre par la mort de<br />

Buffon. Son discours de réception, contenant<br />

un portrait brossé de main de maître de Buffon, •<br />

naturaliste, philosophe et écrivain, fut très<br />

remarqué. En 1789, il fut nommé premier<br />

médecin de la reine. Il mourut le 20 juin 1794<br />

à Paris, à l'âge de quarante-six ans.<br />

On a dit de Vicq d'Azyr qu'il rappelait<br />

Buffon par les vues générales et l'élégance<br />

brillante du style. Sans doute aurait-il été le<br />

grand créateur de l'anatomie comparée sans<br />

sa fin prématurée, qui vint rompre le coma<br />

de travaux si ikillamment commencés.


nmmi DIMANCHE-ILLUSTRÉ *.iiiumiiiiiiiiiiiiiiiuimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiuiiinimi' 12 iiHiiiiiiuiiiiiiiiniiimiiHii! ■■■■■■■ liiiuiiMiniiliniiiiiiriiiiiiii uiiiiiimiiii LE 7 AVRIL 1929 «ummi<br />

LA S EM AI NE C OM IQU E<br />

DISTRACTION OU LE CHAUFFEUR CONSCIENCIEUX<br />

— J'en ai assez de cette molo. La voici ... Ç'est peut-être les roulements?... ... le carburateur, la magnéto?... .'■ J'y suis... j'ai oublié de mettre de l'essence<br />

