L'identification des critères d'infection des plaies - EWMA

L'identification des critères d'infection des plaies - EWMA L'identification des critères d'infection des plaies - EWMA

06.07.2013 Views

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE L’identification des critères d’infection des plaies Comprendre l’infection des plaies Identification clinique de l’infection des plaies: une approche Delphi Identifier les critères d’infection des escarres Identification de l’infection du site opératoire dans le cas des plaies cicatrisant par première intention

DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

L’identification <strong>des</strong><br />

<strong>critères</strong> d’infection<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

Comprendre l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

Identification clinique de l’infection <strong>des</strong><br />

<strong>plaies</strong>: une approche Delphi<br />

Identifier les <strong>critères</strong> d’infection <strong>des</strong><br />

escarres<br />

Identification de l’infection du site<br />

opératoire dans le cas <strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

cicatrisant par première intention


Soutenu par une bourse<br />

d’étude de ConvaTec.<br />

ConvaTec n’a exercé aucun<br />

contrôle rédactionnel sur le<br />

contenu du présent<br />

document. Les opinions<br />

exprimées dans la présente<br />

publication sont celles <strong>des</strong><br />

auteurs et ne reflètent pas<br />

nécessairement celles de<br />

ConvaTec.<br />

© MEDICAL EDUCATION<br />

PARTNERSHIP LTD, 2005<br />

Tous droits réservés. Aucune<br />

reproduction, copie ou transmission de<br />

la présente publication ne peut être<br />

réalisée sans autorisation écrite<br />

expresse. Aucun paragraphe de la<br />

présente publication ne peut faire l’objet<br />

d’une quelconque reproduction, copie<br />

ou transmission sans autorisation écrite<br />

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loi “Copyright, Designs & Patents Act<br />

1988” ou suivant les termes d'un<br />

quelconque permis permettant une<br />

copie limitée, délivré par la Copyright<br />

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Road, Londres W1P OLP.<br />

Pour le référencement du présent<br />

document veuillez citer le texte<br />

ci-<strong>des</strong>sous:<br />

European Wound Management<br />

Association (<strong>EWMA</strong>). Position<br />

Document: Identifying criteria for wound<br />

infection. London: MEP Ltd, 2005.<br />

RÉDACTEUR EN CHEF<br />

Suzie Calne<br />

CONSEILLER RÉDACTIONNEL EN CHEF<br />

Christine Moffatt<br />

Professeur et Co-Directeur, Centre de recherches et de mise en oeuvre <strong>des</strong> pratiques cliniques,<br />

Faculty of Health and Social Sciences, Thames Valley University, Londres, R-U<br />

COMITE DE RÉDACTION<br />

Keith Cutting<br />

Maître de conférence principal, Buckinghamshire Chilterns University College, Chalfont St Giles,<br />

Bucks, et Spécialiste en soins infirmiers, Ealing Hospital NHS Trust, Londres, R-U<br />

Brian Gilchrist<br />

Maître de conférence principal, Service de soins infirmiers, The Florence Nightingale School of<br />

Nursing and Midwifery, King’s College London, Londres, R-U<br />

Finn Gottrup<br />

Professeur de chirurgie, Université du Sud Danemark, Centre universitaire de cicatrisation <strong>des</strong><br />

<strong>plaies</strong>, Service de chirurgie plastique, Hôpital d’Odense, Danemark.<br />

David Leaper<br />

Professeur émérite de chirurgie, Université de Newcastle upon Tyne, R-U<br />

Peter Vowden<br />

Professeur en recherche sur la cicatrisation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong>, University of Bradford, et chirurgien<br />

vasculaire consultant, Service de chirurgie vasculaire, Bradford Royal Infirmary, Bradford, R-U<br />

CONSEILLERS RÉDACTIONNELS<br />

Dirk Hollander<br />

Chirurgien traumatologue, Service de chirurgie traumatologique, Hôpital Bethanien, Francfort,<br />

Allemagne<br />

Marco Romanelli<br />

Dermatologue consultant, Service de dermatologie, Université de Pise, Italie<br />

Hiromi Sanada<br />

Professeur, Service de soins gériatriques, Division <strong>des</strong> sciences de la santé et <strong>des</strong> soins infirmiers,<br />

École de médecine, Université de Tokyo, Japon<br />

J Javier Soldevilla Ágreda<br />

Professeur en soins gériatriques, Université EUE de La Rioja, Logroño, Espagne<br />

Luc Téot<br />

Professeur-adjoint de chirurgie, CHU, Montpellier, France<br />

MAQUETTE<br />

Jane Walker<br />

IMPRESSION<br />

Viking Print Services, R-U<br />

TRADUCTIONS POUR LES ÉDITIONS ÉTRANGÈRES<br />

RWS Group, Medical Translation Division, Londres, R-U<br />

RESPONSABLE DU PROJET RÉDACTIONNEL<br />

Kathy Day<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jane Jones<br />

ÉDITÉ PAR MEDICAL<br />

EDUCATION PARTNERSHIP LTD<br />

53 Hargrave Road, Londres N19 5SH, R-U<br />

Tél: +44(0)20 7561 5400 E-mail: info@mepltd.co.uk<br />

EUROPEAN WOUND MANAGEMENT ASSOCIATION<br />

Secrétariat : PO BOX 864, Londres SE1 8TT, R-U<br />

Tél: +44 (0)20 7848 3496 www.ewma.org


DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

Professor-adjoint de chirurgie,<br />

CHU, Montpellier, France.<br />

L’identification <strong>des</strong> <strong>critères</strong> d’infection<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

L Téot<br />

L’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> est devenue un sujet de tout premier plan du fait de l’intense intérêt qu’y ont<br />

pris les médias et de l’attention du public. La prévalence croissante de souches bactériennes<br />

résistantes, ainsi que la morbidité et la mortalité qui s’y associent ont fait l’objet d’un intérêt<br />

croissant, de même que la critique de l’emploi inconsidéré <strong>des</strong> antibiotiques, grand responsable de<br />

l’augmentation de ces germes résistants. On prend également de plus en plus conscience de la<br />

charge que constitue le coût de ces infections de <strong>plaies</strong>. Il est évident que les médecins sont<br />

professionnellement tenus de détecter rapidement et précisément les épiso<strong>des</strong> infectieux et de leur<br />

appliquer un traitement adapté. Ce document de référence sur “l’identification <strong>des</strong> <strong>critères</strong><br />

d’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong>” est donc à la fois pertinent et opportun.<br />

Pour qu'un traitement soit efficace, il ne faut pas sous-estimer la complexité <strong>des</strong> mécanismes mis<br />

en jeu, ni les aspects physio-pathologiques de l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong>. Dans le premier article de ce<br />

document, Cooper souligne la nécessité d'une meilleure compréhension <strong>des</strong> interactions complexes<br />

qui précèdent l’apparition de l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> et d’une définition plus claire de termes tels que<br />

“colonisation critique”. L’infection est le résultat terminal d’une interaction complexe entre l’hôte,<br />

le micro-organisme, l’environnement de la plaie et les interventions thérapeutiques, compliquée<br />

par la synergie et la virulence bactériennes. Il est indispensable de déceler les modifications<br />

cliniques minimes de la réponse inflammatoire afin d’identifier les signes précoces d’une infection.<br />

L’accès à <strong>des</strong> instruments d’évaluation clinique plus précis et plus sophistiqués augmentera les<br />

chances d’un diagnostic rapide et contribuera à réduire la morbidité chez les patients. Le but du<br />

deuxième article de ce document, signé par Cutting, White, Mahoney et Harding, est de présenter<br />

les travaux récemment menés avec la procédure Delphi pour identifier les signes cliniques d’une<br />

infection dans six types différents de <strong>plaies</strong>. Au cours de cette étude, une équipe pluridisciplinaire<br />

internationale composée de 54 spécialistes <strong>des</strong> soins de <strong>plaies</strong> a établi <strong>des</strong> <strong>critères</strong> d’infection pour<br />

chaque type de lésion. Il en résulte un élément essentiel à prendre en considération, à savoir qu’en<br />

dépit de <strong>critères</strong> communs, chaque type de plaie peut être associé à <strong>des</strong> signes cliniques d’infection<br />

différents. Ceux-ci sont subtils et ne seront détectés que grâce à une observation précise et répétée,<br />

mais ils peuvent constituer <strong>des</strong> indices essentiels permettant l’identification précoce d’une infection.<br />

Les deux derniers articles de ce document fournissent une évaluation critique détaillée <strong>des</strong><br />

<strong>critères</strong> issus de l’étude Delphi dans deux types de <strong>plaies</strong>: les escarres et les <strong>plaies</strong> chirurgicales<br />

aiguës. Ces deux articles insistent sur le fait que pour être utile, chaque critère identifié dans l’étude<br />

Delphi doit être évalué et validé, en clarifiant les définitions utilisées. En l’absence de toute autre<br />

directive, ce travail pose <strong>des</strong> questions importantes et devrait alimenter les discussions à venir et la<br />

mise au point d’outils facilitant l’identification précoce <strong>des</strong> infections.<br />

Sanada, Nakagami et Romanelli soulignent l’importance d’un diagnostic et d’un traitement<br />

précoces chez les patients porteurs d’escarres de stade III ou IV. L’identification <strong>des</strong> <strong>critères</strong><br />

d’infection de ces <strong>plaies</strong> est délicate en raison de la similitude entre les signes d’inflammation<br />

chronique et ceux d’infection manifeste. Seule une surveillance étroite de la plaie au cours du temps<br />

permet de trancher en mettant en évidence <strong>des</strong> modifications minimes.<br />

Dans le dernier article, Melling, Hollander et Gottrup montrent à quel point le tableau est<br />

différent en ce qui concerne l’identification de l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> chirurgicales aiguës. Un certain<br />

nombre d’outils, principalement conçus pour le contrôle, la classification et la surveillance, ont été<br />

validés pour le diagnostic et la classification <strong>des</strong> infections <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> chirurgicales. La sortie<br />

précoce <strong>des</strong> services de chirurgie et la réduction du temps de suivi retentissent nettement sur le<br />

recueil <strong>des</strong> données et la détection <strong>des</strong> premiers signes infectieux. L’article met l’accent sur la<br />

nécessité d’une utilisation cohérente <strong>des</strong> outils d’enregistrement en cas de recueil de données<br />

comparables.<br />

Toutes les <strong>plaies</strong> ne s’infecteront pas et le degré de suspicion variera avec l’état de l’hôte, sa<br />

sensibilité aux infections et les conséquences de l’infection. L’enjeu est de réussir à se servir <strong>des</strong><br />

<strong>critères</strong> établis par le panel d’experts Delphi comme d’une plateforme pour les travaux ultérieurs<br />

afin de fournir <strong>des</strong> conseils plus avisés aux patients, aux soignants et aux médecins. Les bénéfices<br />

sont clairs – amélioration <strong>des</strong> standards de soins, interventions plus rapi<strong>des</strong>, diminution de la<br />

mortalité <strong>des</strong> patients et réduction <strong>des</strong> coûts financiers pour les systèmes de santé du monde entier.<br />

1


2<br />

DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

INTRODUCTION<br />

FONCTION<br />

IMMUNITAIRE<br />

NORMALE DE LA PEAU<br />

Facteurs propres à<br />

l’hôte<br />

Maître de Conférence principal de<br />

Microbiologie, University of Wales<br />

Institute Cardiff (UWIC), Cardiff,<br />

Pays de Galles, Royaume-Uni.<br />

Comprendre l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

RA Cooper<br />

L’infection résulte d’interactions dynamiques entre un hôte, un germe pathogène<br />

potentiel et l’environnement. Elle survient quand <strong>des</strong> micro-organismes parviennent<br />

à échapper aux stratégies de défenses de l’hôte, ce qui nuit gravement à ce dernier.<br />

