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El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 2 avril 2012 PHOTO : DR ÉDITION DU CENTRE N° 6524 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com LUTTE CONTRE LA VIOLENCE DANS LES STADES LA STRATÉGIE BRITANNIQUE EST LA MEILLEURE VOIE ● La violence dans les stades s’est de nouveau invitée dans le débat à l’approche he de la fi n de la saison ● Dans plusieurs villes et stades du pays, des incidents se sont produits avec leur cortège de blessés et d’arrestations, sans oublier les dégâts, bien sûr. ne fois de plus, des brasseurs de vent U dans la lutte contre la violence dans les stades vont déplier leurs banderoles avec les slogans indigents et ridicules pour «dénoncer avec fermeté» ces dépassements avant de retomber dans le sommeil, en attendant les prochains incidents. (Suite page 31) Yazid Ouahib ■ FAOUZI LAMDAOUI Chef de cabinet de François Hollande «Hollande veut en fi nir avec l’esprit colonial» nial» LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR YACINE FARAH EN PAGE 5 HOMMES D’AFFAIRES ET INDUSTRIELS LES LOBBIES À L’ASSAUT DU PARLEMENT ◗ LIRE LES ARTICLES DE SAFIA BERKOUK DANS LE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE EN PAGES II ET III TOMBOUCTOU AUX MAINS DE LA RÉBELLION Le Mali coupé en deux ■ Les villes du nord du Mali tombent l’une après l’autre. Après Kidal et Gao, c’est au tour de Tombouctou d’être investie par les rebelles du MNLA ■ Isolée, mise en péril, la junte militaire promet de rétablir très rapidement les institutions et la Constitution de février 1992. LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 11 ILS DEMANDENT UNE DATE LIMITE POUR L’APPLICATION DU PLAN ANNAN LES «AMIS DE LA SYRIE» RESSERRENT L’ÉTAU AUTOUR DU RÉGIME DE DAMAS LIRE L’ARTICLE EN PAGE 10 PUBLICITÉ

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 2 avril 2012<br />

PHOTO : DR<br />

ÉDITION DU CENTRE<br />

N° 6524 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com<br />

LUTTE CONTRE LA VIOLENCE DANS LES STADES<br />

LA STRATÉGIE BRITANNIQUE<br />

EST LA MEILLEURE VOIE<br />

● La violence dans les stades s’est de<br />

nouveau invitée dans le débat à l’approche he<br />

de la fi n de la saison ● Dans plusieurs<br />

villes et stades du pays, des incidents<br />

se sont produits avec leur cortège de<br />

blessés et d’arrestations, sans oublier<br />

les dégâts, bien sûr.<br />

ne fois de plus, des brasseurs de vent<br />

U dans la lutte contre la violence dans<br />

les stades vont déplier leurs banderoles<br />

avec les slogans indigents et ridicules pour<br />

«dénoncer avec fermeté» ces dépassements<br />

avant de retomber dans le sommeil, en<br />

attendant les prochains incidents.<br />

(Suite page 31) Yazid Ouahib<br />

■ FAOUZI LAMDAOUI<br />

Chef de cabinet de François Hollande<br />

«Hollande veut en fi nir<br />

avec l’esprit colonial» nial»<br />

LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ<br />

PAR YACINE FARAH EN PAGE 5<br />

HOMMES D’AFFAIRES<br />

ET INDUSTRIELS<br />

LES LOBBIES<br />

À L’ASSAUT<br />

DU PARLEMENT<br />

◗ LIRE LES ARTICLES DE SAFIA BERKOUK<br />

DANS LE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE EN PAGES II ET III<br />

TOMBOUCTOU AUX MAINS DE LA RÉBELLION<br />

Le Mali coupé en deux<br />

■ Les villes du nord du Mali<br />

tombent l’une après l’autre.<br />

Après Kidal et Gao, c’est au<br />

tour de Tombouctou d’être<br />

investie par les rebelles<br />

du MNLA<br />

■ Isolée, mise en péril,<br />

la junte militaire<br />

promet de rétablir très<br />

rapidement les institutions<br />

et la Constitution<br />

de février 1992.<br />

LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 11<br />

ILS DEMANDENT UNE DATE LIMITE<br />

POUR L’APPLICATION DU PLAN ANNAN<br />

LES «AMIS DE LA SYRIE» RESSERRENT<br />

L’ÉTAU AUTOUR DU RÉGIME DE DAMAS<br />

LIRE L’ARTICLE EN PAGE 10<br />

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L<br />

es partis politiques ont-ils respecté<br />

le contenu de la loi définissant<br />

les modalités d’élargissement de<br />

la représentation de la femme au sein<br />

des Assemblées élues ? Six jours après<br />

le dépôt des listes de candidatures, la<br />

promotion politique de la femme semble<br />

être un vœu pieux. Rares sont, en effet,<br />

les listes conduites par des femmes.<br />

Le Parti des travailleurs (PT) arrive en<br />

tête avec onze listes conduites par des<br />

femmes, dont celle de la capitale présidée<br />

par Louisa Hanoune, qui briguera<br />

ainsi un quatrième mandat à l’APN.<br />

Selon Ramdan Taâzibt, député du parti,<br />

«le PT a essayé de présenter des listes<br />

paritaires, et ce, dans des endroits où<br />

le choix était difficile». «Nous sommes,<br />

contrairement aux autres, un parti qui<br />

se bat pour l’égalité entre l’homme et la<br />

femme en ce qui concerne les candidatures.<br />

Dans la majorité de nos listes, il<br />

y a l’alternance entre homme et femme.<br />

Si la femme n’est pas placée en tête de<br />

liste, elle est très souvent en deuxième<br />

position, dans les 48 wilayas», explique-t-il,<br />

précisant que sur les 462<br />

candidats, 46% sont des femmes. Le<br />

PT fait donc l’exception. Le reste des<br />

formations politiques ont réservé à la<br />

femme un classement qui, vraissemblablement,<br />

ne lui permettra pas d’accéder<br />

à l’Assemblée. C’est le cas notamment<br />

L<br />

chez les partis islamistes. L’Alliance<br />

verte, composée du MSP, d’Ennahda et<br />

d’<strong>El</strong> Islah, n’a réservé aucune première<br />

place à l’élément féminin. Mais le MSP<br />

tente de défendre sa nouvelle coalition<br />

en affirmant «avoir présenté 152 femmes,<br />

alors que la loi parle seulement<br />

de 140». Même situation pour le Front<br />

de la justice pour le développement<br />

(FJD) de Abdallah Djaballah. Même<br />

s’il estime avoir respecté la loi, le FJD<br />

n’a pas trop favorisé les candidatures<br />

féminines. Le meilleur classement des<br />

femmes sur les listes du parti est réservé<br />

à la femme de Abdallah Djaballah, qui<br />

arrive septième sur la liste d’Alger.<br />

Pour Lakhadar Benkahlef, responsable<br />

au niveau du FJD, l’article 3 de la loi relative<br />

à la représentation des femmes ne<br />

fait aucune exigence aux partis concernant<br />

le classement des femmes sur les<br />

listes de candidatures. «Mais il faut<br />

savoir que si un parti remporte deux<br />

sièges au niveau d’une circonscription,<br />

le deuxième siège revient de droit à la<br />

femme, même si celle-ci est classée en<br />

queue de liste», précise-t-il. «Voici l’interprétation<br />

de l’article 3 que certaines<br />

formations qualifient de ‘‘flou’’ et d’<br />

‘‘ambigu’’», ajoute-t-il, précisant que<br />

le FJD a présenté deux femmes têtes de<br />

liste. Le Parti de la liberté et la justice<br />

(PLJ) de Mohamed Saïd n’a présenté,<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 2<br />

L’ACTUALITÉ<br />

CANDIDATURES FÉMININES AUX LÉGISLATIVES DU 10 MAI<br />

Derrière chaque homme,<br />

il n’y a pas une femme<br />

es travailleurs de l’Entreprise nationale des canalisations<br />

(ENAC/SPA), filiale de Sonatrach, ont<br />

protesté, hier matin, devant la direction régionale Est<br />

(DRE), à <strong>El</strong> Khroub, dans la wilaya de Constantine.<br />

En effet, dès réception de lettres signifiant leur fin<br />

de contrat avec l’entreprise, les travailleurs se sont<br />

insurgés contre ce qu’ils qualifient de mesures arbitraires,<br />

d’autant qu’ils ont cumulé plusieurs années<br />

de travail sous contrat dans l’entreprise, reconduit<br />

tacitement par l’employeur. Dix-huit travailleurs sont<br />

concernés par ce licenciement collectif qui ne dit pas<br />

son nom et dont les prémices étaient dans l’air vu<br />

que des mesures similaires de fin de contrat ont été<br />

opérées antérieurement par l’ENAC à l’encontre de<br />

quelques employés, selon les protestataires révoltés<br />

par ce qu’ils estiment être une liquidation de l’entreprise<br />

qui emploie 170 personnes, dont 140 exercent<br />

sous la formule précaire de contrat à durée déterminée<br />

Rares sont les femmes têtes de liste<br />

quant à lui, que deux femmes têtes de<br />

liste dans les wilayas de Sétif et Tissemsilt.<br />

Dans cette dernière, la liste des<br />

candidats est composée exclusivement<br />

de femmes. «Un groupe de jeunes filles<br />

activant sur la scène sociale, notamment<br />

des associations, ont confectionné<br />

une liste que nous avons parrainée»,<br />

souligne Mostafa Hamissi, chargé de<br />

communication du PLJ. «A Alger, la<br />

loi nous impose 14 femmes sur la liste,<br />

alors que nous, nous en avons présenté<br />

17 et la première est classée en quatrième<br />

position», ajoute-t-il, soulignant<br />

que son parti a présenté 107 femmes<br />

sur les 311 candidats. De son côté, le<br />

Mouvement populaire algérien (MPA),<br />

de Amara Benyounes, a présenté cinq<br />

femmes têtes de liste, dont une sur la<br />

liste d’Alger. Il estime que son parti<br />

place la femme dans la majorité des<br />

listes restantes en seconde position. Le<br />

Front de libération nationale (FLN), qui<br />

traverse une zone de turbulences et une<br />

crise sans précédent, n’est pas encore<br />

fixé sur le nombre de femmes à mettre<br />

sur les listes de candidats. Contacté, le<br />

porte-parole du parti, Kassa Aïssa, a refusé<br />

d’avancer le nombre, estimant que<br />

les listes sont appelées à connaître des<br />

modifications… Le RND n’a pas fait<br />

mieux que les autres. Il n’a réservé la<br />

tête de liste qu’à une seule femme dans<br />

la wilaya de Béchar. Miloud Chorfi,<br />

chargé de communication du parti,<br />

estime que la femme occupe soit la<br />

deuxième, soit la troisième place dans<br />

la majorité des listes. «Sur 462 candidats,<br />

il y a 157 femmes», indique-t-il.<br />

Nabila Amir<br />

DIRECTION RÉGIONALE EST DE L’ENAC (EL KHROUB)<br />

Les travailleurs s’insurgent contre<br />

un licenciement collectif<br />

(CDD). «Même un employé au seuil de la retraite a<br />

été congédié», s’écrie un travailleur qui menace de<br />

recourir à la grève de la faim. Le directeur de la base<br />

de l’Est nous dit qu’«effectivement, la fin de contrat<br />

pour ces travailleurs recrutés dans le cadre du projet<br />

Berrahal-Annaba de 18 mois a été signifiée avec la fin<br />

du chantier pour lequel ils avaient été embauchés».<br />

Il ajoute : «Ce licenciement ne durera pas longtemps,<br />

juste le temps que le plan de charge relatif à la réalisation<br />

pour le compte de Naftal du projet de pose d’un<br />

nouveau pipe reliant Skikda-Bounouara (<strong>El</strong> Khroub)à<br />

<strong>El</strong> Eulma soit finalisé.» Les propos du directeur sont<br />

battus en brèche par les travailleurs, particulièrement<br />

ceux qui faisaient partie du personnel bien avant le<br />

chantier de Berrahal. Des cadres affectés à partir du<br />

siège central de l’ENAC, à Hussein Dey (Alger) figurent<br />

parmi les travailleurs licenciés, qui menacent<br />

d’occuper la base jusqu’à leur rétablissement dans<br />

leur droit au travail avec l’annulation des mesures prises<br />

à leur encontre. Les contestataires préconisent leur<br />

affectation vers les directions de l’Ouest (DRO) et du<br />

Sud (DRS) pour éviter une mesure aussi extrême qui<br />

porte atteinte à leur pouvoir d’achat déjà laminé. Pourtant,<br />

soutiennent-ils, leur base (DRE) a été solidaire<br />

avec les deux directions Ouest et Sud lorsqu’elles ont<br />

traversé les mêmes problèmes de plan de charge, soumis<br />

à la concurrence d’entreprises étrangères (Egypte,<br />

Syrie, Tunisie, USA) lesquelles emploient leur propre<br />

main-d’œuvre. L’union locale UGTA d’<strong>El</strong> Khroub<br />

s’est contentée de proposer à l’employeur de surseoir<br />

aux mesures de fin de contrat prises dans le contexte<br />

politique actuel, alors que le chargé de l’organique<br />

de la section de l’ENAC était en pourparlers avec la<br />

direction centrale des ressources humaines, à Alger,<br />

qui, selon nos informations, aurait demandé la liste<br />

des licenciés qui ne désarment pas. M. D.<br />

PHOTO : H. LYÈS / ARCHIVES<br />

BOUIRA<br />

Les propriétaires<br />

des fusils de<br />

chasse ont marché<br />

Les propriétaires de fusils de chasse de<br />

Bouira ne veulent pas lâcher prise. Afin<br />

d’interpeller, pour la énième fois, les<br />

pouvoirs publics sur ce dossier, ils se<br />

sont rassemblés hier sur la place<br />

publique et ont ensuite marché<br />

jusqu’au siège de la wilaya où un sit-in<br />

a eu lieu pendant près de trois<br />

heures. Les dizaines de propriétaires<br />

qui ont protesté devant la wilaya<br />

veulent à savoir quand l’opération de<br />

restitution va commencer. «Nous<br />

voulons que les autorités locales nous<br />

informent : quand vont-ils commencer<br />

la restitution de nos fusils ?», a déclaré<br />

M. Recham, représentant des<br />

propriétaires des fusils de chasse.<br />

Ainsi, une délégation a été reçue par le<br />

chef de cabinet du wali, Berkane<br />

Kamel. Ce dernier, affirme un membre<br />

de la délégation, a tenu à réitérer que<br />

le wali de Bouira tiendra ses<br />

engagements quant à la restitution des<br />

fusils de chasse. Ali Cherarak<br />

CAP DJINET<br />

(BOUMERDÈS)<br />

Un offi cier de<br />

l’ANP tué et<br />

deux terroristes<br />

éliminés<br />

Un officier de l’ANP tué et deux<br />

terroristes éliminés, tel est le bilan<br />

d’un violent accrochage qui a eu lieu<br />

dans la matinée d’avant-hier près de la<br />

localité de Cap Djinet (30 km à l’est de<br />

Boumerdès), entre une patrouille de<br />

l’armée et un groupe terroriste. Selon<br />

nos sources, l’officier tué est un<br />

lieutenant âgé de 26 ans, qui a été<br />

touché lors d’un échange de tirs qui<br />

s’est produit avec un groupe armé de<br />

l’ex-GSPC, à 4 km au sud de la localité<br />

de Ouled Ali. Nos sources indiquent<br />

que la victime a été surprise par les<br />

coups de feu au moment où elle<br />

s’apprêtait à accéder, en compagnie<br />

d’autres éléments de l’ANP, à un<br />

endroit ayant abrité les deux terroristes<br />

abattus. Ces derniers étaient encerclés<br />

depuis la soirée de vendredi par l’ANP,<br />

ajoutent nos sources, qui parlent de la<br />

récupération de deux kalachnikovs et<br />

de produits explosifs retrouvés à<br />

l’intérieur d’une casemate. Notons<br />

enfin que quatre autres éléments de<br />

l’ex-GSPC ont été mis hors d’état de<br />

nuire ces dernières semaines dans la<br />

région. R. K.


P<br />

endant que les autres partis<br />

politiques s’affairent à prépa-<br />

rer la campagne électorale, le<br />

Front de libération nationale (FLN),<br />

lui, s’enfonce dans une nouvelle<br />

crise. Des membres du comité central<br />

opposés au secrétaire général<br />

du parti, Abdelaziz Belkhadem,<br />

s’empressent à réunir les signatures<br />

nécessaires pour convoquer une<br />

session extraordinaire du comité<br />

central.<br />

Objectif : destituer Abdelaziz Belkhadem.<br />

Jusqu’à hier, ils ont pu obtenir<br />

193 signatures. Il leur en faut<br />

230 pour pouvoir convoquer une<br />

session extraordinaire de «l’instance<br />

souveraine du parti entre deux<br />

congrès». «Nous allons les obtenir<br />

dans les prochaines heures. Nous<br />

devons aller vers un comité central<br />

avant le début de la campagne<br />

électorale», nous a indiqué, hier,<br />

un des contestataires. Une cellule<br />

de suivi se réunit quotidiennement<br />

au siège du parti, dans un bureau<br />

aménagé juste au-dessous de celui<br />

du secrétaire général pour sensibiliser<br />

plus de militants à leur cause.<br />

«Nous agissons dans la légalité.<br />

Les statuts et le règlement intérieur<br />

nous permettent de convoquer une<br />

réunion extraordinaire du comité<br />

central quand les choses ne vont<br />

pas bien au parti», a précisé un<br />

membre actif de ce mouvement de<br />

contestation.<br />

Abdelaziz Belkhadem, qui était lui<br />

aussi au siège de son parti, fait mine<br />

d’ignorer cette crise qui risque de<br />

l’emporter et refuse de parler à ses<br />

adversaires. «Il n’a pas souhaité<br />

nous parler, mais gare à lui. Ses<br />

jours à la tête du parti sont désor-<br />

a polémique ne cesse d’enfler entre le mi-<br />

L nistère de l’Intérieur et les partis représentés<br />

dans la Commission nationale de surveillance des<br />

élections (CNSEL) sur la question de l’utilisation<br />

d’un bulletin unique. La réponse du directeur des<br />

libertés et des affaires juridiques au ministère<br />

de l’Intérieur, Mohamed Talbi, à la requête de la<br />

CNSEL irrite les formations politiques favorables<br />

à ce système. «En principe, le ministère de l’Intérieur<br />

doit respecter l’avis des partis et leur choix.<br />

Ce sont eux qui s’engagent dans la compétition<br />

et non pas l’administration, dont le rôle se limite<br />

à l’organisation», affirment les responsables du<br />

Parti des travailleurs (PT) et du MSP, qui sont les<br />

premiers à exiger l’instauration du bulletin unique.<br />

Ils donnent leurs arguments.<br />

«Le système que nous avons proposé permet<br />

d’éviter tous les problèmes qui surgissent lors de<br />

l’opération du vote. D’abord, il facilite la tâche<br />

de l’électeur. Celui-ci aura un seul bulletin dans<br />

lequel figurent les listes des partis en lice dans<br />

sa circonscription. Mais s’il y a plusieurs bulletins,<br />

l’électeur aura beaucoup de difficultés à<br />

faire son choix, d’autant plus que dans certaines<br />

circonscriptions il y a plus de 50 listes», explique<br />

Djelloul Djoudi, chargé de communication du PT.<br />

Le second argument avancé par le parti de Louisa<br />

Hanoune porte sur la transparence des élections.<br />

Pour Djoudi Djelloul, «un bulletin unique est un<br />

rempart contre toutes les tentatives de fraude».<br />

«Le bulletin unique facilite le contrôle. Les gens<br />

qui veulent acheter les voix et ceux qui donnent<br />

des instructions de vote n’auront aucune occasion<br />

d’influer sur le résultat de l’élection», ajoute-t-il.<br />

L’autre avantage de ce système, estime-t-il encore,<br />

«est qu’il permet la décantation». «Les gens votent<br />

généralement sur des programmes. Avec un<br />

bulletin unique, dans lequel on retrouve les photos<br />

des chefs de partis, la décantation se fera facilement»,<br />

précise-t-il.<br />

Kamel Mida, chargé de communication du MSP,<br />

abonde dans le même sens. Selon lui, un bulletin<br />

unique «permet non seulement de faciliter le choix<br />

des électeurs, mais aussi d’économiser le papier».<br />

«Les arguments avancés par le ministère de l’intérieur<br />

sont illogiques. La loi électorale parle de listes,<br />

mais elle ne dit pas qu’il faut avoir plusieurs<br />

bulletins. Cela est une question technique qui doit<br />

être tranchée en concertation entre le ministère de<br />

l’Intérieur et la commission indépendante. Nous<br />

demandons aux ministère de l’Intérieur de respecter<br />

le choix des partis», lance-t-il. Le responsable<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 3<br />

L’ACTUALITÉ<br />

À QUELQUES SEMAINES DES LÉGISLATIVES<br />

Le FLN dans<br />

une mauvaise passe<br />

● Abdelaziz Belkhadem fait mine d’ignorer cette crise qui risque de l’emporter et refuse<br />

de parler à ses adversaires.<br />

Le secrétaire général du FLN dans l’œil du cyclone<br />

mais comptés», lance un membre<br />

du comité central. Et si Abdelaziz<br />

Belkhadem évite l’affrontement<br />

avec ses adversaires, il a cependant<br />

commencé à «couper les têtes».<br />

Hier, il a mis fin aux fonctions du<br />

directeur de l’administration du<br />

parti, Amar Frikha, ancien wali,<br />

accusé de «comportement irresponsable<br />

et de nuire au parti». Mais il<br />

ne fait que renforcer les rangs des<br />

contestataires. D’autres membres<br />

du comité central lancent «un mouvement<br />

de l’union et de réforme du<br />

parti». «Belkhadem a réussi à dresser<br />

tout le monde contre lui», fulmine<br />

un cadre du parti qui est passé<br />

du côté des opposants. Les appels<br />

au changement de la direction se<br />

multiplient et Belkhadem se trouve,<br />

de plus en plus, isolé. Abdelhamid<br />

Si Affif, député et membre de la<br />

direction du parti, a lancé, hier, un<br />

appel aux membres du bureau politique<br />

pour démissionner. «Compte<br />

tenu de l’évolution de la situation,<br />

je fais appel aux membres du bureau<br />

politique de démissionner<br />

pour permettre au comité central de<br />

se réunir pour désigner démocratiquement<br />

une nouvelle direction<br />

afin de préserver l’unité du parti et<br />

de sauvegarder nos chances pour<br />

les prochaines échéances si nous ne<br />

voulons pas assister à une déroute<br />

du parti. Nous devons nous dire la<br />

vérité», affirme le député de Mostaganem.<br />

La tempête dans laquelle<br />

se trouve le FLN peut lui coûter la<br />

place qu’il occupe sur la scène politique.<br />

«Toute action qui s’inscrit<br />

en dehors de la campagne électorale<br />

ne peut que porter préjudice au<br />

parti», a fait savoir le porte-parole<br />

du parti, Kassa Aïssi. Abderrahmane<br />

Belayat lui demande aux contestataires<br />

de «laisser passer cette<br />

période et de ne pas faire de cadeau<br />

aux adversaires du parti en créant<br />

une situation de crise». «Après les<br />

élections législatives, nous serons<br />

tous amenés à rendre des comptes»,<br />

dit-il. Belkhadem réussira-t-il à sortir<br />

de ce tourbillon ? Hacen Ouali<br />

LES PARTIS PARLENT DE SES AVANTAGES ET LES AUTORITÉS<br />

ÉVOQUENT SES INCONVÉNIENTS<br />

Polémique autour du bulletin unique<br />

du MSP rappelle, dans la foulée, qu’«avant 1989<br />

le système du bulletin unique était appliqué en<br />

Algérie». Ayant toujours pris partie en faveur<br />

de l’Exécutif, dont le premier responsable est<br />

secrétaire général du parti, le RND rejoint, sans<br />

surprise, la position du ministère de l’Intérieur.<br />

«Nous respectons les loi de la République. Nous<br />

sommes pour le système d’un bulletin pour chaque<br />

parti», déclare Miloud Chorfi, chargé de<br />

communication du RND. Dans sa réponse à la<br />

demande de la CNSEL, rappelons-le, Mohamed<br />

Talbi met en avant le risque d’annulation d’un<br />

nombre important de bulletins. «L’utilisation du<br />

bulletin unique à ce scrutin, proposée par la Commission<br />

nationale de surveillance des élections,<br />

pourrait mener à l’annulation de toutes les listes<br />

en cas de griffonnage», dit-il. Le responsable du<br />

ministère parle également de «l’impossibilité pour<br />

l’électeur d’exercer le droit au choix constitutionnel<br />

libre en raison de son incapacité à reconnaître<br />

les candidats». «Cela en plus de l’inadaptation de<br />

la forme du bulletin à cocher au mode de scrutin<br />

de liste proportionnelle et l’inadaptation de la<br />

forme du bulletin aux dimensions de l’enveloppe<br />

utilisée et à l’ouverture de l’urne transparente»,<br />

ajoute-t-il. Madjid Makedhi<br />

PHOTO : B. SOUHIL<br />

L<br />

INSTRUMENTS<br />

DE TORTURE<br />

DATANT DE L’ÈRE<br />

COLONIALE<br />

LA CNCPPDH<br />

s’indigne contre<br />

la mise en vente<br />

aux enchères<br />

a Commission nationale consultative de<br />

promotion et de protection des droits de<br />

l’homme (CNCPPDH) s’est indignée hier<br />

contre la mise en vente aux enchères annoncée<br />

en France d’instruments de torture utilisés<br />

contre le peuple algérien durant l’ère coloniale.<br />

«C’est avec une profonde indignation que nos<br />

compatriotes ont appris par voie de presse que<br />

des instruments de torture, dont une guillotine<br />

ayant servi par le passé dans notre pays, ont<br />

été mis en vente aux enchères publiques en<br />

France par leur propriétaire actuel», a indiqué<br />

la CNCPPDH dans un communiqué. Pour la<br />

Commission, cette «infamie qui procède de<br />

l’apologie posthume de la période coloniale<br />

dans tous ce qu’elle avait d’inhumain représente<br />

également une provocation délibérée à l’encontre<br />

d’un pays qui se prépare à célébrer le 50 e<br />

anniversaire de son indépendance». Affirmant<br />

sa détermination à «protester publiquement» à<br />

l’encontre de cette «nouvelle manifestation des<br />

tenants d’une période définitivement révolue»,<br />

la CNCPPDH a rappelé que «si elle a fait effectivement<br />

souffrir ceux qui l’ont subie, la torture<br />

dont les instruments sont ainsi glorifiés n’a dégradé<br />

que ceux qui l’ont pratiquée». La vente<br />

aux enchères controversée d’instruments de<br />

torture, prévue auparavant le 3 avril à Paris, avait<br />

été suspendue «dans un esprit d’apaisement»,<br />

avait annoncé la maison d’enchères Cornette<br />

de Saint-Cyr. Cette vente d’objets de torture<br />

rassemblés par l’ex-bourreau français, Fernand<br />

Meyssonnier, a suscité l’indignation d’associations<br />

de défense des droits de l’homme. «Devant<br />

l’émotion suscitée par cette vente, nous avons<br />

décidé de la suspendre afin que toutes les parties<br />

concernées puissent examiner dans le calme le<br />

contenu réel de cette collection», avait déclaré<br />

le commissaire-priseur, Bertrand Cornette, de<br />

Saint-Cyr. (APS)<br />

LÉGISLATIVES<br />

DU 10 MAI<br />

Faciliter l’accès<br />

des candidats<br />

aux supports<br />

technologiques<br />

L<br />

e ministre de la Poste et des Technologies de<br />

l’information et de la communication, Moussa<br />

Benhamadi, a annoncé, hier, que son département<br />

facilitera aux candidats aux élections législatives<br />

du 10 mai prochain l’accès aux supports technologiques<br />

pour leur permettre de mener à bien<br />

leur campagne électorale dont le début est prévu<br />

le 15 avril. Algérie Télécoms prendra toutes les<br />

mesures nécessaires devant faciliter l’accès des<br />

candidats au réseau internet et la création de sites<br />

web pour faire connaître leurs programmes électoraux,<br />

a indiqué M. Benhamadi sur les ondes de<br />

la Chaîne I de la Radio nationale. Il a ajouté dans<br />

ce sens que plusieurs partis misaient sur l’utilisation<br />

des nouvelles technologies de l’information<br />

et de communication (NTIC), notamment les<br />

réseaux sociaux afin de présenter leurs programmes<br />

et gagner un maximum de voix auprès des<br />

jeunes. Le ministre a annoncé, à cette occasion,<br />

la création par Algérie Télécoms de deux nouvelles<br />

filiales, la première concerne l’installation<br />

d’infrastructures de liaison en fibres optiques,<br />

alors que la deuxième sera chargée d’introduire<br />

les nouvelles technologies de télécommunication<br />

dans la région des Hauts-Plateaux. Ces deux<br />

filiales entreront en service dans les prochaines<br />

semaines, a-t-il ajouté.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 4<br />