encore en panne. dans le réservoir. ! (Dessin inédit de CHAPT.)<br />

LA CACHETTE<br />

— Je viens d'avaler mon bouton de col I<br />

— Enfin l pour une fois au moins, tu<br />

sauras où il est t<br />

(Dessin inédit de HARO.)<br />

VOCATION<br />

— Je vois, vous avez eu de mauvais<br />

'exemples et la... vocation vous est venue en<br />

écoutant chanter le rossignol... et la pincemonseigneur<br />

t. .<br />

[Dessin inédit de DoLLT.)<br />

UN FEU DE FANTAISIE<br />

ES parents de la gentille Ninette ont un invité ce soir.<br />

L Us reçoivent à dîner M. Ruffin, le chef de bureau au<br />

ministère des Affaires embrouillées.<br />

^ — Tu comprends, Estelle, explique M. Massot, je<br />

devais cette politesse à mon chef, qui m'a obtenu une<br />

petite augmentation de traitement. Mais nous lui<br />

offrirons un dîner modeste. Pas d'ostentation avec<br />

M. Ruffin, ce serait maladroit. Il y a des gens qu'il faut<br />

éblouir et d'autres devant lesquels on a tout à gagner<br />

de rester simples. M. Ruffin est de ceux-ci; par conséquent,<br />

le monts d'argenterie possible sur la table.<br />

— Alors, nous ne mettons pas le beau «surtout»<br />

que ton oncle nous a offert pour le jour de l'an?<br />

— Inutile.<br />

— C'aurait été pourtant une occasion de l'étrenner.<br />

— Je sais bien, mais n'ayons pas l'air plus aisés que<br />

nous le sommes en réalité. Et, pour que mon chef ne<br />

voie pas cette belle pièce d'argenterie sur la crédence<br />

du buffet, je vais la placer sur la dernière tablette du<br />

placard.<br />

Or, Ninette ayant aidé sa maman à mettre le couvert,<br />

lui dit gentiment :<br />

— Mère, tu as oublié quelque chose.<br />

— Quoi donc, ma chérie?<br />

— Le beau surtout de tonton, pour faire honneur<br />

à notre invité.<br />

— Ton père l'a perché si haut, lui répondit la<br />

maman, que nous ne pouvons plus l'attraper.<br />

Ninette se contenta de l'explication, mais lorsque...<br />

M. Ruffin fut arrivé, elle profita d'une absence de ses<br />

parents pour lui glisser à l'oreille :<br />

— Nous avons un magnifique surtout en argent, vous<br />

savez, m'sieu. On l'aurait bien mis pour vous, mais<br />

maman ne peut l'atteindre. Tâchez donc de l'attraper,<br />

vous ; papa dit que vous avez le bras long !<br />

ES parents sans illusions.<br />

D Us viennent de marier leur fille unique. Ils devraient<br />

être satisfaits. Mais, malgré tout, ils en veulent<br />

un peu à ce « monsieur » qui leur enlève leur enfant. Ils<br />

sont même de mauvaise foi. Et quand, au lendemain<br />

du départ pour le voyage de noce, il leur arrive la dépêche<br />

classique, signée Suzanne :<br />

Voyage excellent. Pensons beaucoup à vous.<br />

— Tu vois, observe la mère, il lui apprend déjà à<br />

mentir 1<br />

A<br />

DOLPHE!... s'écria M m e Natte, qui, du<br />

cinquième, guettait son.mari, gravissant<br />

péniblement l'escalier, Adolphe ! l'oncle<br />

Grenadir arrive !<br />

Adolphe Natte était sous-chef de bureau au<br />

ministère des Travaux hygiéniques. L'oncle<br />

Grenadir, oncle de M me Natte, après s'être<br />

brouillé avec toute sa famille, était parti pour<br />

l'Amérique depuis plus de vingt ans et avait<br />

fait fortune dans l'élevage des porcs.<br />

M. Natte monta moins lentement les étages :<br />

— Tiens ! lui dit sa tendre moitié, en-voilà<br />

des nouvelles I...<br />

Adolphe lut le télégramme ; ses mains tremblaient.<br />

« Reviens à Paris... » annonçait simplement<br />

l'oncle Grenadir, dans un style concis dont<br />

il avait le secret.<br />

Il était avare d'explications. De temps à<br />

autre, parvenait un câble, disant :<br />

o Affaires heureuses. Porcs vont bien. »<br />

Ou : «Ai tué mon dix-millième élève. » Ou :<br />

« Prospère avec mon élevage. Pense à vous... »<br />

et autres du même genre.<br />

Lors de son mariage, M me Natte lui avait<br />

écrit pour l'en informer ; elle avait reçu ces<br />

brèves félicitations : « Bon courage ! » ce dont<br />

l'heureux fiancé avait ressenti quelque amer-<br />

! tume. Depuis, la nièce s'était tenue en rapports<br />

réguliers et prévenants avec son oncle. Dernière<br />

survivante de la famille, elle comptait<br />

recueillir l'héritage du vieux Grenadir, célibataire,<br />

dont les seuls amis, là'bas, paraissaient<br />

être ses porcs.<br />

Et l'héritage promettait d'être intéressant,<br />

car, dans leur laconisme, les dépêches annonçaient<br />

toujours, d'heureux résultats, de nouveaux<br />

développements d'affaires, des années<br />

magnifiques.; et l'on sait si la fortune se fait<br />

amplement et rapidement en Amérique. Grenadir<br />

était au moins multimiUionnaire !...<br />

M. Natte rendit le télégramme à sa femme,<br />

trop ému pour parler. M me Natte esquissa un<br />

pas de danse, sauta au cou de son mari et<br />

l'embrassa frénétiquement-:<br />

— Hein ?... crois-tu ?... Nous voilà riches !...<br />

Il faut lui répondre tout de suite, ajouta-1elle,<br />

pour qu'il n'aille pas autre /part que chez<br />

nous. Redescends vite et expédie ce sans-fil :<br />

« Profondément heureux de vous recevoir,<br />

votre chambre vous attend... »<br />

Car M me Natte avait conçu vm plan machiavélique<br />

pour empêcher les intrus ou les étrangers<br />

d'accaparer l'oncle et de détourner la plus<br />

infime parcelle de sa fortune ': c'était de l'installer<br />

dans leur appartement.<br />

Elle en fit part à son mari, qui manifesta<br />

un pâle enthousiasme. M. Natte avait mal<br />

digéré l'exliortation au courage nuptial ; il<br />

était dans un état manifeste d'infériorité<br />

puisque l'oncle à héritage n'appartenait pas<br />

à lui, mais à sa femme ; enfin, il n'aimait<br />

pas à être dérangé dans ses habitudes. Son<br />

épouse lui expliqua qu'il n'avait aucune diplomatie,<br />

aucun sens pratique et que le vieux<br />

Grenadir étant son parent a elle, elle avait le<br />

droit de s'en occuper ainsi qu'il lui conviendrait<br />

:<br />

— Je suis avant tout une femme d'affaires,<br />

moi, disait-elle. Je tiens cela de l'oncle ; c'est<br />

de famille !<br />

Elle fit tellement miroiter les millions d'Amérique<br />

et jongler son époux avec des chiffres<br />

que celui-ci, se sentant abruti et hors de résistance,<br />

finit par consentir à tout ce qu'on<br />

voudrait.<br />

En attendant que l'on prit. un somptueux<br />

appartement, il fut donc décidé que la chambre<br />

de M. Natte serait affectée à l'oncle Grenadir.<br />

M. Natte se contenterait d'un lit pliant<br />

dressé dans un débarras, sans jour et sans<br />

fenêtre.<br />

— La nuit est bien vite passée, lui dit sa<br />

femme. Tu n'auras qu'à dormir tout le temps.<br />

Comme le logement était vieux et sale, on le<br />

fit repeindre ; on fit coller des papiers propres ;<br />

on mit des tapis partout et des rideaux neufs.<br />

La nièce d'un millionnaire, future millionnaire<br />

elle-même, ne pouvait décemment vaquer aux<br />

soins du ménage et servir à table : une bonne<br />

fut engagée. La chambre fut parée de mille<br />

objets affreux et coûteux. Bref, les époux<br />

firent maison nette et remplacèrent tout leur<br />

vieux et solide mobilier par un faux luxe<br />

encombrant, clinquant, cassant et exorbitant<br />

de prix. Rien n'était assez beau ni assez<br />

cher. Qu'est-ce que cela faisait puisque l'on<br />

serait riche 1<br />

Depuis l'envoi du sans-fil, M. Natte ne cessait<br />

de vider sa bourse ; et, comme la générosité<br />

n'était pas son fort, il se lamentait de voir<br />

disparaître à une vitesse vertigineuse ses<br />

L'EMBOUTEILLAGE' (Dessin inédit d'A. DUBOUT.)<br />

— Alors, on se reverra dans quinze jours...<br />

— Dans quinze jours ? Pourquoi pas demain ?<br />

— MaiSi mon vieux, il faut tenir compte que j'habite de l'autre côté de la rue l~.<br />

