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caractéristiques, mais vous ignorez peut-être que cette<br />
ressource est unique en son genre et qu’elle peut nous échapper<br />
facilement. Cette technique nous permet d’ouvrir des tunnels<br />
reliant deux accès dans un espace-temps quadridimensionnel.<br />
Le principe d’exclusion évite le chevauchement de ces accès<br />
dans le temps, et l’opération dans son ensemble – ouverture<br />
puis fermeture – est de l’ordre de quatorze millisecondes, une<br />
durée ridicule comparée à ces mille milliards d’années que nous<br />
contrôlons. Mais lorsque l’on s’intéresse à une période précise et<br />
qu’on la débite ainsi en tranches, on se retrouve vite à court de<br />
temps. Chacune de ces tranches ne peut être exploitée qu’une<br />
seule fois, reliée à un autre lieu et à une autre époque de notre<br />
choix.<br />
« En théorie, le Contrôle de la Stase n’a donc accès qu’à<br />
5,6 × 10 21 créneaux sur la totalité de notre histoire, mais notre<br />
multitude humaine se rapproche dangereusement de ce chiffre,<br />
avec un total de 2 × 10 19 individus. Beaucoup des créneaux<br />
disponibles sont réservés aux transferts de données<br />
correspondant à la totalité de l’histoire humaine, données<br />
ensuite archivées à la Bibliothèque. Elles concernent, au bas<br />
mot, quatre-vingt-seize pour cent de nos congénères depuis la<br />
naissance de l’espèce humaine, ceux qui ont vécu au cours des<br />
ères où les technologies d’enregistrement des données<br />
individuelles ou bien une surveillance constante ont rendu<br />
possible l’établissement d’une histoire absolue, dépendant bien<br />
entendu de l’archivage de tous ces enregistrements. Seuls<br />
quelques détails échappent à ce contrôle quasi exhaustif : ceux<br />
qui se rapportent au prélude ur-historique de la Stase, aux<br />
périodes d’effondrement des civilisations et aux<br />
Réensemencements.<br />
« Il y a pire, cependant : en pratique, les créneaux<br />
disponibles sont encore moins nombreux, car notre espèce n’est<br />
pas adaptée aux durées inférieures à une seconde. Pour franchir<br />
une porte normale, il nous faut nettement plus de temps que les<br />
sept millisecondes des portes temporelles.<br />
« Nous n’osons pas utiliser ces portes pour opérer des<br />
traitements informatiques réitérés ou pour maintenir des accès<br />
permanents entre les époques. En théorie, nous pourrions y<br />
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