L’ACTUALITÉ<br />

SID-AHMED GHOZALI FAIT LE BILAN<br />

DE 50 ANS D’INDÉPENDANCE<br />

«Le gouvernement actuel<br />

sert mal son peuple»<br />

L<br />

es promesses de la Révolution<br />

ont-elles été<br />

tenues ?» Bilan ardu qu’a<br />

tenté de dresser, samedi, Sid<br />

Ahmed Ghozali, ancien chef<br />

du gouvernement, au cours du<br />

colloque Marianne/<strong>El</strong> Khabar,<br />

qui s’est déroulé à Marseille.<br />

«La guerre d’Algérie n’était pas<br />

uniquement une lutte pour le recouvrement<br />

de l’indépendance.<br />

La déclaration de Novembre<br />

1954 était également porteuse<br />

d’un réel projet de société, des<br />

grandes lignes pour la création<br />

d’une réelle République démocratique»,<br />

rappelle M. Ghozali.<br />

Seulement, 50 ans après, c’est un<br />

constat mi-figue, mi-raisin qu’il<br />

y a lieu de dresser. «L’Algérie<br />

d’aujourd’hui ne correspond pas<br />

du tout aux rêves que l’on s’était<br />

fait, à ce qu’on avait imaginé»,<br />

déplore-t-il. Selon lui, la Révolution<br />

a été confisquée. «La lutte<br />

pour la liberté s’est muée en lutte<br />

pour le pouvoir. Avant même l’indépendance,<br />

l’Algérie connaissait<br />

des affrontements internes et<br />

à la naissance du pays, libéré en<br />

1962, a déjà été fomenté un coup<br />

d’Etat, avec l’éviction du GPRA.<br />

Ce qui a débouché sur une<br />

crise de légitimité du pouvoir<br />

au sommet, problème non résolu<br />

jusqu’à présent», explique M.<br />

Ghozali. Ce dernier est d’ailleurs<br />

critique envers les dirigeants<br />

actuels. «Ce que je reproche<br />

au gouvernement d’aujourd’hui,<br />

c’est qu’il n’a jamais cherché à<br />

tirer les leçons des fautes commises»,<br />

accuse-t-il. Exemple ?<br />

Les événements d’octobre 88.<br />

«Pour calmer le peuple, l’on a<br />

modifié la Constitution, avec<br />

une ouverture et des promesses<br />

de démocratisation. Seulement,<br />

l’on constate, 20 ans plus tard, et<br />

pour calmer les tumultes suscités<br />

par le printemps arabe, l’on promet<br />

exactement la même chose<br />

avec des modifications des textes<br />

fondamentaux et une nouvelle<br />

promesse de démocratie et de<br />

libéralisation», argue-t-il.<br />

Et le plus gros problème vécu<br />

par le pays est cette difficulté<br />

«énorme» à bâtir un réel Etat de<br />

droit. «Il y a un refus de moderniser<br />

des institutions ankylosées<br />

par l’archaïsme. Le régime en<br />

place estime que diriger un pays<br />

se cantonne à donner des ordres,<br />

à brimer. De même, l’on a banni<br />

la culture de l’Etat de droit. Mais<br />

pis, une véritable politique de<br />

la non-responsabiliité et de la<br />

non-comptabilité s’est instaurée,<br />

avec des dirigeants qui estiment<br />

qu’ils n’ont de comptes à rendre<br />

à personne pour leurs actes et<br />

leur gestion», énumère l’homme<br />

au nœud papillon. Et ce n’est<br />

pas tout. Car, selon l’ancien<br />

chef du gouvernement, à la tête<br />

RÉVOLUTION OU GUERRE<br />

DE LIBÉRATION ?<br />

d’un parti non agréé, le régime a<br />

tendance à traiter la société civile<br />

et la société militaire de la même<br />

manière. «Au terme d’un continuel<br />

processus de confiscation<br />

de la volonté populaire, les citoyens<br />

ont été mis sous tutelle, et<br />

doivent obéir au doigt et à l’œil»,<br />

juge-t-il.<br />

«ÉCHEC SUR ÉCHEC»<br />

Et l’échec est aussi économique.<br />

«Le pays vit sur des richesses<br />

qu’il ne crée pas. Et les différentes<br />

politiques n’ont pas permis<br />

à la société de créer une réelle<br />

base de production viable»,<br />

déplore-t-il. Pourtant, tous les<br />

facteurs existent, humainement,<br />

techniquement, financièrement,<br />

etc. «Les Algériens ont tous les<br />

ingrédients pour bâtir un pays<br />

prospère et être un peuple heureux.<br />

Seulement, pour ce faire,<br />

il faudrait que le pouvoir ne<br />

méprise pas les populations de la<br />

sorte. De même, il faut des institutions<br />

modernes qui respectent<br />

les lois et le droit, et qui soient<br />

comptables devant le peuple de<br />

leurs agissements», poursuit-il.<br />

Toutefois, la situation n’est pas<br />

aussi manichéenne. «Mon exposé<br />

est humble. Tout n’est pas<br />

noir ou blanc. Car, il est faux<br />

de dire que la Révolution a<br />

échoué», tempère-t-il. «Un rapatrié<br />

m’a une fois demandé :<br />

«Il n’y a pas eu de Révolution algérienne à proprement parler», a estimé Paul Thibaud, philosophe<br />

français, ancien dirigeant de la revue catholique gauche Esprit, qui a aussi participé à ce débat aux<br />

côtés de Sid Ahmed Ghozali, et dont le modérateur était Nicolas Domenach, journaliste, qui n’est<br />

autre que le fils du prédécesseur de M. Thibaud à la direction de l’Esprit. «Les promesses n’ont pas pu<br />

être tenues ou déçues, puisqu’il n’y en avait pas», explique M. Thibaud. Selon lui, le peuple, hors FLN<br />

et ALN, n’a pas été l’acteur de sa propre histoire. «Il n’y avait, par exemple, pas de manifestations de<br />

masse, mais un appareil diplomatique très efficace. Mais la guerre d’Algérie n’était pas un<br />

soulèvement populaire pour exiger une démocratie, un changement de régime ou de société. C’était un<br />

mouvement de libération, une décolonisation, un recouvrement de l’intégralité», poursuit celui dont le<br />

journal a été l’un des premiers à dénoncer et à témoigner des tortures et des exactions commises<br />

contre les Algériens. Sid Ahmed Ghozali a, pour sa part, rappelé qu’une guerre «ne pouvait pas être<br />

gagnée par une élite sans le soutien d’un peuple fédéré derrière une cause.» G. L.<br />

a vérité peut être façonnée comme on le veut»,<br />

L a estimé, samedi, Chérif Rezki, directeur du<br />

quotidien <strong>El</strong> Khabar, lors d’un débat animé dans le<br />

cadre du Colloque Marianne/ <strong>El</strong> Khabar sur le cinquantenaire<br />

de la fin de la guerre d’Algérie. Cette<br />

rencontre, qui avait pour thème : «Y a-t-il une vérité<br />

pour les médias ?», a réuni M. Rezki, Maurice Szafran,<br />

directeur de Marianne, Hamid Grine, écrivain<br />

et ancien journaliste, ainsi que Max Armanet, journaliste<br />

et organisateur des forums de Marianne.<br />

Dans un pays où «la vérité est celle du pouvoir»,<br />

souligne M. Grine, la mainmise de l’Etat algérien<br />

sur les médias lourds, ainsi que sur l’information<br />

rend la vérité somme toute partielle. Et, face à une<br />

vie publique factice, «les journaux se sont retrouvés<br />

à jouer le rôle de l’opposition, du militant, du<br />

politique, et non plus leur rôle initial, qui est celui<br />

de donner de l’information», explique M. Rezki.<br />

M. Szafran abonde dans le même sens, en ajoutant<br />

: «Notre rôle n’est pas d’être en face du pouvoir<br />

politique.» «Et en Algérie, où la vie politique est<br />

truquée, la presse est devenue l’alibi du pouvoir,<br />

qui affirme prouver qu’il existe une réelle liberté<br />

d’expression et une réelle démocratie», poursuit-il,<br />

et ce, en citant ces journaux qui se battent au quotidien,<br />

et d’autres qui relaient les discours officiels.<br />

Et, malgré la différence de spécificités des presses<br />

algérienne et française, et des écueils rencontrés<br />

dans l’exercice de cet «engagement», reste qu’elles<br />

ne sont pas à l’abri d’une idéologisation de<br />

l’information. «Et tout particulièrement lorsqu’il<br />

s’agit de l’Algérie pour la presse française», estime<br />

M. Szafran. «Les responsables et fondateurs des<br />

principaux journaux français actuels sont issus di-<br />

‘‘Qu’avez-vous fait de l’Algérie<br />

que l’on vous a laissée’’. Je lui ai<br />

répondu : ‘‘Mais qu’avez-vous<br />

laissé ?’’», relate M. Ghozali.<br />

«Le pétrole était là bien avant<br />

la colonisation. En 1962, il n’y<br />

avait que 500 étudiants ‘‘musulmans’’<br />

et près de 300 000 enfants<br />

scolarisés. En 50 ans, l’Algérie<br />

a construit dix fois plus de barrages<br />

que la France coloniale en<br />

130 ans de présence», soulignet-il.<br />

D’autant plus que plus d’un<br />

siècle de politique ségrégationniste<br />

a eu pour effet de laminer<br />

de fond en comble une société,<br />

élite et peuple.<br />

«LA COLONISATION<br />

N’EXPLIQUE PAS TOUT»<br />

«Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie<br />

sont un seul peuple, séparé<br />

par des frontières politiques.<br />

Aujourd’hui, l’on se rend compte<br />

que 80% des différences entre<br />

eux sont dus aux parcours coloniaux»,<br />

analyse-t-il. «Mais il<br />

ne s’agit évidemment pas de<br />

dire que les échecs actuels sont<br />

de la faute à la colonisation»,<br />

objecte-t-il.<br />

Ce sont donc deux siècles d’histoire<br />

tourmentée, de 1830 à ce<br />

jour, qui ont porté leurs fruits,<br />

amers pour certains. «La corruption<br />

est ‘‘spécifique’ ‘et systémique,<br />

c’est une corruption du<br />

tissu social, qui touche tous les<br />

niveaux. Et quiconque est détenteur<br />

d’un pouvoir, même minime,<br />

en fera usage au détriment des<br />

autres», insiste-t-il. «Moi qui<br />

ai les privilèges que j’ai, j’estime<br />

perdre trop de temps dans<br />

les formalités, actes et autres<br />

obligations du quotidien. Alors<br />

qu’en est-il du citoyen lambda,<br />

qui doit faire face tous les jours<br />

à un maquis administratif et bureaucratique<br />

insurmontable ?»,<br />

s’interroge M. Ghozali. «Ce<br />

n’est pas que le gouvernement ne<br />

serve pas le peuple, c’est qu’il le<br />

sert mal. Comme si tout était fait<br />

pour rendre la vie et le quotidien<br />

du citoyen impossibles», conclut,<br />

dépité, l’ancien chef du gouvernement.<br />

Ghania Lassal<br />

MÉDIAS, IDÉOLOGISATION DE L’INFORMATION…<br />

Plusieurs vérités<br />

L<br />

rectement de la couverture de la guerre d’Algérie.<br />

Jean Daniel par exemple, ou encore Jean-François<br />

Kahn, qui est né au journalisme en couvrant la<br />

guerre d’Algérie», souligne-t-il. Il n’y a pas, selon<br />

eux, d’autre événement dans la vie française à avoir<br />

joué, et à jouer encore de nos jours un tel rôle. «Il<br />

est d’ailleurs tout à fait clair que pour ce qui a trait<br />

à l’Algérie en particulier, les journaux français ont<br />

des lignes historiques claires», poursuit le directeur<br />

de Marianne. «L’Algérie reste au cœur des préoccupations<br />

de la presse française». Ce dernier illustre<br />

son propos par le traitement fait de l’interruption<br />

du processus électoral de 1992. «Les journaux<br />

français se sont prononcés pour ou contre, au-delà<br />

de l’enquête ou de l’information objective», rappelle-t-il.<br />

Autre dossier sensible, au sein-même de la<br />

rédaction de Marianne, l’assassinat des moines de<br />

«UN DEMI-SIÈCLE<br />

APRÈS,TOUJOURS LA<br />

MÊME SOUFFRANCE»<br />

Pieds-noirs,<br />

entre haine<br />

et «travail<br />

de deuil»<br />

es nostalgiques de l’Algérie française ont,<br />

une nouvelle fois, perturbé le déroulement du<br />

colloque Marianne/<strong>El</strong> Khabar. Comme pro-<br />

mis, une cinquantaine de rapatriés et de vétérans ont<br />

manifesté, dans l’après-midi de samedi, devant les<br />

portes du théâtre de la Criée, à Marseille. Peut-être<br />

moins nombreux que la veille, mais plus virulents et<br />

agressifs, ils n’auront toutefois pas pu empêcher la<br />

tenue de ce qu’ils qualifient de «trahison». Fait notable<br />

: des jeunes, de moins de vingt ans, rivalisaient avec<br />

leurs aînés dans les huées et les invectives à l’adresse<br />

des intervenants et même du public. «Ils émargent au<br />

Front national. Ils ont fait le déplacement en famille.<br />

Cela est quand même triste que des enfants soient<br />

impliqués dans la haine de leurs parents ou grands-parents»,<br />

commente l’une des personnes venue assister<br />

aux débats. Une autre se fait d’ailleurs violemment<br />

prendre à partie par un homme d’une soixantaine<br />

d’années. «Vous êtes une collabo, une traîtresse. Vous<br />

êtes du côté des assassins», hurle-t-il. <strong>El</strong>le tourne le<br />

dos en lui assénant un «Je ne vous réponds pas, vous<br />

seriez capable de me frapper». Un peu plus loin, deux<br />

femmes hurlent, l’une répétant les griefs des «nostalgiques»<br />

ressassés depuis la veille, l’autre la traitant de<br />

«raciste» et de «folle furieuse». Et les plus affectés par<br />

ces scènes de déchaînement haineux semblaient être<br />

leurs «congénères». «J’ai été traitée de Fellouze, de<br />

nazi, ai failli recevoir des œufs à l’extérieur. Ce n’est<br />

pas grave, j’ai l’habitude avec ces gens-là», déplore<br />

une sexagénaire. «Je suis née en Algérie et j’ai dû la<br />

quitter dans les mêmes conditions. La souffrance et la<br />

douleur sont toujours là, et les plaies ne se refermeront<br />

jamais», relate-t-elle.<br />

«Seulement, en 50 ans, il y a un travail sur soi à faire,<br />

un travail de ‘‘deuil’’, pour que la haine similaire à la<br />

leur ne s’installe pas», affirme une autre pied-noir,<br />

septuagénaire. L’une d’elles estime d’ailleurs que «ces<br />

gens-là, tous ces nostalgiques extrémistes, sont quelque<br />

part responsables de l’impasse» dans laquelle se<br />

trouvent les relations entre les deux pays, du moins sur<br />

ce chapitre. «D’ailleurs, un réel rapprochement serait<br />

bloqué par cette frange», dit-elle, considérant qu’il est<br />

impératif d’essayer d’apaiser les choses au lieu de les<br />

enflammer. «Quel retournement de situation ! Il y a<br />

50 ans, c’était eux qui se faisaient insulter dans la rue<br />

par les Français. Aujourd’hui, ce sont eux qui les insultent»,<br />

commente, quant à elle, une rapatriée du Maroc.<br />

Pourtant, tout le monde n’est pas aussi attristé par cette<br />

situation et la persistance de violence et d’agressivité<br />

de la part des ultras. «Ce sont des manifestations prévues<br />

de longue date, organisées par des réseaux structurés,<br />

dont le FN. Pourtant, ils n’ont pu réunir qu’une<br />

cinquantaine de personnes», analyse un sexagénaire,<br />

pied-noir également. «Je pense qu’il y a de quoi se<br />

réjouir...» G. L.<br />

Tibhirine. «L’un de nos collaborateurs a écrit une<br />

enquête argumentée qui contredit la thèse du GIA.<br />

Il y a eu un véritable conflit entre nous pour décider<br />

de la publier ou non», relate-t-il. «Accepter aurait<br />

été en rupture historique et idéologique avec notre<br />

ligne à ce sujet», affirme-t-il. «Nous pensions que<br />

cela donnerait des armes aux ennemis de la liberté<br />

et de la démocratie», juge, quant à lui, M. Armanet.<br />

«C’est surtout qu’il existe des présupposés idéologiques<br />

dans la presse française. Toutes les enquêtes<br />

et les reportages sur ce dossier défendent une thèse<br />

et effectuent leur travail de terrain, de témoignages<br />

et d’investigation en fonction de cette thèse», poursuit<br />

M. Szafran, estimant que ce phénomène était<br />

inhérent à la «couverture» de l’Algérie. La «spécificité<br />

algérienne» même dans la presse française…<br />

G. L.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 5<br />

ENTRETIEN<br />

FAOUZI LAMDAOUI. Chef de cabinet de François Hollande<br />

«Hollande veut en fi nir avec l’esprit colonial»<br />

Dans cet entretien, Faouzi<br />

Lamdaoui, chef de cabinet<br />

du candidat à l’élection<br />

présidentielle, François<br />

Hollande, livre pour<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> les visions<br />

du candidat socialiste<br />

concernant la coopération<br />

entre la France et l’Algérie,<br />

l’immigration, l’Union<br />

pour la Méditerranée et le<br />

Maghrreb.<br />

Propos recueillis par<br />

Yacine Farah<br />

Quel est le rôle d’un chargé de<br />

cabinet, comme vous, d’un candidat<br />

qui se présente à la présidence de la<br />

République française ?<br />

J’assume, auprès de François Hollande,<br />

les responsabilités traditionnelles<br />

de chef de cabinet où tous les<br />

mouvements concernant le candidat<br />

convergent. C’est une fonction transversale<br />

où j’assure la logistique générale,<br />

vérifie les feuilles de route, suis<br />

les affaires générales et les relations<br />

avec l’extérieur, veille au bon déroulement<br />

des activités et de l’agenda. C’est<br />

effectivement une charge très lourde,<br />

qui exige une présence, une vigilance,<br />

une disponibilité de tous les instants et<br />

une grande discrétion, un contrôle permanent<br />

de la situation et de soi-même,<br />

une bonne expérience des relations<br />

humaines, un sens aigu de la diplomatie,<br />

une vision stratégique et une bonne<br />

réactivité aux imprévus.<br />

A 40 jours du second tour, pensezvous<br />

que François Hollande conserve<br />

toutes ses chances de gagner comme<br />

le prédisent les sondages depuis janvier,<br />

ou alors rien n’est encore joué ?<br />

Tous les observateurs s’accordent<br />

pour constater que François Hollande,<br />

depuis qu’il a gagné les primaires citoyennes,<br />

mène une campagne active<br />

et sereine, en homme d’Etat, avec un<br />

programme crédible et cohérent pour<br />

sortir notre pays de la crise récurrente,<br />

le remettre sur le chemin de la production<br />

industrielle, créatrice de richesses<br />

nationales, de la justice sociale et de<br />

la solidarité collective. Tout dans son<br />

parcours correspond à une éthique<br />

politique que les citoyens, de mieux<br />

en mieux informés et de plus en plus<br />

acteurs de la vie publique, exigent<br />

désormais. Il se refuse aux tactiques<br />

politiciennes, aux polémiques stériles,<br />

au jeu des invectives. Toutes ses interventions<br />

sont marquées par un sens affirmé<br />

de l’intérêt général, par le respect<br />

observé à l’égard des adversaires et par<br />

la dignité gardée en toute circonstance.<br />

Il s’est d’emblée placé à la hauteur de<br />

la fonction présidentielle. Les sondages,<br />

sans perdre de vue leur caractère<br />

indicatif et ponctuel, lui sont favorables<br />

avec une régularité inédite. Dans une<br />

élection d’une telle importance, rien<br />

n’est joué d’avance, la mobilisation sur<br />

tous les fronts est maintenue jusqu’au<br />

vote populaire. Les compétences sont<br />

réunies, les militants motivés, les sympathisants<br />

de plus en plus nombreux<br />

à souhaiter le changement incarné par<br />

François Hollande.<br />

Déçues par Sarkozy, les banlieues<br />

vont-elles se tourner vers François<br />

Hollande ? Quelles sont les idées-force<br />

du candidat socialiste concernant<br />

cette question sensible ? Et que fait-il<br />

pour les attirer vers lui ?<br />

Les cités des banlieues, dès le départ,<br />

dans leur conception urbaine même,<br />

ont été conçues comme des cités<br />

d’exclusion sociale où la puissance publique<br />

orientait des populations qu’elle<br />

voulait rendre invisibles. Depuis des<br />

décennies, les plans gouvernementaux<br />

se succèdent, avec beaucoup d’effets<br />

d’annonce et peu de moyens, sans<br />

changer cet état de choses. La situation<br />

s’est singulièrement aggravée pendant<br />

l’actuel quinquennat. François<br />

Hollande, dans son discours d’Evry,<br />

a rendu leur dignité aux banlieues en<br />

déclarant : «Vous êtes l’avenir de<br />

la France. Vous êtes la jeunesse de<br />

France. Vous êtes la génération montante.»<br />

Il a les a placés au cœur de ses<br />

priorités : «Je veux m’appuyer sur<br />

ces quartiers populaires, sur la masse<br />

de ces talents, de cette énergie,<br />

pour convaincre les Français d’avoir<br />

confiance dans leur avenir.» Sa présidence,<br />

s’il est élu, s’occupera d’abord<br />

des problèmes économiques et de l’emploi,<br />

en installant dans les banlieues des<br />

centres de recherche et des entreprises<br />

innovantes, porteuses des technologies<br />

nouvelles, en y développant les<br />

zones franches, les emplois-jeunes et<br />

le contrat des générations, en mettant<br />

fin à la déscolarisation, en réalisant une<br />

mise à niveau des établissements scolaires<br />

afin que l’égalité d’accès au savoir<br />

entre réellement dans les faits, en<br />

y construisant des logements sociaux<br />

de qualité accessibles aux familles modestes,<br />

en déployant des équipements<br />

collectifs et culturels afin que ces<br />

populations banlieusardes accèdent<br />

pleinement au droit à la ville et au droit<br />

à la culture. Car, les banlieues sont les<br />

meilleurs témoins de la diversité structurelle<br />

de la société française. Une réalité<br />

que François Hollande a proclamée<br />

solennellement : «Il y a la République,<br />

la République française une, indivisible<br />

et laïque. Et la République ne craint<br />

pas la diversité, parce que la diversité<br />

c’est le mouvement. La diversité, c’est<br />

la vie. Et l’uniformité, c’est l’oubli.<br />

Diversité des parcours, diversité des<br />

origines, diversité des couleurs…» ;<br />

«La France est fière de sa multiplicité.<br />

La France est heureuse de ses métissages.»<br />

Dans le discours de Strasbourg,<br />

François Hollande a réaffirmé sa volonté<br />

de sortir les banlieues du marasme,<br />

d’en finir avec tous les ghettos,<br />

les ghettos des pauvres et les ghettos<br />

des riches, de bannir les sigles bureau-<br />

cratiques d’exclusion commençant par<br />

le concept dépréciateur de «zone», de<br />

réaménager partout des quartiers plus<br />

ouverts, plus divers, plus verts, de rechercher<br />

partout l’excellence scolaire,<br />

de développer partout la culture, la<br />

culture classique et la culture d’avantgarde,<br />

moteur de l’épanouissement<br />

individuel et collectif.<br />

Nous célébrons le cinquantenaire<br />

de l’indépendance de l’Algérie.<br />

Quelle sera, selon vous, la politique<br />

de François Hollande s’il est élu visà-vis<br />

de ce pays avec lequel la France<br />

partage une histoire douloureuse ?<br />

En décembre 2010, François Hollande<br />

a réservé son premier voyage<br />

à l’étranger, en tant que candidat, à<br />

l’Algérie, pays auquel il est profondément<br />

attaché par des liens d’amitié<br />

et de fidélité. Il connaît ce pays, il y a<br />

séjourné, il y a travaillé à l’ambassade<br />

de France, il y retourne périodiquement,<br />

il l’aime. A l’occasion de cette<br />

visite, il a condamné clairement et fermement<br />

le colonialisme et affirmé sa<br />

volonté de régler définitivement tous<br />

les contentieux du passé. Il a rappelé<br />

la nécessité de normaliser les relations<br />

bilatérales dans tous les domaines, de<br />

fertiliser l’héritage culturel commun et<br />

de se tourner résolument vers une coopération<br />

mutuellement avantageuse.<br />

L’histoire commune de la France et<br />

de l’Algérie est bloquée depuis l’indépendance,<br />

les mémoires collectives<br />

respectives sont encore travaillées par<br />

les blessures d’un passé mortifère,<br />

et pourtant, les liens qui les unissent<br />

sont si profonds que les échanges<br />

naturels, humains n’ont jamais cessé.<br />

Aussi loin qu’on remonte dans l’histoire,<br />

la destinée de la Méditerranée<br />

occidentale est indissociable. François<br />

Hollande a annoncé, dans le meeting<br />

sur les Outremers du 10 mars 2010,<br />

qu’il fallait en finir, une fois pour<br />

toutes avec l’esprit colonial. Il a rendu<br />

hommage aux grandes figures de la<br />

libération des peuples : «Aimé Césaire<br />

et son poème toujours répété pour la<br />

PHOTO : D. R.<br />

dignité humaine, Edouard Glissant et<br />

son humanisme ardent, Léon Damas et<br />

son humble fierté…, mais aussi des rebelles<br />

magnifiques que j’évoque avec<br />

émotion et gratitude, Frantz Fanon et<br />

Jean-Marie Tjibaou pour la Nouvelle-<br />

Calédonie. Et c’est toujours pour en<br />

finir avec l’esprit colonial qu’il s’est<br />

engagé à retirer le mot «race» de la<br />

Constitution française : «Il n’y a pas de<br />

place dans la République pour la race.<br />

Et c’est pourquoi je demanderai au<br />

lendemain de l’élection présidentielle<br />

au Parlement de supprimer le mot<br />

race de notre Constitution… Il n’y a<br />

pas des hommes qui seraient différents<br />

entre eux. Nous ne connaissons qu’une<br />

seule race, une seule famille, la famille<br />

humaine.»<br />

L’Union du Maghreb, la lutte<br />

contre l’AQMI, l’immigration clandestine,<br />

les échanges économiques.<br />

Quelle est la vision de François Hollande<br />

sur ces dossiers ?<br />

L’Union du Maghreb est une nécessité<br />

historique, elle est inscrite dans<br />

une logique géographique,<br />

humaine, culturelle, malheureusement<br />

déstructurée par la<br />

triste époque coloniale. Les<br />

impératifs de l’irréversible<br />

mondialisation imposent aux<br />

pays de s’organiser en grandes<br />

régions pour ne pas se retrouver<br />

marginalisés ou disparaître.<br />

Le Maghreb ne peut<br />

parler d’égal à égal aux autres<br />

puissances du monde qu’en<br />

étant uni. François Hollande<br />

connaît cette vérité première,<br />

il est conscient que chaque<br />

relation bilatérale avec un<br />

pays du Maghreb implique<br />

le Maghreb dans son entier.<br />

C’est la raison pour laquelle<br />

il veillera au développement<br />

harmonieux des échanges<br />

économiques et culturels<br />

avec tout le Maghreb. La<br />

lutte efficace contre le terrorisme<br />

au Maghreb exige une<br />

collaboration étroite entre les pays du<br />

Maghreb et la France par solidarité<br />

internationale et parce que les intérêts<br />

économiques et politiques français sont<br />

historiquement importants dans cette<br />

région. En ce qui concerne l’immigration<br />

clandestine, François Hollande a<br />

affirmé qu’il sera «ferme à l’égard de<br />

l’immigration clandestine, mais qu’il<br />

traitera dignement les étrangers en situation<br />

régulière et ceux qui ont vocation<br />

à l’être sur des critères objectifs».<br />

Il rappelle : «Aujourd’hui même, il y a<br />

chaque année 30 000 régularisations.<br />

Ces régularisations continueront, mais<br />

sur la base de critères simples, connus<br />

de tous, et sans qu’il y ait d’arbitraire<br />

ni de différence entre les préfectures.»<br />

«Et pour les mariages mixtes, il prend<br />

l’engament : «Ces Français ou Françaises<br />

qui épousent une étrangère ou<br />

un étranger ont les mêmes droits que<br />

toute autre personne humaine d’épouser<br />

qui elle aime, et donc de vivre avec<br />

elle ou avec lui.» L’immigration ne<br />

doit, en aucun cas, être politiquement<br />

instrumentalisée. Les déplacements<br />

des populations, et notamment des<br />

immigrés, entre différents pays, doivent<br />

être simplifiés et s’affranchir du<br />

carcan des démarches administratives<br />

harassantes. Et les universités françaises<br />

continueront à accueillir les<br />

étudiants étrangers avec un statut clair<br />

et bien défini. En-dehors des droits civiques<br />

spécifiques liés à la nationalité<br />

française, les principes républicains<br />

impliquent que toute la population<br />

résidant sur le territoire national, française<br />

et étrangère, ait les même devoirs<br />

et les mêmes droits sociaux. François<br />

Hollande s’est, par ailleurs, clairement<br />

prononcé pour le droit de vote des<br />

immigrés aux élections locales : «Dès<br />

lors qu’un certain nombre de résidents<br />

en France payent des impôts locaux<br />

(...), il est normal qu’ils puissent avoir<br />

la possibilité d’en vérifier le bon usage<br />

par un droit de vote uniquement pour<br />

les élections municipales.» Y. F.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 6<br />

L’ACTUALITÉ<br />

LE TRAFIC DES BIENS CULTURELS PREND DE L’AMPLEUR<br />

Une statue en marbre proposée<br />

à 25 milliards de centimes<br />

L<br />

● 278 pièces archéologiques ont été récupérées l’année dernière et au cours du premier trimestre 2012<br />

● En l’espace de dix ans, la Gendarmerie nationale a récupéré 10 725 pièces archéologiques<br />