POINT DE VUE<br />

— Vous êtes fou de pleurer' comme ça<br />

parce que vous avez trouvé un appartement<br />

vide?<br />

— Hi l hit mais voilà... c'est le mienl<br />

(Dessin inédit de MAT.)<br />

AMÉNITÉS<br />

— Tu as décidément un fichu caractère.<br />

— Possible, mais j'ai les qualités de mes<br />

défauts...<br />

— Je ne te croyais pas tant de qualités!<br />

(Dessin inédit de HAËSJ<br />

quelques économies. M me Natte, la femme d'affaires,<br />

trouvait indispensable toutes ces dépenses<br />

et déclarait qu'il faut savoir semer pour<br />

récolter. Elle couvrait son petit mari d'un<br />

immense mépris, car il n'avait que des idées<br />

étriquées et ne « savait pas » voir grand.<br />

Sans aucune indication sur la date du départ<br />

de l'oncle, les Natte avaient calculé qu'il arriverait<br />

vers la fin du mois, et pris leurs dispositions<br />

en conséquence.<br />

Dans la soirée du 23, un coup de sonnette<br />

les fit sursauter.<br />

Rosalie, la nouvelle bonne, alla ouvrir et<br />

revint en criant d'un air épanoui :<br />

— Vlà l'oncle Grenadir qui s'amène !<br />

D'un bond, les deux époux angoissés surgirent<br />

de leurs sièges et se précipitèrent sur<br />

un petit monsieur maigre, qui attendait dans<br />

l'antichambre.<br />

' — Mon cher oncle !... Mon bon oncle !...<br />

criaient-ils en couvrant de baisers les' joues et<br />

le crâne de l'arrivant. Quel bonheur pour nous 1<br />

Vous allez rester avec nous !... Nous avons<br />

tout préparé pour vous... Nous vous soignerons,<br />

nous vous dorloterons. Vous ne nous<br />

quitterez plus jamais !... Nous sommes si<br />

heureux de vous avoir auprès de nous !...<br />

— Merci ! merci ! mes enfants, dit l'oncle.<br />

Vous êtes bien bons et j'accepte avec le plus<br />

vif plaisir. C'est pour moi un grand bonneur<br />

de vous retrouver.<br />

— Adolphe ! tonna M mo Natte, tu n'as<br />

même pas débarrassé mon oncle !<br />

— Ah ! mon Dieu ! s'écria Adolphe. Votre<br />

valise, mon oncle... donnez-la moi.<br />

— Tenez, mon neveu, dit l'oncle en la lui<br />

confiant. La malle est à la consigne, où je l'ai<br />

laissée; vous la ferez prendre demain... Et<br />

puis vous seriez bien gentil de faire payer les<br />

dix francs de mon taxi... Mes animaux ont<br />

tous^ eu la maladie ; je suis complètement<br />

ruiné... et il ne me reste plus vingt sous !...<br />

ROGER DANJAND.


iiiiiiiiT LE 7 AVRIL 1929 jii||i iiitiiiiiiMitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiifiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiii m iiiiiiiiuaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiintiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinii DIMANCHE-ILLUSTRÉ •»"'"•<br />

LE VILLAGE HISTORIQUE<br />

— C'est bien dans ce- pays, où il y a une auberge — Ben sûr que c'était ici, mais, maintenant, ... l'aubergiste a déménagé !<br />

historique où Napoléon a couché? c'est au pays voisin... ©essin inédit de M. SAVVAYM.) ;<br />