Des interactions complexes non encore totalement élucidées précèdent la survenue<br />

d’une infection.<br />

Le corps humain n’est pas stérile. Sa surface externe, ainsi que ses canaux et cavités ouverts<br />

sur l’extérieur, constituent diverses niches environnementales où résident <strong>des</strong> communités<br />

relativement stables mais diverses de micro-organismes qui constituent sa flore normale. On<br />

estime que le nombre total <strong>des</strong> cellules microbiennes est au moins 10 fois plus élevé que<br />

celui <strong>des</strong> cellules humaines, mais ces commensaux ne franchissent habituellement pas les<br />

barrières naturelles, sauf en cas de survenue d’une immunodéficience ou d’une blessure de<br />

l’hôte. La relation entre l’hôte humain et les micro-organismes est habituellement<br />

équilibrée. De fait, la flore normale peut conférer <strong>des</strong> avantages à l’hôte en le protégeant<br />

contre une invasion par <strong>des</strong> espèces plus agressives.<br />

Chez un sujet immunocompétent, une blessure déclenche immédiatement une réponse<br />

inflammatoire aiguë qui aboutit à un afflux de protéines et de cellules phagocytaires sanguines<br />

dont la fonction est d’éliminer les débris tissulaires et les micro-organismes. L’arrivée de ces<br />

éléments suscite l’apparition <strong>des</strong> signes cardinaux de Celsus (érythème, chaleur locale,<br />

tuméfaction et douleur). La coagulation du sang et la formation d’un caillot de fibrine<br />

facilitent la formation immédiate d’une barrière s’opposant au déplacement <strong>des</strong> substances. La<br />

présence de cellules microbiennes dans l’épiderme ou le derme peut susciter une infection,<br />

mais la mobilisation rapide <strong>des</strong> réponses immunitaires facilite la réduction de ce risque.<br />

Jusqu’à une période relativement récente, la peau était simplement considérée comme<br />

une barrière passive à l’infection, mais la présence intradermique de systèmes de surveillance<br />

immunitaire tant innés qu’adaptatifs indique un rôle plus élaboré dans la protection antiinfectieuse<br />

1 . Des cellules sentinelles (kératinocytes, cellules de Langerhans, mastocytes,<br />

cellules dendritiques et macrophages) résident dans l’épiderme et le derme et possèdent <strong>des</strong><br />

récepteurs de surface à même de reconnaître les antigènes spécifiquement associés à <strong>des</strong><br />

espèces pathogènes. La liaison d’une quelconque de ces molécules <strong>des</strong> germes pathogènes<br />

aux cellules sentinelles amène ces dernières à libérer <strong>des</strong> signaux d’alarme stockés et<br />

inductibles tels que <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong> antimicrobiens, <strong>des</strong> protéines chimiotactiques et <strong>des</strong><br />

cytokines. Ces produits peuvent alors influencer le comportement de cellules locales ainsi<br />

que recruter d’autres cellules vers le site; ils facilitent également la coordination de la<br />

réponse immunitaire adaptative, qui repose sur les lymphocytes T et B.<br />

Les patients exposés à un risque accru d’infection de plaie sont ceux chez lesquels les<br />

réponses immunitaires ne sont pas optimales 2 . L’âge est considéré comme un facteur<br />

important, les nouveau-nés et les personnes âgés étant particulièrement exposés au risque<br />

infectieux. L’infection et la cicatrisation d’une plaie sont toutes deux négativement<br />

influencées par un diabète mal contrôlé 3 , et par les déséquilibres nutritionnels qui suscitent<br />

un amaigrissement ou une obésité; chacun de ces facteurs peut affecter le risque infectieux.<br />

Le mode de vie peut également altérer l’immunocompétence, particulièrement le stress,<br />

l’abus d’alcool et de drogues, le tabagisme et le manque d’exercice ou de sommeil. Le degré<br />

POINTS CLÉS<br />

1. La survenue d’une infection d’une plaie dépend du pouvoir pathogène et de la virulence du microorganisme<br />

ainsi que l’immunocompétence de l’hôte.<br />

2. L’interaction entre l’hôte et le germe pathogène n’aboutit pas toujours à une infection, et <strong>des</strong> termes et<br />

définitions supplémentaires sont nécessaires.<br />

3. L’examen microbiologique n’est pas à lui seul une méthode fiable de diagnostic de l’infection d’une plaie,<br />

et une évaluation complète et totale du patient est également nécessaire.


POUVOIR PATHOGÈNE<br />

MICROBIEN<br />

BIOFILMS<br />

Les biofilms sont <strong>des</strong><br />

communautés de cellules<br />

bactériennes fixées à <strong>des</strong><br />

surfaces et englobées dans une<br />

substance visqueuse (slime) qui<br />

les protège contre la<br />

phagocytose, les antibiotiques et<br />

les autres antibactériens.<br />

NATURE ET<br />

CONSÉQUENCES DES<br />

INTERACTIONS ENTRE<br />

L’HÔTE ET LES GERMES<br />

PATHOGÈNES<br />

L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

d’oxygénation tissulaire influence également le risque infectieux 4 ; une oxygénothérapie périopératoire<br />

5 et le réchauffement du patient avant l’intervention 6 peuvent réduire la fréquence<br />

<strong>des</strong> infections postopératoires.<br />

Les traitements qui altèrent l’immunocompétence influencent significativement le risque<br />

infectieux; les corticoï<strong>des</strong> peuvent exercer de multiples effets indésirables, et<br />

l’administration d’un traitement immunosuppresseur à un receveur d’une greffe d’organe<br />

peut accroître la vulnérabilité aux infections et susciter <strong>des</strong> réponses inflammatoires<br />

retardées. L’impact <strong>des</strong> déficits de l’immunité à médiation cellulaire sur le risque infectieux a<br />

fait l’objet d’une analyse de la littérature 2 .<br />

Le pouvoir pathogène définit l’aptitude d’un micro-organisme à provoquer une infection,<br />

et est déterminé par la réussite de la recherche d’un hôte sensible par accès à un tissu cible<br />

adéquat et contournement <strong>des</strong> mécanismes de défense de l’hôte 7 . L’aptitude d’un microorganisme<br />

à provoquer <strong>des</strong> effets délétères chez l’homme est appelée virulence. De<br />

nombreux facteurs contribuent au pouvoir pathogène microbien et peuvent être sensibles à<br />

<strong>des</strong> influences génétiques et environnementales. Des caractéristiques structurelles, la<br />

production d’enzymes et <strong>des</strong> produits métaboliques contribuent à la virulence et au pouvoir<br />

pathogène <strong>des</strong> bactéries responsables d’infections de <strong>plaies</strong>. La présence d’une capsule (par<br />

exemple Pseudomonas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae) protège la bactérie contre la<br />

<strong>des</strong>truction par phagocytose ou l’activation du complément. Les fins appendices (pili) qui<br />

s’étendent depuis la surface de nombreuses bactéries (par exemple Pseudomonas aeruginosa et<br />

Escherichia coli) leur permettent de se fixer aux cellules cibles de l’hôte, ce qui est souvent la<br />

première étape du processus infectieux. Des composants polysaccharidiques de la paroi<br />

bactérienne (par exemple Staphylococcus et Streptococcus) facilite l’adhérence à <strong>des</strong> éléments<br />

de la matrice cellulaire du tissu cible tels que la fibronectine ou le collagène.<br />

L’infection d’une plaie est plus souvent extracellulaire qu’intracellulaire, et de nombreux<br />

germes pathogènes produisent <strong>des</strong> enzymes extracellulaires afin d’envahir les tissus de l’hôte<br />

en profondeur.<br />

La production de toxines microbiennes est également à l’origine de troubles affectant<br />

l’hôte. Les exotoxines sont libérées par <strong>des</strong> bactéries viables, tandis que les endotoxines sont<br />

<strong>des</strong> composants de la paroi cellulaire qui ne sont libérés qu’à la mort et à la lyse de la cellule<br />

microbienne. Les effets <strong>des</strong> deux types de toxine dépendent de la dose et peuvent être<br />

locaux ou généraux. Les exotoxines sont habituellement plus toxiques que les endotoxines<br />

et affectent <strong>des</strong> cellules cibles spécifiques.<br />

La faculté d’adaptation <strong>des</strong> micro-organismes dépend de leur aptitude à détecter<br />

rapidement <strong>des</strong> modifications de l’environnement et à y répondre promptement. De même,<br />

les micro-organismes peuvent s’adapter aux épreuves subies par l’hôte au cours du processus<br />

infectieux en régulant l’expression de gènes codant pour <strong>des</strong> déterminants de virulence 7 .<br />

Certaines de ces adaptations dépendent de la densité cellulaire. De ce fait, les gènes de<br />

virulence ne sont pas exprimés quand les bactéries sont peu nombreuses, mais certains le<br />

sont quant la densité bactérienne excède un certain seuil, et le germe devient alors plus<br />

virulent. Ce phénomène de sensibilité à un seuil numérique est appelé “quorum sensing” 8-11 .<br />

Selon les premières conceptions, le quorum sensing se limitait à <strong>des</strong> signaux chimiques<br />

transmis entre cellules de même type, mais <strong>des</strong> données plus récentes suggèrent que <strong>des</strong><br />

types cellulaires différents peuvent dialoguer et que l’influence de la flore physiologique<br />

pourrait être plus importante que prévue 12 . La dynamique de ces interactions n’est pas<br />

encore totalement élucidée. Une autre complication est la possibilité de formation de<br />

biofilms par <strong>des</strong> communautés polymicrobiennes présentes dans les <strong>plaies</strong>. Ce phénomène a<br />

été mis en évidence dans <strong>des</strong> modèles de plaie chez l’animal 13. Des travaux précédents ont<br />

associé les biofilms à la persistance d’infections chez l’homme 14 , et la présence de ces<br />

structures dans <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> chroniques pourrait donc être liée à l’absence de cicatrisation.<br />

Les profils de répartition <strong>des</strong> micro-organismes sont toujours sujets à une association de<br />

facteurs chimiques, physiques et biologiques, et toute espèce microbienne a <strong>des</strong> deman<strong>des</strong><br />

spécifiques qui doivent être satisfaites afin qu’elle puisse survivre en un site quelconque.<br />

Toutes les <strong>plaies</strong> ne procurent pas <strong>des</strong> conditions identiques aux diverses communautés<br />

de micro-organismes, dont la nature dépend donc de celle de la plaie 15 . La contamination de<br />

<strong>plaies</strong> par <strong>des</strong> espèces microbiennes peut avoir trois conséquences nettement définies:<br />

● contamination<br />

● colonisation 16<br />

● infection.<br />

3


4<br />

DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

Conséquences <strong>des</strong> interactions entre l’hôte et les germes pathogènes<br />

Contamination Toutes les <strong>plaies</strong> peuvent être contaminées par <strong>des</strong> micro-organismes. Une espèce microbienne donnée ne se multipliera pas<br />

ni ne persistera si les conditions nutritives et physiques ne lui sont pas favorables ou si elle ne parvient pas à échapper aux<br />

défenses de l’hôte. Sa présence n’est donc que transitoire et elle ne perturbera pas la cicatrisation de la plaie.<br />

Colonisation Des espèces microbiennes prolifèrent et se divisent, mais ne lèsent pas l’hôte ni ne provoquent une infection de la plaie.<br />

Infection La prolifération, la croissance et l’invasion microbiennes dans les tissus de l’hôte aboutissent à <strong>des</strong> lésions cellulaires et à <strong>des</strong><br />

réactions immunitaires symptomatiques de l’hôte. La cicatrisation de la plaie s’interrompt. Des facteurs locaux peuvent<br />

accroître le risque d’infection.<br />

Le débat sur la<br />

colonisation critique<br />

COLONISATION<br />

CRITIQUE<br />

• La distinction entre<br />

colonisation et infection d’une<br />

plaie repose sur l’évaluation<br />

de <strong>critères</strong> cliniques<br />

• Le terme “colonisation<br />

critique” est fréquemment<br />

utilisé, mais ce concept doit<br />

être définitivement<br />

caractérisé.<br />

DIAGNOSTIC DE<br />

L’INFECTION D’UNE<br />

PLAIE<br />

Une autre situation a été qualifiée de “colonisation critique” 17 par une étude, qui a mis en<br />