● 11 sites archéologiques ont subi des fouilles clandestines.<br />

e trafi c des biens culturels est Activités des unités territoriales en matière de lutte contre les atteintes<br />

devenu un marché des plus aux biens culturels durant l’année 2011<br />

lucratifs en Algérie. 25 mil-<br />

liards de centimes, c’est le prix<br />

d’une statue en marbre représentant<br />

une dame du Proche-Orient. Cette<br />

affaire remonte au 26 septembre<br />

2011, dans la région de Sétif. Le 28<br />

janvier de la même année, une autre<br />

statue contrefaite, fabriquée dans un<br />

alliage de silicium et d’aluminium, a<br />

été proposée à 350 millions de centimes<br />

dans la région de Chlef ; l’original<br />

date de l’époque égyptienne.<br />

Selon toutes les données, le trafi c<br />

des pièces archéologiques a pris des<br />

proportions alarmantes. 278 pièces<br />

ont été récupérées durant l’année<br />

dernière et le premier trimestre de<br />

l’année en cours. Ce chiffre n’est<br />

que la partie visible de l’iceberg.<br />

D’après le bilan de la Gendarmerie<br />

nationale, le trafi c dans le domaine<br />

de la numismatique (monnaies anciennes)<br />

vient en tête de liste à<br />

hauteur de 55% des objets saisis.<br />

«Les pièces de monnaie anciennes<br />

représentent les objets les plus prisés<br />

par les trafi quants du fait de la<br />

facilité avec laquelle elles peuvent<br />

être transportées, dissimulées et<br />

écoulées», explique la cellule de<br />

communication de la Gendarmerie<br />

nationale dans un bilan rendu public.<br />

Le commerce illégal d’objets<br />

archéologiques prend de plus en<br />

plus d’ampleur. Vu les bénéfi ces<br />

réalisés, ce trafi c est devenu l’activité<br />

la plus importante des réseaux<br />

spécialisés. Pièces préhistoriques,<br />

armes antiques, numismatiques,<br />

statues, stèles funèbres, tous les<br />

éléments reconstituant l’histoire la<br />

plus lointaine du peuple algérien<br />

à travers les différentes époques<br />

archéologiques ont été pillés et fait<br />

l’objet de trafi c.<br />

La prolifération de ce trafi c laisse<br />

entendre que des acheteurs potentiels<br />

existent. Ainsi, des colonnes,<br />

des chapiteaux et des mosaïques<br />

d’art architectural local ont été<br />

saisis. Pour ces dernières pièces, le<br />

taux des saisies est de 5%, tandis<br />

que les armes antiques représentent<br />

6%. La question qui s’impose est relative<br />

à la provenance de toutes ces<br />

pièces. Y aurait-il des fouilles clandestines<br />

? Qui sont les fouilleurs<br />

? D’après une affaire traitée par la<br />

Gendarmerie nationale, des fouilles<br />

clandestines ont été menées par un<br />

réseau de spécialistes dans le trafi c<br />

des pièces archéologiques. Comment<br />

ces personnes ont-elles réussi<br />

à déterminer le terrain où ces objets<br />

étaient enfouis ? Ont-elles des<br />

connaissances approfondies dans la<br />

prospection ?<br />

Les enquêtes menées jusque-là<br />

n’ont rien révélé du statut professionnel<br />

de ces fouilleurs. L’enquête<br />

enclenchée le 31 octobre 2011, dans<br />

la région de Guelma, a permis la<br />

récupération de trois lampes à huile<br />

et une assiette en poterie remontant<br />

à l’époque romaine. Le suspect activait<br />

dans l’Est algérien et s’adonnait<br />

à la contrebande de pièces archéologiques.<br />

Dans le cadre de la lutte<br />

contre ce fl éau, 23 affaires ont été<br />

traitées et 27 personnes ont été<br />

arrêtées en 2011. Par ailleurs, lors<br />

de leurs investigations, les unités<br />

de la Gendarmerie nationale ont<br />

découvert 11 sites archéologiques<br />

ayant subi des fouilles clandestines.<br />

Ces emplacements ont été signalés<br />

aux services culturels concernés.<br />

Il convient de rappeler qu’en l’espace<br />

de dix ans, la Gendarmerie nationale<br />

a récupéré 10 725 pièces<br />

archéologiques. Des formations de<br />

recyclage sont organisées par le<br />

commandement de la Gendarmerie<br />

nationale au profi t du personnel<br />

chargé de la protection des biens<br />

culturels en vue de lutter effi cacement<br />

contre ce fl éau.<br />

Djedjiga Rahmani<br />

LE SNPSSP VEUT ÉVITER LA «MACHINE RÉPRESSIVE»<br />

La grève illimitée reportée au 15 avril<br />

révue initialement à partir d’hier, la grève<br />

Pà laquelle a appelé le Syndicat national des<br />

praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP)<br />

n’aura lieu qu’à partir du 15 avril, en vertu d’un<br />

préavis de grève déposé hier par le syndicat.<br />

«Ce n’est pas un report, mais une stratégie menée<br />

par notre syndicat pour éviter de tomber sous le<br />

coup de la loi après la décision de justice obtenue<br />

par le ministère de la Santé contre le SNPSSP<br />

considérant la grève précédente (20, 21, 22<br />

avril) qui devait être suivie d’un débrayage à<br />

partir d’hier comme étant illégale», a expliqué le<br />

Dr Yousfi , président du SNPSSP, lors d’un point de<br />

presse organisé hier au siège du syndicat. Ce dernier<br />

est donc contraint de «jouer» avec les dates<br />

pour éviter la «machine répressive» à la laquelle<br />

fait appel le ministre Ould Abbès à chaque préavis<br />

de grève. Entre autres mesures prônées par le ministère,<br />

des ponctions sur salaire et «une tentative<br />

de discréditation auprès de l’opinion publique»,<br />

souligne M. Yousfi . Le conférencier est revenu sur<br />

les dernières déclarations du ministre de la Santé<br />

qui avait considéré que les revendications des spé-<br />

cialistes comme prises en charge. Pour le SNPSSP,<br />

il s’agit d’une fuite en avant et d’un déni de droit.<br />

«M. Ould Abbès a renié ses propres engagements<br />

en consacrant la discrimination en matière<br />

d’imposition et en réfutant l’idée d’une révision<br />

du statut particulier, alors que dans la Fonction<br />

publique, plusieurs départements ont procédé à<br />

la révision des statuts de plusieurs corporations».<br />

Pour le SNPSSP, ce sont des «tentatives de stigmatisation»<br />

des cadres dirigeants du syndicat, en<br />

prétendant que ces derniers chercheraient à acquérir<br />

de nouveaux privilèges et qu’ils seraient loin de<br />

représenter la corporation.<br />

Le SNPSSP dénonce l’attitude de la tutelle consistant,<br />

d’une part, à ignorer les revendications des<br />

médecins spécialistes, même après les différentes<br />

grèves menées, et d’autre part, à affi rmer via les<br />

médias lourds que le ministère a déployé tous les<br />

moyens pour mener un dialogue avec les syndicats<br />

et à améliorer leurs conditions socioprofessionnelles.<br />

«Rien n’a été fait depuis l’installation de<br />

M. Ould Abbès à la tête du ministère. Au contraire,<br />

les hôpitaux se vident de leurs spécialistes et les<br />

besoins élémentaires pour la prise en charge des<br />

malades font énormément défaut. Une rupture de<br />

stocks sans précédent empêche les médecins à soigner<br />

leurs malades», rappelle le D r Yousfi .<br />

Il faut rappeler que les revendications des praticiens<br />

portent, notamment, sur l’amendement du<br />

statut particulier, la suppression de la discrimination<br />

en matière d’imposition (IRG), les primes<br />

et indemnités versées par le secteur de la santé<br />

aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires<br />

(10%) et aux praticiens spécialistes de santé<br />

publique (35%), ainsi que la révision du régime<br />

indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement<br />

par le ministère de la Santé et le SNPSSP.<br />

Ces revendications sont également liées à la mise<br />

en application des mesures incitatives concernant<br />

le service civil, le respect de la réglementation en<br />

matière de carte sanitaire pour les services de santé<br />

publique et en matière de présence des praticiens<br />

spécialistes de santé publique dans les comités<br />

médicaux existant déjà ou nouvellement créés.<br />

Le syndicat exige aussi un quota de logements de<br />

fonction. F. Arab<br />

C<br />

CONTRÔLEURS<br />

AÉRIENS<br />

Le syndicat<br />

fait planer le<br />

spectre de la<br />

grève<br />

onvoqué pour une assemblée générale<br />

dimanche prochain, le conseil national<br />

du Syndicat national du personnel de la<br />

circulation aérienne (SNPCA) aura à décider d’un<br />

préavis de grève dans les semaines à venir. C’est ce<br />

qui ressort du communiqué que le SNPCA a rendu<br />

public hier. Les négociations autour de la révision<br />

de l’accord collectif spécifi que au personnel de la<br />

navigation aérienne n’ont pas abouti et la réunion de<br />

conciliation, tenue le 27 mars entre les deux parties au<br />

siège de l’inspection du travail, a connu le même sort.<br />

Le Syndicat indique que «la rencontre s’est soldée<br />

par une non-réconciliation en raison de la non-prise<br />

en charge sérieuse des revendications légitimes du<br />

personnel, en l’occurrence les contrôleurs aériens» et<br />

explique qu’il rejette l’augmentation, comprise entre<br />

5 et 8% pour le régime indemnitaire, proposée par<br />

l’administration. «Nous rejetons fondamentalement<br />

l’argumentation sur laquelle repose le refus de<br />

l’employeur de revoir sa proposition. La revalorisation<br />

salariale n’engendre pas d’impact fi nancier. Ce sont<br />

plutôt les reclassements anarchiques au rang de<br />

cadre supérieur de dizaines de travailleurs qui ne<br />

possèdent ni formation ni diplôme universitaire, le<br />

maintien de dizaines de travailleurs au-delà de l’âge<br />

légal de la retraite, l’inutile recrutement de retraités<br />

ainsi que leur envoi en formation, le gel intentionnel<br />

depuis près de dix ans du barème de redevance des<br />

taxes d’atterrissage et de survol de notre espace arien<br />

qui engendrent cet impact dont parle l’employeur.»<br />

Face à cette situation, le syndicat réunira dimanche<br />

son conseil national pour entamer la procédure de<br />

préavis de grève. Il est important de rappeler que les<br />

négociations entre le SNPCA et l’ENNA ont débuté<br />

il y a plus d’une année ; elles sont axées sur une<br />

revalorisation salariale à travers la révision de l’accord<br />

collectif. <strong>El</strong>les ont buté à deux reprises sur les niveaux<br />

d’augmentation. Le secrétaire général du syndicat,<br />

M. Aït Abdelmalek, a expliqué que les différents<br />

rounds de négociation ont porté sur plusieurs points<br />

de l’accord collectif, notamment la révision des volets<br />

liés au profi l, la carrière et le régime indemnitaire. «En<br />

janvier, nous avions saisi la direction générale pour<br />

une réunion dans un délai n’excédant pas la fi n du<br />

mois de février, mais la réponse ne nous a été donnée<br />

que le 27 du mois, soit 48 heures avant l’expiration du<br />

délai. Les discussions ont duré 12 heures, pour arriver<br />

à une revalorisation d’à peine 3000 DA. Nous avons<br />

estimé que les propositions de l’administration étaient<br />

loin de nos attentes alors qu’au début, il était question<br />

d’une réévaluation à la hauteur de la spécifi cité du<br />

métier de contrôleur aérien. Nous sommes partout<br />

où existe un aéroport et nous travaillons dans des<br />

conditions très diffi ciles avec les plus bas salaires<br />

comparativement à nos collègues tunisiens, marocains<br />

et même maliens», déclare M. Aït Abdelmalek. Mais<br />

le directeur général de l’ENNA, M. Daoud, n’était<br />

pas de cet avis ; selon lui, «bien au contraire, toutes<br />

les portes de la négociation restent ouvertes et rien<br />

n’empêche le syndicat de revenir au dialogue».<br />

Salima Tlemçani<br />

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SUR LE VIF<br />

En pleine autoroute, au niveau de la Glacière, le vendeur de thé a eu cette<br />

ingénieuse idée d’écouler son produit tout chaud. Histoire aussi de «soulager»<br />

un tant soi peu les conducteurs qui prennent leur mal en patience dans ce<br />

tronçon, où les travaux du tramway sont menés tambour battant.<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 8<br />

ALGER INFO<br />

BIDONVILLE LA CARRIÈRE (DOUÉRA)<br />

Des sinistrés abandonnés<br />

S<br />

ix familles du bidonville<br />

La Carrière, dans<br />

la commune de Douéra,<br />

sont sans abri depuis les dernières<br />

intempéries. Ils vivent<br />

chez des voisins ou logés provisoirement<br />

dans ce qui leur<br />

reste de baraques qui menacent<br />

de s’effondrer. Selon des<br />

habitants rencontrés sur place,<br />

ces baraques ont été sérieusement<br />

endommagées par un<br />

glissement de terrain qui s’est<br />

produit suite aux fortes pluies.<br />

«Des familles entières se sont<br />

retrouvées dehors, alors que<br />

d’autres continuent d’y vivre»,<br />

raconte un résidant. Selon lui,<br />

les services de la Protection<br />

civile se sont déplacés sur les<br />

lieux et ont fait le constat de la<br />

situation. «Fort heureusement,<br />

il n’y a pas eu de victimes»,<br />

mais plutôt des ‘‘sinistrés’’,<br />

explique-t-il. Des sinistrés qui<br />

sont depuis cette date aban-<br />

● Leurs baraques ont été emportées par un glissement de terrain.<br />

La Carrière, un bidonville tentaculaire<br />

donnés par les autorités. «Les<br />

responsables de la commune<br />

nous ont signifié clairement<br />

qu’ils ne pouvaient rien faire.<br />

Ils n’ont rien entrepris pour<br />

venir en aide aux familles<br />

touchées ou tenter d’aménager<br />

les allées et faire dévier le<br />

cours d’eau traversant la cité<br />

afin de sécuriser les lieux»,<br />

s’indigne un autre habitant.<br />

D’ailleurs, certains qui n’ont<br />

pas où aller ont reconstruit leur<br />

taudis et ont placé des bâches<br />

sur le toit pour éviter l’infiltration<br />

des eaux pluviales, «en<br />

attendant des jours meilleurs»,<br />

se désolent-ils. Hormis les<br />

sinistrés, plus de 200 autres<br />

foyers sont à la merci des aléas<br />

de la nature. «Le terrain est<br />

accidenté et fragile, la menace<br />

est permanente», affirme notre<br />

interlocuteur.<br />

«Toutes les baraques nécessitent<br />

des travaux de consolida-<br />

tion pour éviter des glissements<br />

qui pourraient se produire à<br />

tout moment», explique-t-il.<br />

Aussi, force est de relever<br />

que les risques qu’encourent<br />

les résidants de ce bidonville,<br />

situé à un jet de pierre de<br />

l’hôpital de Douéra, sont de<br />

différentes natures. L’insalubrité<br />

des lieux est telle que les<br />

habitants de l’entourage risquent<br />

d’attraper des maladies<br />

moyenâgeuses. Et pour cause,<br />

la collecte des ordures fait<br />

sérieusement défaut. A cela,<br />

il faut ajouter le déversement<br />

anarchique des eaux usées.<br />

En fait, cette cité, comme<br />

bien d’autres au niveau de la<br />

capitale, est dépourvue des<br />

moindres commodités. Ni eau<br />

ni électricité ne sont disponibles.<br />

«Nous avons effectué des<br />

raccordements anarchiques<br />

chez les voisins. Nous payons<br />

des factures allant de 3000 à<br />

TOUT CHAUD<br />

PHOTO : EL LWATAN<br />

SAOULA-BIRKHADEM :<br />

ABSENCE D’ABRIBUS<br />

PHOTO : H. LYES<br />

5000 DA». «C’est exagéré,<br />

mais nous sommes résignés à<br />

accepter, nous n’avons qu’à<br />

les remercier pour leur générosité»,<br />

expliquent-ils.<br />

Idem pour l’eau potable, tous<br />

les foyers ont opéré des piratages,<br />

suite au refus de leur<br />

raccordement d’une manière<br />

légale. «Pourtant, certains résidants<br />

sont ici depuis 1993»,<br />

dira un jeune habitant. Il est à<br />

préciser que cette cité est composée<br />

de près de 220 baraques.<br />

Face à leurs conditions de vie<br />

«insupportables», ils demandent<br />

l’engagement de projets<br />

en mesure d’assurer leur sécurité,<br />

au moins contre le risque<br />

de glissement de terrain et<br />

de maladies infectieuses, une<br />

revendication qu’ils estiment<br />

acceptable, d’autant plus qu’il<br />

s’agit de la sécurité des «femmes<br />

et des enfants».<br />

Djamel G.<br />

Les usagers des bus menant<br />

vers Saoula et Birkhadem, au<br />

niveau du carrefour de<br />

Mezouar, demandent<br />

l’installation d’abribus.<br />

Sur plusieurs kilomètres,<br />

les citoyens sont obligés<br />

d’attendre l’arrivée des bus<br />

sous la pluie ou la canicule.<br />

En fait, les bus de transport<br />

des voyageurs marquent des<br />

arrêts à plusieurs points,<br />

sans pour autant que les<br />

services concernés jugent<br />

utile de les doter d’abribus.<br />

«Les quelques arrêts<br />

existants ont été installés il y<br />

a des années, mais depuis,<br />

les autorités de la wilaya<br />

d’Alger semblent oublier<br />

l’existence de ce tronçon»,<br />

dira un usager, en précisant<br />

que le nombre de citoyens<br />

fréquentant cette route est<br />

en hausse, en raison de<br />

l’arrivée de nouveaux<br />

résidants et de la réalisation<br />

CITÉ SONELGAZ À STAMBOUL<br />

(BORDJ EL KIFFAN)<br />

LA CITÉ TOUJOURS SANS<br />

RÉSEAU D’ASSAINISSEMENT<br />

a cité Sonelgaz, sise à Stamboul, dans la commune de Bordj<br />

L <strong>El</strong> Kiffan, est toujours dépourvue de réseau d’assainissement.<br />

La trentaine d’habitations que compte la cité sont continuellement<br />

sujettes à des inondations qui altèrent le cadre de vie<br />

de ses résidants. A la première chute de pluie, les maisons sont<br />

envahies par les eaux pluviales qui s’engouffrent dans les moindres<br />

recoins de la cité, dégradant aussi bien les maisons que les<br />

allées à l’intérieur de la cité. Cette situation, qui dure depuis des<br />

années, n’a pas pour autant suscité une quelconque intervention<br />

de la part des pouvoirs publics. Ballottés entre les services de<br />

Sonelgaz et ceux de l’APC de Bordj <strong>El</strong> Kiffan, les résidants ne<br />

savent plus à quel saint se vouer. K. S.<br />

AÏN NAÂDJA<br />

INSÉCURITÉ DANS<br />

LES QUARTIERS<br />

P<br />

lusieurs quartiers de Aïn Naâdja connaissent une montée<br />

inquiétante de la délinquance. D’après les habitants de la<br />

commune, le nombre d’agressions et de vols ne cesse de croître.<br />

«Les agressions à l’arme blanche sont devenus monnaie<br />

courante. Une présence policière renforcée est nécessaire afin<br />

d’endiguer, un tant soit peu, le phénomène», assure un habitant<br />

de la commune, et de poursuivre : «Pas plus tard que la semaine<br />

dernière, un jeune a été tué et deux autres ont été blessés à coups<br />

de couteau.»<br />

La commune de Aïn Naâdja connaît actuellement une vague<br />

d’agressions et de vols sans égal, il convient, d’après les habitants,<br />

de prendre les mesures qui s’imposent en pareil circonstance,<br />

particulièrement celles ayant trait à la prévention, et ce, en<br />

renforçant les patrouilles de policiers. K. S.<br />

GRÈVE DES TRAVAILLEURS<br />

DE L’ENDIMED<br />

L<br />

es travailleurs de l’Entreprise nationale de distribution détail<br />

des médicaments, unité d’Alger, ont déclenché une grève<br />

illimitée. La principale revendication des travailleurs de l’entreprise<br />

est d’ordre salarial. «Nous demandons une augmentation<br />

de salaire, qui nous mettra sur le même pied d’égalité avec les<br />

autres travailleurs du secteur», dira un membre de la section<br />

syndicale, avant d’ajouter : «Les salaires n’ont pas été revalorisés<br />

depuis la création de l’entreprise.» L’unité, qui compte une<br />

quarantaine de travailleurs, a été durant les années 2004, 2005<br />

et 2006 l’une des plus performantes, cependant les salaires des<br />

travailleurs sont toujours bas. «Nous avons des pharmaciens qui<br />

sont payés à 25 000 DA par mois et des opérateurs qui ne font<br />

pas plus de 10 000 DA», déplore notre interlocuteur. K. S.<br />

24 HEURES<br />

de nouvelles cités.<br />

COMMUNE DE SIDI<br />

MOUSSA :<br />

LE BUREAU DE POSTE<br />

FERMÉ<br />

Faute de liquidités, la<br />

Recette principale de Sidi<br />

Moussa est fermée depuis<br />

jeudi dernier.<br />

Les usagers d’ Algérie Poste<br />

sont contraints de se<br />

déplacer au bureau de poste<br />

de Baraki.<br />

Les rideaux de<br />

l’établissement sont à demi<br />

baissés, et les citoyens<br />

venus des localités rurales<br />

ou de communes voisines<br />

disent «ne pas comprendre<br />

si c’est une fermeture<br />

provisoire, ou s’il s’agit de la<br />

délocalisation de cette<br />

infrastructure postière».<br />

Pour le chef de bureau, usant<br />

de droit de réserve<br />

administratif, «c’est une<br />

simple panne de l’outil<br />

informatique», dit-il au<br />

début, mais quand «la<br />

panne» n’a pas été réparée<br />

samedi, les titulaires des<br />

CCP ont manifesté leur<br />

mécontentement, car pour le<br />

retrait à vue ou une demande<br />

d’avoir, ils sont obligés<br />

d’aller à la poste de Baraki<br />

ou celle des Eucalyptus.<br />

BUREAU DE POSTE OULED<br />

FAYET : LES CLIENTS<br />

SOULAGÉS<br />

Suite à notre article faisant<br />

état de la congestion du<br />

bureau de poste de Ouled<br />

Fayet, Algérie Poste vient de<br />

répondre favorablement aux<br />

doléances des clients de<br />

cette localité de la capitale<br />

en instaurant un système de<br />

travail par brigade.<br />

La poste travaille ainsi toute<br />

la journée sans interruption,<br />

ce qui a immédiatement<br />

soulagé les employés et les<br />

usagers. Ce système a mis<br />

fin aux longues chaînes et à<br />

la congestion que<br />

connaissait cette<br />

«minuscule» poste.


SOUK AHRAS<br />

Les habitants<br />

de H’nencha<br />

bloquent la route<br />

Des dizaines de citoyens de la<br />

commune de H’nencha ont paralysé<br />

toutes les voies d’accès menant vers<br />

le chef-lieu de wilaya durant toute la<br />

matinée d’hier pour protester contre<br />

l’enclavement. Les contestataires qui<br />

habitent les hameaux lointains des<br />

régions de Aïn Dalia et Chorfa avaient<br />

adressé des dizaines de doléances<br />

au maire dans lesquelles ils<br />

sollicitent l’ouverture de deux<br />

pistes carrossables pour faciliter le<br />

transport des malades et des écoliers<br />

vers et depuis les agglomérations<br />

éparses. «Nous ne demandons<br />

pas plus qu’un chemin pouvant<br />

minimiser le calvaire que nous<br />

endurons depuis des années»,<br />

tonne un manifestant.<br />

Un autre ajoutera ceci: «L’embellie<br />

financière que connaît la commune<br />

n’a touché qu’une petite catégorie de<br />

privilégiés.» Contacté par téléphone,<br />

à deux reprises, le maire de H’nencha<br />

Zoubir Touafchia, a refusé de faire<br />

une déclaration à <strong>El</strong> <strong>Watan</strong>, en<br />

raccrochant l’appareil. A. Djafri<br />

BATNA<br />

Grève de<br />

transporteurs<br />

à N’gaous<br />

Les transporteurs assurant la ligne<br />

Ouled Si Slimane - N’gaous-, ont<br />

observé hier une journée de grève<br />

pour protester contre l’implantation<br />

sauvage de ralentisseurs.<br />

Les dos d’âne qui parsèment la route,<br />

ne répondant pas aux normes<br />

réglementaires, ralentissent<br />

les navettes et diminuent le flux<br />

de la circulation, selon les<br />

protestataires. L. G.<br />

Manifestation<br />

à Boulhilat<br />

Les habitants des 212 Logements à<br />

Boulhilat, dans la daïra de Chemorra,<br />

ont fermé, dans la matinée d’hier, le<br />

chemin de wilaya n°26 en raison du<br />

retard accusé par les autorités<br />

publiques dans les travaux de<br />

réalisation du branchement de la cité<br />

au réseau électrique. Le P/APC a<br />

eu beau essayer de rassurer les<br />

protestataires en expliquant<br />

l’inscription du branchement<br />

en question dans le plan de<br />

développement, mais en vain.<br />

La route reliant Chemorra, chef lieu<br />

de daïra, à la commune de Boulhilat<br />

était encore fermée au moment où<br />

nous mettions sous presse. L. G.<br />

… et à<br />

Draâ Boultif<br />

Au Douar Draâ Boultif relevant de la<br />

daïra de N’gaous, les habitants ont<br />

fermé le chemin de wilaya n° 7 reliant<br />

leur village au chef-lieu de daïra,<br />

pour s’opposer à un projet de<br />

réalisation d’un ensemble<br />

d’habitations sur des terres<br />

agricoles. Une protestation qui n’est<br />

pas habituelle puisqu’il s’agit là de<br />

l’expression de civisme de la part de<br />

citoyens qui se mobilisent pour la<br />

sauvegarde de terres utiles. L. G.<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 8<br />

RÉGION EST<br />

SESSION ORDINAIRE DE L’APW<br />

DE CONSTANTINE<br />

Évaluation du plan<br />

de développement<br />

● La séance a porté sur l’emploi, l’amélioration du cadre<br />

de vie des citoyens, la réalisation de nouveaux logements<br />

et la création de deux zones d’activités.<br />

79 projets d’investissement local ont été validés au niveau du Calpiref<br />

P<br />

lusieurs dossiers de développement<br />

ont été débattus, hier, lors<br />

de la première session ordinaire<br />

de l’assemblée populaire de wilaya<br />

(APW), de l’année 2012, tenue au siège<br />

de la wilaya. Les plans de développement,<br />

l’état des routes, le logement<br />

social, entre la demande et la réalisation,<br />

ainsi que d’autres préoccupations,<br />

étaient à l’ordre du jour de cette séance.<br />

Pour sa part, le secrétaire général de<br />

wilaya, Aziz Benyoucef, a fait une évaluation<br />

détaillée du plan de développement<br />

de la wilaya. Selon lui, l’année<br />

2011 a été un entraînement pour l’étude<br />

et la préparation de ce plan; 2012 sera<br />

l’année de l’accompagnement et de la<br />

concrétisation des programmes validés.<br />

«La concrétisation de ce plan sera basée<br />

sur la mobilisation des moyens de<br />

travail et de réalisation afin d’améliorer<br />

le cadre de vie des citoyens, notamment<br />

en matière de logement, d’emploi et<br />

d’investissement», a-t-il expliqué. Il a<br />

ajouté qu’un programme de plus de 100<br />

000 logements a été inscrit pour la régulation<br />

de la problématique de l’habitat<br />

dans la wilaya. « Ce programme compte<br />

33 000 logements sociaux locatifs, 20<br />

000 unités en LSP et LPA, 11 500 aides<br />

rurales, 10 000 aides dans le cadre du<br />

fonds national du logement (Fonal), 14<br />

500 logements CNEP et 10 000 unités<br />

inscrites dans le nouveau dispositif du<br />

promotionnel libre, qui sera notifié très<br />

prochainement», a-t-il encore assuré.<br />

Pour augmenter le taux d’investissement<br />

local, 79 projets ont été validés<br />

au niveau du Calpiref au cours de cette<br />

année. D’autre part, 930 millions de dinars<br />

ont été réservés pour la création de<br />

deux zones d’activités sur une surface<br />

de 800 ha à Aïn Abid et Didouche Mourad,<br />

en plus du réaménagement de la<br />

zone Palma. On compte dans ce plan 14<br />

milliards de dinars qui ont été débloqués<br />

pour la mise à niveau de la nouvelle ville<br />

Ali Mendjeli. Ratiba B.<br />

Une jeune femme se jette du 6 e étage<br />

à <strong>El</strong> Khroub<br />

ier matin vers 8h, une femme répondant aux initiales F.Z., la trentaine, s’est<br />

H jetée du haut de son balcon au 6ème étage de la tour n°136 de la mégacité 1600<br />

Logements à <strong>El</strong> Khroub. La victime est morte sur le coup. <strong>El</strong>le était veuve (ayant<br />

perdu son époux dans un accident de la circulation) et mère d’un enfant en bas âge.<br />

Les éléments de la Protection civile et de la police judiciaire n’ont, malheureusement,<br />

fait que constater le décès. Ce drame vient allonger la liste macabre dans cette<br />

zone d’habitation urbaine du sud (ZHUS) de la ville. Selon des témoignages de riverains,<br />

une dame qui passait par les lieux au moment du drame, souffrant de diabète, a<br />

perdu connaissance à la vue de la malheureuse victime. <strong>El</strong>le a également été évacuée<br />

à l’EPH Mohamed Boudiaf, ajoutent des témoins qui n’arrivent pas à expliquer ces<br />

nombreux suicides qui se suivent dans cette région. Même les enfants ne sont pas à<br />

l’abri de ce fléau, comme l’atteste le cas de l’écolière sur le pont de l’échangeur de<br />

Aïn N’hass. M. D.<br />

Des fi les interminables devant<br />

les stations Naftal<br />

L es automobilistes perdent beaucoup de temps devant les stations d’essence<br />

Naftal. Depuis la fermeture de celles du chalet des Pins pour raison de travaux<br />

du pont géant, Transrhumel, les files des véhicules en attente de faire le plein de carburant<br />

se sont allongées, et ce en dépit de la modernisation des distributeurs. Et les<br />

automobilistes ne se contentent plus de quelques litres, de quoi assurer leur déplacement,<br />

mais font désormais le plein pour justement éviter les chaînes interminables,<br />

ne serait-ce que quelques jours. Même les stations d’essence de la sortie Est de la<br />

ville d’<strong>El</strong> Khroub et celle du nord à Oued Hamimime, enregistrent quotidiennement<br />

des files interminables de véhicules tout type et tonnage. M. D.<br />

PHOTO: D.R.<br />

J<br />

MILA<br />

Grève, route coupée et<br />

protestation des transporteurs<br />

ournée de protestation hier encore à Mila. Et pour cause, des centaines<br />

d’habitants n’ont pu vaquer à leurs occupations en raison de la grève<br />

des transporteurs activant sur l’axe de la RN77A, particulièrement les<br />

dessertes Ferdjioua, Tassadane Haddada, Minar Zaraza et Jijel. Selon les informations<br />

qui nous sont parvenues, le débrayage des frondeurs est motivé<br />

par l’état de dégradation avancé du tronçon routier situé entre la limite de la<br />

commune de Tassadane Haddada et la wilaya de Jijel. Face à cette situation,<br />

les habitants de mechta Lamtia, relevant de la municipalité susmentionnée,<br />

fermeront à leur tour la RN77A, en guise de mécontentement. Cet itinéraire<br />

est toujours barricadé à l’heure où nous remettions cet article. Selon une<br />

source digne de foi, le projet de revêtement du parcours décrié est pris en<br />

charge par la DTP et sera lancé dès la finalisation des procédures réglementaires.<br />

A Ouled Khelouf (au sud de Mila), entre 500 et 600 personnes venant<br />

de mechtas Dhaya et Lahbal se sont rassemblées devant le siège de l’APC.<br />

<strong>El</strong>les revendiquaient, apprend-on de source locale, la mise en place des<br />

équipements devant faire fonctionner le forage destiné à l’approvisionnement<br />

de ces deux douars en eau potable. M. Boumelih<br />

BORDJ BOU ARRÉRIDJ<br />

L’usine Embag fermée<br />

par les travailleurs<br />

es jours se suivent et se ressemblent sur le site industriel de la société des<br />

L emballages et arts graphiques (Embag) de Bordj Bou Arréridj. L’usine<br />

est toujours totalement bloquée par des dizaines d’ouvriers. Rien n’entre ni<br />

ne sort du site manufacturier depuis mercredi dernier ; une réunion avec les<br />

responsables jeudi dernier a tourné court.<br />

Le personnel demande une augmentation de salaire et le départ de l’actuel<br />

directeur de l’unité. Un groupe d’employés s’est rendu à Alger en vue d’un<br />

échange avec des responsables du groupe pour tenter de trouver une issue<br />

à ce problème. «Nous attendons des réponses lors d’une nouvelle réunion<br />

avec les responsables. Tant que nous n’avons rien obtenu, nous continuerons<br />