SNOBISME<br />

— Alors ! qu'est-ce qu'on dit de sa petite<br />

Semaine d'entraînement?<br />

— Heu ! je dis que je suis bien content que ce<br />

soit demain <strong>dimanche</strong> ! (Dessin inédit de R. LENOIK.)<br />

LES BELLES AMITIÉS<br />

, Je vois que tu aimes beaucoup ta tante<br />

car tu demandes chaque jour d'aller la voir /...<br />

Oui mais... c'est pour voir son chien<br />

Bob I (Dessin inédit d"Alx.)<br />

HISTOIRE NAÏVE, A LA MODE BELGE<br />

— Pour une fois, Jasep, pouvez-vous me<br />

dire, toi qui es malin, qui ça est ça, l'animal<br />

qui a quatre pattes et qui chante « coquerico > ?<br />

... L'animal qui a quatre pattes..,<br />

quatre pattes... quatre pattes...<br />

... Pour une fois, sais-tu, Jeff, tu me<br />

dirais qu'il a deux pattes, votre animal,<br />

que je te dirais : « Ça est le coq... ».<br />

... L'animal qui a quatrepattes<br />

et qui chante coquerico?<br />

... Quatre pattes... et qui chante coquerico..<br />

quatre pattes... coquerico... quatre pattes..<br />

—Justement, Jasep, ça est le coq... Mais<br />

je te dis qu'il a quatre pattes, parce que ça<br />

est plUS diff'cile }... (Dessin inédit de R.S0OTMH.T.)<br />

QUESTION PRÉALABLE<br />

— Voyons si tu sais compter : Quel âge<br />

a une personne née en i8gy ?<br />

— Un homme ou une femme?<br />

(Dessin inédit de G. QuESTlAU.)<br />

RÉFÉRENCE<br />

— Pas authentique, mon Rembrandt? T'nez<br />

y a encore la marque du fabricant !...<br />

(Dessin inédit de ROBERT PlCQ.)<br />

U N CLIENT CONSCIENCIEUX ET BREF<br />

— Pardon, monsieur, je m excuse^ de<br />

■vous interrompre dans votre travail d'autant<br />

plus qu'il y a souvent des personnes...<br />

... importunes qui viennent vous demander des<br />

choses ridicules et vous font perdre un temps<br />

précieux, et, comme selon l'axiome connu...<br />

... le temps c'est de l'argent... je me représente<br />

facilement le préjudice causé à une maison<br />

comme la vôtre dans un cas semblable; aussi...<br />

...pour éviter de perdre du temps, je viens<br />

vous demander si, vous êtes autorisé à parler<br />

â la clientèle ? (Dessin inédit de GASTON MASJ


tmntii DIMANCHE-ILLUSTRÉ >■■■>»■ iiiiiiiiiiifii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinii nui iiiiini 14 iiiiiiiiiiiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiuiililiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiliiiiii LE 7 AVRIL 1929 Jimiiiill<br />