évidence la difficulté de distinction entre colonisation et infection chez deux patients<br />

atteints d’ulcères de jambe d’origine veineuse ne cicatrisant pas mais non manifestement<br />

infectés, et qui ont pourtant répondu à une intervention antibactérienne. Cette étude a<br />

permis de déduire l’existence d’un stade intermédiaire entre une colonisation bénigne et une<br />

infection symptomatique de ces <strong>plaies</strong>. Depuis la publication de ce travail, <strong>des</strong> auteurs ont<br />

suggéré l’existence d’un spectre ou d’un continuum d’états entre la colonisation et<br />

l’infection d’une plaie 18 . Des données récemment publiées ont indiqué que <strong>des</strong><br />

antibactériens locaux exerçaient un effet bénéfique sur <strong>des</strong> ulcères de jambe dont la<br />

cicatrisation était altérée par une colonisation critique 19,20 .<br />

La variabilité de ces définitions traduit la nature complexe et souvent imprévisible <strong>des</strong><br />

interactions qui se produisent entre <strong>des</strong> hôtes potentiels, <strong>des</strong> agents pathogènes éventuels et<br />

l’environnement. La virulence microbienne et la prédisposition de l’hôte à l’infection sont<br />

sujettes à <strong>des</strong> modifications. Les définitions du pouvoir pathogène et de la virulence<br />

microbiennes ont été établies à une époque où les germes pathogènes étaient<br />

invariablement considérés comme responsables <strong>des</strong> manifestations pathologiques, sans<br />

référence explicite aux réponses de l’hôte. L’interaction entre l’hôte et le germe pathogène<br />

n’aboutit cependant pas toujours à une infection. Des termes supplémentaires et <strong>des</strong><br />

définitions amendées ont donc été conçus afin de décrire <strong>des</strong> situations intermédiaires, ce<br />

qui peut avoir été à l’origine d’une certaine ambiguïté.<br />

Il est apparu par la suite que les contributions tant du germe pathogène que de l’hôte<br />

devaient être prises en compte, et le concept de pathogenèse microbienne a été donc été<br />

récemment révisé afin de bien indiquer que les lésions de l’hôte étaient la conséquence la<br />

plus important <strong>des</strong> interactions entre l’hôte et le germe pathogène 21 . De nouvelles<br />

définitions et une classification <strong>des</strong> germes pathogènes reposant sur leur aptitude à<br />

provoquer <strong>des</strong> manifestations pathologiques en fonction de la réponse immunitaire de<br />

l’hôte ont été proposées 21 . Les conséquences de l’interaction hôte/germe pathogène ont été<br />

réexaminées et redéfinies dans le cadre de ces nouvelles perspectives concernant les lésions<br />

de l’hôte 22 . L’infection est définie par l’acquisition d’un germe par un hôte afin de la<br />

distinguer de la situation pathologique manifeste, qui est l’expression clinique <strong>des</strong> lésions<br />

résultant de l’interaction entre l’hôte et le germe pathogène. La colonisation est définie par<br />

la présence d’un germe chez un hôte pendant une durée indéfinie, avec un continuum de<br />

lésions de l’hôte allant de l’absence totale à la présence significative, en fonction du germe.<br />

L’échec de l’élimination du germe résulterait en sa persistance, et <strong>des</strong> lésions progressives de<br />

l’hôte pourraient aboutir aux manifestations pathologiques ou au décès. La pertinence de<br />

ces nouvelles approches pour l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> n’a pas encore été acceptée ou appliquée,<br />

mais ces concepts pourraient expliquer pourquoi certains germes sont pathogènes chez<br />

certains patients mais non chez d’autres.<br />

Selon les étu<strong>des</strong> publiées à ce jour, la colonisation critique ne semble pas être une<br />

conséquence constante de l’interaction entre l’hôte et l’agent pathogène. L’absence de<br />

cicatrisation indique <strong>des</strong> lésions chez l’hôte, et l’obtention de la cicatrisation à la suite<br />

d’interventions antibactériennes témoigne de l’implication d’un facteur microbien 15,17 . Un<br />

retard de cicatrisation et <strong>des</strong> douleurs croissantes suggèrent une progression possible vers<br />

une infection symptomatique 16 . La colonisation critique doit être encore caractérisée de<br />

façon définitive. Des étu<strong>des</strong> longitudinales détaillées démontreront en définitive si la<br />

colonisation critique représente un état transitoire entre colonisation et infection<br />

symptomatique, ou un passage à une persistance du germe et, peut-être, à une<br />

inflammation chronique.<br />

L’identification rapide de l’infection d’une plaie permet l’instauration d’une intervention<br />

antimicrobienne adéquate; une infection interrompt toujours le processus normal de<br />

cicatrisation, et doit donc être adéquatement diagnostiquée et traitée. La surveillance de


Références<br />

Critères<br />

microbiologiques<br />

1. Kupper TS, Fuhlbrigge RC. Immune surveillance in the skin: mechanisms and clinical<br />

consequences. Nat Rev Immunol 2004; 4: 211-22.<br />

2. Heinzelmann M, Scott M, Lam T. Factors predisposing to bacterial invasion and<br />

infection. Am J Surg 2002; 183(2): 179-90.<br />

3. Pozzilli P, Leslie RD. Infections and diabetes: mechanisms and prospects for<br />

prevention. Diabet Med 1994; 11(10): 935-41.<br />

4. Hunt TK. Surgical wound infections: an overview. Am J Med 1981; 70(3): 712-18.<br />

5. Greif R, Akca O, Horn EP, Kurz A, Sessler DI. Supplemental perioperative oxygen to<br />

reduce the incidence of surgical wound infection. Outcomes Research Group. N Eng<br />

J Med 2000; 342(3): 161-67.<br />

6. Melling AC, Ali B, Scott EM, Leaper DJ. Effects of preoperative warming on the<br />

incidence of wound surgery after clean surgery: a randomised controlled trial. Lancet<br />

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7. Wilson JW, Schurr MJ, LeBlanc CL, et al. Mechanisms of bacterial pathogenicity.<br />

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L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

l’incidence <strong>des</strong> infections <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> a également contribué à réduire la fréquence de ces<br />

complications. Aux États-Unis, la surveillance <strong>des</strong> infections chirurgicales a débuté au cours<br />

<strong>des</strong> années 1960 avec la classification <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> en quatre catégories (propre, proprecontaminée,<br />

contaminée et sale ou infectée) et la publications <strong>des</strong> données de surveillance<br />

par Cruse et Foord 23 . Par la suite, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC)<br />

<strong>des</strong> États-Unis ont conçu <strong>des</strong> définitions <strong>des</strong> diverses infections nosocomiales 24 , qui ont été<br />

amendées en 1992, et les infections <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> chirurgicales (surgical wound infections) ont<br />

été appelées infections <strong>des</strong> sites opératoires (ISO, surgical site infections [SSI]) 25 . Des<br />

définitions subjectives de l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> ont abouti à la mise au point de deux<br />

systèmes d’attribution d’un score à une plaie: ASEPSIS 26 et l’échelle Southampton Wound<br />

Assessment Scale 27 . Divers scores d’évaluation ont été conçus pour les <strong>plaies</strong> cutanées<br />

ouvertes et reposent sur diverses associations d’indicateurs d’infection 28 . Au Royaume-Uni,<br />

la surveillance <strong>des</strong> infections <strong>des</strong> sites opératoires est devenue obligatoire en orthopédie le<br />

1er avril 2004, et d’autres spécialités seront bientôt incluses. La nécessité d’un système<br />

uniforme de diagnostic d’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> est de plus en plus impérative, mais <strong>des</strong><br />

incohérences entre outils sont apparentes 29 (voir pages 14-17 pour une discussion<br />

supplémentaire <strong>des</strong> infections <strong>des</strong> sites opératoires).<br />

Depuis la fin du XIX ème siècle, il est établi que les principaux germes pathogènes<br />

responsables d’infections de <strong>plaies</strong> sont Staphylococcus aureus, <strong>des</strong> streptocoques, <strong>des</strong><br />

anaérobies et Pseudomonas aeruginosa. Au Royaume-Uni, la Health Protection Agency<br />

spécifie les conditions opératoires standard pour l’examen de la peau et <strong>des</strong> écouvillonnages<br />

superficiels de <strong>plaies</strong> (BSOP 11) et pour celui <strong>des</strong> abcès, <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> post-opératoires et <strong>des</strong><br />

infections profon<strong>des</strong> (BSOP 14) 30 . Le pus, s’il peut être prélevé, est l’échantillon<br />

préférentiel, bien que <strong>des</strong> écouvillonnages de la plaie ou du pus soient adéquats pour les<br />

examens microbiologiques. Les protocoles sont conçus afin de caractériser <strong>des</strong> germes<br />

considérés comme cliniquement importants, mais de nombreux isolats ne sont pas identifiés<br />

en terme d’espèce et les nombres ne sont pas déterminés. Les informations communiquées<br />

au praticien sont donc habituellement trop peu détaillées pour autoriser un diagnostic<br />

d’infection de plaie sans référence aux signes et symptômes cliniques. En raison de la nature<br />

incomplètement définie <strong>des</strong> interactions intermicrobiennes ainsi que <strong>des</strong> interactions<br />

diverses et complexes entre l’hôte et les germes pathogènes, l’évaluation exhaustive du<br />

patient (avec ses limites actuelles) est une façon plus fiable de diagnostiquer l’infection<br />

d’une plaie que l’examen microbiologique seul.<br />

16. Ayton M. Wound care: wounds that won’t heal. Nurs Times 1985; 81(46): suppl 6-<br />

19.<br />

17. Davis E. Education, microbiology and chronic wounds. J Wound Care 1998; 7(6):<br />

272-74.<br />

18. Kingsley A. A proactive approach to wound infection. Nurs Stand 2001;15(30): 50-<br />

58.<br />

19. Fumal I, Braham C, Paquet P, et al. The beneficial toxicity of antimicrobials in leg<br />

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29. Wilson AP, Gibbons C, Reeves BC, et al. Surgical wound infection as a<br />

performance indicator: agreement of common definitions of wound infection in<br />

4773 patients. BMJ 2004; 329: 720-23.<br />

30. Health Protection Agency 2003. National Standard Operating Procedures –<br />

bacteriology. Available within the publications directory at www.hpa.org.uk.<br />

5


6<br />

DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

INTRODUCTION<br />

ANALYSE HISTORIQUE<br />

Critères d’infection<br />

d’une plaie<br />

Critères traditionnels<br />

• Abcès<br />

• Cellulite<br />

• Écoulement (exsudat séreux<br />

avec inflammation;<br />

séropurulent; purulent et<br />

sanglant; pus)<br />

Critères additionnels suggérés<br />

• Retard de cicatrisation<br />

(comparativement au délai<br />

habituel pour le site ou la<br />

situation)<br />

• Coloration<br />

• Tissu de granulation friable,<br />

saignant facilement<br />

• Douleur/endolorissement<br />

inattendu<br />

• Formation de poches à la<br />

base de la plaie<br />

• Formation d’un pont<br />

d’épithélium ou de tissus<br />

mous<br />

• Odeur anormale<br />

• Dégradation de la plaie<br />

Adapted from Cutting y Harding, 19941 MÉTHODES<br />

L’approche Delphi<br />

1. Maître de Conférence<br />

principal, Buckinghamshire<br />

Chilterns University College,<br />

Chalfont St Giles, Bucks,<br />

Royaume-Uni, et Spécialiste en<br />

Soins infirmiers, Ealing Hospital<br />

NHS Trust, Londres, Royaume-<br />

Uni. 2. Assistant principal de<br />

recherche, Service de Viabilité<br />

tissulaire, Aberdeen Royal<br />

Infirmary, Écosse. 3. Statisticien<br />

médical, Chorleywood, Herts,<br />

Royaume-Uni. 4. Professeur de<br />

Médecine de Rééducation, Unité<br />

de recherche sur la cicatrisation<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong>, Cardiff, Pays de<br />

Galles, Royaume-Uni.<br />

Identification clinique de l’infection<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong>: une approche Delphi<br />

KF Cutting 1 , RJ White 2 , P Mahoney 3 , KG Harding 4<br />

Il est manifestement nécessaire d’affiner les <strong>critères</strong> d’identification précoce de<br />

l’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong>. L’accès à <strong>des</strong> moyens d’évaluation plus précis et perfectionnés<br />

accroîtra les possibilités de diagnostic rapide et améliorera les bénéfices évidents liés à<br />

la réduction de la morbidité. Nous présentons et discutons ici les résultats d’une<br />