à dormir ici et à bloquer toute entrée et toute sortie de marchandise», dira<br />

un gréviste. Hier matin, le directeur du site a été contraint par les ouvriers à<br />

quitter son bureau. A. B.<br />

Suicide d’un collégien<br />

à Zemmoura<br />

n collégien répondant aux initiales B.N., âgé de 14 ans, s’est donné<br />

U la mort par pendaison jeudi à l’intérieur de son établissement, à Zemmoura,<br />

à 30 km du chef-lieu de wilaya, Bordj Bou Arréridj, a-t-on appris de<br />

sources locales. Le jeune garçon, qui était en 2 ème année moyenne, au CEM<br />

Ali Boundaoui, a été retrouvé pendu à un arbre dans la cour de l’établissement,<br />

a indiqué notre source. Selon des témoins, le jeune garçon aurait<br />

déjà auparavant manifesté son intention de se donner la mort. Le parquet de<br />

Zemmoura a ouvert une enquête. A. B.<br />

OUM EL BOUAGHI<br />

Arrestation de deux bandes<br />

de malfaiteurs<br />

es éléments de la police judiciaire ont pu, à la fin du mois écoulé, et<br />

L grâce aux recoupements d’informations faisant état de la présence de<br />

plusieurs bandes de malfaiteurs écumant les paisibles quartiers des localités<br />

de Aïn Fakroun et Aïn Babouche, mettre un terme à leurs agissements. La<br />

première bande, composée de trois jeunes mineurs, est tombée dans les<br />

filets de la police judiciaire. Ils venaient de cambrioler un magasin à Aïn<br />

Fakroun, ville située à 30 km à l’ouest du chef-lieu de wilaya.<br />

Les objets volés ont été récupérés, et les mis en cause placés en détention au<br />

centre des mineurs de Aïn M’Lila. La deuxième bande, composée de plusieurs<br />

individus, âgés entre 18 et 49 ans, a cambriolé un domicile à Aïn Babouche,<br />

localité proche d’Oum <strong>El</strong> Bouaghi. Suite à la plainte de la victime,<br />

les enquêteurs ont vite fait de mettre la main sur les malfaiteurs et récupérer<br />

les objets volés, entre autres, une caméra numérique, des bijoux et un téléphone<br />

portable. Les mis en cause, présentés devant le magistrat instructeur,<br />

ont été écroués à la prison d’Oum <strong>El</strong> Bouaghi. L. Baâziz<br />

KHENCHELA<br />

Conversion d’une Espagnole<br />

à l’islam<br />

ne jeune Espagnole, la trentaine, s’est convertie hier à l’islam. La<br />

U cérémonie s’est déroulée à la mosquée de la commune d’Ouled Rechache,<br />

située à 25 km du chef-lieu de la wilaya, en présence de l’imam et des<br />

fidèles, qui se sont portés témoins de cette profession de foi. <strong>El</strong>le a choisi<br />

le nom de Meriem. Il est à signaler que cette jeune femme s’est déplacée à<br />

Khenchela; elle entretenait un lien d’amitié avec une famille via Internet,<br />

par laquelle elle a eu des connaissances sur les pratiques de l’islam.<br />

Kaltoum Rabia


TIARET<br />

Une pluie<br />

torrentielle<br />

s’abat sur la ville<br />

Une importante averse s’est<br />

abattue, dans l’après-midi<br />

d’hier, sur la région et principalement<br />

au chef-lieu de<br />

wilaya, générant un niveau<br />

des eaux d’une centaine de<br />

centimètres en quelques<br />

endroits. En plus des infiltrations<br />

des eaux qu’avaient<br />

connues quelques zones, des<br />

routes ont été coupées. Les<br />

éléments de la protection<br />

civile, présents sur les lieux,<br />

ont dû intervenir pour dévier<br />

la circulation, notamment<br />

au niveau de la route de Aïn<br />

Bouchekif et même dans la<br />

commune de Aïn Dheb à 70<br />

km au sud de Tiaret. Dans<br />

cette contrée steppique,<br />

l’oued traversant la ville a<br />

carrément débordé, sortant<br />

de son lit. Heureusement que<br />

les travaux entamés pour<br />

protéger la ville contre les<br />

inondations ont atténué l’effet<br />

du déluge. Au centre-ville,<br />

la trémie située au niveau du<br />

carrefour «Le Regina» a été<br />

inondée par les eaux. De leur<br />

côté, les populations de Karman<br />

ont durement ressenti<br />

les contrecoups de cette<br />

bourrasque avec la formation<br />

de la gadoue.<br />

Cette situation a suscité le<br />

mécontentement des habitants<br />

qui ont dénoncé les<br />

malfaçons relevées dans les<br />

travaux d’aménagement.<br />

D’où l’urgence de la relance<br />

des projets visant le renforcement<br />

des réseaux d’assainissement.<br />

D’autres riverains, des<br />

agriculteurs surtout, trouvent<br />

que ces précipitations<br />

restent quand même bonnes<br />

pour l’agriculture et<br />

même pour la régénération<br />

des ressources hydriques,<br />

relativement faibles cette<br />

saison. A. F.<br />

RELIZANE<br />

Des voleurs<br />

arrêtés<br />

Présentés ce week-end au<br />

parquet de Relizane, six<br />

jeunes accusés de vol ont<br />

été placés sous mandat de<br />

dépôt.<br />

Les faits remontent au mois<br />

de février dernier lorsqu’un<br />

entrepreneur s’est rapproché<br />

de la 6 ème sûreté<br />

urbaine pour dénoncer le<br />

cambriolage, par des inconnus,<br />

de son parc.<br />

Arrêté, l’un des présumés<br />

voleurs n’a pas tardé à dénoncer<br />

ses acolytes, tous<br />

des récidivistes dont l’âge<br />

varie entre 19 et 37 ans.<br />

Munis d’un mandat de perquisition<br />

du procureur de la<br />

République près le tribunal<br />

de Relizane, les policiers<br />

ont fouillé le domicile soupçonné.<br />

Ils ont découvert un lot de<br />

63 pieds droits métalliques<br />

d’une valeur estimée à pas<br />

moins de 10 millions de<br />

centimes. I. B.<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 8<br />

RÉGION OUEST<br />

ZONE INDUSTRIELLE D’OUED SLY (CHLEF)<br />

Les agents de sécurité<br />

protestent<br />

● Parmi les revendications, figurent le règlement des arriérés impayés<br />

et des cotisations sociales ainsi que la revalorisation des salaires.<br />

L<br />

es agents de sécurité de la<br />

zone industrielle d’Oued<br />

Sly sont en colère. Hier,<br />

ils ont fermé l’entrée principale<br />

de ce site industriel et empêché<br />

les usagers d’y accéder. Ils réclamaient<br />

la prise en charge de<br />

leurs revendications socioprofessionnelles.<br />

Ils dénoncent «le<br />

flou» qui entoure leur situation<br />

et demandent aux autorités de<br />

se pencher en urgence sur la<br />

«précarité de leur emploi».<br />

Parmi les doléances figurent le<br />

règlement des salaires impayés<br />

et des cotisations sociales ainsi<br />

que la revalorisation de leur<br />

salaire. Au nombre d’une centaine,<br />

les agents en question<br />

n’ont pas «d’employeur fixe<br />

Vue sur la localité rurale de Kénadsa<br />

près de trois jours de tension provoquée par les<br />

Abénéficiaires de l’aide de l’État à l’habitat rural<br />

de la commune de Kénadsa (20 km au sud-ouest de<br />

Béchar) et qui a focalisé l’attention de l’opinion, le<br />

calme semblait enfin revenu hier dans l’ancienne<br />

cité minière après des tractations avec les autorités<br />

locales. Les postulants à cette aide financière de<br />

700.000 DA, qui ont déposé leurs dossiers auprès<br />

des services compétents et dont les noms n’ont<br />

pas figuré sur les listes arrêtées, ont choisi la<br />

voie d’une démonstration de force pour attirer<br />

l’attention sur eux. Ces postulants ont brûlé des<br />

pneus à proximité du siège de l’APC de Kénadsa<br />

et escaladé le haut de l’édifice abritant la mairie en<br />

L<br />

’association juvénile dénommée<br />

«Le Souk», de Sidi Bel<br />

Abbès, aura réussi son pari en<br />

organisant, samedi, une kermesse<br />

au profit des enfants malades.<br />

Une kermesse aux allures de fête<br />

collective qui n’a pas manqué<br />

de réjouir aussi bien les chéru-<br />

ni de statut défini», selon des<br />

sources proches du dossier. Ils<br />

devaient être dispatchés entre<br />

les entreprises opérant dans ladite<br />

zone située à 7 km à l’ouest<br />

de Chlef mais cette proposition<br />

se heurterait aux hésitations<br />

de certains opérateurs économiques.<br />

DÉSORDRE<br />

Toujours est-il que ce cas<br />

nécessite une solution rapide<br />

car il concerne un volet stratégique<br />

du fonctionnement de<br />

la zone industrielle qui s’étend<br />

sur 214 hectares et regroupe<br />

de grandes unités industrielles<br />

dont la cimenterie publique,<br />

la verrerie de Nover, le com-<br />

bins que leurs parents visiblement<br />

émus par cette action de générosité<br />

et de solidarité. Jeux ludiques,<br />

distributions de friandises,<br />

divertissements et autres activités<br />

récréatives organisées dans un<br />

décor approprié, ont figuré au<br />

programme d’animation concocté<br />

plexe des plastiques et les<br />

briqueteries. Le mouvement<br />

de protestation a, comme il<br />

fallait s’y attendre, créé un<br />

véritable désordre avec son lot<br />

de nervosité, de longues attentes<br />

et des files interminables<br />

de camions. Les plus touchés<br />

sont les clients de la cimenterie<br />

de l’ECDE qui sont repartis<br />

bredouilles après avoir<br />

attendu depuis samedi soir.<br />

Ces derniers viennent de tous<br />

les coins du pays et approvisionnent<br />

en général les projets<br />

en construction. Jusqu’à<br />

hier après-midi, la grève se<br />

poursuivait en l’absence d’un<br />

dénouement de la crise.<br />

A.Yechkour<br />

KÉNADSA (BÉCHAR)<br />

Grogne des postulants<br />

aux aides au logement rural<br />

SIDI BEL ABBÈS<br />

apposant sur les murs des inscriptions hostiles aux<br />

élus. Ces protestataires ont interdit toute sortie ou<br />

rentrée à toute personne pendant quelques heures<br />

et exigé le départ du SG de la commune, réclamant,<br />

pour parlementer, la présence sur place du<br />

wali de Béchar. Le chef de l’exécutif de wilaya, qui<br />

a reçu un groupe de contestataires, dans un esprit<br />

d’apaisement, indique-t-on, leur a promis une augmentation<br />

du nombre de bénéficiaires de cette aide<br />

financière. Il est à noter que la daïra de Kénadsa<br />

a bénéficié, dans le cadre de ce programme, de<br />

3.000 aides de l’État à l’habitat rural sur un quota<br />

d’attribution pour la wilaya de 10.000 aides aux<br />

logements ruraux. M. Nadjah<br />

Les enfants en fête<br />

par ladite association. «Cette fête<br />

est considérée comme une forme<br />

de thérapie dans laquelle s’est<br />

précisément spécialisée l’association<br />

«Le Souk» qui, faut-il le<br />

souligner, n’en est pas à sa première<br />

initiative du genre», dira un<br />

convive. M. Habchi<br />

PHOTO : DR<br />

L<br />

PLATEAU DE LALLA<br />

SETTI (TLEMCEN)<br />

Un site naturel rongé<br />

par le béton<br />

e plateau de Lalla Setti, un site naturel protégé qui culmine<br />

à plus de 1 000 mètres d’altitude, fait aujourd’hui l’objet<br />

d’un envahissement par le béton et d’un début d’urbani-<br />

sation rampante. Une situation qui n’a pas laissé indifférente<br />

l’Association pour la sauvegarde et la promotion de l’environnement<br />

de la wilaya de Tlemcen (Aspewit). Son président,<br />

Morsli Bouayed, dénonce avec force: «Cette agression lui ôte<br />

de façon irréversible son caractère naturel et menace son équilibre<br />

sensible et fragile. Alors même qu’il s’agit d’un territoire<br />

réglementé, car faisant partie du parc national de Tlemcen,<br />

destiné à être protégé en vertu des lois relatives à l’environnement<br />

et aux domaines naturels». M.Bouayed n’y va pas avec le<br />

dos de la cuillère: «Les pouvoirs publics semblent vouloir faire<br />

fi de cette réglementation et ont déjà entrepris plusieurs réalisations<br />

contraires à la destination du parc».<br />

Inquiète, l’Aspewit interpelle le président de la République.<br />

«Notre préoccupation pour la défense et la protection des espaces<br />

naturels intégrés à l’environnement de la ville de Tlemcen<br />

ne semblent pas trouver écho auprès des autorités concernées<br />

et, ce, malgré nos maintes interpellations à l’endroit de M.le<br />

wali (…)» : «Dans votre discours du 15 avril 2011, vous avez<br />

appelé les citoyens à s’impliquer dans les affaires sociales.<br />

Nous le faisons, mais en vain».<br />

Ce qui suscite davantage le courroux des écologistes, c’est le<br />

projet d’implantation d’un centre de regroupements sportifs<br />

sur le plateau de Lalla Setti, sur un terrain de 11 hectares de<br />

vergers et de terres agricoles. «Nous ne nous dressons contre<br />

aucun projet étatique, mais nous demandons seulement la relocalisation<br />

du projet en question, en dehors du site précité. Nous<br />

demandons de stopper ce que nous considérons comme un<br />

glissement progressif vers l’urbanisation du site, supposé être<br />

un site protégé». C. Berriah<br />

SAÏDA<br />

Hammam Hadj Kaddour,<br />

un lieu chargé d’histoire<br />

amam Hadj Kaddour est le plus vieux bain de la région. Situé<br />

Hà proximité de la mosquée «<strong>El</strong> Atik» dans le village Boudia,<br />

la réalisation de cette infrastructure remonte à 1896. Le style de<br />

construction de ce monument d’art mauresque a été exécuté à partir<br />

des matériaux du terroir par d’habiles artisans maltais, experts<br />

en la matière. Le mode de fonctionnement du système de chauffage<br />

et d’aération confère à cet établissement une température douce et<br />

naturelle. Cette conception a fait que ce lieu reste non seulement<br />

un témoin de l’histoire, mais aussi une œuvre architecturale de<br />

valeur qui continue de résister aux avatars de la dégradation depuis<br />

plus d’un siècle. Grâce à l’entretien apporté par ses propriétaires,<br />

Hammam Hadj Kaddour est classé dans la liste du patrimoine immobilier<br />

de la région.<br />

Jusqu’à ce jour, les Saïdis le considèrent comme le bain de la Baraka<br />

car ses eaux sont bénites. Se rattachant au modèle des thermes<br />

antiques et destiné à l’hygiène corporelle, le bain maure joue un<br />

rôle considérable dans la société musulmane. Hammam Hadj<br />

Kaddour permettait aux nombreux voyageurs et commerçants de<br />

passer leur nuitée dans un cadre convivial après avoir profité des<br />

bienfaits du bain et des massages. Sid Ahmed<br />

ALAÏMIA (MASCARA)<br />

Les élèves réclament<br />

un lycée<br />

D e nombreux jeunes, habitant la commune de Alaïmia, à 70 km<br />

du chef-lieu de la wilaya de Mascara, ont fermé, ce dimanche,<br />

la route nationale 97, reliant la ville de Sig (Mascara) à celle d’Arzew<br />

(Oran). Les mécontents réclament surtout la réalisation d’un<br />

lycée au niveau de leur commune. «Ils sont déterminés à défendre<br />

leur cause. L’État doit prendre en considération la revendication<br />

légitime des jeunes lycéens», nous dira un parent d’élève. Notre<br />

interlocuteur a tenu à préciser que les lycéens de la commune<br />

de Alaïmia, au nombre de 113, se déplacent quotidiennement à<br />

Oggaz, une localité distante de 16 km, pour rejoindre les bancs<br />

du lycée.<br />

Une autre source nous a confié que la rumeur laissant croire que<br />

les pouvoirs publics ont décidé de délocaliser le lycée destiné initialement<br />

à la commune de Alaïmia vers celle de Ras Aïn Amirouche<br />

est la goutte qui a fait déborder le vase. A. Souag


E<br />

lles marquent, en ce printemps<br />

2012, un grand re-<br />

tour sur les étals des mar-<br />

chés de la vallée du M’zab. Au<br />

centre de la fameuse placette<br />

de Souk K’sar, ce tubercule est<br />

abondamment disponible au<br />

grand bonheur des vacanciers<br />

et des amateurs de «terfesse».<br />

Ce champignon, résultat d’une<br />

rare alchimie du désert et de la<br />

pluie, est bien répandu dans les<br />

zones désertiques et les vastes<br />

regs de Ghardaïa, jusqu’aux<br />

frontières de Ouargla au sud et<br />

de Laghouat au nord. D’après<br />

certains récits légendaires, perpétués<br />

par de vieux cheikhs<br />

de Ghardaïa, la truffe était<br />

surnommée jadis la «fille du<br />

tonnerre», car son apparition<br />

était conditionné par la succession<br />

de pluies orageuses dès<br />

l’automne et jusqu’aux derniers<br />

jours de l’hiver. Les fortes<br />

précipitations étaient ainsi<br />

annonciatrices de l’apparition<br />

de ce tubercule comestible. Un<br />

processus naturel que conforte<br />

une récente étude scientifique.<br />

Celle-ci révèle que le tonnerre<br />

joue un rôle prépondérant dans<br />

la décantation des oxydes et<br />

d’autres éléments nutritionnels<br />

à base d’azotes, sous formes de<br />

substances qui se métamorphosent<br />

en tubercules comestibles.<br />

D’après cette étude scientifique,<br />

la truffe est richement<br />

pétrie de valeurs nutritives au<br />

même titre que d’autres aliments<br />

à large consommation,<br />

tels que la viande. Intrinsèquement,<br />

elle est dotée d’un bon<br />

taux de protéines, d’acides et<br />

de vitamine C, et est surtout<br />

dépourvu de graisses. Notre<br />

prophète (QSSSL) a, d’ailleurs,<br />

mis en exergue les bienfaits de<br />

ce champignon qui contribue à<br />

la clarté et à la purification de<br />

l’œil ainsi qu’à la protection<br />

du foie. A Ghardaïa, les vastes<br />

regs forment des espaces propices<br />

à la multiplication de trois<br />

variétés distinctes de truffes,<br />

constituant des ingrédients de<br />

choix pour la préparation de<br />

plats savoureux qu’apprécient,<br />

tout particulièrement les Ghardaouis.<br />

On trouve en premier<br />

lieu la truffe noire, dite aussi la<br />

«Barbare» ou la «Sauvage».<br />

«Cette variété de terfesse,<br />

considérée comme la plus riche<br />

du point de vue nutritionnel<br />

et médicinal se fait de plus en<br />

plus rare», indique ammi Abdelkader,<br />

l’un des nombreux<br />

marchands de truffes rencontré<br />

au milieu du souk. Les Ghardaouis<br />

préfèrent, d’après lui,<br />

déguster la truffe noire sans as-<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 8<br />

RÉGION-SUD<br />

GHARDAÏA<br />

Le «terfesse» est<br />

de retour sur les étals<br />

e marché informel prend de l’ampleur<br />

L dans la ville de Touggourt et dans l’ensemble<br />

de la région de Oued Righ.<br />

Rues, ruelles, places publiques, près des<br />

écoles et des institutions étatiques… aucun<br />

lieu n’est épargné par la multiplication de<br />

ces marchés informels. L’ampleur de ce<br />

phénomène, résultat d’une libéralisation<br />

anarchique du marché, dénote surtout de<br />

l’incapacité des pouvoirs publics à répondre<br />

à la très forte demande en matière<br />

d’emplois. Ces marchés informels ont pris,<br />

ces derniers temps, des proportions alarmantes<br />

dans la région de l’Oued Righ, bien<br />

qu’ils constituent une aubaine pour les petites<br />

bourses, attirées, tout naturellement,<br />

par les prix relativement bas des produits<br />

exposés : fruits et légumes, produits d’habillement,<br />

cosmétiques, habits traditionnels,<br />

etc. Une virée dans les principales<br />

places et rues commerçantes de la ville<br />

nous a permis de constater que de nombreux<br />

sans-emploi tirent l’essentiel de<br />

● Les truffes, connues communément sous le nom de «terfesse»,<br />

créent l’événement ces jours-ci à Ghardaïa.<br />

Le tubercule, fort apprécié, se négocie au prix fort<br />

TOUGGOURT<br />

saisonnement après l’avoir fait<br />

bouillir dans l’eau salée afin<br />

de se débarrasser des grains<br />

de sable. Quant à la truffe<br />

blanche, surnommée «Belhourech»,<br />

elle est généralement<br />

utilisée pour la préparation du<br />

«Merfouss» - une sorte de sauté<br />

de champignons au beurre<br />

naturel -, explique ammi Abdelkader.<br />

La troisième variété<br />

de truffe est «<strong>El</strong> khandjali»,<br />

de couleur ocre foncé. <strong>El</strong>le<br />

affiche un prix plus élevé que<br />

les deux autres et se négocie,<br />

en fonction de la qualité du<br />

produit, entre 1100 et 2600<br />

dinars le kilogramme. Cette variété<br />

est principalement utilisée<br />

comme condiment traditionnel<br />

sous forme de rondelles salées<br />

et asséchées au soleil pour<br />

agrémenter savoureusement les<br />

leurs revenus principalement de la vente de<br />

fruits et légumes au moyen de charrettes.<br />

Ils sillonnent toute la ville, du matin au<br />

soir, en fonction d’un planning pré-établi,<br />

en ciblant des lieux bien précis : Souk<br />

Essebt à Nezla, Souk <strong>El</strong> Had à Zaouia,<br />

Souk Letnine à Temacine, Souk Tlath à<br />

Tebesbest, Souk Larbaa à Touggourt, à la<br />

cité Ezzahra. Ces marchands ambulants<br />

sont généralement à l’origine des encombrements,<br />

très fréquents, enregistrés sur les<br />

artères principales de la ville. Leur activité<br />

génère également différents types de détritus,<br />

abandonnés sur la voie publique en<br />

fin de journée, et pouvant être à l’origine<br />

de nombreuses allergies et maladies contagieuses.<br />

Ces lieux de non-droit continuent de se<br />

multiplier à la faveur d’une urbanisation<br />

anarchique et de l’érection de nouvelles zones<br />

urbaines dans le grand Touggourt et ses<br />

environs. Sur un autre chapitre, les marchés<br />

informels constituent, incontestablement,<br />

plats locaux à base de pâtes,<br />

souligne ammi Abdelkader. Le<br />

«terfesse», cette richesse naturelle<br />

aux vertus nutritionnelles<br />

incomparables, est cependant<br />

menacée par une surexploitation<br />

en période de cueillettes.<br />

Le ramassage excessif effectué<br />

par des individus avides d’argent,<br />

qui n’ont certainement<br />

pas conscience des dégâts occasionnés<br />

au milieu naturel,<br />

constitue une menace sérieuse<br />

pour l’écosystème de ces tubercules.<br />

Les services agricoles et<br />

de l’environnement devraient,<br />

justement, mettre un terme à<br />

ce phénomène qui a atteint des<br />

seuils inquiétants, encouragé en<br />

cela par l’absence des mesures<br />

coercitives pouvant atténuer,<br />

un tant soit peu, ces atteintes<br />

Farid Azzoug<br />

Le commerce informel envahit la ville<br />

PHOTO : D. R.<br />

une sérieuse entrave pour les commerces<br />

activant dans la légalité et un important<br />

manque à gagner pour le fisc. En effet, ces<br />

activités clandestines échappent totalement<br />

à tout contrôle, portant ainsi un lourd préjudice<br />

aux commerces légalement constitués<br />

en leur livrant une concurrence déloyale.<br />

De l’avis de nombreux citoyens de Touggourt,<br />

le marché informel, qui contribue<br />

à l’absorption du chômage, va continuer<br />

à se développer durant les prochaines années<br />

tant que le problème de l’emploi des<br />

jeunes reste posé. Néanmoins, les pouvoirs<br />

publics devraient intervenir pour préserver<br />

la salubrité publique, en faisant appel au<br />

service de la prévention médicale afin de<br />

faire face aux effets négatifs pouvant engendrer<br />

une pollution accrue et porter ainsi<br />

atteinte à la santé humaine. Mieux encore,<br />

ces pouvoirs publics pourraient également<br />

aménager des terrains en-dehors des cités<br />

résidentiels pour abriter ces marchés.<br />

Bachir Bouchekima<br />

C<br />

TOUGGOURT<br />

5 morts<br />

et 4 blessés<br />

dans un accident<br />

de la route<br />

inq personnes ont trouvé la mort et quatre autres ont été<br />

blessées dans un accident de la circulation survenu, samedi,<br />

dans la commune de Menaguar, sur la RN 16, reliant Toug-<br />

gourt à <strong>El</strong> Oued, a-t-on appris hier auprès de la Protection civile.<br />

Les victimes, qui faisaient partie d’un cortège nuptial en provenance<br />

d’<strong>El</strong> Oued, étaient à bord d’un véhicule de marque Chevrolet<br />

Aveo dont le chauffeur a perdu le contrôle et a percuté un<br />

véhicule de marque Hyundai Accent venant en sens inverse, selon<br />

une source hospitalière. Un dépassement dangereux est à l’origine<br />

de cet accident survenu non loin de la localité d’Oum Zebed, daïra<br />

de Taïbet. Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de<br />

Touggourt, alors que deux parmi les quatre personnes blessées ont<br />

été évacuées dans un état grave à l’hôpital Mohamed Boudiaf de<br />

Ouargla. La brigade de Gendarmerie nationale a ouvert une enquête<br />

pour déterminer les causes exactes de cet effroyable accident<br />

qui a transformé une fête de mariage en un véritable deuil.<br />

Bachir Bouchekima<br />

TAMANRASSET<br />

Démolition<br />

de 37 constructions<br />

illicites<br />

rente-sept constructions illicites ont été démolies récemment<br />

T à la cité d’Inkouf par la police de l’urbanisme, apprend-on<br />

auprès de la sûreté de la wilaya de Tamanrasset. Cette opération<br />

intervient, explique-t-on, après plusieurs mises en demeure adressées<br />

aux concernés pour quitter les lieux. Le wali de Tamanrasset<br />

a tenu à préciser que ses services sont passés à l’action «parce que<br />

l’assiette sur laquelle ont été érigées prosaïquement ces habitations<br />

est destinée à la construction de la nouvelle ville d’Inkouf»<br />

dont les travaux seront prochainement lancés après l’achèvement<br />

des études. Ravah Ighil<br />

La TNT<br />

opérationnelle<br />

à Tamanrasset<br />

e centre régional de la télédiffusion algérienne (TDA) a mis<br />

L en service, jeudi 30 mars, à titre expérimental, le bouquet de<br />

la Télévision numérique terrestre (TNT). La mise en fonction de<br />

la TNT intervient, rappelons-le, suite aux directives données par<br />

le ministre de la Communication lors de la visite qu’il effectuée<br />

en novembre dernier dans la wilaya de Tamanrasset. Ce support<br />

numérique permettra désormais d’assurer une bonne couverture<br />

médiatique des différentes festivités et manifestations organisées<br />

par la wilaya avec, à la clé, une meilleure qualité d’image et un accès<br />

élargi aux chaînes de télévision. Selon notre source proche de<br />

la TDA, le nombre de chaînes de télévisions atteindra six et celui<br />

des chaînes de radios neuf. Ravah Ighil<br />

Arrestation<br />

d’un narcotrafi quant<br />

à la cité Amechouen<br />

près plusieurs jours de filature, les éléments de la police ju-<br />

A diciaire de la wilaya de Tamanrasset ont réussi dernièrement<br />

à interpeller un narcotrafiquant notoire à la cité d’Amechouen,<br />

apprend-on d’une source sûre. Le mis en cause, la quarantaine<br />

dépassée, a été arrêté dans sa maison où les enquêteurs ont découvert<br />

une quantité de 2 kg de «bingo», une substance narcotique,<br />

soigneusement découpée et emballée en vue d’être écoulée sur le<br />

marché local. Déféré devant le parquet, le prévenu a été placé sous<br />

mandat de dépôt pour vente et consommation de stupéfiants.<br />

Ravah Ighil


L a<br />

violence continue<br />

d’émailler certaines<br />

rencontres sportives,<br />

principalement celles de<br />

football qui se jouent au<br />

stade Hocine Rouibah de<br />

Jijel. Vendredi dernier, lors<br />

du match ayant opposé<br />

la JSD à un club de Aïn<br />

Fakroun, dans le cadre de la<br />

22 e journée du championnat<br />

national amateur de<br />

la région, des supporters<br />

ont commis des actes de<br />

violences et de vandalisme<br />

dès la fin de la mi-temps.<br />

Ces dépassements ont ciblé<br />

en premier l’arbitre qui<br />

a été blessé à la main à<br />

cause d’un penalty accordé<br />

à l’équipe visiteuse. Le<br />

terrain a été inondé de<br />

projectiles de toutes sortes,<br />

ce qui a poussé à l’arrêt<br />

définitif de la partie. Mais<br />

cette interruption, au lieu<br />

de mettre fin aux hostilités,<br />

a augmenté le degré de mé-<br />

contentement de certains<br />

fans qui se sont attroupés<br />

aux abords du stade pour<br />

affronter les forces de l’ordre.<br />

Ces débordements ont<br />

causé des blessures à 4<br />

policiers, alors que deux<br />

véhicules ont été vandalisés.<br />

Non loin du stade, la<br />

nouvelle salle de sport qui<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 9<br />