B R I C - A - B R A C<br />

CHOS ET NOUVELLES DE PARTOUT<br />

LE VINAIGRE ROSAT<br />

MPLOYÉ aussi bien en cosmétique, pour les soins<br />

E dé beauté, qu'en cuisine, pour donner un goût<br />

particulier à certains aliments, le vinaigre Rosat se<br />

fait de la manière suivante :<br />

Remplissez aux trois quarts un flacon, avec des<br />

pétales frais de roses rouges très odorantes, bouchez bien<br />

le flacon et exposez-le au soleil pendant trois ou quatre<br />

jours, jusqu'à ce que vous vous aperceviez que les<br />

pétales sont flétris. Remuez de temps en temps pour<br />

que l'ensemble se fane également. Au bout de ce temps,<br />

ouvrez le flacon, versez-y, jusqu'à l'emplir, du bon<br />

vinaigre de vin, ajoutez un peu de cannelle, un ou deux<br />

clous de girofle, rebouchez et exposez de nouveau au<br />

soleil un mois. Ce temps écoulé, filtrez et mettez en<br />

bouteille bien bouchée.<br />

Si le vinaigre est pour l'alimentation, et non pour<br />

la toilette, ajoutez aussi une gousse d'ail et des échalotes<br />

pour en corser le goût.<br />

On fait aussi du vinaigre, de la même manière, avec<br />

n'importe quelle fleur à parfum : acacia, chèvrefeuille,<br />

lilas, narcisse, etc.<br />

. Ève.<br />

LES FEMMES EN VÊTURE D'HOMMES<br />

E monde entier s'est diverti récemment de l'histoire<br />

L de cet homme à belle prestance, époux et père, le<br />

capitaine Barker, de Londres, qui se trouva être une<br />

femme.<br />

Déjà, pourtant, voici plus de cent ans, Londres<br />

connut un homme-femme encore plus remarquable.<br />

Le souvenir en est conservé par le nom d'une petite<br />

auberge, du côté de Waping, que fonda Mis Snell et<br />

qui s'appelle encore : « A la veuve déguisée ». Hannah<br />

Snell s'engagea dans l'armée anglaise, afin d'aller sur<br />

le continent à la recherche d'un mari qui l'avait<br />

abandonnée.<br />

Elle se battit bravement dans plus d'une bataille<br />

et fut blessée aux deux jambes. Elle se trouva dans un<br />

naufrage, fut faite prisonnière et mise aux fers, toujours<br />

passant pour un homme. Après six ans de cette<br />

mascarade, elle apprit que son mari avait été pendu<br />

pour assassinat Elle revint chez elle et reprit sa qualité<br />

de femme.<br />

Hannah Snell est sans doute la seule femme-homme<br />

qui ait été pensionnée par le gouvernement, en compensation<br />

des maux soufferts par elle en qualité de sojjlat.<br />

M. THIERS ET LA BRANDADE<br />

Daily Chronicle.<br />

E président Thiers, en bon Marseillais qu'il était<br />

L resté toute sa vie, adorait la brandade.<br />

Pourquoi fallut-il donc que le médecin interdit<br />

brusquement la brandade au « libérateur du territoire »<br />

et que M8 Thiers lui refusât impitoyablement ce<br />

plat.<br />

Heureusement, l'historien Mignet était là, qui aimait<br />

beaucoup M. Thiers... et son plat préféré.<br />

Presque tous les après-midi, Mignet arrivait, un<br />

paquet sous le bras, et, sous prétexte d'un travail<br />

urgent, rejoignait M. Thiers dans son bureau, où les<br />

deux amis s'enfermaient à clé.<br />

Et Mignet défaisait son paquet et tirait de l'intérieur<br />

d'une boîte en carton, un plat. Et quel plat? De la<br />

brandade. Et quelle brandade? Blanche, odorante,<br />

épicée, onctueuse, qu'un traiteur natif d'Aix avait<br />

préparée pour eux et elle paraissait meilleure que toute<br />

autre, le goût du fruit défendu étant en elle. On n'en<br />

laissait pas une miette. Puis les deux amis, les lèvres<br />

joyeuses et les yeux pétillants, ouvraient grande la<br />

porte.<br />

— Ah ! mon ami, disait haut M. Thiers de sa voix<br />

fîûtée, c'est le chef-d'œuvre du genre humain. Le chefd'œuvre<br />

I<br />

Heureuses, dans le salon, Mme Thiers et Mlle Dosne<br />

échangeaient un regard d'intelligence et se réjouissaient<br />

que M. Thiers et M. Mignet pussent encore prendre<br />

un tel plaisir à la lecture d'une page antique ou à<br />

quelque travail d'érudition.<br />

LE CHIEN QUI CHANTE<br />

Gazette des Méridionaux.<br />

ÉJÀ, le grand écrivain américain Jack London,<br />

D dans un de ses livres publié en français, sous le<br />

titre de Michel, chien de cirque, nous avait conté<br />

l'histoire d'un chien qui chantait.<br />

En voici un autre. C'est un beau berger allemand,<br />

appelé Bushy, qui appartient à un habitant de Stamford<br />

Hill, près de Londres. U a sept ans, il chante d'une<br />

profonde voix de basse, l'air national anglais et une<br />

ou deux autres mélodies. On ne peut pas dire que ce<br />

soit un hurlement ; il donne un son exact, lié et ne fait<br />

pas de fausses notes. Son maître bat la mesure et<br />

l'accompagne en sourdine, mais, réellement, le chien<br />

chante.<br />

Bushy n'est pas ce qu'on appelle un chien dressé ;<br />

jamais ses maîtres n'ont fait autre chose que s'occuper<br />

de lui avec intelligence et affection. Il comprend, du<br />

reste, d'une façon extraordinaire ce qu'on dit devant<br />

lui en anglais ou en allemand. Si, au cours d'une<br />

conversation avec un hôte, sans le regarder et sans<br />

élever la voix, son maître déclare, par exemple :<br />

« Je ne comprends pas que le chien soit au salon, il<br />

devrait être à la cuisine. »<br />

Bushy, la queue basse, quitte immédiatement la<br />

pièce.<br />

Daily News and Westminster Gazette.<br />

VISITEZ VOTRE RUCHER<br />

\/oici le moment venu de procéder dans votre rucher<br />

» à la première visite complète et minutieuse de<br />

l'année. L'examen des cadres contenant le couvain<br />

doit être des plus rapides, c'est-à-dire qu'il ne faut pas<br />

Attention aux punaises !<br />