étude Delphi dont l’objectif était de parvenir à un consensus sur les <strong>critères</strong><br />

d’infection de <strong>plaies</strong> appartenant à six types différents.<br />

L’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> et les retards de cicatrisation qu’elle entraîne sont à l’origine de<br />

difficultés considérables pour les cliniciens, particulièrement dans le domaine de<br />

l’identification de l’infection clinique et du choix <strong>des</strong> options thérapeutiques appropriées.<br />

La conception, en 1994, d’un ensemble de <strong>critères</strong> <strong>des</strong>tinés à faciliter l’identification <strong>des</strong><br />

infections de <strong>plaies</strong> a souligné l’intérêt de signes additionnels “subtils” (voir encadré) 1 très<br />

insuffisamment reconnus jusqu’ici. Deux étu<strong>des</strong> consécutives de validation ont confirmé<br />

depuis lors les mérites de ces travaux 2,3. D’autres travaux ont cependant établi que les <strong>critères</strong><br />

d’infection différaient en fonction du type de la plaie, ce qui a montré que ceux conçus en<br />

1994 présentaient <strong>des</strong> inconvénients 4 .<br />

L’infection est un obstacle reconnu à la cicatrisation et doit impérativement susciter une<br />

intervention rapide 5 , mais peu de textes ont été consacrés à son identification en fonction de<br />

types spécifiques de <strong>plaies</strong>. Une exception notable concerne le domaine <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> du pied<br />

diabétique 6,7 et chirurgicales 8-11 , où <strong>des</strong> <strong>critères</strong> formels ont été conçus.<br />

Des difficultés demeurent toutefois malgré ces initiatives. Par exemple, l’identification d’une<br />

infection d’un ulcère du pied chez un diabétique est complexe, car au moins 50% <strong>des</strong> patients<br />

“atteints d’une infection menaçant le membre ne présentent aucun signe ou symptôme<br />

général” 12 . La réponse peut se situer dans l’identification de “nouveaux” signes d’infection, par<br />

exemple insuffisamment reconnus jusqu’ici ou non validés par la littérature, mais qui sont<br />

néanmoins d’importants indices d’infection pouvant être utilisés en pratique clinique.<br />

En affinant et en définissant les signes cliniques d’infection <strong>des</strong> <strong>plaies</strong>, il sera possible de<br />

reconnaître ces complications avec plus de précision et les cliniciens pourront alors identifier<br />

les caractéristiques les plus subtiles dans leur acception réelle: <strong>des</strong> signes d’infection. Cette<br />

approche permettra de réduire la morbidité, un bénéfice évident, et d’alléger le poids<br />

socioéconomique associé 13 .<br />

Le processus Delphi, mis en œuvre pour la première fois dans les années 1950, est une<br />

méthode pratique de réalisation de consensus sur la base <strong>des</strong> réponses d’un groupe 14 . Il<br />

comporte un certain nombre d’étapes au cours <strong>des</strong>quelles un ensemble de problèmes est<br />

communiqué aux participants afin qu’ils commentent leurs points de vue en la matière ou<br />

les classent par ordre d’importance. Les réponses du groupe sont colligées et analysées par<br />

un chercheur indépendant et retransmises aux participants. Ces derniers peuvent alors<br />

comparer leurs propres réponses à celles du groupe, et décider s’ils souhaitent modifier<br />

l’ordre d’importance de leurs points de vue. Le processus est réitéré jusqu’à l’obtention d’un<br />

consensus de groupe.<br />

L’approche Delphi a été précédemment appliquée dans le contexte de la prise en charge<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong> aiguës et chroniques 15,16 , et est une méthode précieuse quand les données sont peu<br />

nombreuses ou divergentes 17 . Elle a été utilisée dans la présente étude, afin de faciliter<br />

l’identification <strong>des</strong> signes cliniques d’infection de <strong>plaies</strong> de six types différents.<br />

Le groupe Delphi<br />

Un groupe Delphi international et pluridisciplinaire, composé de 54 membres, a été<br />

constitué. Chaque membre a été sélectionné sur la base d’une expertise reconnue dans son<br />

domaine, établie par la réputation clinique et le profil de publications. Le groupe<br />

pluridisciplinaire comportait <strong>des</strong> médecins, <strong>des</strong> chirurgiens, <strong>des</strong> infirmières, <strong>des</strong> podologues<br />

et <strong>des</strong> chercheurs cliniques étroitement impliqués dans la pratique quotidienne.


RÉSULTATS<br />

Critères obtenus<br />

L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

Tableau 1 | Le processus Delphi<br />

Étape<br />

1 Chaque membre <strong>des</strong> équipes devait indiquer ses <strong>critères</strong> cliniques d’infection de la plaie du type<br />

considéré.<br />

2 Le chercheur a colligé les <strong>critères</strong> obtenus lors de l’étape 1. Une nouvelle liste a été adressée aux<br />

membres <strong>des</strong> équipes avec mission d’attribuer un score à chaque critère en fonction de son<br />

importance (0=sans importance; 9=très important).<br />

3 Les valeurs <strong>des</strong> moyennes, médianes et écarts-types ont été calculées à partir <strong>des</strong> réponses<br />

colligées. Les <strong>critères</strong> cliniques similaires et ceux pour lequel le coefficient de corrélation avait été<br />