JIJ EL INFO<br />

VIOLENCES AU STADE HOCINE ROUIBEH<br />

Cinq blessés et des<br />

actes de vandalisme<br />

● Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur, en l’absence d’un travail<br />

de sensibilisation de la part des associations et des dirigeants.<br />

’insalubrité, la dégradation du ré-<br />

L seau routier et la détérioration du<br />

cadre de vie à <strong>El</strong> Milia, sont devenus<br />

les sujets les plus récurrents dans les<br />

discussions. La deuxième ville de la<br />

wilaya est dans un état de déliquescence<br />

total. Ses habitants se lamentent<br />

sur le sort qui lui a été réservé par la<br />

malédiction d’un contexte qui l’a réduit<br />

à une agglomération insalubre et<br />

sans commodités.<br />

Espaces verts abandonnés et/ou transformés<br />

en dépôts d’ordures, réseaux<br />

d’AEP et d’assainissement défaillants,<br />

routes crevassées, multiplication des<br />

agressions et des vols, et encombrement<br />

de la circulation, tel est le décor<br />

répugnant qui agace le commun des<br />

mortels. Tous les ingrédients sont<br />

d’ailleurs réunis pour dresser un ta-<br />

La police a arrêté 16 fauteurs de troubles<br />

attend son inauguration a<br />

vu ses vitres voler en éclats.<br />

La police a arrêté 16 jeunes<br />

qui doivent être présentés<br />

devant le parquet. Fodil S.<br />

INSALUBRITÉ ET DÉGRADATION<br />

DU CADRE DE VIE À EL MILIA<br />

Des quartiers clochardisés<br />

bleau bien sombre d’une situation qui<br />

pousse des citoyens à s’interroger sur<br />

les raisons d’un tel abandon. Même<br />

les quelques projets d’aménagement<br />

urbain ou de réhabilitation de certaines<br />

installation et autres canalisations,<br />

dont a bénéficié ce chef-lieu de daïra,<br />

n’ont pas eu d’impact sur l’espace<br />

urbain. «On ne comprend pas ce qui<br />

se passe, cette ville ne mérite pas un<br />

tel sort, on dirait que ce qu’on lui fait<br />

subir est volontaire», affirment des<br />

citoyens. Certains rendent directement<br />

responsables les élus locaux de<br />

cette catastrophe, pendant que des voix<br />

n’hésitent pas à accuser le manque de<br />

civisme des habitants à l’égard de leur<br />

environnement.<br />

Allant plus loin dans leur propos, certains<br />

proposent dès maintenant de se<br />

l’approche de la saison estivale et au moment du lancement<br />

A des préparatifs pour cette période durant laquelle les communes<br />

côtières reçoivent des milliers d’estivants, la peur d’un remake<br />

de l’anarchie indescriptible, qui avait caractérisé le dernier<br />

été, commence à s’emparer des citoyens et même de certains élus<br />

locaux. C’est dans cette optique de préparation de la saison estivale<br />

que la salle de conférences de la cité administrative de Jijel<br />

a accueilli, la semaine écoulée, une rencontre régionale présidée<br />

par Mohamed Kechroud, directeur général du tourisme au ministère<br />

du Tourisme et de l’Artisanat qui a regroupé les représentants<br />

de cinq wilayas côtières de l’est du pays (Jijel, Skikda, Béjaïa,<br />

Annaba et <strong>El</strong> Tarf). Outre les directeurs du secteur au niveau<br />

des wilayas concernées, les P/APC des communes littorales ainsi<br />

que des opérateurs dans le domaine du tourisme ont participé à ce<br />

concentrer sur la possibilité de trouver<br />

l’homme providentiel qui aura l’envergure<br />

d’un responsable apte à occuper<br />

le poste de maire pendant le prochain<br />

mandat. «Il faut trouver cet homme<br />

parmi les gens honnêtes et ayant le<br />

sens de la responsabilité qui se sont<br />

retirés de la scène. Nous espérons<br />

saisir l’ouverture du champ politique<br />

pour chercher un futur maire capable<br />

au moins de débarrasser la cité de ses<br />

ordures», soutient-on. Ecoeuré par<br />

ce décor malsain, un jeune établi en<br />

France, natif de cette ville, et qui est<br />

rentré récemment au pays, ne cesse de<br />

s’expliquer les motifs qui ont conduit<br />

à cette clochardisation. «A chaque fois<br />

que je rentre, je constate que les choses<br />

empirent. Qu’attend-on pour y remédier<br />

?» s’est-il interrogé. Zouikri A.<br />

regroupement qui a passé en revue les expériences des précédentes<br />

saisons. Des intervenants ont, à ce propos, demandé de revoir<br />

les conditions d’octroi des concessions des plages. Il convient<br />

de souligner qu’à Jijel, en 2011, les concessions se sont faites<br />

de manière complètement illégale, sans le moindre respect des<br />

dispositions réglementaires, par des personnes qui ont beaucoup<br />

plus joué aux caïds sur les plages pour se remplir les poches, parfois<br />

en usant de menaces et de violences. Les représentants des<br />

communes, qui investissent énormément d’argent dans le cadre<br />

des ces préparatifs, lorgnent sur une redistribution équitable des<br />

recettes fiscales générées par les nombreuses activités commerciales<br />

constatées le long du littoral durant les mois de l’été. Les<br />

participants à cette rencontre n’ont pas manqué d’énumérer les<br />

traditionnels problèmes auxquels sont confrontées les wilayas<br />

PHOTO: D.R.<br />

COMMUNE DE GHEBALA<br />

DES SOURCES D’EAU<br />

À RÉHABILITER ET DES<br />

ROUTES À BITUMER<br />

our faire face à l’épineux problème de l’AEP dans la commune de<br />

P Ghebala, à l’extrême sud-est de la wilaya, un programme de réhabilitation<br />

des sources est en cours de lancement, a-t-on appris auprès d’un<br />

responsable local. Le budget de cette opération, dont le montant n’a pas été<br />

révélé, est prélevé sur l’enveloppe financière allouée dans le cadre du plan<br />

communal de développement (PCD), estimé, selon les mêmes sources, à<br />

45 millions de dinars. Sont concernées par ce projet Béni Oussama et Dar<br />

Ahmed, qui relèvent du grand douar de Beni S’bih.<br />

La population de ces localités, situées dans l’une des régions les plus<br />

défavorisées de la wilaya, a toujours été contrainte à s’approvisionner de<br />

puits et sources qui se tarissent en été. Par ailleurs, et au titre des actions envisagées<br />

dans le cadre du PCD, un programme d’aménagement des routes<br />

de Béni Daoud et Remamène, ainsi que celle du douar de Dar Lazrag, est<br />

en passe d’être lancé. Il convient de rappeler que la commune de Ghebala<br />

est considérée parmi les plus en retard en matière de développement de<br />

par sa position géographique et son relief accidenté. Un plan d’urgence<br />

pour désenclaver ces nombreuses mechtas est sans cesse revendiqué par<br />

les autorités locales, sans que les doléances exprimées ne soient prises en<br />

considération. La population est victime d’un terrible isolement, ce qui<br />

pousse les habitants à emprunter les moyens les plus rudimentaires pour<br />

effectuer leurs déplacements quotidiens. Rami Z.<br />

OULED YAHIA<br />

DES HABITANTS<br />

REVENDIQUENT DES PROJETS<br />

DE DÉVELOPPEMENT<br />

endant que le maire de Ouled Yahia est occupé par les élections légis-<br />

P latives du 10 mai prochain, auxquelles il s’est porté candidat, les habitants<br />

de cette commune, au relief montagneux, crient à l’injustice constatée<br />

dans l’attribution des projets de développement. Ils revendiquent leur part<br />

dans l’aménagement des routes et la mise en place de réseaux d’AEP et<br />

d’assainissement. C’est le cas des habitants des localités montagneuses de<br />

<strong>El</strong> Aïn Lamdaouia, Béni Souik et Assoul. Il y a quelques jours, un groupe<br />

de citoyens est allé investir le siège de l’APC, à Achbou, pour protester<br />

contre l’isolement et l’absence d’une prise en charge de leurs problèmes.<br />

Les groupements d’habitations de <strong>El</strong> Aïn Lamdaouia et Béni Souik sont<br />

sans réseaux d’assainissement, a-t-on appris auprès des habitants. Les<br />

fosses septiques demeurent le seul moyen d’évacuation des eaux usées, ce<br />

qui constitue un risque pour la santé et l’environnement. L’autre préoccupation<br />

concerne l’aménagement de la route allant jusqu’aux limites de la<br />

commune limitrophe de Sidi Maârouf.<br />

La première tranche du projet a été réalisée, mais une partie de cette voie<br />

est encore difficile d’accès. Pour vaincre l’isolement, des citoyens de Tallaft<br />

ont également fait part de leur souci de voir les responsables locaux se<br />

tourner vers leur bourgade pour la faire bénéficier de certains projets de<br />

développement. Leurs revendications concernent l’extension de la route et<br />

l’alimentation des foyers en eau potable.<br />

Les projets attribués dans le cadre des PCD ne suffisent pas à satisfaire les<br />

besoins d’une population qui a repris son droit de retour aux douars qu’elle<br />

a quittés durant les années 1990. Djihane Z.<br />

DES BIBLIOTHÈQUES POUR DJIMLA ET ZIAMA MANSOURIAH<br />

Suite à un concours d’architecture lancé par la direction de l’urbanisme<br />

et de la construction, deux bureaux d’étude se sont vu confier la<br />

conception et l’élaboration de plans pour la réalisation de deux<br />

bibliothèques à Djimla et Ziama Mansouriah, pour des montants<br />

respectifs de 3,46 et 3,85 millions de dinars, Siradj D.<br />

PRÉPARATION DE LA SAISON ESTIVALE<br />

La peur d’un remake de l’année précédente<br />

côtières en matière de disponibilité de l’eau potable, de ramassage<br />

des ordures ménagères et de nettoyage des plages. La faiblesse<br />

des capacités d’hébergement est une autre plaie que n’arrive<br />

même plus à compenser l’extraordinaire marché de la location de<br />

maisons et d’appartements en dehors de tout circuit légal, ce qui<br />

fait perdre à la collectivité des recettes fiscales importantes. Si<br />

sur les plages des concessionnaires indélicats avaient imposé leur<br />

loi aux estivants, sur les axes routiers, principalement au chef-lieu<br />

de wilaya, l’absence d’une réaction réfléchie des responsables en<br />

charge de la circulation, a conduit à la quasi-paralysie de la ville<br />

du fait de l’incroyable afflux des automobilistes. Pourtant des<br />

solutions existent; il suffit de penser à les mettre en application. Il<br />

nous reste encore deux mois pour voir si les leçons du passé ont<br />

été retenues. F. S.


L<br />

DAÏRA D’AZAZGA<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 9<br />

KABYLIE INFO<br />

Des villageois ferment<br />

la daïra et l’APC<br />

● La commission de recours de wilaya, autour de l’attribution des logements sociaux,<br />

n’a pas répondu aux attentes des habitants du village Cheurfa.<br />

es villageois de Cheurfa n’Bahloul,<br />

conduits par leur comité, ont fermé<br />

hier les sièges de la daïra et de<br />

l’APC d’Azazga pour protester contre<br />

«l’exclusion» de plusieurs demandeurs<br />

de logements dans la liste d’attribution<br />

établie ces derniers jours, après l’examen<br />

des recours par la commission de wilaya.<br />

Avant de procéder à la fermeture des sièges<br />

de l’APC et de la daïra, les protestataires<br />

avaient organisé une marche depuis<br />

leur village jusqu’au chef-lieu communal,<br />

sur une distance de plus de 3 kilomètres.<br />

Des rassemblements ont été tenus devant<br />

les édifices publics par des dizaines d’habitants<br />

du village, arborant des banderoles<br />

sur lesquelles on pouvait lire : «On n’est<br />

pas des hors la loi, On revendique nos<br />

droits, Non à l’injustice !».<br />

Dans ce contexte, les villageois protestataires<br />

soulignent ne pas avoir vu le<br />

moindre affichage de la liste des bénéficiaires<br />

des logements sociaux de la<br />

cité Tizi N’Fliki. Ils protestent contre la<br />

suppression, dans la liste, de cas sociaux<br />

du village qui n’ont jamais bénéficié<br />

d’une quelconque aide de l’Etat, tout en<br />

dénonçant le fait que les 6 ou 7 sinistrés<br />

de Cheurfa n’Bahloul, à la suite des<br />

glissements de terrain survenus le mois<br />

dernier dans la localité, n’ont pas été pris<br />

en compte. Ces villageois s’interrogent<br />

sur la destination des 40 logements restants<br />

après la distribution de 90 sur les 130<br />

logements de cette cité située sur la route<br />

de Cheurfa, à deux kilomètres au sud du<br />

chef-lieu de la ville.<br />

Les villageois indiquent avoir beaucoup<br />

attendu que la commission de recours<br />

réparent le manque de rigueur observé<br />

dans l’attribution provisoire qui avait, rappelons-le,<br />

soulevé le mécontentement de<br />

Deux rassemblements ont été organisés hier par des dizaines de villageois<br />

la population locale en juin dernier. Les<br />

résultats des travaux de la commission de<br />

recours ont une nouvelle fois déçu les villageois<br />

parmi lesquels beaucoup méritent<br />

d’avoir accès à un toit.<br />

En outre, les villageois relèvent un exemple<br />

«d’iniquité» dans le fait que des quartiers<br />

de la ville d’Azazga bénéficient de<br />

l’éclairage public de haute valeur, pendant<br />

que la «demande répétée» du comité du<br />

village de Cheurfa pour la pose de simples<br />

lampadaires n’a pu être honorée. «Nous<br />

avons demandé moult fois le bétonnage<br />

de routes importantes dans notre village,<br />

mais vainement. En matière d’AEP, nous<br />

ne sommes alimentés en eau qu’une fois<br />

tous les 15 jours. Concernant les trottoirs,<br />

nous avons 1200 collégiens qui empruntent<br />

quotidiennement plus de 2 kilomètres<br />

de route entre le village de Cheurfa et<br />

la ville d’Azazga pour rejoindre leur<br />

CEM sur la RN 71 dont les trottoirs sont<br />

complètement délabrés, ou inexistants<br />

par endroits. Nos enfants sont, de ce fait,<br />

obligés de marcher sur l’asphalte, encourant<br />

ainsi de réels dangers d’accident de<br />

la circulation automobile», déplorent les<br />

protestataires.<br />

«Les autorités locales ont organisé une<br />

rencontre au sujet de l’attribution des logements,<br />

mais sans associer le comité du<br />

village de Cheurfa. Il faut dire que nous<br />

avons usé des voies les plus sages pour<br />

être entendus par les autorités de daïra<br />

et de la commune, mais vainement, d’où<br />

le recours à cette action, pacifique,<br />

d’aujourd’hui», rappellent-ils encore.<br />

Salah Yermèche<br />

DRAÂ EL MIZAN<br />

Des jeunes bloquent la RN 25 et la RN 30<br />

e nombreux jeunes du village Azrou n’Tamarth dans la com-<br />

Dmune de Draâ <strong>El</strong> Mizan, (40 kmau sud de Tizi Ouzou), ont<br />

occupé hier la RN 25 pour réclamer la réfection de la route menant<br />

au village ainsi que le raccordement au réseau du gaz naturel. «Nous<br />

avons tenu plusieurs réunions avec le responsables locaux. Ils nous<br />

ont même assuré, depuis deux mois, que le projet de réfection de la<br />

route a été confié à une entreprise réalisatrice mais rien n’est fait<br />

à ce jour. Je parle aussi de la cité dite barrage, ses habitants n’ont<br />

aucun papier de propriété. Pis, en hiver ils ne peuvent même pas<br />

s’aventurer à sortir devant leurs portes. La boue ferme tous les accès.<br />

La canalisation gaz naturel est proche de nos habitations mais<br />

la distribution tarde à se faire. Nous sommes des oubliés», nous dit<br />

Kamal, président de l’association Azrou n’Tamarth.<br />

Par ailleurs, les jeunes du village Belouadi ont hier également procédé<br />

à la fermeture de la RN30 à mi-chemin entre Draâ <strong>El</strong> Mizan et<br />

es souscripteurs au programme des 178<br />

Llogements sociaux participatifs (LSP)<br />

d’Alma, dans la commune d’Irdjen, à 15<br />

km à l’est du chef-lieu de wilaya, ont organisé<br />

samedi dernier un sit-in sur le site pour<br />

protester contre la lenteur des travaux. «Le<br />

projet lancé en 2004 pour un délai initial<br />

de réalisation de 36 mois, accuse un grand<br />

retard, pénalisant ainsi les bénéficiaires.<br />

«Nous avons, pour la plupart, contracté<br />

IRDJEN<br />

Sit-in des acquéreurs LSP<br />

des prêts bancaires que nous continuons<br />

encore à rembourser avec des taux d’intérêt<br />

élevés», indique le représentant des<br />

souscripteurs, expliquant que d’autres ont<br />

loué chez des particuliers entre 17.000 et<br />

20.000 DA le mois, alors que le promoteur<br />

en charge de la réalisation du projet<br />

a été payé dès le début des travaux. «Nous<br />

devons encore patienter dix mois avant<br />

de prendre possession de nos logements,<br />

Tizi Gheniff pour réclamer le lancement des travaux de bitumage de<br />

la route menant au village, le raccordement au réseau du gaz naturel<br />

à partir de Boufhima, et la réalisation d’un réseau d’assainissement.<br />

Tôt dans la matinée, des troncs d’arbre et de grosses pierres ont été<br />

utilisés pour couper la circulation routière.<br />

Les contestataires pointent du doigt le directeur des travaux publics<br />

de la wilaya de Tizi Ouzou. «A maintes reprises, accompagnés<br />

d’élus locaux, le directeur des travaux publics a refusé de nous recevoir.<br />

Des responsables nous ont été dépêchés sur les lieux après une<br />

action similaire à celle d’aujourd’hui. Ils nous ont assuré que les<br />

travaux de réfection de la route seront lancés dans quelques jours<br />

seulement mais à ce jour rien n’est fait depuis décembre dernier»,<br />

clame un membre du comité du village de Belouadi. Selon les<br />

contestataires, l’action perdurera jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.<br />

B. Brahim<br />

alors qu’il nous a promis de les livrer il y<br />

a longtemps. J’espère que ces promesses<br />

se concrétiseront, car nous avons trop<br />

attendu. Nous n’avons pas barricadé la<br />

route, nous voulons juste, par cette action,<br />

interpeller les pouvoirs publics afin de<br />

faire pression sur le promoteur de ce projet<br />

et pouvoir habiter nos logements dans les<br />

plus brefs délais», ajoutera un des souscripteurs.<br />

A. Tahraoui<br />

PHOTO: EL WATAN<br />

ILLOULA OUMALOU<br />

LES HABITANTS<br />

D’IGRED<br />

PROTESTENT<br />

L<br />

es habitants du village Igred ont fermé, hier, le siège de<br />

l’APC d’Illoula Oumalou pour demander l’amélioration<br />

de leur cadre de vie.<br />

Les protestataires ont observé un sit-in, dès la matinée,<br />

devant la mairie pour exiger la satisfaction de leurs revendications<br />

qui consistent, entre autres, en l’ouverture<br />

des pistes et la réfection du réseau AEP du village qui<br />

est, selon eux, vétuste. «Notre village est marginalisé et<br />

ignoré par les pouvoirs publics. Cette action est l’ultime<br />

recours pour faire réagir les responsables concernés, car,<br />

depuis des années, nos multiples doléances sont restées<br />

lettre morte», nous a expliqué le président du comité du<br />

village Igred, qui ajoute : «Si rien n’est fait pour prendre<br />

en charge nos revendications, notre action s’installera<br />

dans la durée». De son côté, le président de l’APC d’Illoula<br />

Oumalou dira : «Toutes les doléances des citoyens<br />

d’Agred sont prises en charge. Nous avons tout fait pour<br />

faire bénéficier les habitants de ce village des projets<br />

alloués à la commune. D’ailleurs, les portes de la mairie<br />

sont toujours ouvertes au service du citoyen et les projets<br />

sont repartis sans aucune exclusion», ajoute le même<br />

maire. H. Azzouzi<br />

SANS SALAIRE<br />

DEPUIS 7 MOIS<br />

S<br />

ans salaire depuis 7 mois, 108 agents de sécurité de<br />

l’ANBT (Agence nationale des barrages et des transferts)<br />

ont mené la semaine dernière une action de protestation<br />

pour réclamer le règlement de leur situation. Cette<br />

action a engendré la rupture de l’alimentation en eau potable<br />

(AEP) durant quatre jours dans la zone s’étendant de<br />

Tizi Ghenif à Ouadhias.<br />

Actuellement, l’AEP dans ces localités a été rétablie, alors<br />

que les travailleurs protestataires n’excluent pas de recourir<br />

encore à d’autres actions en vue de la prise en charge<br />

définitive de leurs doléances. Rappelons que la réunion<br />

qui s’est tenue mercredi dernier à la maison de jeunes de<br />

la ville de Draâ <strong>El</strong> Mizan entre, d’une part, les maires des<br />

communes de Tizi Gheniff, de Draâ <strong>El</strong> Mizan et de Frikat<br />

et un émissaire du wali de Tizi Ouzou et, d’autre part, les<br />

représentants des agents contestataires, n’a pas abouti.<br />

Les 108 agents de sécurité exercent dans les différents<br />

postes de pompage de la conduite acheminant l’eau potable<br />

du col de Tizi Larbaâ à Boghni. La situation demeure<br />

toujours tendue, selon nos sources. B. B.<br />

AÏN ZAOUÏA<br />

DES AGRICULTEURS<br />

EN FORMATION<br />

U<br />

ne vingtaine d’agriculteurs de la daïra de Draâ <strong>El</strong><br />

Mizan ont bénéficié la semaine dernière d’une formation<br />

pratique sur la meilleure méthode de plantation de<br />

la pomme de terre. C’est sur un terrain situé à l’entrée de<br />

la ville de Aïn Zaouïa, réservé pour la circonstance, que<br />

les techniciens et ingénieurs de l’ITCMI (Institut technique<br />

des cultures maraîchères et industrielles) d’Alger ont,<br />

durant une demi-journée, expliqué et montré aux agriculteurs<br />

les nouvelles techniques de la culture de la pomme<br />

de terre. «L’objectif de cette formation est d’inciter les<br />

agriculteurs à utiliser des outils et des méthodes de travail<br />

plus rentables», dira M. Lahlou, un conseiller technique<br />

en agriculture dans la commune de Aïn Zaouïa.<br />

La région est connue pour être un pôle de production de la<br />

pomme de terre saisonnière, ajoute-t-il, expliquant que le<br />

premier objectif de cette formation est de faire connaître<br />

comment augmenter la rentabilité d’un hectare avec de<br />

nouvelles techniques de semence.<br />

Les fellahs présents à cette formation déplorent quant à<br />

eux la cherté de la semence de la pomme de terre ainsi que<br />

l’indisponibilité des engrais, ce qui freine l’élan de volonté<br />

pour cette activité. «A Aïn Zaouïa, la production de<br />

la pomme de terre avoisine les 20 quintaux à l’hectare, et<br />

l’indisponibilité de la semence nous met devant une rude<br />

épreuve, outre le prix très élevé, et des engrais et de la<br />

semence. Cette dernière est cédée à 11200 DA le quintal,<br />

et ce, lorsqu’elle est disponible», dira avec amertume un<br />

agriculteur de la localité.<br />

Dernièrement, faut-il le rappeler, le prix de la pomme de<br />

terre de consommation a atteint le pic des 100 DA le kilogramme.<br />

B. B.


L<br />

a biennale méditerranéenne<br />

d’art contempo-<br />

rain d’Oran, clôturée sa-<br />

medi soir, n’a pas tenu toutes<br />

ses promesses mais a permis<br />

aux artistes participants de<br />

confronter leurs travaux. Les<br />

plasticiens, peintres, sculpteurs,<br />

installateurs, qui ont<br />

exposé dans le sous-sol de<br />

la Médiathèque municipale,<br />

sont venus des quatre coins<br />

du pays, de l’Afrique du Nord<br />

et de quelques contrées de la<br />

rive nord de la Méditerranée.<br />

Pour les amateurs d’art ou les<br />

curieux venus de l’extérieur,<br />

il fallait juste savoir où mettre<br />

les pieds. Les pièges à rats, repeints<br />

mais montés en bonne et<br />

due forme par l’artiste algérien<br />

Karim Sergoua, qui ont jonché<br />

le sol de l’exposition, ont fait<br />

sursauter plus d’un visiteur.<br />

Une touche d’humour dans un<br />

univers pas toujours plaisant.<br />

La récupération des objets de<br />

la vie quotidienne a été l’une<br />

des caractéristiques de cette<br />

manifestation à l’exemple du<br />

«recyclage» par Kamel Zirag<br />

des bouchons en plastique,<br />

signe d’une surconsommation<br />

de boissons gazeuses, qui a<br />

explosé depuis l’ouverture du<br />

marché, mais non sans incidence<br />

sur l’environnement.<br />

Plus actuelle est la vidéo de la<br />

Tunisienne Faten Rouissi qui a<br />

filmé de jeunes artistes en train<br />

de repeindre à leur guise les<br />

carcasses de voitures détruites<br />

lors des évènements vécus par<br />

son pays en janvier 2011. Dans<br />

ce film, chacun y allait de son<br />

inspiration et, entre les slogans<br />

déjà rabâchés (dégage !) et des<br />

signatures plus subtiles (empreinte<br />

digitale géante), les<br />

participants tunisiens à cette<br />

foire de la peinture filmés par<br />

leur compatriote s’en donnaient<br />

à cœur joie, découvrant<br />

par la même occasion les bienfaits<br />

de la liberté d’expression<br />

longtemps brimée. «Les voitures<br />

que vous voyez dans le film<br />

appartenaient toutes au clan<br />

Ben Ali. Les gens qui se sont<br />

exprimés dessus l’ont fait avec<br />

beaucoup de subtilité comme<br />

cette empreinte symbolisant<br />

l’empreinte de la révolution»,<br />

explique-t-elle. La liberté est<br />

le thème préconisé par sa compatriote<br />

Lamia Guemara. La<br />

symbolique des yeux, oreilles<br />

et bouche cousus (au sens propre)<br />

des personnages est évidente<br />

mais, rectifie-t-elle, les<br />

personnages qu’elle a peints<br />

pour cette exposition n’ont<br />

rien à voir avec l’Afrique mais<br />

sont inspirés de Cuba, un pays<br />

qu’elle a visité à maintes reprises<br />

lorsqu’elle a séjourné au<br />

Canada. <strong>El</strong>le-même revendique<br />

la patrie de sa famille originaire<br />

de la région de Béjaïa<br />

pour expliquer sa tendance<br />

vers le multiculturalisme. Aux<br />

aspects politiques, comme<br />

cette scène de répression policière,<br />

s’opposent les tendances<br />

oniriques prônées par<br />

d’autres artistes. Le Lyonnais<br />

(France) Flaye a poursuivi<br />

pour l’occasion son expérience<br />

artistique qui consiste<br />

à faire parler devant la caméra<br />

des gens ordinaires à qui il<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 9<br />

ORAN INFO<br />

Entre confrontation artistique<br />

et quelques rendez-vous ratés<br />

● Les peintres, sculpteurs et les installateurs qui ont exposé dans le sous-sol<br />

de la médiathèque municipale, sont venus des quatre coins du pays, du Maghreb,<br />

mais aussi de quelques contrées de la rive nord de la Méditerranée.<br />

«D<br />

BÉTHIOUA<br />

est demandé de s’exprimer<br />

sur leurs rêves. Sa mallette<br />

contenant, tel un puzzle, ses<br />

propres tableaux de peinture<br />

conventionnels qu’il déroule<br />

en arrière-fond, a fait le tour<br />

du monde avant d’atterrir à<br />

Oran, ce qui lui donnera, au<br />

final, un éventail de personnages<br />

d’une richesse impressionnante.<br />

LE RÊVE N’A PAS<br />

DE FRONTIÈRE<br />

Le rêve n’a pas de frontière<br />

et peut également s’exprimer<br />

à travers les photographies à<br />

l’instar des paysages presque<br />

cauchemardesques de Saïd<br />

Debladji ou des miroitements<br />

aquatiques de Hamid Aouragh.<br />

Confiné dans le sous-sol<br />

de l’ex-Cathédrale, l’évènement<br />

n’a pas eu l’écho souhaité.<br />

En comparaison, les expériences<br />

françaises, présentées<br />

respectivement en conférence<br />

par Caroline Coll, directrice<br />

de l’action culturelle de la<br />

Mairie de Saint Ouen et Laurence<br />

Darrigrand, directrice de<br />

l’action culturelle des «Abattoirs<br />

de Toulouse», apparaissent<br />

comme des exemples à<br />

suivre. La première a disserté<br />

sur l’implication de l’art dans<br />

l’espace public et la seconde<br />

sur la récupération d’un ancien<br />

bâti désaffecté transformé<br />

en musée qui intervient dans<br />

la vie publique, notamment<br />

en faveur des handicapés. A<br />

Oran, le public attend beaucoup<br />

du projet (actuellement<br />

en phase de finalisation) de<br />

transformation des anciennes<br />

galeries marchandes, l’unité<br />

506, en un musée d’art moderne.<br />

Les rendez-vous ratés<br />

de la manifestation concernent<br />

la conférence que devait<br />

donner Nadira Laggoun sur<br />

«l’art émergeant de la jeune<br />

création contemporaine en<br />

Algérie» et le thème portant<br />

sur «le marché de l’art en Algérie»<br />

qui a été pris en charge<br />

par le critique Ali Hadj Tahar<br />

mais qui a été noyé dans un<br />

long développement de l’histoire<br />

de l’art.<br />

Djamel Benachour<br />

Douar Granine se souvient de ses martyrs<br />

ans la région, pendant la Révolution<br />

armée (1954-1962), douar<br />

Granine abritait les premiers réseaux de<br />

résistance contre le colonisateur. Le 27<br />

mars 1957, sept de ses enfants ont été abattus<br />

sur place par l’armée d’occupation. Ils<br />

seront suivis par d’autres enfants du douar<br />

pour faire un total de 22 martyrs». Ce chapitre<br />

de l’histoire de la région a été revisité<br />

lors de la commémoration de la journée<br />

du 27 mars 1957 qui a eu lieu à douar Granine<br />

ce samedi. Organisée par l’association<br />

«Chouhada Granine», l’association culturelle<br />

et les scouts musulmans algériens de<br />

BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN<br />

Confinée dans le sous-sol de l’ex-Cathédrale, la biennale méditerranéenne d’art contemporain<br />

d’Oran n’a pas eu l’écho souhaité<br />

la localité, avec la contribution de l’APC de<br />

Béthioua, cette manifestation a permis aux<br />

enfants du douar de se retrouver et de se<br />

recueillir avec leurs invités à la mémoire de<br />

leurs martyrs. En plus des élus de Béthioua<br />

et de ceux de Marsat <strong>El</strong> Hadjadj, le chef de<br />

daïra de Béthioua, un député du FNA, ainsi<br />

que les anciens moujahidine et les fils de<br />

chahid, ont pris part à cette commémoration.<br />

Des gerbes de fleurs ont été déposées,<br />

à midi, au niveau du cimetière qui, pour<br />

rappel, s’est constitué à partir de l’endroit<br />

même où ont été ensevelis les premiers<br />

martyrs de douar Granine. Auparavant,<br />

une cérémonie s’est tenue à la maison des<br />

jeunes de la localité et une centaine de personnes<br />

ont été honorées parmi lesquelles<br />

les 27 les plus âgées du douar. Un des élus<br />

de l’APC de Béthioua, enfant du douar,<br />

M.Makrelouf Abdelbar, a également eu<br />

l’agréable surprise d’être honoré lors de<br />

cet évènement. Même si ce geste ne l’a pas<br />

laissé indifférent, c’est surtout le rappel<br />

historique qu’a fait le sénateur qui a beaucoup<br />

marqué cet élu. «Quand M.Djelloul a<br />

raconté ce qui s’est passé à cette époque,<br />

tout le monde avait les larmes aux yeux»,<br />

dit-il. M. Milagh<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

PLAINE DE LA M’LÉTA<br />

LE PROJET EN PHASE<br />

DE LANCEMENT<br />

e projet de revalorisation de la plaine de la M’léta sera concré-<br />

Ltisé dans les meilleurs délais, selon des sources proches de<br />

l’Office national de l’irrigation et du drainage.<br />

En effet, les travaux seront lancés dès que le choix des entreprises<br />

réalisatrices sera fait. Selon nos sources, cela ne saurait<br />

dépasser le délai d’un mois. L’on saura à ce propos que le projet<br />

de revalorisation de la plaine de la M’léta a été scindé en deux<br />

lots de 5 000 et 3 000 hectares. Le premier volet de ce projet<br />

connaîtra la réalisation d’un réseau de canalisations et de stations<br />

de relevages à partir de l’actuelle station d’épuration des eaux<br />

usées d’<strong>El</strong> Kerma. Il comprendra, outre les canalisations sur une<br />