Déjà elles commencent à se montrer. Sans tarder,<br />

détruisez-les, empéchcz-les de naître avec le l'M-.nl,<br />

poison foudroyant' pour elles, inoffensif pour vous.<br />

4 fr. 95 le ilàcon. Toutes Pharmacies, Drogueries,<br />

Epiceries, etc. A Paris : Pharmacie Principale Canonne<br />

et Pharmacie de Rome, Baillv.<br />

CYNIQUE MALFAITEUR<br />

A force de faire cruellement souffrir, un cor oblige<br />

à le livrer au « Diable », seul conicide infaillible.<br />

« Le Diable » enlève les cors en six jours, pour toujours.<br />

3 fr. 40 toutes pharmacies. Attention ! Exigez ■ Le<br />

Diable ». Epe.rnay : pharmacie Weinmann,<br />

éloigner le cadre qu'on examine de la ruche, mais ne le<br />

sortir qu'aux deux tiers environ, afin que, malgré tout,<br />

il reste un peu dans l'atmosphère plus chaude du nid<br />

à couvain.<br />

Il est inutile de voir la reine, car, à cette époque, sa<br />

présence doit se déceler d'elle-même, par celle du couvain.<br />

Il doit être compact ; s'il est dispersé, c'est que<br />

la reine ne vaut rien ou est trop vieille.<br />

Nourrir une colonie dont la reine est défectueuse ne<br />

sert à rien. Quant au nourrissement, pour atteindre<br />

le but qu'on se propose, c'est-à-dire inciter la colonie<br />

à intensifier la ponte, il est absolument nécessaire<br />

qu'il soit fait avec du miel. Si on n'a pas une réserve<br />

de miel suffisante, on pourra faire le sirop en se servant<br />

de sucre, mais il faudra, pour le moins, y ajouter un<br />

quart de miel, sinon les abeilles se contenteraient d'emmagasiner<br />

le sucre sans que ce nourrissement ait<br />

aucune action sur l'augmentation de la ponte.<br />

On considère, généralement, que la visite de printemps,<br />

en dérangeant la colonie, lui donne une certaine<br />

impulsion au travail et comme un stimulant à se<br />

développer plus activement.<br />

U ne faudrait pas cependant croire, pour cette<br />

raison, que ce dérangement peut être prolongé à loisir.<br />

Cette première visite, comme n'importe laquelle, doit<br />

être rapide et ne devra durer que quelques minutes<br />

pour chaque ruche.<br />

La France Agricole.<br />

LE PLUS LONG DE TOUS LES DISCOURS<br />

T A valeur des discours parlementaires ne tient pas<br />

'-' toujours dans leur laconisme. U ne s'agit pas, généralement,<br />

de trouver des arguments qui convaincront<br />

l'adversaire, il s'agit de se rappeler que le discours est<br />

un moyen de combat prononcé dans une arène. U est<br />

d'mtermihables discours que personne n'écoute, sinon<br />

ie sténographe, et qui ne prouvent rien si ce n'est la<br />

résistance physique de l'orateur. La coutume de faire<br />

de l'obstruction, de gêner le gouvernement par tous les<br />

moyens possibles, est née au sein du vieux parlement<br />

autrichien. C'est là que le député Lécher prononça, un<br />

beau jour, une harangue qui dura douze heures.<br />

Ce record a été battu depuis par un orateur de l'opposition<br />

qui discourut, une fois pendant seize heures,<br />

une autre fois pendant vingt heures, sans interruption,<br />

bien entendu.<br />

Cependant le plus long discours qui ait jamais été<br />

prononcé,Jie l'a pas été par un orateur acharné à faire<br />

de l'obstruction sans nécessité, mais par un chef d'État<br />

défendant sa politique avec une éloquence et une précision<br />

dignes des meilleurs modèles. Ce discours a pour<br />

auteur Kemal Pacha, le rénovateur de la Turquie<br />

moderne, qui l'a prononcé à Angora, devant les délégués<br />

du parti républicain. Il parla du 15 au 20 octobre<br />

1927 pour décrire le développement de la résistance<br />

nationale telle qu'il l'organisa. U en montra toutes les<br />

étapes jusqu'à l'ouverture de l'assemblée nationale ;<br />

il découvrit à ses auditeurs tous les méandres de la<br />

politique intérieure et extérieure jusqu'en 1925.<br />

Imprimé, ce discours forme un ouvrage en deux volumes<br />

de quatre cents pages chacun.<br />

Berliner Illustrirte Zeitung.<br />

COLLE POUR BOIS SUR METAUX<br />

AIRE dissoudre, d'une part, 50 grammes d'acétate<br />

F de plomb et 50 grammes d'alun, dans un peu d'eau.<br />

D'autre part, faire fondre 75 grammes de gomme arabique<br />

dans 2 litres d'eau et ajouter 500 grammes de<br />

farine de blé, comme pour faire de la colle de pâte,<br />

c'est-à-dire en versant la farine peu à peu dans l'eau<br />

tiède et en remuant constamment jusqu'à rébullition.<br />

On laisse refroidir un peu la colle et on y verse ensuite<br />

la solution d'acétate de plomb et d'alun que l'on mélange<br />

bien, puis on retire le tout du feu avant que<br />

l'ébullition ne recommence.<br />

La Papeterie.<br />

LE FILM A L'ÉCOLE<br />

A première, école de cinéma, en Europe, sera ouverte,<br />

L cette année, à Berlin. Ce sera le seul collège destiné<br />

à enseigner à des professeurs et à des instituteurs,<br />

choisis dans divers établissements d'éducation, non<br />

seulement l'art de manoeuvrer un appareil, mais encore<br />

celui de composer des films .pour les écoles. Les producteurs<br />

habituels ne comprennent pas exactement ce<br />

qui convient aux écoliers. Une institution de ce genre<br />

existe déjà en Amérique.<br />

Il s'agit là d'une sorte de rénovation de l'enseignement.<br />

On pense que nombre de ces professeurs, qui<br />

auraient consacré leurs loisirs et leurs soins à écrire des<br />

livres classiques, — manuels de langues, d'histoire, de<br />

géographie, de sciences ,— se donneront à la composition<br />

de films dont le but unique sera d'instruire les<br />

enfants en les récréant. Voir des films, en tirer un enseignement,<br />