≥0,7 ont été fusionnés. Les <strong>critères</strong> dont le score était


8<br />

DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

PLAIES AIGUËS – CICATRISATION PAR PREMIÈRE<br />

INTENTION<br />

Cellulite<br />

Pus/abcès<br />

Retard de cicatrisation<br />

Érythème ± induration<br />

Exsudat sanglant et purulent<br />

Odeur nauséabonde<br />

Exsudat séropurulent<br />

Dégradation/élargissement de la plaie<br />

Augmentation de la température cutanée<br />

locale<br />

Œdème<br />

Exsudat séreux avec érythème<br />

Tuméfaction avec augmentation du volume de<br />

l’exsudat<br />

Douleur/endolorissement inattendu<br />

PLAIES AIGUËS – CICATRISATION PAR SECONDE<br />

INTENTION<br />

Cellulite<br />

Pus/abcès<br />

Retard de cicatrisation<br />

Érythème ± induration<br />

Exsudat sanglant et purulent<br />

Augmentation du volume de l’exsudat<br />

Odeur nauséabonde<br />

Formation de poches<br />

Exsudat séropurulent<br />

Dégradation/élargissement de la plaie<br />

Coloration<br />

Tissu de granulation friable, saignant<br />

facilement<br />

Augmentation de la température cutanée<br />

locale<br />

Œdème<br />

Douleur/endolorissement inattendu<br />

ULCÈRES DU PIED DIABÉTIQUE<br />

Cellulite<br />

Lymphangite<br />

Phlegmon<br />

Exsudat purulent<br />

Pus/abcès<br />

Crépitements articulaires<br />

Érythème<br />

Fluctuation<br />

Augmentation du volume de l’exsudat<br />

Induration<br />

Douleur localisée dans un pied habituellement<br />

insensible<br />

Odeur nauséabonde<br />

La sonde atteint l’os<br />

Douleur/endolorissement inattendu<br />

Coloration bleue noire et hémorragie (halo)<br />

Os ou tendon exposé à la base de l’ulcère<br />

Retard/arrêt de cicatrisation malgré décharge<br />

et débridement<br />

Dégradation de la plaie<br />

Tissu de granulation friable, saignant<br />

facilement<br />

Œdème local<br />

Formation de sinus dans un ulcère<br />

Nécrose/gangrène en expansion<br />

Modification de la base de l’ulcère du rose<br />

sain au jaune ou au gris<br />

ULCÈRES DE JAMBE D’ORIGINE ARTÉRIELLE<br />

Cellulite<br />

Pus/abcès<br />

Modification de la couleur/viscosité de<br />

l’exsudat<br />

Modification de la couleur du lit de la plaie*<br />

Crépitements<br />

Dégradation de la plaie<br />

Nécrose sèche devenant humide<br />

Augmentation de la température cutanée<br />

locale<br />

Lymphangite<br />

Odeur nauséabonde<br />

Nécrose – nouvelle ou en expansion<br />

Érythème<br />

Érythème <strong>des</strong> tissus péri-ulcéreux – persiste<br />

malgré la surélévation du membre<br />

Fluctuation<br />

Augmentation du volume de l’exsudat<br />

Augmentation de la taille d’un ulcère<br />

précédemment en cours de cicatrisation<br />

Accroissement de la douleur<br />

Dégradation de l’ulcère<br />

*Noire pour les aérobies, rouge vif pour les streptocoques,<br />

verte pour les pseudomonas<br />

ULCÈRES DE JAMBE D’ORIGINE VEINEUSE<br />

Cellulite<br />

Retard de cicatrisation malgré un traitement<br />

compressif approprié<br />

Augmentation de la température cutanée locale<br />

Augmentation de la douleur<br />

ulcéreuse/modification de la nature de la<br />

douleur<br />

Apparition d’un ulcère dans la marge<br />

inflammatoire d’un ulcère préexistant<br />

Extension du lit de la plaie dans <strong>des</strong> marges<br />

inflammatoires<br />

Coloration, par exemple rouge brique, sombre<br />

et mat<br />

Tissu de granulation friable, saignant<br />

facilement<br />

Augmentation de la viscosité de l’exsudat<br />

Augmentation du volume de l’exsudat<br />

Odeur nauséabonde<br />

Assombrissement de la couleur de la plaie<br />

Apparition subite/augmentation de volume<br />

d’une croûte<br />

Apparition subite de taches noires nécrotiques<br />

Agrandissement de l’ulcère<br />

ESCARRES<br />

Cellulite<br />

Modification de la nature de la douleur<br />

Crépitements<br />

Augmentation du volume de l’exsudat<br />

Pus<br />

Exsudat séreux avec inflammation<br />

Érythème en expansion<br />

Des tissus viables deviennent croûteux<br />

Chaleur <strong>des</strong> tissus environnants<br />

Arrêt de la cicatrisation malgré <strong>des</strong> mesures<br />

adéquates<br />

Élargissement de la plaie malgré réduction de<br />

pression<br />

Érythème<br />

Tissu de granulation friable, saignant<br />

facilement<br />

Odeur nauséabonde<br />

Œdème<br />

BRÛLURES SUPERFICIELLES<br />

Cellulite<br />

Ecthyma gangréneux<br />

Zones focales noires/brunes sombres sur la<br />

brûlure<br />

Érythème<br />

Lésions hémorragiques dans les tissus souscutanés<br />

de la brûlure ou de la peau<br />

environnante<br />

Odeur nauséabonde<br />

Érythème périlésionnel en expansion<br />

(coloration violacée ou Œdème)<br />

Augmentation inattendue de la largeur de la<br />

plaie<br />

Augmentation inattendue de la profondeur de<br />

la plaie<br />

Coloration<br />

Tissu de granulation friable, saignant<br />

facilement<br />

Pus sous la croûte/formation d’un abcès<br />

Augmentation de la fragilité d’une greffe<br />

cutanée<br />

Augmentation du volume de l’exsudat<br />

Augmentation de la température cutanée<br />

locale<br />

Perte de greffe<br />

Œdème<br />

Apparition d’une douleur d’une brûlure<br />

précédemment indolore<br />

Exsudat opaque<br />

Rejet/détachement de substituts cutanés<br />

temporaires<br />

Perte secondaire de zones kératinisées<br />

BRÛLURES AU TROISIÈME DEGRÉ<br />

Zones focales noires/brunes sombres sur la<br />

brûlure<br />

Cellulite<br />

Ecthyma gangréneux<br />

Érythème<br />

Lésions hémorragiques dans les tissus<br />

sous-cutanés de la brûlure ou de la peau<br />

environnante<br />

Augmentation de la fragilité d’une greffe<br />

cutanée<br />

Perte de greffe<br />

Apparition d’une douleur d’une brûlure<br />

précédemment indolore<br />

Érythème périlésionnel en expansion<br />

(coloration violacée ou Œdème)<br />

Pus sous la croûte/formation d’un abcès<br />

Augmentation inattendue de la largeur de la<br />

plaie<br />

Coloration<br />

Tissu de granulation friable, saignant<br />

facilement<br />

Odeur nauséabonde<br />

Œdème<br />

Exsudat opaque<br />

Chute rapide de la croûte<br />

Rejet/détachement de substituts cutanés<br />

temporaires<br />

Perte secondaire de zones kératinisées<br />

LÉGENDE<br />

IMPORTANCE ÉLEVÉE Score moyen 8 ou 9<br />

IMPORTANCE MOYENNE Score moyen 6 ou 7<br />

IMPORTANCE RÉDUITE Score moyen 4 ou 5<br />

Résultats du processus Delphi<br />

d’identification <strong>des</strong> <strong>critères</strong><br />

d’infection de six types de plaie


POINTS CLÉS<br />

1. Une approche Delphi a été<br />

appliquée afin d’obtenir <strong>des</strong><br />

<strong>critères</strong> pour six types<br />

différents de <strong>plaies</strong>.<br />

2. Une cellulite, une odeur<br />

nauséabonde, douleur, un<br />

retard de cicatrisation ou une<br />

dégradation de la plaie sont<br />

<strong>des</strong> <strong>critères</strong> communs à tous<br />

les types de plaie.<br />

3. Les <strong>critères</strong> ayant obtenu un<br />

score de 8-9 ont été perçus<br />

comme possédant une<br />

valeur diagnostique<br />

importante.<br />

4. Les <strong>critères</strong> ayant obtenu un<br />

score plus bas ont été<br />

considérés comme orientant<br />

vers une infection et<br />

pourraient être importants<br />

pour l’identification précoce<br />

de cette complication.<br />

Références<br />

Limites de la<br />

méthodologie<br />

CONCLUSION<br />

1. Cutting KF, Harding KG. Criteria for identifying wound infection. J Wound Care 1994;<br />

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postoperative wound infections for use in clinical trials of antibiotic prophylaxis.<br />

L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

ulcères de jambe d’origine veineuse. Toutefois, dans ces trois derniers groupes, le retard de<br />

cicatrisation est qualifié quand il survient en dépit d’une intervention adéquate (par exemple<br />

décharge et débridement, mesures appropriées et traitement compressif adapté).<br />

Il est difficile de définir un retard de cicatrisation. Une approche rigoureuse est donc<br />

nécessaire afin de pouvoir explorer ce qui constitue un retard de cicatrisation dans les six<br />

différents types de <strong>plaies</strong>. Les différentes <strong>des</strong>criptions d’un exsudat sont une autre<br />

illustration de la subtilité <strong>des</strong> définitions. Par exemple, l’exsudat est décrit comme opaque<br />

dans les brûlures, mais comme une augmentation de la viscosité dans les ulcères artériels et<br />

veineux. Il est connu que la nature évolutive du contenu de l’exsudat est liée au statut<br />

infectieux de la plaie 21 , mais il reste à savoir si les variations <strong>des</strong> caractéristiques de l’exsudat<br />

peuvent être reliées à <strong>des</strong> types spécifiques de <strong>plaies</strong> quand une infection survient.<br />

Identification de nouveaux <strong>critères</strong><br />

L’identification de certains nouveaux <strong>critères</strong> intéressants illustre les avantages de l’approche<br />

Delphi. L’ecthyma gangréneux 22 est habituellement considéré comme une complication rare<br />

<strong>des</strong> brûlures 23 ; il est intéressant de noter que le groupe a octroyé une valeur élevée à cette<br />

caractéristique tant dans les brûlures superficielles que dans celles du troisième degré. Le<br />

groupe a également considéré qu’une modification de la couleur <strong>des</strong> brûlures superficielles<br />

était pathognomonique d’une infection.<br />

L’équipe chargée <strong>des</strong> ulcères du pied diabétique a attribué <strong>des</strong> scores moyens élevés aux<br />

<strong>critères</strong> “crépitements” et “phlegmon”, bien que ces caractéristiques n’aient pas été<br />

précédemment décrites 7 .<br />

Les limites de la méthodologie de la présente étude ont trait à l’ambiguïté <strong>des</strong> définitions<br />

utilisées et du terme “importance” dans la cotation et la conception <strong>des</strong> <strong>critères</strong>. De plus,<br />

<strong>des</strong> causes autres qu’une infection doivent être éliminées lors de l’évaluation de la pertinence<br />

de ces signes cliniques. Par exemple, un retard de cicatrisation peut être dû à plusieurs<br />

facteurs tels qu’une dénutrition, une observance insuffisante, un traitement inapproprié ou<br />

une allergie.<br />

La technique Delphi est bien établie dans d’autres domaines de la pratique clinique, mais<br />

son application afin d’obtenir <strong>des</strong> <strong>critères</strong> d’infection est nouvelle et représente un certain<br />

défi. Ce travail stimulera la poursuite <strong>des</strong> débats sur la façon de corréler <strong>des</strong> caractéristiques<br />

cliniques à l’évolution et aux résultats microbiologiques dans un domaine où, à ce jour, la<br />

plupart <strong>des</strong> cliniciens ne sont pas certains de la situation et utilisent souvent les seuls<br />

résultats microbiologiques afin de diagnostiquer une infection. L’expansion de ce travail afin<br />

d’assurer son acceptation internationale et multidisciplinaire est nécessaire, comme l’est sa<br />

validation par <strong>des</strong> travaux adéquats.<br />

Lancet 1986; 1: 311-13.<br />

12. Lipsky BA, Berendt AR, Embil J, De Lalla F. Diagnosing and treating diabetic foot<br />

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9


DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

10<br />

INTRODUCTION<br />

CLASSIFICATION<br />

FACTEURS DE RISQUE<br />

Facteurs propres à<br />

l’hôte<br />

Facteurs propres à<br />

l’escarre<br />

1. Professeur. 2. Étudiant<br />

diplômé. Service de Soins<br />

gériatriques, Division <strong>des</strong><br />

Sciences de la Santé et <strong>des</strong><br />

Soins infirmiers, École de<br />

médecine, Université de Tokyo,<br />

Japon. 3. Dermatologue<br />

consultant, Service de<br />

Dermatologie, Université de Pise,<br />

Italie.<br />

Identifier les <strong>critères</strong> d’infection <strong>des</strong><br />

escarres<br />

H Sanada 1 , G Nakagami 2 , M Romanelli 3<br />

Le diagnostic précoce de l’infection d’une escarre est difficile et nécessite un sens<br />

clinique élevé. La présence d’une infection accroît le risque d’autres complications<br />

telles qu’une ostéomyélite ou une bactériémie. Le présent article analyse les <strong>critères</strong><br />

existants et ceux déterminés par une récente étude Delphi 1 afin de préciser les moyens<br />

d’identification clinique <strong>des</strong> infections <strong>des</strong> escarres de stade III ou IV.<br />

Les recommandations de l’European Pressure Ulcer Advisory Panel classent les escarres<br />

selon quatre sta<strong>des</strong> 2 . L’infection est rare au stade I ou II (épaisseur partielle), mais est plus<br />

fréquente au stade III ou IV (toute l’épaisseur de la peau) 3 , ces escarres cicatrisant par<br />

granulation, migration de cellules épithéliales depuis les berges de la plaie et rétraction sous<br />

l’influence <strong>des</strong> myofibroblastes 4 . Le présent article traite de l’identification <strong>des</strong> <strong>critères</strong> de<br />

diagnostic précoce d’infection <strong>des</strong> escarres au stade III ou IV.<br />

La majorité <strong>des</strong> escarres de stade III ou IV affecte <strong>des</strong> patients âgés, qui sont donc souvent<br />

immunodéficients, malnutris ou atteints d’affections concomitantes 5 . Ces facteurs<br />

accroissent le risque d’infection, y compris “silencieuse”, qui se caractérise par l’absence de<br />

plusieurs signes cliniques classiques témoignant souvent d’une infection 3 , situation due à la<br />

restriction <strong>des</strong> possibilités de réponse immunitaire à la charge microbiologique chez de<br />

nombreux patients atteints d’escarres. Il est également important de savoir qu’une<br />

dégradation de l’état général de ces patients accroît le risque infectieux auquel ils sont<br />

exposés.<br />

Les escarres de stade III ou IV sont <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> chroniques ouvertes qui peuvent atteindre<br />

<strong>des</strong> structures autres que la peau telles qu’un muscle, un os ou une articulation, ce qui<br />

accroît le risque d’invasion par <strong>des</strong> germes pathogènes. De plus, les escarres se situent<br />

souvent dans la région pelvienne, ce qui les expose à un risque accru de contamination<br />

fécale ou urinaire. Les fèces contiennent <strong>des</strong> concentrations élevées en bactéries 6 , qui<br />

peuvent résulter en une contamination massive du lit de la plaie ou de la peau<br />

environnante 7 . L’urine est stérile et contamine rarement les <strong>plaies</strong>, sauf en cas d’infection<br />

urinaire. Une incontinence urinaire peut toutefois dégrader la peau environnante 8 .<br />

De nombreuses escarres de stade III ou IV contiennent <strong>des</strong> tissus nécrotiques dans le lit<br />

de la plaie. En ce cas, et comme <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> l’ont montré, les germes tant aérobies<br />

qu’anaérobies sont abondants et la densité microbienne totale est plus élevée que dans les<br />

escarres non nécrotiques 9,10 .<br />

Une ischémie tissulaire est habituellement due à une irrigation sanguine insuffisante et<br />

est étroitement corrélée à la survenue d’une escarre. La relation entre la pression<br />

transcutanée d’oxygène (TcPO 2), qui indique indirectement le degré d’oxygénation<br />

tissulaire, et l’infection chronique d’une plaie a été démontrée 11,12 . La TcPO 2 est<br />

significativement plus basse quand la plaie est infectée que dans le cas contraire.<br />

La densité cutanée <strong>des</strong> cellules de Langerhans est plus basse chez les patients âgés atteints<br />

POINTS CLÉS<br />

1. Les facteurs propres à l’hôte doivent être pris en compte lors de la détermination de la sensibilité d’un<br />

patient aux infections.<br />

2. Il est nécessaire de mettre au point un outil validé afin de faciliter l’identification <strong>des</strong> infections <strong>des</strong> escarres<br />

de stade III ou IV et de déterminer les façons de l’employer efficacement en pratique clinique.<br />

3. Le principal moyen d’identification d’une infection constituée consiste à reconnaître de discrètes<br />

modifications de l’état du patient et de l’escarre, siège d’une inflammation chronique.<br />

4. Les <strong>critères</strong> <strong>des</strong>criptifs détaillés récemment déterminés par le groupe d’expert Delphi permettent<br />

d’identifier l’infection d’une escarre. Ils peuvent être utilisés à titre de plateforme pour <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> plus<br />

approfondies.