distance de trois à quatre kilomètres, la réalisation, selon la fiche<br />

technique du projet, d’un ensemble d’équipements secondaires<br />

tels que des bassins et bacs de stockage des eaux ainsi recyclées,<br />

d’une capacité de 400 000 m3 , le tout étant relié à un réseau de<br />

distribution de 18 km. Il est également prévu trois intersections<br />

dudit réseau avec l’autoroute est-ouest, la voie de chemin de fer,<br />

l’installation de 172 vannes et une canalisation de 129 km de<br />

diamètre moyen pour l’irrigation des terres agricoles.<br />

Le projet comprend également la réalisation de deux stations<br />

de pompage, l’une d’une capacité de 1800 litres par seconde et<br />

l’autre avec une capacité de 1100 litres par seconde.<br />

Dans le même contexte, l’on saura que ce programme concerne<br />

aussi la pose de 2365 km de canalisations pour l’irrigation par<br />

la technique du goutte-à-goutte, mais encore la réalisation de<br />

171 retenues collinaires pour la valorisation des eaux pluviales.<br />

Quant au volet comprenant la seconde parcelle de 3000 hectares,<br />

il comprend notamment trois stockages d’une capacité de<br />

10 000 m3 , la pose de 85 km de divers types de canalisations et<br />

de 120 vannes pour l’irrigation ainsi qu’une station de pompage<br />

d’une capacité de 1100 litres/seconde. Saou Boudjemâa<br />

CONCESSIONS AGRICOLES<br />

850 ACTES ÉTABLIS<br />

PAR L’ONTA<br />

a Direction de l’Office National des Travaux Agricoles<br />

L(ONTA) d’Oran a recensé 40 dossiers, en vue de bénéficier<br />

du crédit TAHADI auprès de la BADR. «Un crédit bonifié et à<br />

0% d’intérêt durant les 3 premières années» a indiqué M.Agha,<br />

Directeur de l’Office. Ce responsable explique le nombre<br />

réduit de demandeurs de crédits «par le nombre important de<br />

demandes de concessions (5000) introduites par les agriculteurs<br />

auprès de l’ONTA. Ce dernier procède aux formalités de<br />

signature du cahier des charges avec les intéressés et, après les<br />

vérifications d’usage, les adresse à la Direction des Domaines<br />

en vue de l’établissement de l’acte de concession. 850 actes<br />

ont ainsi été établis, ce qui constitue une première à travers le<br />

territoire national», relève-t-il. Par ailleurs, notre interlocuteur<br />

considère qu’il est un autre facteur qui contribue dans ce peu<br />

d’engouement: il s’agit, selon lui, de la période de réflexion<br />

que prennent les fellahs dans la prospection de leurs projets et<br />

la remise de l’attestation de validation par l’ONTA pour leur<br />

permettre de valider leurs projets. Des projets, insiste-t-il, technico-<br />

économiques de développement et de valorisation et non<br />

une simple demande d’acquisition. Ainsi, et toujours selon notre<br />

interlocuteur, la concession sera résiliée par l’administration des<br />

domaines à la demande de l’Office national des terres agricoles,<br />

si le concessionnaire ne réalise pas, dans les délais fixés dans<br />

le cahier des charges, le programme de mise en valeur. D’où<br />

le terme TAHADI qui signifie que l’Administration lance un<br />

véritable défi à l’agriculteur en lui proposant ainsi l’argent nécessaire<br />

à la réalisation de son projet, faute de quoi, si ce fellah<br />

ne le concrétise pas, son terrain hypothéqué pour les besoins lui<br />

sera tout simplement retiré. Hadj Sahraoui<br />

AFFAIRE KERROUMI<br />

LA DÉCISION DE LA CHAMBRE<br />

D’ACCUSATION REPORTÉE<br />

À DIMANCHE PROCHAIN<br />

a chambre d’accusation, près la cour d’Oran, a maintenu en<br />

Ldélibéré, jusqu’à dimanche prochain, la décision de l’implication<br />

ou pas du présumé auteur du crime dont a été victime<br />

l’enseignant universitaire Ahmed Kerroumi, a-t-on appris<br />

auprès de l’avocat du seul et unique accusé dans cette affaire.<br />

Les raisons de ce report n’ont pas été divulguées au prétoire<br />

au sein duquel les représentants de la presse nationale, parents<br />

et amis du défunt et de l’accusé attendaient, hier, avec impatience<br />

et durant de longues heures la précieuse information.<br />

Il faut rappeler que la chambre d’accusation avait statué sur le<br />

sort de l’accusé, le 18 mars dernier, et avait mis en délibéré sa<br />

décision pour hier. A. Belkedrouci


L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 10<br />

INTERNATIONALE<br />

APPLICATION DU PLAN ANNAN<br />

Les «Amis de la Syrie»<br />

resserrent l’étau autour<br />

du régime de Damas<br />

es «Amis du peuple syrien»<br />

ont appelé, hier<br />

à Istanbul, à fixer une<br />

«date limite» pour l’application<br />

du plan de paix sur la<br />

Syrie par le régime de Damas,<br />

qui poursuit sans relâche ses<br />

pilonnages meurtriers. Mais<br />

ils sont restés muets sur l’armement<br />

des rebelles syriens.<br />

«Le groupe des Amis a salué<br />

les efforts de l’émissaire spécial<br />

Kofi Annan et exprimé<br />

son soutien à l’application<br />

intégrale de son mandat»,<br />

affirment les 83 pays réunis à<br />

Istanbul dans une déclaration<br />

finale conjointe. Le groupe<br />

«a appelé l’émissaire spécial<br />

à déterminer une date limite<br />

pour les prochaines étapes,<br />

incluant un retour devant le<br />

Conseil de sécurité de l’ONU,<br />

si les tueries continuent»,<br />

poursuit le document.<br />

Le régime du président syrien<br />

Bachar Al Assad s’est engagé<br />

mardi dernier à appliquer ce<br />

plan, mais la poursuite depuis<br />

lors des violences laisse de<br />

nombreuses capitales sceptiques<br />

sur les intentions de Damas.<br />

«Presque une semaine<br />

s’est écoulée et nous devons<br />

conclure que le régime allon-<br />

L<br />

● Les participants à la conférence ont également reconnu dans leur déclaration le CNS<br />

comme «un représentant légitime de tous les Syriens».<br />

ge sa longue liste des promesses<br />

non tenues», a déclaré la<br />

secrétaire d’Etat américaine,<br />

Hillary Clinton, présente à la<br />

conférence.<br />

Manifestant la même impatience,<br />

le chef de la diplomatie<br />

française, Alain Juppé, a insisté<br />

sur la nécessité de «fixer<br />

une limite dans le temps» au<br />

régime de Damas pour mettre<br />

en œuvre le plan Annan.<br />

«Il y a un risque bien sûr<br />

d’enlisement, et on voit bien<br />

la tactique du régime qui est<br />

de gagner du temps. C’est la<br />

raison pour laquelle il faut, et<br />

nous sommes tous d’accord<br />

là-dessus, fixer une limite<br />

dans le temps à cette action»<br />

de M. Annan, a déclaré M.<br />

Juppé.<br />

L’ARMEMENT DES<br />

REBELLES, UNE OPTION<br />

NON RETENUE<br />

Le plan Annan préconise la<br />

cessation de toute forme de<br />

violence par toutes les parties<br />

sous supervision de l’ONU, la<br />

fourniture d’aide humanitaire<br />

aux zones affectées par les<br />

combats et la libération des<br />

personnes détenues arbitrairement.<br />

Les «Amis du peuple<br />

syrien» ont par ailleurs souligné<br />

le droit de la population<br />

syrienne à l’autodéfense, défendu<br />

avec véhémence dans la<br />

matinée par la Turquie comme<br />

un moyen de pression supplémentaire<br />

sur Damas. «Le<br />

groupe a exprimé son soutien<br />

à des mesures légitimes prises<br />

par la population syrienne<br />

pour se protéger elle-même»,<br />

indique la déclaration. L’armement<br />

des rebelles, notamment<br />

de l’Armée syrienne<br />

libre (ASL), réclamé par l’opposition<br />

syrienne et des pays<br />

arabes, n’est en revanche pas<br />

mentionné. L’Arabie Saoudite<br />

et le Qatar ont réclamé<br />

une telle aide, à laquelle les<br />

Etats-Unis sont opposés. Burhan<br />

Ghalioun, le président<br />

du Conseil national syrien<br />

(CNS), la principale coalition<br />

de l’opposition, a toutefois<br />

annoncé que son mouvement<br />

allait verser des salaires aux<br />

membres de l’Armée syrienne<br />

libre (ASL) en lutte contre Damas.<br />

«Le CNS va prendre en<br />

charge le paiement des salaires<br />

fixes de tous les officiers,<br />

soldats et résistants membres<br />

de l’ASL», a-t-il déclaré. Des<br />

sources parlant sous le couvert<br />

de l’anonymat à la conférence<br />

ont précisé que trois ou quatre<br />

pays arabes, dont l’Arabie<br />

Saoudite et le Qatar, allaient<br />

verser des millions de dollars<br />

pour financer ce programme.<br />

Les participants à la conférence<br />

ont également reconnu<br />

dans leur déclaration le CNS<br />

comme «un représentant légitime<br />

de tous les Syriens», un<br />

geste en deçà des attentes du<br />

CNS qui souhaitait être admis<br />

comme unique interlocuteur<br />

de la communauté internationale.<br />

Les «Amis de la Syrie»<br />

appellent tous les opposants<br />

à se réunir sous l’étiquette<br />

du CNS. La conférence va en<br />

outre constituer un groupe<br />

de travail sur des sanctions<br />

à adopter contre le régime<br />

syrien, selon sa déclaration<br />

finale. Celui-ci se réunira «à<br />

Paris sous quinzaine», sous la<br />

présidence française, a précisé<br />

M. Juppé. Le chef de la Ligue<br />

arabe, Nabil Al Arabi, a lui<br />

aussi appelé les participants<br />

à faire pression sur le Conseil<br />

de sécurité de l’ONU pour<br />

qu’il mette en œuvre des mesures<br />

«contraignantes» contre<br />

le régime de Bachar Al Assad.<br />

Aniss Zineddine et agences<br />

GESTION DU DOSSIER SYRIEN<br />

L’Irak accuse Riyad et Doha d’interférer<br />

dans les aff aires des pays arabes<br />

’Irak, dirigé par les chiites, a lancé<br />

hier une violente attaque contre deux<br />

bastions du sunnisme, l’Arabie Saoudite<br />

et le Qatar, accusés de vouloir faire<br />

tomber par la force le régime syrien et<br />

de s’ingérer dans les affaires de chaque<br />

pays arabe. Le Premier ministre, Nouri<br />

Al Maliki, s’est montré particulièrement<br />

irrité par l’arrivée hier à Doha du viceprésident<br />

sunnite, Tarek Al Hachémi,<br />

recherché par la justice de son pays et<br />

par des critiques du Qatar contre la manière<br />

dont sont traités les sunnites en Irak.<br />

«Parler de l’usage de la force pour faire<br />

tomber le régime syrien ne le fera pas<br />

tomber (...) Il ne tombera pas et pourquoi<br />

devrait-il tomber ?», a lancé M. Al Maliki<br />

devant la presse. Le régime de Bachar Al<br />

Assad est confronté depuis plus d’un an<br />

à une révolte qu’il réprime dans le sang.<br />

La Syrie est dirigée depuis un demi-siècle<br />

par la minorité alaouite, une émanation<br />

du chiisme, alors que les sunnites y sont<br />

majoritaires. L’Arabie Saoudite et le<br />

Qatar sont dirigés par des wahhabites,<br />

qui prônent une interprétation stricte de<br />

la religion musulmane et considèrent les<br />

chiites ainsi que les autres branches de<br />

l’islam comme des hérétiques. «Nous<br />

rejetons l’envoi d’armes (à l’opposition)<br />

et tout processus menant au renversement<br />

du régime, car cela aggraverait la crise<br />

dans la région», a poursuivi M. Al Maliki.<br />

Selon lui, ni le régime ni l’opposition<br />

n’ont l’intention de lâcher prise. «La<br />

crise continuera et nous, pays arabes,<br />

devons tenter d’éteindre le feu car sinon<br />

l’incendie s’étendra à l’Irak, au Liban,<br />

à la Jordanie, la Palestine et à toute la<br />

région, y compris les pays qui veulent<br />

utiliser le langage de la force.»<br />

Jamais M. Al Maliki n’avait critiqué aussi<br />

durement, sans toutefois, les nommer, le<br />

Qatar et l’Arabie Saoudite, principaux<br />

partisans d’un armement de la rébellion<br />

syrienne. Il a tenu ces propos tandis que<br />

se tenait à Istanbul la réunion des «Amis<br />

de la Syrie». Ces deux pays et le Conseil<br />

national syrien (CNS), qui regroupe la<br />

majorité de l’opposition à M. Assad, sont<br />

pour l’armement des opposants et le Premier<br />

ministre turc, Recep Tayyip Erdogan,<br />

également sunnite, a affirmé vouloir<br />

la fin du régime de Damas. «Nous sommes<br />

contre l’ingérence de certains pays<br />

dans les affaires intérieures de la Syrie et<br />

ces pays ont l’intention d’interférer dans<br />

les affaires intérieures de tous les pays<br />

arabes», a critiqué M. Al Maliki.<br />

Le chef du gouvernement irakien considère<br />

que ces deux pays se mêlent aussi<br />

des affaires de l’Irak. Au Qatar, l’agence<br />

officielle a confirmé l’arrivée de M. Hachémi<br />

pour une visite officielle de quelques<br />

jours. Il a été accueilli à l’aéroport<br />

par un ministre d’Etat. Selon le bureau<br />

de M. Hachémi, il y rencontrera l’émir<br />

du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa<br />

Al Thani et le Premier ministre cheikh<br />

Hamad ben Jassem Al Thani. M. Al Maliki<br />

a estimé que les pays appartenant à la<br />

Ligue arabe ne devraient pas «recevoir<br />

une personne recherchée et surtout en<br />

l’accueillant en tant que vice-président».<br />

Mais c’est surtout la justification donnée<br />

par cheikh Hamad Ben Jassem Al<br />

Thani pour expliquer le faible niveau de<br />

représentation de son pays au sommet<br />

arabe de Baghdad de jeudi qui l’a irrité.<br />

Cheikh Hamad avait expliqué que son<br />

pays cherchait ainsi «à envoyer un message».<br />

«Nous ne sommes pas d’accord<br />

avec toute la politique de l’Irak à l’égard<br />

d’une partie (de la population), dont les<br />

sunnites qui sont marginalisés», avait-il<br />

dit. «Nous ne permettrons pas à quiconque<br />

de s’ingérer dans nos affaires et<br />

le Qatar serait bien avisé de s’occuper<br />

des siennes, notamment des droits de<br />

l’homme et des réformes démocratiques<br />

réclamées par sa population», a répliqué<br />

hier à le vice-président irakien, Hussein<br />

Chahristani. Une source gouvernementale<br />

irakienne a été encore plus catégorique<br />

: en Arabie Saoudite, «les chiites sont<br />

aussi nombreux que les sunnites en Irak.<br />

Mais aucun d’entre eux ne peut rêver<br />

d’obtenir un poste dans les services de<br />

sécurité ou une position politique alors<br />

que chez nous, ils occupent des positions<br />

importantes».<br />

Par Ammar Karim de l’AFP<br />

L<br />

AFFAIRE MERAH<br />

L’avocate affi rme<br />

détenir des preuves<br />

de «la liquidation»<br />

’avocate algérienne mandatée par le père de Mohamed<br />

Merah, pour porter plainte contre le Raid (unité d’élite de la<br />

police française), a affirmé, hier à Alger, détenir des preuves<br />

de «la liquidation» du tueur de Toulouse. «Nous détenons deux<br />

vidéos identiques de 20 minutes chacune dans lesquelles Mohamed<br />

Merah dit aux policiers : ‘Pourquoi vous me tuez ?’ (...).<br />

‘Je suis innocent’», a déclaré, lors d’une conférence de presse,<br />

maître Zahia Mokhtari, qui devrait se rendre en France dans les<br />

jours à venir pour déposer plainte devant la justice française. «Des<br />

personnes au cœur de l’événement, et qui voulaient que la vérité<br />

éclate, m’ont remis ces vidéos», a ajouté l’avocate. <strong>El</strong>le a précisé<br />

qu’elle en réservait la «divulgation» à la justice française et insisté<br />

sur leur authenticité. Sollicité par l’AFP, le ministère de l’Intérieur<br />

français n’a fait aucun commentaire. Selon Me Mokhtari, «Merah<br />

(Mohamed) a été manipulé et utilisé dans ces opérations par les<br />

services français et a ensuite été liquidé pour que la vérité ne voie<br />

pas le jour». <strong>El</strong>le a indiqué qu’elle remettrait à la justice française<br />

«une première liste de trois noms, ceux d’un responsable des services<br />

français et de deux autres personnes de nationalités différentes<br />

qui ‘travaillaient’ avec Mohamed Merah, pour qu’ils soient entendus<br />

dans cette affaire». Selon l’avocate, les vidéos circulant sur la<br />

mort de Merah sont des montages. Selon elle, Mohamed Merah<br />

«avait demandé à parler avec la presse, mais cela lui avait été<br />

refusé». Des avocats français «veulent nous aider», a ajouté Me<br />

Mokhtari, sans citer de nom. <strong>El</strong>le a ajouté avoir «confiance en la<br />

probité et l’impartialité de la justice française». Mohamed Merah,<br />

23 ans, avait été tué le 22 mars lors de l’intervention des policiers<br />

du Raid dans son appartement à Toulouse (sud-est), après 32 heures<br />

de siège. Les 11, 15 et 19 mars, il avait tué sept personnes : trois<br />

parachutistes, trois écoliers et un enseignant juifs à Toulouse et<br />

Montauban. AFP<br />

BRÈVES<br />

● ÉGYPTE<br />

En se lançant dans la course à la présidence égyptienne,<br />

les Frères musulmans, déjà forts du contrôle du Parlement,<br />

affi chent une ambition de contrôle total du pouvoir en Egypte,<br />

mais ce pari pourrait se révéler diffi cile, estiment des experts.<br />

Le mouvement islamiste a annoncé samedi soir la candidature<br />

de son «numéro deux», Khairat Al Chater, riche homme<br />

d’aff aires considéré comme le premier fi nancier de la confrérie<br />

et son éminence grise politique. L’annonce bouleverse la donne<br />

politique à moins de deux mois du premier scrutin présidentiel<br />

depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, dont le<br />

premier tour est prévu les 23 et 24 mai. «Les Frères musulmans<br />

essaient d’avoir tous les outils du pouvoir dans le pays, il n’est<br />

donc pas étonnant qu’ils aient un candidat», affi rme à la presse<br />

Moustafa Kamel Sayed, professeur de sciences politiques à<br />

l’université du Caire. «Puisqu’ils ont gagné les législatives, on<br />

peut penser (...) qu’ils ont de bonnes chances de se retrouver<br />

au second tour» de la présidentielle, ajoute-t-il. Mais pour le<br />

politologue et éditorialiste Hassan Nafea, la bataille s’annonce<br />

rude pour les Frères musulmans, dont la volonté hégémonique<br />

de plus en plus évidente «peut s’avérer très dangereuse et<br />

conduire à une polarisation» du pays. «Ils vont être perçus<br />

comme voulant contrôler tout l’appareil d’Etat, en reniant leurs<br />

promesses de coopérer, pas de dominer», ajoute-t-il.<br />

● TUNISIE<br />

Le président tunisien Moncef Marzouki a décidé de prolonger<br />

jusqu’à fi n avril 2012 l’état d’urgence en vigueur depuis la<br />

fuite du président Ben Ali, en raison d’une certaine instabilité<br />

dans plusieurs régions du pays et dans le centre de Tunis, a<br />

annoncé hier la présidence tunisienne. «Cette décision a été<br />

prise après des concertations avec le président de l’Assemblée<br />

nationale constituante (ANC) et le chef du gouvernement», a<br />

précisé la présidence dans un communiqué. L’état d’urgence<br />

est ainsi prolongé pour la quatrième fois depuis le 14 janvier. Il<br />

avait auparavant été prolongé le 14 février, le 26 juillet et le 29<br />

novembre.<br />

Cette mesure prévoit l’interdiction des rassemblements sur<br />

la voie publique et l’autorisation donnée à l’armée et à la<br />

police de tirer sur tout «suspect» refusant d’obéir aux ordres.<br />

La multiplication des manifestations dans le centre de Tunis,<br />

organisées soit par des islamistes qui réclament un Etat<br />

religieux, soit par des libéraux et laïcs qui défendent un Etat<br />

civil et démocratique, a conduit à cette prolongation de l’état<br />

d’urgence. «Malgré l’amélioration ces dernières semaines de<br />

la situation sécuritaire dans le pays, il n’en demeure pas moins<br />

qu’elle présente encore certains risques et que les activités<br />

publiques sont entravées de temps à autre dans certaines<br />

régions du pays», a-t-on ajouté.<br />

La situation sécuritaire reste très instable dans la région de<br />

Gafsa (sud-ouest) où des aff rontements entre deux clans rivaux<br />

avaient fait deux morts mardi et mercredi derniers.