deviendra partie intégrante de la vie des écoliers.<br />

Observer.<br />

LE ROLE DES VITRINES<br />

ï ES bonnes vitrines n'existent pas pour elles-mêmes ;<br />

i—' elles forment le cadre des marchandises.<br />

Les vitrines doivent peu parler et montrer beaucoup.<br />

Les vitrines sont un résumé ; il ne faut pas y entasser<br />

toute la maison.<br />

Les vitrines peuvent être discrètes ou criardes ; il<br />

vaut mieux qu'elles soient les deux en même temps.<br />

Tout d'abord, les vitrines doivent se faire remarquer,<br />

intéresser et plaire ensuite.<br />

Les vitrines sont une carte de visite pour le monde<br />

entier, pour les passants d'une rue au moins ; c'est<br />

pourquoi il ne faut utiliser partout le même papier fin.<br />

Les vitrines, qui ne sont pas belles, manquent le.ur but<br />

parce qu'on ne peut pas vendre les vitrines, mais les<br />

marchandises qu'elles renferment.<br />

Les bonnes vitrines doivent enchaîner les regards et<br />

déchaîner l'envie d'acheter.<br />

Les vitrines doivent posséder une puissance d'attraction...<br />

durable; les femmes savent le mieux combien<br />

d'art cela exige.<br />

L'Essor de l'Ouest.<br />

PALAIS DU COMMERCE<br />

I A Chambre de commerce de Chicago a fait commen-<br />

*— 1 cer récemment, au centre de la viile, la construction<br />

d'un palais d'Exposition qui, par ses dimensions, sera<br />

le plus grand qui existe au monde. Tous les grands pays<br />

d'industrie pourront 3- exposer des exemples de leur<br />

production. D'après les renseignements de la presse<br />

américaine, la longueur totale des vitrines présentées<br />

serait de 10 kilomètres.<br />

L'édifice devra être terminé à la fin de 1930, mais<br />

une partie en sera déjà ouverte et employée cette<br />

année-ci. Les vingt-quatre étages du « palais » abriteront<br />

les étalages présentés par plusieurs centaines d'industries<br />

différentes. Les maisons les plus importantes<br />

d'Amérique et d'Europe pourront ainsi montrer simultanément<br />

leurs produits, ce qui évitera aux acheteurs<br />

beaucoup d'allées et venues, en leur permettant des<br />

comparaisons immédiates.<br />

Vorwaerts.<br />

LES ROMANICHELS<br />

'HIVER si rigoureux que l'Europe entière vient de<br />

L subir aura été fatal à beaucoup d'errants. Des<br />

familles entières de romanichels sont mortes de froid.<br />

L'attention a été ramenée sur ces curieux • nomades<br />

que jamais l'Europe n'a pu fixer ni exclure, malgré les<br />

persécutions, malgré les lois souvent draconiennes.<br />

On trouve, dans tous les pays, ces perpétuels voyageurs,*<br />

tour à tour nommes bohémiens, heimatlos,<br />

tziganes, camps-volants ou gipsies. Sans doute originaires<br />

de l'Inde, ilsentrèrent en Europe avec les Mongols<br />

et, d'abord, parcoururent les contrées situées entre le<br />

Dniester et le Danube Plus errants qu'Isaac Laca^<br />

dème en personne, ils partirent vers l'Occident' et,<br />

jamais, ne purent s'arrêter nulle part. Us n'ont point<br />

de patrie, mais le monde est à eux. Us s'en vont, par<br />

famille ou par tribu ; ils sont musiciens, danseurs, acrobates,<br />

ou simplement raccommodeurs de pots cassés<br />

et d'ustensiles en métal, ou fabricants de paniers. Partout<br />

ils rencontrent une vive hostilité et on aime à les<br />

charger de crimes dont ils sont, pour la plupart du<br />

temps, bien innocents. Us ont généralement mie grande<br />

affection pour les petits larcins ; mais.ee travers mis à<br />

part, ce sont des gens inoffensifs qui ne demandent qu'à<br />

poursuivre leurs pérégrinations.<br />

The Sphère.<br />

UNE MANIÈRE ORIGINALE DE TESTER<br />

U NE vieille fille, M110 Edith Moore, était sur le point<br />

de trépasser, lorsque sa famille s'avisa qu'il convenait<br />

de lui faire faire son testament. Mais M 110 Moore<br />

avait tous les muscles, depuis la langue jusqu'aux<br />

pieds, complètement paralysés. Impossible, non seulement<br />

de la faire écrire, mais même de lui faire articuler<br />

un son. Seuls, les yeux de la moribonde remuaient de:<br />

haut en bas.<br />

Un solicitor trouva un moyen : il prit deux paquets<br />

de cartes à jouer ; sur l'envers des cartes du premier<br />

paquet, il inscrivit tous les biens de la vieille fille en<br />

gros caractères : bijoux, argenterie, meubles, dentelles,<br />

etc. ; et, sur l'envers des cartes du deuxième<br />

paquet, il écrivit les noms de tous ses proches et de ses<br />

amis. Puis, prenant, par exemple, la carte sur laquelle<br />

était écrit « bijoux », il la tenait sous les yeux de la<br />

paralytique et montrait ensuite une à une les cartes<br />

aux noms propres.<br />

Tant que les yeux de M lle Moore ne bougeaient pas,<br />

cela voulait dire que le nom ne lui convenait pas ;<br />

lorsqu'un clignement expressif de la prunelle se produisait<br />

et que l'œil remuait de haut en bas dans son<br />

orbite; cela voulait dire que le nom lui convenait, et il<br />

était aussitôt écrit, par les soins du solicitor, que les<br />

bijoux étaient légués à M me Une Telle.<br />

Ainsi fut fait tout le testament.<br />

On comprend que cette façon de procéder ne fût<br />

pas complètement du goût des héritiers évincés et ils<br />

attaquèrent le testament pour cause de nullité radicale.<br />

L'affaire vint devant une des cours civiles de Londres,<br />

présidée par sir Francis junior, un des membres les plus<br />

éminents de la magistrature britannique. Après plaidoiries<br />

des deux parties et après s'être assuré, par le<br />

témoignage des personnes présentes à la confection du<br />

testament, que, si M lle Moore n'avait pas l'usage de ses<br />