DIAGNOSTIC<br />

Métho<strong>des</strong><br />

Critère Score moyen<br />

Cellulite 8 ou 9<br />

Modification de la nature<br />

de la douleur 6 ou 7<br />

Crépitements<br />

Augmentation du volume de l’exsudat<br />

Pus<br />

Exsudat séreux avec inflammation<br />

Érythème en expansion<br />

Des tissus viables deviennent croûteux<br />

Chaleur <strong>des</strong> tissus environnants<br />

Arrêt de la cicatrisation malgré <strong>des</strong> mesures<br />

adéquates<br />

Élargissement de la plaie malgré<br />

réduction de pression 4 ou 5<br />

Érythème<br />

Tissu de granulation friable, saignant<br />

facilement<br />

Odeur nauséabonde<br />

Œdème<br />

Figure 1 | Critères d’infection<br />

d’une escarre identifiés par le<br />

groupe Delphi 1<br />

ÉVALUATION DES<br />

CRITÈRES EXISTANTS<br />

Critères validés<br />

CRITÈRES VALIDÉS<br />

• Accroissement de la douleur<br />

• Dégradation de la plaie<br />

Validé par Gardner SE et coll., Wound<br />

Repair Regen 2001 11<br />

L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

d’escarres. Il en résulte également une diminution <strong>des</strong> capacités de réponse et une altération<br />

de l’aptitude à combattre l’invasion <strong>des</strong> germes pathogènes 13 .<br />

La complexité du diagnostic et les différences entre les populations de patients ne<br />

permettent pas de disposer de données précises sur la prévalence <strong>des</strong> infections <strong>des</strong> escarres<br />

et la mortalité associée. Un retard de diagnostic peut accroître le risque de complications<br />

telles qu’une ostéomyélite, une bactériémie transitoire et une septicémie 14 , qui peuvent<br />

aboutir, à leur tour, à une défaillance multiviscérale et parfois au décès 15,16 .<br />

Quantitatives<br />

La charge bactérienne <strong>des</strong> escarres est typiquement élevée, et le diagnostic par techniques<br />

microbiologiques n’est pas idéal en raison de la contamination souvent massive du lit<br />

de la plaie. Dans le cas <strong>des</strong> escarres, les résultats <strong>des</strong> cultures d’écouvillonnages superficiels<br />

témoignent généralement d’une colonisation bactérienne et non d’une infection<br />

constituée. Les aspirations à l’aiguille ne permettent pas non plus d’obtenir <strong>des</strong><br />

informations détaillées, car le prélèvement est liquide 17 . Les résultats de la mise en culture<br />

de prélèvements osseux ou d’autres échantillons obtenus par biopsie profonde ne doivent<br />

pas être utilisés à titre de seul critère d’infection sans signe clinique ou histopathologique<br />

de confirmation 18,19 .<br />

Qualitatives<br />

Peu de <strong>critères</strong> d’infection <strong>des</strong> escarres ont été conçus en dehors de la <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> signes<br />

et symptômes classiques. Plusieurs outils disponibles tels que DESIGN 20 , Pressure Sore<br />

Status Tool (PSST) 21 , Pressure Ulcer Scale for Healing (PUSH) 22 et Sussman Wound<br />

Healing Tool 23 permettent de déterminer le statut d’une escarre (dimensions, profondeur,<br />

situation du tissu de granulation et infection). La détermination de la présence d’une<br />

infection ne repose toutefois que sur <strong>des</strong> signes classiques (érythème, Œdème, température<br />

élevée et douleur), qui sont souvent présents en l’absence d’infection en raison de<br />

l’inflammation chronique <strong>des</strong> escarres. Il est donc important de savoir si une modification<br />

de ces indices est pronostique d’une infection de la plaie.<br />

L’étude Delphi 2004 présentée dans le présent document est la première tentative de<br />

définition de <strong>critères</strong> spécifiques d’infection <strong>des</strong> escarres (Fig. 1) 1 . La présence d’une<br />

cellulite est par définition un critère diagnostique d’infection d’une plaie 11 , ce qui est en<br />

accord avec l’importance élevée que lui a accordée le groupe Delphi chargé <strong>des</strong> escarres. Ce<br />

même groupe a également identifié les signes classiques que sont l’érythème, l’œdème et la<br />

douleur, mais, et peut-être de façon plus utile, a décrit certains d’entre eux de façon plus<br />

détaillée (par exemple “érythème en expansion” et “modification de la nature de la<br />

douleur”). Le terme “érythème en expansion” permet de mieux différencier une<br />

inflammation chronique avec présence d’un érythème d’une modification de situation<br />

caractérisée par l’expansion de l’érythème. La présence de pus n’a pas été considérée<br />

comme un critère diagnostique d’infection, ce qui est important car elle est difficile à<br />

déterminer dans ces <strong>plaies</strong>. L’effet de certains pansements peut par exemple donner un<br />

aspect purulent à l’exsudat.<br />

Aucun <strong>des</strong> <strong>critères</strong> identifiés par le groupe Delphi chargé <strong>des</strong> escarres n’a encore été validé.<br />

Une étude de Gardner et coll. avait précédemment porté sur la validité <strong>des</strong> signes et<br />

symptômes cliniques d’infection chronique d’une plaie proposés par Cutting et Harding en<br />

1994 11,24 . Les escarres ont représenté 53% <strong>des</strong> 36 <strong>plaies</strong> <strong>des</strong> sujets inclus, et un diagnostic<br />

d’infection a été porté pour 27% d’entre elles selon la bactériologie quantitative. Les <strong>critères</strong><br />

“augmentation de la douleur” et “dégradation de la plaie” se sont avérés <strong>des</strong> indices<br />

suffisants d’infection, avec une spécificité de 100%. Un certain degré de validité,<br />

n’atteignant toutefois pas 100%, a été observé pour les <strong>critères</strong> “odeur nauséabonde” et<br />

“tissu de granulation friable” 11 . Ces <strong>critères</strong> sont identifiés dans la publication de l’étude<br />

Delphi, mais il est utile de les décrire de façon plus détaillée:<br />

● Augmentation de la douleur/modification de la nature de la douleur. Une escarre peut être<br />

douloureuse, et une infection accroît souvent ces douleurs. Il est probable qu’en cas<br />

d’infection de la plaie, la nature de la douleur se modifiera également avec la réponse<br />

immunologique 25 .<br />

● Dégradation de la plaie/Arrêt de la cicatrisation malgré <strong>des</strong> mesures adéquates/Élargissement<br />

de la plaie malgré une réduction de la pression. Une infection peut interrompre le processus<br />

11


DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

Figure 2 | Proposition de<br />

recommandations pour<br />

l’identification précoce de<br />

l’infection d’une escarre de<br />

stade III ou IV sur la base <strong>des</strong><br />

conclusions de la récente<br />

étude Delphi 1<br />

Un érythème en expansion et<br />

l’accroissement de la douleur<br />

témoignent d’une infection<br />

constituée de la plaie.<br />

L’érythème a disparu et les<br />

douleurs sont moins intenses.<br />

La plaie n’est plus infectée.<br />

12<br />

Le principal moyen est d’identifier<br />

de discrètes modifications de<br />

l’état du patient et de la plaie.<br />

Il est important de:<br />

Assurer une documentation précise<br />

et régulière<br />

Noter l’aspect de la plaie (par ex.<br />

dimensions, importance de l’exsudat,<br />

type de tissu)<br />

Noter l’aspect de la peau environnante<br />

(par ex. degré d’érythème)<br />

Evaluer régulièrement la douleur<br />

Être vigilant afin de déceler une<br />

discrète altération de l’état général du<br />

patient<br />

Être vigilant afin de déceler de<br />

discrètes modifications du<br />

comportement du patient (par ex.<br />

anorexie, confusion)<br />

Les <strong>plaies</strong> où siège une<br />

inflammation chronique<br />

peuvent présenter les<br />

signes suivants:<br />

Érythème<br />

Exsudat<br />

Exsudat séreux avec<br />

inflammation<br />

Élargissement de la plaie<br />

malgré une réduction de la<br />

pression<br />

Les modifications discrètes de<br />

la plaie évoquant une infection<br />

sont notamment:<br />

Augmentation de la douleur/<br />

modification de la nature de la<br />

douleur<br />

Apparition d’une expansion<br />

d’un érythème<br />

Augmentation de l’exsudat<br />

Une odeur apparaît ou devient<br />

nauséabonde<br />

Le tissu de granulation devient<br />

friable et saigne facilement<br />

Des tissus viables deviennent<br />

croûteux<br />

Arrêt de la cicatrisation de la plaie<br />

malgré <strong>des</strong> mesures adéquates<br />

La présence d’une cellulite<br />

témoigne d’une infection<br />

constituée<br />

normal de cicatrisation en raison d’un métabolisme concurrentiel, de toxines<br />

<strong>des</strong>tructrices, d’une réplication intracellulaire ou de réponses antigènes-anticorps 3 .<br />

● Odeur nauséabonde. Le groupe Delphi chargé <strong>des</strong> escarres n’a pas attribué un score élevé<br />

au critère “odeur nauséabonde”, peut-être parce qu’il peut être présent en l’absence<br />

d’infection, bien qu’une odeur manifeste soit associée à la dégradation de protéines de<br />

bactéries spécifiques 10 .<br />

● Tissu de granulation friable. Le tissu de granulation devient friable lors de l’infection d’une<br />

plaie, mais ce critère est très difficile à observer en pratique clinique en raison de<br />

l’absence de ce tissu et de la présence d’une hypergranulation due aux cisaillements et<br />

frottements.<br />

Selon l’étude de Gardner et coll., les <strong>critères</strong> “exsudat séreux avec inflammation<br />

(concomitante)” et “chaleur <strong>des</strong> tissus environnants” n’ont pas atteint la significativité<br />

statistique à titre d’indices pronostiques d’infection d’une plaie 11,26 .<br />

Observation longitudinale<br />

L’analyse de ces <strong>critères</strong> suscite un certain nombre de questions pratiques qu’il faut étudier<br />

afin d’assurer leur pertinence clinique. De nombreux <strong>critères</strong> nécessitent une étroite<br />

surveillance de la plaie au cours du temps, ce qui est un aspect intéressant. Une<br />

“augmentation du volume de l’exsudat” en est un bon exemple. Ce critère n’a pas été validé,<br />

mais une escarre infectée est souvent très exsudative 27 . Il est toutefois difficile de déterminer<br />

le volume de l’exsudat, car certains pansements absorbants (hydrocolloï<strong>des</strong>,<br />

hydropolymères ou mousses de polyuréthane) peuvent le réduire. Des <strong>critères</strong> tels que<br />

“modification de la nature de la douleur”, “arrêt de la cicatrisation” ou “augmentation <strong>des</strong><br />

dimensions” de la plaie, “<strong>des</strong> tissus viables deviennent croûteux” et “érythème en<br />

expansion” nécessitent également un étroit suivi. L’observation <strong>des</strong> ces modifications<br />

discrètes d’une plaie siège d’une inflammation chronique est difficile et nécessite une grande<br />

vigilance et une implication élevée de la part <strong>des</strong> cliniciens (voir Fig. 2). Le problème est<br />

encore plus complexe pour ceux qui examinent une plaie pour la première fois, et sa<br />

résolution dépendra de l’accès à une documentation précise et illustrative de l’évolution<br />

précédemment observée.<br />

Conjonction de <strong>critères</strong><br />

Considérés isolément, la plupart <strong>des</strong> <strong>critères</strong> mentionnés par le groupe Delphi peuvent être<br />

dus à <strong>des</strong> causes autres qu’une infection de la plaie. La cicatrisation peut être par exemple<br />

interrompue par d’autres facteurs tels qu’une force externe, une malnutrition, <strong>des</strong> affections<br />

concomitantes telles qu’une infection respiratoire ou urinaire, et <strong>des</strong> médicaments. La<br />

constatation de la présence de plus de deux ou trois <strong>critères</strong> accroît le degré de suspicion; le<br />

clinicien peut noter qu’un érythème commence à s’étendre aux tissus environnants, et, au<br />

sondage, que la plaie est douloureuse au contact et saigne facilement. Il est important<br />

de ne prendre ces <strong>critères</strong> en compte que dans le cadre d’un examen exhaustif du patient.