L<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 11<br />

INTERNATIONALE<br />

TOMBOUCTOU AUX MAINS DE LA RÉBELLION<br />

Le Mali coupé en deux<br />

es villes du nord du Mali tombent<br />

l’une après l’autre. Après<br />

Kidal et Gao, c’est au tour de la<br />

ville de Tombouctou, dernier bastion,<br />

située à 800 km de Bamako, d’être<br />

pris d’assaut par les combattants du<br />

Mouvement national pour la libération<br />

de l’Azawad (MNLA). Isolée,<br />

la junte militaire promet de rétablir la<br />

Constitution de février 1992.<br />

Tombouctou, ville millénaire, classée<br />

patrimoine mondial, s’est réveillée,<br />

hier matin, au son de l’artillerie<br />

lourde. Encerclée très tôt dans la matinée,<br />

elle a été prise d’assaut par des<br />

centaines de combattants du MNLA,<br />

puissamment armés, arrivés à bord de<br />

pick-up. Le seul camp militaire qu’elle<br />

abrite ainsi que les points stratégiques<br />

de sécurité ont été abandonnés<br />

par les soldats dès les premiers coups<br />

de feu, entre les mains d’une milice<br />

totalement dépassée par le nombre et<br />

l’armement des assaillants. En milieu<br />

de matinée, l’état-major du MNLA<br />

affirme, dans un communiqué, que<br />

ses troupes cernent la ville historique<br />

de Tombouctou et quelques heures<br />

après, il annonce : «Après avoir<br />

lancé l’offensive le 17 janvier 2012 à<br />

Ménaka dans la région de Gao, face<br />

à l’invasion militaire malienne dans<br />

l’Azawad, le MNLA vient de mettre<br />

fin à l’occupation malienne dans la<br />

région de Tombouctou, par sa prise<br />

et le contrôle de la région entière.<br />

Le MNLA informe que le drapeau<br />

flotte partout dans la région de Tombouctou,<br />

de Ber à Léré, et assure<br />

son contrôle et son administration. Il<br />

informe que l’état-major entamera sa<br />

mission de défense et de sécurisation<br />

du territoire de l’Azawad, pour le<br />

bonheur de son peuple et réaffirme<br />

une fois de plus qu’il n’est lié à aucune<br />

organisation islamique, comme le<br />

fait savoir une certaine presse et que<br />

l’objectif reste l’Azawad, son peuple<br />

et sa liberté.» Dans ce communiqué,<br />

le MNLA exhorte la Communauté<br />

économique des Etats de l’Afrique<br />

de l’Ouest (Cédéao) «à plus de retenue<br />

face à son message d’ingérence<br />

militaire dans l’Azawad, et l’invite<br />

à jouer pour l’option politique afin<br />

de rétablir la paix». Cette victoire<br />

intervient 24 heures après la prise de<br />

Gao, une ville située 300 km à l’est<br />

de Tombouctou (où siège l’état-major<br />

régional du commandement des<br />

opérations militaires), après de longs<br />

combats, qui se sont soldés par la fuite<br />

de l’armée malienne de ses positions<br />

stratégiques. Profitant de l’anarchie<br />

et de la démobilisation au sein de<br />

l’armée, depuis le coup d’Etat du 22<br />

mars dernier contre le président ATT<br />

(Amadou Tounami Touré), les rebelles<br />

ne cessent de gagner du terrain, et<br />

Tombouctou semble être leur dernière<br />

étape, avant de proclamer la libération<br />

totale du territoire où ils espèrent<br />

fonder leur Etat. En deux mois, ils ont<br />

conquis une grande partie du Nord-<br />

Est malien et du massif des Ifoghas,<br />

et en trois jours seulement, ils ont<br />

pris le contrôle des principales villes,<br />

à savoir Kidal, Ansongo, Bourem et<br />

Gao, fermant ainsi la boucle de tout le<br />

nord-est du pays. En quelques semaines,<br />

le MNLA, tout en s’appuyant sur<br />

des groupes d’obédience religieuse,<br />

comme Ançar Eddine, a réussi ce<br />

que toutes les précédentes rebellions<br />

n’ont pas pu faire. Très craintes,<br />

ces alliances sont pour le chef de<br />

l’état-major militaire, Mahamed Ag<br />

Najiim, «conjoncturelles». Pourtant,<br />

rien n’indique que demain, Ayad Ag<br />

Ghaly, qui dirige Ançar Eddine, ou<br />

tout autre groupe, comme le Mouvement<br />

pour l’unicité et le djihad en<br />

Afrique de l’Ouest (Mujao) qui, selon<br />

des sources locales, auraient pris<br />

part à la prise de Kidal et de Gao, ne<br />

revendiqueraient pas des «émirats islamistes».<br />

Quel poids auraient les dirigeants<br />

du MNLA, qui n’ont cessé de<br />

se réclamer d’un Azawad laïque, pour<br />

s’opposer à de telles singularisations<br />

? La réponse est difficile à avoir pour<br />

l’instant. Néanmoins, la présence de<br />

ces groupes armés islamistes dans les<br />

rangs du MNLA ou à sa périphérie<br />

inquiète lourdement non seulement<br />

les pays de la région, mais également<br />

la communauté internationale.<br />

LA MISE EN GARDE DE LA<br />

CÉDÉAO EXACERBE LA COLÈRE<br />

DE LA JUNTE ET DES REBELLES<br />

Hier, des témoins, joints par téléphone,<br />

faisaient état de scènes de pillage<br />

et de sabotage des bâtiments de l’administration<br />

dans les rues de Gao et<br />

de Tombouctou. A quelques centaines<br />

de kilomètres, le chef de la junte<br />

militaire, le capitaine Amadou Sanogo,<br />

rassure les citoyens maliens, en<br />

affirmant que «l’assaut des rebelles<br />

a été repoussé» et en annonçant avoir<br />

donné l’ordre à ses troupes «de ne pas<br />

prolonger les combats». «Le Conseil<br />

national pour le redressement de la<br />

démocratie et la restauration de l’Etat<br />

(CNDRE),) fera une analyse claire de<br />

la situation dans les heures à venir», a<br />

fait savoir la junte. Mais le lendemain,<br />

les rebelles étaient déjà à Tombouctou.<br />

Dépassé par les événements et<br />

surtout par les menaces de la Cédéao,<br />

Sanogo lance un appel à l’aide pour<br />

«gérer la crise du Nord» et promet<br />

de revenir à l’ordre constitutionnel,<br />

néanmoins avec des modalités négociées.<br />

Mais la Cédéao lui réitère sa<br />

condition de retour à l’ordre constitutionnel<br />

dans un délai de 72 heures,<br />

pour s’y conformer, et annonce qu’à<br />

l’expiration de ce délai (demain), elle<br />

a «mis en alerte une force de 2000<br />

hommes armés et équipés». Les menaces<br />

de la Cédéao n’ont ni ramolli<br />

les putschistes ni freiné l’avancée<br />

des rebelles. <strong>El</strong>le a plutôt exacerbé la<br />

colère des deux parties. Jeudi dernier,<br />

la délégation des chefs d’Etat, qui<br />

Des militaires mutins hier<br />

dans la ville de Tombouctou<br />

PHOTO : DR<br />

s’est rendue à Bamako pour ordonner<br />

aux militaires de partir, a été chassée<br />

dès son arrivée à l’aéroport, par une<br />

manifestation pro-putschistes, hostile<br />

à la Cédéao. L’avion transportant<br />

la délégation a fait demi-tour pour<br />

des «raisons de sécurité». Au même<br />

moment, une importante marche de<br />

protestation contre les décisions de<br />

la Cédéao rassemble plusieurs milliers<br />

de personnes dans les rues de la<br />

capitale. Les manifestants protestent<br />

contre «l’interventionnisme» de la<br />

Cédéao et «la guerre». De son côté,<br />

le MNLA poursuit son avancée sur<br />

le terrain. En deux jours, il a pris le<br />

contrôle de deux grandes villes, Kidal<br />

et Gao, sans aucune résistance. La<br />

junte militaire dépêche un émissaire<br />

à Ouagadougou pour rencontrer le<br />

président burkinabé, Blaise Compaoré,<br />

médiateur dans la crise malienne<br />

par la Cédéao. «Le dialogue n’est<br />

pas rompu avec la Cédéao. Sur le<br />

principe, la junte se dit d’accord<br />

pour un retour à l’ordre constitutionnel<br />

au Mali, reste à en déterminer<br />

les modalités. Les discussions vont<br />

donc continuer avec Djibril Bassolé,<br />

le ministre des Affaires étrangères<br />

burkinabé. C’est précisément de ces<br />

modalités que nous continuerons à<br />

discuter à Bamako ce soir», déclare<br />

t-on officiellement.<br />

Quelques heures plus tard, Djibril<br />

Bassolé a annoncé : «Nous prenons<br />

l’engagement solennel de rétablir à<br />

compter de ce jour la Constitution de<br />

la République du Mali du 25 février<br />

1992, ainsi que les institutions républicaines.»<br />

Pour sa part, le colonel<br />

Moussa Sinko Coulibaly (à la tête de<br />

la délégation de militaires) assure :<br />

«Le comité n’a aucune intention de<br />

rester au pouvoir ou de confisquer le<br />

pouvoir. Nous allons partir dès que<br />

la crise institutionnelle sera résolue.<br />

Si cela se fait en une semaine, le comité<br />

va disparaître, si cela se fait en<br />

24 heures, le comité va disparaître.<br />

Donc, pas d’inquiétude de ce côté.<br />

Nous ne sommes pas là pour confisquer<br />

le pouvoir.» Des propos certes<br />

clairs, mais pas précis dans la mesure<br />

où la junte n’a pas donné de délai pour<br />

le retour à l’ordre constitutionnel.<br />

Hier matin, les rebelles annonçaient<br />

la chute de Tombouctou. Désormais,<br />

ils contrôlent toute la partie nord du<br />

pays, soit les trois quarts de la superficie<br />

du Mali. Jamais une rébellion n’a<br />

pu atteindre l’objectif que le MNLA<br />

vient de concrétiser. Une victoire qui<br />

fait craindre le pire, dans une région<br />

où les velléités séparatistes minent<br />

tous les pays du champ.<br />

Salima Tlemçani<br />

LE COMMANDANT<br />

RÉGIONAL DE<br />

KIDAL ET 500<br />

DE SES HOMMES<br />

RALLIENT LA<br />

RÉBELLION<br />

Lorsqu’ils ne désertent pas leurs<br />

positions, les militaires maliens rallient<br />

le MNLA. Le dernier et le plus important<br />

est le colonel-major <strong>El</strong>hadj Ag Gamou,<br />

commandant des troupes maliennes<br />

dans la région de Kidal, qui a rejoint<br />

avec quelque 500 hommes les rangs<br />

de la rébellion. Dans une déclaration<br />

signée de sa main et diff usée samedi<br />

par le mouvement, l’offi cier appelle<br />

«l’ensemble des Azawadis à rejoindre<br />

et renforcer le MNLA dans sa lutte pour<br />

l’indépendance, car il reste aujourd’hui<br />

la seule organisation capable de sortir<br />

notre peuple du gouff re dans lequel l’a<br />

entretenu le Mali plus de 50 ans. Nous<br />

dénonçons la mauvaise gestion et la<br />

politique de l’autruche de l’Etat malien<br />

dans l’Azawad et déclarons à tous notre<br />

démission de toutes ses instances».<br />

Le colonel exhorte la communauté sousrégionale,<br />

régionale et internationale<br />

à aider le peuple de l’Azawad à<br />

travers le MNLA pour son accession à<br />

l’indépendance, en précisant : «Toutes<br />

nos expériences sont acquises au profi t<br />

de l’Azawad et pour l’intérêt du peuple de<br />

l’Azawad dans l’atteinte de son objectif<br />

d’indépendance et la restauration<br />

des droits spoliés». Il rappelle que<br />

«toutes les crises survenues jusquelà<br />

dans l’Azawad sont révélatrices de<br />

la résurgence d’actions libératrices,<br />

longtemps diff érées par les citoyens.<br />

<strong>El</strong>les constituent l’expression du<br />

sanglot d’un peuple meurtri, tyrannisé,<br />

bafoué, spolié et manipulé tout au long<br />

de sa péripétie historique. L’Azawad<br />

attend d’être élagué de ses branches<br />

superfl ues, des gouvernements maliens<br />

successifs gouvernant par la famine, la<br />

paupérisation, l’intimidation et le vol.<br />

Les légitimités politiques, usurpées ça<br />

et là, confèrent des démocraties à vie,<br />

accentuant la nécessité d’une rupture<br />

radicale avec la pratique en cours».<br />

Le 21 mars dernier, le MNLA a présenté<br />

une longue liste d’offi ciers, sousoffi<br />

ciers et élus qui ont rallié ses rangs.<br />

«Considérant le sabotage et le refus<br />

volontaire d’appliquer les accords et<br />

pactes issus des diff érentes rencontres<br />

et négociations entre l’Etat malien et<br />

les représentants des populations de<br />

l’Azawad, les massacres perpétrés par<br />

l’armée du Mali sur les populations<br />

civiles innocentes, l’engagement et la<br />

détermination du MNLA à mettre fi n à<br />

cette situation, nous, élus, offi ciers,<br />

sous-offi ciers et hommes de rang,<br />

représentant lesdites populations au<br />

niveau des conseils communaux, des<br />

conseils des cercles, des assemblées<br />

régionales, du Haut conseil des<br />

collectivités territoriales, de l’Assemblée<br />

nationale et des instances des forces de<br />

l’ordre et de sécurité, déclarons notre<br />

ferme condamnation des massacres<br />

perpétrés par l’armée malienne sur<br />

les paisibles populations de l’Azawad<br />

et notre opposition à l’organisation<br />

des élections. En conséquence, nous<br />

annonçons notre démission des<br />

diff érentes institutions ci-dessus<br />

nommées.» Parmi les signataires, 63<br />

élus entre députés et municipaux et 28<br />

offi ciers du grade de colonel, lieutenant,<br />

lieutenant-colonel et capitaine. S. T.<br />

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<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE<br />

Du lundi 2 au dimanche 8 avril 2012 Supplément hebdomadaire n°326 - Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66<br />

À QUELQUES JOURS DU DÉBUT DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE POUR LES LÉGISLATIVES DU 10 MAI, LA<br />

QUESTION DE SON FINANCEMENT N’A TOUJOURS PAS ÉTÉ TRANCHÉE AU NIVEAU DES PARTIS POLITIQUES.<br />

Si certains avouent devoir compter sur les cotisations des adhérents et autres participations des<br />

sympathisants, d’autres, en revanche, se disent encore dans l’expectative et en appellent à<br />

l’aide de l’Etat. Les hommes d’affaires et autres industriels, qui représentent une alternative<br />

LES CHRONIQUES<br />

■l’analyse d’el kadi Ihsane<br />

HOMMES D’AFFAIRES ET PARTIS POLITIQUES<br />

ENTRE CONNIVENCES<br />

ET SUSPICION<br />

Algérie-Djezzy :<br />

et si la renationalisation<br />

des écoutes téléphoniques<br />

coûtait 6,5 milliards<br />

de dollars ! P. IX<br />

■ repères économiques de abdelhak lamiri<br />

L’économiste et<br />

l’institutionnaliste P.VI<br />

non négligeable, rechignent officiellement à mettre leur argent dans la bataille. Entre les chefs<br />

d’entreprise et les partis, la confiance est loin de régner, la faute à des pratiques opaques qui<br />

ont entaché la réputation des uns et des autres. Habib Yousfi, président de la Confédération<br />

générale des entreprises algériennes (CGEA), se dit «contre l’idée de financer des partis»,<br />

estimant que «ce financement a été jusque-là occulte». Lire en pages II-III<br />

complexe d’ammoniac-urée sorfert<br />

DÉMARRAGE ANNONCÉ COURANT AVRIL<br />

Est-ce aux impératifs protocolaires inhérents à la perspective du<br />

démarrage des activités, tant attendu, du très controversé complexe<br />

ammoniac/urée Sorfert Algérie, que répond l’invitation adressée, il y a<br />

quelques jours, par le ministère de l’Energie et des Mines à Nassef<br />

Sawiris, le numéro un d’Orascom Construction Industries (OCI), pour<br />

venir en Algérie début avril 2012 ? Lire en pages IV-V<br />

exploitation et protection<br />

des ressources naturelles en algérie<br />

Pressions multiples sur<br />

une richesse fragile et rare<br />

oin de faire une excep-<br />

Ltion dans la région du<br />

Maghreb et à l’instar du<br />

Maroc et de la Tunisie,<br />

l’Algérie traverse une<br />

conjoncture marquée par<br />

de fortes pressions sur les<br />

ressources naturelles,<br />

notamment foncières et<br />

hydriques, dont les conséquences<br />

risquent de s’avérer<br />

compromettantes pour<br />

les générations futures. Vue<br />

d’ensemble : «L’agriculture<br />

maghrébine dispose de<br />

23,1 millions d’hectares de<br />

surface agricole utile<br />

(SAU) pour une population<br />

dépassant les 80 millions<br />

d’habitants», souligne le<br />

chercheur Omar Bessaoud<br />

dans son exposé intitulé<br />

«Les politiques publiques<br />

de modernisation agricole<br />

au Maghreb, enjeux et<br />

défis pour le futur» et paru<br />

dans l’ouvrage Pouvoirs,<br />

sociétés et nature au sud de<br />

la Méditerranée.<br />

Pages VII-VIII<br />

EN RAISON DE L’IMPORTANCE DE LA COMMANDE PUBLIQUE : LE 15 e SALON BATIMATEC FAIT LE PLEIN P IX<br />

PHOTO : D. R.<br />

PHOTO : D. R.


II L’ACTUALITÉ <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

Financement occulte, achat de candidature<br />

Hommes d’affaires et partis politiques :<br />

entre connivences et suspicion<br />

A quelques jours du début de la campagne<br />

électorale pour les législatives du 10 mai, la<br />

question de son financement n’a toujours pas été<br />

tranchée au niveau des partis politiques.<br />

Par<br />

Safi a Berkouk<br />

S i<br />

certains avouent devoir compter sur<br />

les cotisations des adhérents et autres<br />

participations des sympathisants,<br />

d’autres, en revanche, se disent encore dans<br />

l’expectative et en appelle à l’aide de l’Etat.<br />

Les hommes d’affaires et autres industriels,<br />

qui représentent une alternative non négligeable,<br />

rechignent officiellement à mettre<br />

leur argent dans la bataille. Entre les chefs<br />

d’entreprise et les partis, la confiance est<br />

loin de régner, la faute à des pratiques opaques<br />

qui ont entaché la réputation des uns<br />

et des autres.<br />

Habib Yousfi, président de la Confédération<br />

générale des entreprises algériennes<br />

(CGEA), se dit «contre l’idée de financer<br />

des partis», estimant que «ce financement<br />

a jusque-là été occulté». Et pour cause,<br />

les informations sur des individus qui<br />

ont financé des formations politiques en<br />

contrepartie d’une position sur une liste<br />

électorale relèvent de la notoriété publique<br />

et cela «dévalorise les partis politiques»,<br />

selon M. Yousfi, pour qui rien ne sera fait<br />

«tant que nous n’aurons pas de vision claire<br />

sur le programme économique des partis».<br />

Pour Abdelaziz Mhenni, président de la<br />

Confédération des industriels et des producteurs<br />

algériens (CIPA), les réserves<br />

sont ailleurs. «Nous sommes le partenaire<br />

social de l’Etat et nous sommes donc partie<br />

prenante dans toutes les questions qui<br />

concernent l’intérêt national.» Il n’est<br />

donc pas question de soutenir l’opposition,<br />

d’autant que l’organisation est à caractère<br />

économique et n’a à ce titre pas vocation à<br />

faire de la politique. Toutefois, précise M.<br />

M’Henni, «il est libre à chacun, même de<br />

membre de l’organisation d’aider des partis<br />

s’il le souhaite, à titre individuel, la loi ne<br />

l’interdit pas». Pour l’heure, dit-il, aucun<br />

membre de la CIPA ne l’a fait et aucune<br />

formation politique «ne nous a sollicités»,<br />

mais «s’il y a un homme d’affaires qui<br />

souhaite s’engager dans un parti pour ses<br />

propres intérêts, il a le droit de la faire».<br />

D’autant plus qu’aujourd’hui «les partis<br />

vendent leurs places en contrepartie de<br />

eaucoup de responsables politiques ont, en effet, indi-<br />

Bqué que le financement de la campagne électorale de<br />

leur parti se fait grâce «aux contributions de ses candidats<br />

et des militants». Idriss Rebouh, responsable de la communication<br />

du Front pour le changement, affirme que pour se<br />

financer, le parti «a recours à ses militants. On n’accepte<br />

pas que des gens nous financent pour ensuite faire pression<br />

financements et l’Etat laisse faire». Et des<br />

hommes d’affaires qui s’engagent en politique,<br />

ce n’est pas cela qui manque. Selon<br />

le porte-parole du Parti des travailleurs,<br />

Ramdane Tazibt, «les hommes d’affaires et<br />

les importateurs composent plus de 10% de<br />

l’APN» et leur pouvoir ne serait pas négligeable,<br />

puisque, a-t-il expliqué, «le lobby<br />

des importateurs de la friperie a abouti à<br />

convaincre des députés à voter le maintien<br />

de ce créneau».<br />

La connivence entre l’argent et la politique<br />

n’est pas à démontrer et pour certains partis<br />

qui viennent de voir le jour, rechercher le<br />

soutien des hommes d’affaires, importateurs,<br />

industriels, etc., est presque une<br />

nécessité, bien qu’officiellement, ils se défendent<br />

d’être mus par une telle volonté.<br />

INTÉRÊTS ET CONVICTIONS<br />

«Nous sommes ouverts aux hommes d’affaires,<br />

mais pas exclusivement à eux. La<br />

majorité de nos militants ne le sont pas<br />

d’ailleurs», explique Idriss Rebouh, responsable<br />

de la communication du Front<br />

pour le changement. «Même si nous<br />

en avons dans nos rangs, ce ne sont pas<br />

forcément de gros hommes d’affaires, ils<br />

peuvent être des commerçants, des importateurs»,<br />

dit-il. En tout état de cause, «ceux<br />

qui sont avec nous le sont par conviction,<br />

parce qu’ils adhèrent à nos idées et à notre<br />

idéologie».<br />

Du côté de Moussa Touati, président du<br />

Front national algérien, c’est quasiment<br />

le même son de cloche : «Nous n’avons<br />

qu’une douzaine d’hommes d’affaires sur<br />

nos listes, mais nous avons plus de 400<br />

fonctionnaires et même des chômeurs».<br />

Personne «n’est obligé de mettre des centaines<br />

de millions de centimes pour être sur<br />

une liste chez nous. Même ceux qui cotisent<br />

avec 100 DA ont cette possibilité».<br />

Pourtant, M. Touati n’a eu aucun mal à<br />

déclarer il y a quelques semaines que «les<br />

candidats qui veulent figurer sur une liste<br />

doivent émettre sur le compte bancaire du<br />

parti des sommes oscillant entre 100 et<br />

500 millions de centimes, afin de financer<br />

la campagne électorale». Une déclaration<br />

qu’il ne regrette aucunement puisque,<br />

dit-il, «nous préférons le dire clairement,<br />

au lieu de faire cela sous la table comme<br />

d’autres le pratiquent dans d’autres partis»<br />

et d’ajouter : «Nous n’avons forcé la main<br />

à personne».<br />

Si le FNA le dit aussi clairement, c’est<br />

parce que les pratiques occultes sont répandues<br />

et la référence à l’argent, n’est<br />

pas toujours liés aux hommes d’affaires<br />

Les cotisations des adhérents pour fi nancer la campagne<br />

Ces militants qui pèsent 6 milliards<br />

de centimes<br />

Si les partis admettent n’avoir dans leur rang que peu<br />

d’hommes d’affaires et s’opposer catégoriquement à tout<br />

financement dont l’origine serait douteuse, que leur reste-t-il<br />

comme alternative pour financer leur campagne électorale<br />

quand les aides de l’Etat sont «insuffisantes», selon certains<br />

partis et «inexistantes», selon d’autres.<br />

sur nous. Nous voulons garder notre autonomie financière<br />

et rester maître de nos décisions vis-à-vis aussi bien de particuliers<br />

que d’organisations».<br />

M. Rebouhi soutient que cet argent est suffisant, «car nous<br />

avons une gestion rationnelle de nos ressources et nous<br />

n’avons pas de corruption».<br />

Pourtant financier une campagne électorale comme celle<br />

des législatives n’est pas facile. Moussa Touati, président<br />

du Front national algérien, affirme que pour «être présent<br />

dans 48 wilayas, il faudrait entre 6 et 7 milliards de centimes,<br />

dont 3 pour l’affichage et 3 pour le transport».<br />

Du côté du Rassemblement de l’Algérie verte, on ne donne<br />

pas de chiffre, mais Hamlaoui Akouchi affirme qu’il se<br />

trouve «dans une situation délicate». Pour l’heure, «nous<br />

prenons les participations et les dons que la loi autorise, venant<br />

des citoyens, des militants, des sympathisants et nous<br />

et autres industriels. Si les partis se défendent<br />

évidemment d’avoir recours à ces<br />

financements, ils ne nient pas pourtant leur<br />

existence.<br />

«Nous n’avons pas une stratégie qui consiste<br />

à aller chercher l’argent des hommes<br />

d’affaires, mais il est vrai qu’il y en a qui<br />

viennent nous voir dans l’espoir d’utiliser<br />

leur argent pour acheter des places sur nos<br />

listes», nous dit M. Rebouh. «Depuis que<br />

c’est l’ouverture devant la création des<br />

partis, les gens achètent des voix très facilement<br />

surtout quand ils trouvent de petits<br />

partis qui ont besoin d’argent». Hamlaoui<br />

Akouchi, du Rassemblement de l’Algérie<br />

verte, reconnaît qu’«il y a des gens qui sont<br />

venus avec des milliards nous proposer<br />

leur argent pour être sur nos listes, mais<br />

nous n’avons pas accepté. C’est des gens<br />

qui ont l’habitude de corrompre et d’être<br />

corrompus». «Une candidature, ça se paye,<br />

tout simplement. On l’achète aujourd’hui,<br />

comme on achète des registres du commerce»,<br />

affirme pour sa part, M. Touati, qui en<br />

veut pour preuve le fait que des partis qui<br />

«viennent d’être agréés puissent avoir les<br />

moyens de présenter des listes sur toutes les<br />

wilayas». Ce qui n’aurait pas été possible<br />

n’était les financements douteux, laisse-t-il<br />

entendre. S. B.<br />

avons un comité qui veille sur cela pour que nos pratiques<br />

soient conformes à la loi».<br />

Il ajoute que pour le moment «nous ne savons pas encore<br />

comment nous allons faire pour financer la campagne,<br />

nous avons des comités qui sont en train de réfléchir à la<br />

question».<br />

Selon ces partis, le soutien de l’Etat s’impose, car le financement<br />

par les militants «n’est pas suffisant s’il n’y<br />

a pas l’aide de l’Etat», estime M. Touati. Le ministre de<br />

l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia,<br />

a balayé cette option d’un revers de main, en affirmant<br />

récemment qu’«il n’y aura pas d’aide».<br />

Pour M. Akouchi, l’Etat aidait les partis par le passé, car<br />

«les jeux étaient faits d’avance, mais quand ils ont senti<br />

qu’il y aurait moins de trucage des urnes pour ces élections,<br />

il a décidé de suspendre son soutien». S. B.<br />

PHOTO : D. R.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

P ourtant,<br />

on se souvient qu’en 2010,<br />

était créé sous la houlette du FLN<br />

le Club des hommes d’affaires al-<br />

gériens, «un espace de débat et de discussion<br />

entre hommes d’affaires» auquel le<br />

parti proposer «de venir en aide et porter<br />

leurs doléances au niveau politique», avait<br />

expliqué alors Abdelaziz Belkhadem.<br />

Si certains hommes d’affaires ont eu<br />

la possibilité de siéger à l’Assemblée<br />

populaire nationale, ils sont loin d’avoir<br />

autant de poids qu’il le souhaiterait sur les<br />

décisions qui y sont prises et ce n’est pas<br />

faute d’essayer.<br />

Mohamed Kennai, ancien président de la<br />

commission fi nance et budget à l’Aassemblée<br />

populaire nationale, explique<br />

que quand il y a des dispositions dans les<br />

lois de fi nances en relation avec les entreprises<br />

(fi scalité), «on fait appel aux chefs<br />

d’entreprise et on écoute leur avis». Parfois,<br />

c’est eux qui souhaitent rencontrer<br />

les membres de la commission des fi nances<br />

pour exposer leurs problèmes relatifs<br />

aux banques, aux douanes, à la fi scalité,<br />

etc., et «si leurs préoccupations sont raisonnables,<br />

on s’engage à les exposer devant<br />

les organismes concernés». Les organisations<br />

patronales cherchent «d’abord à<br />

servir leurs intérêts et pour cela, il arrive<br />

qu’ils utilisent leurs relations au niveau<br />

de l’Assemblée, mais nous ne sommes<br />

pas encore arrivés à un niveau de lobbying»,<br />

dit-il. La même critique fuse du<br />

côté de Abdelaziz M’Henni, président<br />

Certains partis devant la diffi culté de trouver des<br />

fi nancements sollicitent le soutien du capital privé.<br />

Dans certains cas, c’est ce dernier qui propose son<br />

aide moyennant l’achat de positions au sein des partis.<br />

Quelle crédibilité accorder à la pratique politique<br />

dans ce cas ?<br />

Le fi nancement des élections n’est pas un problème propre<br />

à l’Algérie, dans tous les pays du monde, notamment<br />

aux Etats-Unis, on retrouve une forte présence du capital<br />

dans l’orientation de l’opinion publique, la formation de<br />

l’électeur et le soutien aux candidats. On parle aux Etats-<br />

Unis du poids du lobby juif dans la formation de la carte<br />

politique du pays et ce lobby n’est en fait qu’un rassemblement<br />

de capitaux, organisé. En Algérie, la situation<br />

diffère, car le problème n’est pas celui de la formation<br />

d’une opinion publique servant une position politique<br />

autant qu’il s’agisse de transformer les échéances électorales<br />

en un secteur des affaires qui permette à ceux<br />

qui possèdent de l’argent d’obtenir des avantages et des<br />

intérêts économiques.<br />

C’est une des formes de la gouvernance corrompue basée<br />

sur la rente, les intérêts personnels et les intérêts de certains<br />

groupes.<br />

C’est pour cette raison que les élections législatives en<br />

Algérie ne posent pas les problèmes en termes de concurrence<br />

des idées et des programmes, mais plutôt en termes<br />

de contrepartie, de grosses affaires et de profi ts engrangés.<br />

C’est d’ailleurs pour cela que tous les partis politiques<br />

en Algérie marginalisent les élites et les expertises<br />

et préfèrent l’infl uence du pouvoir et de l’argent. Tout<br />

cela fait peser un danger sur la confi ance des citoyens<br />

dans la pratique politique dans son ensemble.<br />

de la Confédération des producteurs et<br />

industriels algériens, qui affi rme que «le<br />

Parlement qui vient de clore son mandant<br />

a fait dans le business. Le seul intérêt des<br />

députés était les affaires et les 30 millions<br />

de centimes de salaire, ils n’avaient aucun<br />

intérêt vis-à-vis des questions économiques».<br />

Certaines organisations patronales<br />

admettent aujourd’hui chercher dans les<br />

députés un «relais» à leur préoccupation,<br />

au niveau de l’Assemblée, à défaut de<br />

faire eux-mêmes de la politique. Lors de<br />

la dernière législature, «il y avait 10 à<br />

12 députés hommes d’affaires, soit des<br />

indépendants ou appartenant à des partis<br />

islamistes», indique M. Kennai. «Nous<br />

sommes arrivés à une étape où les hommes<br />

d’affaires ont la possibilité d’accéder<br />

eux-mêmes à l’Assemblée sans passer par<br />

des intermédiaires. Et d’ailleurs, il y a une<br />

grande affl uence des hommes d’affaires<br />

pour se présenter à la députation ; il y en<br />

a parmi les grands partis, aussi bien que<br />

dans les listes indépendantes», dit-il.<br />

Le président du Forum des chefs d’entreprises<br />

(FCE), Reda Hamiani, préfère<br />

quant à lui une démarche plus indirecte.<br />

Pour sensibiliser les futurs députés aux<br />

questions économiques, l’organisation<br />

patronale a le projet d’organiser des<br />

Certaines organisations patronales tentent de se<br />

rapprocher des partis pour les sensibiliser à leurs préoccupations<br />

patronales. Pensez-vous que ces organisations<br />

puissent constituer un lobby capable d’infl uer<br />

sur les décisions du Parlement ?<br />

Nous n’avons pas un vrai mouvement syndical qui puisse<br />

permettre au pays de découvrir de nouvelles idées au profi<br />

t de l’économie nationale. Sur le plan social, le syndicat<br />

le plus important qui est celui de l’Union générale des<br />

travailleurs algériens constitue un allié stratégique pour<br />

le gouvernement, alors que les chefs d’entreprise forment<br />

des organisations défendant les intérêts du secteur privé.<br />

Quant aux syndicats autonomes, la majorité d’entre eux<br />

activent sans être offi ciellement reconnus par le gouvernement.<br />

Avec une telle cartographie, on ne peut pas<br />

s’attendre à un changement dans l’orientation du Parlement,<br />

mais plutôt un parti pris, selon la majorité, soit au<br />

profi t des décisions et projets de loi du gouvernement,<br />

L’ACTUALITÉ III<br />

Le FCE compte rencontrer tous les chefs de parti<br />

Les patrons cherchent des «relais»<br />

au niveau de l’APN<br />

En apparence, entre le monde des affaires et<br />

celui de la politique, ce n’est pas le grand amour.<br />

réunions avec les partis au cours du mois<br />

d’avril pour «connaître le contenu économique<br />

de leur programme et leur exposer<br />

nos 50 mesures pour relancer l’économie,<br />

leur dire nos attentes, nos idées, notre<br />

philosophie».<br />

M. Hamiani reconnaît qu’il n’est pas<br />

dans les statuts de l’association «de faire<br />

de la politique, ni de fi nancer des partis,<br />

à moins que des chefs d’entreprise<br />

souhaitent le faire à titre individuel». Il<br />

s’agit surtout, dit-il, «d’aborder avec les<br />

principaux partis et aussi les nouveaux,<br />

les questions liées au rôle de l’Etat, de la<br />

PME, de l’investissement. Qu’ils soient<br />

au courant de la place du secteur privé<br />

dans l’économie nationale».<br />

Le but ultime est «d’avoir, plus tard, des<br />

relais et des représentants au niveau de<br />

l’Assemblée qui nous soutiennent».<br />

Pour cela, il faudrait d’abord que les<br />

futurs députés aient une meilleure maîtrise<br />

des questions économiques. «S’ils<br />

mettent de la bonne volonté, on pourra les<br />

assister, pour peu qu’ils soient universitaires<br />

et aient un niveau suffi sant pour appréhender<br />

la logique économique. Il faudrait<br />

simplement qu’ils montrent de l’intérêt,<br />

une ouverture d’esprit et qu’ils soient à<br />

l’écoute de la situation de l’entreprise»,<br />

précise le chef du FCE. La tâche ne sera<br />

pas facile car, reconnaît M. Hamiani, il y<br />

avait jusque-là, «une coupure nette entre<br />

la politique et la société civile». Malheureusement,<br />

dit-il, «les candidats, une fois<br />

élus, on ne les voit plus. Ils ne s’intéressent<br />

ni à la situation de leur région, ni au<br />

citoyen, ni à comprendre ce qui se passe<br />

autour d’eux». S. B.<br />

Bachir Messaitfa. Economiste<br />

«Les élections sont une course aux affaires<br />

et aux intérêts personnels»<br />

Bachir Messaitfa<br />

Reda Hamiani,<br />

président du FCE<br />

PHOTO : D. R.<br />

PHOTO : D. R.<br />

ou bien au profi t du capital privé. C’est pour cela qu’il<br />

y a de la part de ceux qui disposent de gros moyens de<br />

fi nancement, une course au soutien aux candidats à la<br />

députation, à charge pour ces derniers de retarder des dispositions<br />

de loi susceptibles de porter préjudice aux chefs<br />

d’entreprise, d’imposer des propositions allant dans le<br />

sens de la baisse de la fi scalité par exemple ou d’infl uencer<br />

les politiques de soutien de l’Etat. Ceci sert d’abord<br />

l’intérêt des chefs d’entreprise et non l’intérêt général.<br />

Peut-on imaginer un rapprochement entre les partis<br />

politiques et les hommes d’affaires, sans que cela ne<br />

soit forcément vu d’un mauvais œil et sans qu’il y ait<br />

suspicion sur les objectifs des uns et des autres ?<br />

Dans les conditions de la pensée politique actuelle, c’est<br />

diffi cile. Et de par mon expérience, je suis convaincue<br />

que la démocratie dans notre pays ne s’est pas constituée<br />

sur des bases mûres, car elle se résume au travail<br />

politique au sein des partis et néglige le contenu social et<br />

culturel des choix populaires.<br />

Les partis en Algérie sont dans leur majorité loin de la société<br />

et même ceux qui ont été agréés récemment sont le<br />

fruit de scission dans d’anciennes formations politiques<br />

ou une redistribution des rôles. Il est facile de constater<br />

les divisions dans les partis à partir du moment où les acquis,<br />

les intérêts et les positions ont été perdus. Comment<br />

peut-on expliquer l’agrément de plus de 40 partis dans<br />

un pays qui ne connaît ni des divisions idéologiques, ni<br />

ethniques, ni religieuses. La seule explication est celle de<br />

la course aux avantages et aux acquis dont le résultat sera<br />

inévitablement l’abstention du peuple et une présence<br />

massive de puissances de l’argent. S. B.