membres, elle avait du moins toute sa lucidité d'esprit,<br />

sir Francis junior a déclaré que le testament était bien<br />

valable, mais encore que le procédé employé était<br />

«des plus ingénieux et des plus recommandables en<br />

pareille circonstance ».<br />

La France de l'Est.<br />

BOBSLEIGH OU TOBOGGAN<br />

I E bob est l'engin qui dévale des pistes tracées au<br />

•*-■ flanc des montagnes, c'est-à-dire possédant des<br />

tournants brusques et une pente nécessaire pour que le<br />

« bob » devienne semblable à un bolide ; car, bien<br />

souvent, sur des pistes bien tracées et bien réussies,<br />

le 100 kilomètres, voire même le 120 kilomètres à<br />

l'heure, sont largement dépassés. Le « bob » est le sport<br />

des risque-tout, des chercheurs de sensations fortes,<br />

des aviateurs. Mais ce sport est beaucoup trop dangereux<br />

: les membres brisés, les crânes fendus ne se<br />

comptent plus, et les accidents mortels sont, hélas !<br />

très fréquents.<br />

Cependant il existe maintenant un sport tout aussi<br />

amusant que le bobsleigh : c'est le tobogganing, qui<br />

obtient un grand succès dans les pays Scandinaves et<br />

au Canada. Le toboggan est, en quelque sorte, une luge<br />

à fond plat, relevée à l'avant, à la façon d'un sabot.<br />

U s'emploie, de même que le ski, sur la neige fraîche et<br />

sur des pentes variant de 20 à 55 %, ce qui permet<br />

d'atteindre des vitesses de 40 à roo kilomètres à l'heure.<br />

Mais comme il n'y a pas de tournants brusques, les<br />

capotages sont très rares et sans danger. De plus, tout<br />

le monde peut conduire un toboggan; on s'en sert<br />

comme de la luge : assis, couché, à genoux, debout.<br />

L'ART CHINOIS EN EUROPE<br />

Le Fraternel.<br />

| A Société pour l'Etude des Arts d'Extrême-Orient,<br />

fondée depuis quatre ans, a organisé, cette année'<br />

une grande exposition d'art chinois, que l'on peut<br />

visiter à Berlin du 12 janvier au 2 <strong>avril</strong>. Cette exposition<br />

est la première de ce genre qui ait lieu en Europe<br />

depuis 1914. Très significative, elle est aussi la première<br />

grande exposition d'art international qui, depuis<br />

le début de la guerre, ait lieu'en Allemagne. Ce ne sont<br />

pas moins de 170 collectionneurs et musées .— de<br />

presque tous les pays d'Europe et des Etats-Unis<br />

d'Amérique — qui lui ont confié leurs précieuses raretés.<br />

Le catalogue énùmère plus de 1.100 numéros, représentant<br />

plus de 1.200 œuvres. C'est, en somme, un<br />

inventaire de tout ce que possède l'Europe eu fait<br />

d'art chinois.<br />

Les connaisseurs pourront admirer là d'inestimables<br />

trésors, à commencer par les plus anciens ivoires taillés<br />

du deuxième nùilénaire, par les bronzes merveilleusement<br />

patines du premier millénaire avant Jésus-<br />

Christ. Les jades incompiirables de la dynastie des Iîan,<br />

et jusqu'aux porcelaines de Ming ou des Mandchous<br />

sans parler des argents travaillés, des laques et des tapis!<br />

Leipziger IUustrterte Zeitung.<br />

UNE NUIT DE TERREUR A DAMAS<br />

(Suite du texte de la page j.)<br />

et je compris. Brisant les vitres de mes mains<br />

nues, je criai des prières et des malédictions<br />

qui furent noyées dans le tonnerre de voix<br />

rauques. Je m'accrochai désespérément à la<br />

barre d'appui, m'écrasai les poings contre les<br />

briques, oubliant que je me trouvais en pleine<br />

obscurité et au delà des lueurs des torches.<br />

U y eut un saut horrible, et le paquet humain<br />

se balança comme un pantin au bout d'une<br />

corde.<br />

Enfin, je dois avoir dormi, les épaules<br />

appuyées contre le Ut, une nappe enroulée<br />

autour du genou, car je ne me rappelle rien<br />

de plus, jusqu'à ce que je vis l'aurore poindre<br />

à travers des carreaux cassés, et que je me<br />

rendis compte que le silence s'était fait.<br />

On frappa à la porte, et une voix tranquille<br />

s'éleva :<br />

— J'ai pensé que vous aimeriez prendre un.<br />

peu de café. L'hôtel est quelque peu désorganisé<br />

ce matin.<br />

— Désorganisé ? bredouillai-je en tournant<br />

la clef. Y a-t-il encore quelqu'un de vivant ?<br />

Le correspondant spécial sourit :<br />

— Que d'émotion vous dépensez vainement,<br />

dit-il. Tout le monde est sauf, à part<br />

un misérable prêteur que la foule a pendu<br />

dans un désir joyeux de reprendre du poil<br />

de la bête.<br />

Je frissonnai en me rappelant l'horreur<br />

finale de la nuit.<br />

— Mais, le massacre... Je ne comprends<br />

pas 1<br />

— Il n'y a pas eu de massacre. C'était une<br />

éclipse, et les Arabes s'imaginaient que c'était<br />

une baleine qui mangeait la lune.<br />

L'expression du journaliste était cynique.<br />

J'étais trop médusée pour parler, et tout<br />

en frottant son doigt fraîchement taché<br />

d'encre, Marshall continua :<br />

— Toute la ville se grisa de bruit, et ils<br />

dépensèrent six mois de munitions à tirer<br />

en l'air. Quelques balles s'égarèrent, mais "il<br />

n'y eut pas de dégâts, et il est probable que la<br />

baleine fut tuée puisque la lune réapparut,<br />

saine et sauve.<br />

— U n'y eut pas de victime ? répétai-je<br />

comme un perroquet, les yeux fixés sur la<br />

tache d'encre, car j'étais en train de me<br />

demander combien de papier un témoin<br />

oculaire avait bien pu gaspiller avant de<br />

trouver l'explication du tumulte de la nuit.<br />

— Non, pas de victime, sauf le-prêteur,<br />

qui, sans doute, avait besoin d'être pendu.<br />

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