Nouveaux <strong>critères</strong><br />

Références<br />

CONCLUSION<br />

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L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

Par exemple, <strong>des</strong> modifications du comportement telles qu’une anorexie, un repli social ou<br />

la survenue d’une confusion peuvent être <strong>des</strong> indices supplémentaires d’infection.<br />

L’importance de l’utilisation de ces <strong>critères</strong> en association afin de parvenir à un diagnostic<br />

précis a fait l’objet de débats pour d’autres types de <strong>plaies</strong> 28 . De nouvelles étu<strong>des</strong> sont<br />

toutefois manifestement nécessaires afin de déterminer les conjonctions de <strong>critères</strong>, y<br />

compris n’ayant pas trait à la plaie, facilitant le plus l’identification précoce de l’infection<br />

d’une escarre.<br />

Le groupe Delphi chargé <strong>des</strong> escarres a considéré que les <strong>critères</strong> “<strong>des</strong> tissus viables<br />

deviennent croûteux” et “crépitement” étaient <strong>des</strong> indices d’infection, bien que non<br />

précédemment décrits dans la littérature. Des crépitements <strong>des</strong> tissus environnants peuvent<br />

indiquer la présence de gaz dans les tissus sous-cutanés. Peu de publications ont corrélé la<br />

présence de crépitements à une infection de la plaie, mais ce signe clinique est généralement<br />

considéré comme témoignant d’une gangrène gazeuse. Bates-Jensen l’a utilisé à titre de<br />

signe d’œdème sévère afin de déterminer le statut de la plaie dans l’échelle PSST 21 .<br />

De nouvelles étu<strong>des</strong> sont nécessaires afin de déterminer l’importance de ces nouveaux<br />

<strong>critères</strong>.<br />

Le diagnostic précoce de l’infection <strong>des</strong> escarres de stade III ou IV peut réduire le risque de<br />

complications et améliorer l’évolution clinique globale. Les métho<strong>des</strong> actuelles de<br />

diagnostic de l’infection d’une escarre sont limitées par la complexité de ces <strong>plaies</strong>. Par<br />

exemple, les résultats <strong>des</strong> examens microbiologiques ne sont pas toujours corrélés aux signes<br />

et symptômes cliniques, qui peuvent être absents ou modifiés quand la plaie est le siège<br />

d’une inflammation chronique. L’étude Delphi 2004 suggère que certains <strong>critères</strong> reposant<br />

sur <strong>des</strong> signes discrets peuvent être utiles pour l’identification précoce d’une infection 1 , bien<br />

que <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> soient nécessaires afin de les valider de façon scientifique et d’identifier les<br />

conjonctions de <strong>critères</strong>, y compris non locaux, qui sont utiles en clinique. La nécessité<br />

d’une observation séquentielle et d’une documentation précise tant de l’état de la plaie que<br />

de celui du patient est nécessaire à l’identification de l’accroissement de la charge<br />

bactérienne et à l’instauration sans délai d’un traitement efficace.<br />

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13


DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

14<br />

INTRODUCTION<br />

IDENTIFICATION DE<br />

L’INFECTION DU SITE<br />

OPÉRATOIRE<br />

Définition de<br />

l’infection du site<br />

opératoire<br />

1. Assistant de recherche – Soins<br />

infirmiers, Unité universitaire de<br />

chirurgie, Hôpital universitaire<br />

North Tees, Stockton-on-Tees,<br />

Royaume-Uni. 2. Chirurgien<br />

traumatologue, Service de<br />

chirurgie traumatologique,<br />

Hôpital Bethanien, Francfort,<br />

Allemagne. 3. Professeur de<br />

chirurgie, Université du Sud<br />

Danemark, Centre universitaire<br />

de cicatrisation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong>,<br />

Service de chirurgie plastique,<br />

Hôpital d’Odense, Danemark.<br />

Identification de l’infection du site<br />

opératoire dans le cas <strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

cicatrisant par première intention<br />

A Melling 1 , DA Hollander 2 , F Gottrup 3<br />

La plupart <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> chirurgicales suturées cicatrisent normalement. Dans ces cas, il<br />

est simple de vérifier qu’aucune infection n’est survenue. Diverses complications,<br />

telles qu’hématomes, séromes, (accumulation de liquide séreux stérile sous la surface<br />

de la plaie) et infections, affectent toutefois la cicatrisation de la plaie chez un nombre<br />

non négligeable de patients. Le meilleur moyen d’identifier une infection est de<br />

connaître la différence entre une complication de la cicatrisation telle qu’un<br />

hématome et une plaie chirurgicale qui s’est infectée. Le présent article s’appuie sur<br />

les moyens d’évaluation existants et les résultats d’une récente étude Delphi 1 afin de<br />

traiter de l’identification précoce de l’infection du site opératoire (ISO) dans le cas<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong> cicatrisant par première intention.<br />

Les ISO sont largement évitables, mais sont l’une <strong>des</strong> infections iatrogènes les plus<br />

fréquentes chez les patients chirurgicaux. De nombreux facteurs influencent la cicatrisation<br />

d’une plaie chirurgicale et déterminent le risque infectieux et l’incidence <strong>des</strong> infections 2,3 . Le<br />

délai médian de survenue d’une infection d’une plaie est de neuf jours 4 . De nombreuses<br />

infections post-opératoires surviennent en milieu extrahospitalier en raison de l’expansion de<br />

la chirurgie ambulatoire et du raccourcissement <strong>des</strong> durées d’hospitalisation. Les patients<br />

doivent donc être attentivement suivis en dehors de l’hôpital après l’intervention afin de<br />

permettre l’identification précoce d’une infection et l’instauration d’un traitement approprié.<br />

Il existe de nombreuses définitions de l’infection qui peuvent faciliter une démarche<br />

diagnostique précise. Selon une définition simple, l’infection se présente sous la forme d’un<br />

écoulement purulent ou d’un érythème douloureux témoignant d’une cellulite 5 . Toutefois,<br />

toutes les définitions simples de l’infection sont partiellement subjectives; par exemple, il<br />

peut même s’avérer difficile de parvenir à un accord entre deux professionnels de santé<br />

quant à la purulence d’une plaie en raison <strong>des</strong> différentes couleurs et consistances du pus.<br />

C’est pourquoi la plupart <strong>des</strong> définitions tentent aujourd’hui d’être plus utiles en<br />

mentionnant <strong>des</strong> <strong>critères</strong> et symptômes additionnels.<br />

La définition la plus largement admise de l’ISO est celle de Horan et coll., qui a été<br />

adoptée par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) 6 et est à présent<br />

appliquée partout aux États-Unis et en Europe. Elle subdivise les ISO en trois groupes en<br />

fonction du site et de l’étendue de l’infection: infection superficielle de l’incision, infection<br />

profonde de l’incision et infection de l’organe ou de l’espace. Nous présentons plus bas un<br />

résumé de la définition de l’ISO superficielle. De façon contestable, la définition <strong>des</strong> CDC<br />

indique que l’infection d’une plaie peut être diagnostiquée par un médecin ou un chirurgien<br />

sans apparemment satisfaire aux <strong>critères</strong> que mentionne cette même définition 6 .<br />

Définition <strong>des</strong> CDC de l’infection superficielle d’un site opératoire (ISSO) 6<br />

• Infection survenant dans les 30 jours suivant l’intervention<br />

• Atteint uniquement la peau ou les tissus sous-cutanés environnant l’incision<br />

Et au moins un <strong>des</strong> <strong>critères</strong> suivants:<br />

• Purulence du drainage de l’incision superficielle<br />

• Isolement de germes par culture d’un prélèvement de liquide ou de tissu effectué de façon aseptique au<br />

niveau de l’incision superficielle<br />

• Au moins un <strong>des</strong> signes et symptômes d’infection suivants: douleur ou endolorissement, présence<br />

locale d’une tuméfaction, d’un érythème ou d’une chaleur, et réouverture délibérée de l’incision<br />

superficielle par le chirurgien, sauf négativité de la culture d’un prélèvement effectué au niveau de<br />

l’incision<br />

• Diagnostic d’une ISO superficielle de l’incision par le chirurgien ou le médecin traitant<br />

Les complications suivantes ne sont pas mentionnées à titre d’ISO superficielle: 1) abcès de la suture (inflammation minimale et écoulement<br />

limité aux points de pénétration de la suture), 2) infection d’une épisiotomie ou du site d’une circoncision chez un nouveau-né ; 3) brûlure<br />

infectée et 4) ISO de l’incision s’étendant au fascia et aux couches musculaires (voir ISO profonde).


Systèmes de cotation<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

VALIDITÉ DES OUTILS<br />

EXISTANTS<br />

DISCUSSION<br />

Signes et symptômes<br />

cliniques<br />

L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

Il existe plusieurs systèmes de cotation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong>; deux <strong>des</strong> plus largement acceptés sont le<br />

système ASEPSIS 7 et la Southampton Wound Assessment Scale 8 . Ils permettent d’attribuer<br />

un score numérique à la cicatrisation d’une plaie chirurgicale en fonction de <strong>critères</strong><br />

spécifiques, ce qui permet une évaluation plus objective 7,8 . Le système de score ASEPIS a<br />

été conçu pour l’évaluation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> consécutives à une intervention de chirurgie<br />

cardiothoracique, et peut être employé afin de catégoriser la sévérité d’une infection. La<br />

plaie reçoit un score en fonction de l’importance de toute complication constatée de la<br />

cicatrisation telle qu’un exsudat séreux, un érythème, un écoulement purulent et la<br />

désolidarisation de tissus profonds. De plus, <strong>des</strong> points sont attribués en fonction de <strong>critères</strong><br />

spécifiques tels que la positivité de la mise en culture d’un écouvillonnage et la prescription<br />

d’une antibiothérapie. Le score est conçu pour être calculé lors de cinq <strong>des</strong> sept premiers<br />

jours suivant l’intervention, et peut l’être également au cours <strong>des</strong> six semaines suivantes 7 .<br />

Le système de score de Southampton a été conçu pour l’évaluation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

consécutives à une intervention de chirurgie herniaire. Il est beaucoup plus simple que le<br />

système ASEPSIS, les <strong>plaies</strong> étant catégorisées en fonction de la présence de complications<br />

quelconques et de leur extension 8 .<br />

Ces systèmes de score nécessitent un suivi très attentif du patient, qui demande souvent<br />

beaucoup de temps et est coûteux. Ils ne sont donc pas largement utilisés, mais cette<br />

situation pourrait se modifier en raison de tendances à une surveillance postopératoire<br />

obligatoire. Deux étu<strong>des</strong> ont examiné et utilisé le système ASEPSIS et ont souligné ses<br />

bénéfices pour l’obtention d’informations détaillées et moins subjectives sur la cicatrisation<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong> 9,10 . Une autre étude a utilisé avec succès le système de Southampton en routine<br />

pour la surveillance et l’audit <strong>des</strong> infections 11 .<br />

Une étude récemment publiée a comparé plusieurs définitions de l’infection dans un même<br />

groupe de patients et a observé d’importantes variations <strong>des</strong> incidences ainsi calculées<br />

(6,8–19,2%) 12 . Pour cette raison, il est nécessaire d’utiliser constamment la même définition<br />

pour l’évaluation de l’incidence <strong>des</strong> ISO au cours du temps dans un établissement de soins<br />

donné. Cette incidence ne peut toutefois pas encore être utilisée à titre d’indice de<br />

performances dans le but de comparer <strong>des</strong> établissements ou <strong>des</strong> pays, car une légère<br />

adaptation de la définition <strong>des</strong> CDC l’a réduite de 4,6% 12 . Le même article montre<br />

également que l’efficience du système de score ASEPSIS peut être moindre quand les<br />

patients sortent de l’hôpital avant la durée minimale de sept jours, car il n’a identifié<br />

une infection que chez 6,8% <strong>des</strong> patients alors que cette complication avait été<br />

diagnostiquée chez 12,3% sur la base de la seule présence de pus 12 . Les systèmes de score<br />

ASEPSIS et Southampton peuvent faciliter la détermination du stade de cicatrisation d’une<br />

plaie et l’identification d’une infection; aucun <strong>des</strong> deux n’a été toutefois spécifiquement<br />

conçu pour l’évaluation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> consécutives aux interventions de chirurgie<br />

cardiothoracique ou herniaire. Une récente publication de Wilson et coll. 12 montre<br />

qu’ASEPSIS peut être moins valide quand il est utilisé chez <strong>des</strong> patients dont<br />

l’hospitalisation post-opératoire est de courte durée, et d’autres auteurs ont fait état <strong>des</strong><br />

mêmes préoccupations 9,10 .<br />

Même avec de l’expérience et <strong>des</strong> connaissances, l’identification précoce de l’infection d’une<br />

plaie chirurgicale est difficile car la plaie elle-même peut ne pas être observable. Il est<br />

nécessaire d’interpréter ce que l’on observe par référence à ce qui se passe sous la peau. Au<br />

moment de l’observation d’un écoulement purulent ou de la constatation d’une cellulite<br />

manifeste, l’infection est constituée. La présence d’un fièvre et d’une leucocytose<br />

concomitantes à titres de signes généraux d’infection est variable 3 . L’infection d’une plaie<br />

survenant sous <strong>des</strong> fascias ou <strong>des</strong> couches musculaires ou sous <strong>des</strong> tissus sous-cutanés épais<br />

non infectés (patients obèses) peut se manifester tardivement ou ne pas induire un grand<br />

nombre <strong>des</strong> signes locaux mentionnés plus haut.<br />

Il n’existe actuellement aucun système universel et validé spécifiquement conçu afin de<br />

faciliter l’identification précoce <strong>des</strong> ISO et l’instauration d’un traitement correct en cas<br />

d’infection. Une récente étude Delphi 1 a toutefois permis d’obtenir une série de <strong>critères</strong><br />

sélectionnés par le groupe chargé <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> aiguës à titre d’indices importants d’ISO dans le<br />

cas <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> cicatrisant par première intention (Fig. 1). Le type de chirurgie n’est pas<br />

spécifié, et les <strong>critères</strong> sont supposés applicables à tous les types de <strong>plaies</strong> chirurgicales. La<br />

discussion ci-<strong>des</strong>sous examine les résultats de l’étude Delphi et aborde certains domaines<br />

importants ayant trait à l’identification précoce <strong>des</strong> ISO.<br />

15


DOCUMENT<br />

DE RÉFÉRENCE<br />

Critère Score moyen<br />

Cellulite 8 ou 9<br />

Pus/abcès<br />

Retard de cicatrisation 6 ou 7<br />

Érythème ± induration<br />

Exsudat sanglant et purulent<br />

Odeur nauséabonde<br />

Exsudat séropurulent<br />

Dégradation/élargissement de la plaie<br />

Augmentation de la température<br />

cutanée locale 4 ou 5<br />

Œdème<br />

Exsudat séreux avec érythème<br />

Tuméfaction avec augmentation du<br />

volume de l’exsudat<br />

Douleur/endolorissement inattendu<br />

Figure 1 | Critères d’infection<br />

<strong>des</strong> <strong>plaies</strong> aiguës cicatrisant<br />

par première intention identifiés<br />

par le groupe Delphi1 Léger érythème autour <strong>des</strong><br />

sites de suture et le long de la<br />

cicatrice. Il n’existe aucun<br />

autre signe d’infection, et cette<br />

plaie a cicatrisé normalement.<br />

Érythème plus étendu en<br />

association à un certain degré<br />

de tuméfaction. La peau<br />

environnante est chaude et<br />

douloureuse au toucher. Cette<br />

plaie s’est dégradée par la<br />

suite, avec un écoulement<br />

purulent.<br />

16<br />

Cellulite<br />

Les <strong>critères</strong> “cellulite” et “pus/abcès” ont été identifiés par l’étude Delphi comme les plus<br />

importants (score 8-9) pour ce type de plaie et peuvent être considérés comme<br />

pathognomoniques d’une infection. La cellulite se définit par “une infection de la peau et<br />

<strong>des</strong> tissus sous-cutanés qui s’étend et se caractérise par la présence locale d’une douleur,<br />

d’un endolorissement, d’un œdème et d’un érythème”. Ce critère est controversé, car un<br />

érythème et une tuméfaction peuvent souvent apparaître autour de la plaie pour<br />

d’autres raisons, par exemple une inflammation normale due à la cicatrisation, le retrait<br />

d’un pansement ou une allergie à celui-ci, <strong>des</strong> vêtements serrés, un sérome ou un<br />

hématome. Cette ambiguïté peut expliquer pourquoi ce critère n’apparaît pas dans la<br />

définition <strong>des</strong> CDC.<br />

Érythème<br />

Un érythème sévère peut se définir comme une zone rouge et douloureuse s’étendant<br />

autour d’une plaie 5 . La distinction entre cellulite et érythème sévère est mineure, et la<br />

plupart <strong>des</strong> définitions <strong>des</strong> ISO font référence au terme “d’érythème” plutôt qu’à celui de<br />

“cellulite” à titre d’indice d’infection, s’il s’accompagne d’autres <strong>critères</strong> tels qu’une<br />

augmentation de la température ou une douleur 5,7,8 .<br />

Des étu<strong>des</strong> ont montré que l’inclusion du terme “érythème” dans la définition d’une<br />

infection accroissait l’incidence décrite <strong>des</strong> ISO. Lors d’une étude d’une antibioprophylaxie<br />

en chirurgie herniaire, l’incidence mentionnée <strong>des</strong> infections a été de 9%; en revanche, si<br />

l’infection avait été uniquement définie par les termes “écoulement purulent” et/ou<br />

“dégradation/abcès de la plaie”, cette même incidence n’aurait été que de 4% 13 . Une revue<br />

de la littérature par Reilly 11 a montré que, pour de nombreuses étu<strong>des</strong>, l’incidence <strong>des</strong><br />

infections avait été de 1 à 5% quand la définition avait été limitée à la seule présence d’un<br />

“écoulement purulent”, mais avait augmenté à 6-17% lorsque les <strong>critères</strong> incluaient les<br />

termes “érythème” ou “cellulite”.<br />

Écoulement purulent<br />

Il est universellement admis que la présence de pus et/ou d’un abcès ou d’un écoulement<br />

purulent témoigne d’une infection 5-8 .<br />

Il est intéressant de noter que le groupe Delphi chargé <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> aiguës a identifié les<br />

<strong>critères</strong> “exsudat séropurulent” et “exsudat sanglant et purulent” à <strong>des</strong> indices importants<br />

d’infection (score moyen 6 ou 7). Ces types d’exsudats pourraient pourtant être simplement<br />

classés comme “pus” ou “écoulement purulent”, et leur inclusion à titre de <strong>critères</strong><br />

additionnels accroît la nécessité de clarté <strong>des</strong> définitions <strong>des</strong> termes utilisés 8 . Un écoulement<br />

dû à une infection survient le plus souvent environ 5 à 10 jours après l’intervention<br />

chirurgicale, bien que tout écoulement d’une plaie chirurgicale apparaissant plus de 48<br />

heures après la suture soit préoccupant et justifie une exploration.<br />

Il est difficile de comprendre pourquoi une importante “odeur nauséabonde” fait partie<br />

de l’identification d’une ISO, mais non <strong>des</strong> définitions ou systèmes de cotation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong><br />

validés quels qu’ils soient. Un écoulement qui devient malodorant est toutefois un signe<br />

plus net d’infection.<br />

Signes précoces d’infection<br />

Dans un domaine capital, l’étude Delphi a tenté d’identifier d’autres indices précoces et plus<br />

discrets d’infection. Il s’est agit notamment <strong>des</strong> <strong>critères</strong> suivants: exsudat séreux avec<br />

érythème, tuméfaction avec augmentation du volume de l’exsudat, œdème, augmentation<br />

de la température cutanée locale, douleur/endolorissement inattendu. La plupart d’entre<br />

eux sont également utilisés par d’autres définitions à titres de signes d’appoint d’infection 5-7 .<br />

Il faut s’attacher à adapter ces <strong>critères</strong> afin qu’ils possèdent une valeur clinique pour le<br />

non-expert. Par exemple, une douleur qui apparaît ou s’aggrave autour de la zone de la plaie<br />

en association à d’autres signes d’inflammation plusieurs jours après une intervention<br />

chirurgicale est plus préoccupante qu’une “douleur inattendue”. La peau inflammatoire<br />

entourant la plaie est habituellement plus chaude que la zone environnante, et également<br />

douloureuse au toucher. Certaines de ces considérations sont illustrées à la figure 2.<br />

Utilisation de <strong>critères</strong> en association<br />

Une analyse de la littérature montre nettement que la précision du diagnostic dépend de la<br />

prise en compte de l’association de plusieurs <strong>critères</strong> afin d’exclure <strong>des</strong> causes non<br />

infectieuses <strong>des</strong> signes et symptômes cliniques observés. Un retard de cicatrisation, une


Figure 2 | Quelques<br />

recommandations essentielles<br />

pour l'identification précoce<br />

<strong>des</strong> ISO<br />

Références<br />

CONCLUSION<br />

L’IDENTIFICATION DES CRITÈRES D’INFECTION DES PLAIES<br />

Considérations générales:<br />

Il est important de savoir déterminer quand un<br />

processus inflammatoire physiologique devient<br />

anormal, et si cette modification est due à une<br />

infection<br />

La présence de plus d’un indice d’infection doit<br />

accroître le degré de suspicion<br />

La présence de pus sous une forme quelconque<br />

est un indice direct d’infection, mais peut être<br />

difficile à identifier<br />

Des explorations complémentaires sont indiquées<br />

quand seule une absence de cicatrisation est<br />

constatée, ou en cas de perturbations du<br />

processus normal de cicatrisation<br />

Des outils validés (par exemple définition <strong>des</strong> CDC)<br />

doivent être utilisés afin de définir une infection<br />

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induration et/ou une dégradation d’une plaie sans autre signe d’accompagnement peuvent<br />

être dus à d’autres facteurs; par exemple, la dégradation ou l’élargissement d’une plaie<br />

peuvent être dus à une suture médiocre ou réalisée sous forte tension, ou à une coagulation<br />

inadéquate.<br />

Il existe manifestement déjà <strong>des</strong> définitions et <strong>des</strong> systèmes de score qui facilitent<br />

l’évaluation de la cicatrisation <strong>des</strong> <strong>plaies</strong> chirurgicales ainsi que le diagnostic et la<br />

classification <strong>des</strong> ISO. La définition <strong>des</strong> CDC, qui est la plus utilisée, applique <strong>des</strong> <strong>critères</strong><br />

stricts afin de classer les infections, ce qui permet <strong>des</strong> audits de pratique clinique et la<br />

surveillance <strong>des</strong> ISO. Ces <strong>critères</strong> stricts peuvent cependant moins mettre en lumière<br />

l’intérêt de signes plus discrets et subjectifs d’infection tels qu’un érythème. L’étude Delphi 1<br />

a identifié un certain nombre de ces indices plus subtils d’infection, qui ne peuvent être<br />

ignorés en pratique clinique. La clarté et <strong>des</strong> recommandations sont nécessaires tant au<br />

patient qu’au clinicien afin de savoir déterminer quand un processus inflammatoire<br />

physiologique devient anormal, et si cette modification est probablement due à une<br />

infection. L’objectif doit être de déterminer si l’infection peut être sévère ou dévastatrice et<br />

donc nécessiter une antibiothérapie, ou si la plaie peut être traitée de façon moins intensive<br />

en évitant l’administration inutile d’antibiotiques et un risque de résistance.<br />

POINTS CLÉS<br />

Points pratiques:<br />

Un érythème ou une inflammation quelconque<br />

persistant plusieurs jours autour de la plaie doit<br />

susciter <strong>des</strong> préoccupations, notamment si la<br />

peau inflammatoire est plus chaude que la zone<br />

environnante et douloureuse au toucher<br />

Une douleur qui apparaît ou s’aggrave autour de<br />

la zone de la plaie en association à d’autres<br />

signes d’inflammation ou à un érythème plusieurs<br />

jours après une intervention chirurgicale est<br />

préoccupante<br />

Tout écoulement de la plaie survenant plus de<br />

48 heures après l’intervention nécessite <strong>des</strong><br />

explorations supplémentaires. Un écoulement<br />

malodorant est un signe plus net d’infection<br />

Un écoulement dû à une infection apparaît le<br />

plus souvent 5 à 10 jours après l’intervention<br />

Les causes non infectieuses de perturbation du<br />

processus normal de cicatrisation doivent être<br />

exclues avant tout diagnostic d’infection (par ex.<br />

suture médiocre, etc.)<br />

Il est nécessaire d’utiliser constamment le même<br />

système de score ou outil d’évaluation<br />

1. Il existe <strong>des</strong> définitions et <strong>des</strong> systèmes de score bien établis pour la définition, la classification et la<br />

cotation de la sévérité d’une infection.<br />

2. L’identification précoce d’une ISO dépend de la reconnaissance d’une conjonction de <strong>critères</strong>.<br />

3. Des discussions à propos <strong>des</strong> <strong>critères</strong> définis lors d’une récente étude Delphi ont été utilisés afin de<br />

concevoir <strong>des</strong> recommandations de base sur l’identification précoce <strong>des</strong> ISO.<br />

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17

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