VI VIE DE L’ENTREPRISE <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

Complexe d’ammoniac-urée Sorfert<br />

Démarrage annoncé courant<br />

avril<br />

Est-ce aux impératifs protocolaires inhérents à la<br />

perspective du démarrage des activités, tant<br />

attendu, du très controversé complexe<br />

ammoniac/urée «Sorfert Algérie» que répond<br />

l’invitation adressée, il y a quelques jours, par le<br />

ministère de l’Energie et des Mines, à Nassef<br />

Sawiris, le numéro un d’Orascom Construction<br />

Industries (OCI) pour venir en Algérie début avril<br />

2012 ?<br />

Par<br />

N. Benouaret<br />

T out<br />

porte à le croire si l’on se réfère<br />

à la toute récente déclaration faite<br />

à <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> par Wael Khairy, Chief<br />

Financial Officer à la société algéro-égyptienne,<br />

fruit d’une joint-venture entre la<br />

compagnie nationale Sonatrach (49%) et<br />

OCI (51%).<br />

«Le complexe est fin prêt. Sa réalisation est<br />

presque achevée à 100%. Si tout va bien, la<br />

première ligne d’ammoniac devrait donc<br />

être officiellement lancée au cours des<br />

dix premiers jours du mois d’avril. Celle<br />

d’urée, une semaine plus tard» a, en effet,<br />

assuré l’Egyptien qui tient les rênes des<br />

finances de Sorfert rencontré, la semaine<br />

passée, au siège d’Orascom Construction<br />

Industrie Algérie-OCIA- (Hydra Alger).<br />

Le terrain a-t-il enfin été dégagé ? Les<br />

entraves, justifiées ou injustifiées ont-elles<br />

toutes été levées? Cette fois, la réponse<br />

vient de l’Algérien, Farès Boulahbel, représentant<br />

officiel en Algérie du conglomérat<br />

OCI qui, outre les 51% à Sorfert, détient<br />

98% à OCIA. «Le projet Sorfert qui s’inscrit<br />

dans l’ambition de faire de l’Algérie un<br />

grand pôle de production d’engrais a suffisamment<br />

pâti du laxisme administratif et<br />

des distorsions bureaucratiques. A l’heure<br />

actuelle, nous n’avons aucun problème sérieux<br />

qui pourrait retarder davantage le démarrage<br />

de l’usine. Je pense que le manque<br />

à gagner de 50 millions de dollars/mois de<br />

février 2011 à fin mars 2012, a visiblement<br />

réveillé les consciences», nous dira-t-il.<br />

NASSEF SAWIRIS RÉPONDRAIT-IL<br />

PRÉSENT ?<br />

Interrogé, par ailleurs, sur l’éventualité<br />

d’une visite qu’effectuerait Sawiris dans<br />

notre pays, le jeune diplômé en marketing<br />

a confirmé l’invitation, se gardant toutefois<br />

de préciser si cette visite était en rapport<br />

avec l’inauguration officielle du complexe<br />

ou non. «Effectivement, le ministère de<br />

l’Eénergie et des Mines a demandé la présence,<br />

début avril 2012, de Nassif Sawiris<br />

en personne, mais je ne peux vous dire<br />

quel est au juste l’objet de cette invitation»,<br />

’un montant officiel initial de 1,064 milliard d’euros,<br />

D le projet devait, aux termes du contrat signé entre les<br />

parties, entrer en activité au cours de l’année 2010. Un<br />

rendez-vous manqué. Une autre date avait été annoncée :<br />

le premier train d’ammoniac et d’urée en février 2011, le<br />

deuxième en août 2011. Mais le décollage n’y est toujours<br />

pas. La dernière annonce de Nassif Sawiris, président<br />

d’OCI et des responsables de la holding RCH situait l’entrée<br />

en production à janvier 2012 : 1er train d’ammoniacurée<br />

pour le 31 janvier et le 2e train d’ammoniac en avril.<br />

Un autre rendez-vous manqué. Quelles sont les véritables<br />

précise-t-il.<br />

L’épée de Damoclès, qui planait sur ce qui<br />

pourrait faire de l’Algérie l’un des leaders<br />

mondiaux d’engrais et pourvoir le marché<br />

de l’emploi national de quelque 5000 à<br />

6000 postes directs et une estimation de<br />

3000 autres postes indirects, a-t-elle été<br />

levée ? A en croire les affirmations des<br />

deux représentants en Algérie de la troisième<br />

fortune d’Afrique, la réponse est oui.<br />

Du moins ce que laisse comprendre Farès<br />

Boulahbel : «A l’heure actuelle, Sorfert n’a<br />

plus de problèmes et je précise bien avec<br />

aucune des institutions de la république de<br />

notre pays, qu’elles soient directement ou<br />

indirectement impliquées dans le projet».<br />

Peut-on donc parler de dénouement de ce<br />

qui était devenu affaire Douane-Sorfert<br />

et ayant fait couler beaucoup d’encre et<br />

nourri, des mois durant, les spéculations<br />

les plus folles ? Les services des douanes<br />

ont, faut-il le rappeler, bloqué pendant près<br />

de quatre mois toutes les opérations de<br />

dédouanement relatives à pas moins de 87<br />

expéditions au total. Cette situation lourdement<br />

pénalisante, la même source l’impute<br />

à une simple mauvaise lecture et interprétation<br />

des détails du dossier inhérent à<br />

l’une des opérations de dédouanement.<br />

Le contentieux alors engagé avait pris des<br />

dimensions inouïes, s’en était suivi un effet<br />

de dominos qui s’était étendu sur le reste<br />

des opérations.<br />

LA THÈSE DE TRANSFERT ILLICITE DE<br />

DEVISES RÉFUTÉES<br />

Document à l’appui, il fera savoir que «<br />

d’après les chiffres qui, faut-il le souligner,<br />

sont partagés avec plusieurs institutions nationales<br />

et surtout avec notre partenaire Sonatrach,<br />

Sorfert a ouvert une lettre de crédit<br />

pour l’achat d’une usine clé en main auprès<br />

du fournisseur allemand UHDE sur la base<br />

d’un contrat irrévocable». Et de rappeler<br />

que le projet était financé à hauteur de 70%<br />

par cinq banques publiques algériennes, la<br />

BNA, la CNEP Banque, la BDL et le CPA<br />

et la BEA comme chef de file. Les 30%<br />

restant à la charge de Sonatrach-OCI. A ses<br />

yeux, ce rappel s’impose puisque, «le montant<br />

de la lettre de crédit s’élève à 943,585<br />

millions d’euros. La BEA a poursuivi le<br />

transfert des financements des achats de<br />

Sorfert en dépit du blocage, pendant trois<br />

mois, des expéditions par les services des<br />

douanes des ports et aéroports d’Oran et<br />

d’Alger. Comment dans ce cas parler de<br />

transfert illicite de devises alors que Sorfert<br />

FINANCEMENT DU PROJET<br />

■ Montant initial de l’investissement : 1,461 milliard d’euros financé à<br />

hauteur de 70 % par un consortium de banques nationales dont la BEA<br />

est chef de file, 30 % à la charge de Sonatrach et OCI.<br />

■ Taux d’intérêt : 5,95% par an en HT (hors taxe).<br />

■ Durée totale de remboursement : 12 ans à compter de la date<br />

d’achèvement de la réalisation du complexe avec une période de grâce<br />

de six mois.<br />

■ Premier remboursement du principal : avril 2012<br />

■ Dernier remboursement du principal : avril 2024<br />

COÛTS ADDITIONNELS DE L’INVESTISSEMENT :<br />

■ Le coût révisé du projet s’élève à 1,641 million d’euros.<br />

■ Le besoin en financement complémentaire s’élève à 180 millions<br />

d’euros, la différence entre le coût révisé de 1,641 million d’euros et les<br />

1,461 million d’euros, le montant de base du calcul du capital social<br />

libéré.<br />

■ Les banques prêteuses sont appelées à financer 70 % des 180<br />

millions d’euros.<br />

■ La quote-part de l’actionnaire OCI s’élève à 27,6 millions d’euros.<br />

■ La quote-part de Sonatrach est de l’ordre de 26,5 millions d’Euros.<br />

Source : Sorfert<br />

Reports successifs de l’inauguration de Sorfert Algérie<br />

Rendez-vous manqués pour causes<br />

majeures<br />

raisons à l’origine de ces reports successifs du démarrage<br />

du complexe ? Ces glissements de planning sont dus à une<br />

conjonction de facteurs, nous a-t-on répondu du côté égyptien<br />

comme de celui algérien. Des aléas d’ordre techniques,<br />

travaux de confortement au niveau du terrain devant<br />

abriter le complexe, changement des données de la ligne de<br />

gaz naturel, prises en charge des exfiltrations de produits<br />

hydrocarbures, incendie au niveau de la pomperie de l’eau<br />

de mer, indisponibilité de certains intrants chimiques sur le<br />

marché, difficultés de dédouanement, manque de financements,<br />

retard dans l’approbation des couts additionnels et<br />

n’a pas encore consommé ladite lettre de<br />

crédit dans son intégralité ?», s’interroge<br />

M. Boulahbel qui a eu à gérer le département<br />

des relations bancaires puis celui des<br />

crédits au sein d’Orascom Construction<br />

Industrie Algérie (OCIA). Ce qui a, toujours<br />

selon lui, suffi pour convaincre l’administration<br />

douanière de réétudier de plus<br />

près le dossier Sorfert et de libérer tous les<br />

équipements de l’usine, en souffrance au<br />

niveau des sites portuaires et aéroportuaires<br />

avec comme conséquences immédiates<br />

des sommes importantes en pénalités, frais<br />

d’entreposage, surestaries, etc., en plus<br />

du retard dans le redémarrage du projet.<br />

Aussitôt saisie de l’affaire, la direction du<br />

contrôle a posterior,i avait ordonné la main<br />

levée sur tous les équipements de Sorfert.<br />

Conscient de l’enjeu stratégique que représente<br />

ledit projet pour le pays et des lourdes<br />

retombées de son blocage, le premier responsable<br />

de ce département a déverrouillé<br />

l’affaire Sorfert dans la même séance de<br />

travail où il avait été sollicité», reconnaît<br />

M. Boulahbel, soulignant au passage l’absence<br />

de toute action judiciaire intentée<br />

par la douane algérienne à l’encontre des<br />

représentants d’OCI à Sorfert Algérie.<br />

«Conformément aux nouvelles lois en<br />

vigueur, la justice doit systématiquement<br />

être notifiée de tout contentieux opposant<br />

les douanes aux opérateurs économiques.<br />

La procédure est normale et Sorfert ne fait<br />

pas l’exception».<br />

Et, d’ajouter avec assurance en sa qualité<br />

de délégué pour tous les investissements en<br />

Algérie de la maison mère OCI : «Jusqu’à<br />

preuve du contraire, la justice n’a toujours<br />

pas engagé d’actions judiciaires à notre<br />

encontre.<br />

Aucun de nos éléments n’a été invité ou<br />

convoqué à se présenter devant un magistrat<br />

de siège». Ce qui n’est pas le cas<br />

de certains hauts responsables algériens,<br />

à l’image de l’ancien directeur général<br />

adjoint (DGA) de Sorfert, Mohamed Zemouri,<br />

auditionné le 31 janvier 2012 dans<br />

le cadre de cette affaire par le juge d’instruction<br />

de la première chambre relevant<br />

du pôle spécialisé d’Oran. Une audition<br />

curieusement intervenue à peine deux<br />

jours après son remplacement par Moufid<br />

Benmerabet, sur résolution de l’assemblée<br />

générale du 29 janvier 2012 du conseil<br />

d’administration de la société algéroégyptienne<br />

Sorfert. Le lendemain, soit 30<br />

janvier 2012, ce même nouveau DGA a,<br />

lui aussi, été convoqué par les services de<br />

sécurité de la wilaya d’Oran. N. B.<br />

aussi… les tumultes footballistiques algéro-égyptiens qui<br />

s’étaient traduits par le départ massif de l’ensemble des cadres<br />

d’OCIA. Du côté algérien, c’est silence radio pour ce<br />

qui est du démarrage des activités. Nos multiples tentatives<br />

de joindre M. Benmerabet et M. Lalouani, respectivement<br />

DGA et PDG de Sorfert sont restées vaines. En réunion<br />

ou en déplacement, était à chaque fois la réponse des préposés<br />

au standard. Un mutisme que certains observateurs<br />

expliquent par la prudence d’y voir plus clair après la<br />

finalisation des négociations en cours entre les principaux<br />

producteurs mondiaux. N. B.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

E n<br />

tout cas, c’est ce que fait ressortir<br />

la correspondance du 1er février<br />

2012, dont une copie a été adressée<br />

aux plus hautes autorités du pays, où<br />

M. Boulahbel se dit être prêt à apporter<br />

son témoignage sur cette affaire en tant<br />

que citoyen algérien d’abord puis en sa<br />

qualité de délégué et représentant offi ciel<br />

d’OCI Egypte et ses différentes fi liales<br />

en Algérie. «Je porte à votre connaissance<br />

que je tiens à témoigner de manière<br />

volontaire devant la justice de mon pays<br />

ainsi que toutes les institutions qui le<br />

souhaiteraient (…) J’insiste : mon témoignage<br />

pourrait éviter au Trésor public de<br />

mon pays un manque à gagner s’élevant<br />

à 1,7 million de dollars/jour», écrivait-il<br />

en substance au président de la République,<br />

au Premier ministre, au ministre<br />

’absence de personnel spécialisé et hautement qualifié<br />

L pour l’exploitation du complexe d’Arzew est, en effet,<br />

un handicap majeur, a indiqué un administrateur de la holding<br />

RCH, rencontré à Alger.<br />

«Pour satisfaire aux conditions nécessaires aux phases de<br />

commissioning et de production ainsi qu’aux dispositions<br />

du contrat conclu avec notre partenaire allemand UHDE en<br />

matière de mise à disposition de personnel qualifié et expérimenté,<br />

nous avons entrepris des actions pour honorer nos<br />

engagements».<br />

A ce titre, explique notre source, Sorfert a entamé depuis<br />

deux ans (février 2010) un processus de présélection à<br />

l’échelle nationale qui n’aura finalement abouti qu’en<br />

partie. Pour y faire face, un appel d’offres national et<br />

de la Justice et aux procureurs généraux<br />

près les cours d’Oran et d’Alger entre<br />

autres. Selon lui, ses incessants appels<br />

et correspondances, sont restés à ce jour<br />

sans suite. « Je suis à la disposition des<br />

autorités de mon pays et prêt à défendre<br />

la juste cause à la place de la famille<br />

Sorfert, je suis en Algérie, l’usine l’est<br />

aussi et j’assume tout ce que je dis», a-t-il<br />

déclaré à <strong>El</strong> <strong>Watan</strong>.<br />

De son côté, Wael Khairy, le conservateur<br />

des fi nances de Sorfert, s’est abstenu<br />

de s’étaler sur cette affaire, se contentant<br />

d’affi rmer que «ce retard est dû à plusieurs<br />

facteurs, dont le plus important est<br />

que les actionnaires ont pris énormément<br />

de temps dans leurs calculs. Que tout le<br />

monde sache, ce projet appartient aux<br />

Algériens.<br />

Sa réussite est tributaire de l’esprit de<br />

coopération, d’entre-aide et l’ancrage<br />

dans l’esprit de tout ouvrier que l’usine<br />

est son bien et qu’il en est un partenaire<br />

direct. Au même titre que nous, les travailleurs<br />

et partenaires algériens vont<br />

avoir leur part des revenus.<br />

Le complexe d’Arzew va générer de<br />

substantielles ressources pour les collectivités<br />

locales, le fi sc, les assurances (…)<br />

OCI n’est pas un investisseur étranger<br />

puisqu’il est en Algérie, son deuxième<br />

pays», insiste-t-il avant de souligner que<br />

le principe gagnant-gagnant sera respecté<br />

dans toute sa rigueur. «L’aboutissement<br />

de ce projet va véhiculer un message<br />

fort : l’Algérie est un pays très attractif,<br />

le climat des affaires est bon et ouvert à<br />

tout investisseur étranger sérieux», a-t-il<br />

conclu. «Mon enthousiasme de voir le<br />

projet décoller grâce aux efforts consentis<br />

par tous les intervenants surtout mes<br />

compatriotes en l’occurrence serait une<br />

lecture positive de l’intelligence et de<br />

la bonne volonté de mon employeur et<br />

surtout de mon pays», était, en revanche,<br />

le mot de la fi n de Farès Boulahbel. Et<br />

Faute de compétences qualifi ées sur le marché local<br />

défaut de parvenir à un terrain d’enten-<br />

A te, les exportations de Sorfert risquent<br />

d’être sérieusement compromises. A cela<br />

une seule raison : les partenaires n’arrivent<br />

pas à s’entendre sur le choix de l’entreprise<br />

qui devrait s’en charger. La genèse selon<br />

un point de situation confidentiel établi en<br />

décembre 2011 par le Conseil d’Administration<br />

(CA) de la holding RCH et dont <strong>El</strong><br />

<strong>Watan</strong> a obtenu une copie : Une société privée<br />

algérienne « TBSA Transport Services<br />

international a été lancé en mai 2011 à l’issue duquel<br />

ont été retenus deux soumissionnaires français pour la<br />

phase commerciale. Et, conformément aux dispositions du<br />

contrat Engineering et Procurement (EP) qu’il a signé avec<br />

Sorfert, l’allemand UHDE a été saisi pour faire une offre.<br />

Celle-ci ne pouvait être acceptée vu les 45 000 euros/mois<br />

qu’il a demandé pour chaque spécialiste expatrié.<br />

Indisponibilité sur le marché algérien de personnel d’une<br />

telle catégorie, d’un côté et cherté des barèmes proposés<br />

par UHDE de l’autre, Sorfert n’avait d’autre choix que<br />

de recourir aux clauses de l’accord d’association conclu<br />

entre les partenaires de Sorfert. <strong>El</strong>le a, de ce fait, sollicité<br />

l’intervention du groupe OCI avec lequel a été signée une<br />

convention de mise à disposition de ce personnel pour les<br />

besoins des phases de mise en service et exploitation, et<br />

ce, sans aucune marge bénéficiaire pour une durée d’une<br />

année, a renchéri la même source. A son tour, OCI a soustraité<br />

avec une société indienne en concluant un contrat<br />

Transport de l’urée vers le port d’Arzew<br />

VIE DE L’ENTREPRISE VII<br />

Affaire Douanes-SORFERT<br />

Des contentieux<br />

et des interrogations<br />

C’est dire que cette affaire Douane-Sorfert est<br />

entourée de beaucoup de zones d’ombre.<br />

Près de 15 millions de dollars pour<br />

137 expatriés en une année<br />

Les contraintes liées aux ressources humaines sont, elles aussi,<br />

pour beaucoup dans ce retard.<br />

Controverses autour d’un contrat<br />

de 25 millions de dollars<br />

Une autre contrainte et non des moindres vient<br />

se greffer à cette mélasse algéro-égyptienne : le<br />

transport du produit fini vers le port<br />

d’exportation (Arzew).<br />

» avait été retenue dans le cadre d’un appel<br />

d’offres lancé en juin 2010 pour la location<br />

par Sofert de 30 camions d’une capacité<br />

de 30 tonnes chacun pour l’acheminement<br />

d’urée en vrac depuis le complexe vers<br />

le port d’Arzew. Le bénéficiaire devait<br />

importer ces engins, car indisponible sur le<br />

marché national. Le marché lui avait, par<br />

la suite, été retiré après une contestation<br />

«infondée», d’après les termes des auteurs<br />

du point de situation. Comment contourner<br />

cet autre obstacle ? Le président du CA<br />

de RCH, avait alors suggéré à Sorfert de<br />

confier la prestation à une autre société<br />

Sotraz et, cette foi ci, suivant le mode de<br />

«gré-à-gré». Compte tenu du montant du<br />

contrat qui s’élève à plus de 25 millions<br />

de dollars, son approbation par les organes<br />

statutaires (CA et AGO –Assemblée générale<br />

ordinaire-) de Sorfert est, par conséquent,<br />

irréversible (les dispositions légales<br />

régissant les statuts de Sorfert l’édictent).<br />

Toutefois, la suggestion du CA RCH a été<br />

vivement contestée par Sorfert. Pourquoi ?<br />

« Les capacités de transport par camion de<br />

15-20 tonnes sont limitées, elles ne peuvent<br />

dépasser les 987 6000 t. Or, l’usine est appelée<br />

à produire 1,2 MT, ce qui pourrait se<br />

traduire par un manque exportable de l’ordre<br />

de 212 640 t, soit l’équivalent de 106<br />

millions de dollars en termes de manque à<br />

gagner, si l’on se réfère aux cours actuels<br />

du marché international », explique-t-on du<br />

côté de Sorfert. Mieux encore, avec les 100<br />

aujourd’hui que l’on s’accorde à assurer<br />

que le complexe est fi n prêt, il ne reste<br />

donc à l’inaugurateur «prodige» que de<br />

décider du jour J. Comme il appartient à<br />

Abdelhak Lalouani, le nouveau PDG de<br />

Sorfert-Algérie, de mobiliser son équipe<br />

pour faire que le démarrage des deux<br />

premières lignes ammoniac/urée servent<br />

de locomotive et, de là, rattraper le temps<br />

et l’argent perdus. Le CV bien étoffé de<br />

celui qui a succédé -sur proposition de<br />

Sonatrach-, le 29 janvier 2012, au Hollandais<br />

Renso Johannes Marinus Zwiers,<br />

est à même de plaider en sa faveur : des<br />

postes de responsabilité au sein de puissants<br />

groupes à l’instar du français Alstom<br />

et l’américain General <strong>El</strong>ectric (GE)<br />

dont le big boss n’est autre que l’actuel<br />

conseiller économique du président américain<br />

Barak Obama. M. Lalouani a également<br />

occupé le poste de directeur général<br />

à Algesco, une JVC entre Sonatrach,<br />

Sonelgaz et GE. N. B.<br />

dont le coût varie entre 9 000 et 13 000 dollars/spécialiste.<br />

Au total, la mise à disposition par la société indienne des<br />

137 spécialistes dont a besoin Sorfert devrait coûter plus de<br />

14,6 millions d’euros.<br />

L’administrateur tient, en outre, à souligner que la compétence<br />

nationale a également été incluse dans le processus<br />

de recrutement de Sorfert pour les phases mises en service<br />

et exploitation.<br />

Il en est ainsi des 14 spécialistes nationaux, dont deux mobilisés<br />

à partir du Qatar et affectés aux lignes d’ammoniac.<br />

80 % du personnel de la maintenance sont algériens. Idem<br />

pour la direction technique qui sera à 100% entre les mains<br />

de nationaux. Notre source ajoutera : «A fin décembre<br />

2011, 236 recrues ingénieurs et techniciens ont été formés<br />

dans de prestigieux instituts nationaux, à l’étranger (en<br />

Egypte et en Europe) ainsi que dans les complexes Sonatrach<br />

et sur site pour les phases pré démarrage et démarrage<br />

». N. B.<br />

000 t, représentant la capacité de stockage<br />

en vrac dont est dotée l’usine et ces 212<br />

640 t non exportées, l’arrêt de la production<br />

d’urée pendant un mois durant l’année<br />

serait, de ce fait, incontournable. L’impact<br />

au double plan financier et technique serait<br />

important, a-t-on mis en garde.<br />

D’où cet appel de Sorfert : «(…) Nous<br />

vous serions très reconnaissants si vous<br />

consentiez notre point de vue et diligentiez<br />

une commission afin d’élucider toute<br />

ambigüité et prendre connaissance à la fois<br />

sur d’autres dossiers» que fait ressortir la<br />

correspondance du 2 janvier 2012 adressée<br />

au ministre de l’Énergie et des Mines à l’effet<br />

d’intervenir et trouver une solution à ce<br />

sérieux souci. N. B.


V CHRONIQUE <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

L’économiste et l’institutionnaliste<br />

Une question récurrente de la part des<br />

citoyens et des personnes au cours des<br />

séminaires et toutes sortes de<br />

rencontres concernant les économistes<br />

et le parcours de l’économie<br />

algérienne.<br />

La question est du genre : nous avons eu de tout<br />

temps de brillants économistes en Algérie,<br />

comment se fait-il que nous sommes loin de<br />

figurer parmi les pays émergents ? Nous sommes<br />

très mal positionnés dans la plupart des<br />

classements internationaux. Si on est d’accord<br />

avec les prémisses du raisonnement –ce qui est<br />

loin d’être évident- alors, on doit expliquer ce<br />

semblant de paradoxe. Nous avons quelques<br />

pistes très sérieuses à donner comme explication.<br />

La première est facile à comprendre. Les décideurs<br />

peuvent aisément passer outre les<br />

recommandations d’experts. On se souvient que<br />

durant les années quatre-vingt-dix les pouvoirs<br />

publics algériens avaient engagé le fameux<br />

bureau d’études américain Arthur D. Little pour les<br />

aider à concevoir une stratégie de développement<br />

du secteur de la PME/PMI. Ses conclusions ont été<br />

claires : on ne peut pas déployer un tissu de<br />

petites et moyennes entreprises efficaces sans un<br />

secteur privé dynamique, aidé par les pouvoirs<br />

publics, une stabilité du cadre macroéconomique<br />

et des crédits appropriés. On a fait fi de ces<br />

recommandations pour continuer à essayer de<br />

brider le secteur privé au profit d’entreprises<br />

publiques. Nous avions un bel exemple où les<br />

orientations scientifiques ont été formidablement<br />

ignorées par des décideurs qui façonnaient le<br />

paysage économique en fonction de préjugés<br />

idéologiques et non de connaissances<br />

scientifiques.<br />

D’AUTRES PISTES<br />

La seconde piste concerne les dissensions entre<br />

économistes eux-mêmes. On se souvient de la<br />

fameuse sentence de Milton Friedman : «Posez un<br />

problème à deux économistes et vous aurez trois<br />

réponses différentes». Les décideurs peuvent<br />

écouter le courant des économistes qui leur<br />

convient. En Algérie, nous avions des divergences<br />

fondamentales entre économistes pendant les<br />

quarante premières années de l’indépendance,<br />

surtout entre économistes libéraux et ceux<br />

d’inspiration marxiste. Alors, les décideurs<br />

peuvent choisir parmi les multitudes de<br />

recommandations celles qui sont proches de leurs<br />

idéologies ou intérêts. Moi qui suis d’inspiration<br />

«sociale-démocrate-managériale» mes idées ont<br />

toujours été rejetées, alors qu’elles fonctionnent<br />

merveilleusement bien en Chine, Corée du Sud,<br />

Malaisie, etc. Le cumul d’idées dissonantes a ses<br />

propres vertus. Mais il peut avoir ses côtés<br />

sombres : offrir aux décideurs l’alibi de prendre<br />

les mauvaises décisions. Actuellement, il y a<br />

beaucoup plus de resserrement des opinions<br />

entre les économistes nationaux. La vaste<br />

majorité veut une économie de marché sociale<br />

(beaucoup de transferts et de programmes<br />

sociaux) et non socialiste. Mais les pouvoirs<br />

publics apparemment patinent toujours dans la<br />

recherche d’une économie de marché tirée surtout<br />

par le secteur public avec un tissu de PME/PMI<br />

privées sous-traitant. Ce schéma est une erreur<br />

scientifique. Mais en ce qui nous concerne,<br />

actuellement nous avons des économistes<br />

d’accord pour la plupart, mais les pouvoirs publics<br />

semblent les ignorer. Mais la troisième piste est la<br />

plus sérieuse pour les pays en développement ou<br />

en transition à l’économie de marché. <strong>El</strong>le consiste<br />

à bien cerner les rôles des économistes. De nos<br />

jours, les citoyens considèrent qu’un économiste<br />

est pluridisciplinaire. Il serait efficace dans tous<br />

les rouages de l’Etat.<br />

Les sciences sociales ont produit leurs propres<br />

segmentations. Un économiste est très utile pour<br />

travailler et recommander des politiques<br />

macroéconomiques : comment lutter contre le<br />

chômage, l’inflation, les déficits de balance de<br />

paiement, les déséquilibres budgétaires et le<br />

reste. Certains se sont spécialisés dans les<br />

analyses micro et méso économiques. Ils se<br />

situent à une échelle plus réduite et peuvent<br />

contribuer à rendre l’économie plus<br />

concurrentielle. Mais les préconisations<br />

économiques ne peuvent avoir d’effets que si les<br />

institutions sont prêtes, efficaces, coordonnées et<br />

admirablement bien gérées. Mais ces conditions<br />

sine qua non ne concernent pas l’activité des<br />

économistes. A chacun son rôle. On ne peut pas<br />

demander à un psychologue d’être sociologue,<br />

malgré qu’il maîtrise un minimum de<br />

connaissances dans ce domaine. On ne peut pas<br />

demander à un économiste de rendre les<br />

institutions efficaces. Ce n’est pas son rôle. Et<br />

pourtant ! Si les institutions ne fonctionnent pas<br />

correctement, les recommandations des<br />

économistes sont de peu d’utilité. Et c’est<br />

précisément dans ce domaine qu’intervient la<br />

responsabilité de l’institutionnaliste.<br />

QUELS RÔLES POUR L’INSTITUTIONNALISTE ?<br />

La fonction des institutionnalistes est de rendre<br />

les entités économiques et sociales d’un pays<br />

performantes. Ce sont des spécialistes dans les<br />

disciplines du management : organisation,<br />

stratégie, processus de contrôle, ressources<br />

humaines et le reste. Leur intervention est<br />

déterminante pour disposer d’institutions de<br />

qualité. Dès lors qu’un pays dispose de<br />

ministères, de départements, de communes,<br />

d’hôpitaux, d’universités, d’entreprises<br />

économiques publiques et privées, de douanes,<br />

etc. Superbement bien gérée, toute décision<br />

économique judicieuse produira instantanément<br />

des conséquences attendues au moindre coût.<br />

Mais lorsqu’un pays est composé d’institutions<br />

inopérantes, quelles que soient les politiques<br />

économiques préconisées par les hauts<br />

décideurs, l’échec est inévitable. Les<br />

institutionnalistes n’ont pas fait leur travail en<br />

amont à celui des économistes. Il faut se rendre à<br />

l’évidence, que durant la phase ou nous nous<br />

situons actuellement, nous avons besoin de<br />

beaucoup d’institutionnalistes et de peu<br />

d’économistes. Il faut tout d’abord dynamiser tout<br />

ce tissu d’institutions disloquées pour prétendre<br />

concevoir des politiques économiques qui<br />

marchent.<br />

Cette piste explique plus que toute autre pourquoi<br />

on ne peut qu’échouer même avec les plus<br />

brillants des économistes. Nos institutions sont<br />

incapables de développer un pays. Il faut les<br />

reconstruire en profondeur d’abord puis faire de<br />

saines politiques économiques qui donneraient<br />

alors des résultats probants. De mon point de vue,<br />

même les politiques économiques n’ont pas été<br />

bonnes. Les décideurs auraient choisi d’écouter<br />

les économistes qui préconisaient des solutions<br />

de facilité (dépenser pour moderniser les<br />

infrastructures et cela ira). Alors que les racines de<br />

notre impuissance résident dans les qualifications<br />

humaines et les pratiques managériales au sein<br />

de toutes les institutions. Mais, même au cas où<br />

les préconisations des économistes seraient<br />

correctes, les résultats globaux seraient<br />

décevants. Pourquoi ? Parce que la base n’est pas<br />

prête. On ne peut construire durablement et<br />

efficacement que lorsque les fondements sont<br />

solides. Nous pouvions avoir de brillants<br />

économistes, très bien écoutés par les pouvoirs<br />

publics, mais si notre réseau d’institutions<br />

économiques et social est impuissant, alors toute<br />

la machine se grippe. Un diagnostic approfondi de<br />

notre économie révélerait, sans l’ombre d’un<br />

doute, l’inefficacité de nos fondamentaux ; et qu’il<br />

faille s’occuper beaucoup plus de booster la<br />

performance de nos institutions que de concevoir<br />

des politiques macroéconomiques impossibles à<br />

matérialiser sur terrain.<br />

A. L.<br />

PH. D. en sciences de gestion<br />

iniescom@yahoo.fr


VII CONJONCTURES <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

Exploitation et protection des ressources naturelles en Algérie<br />

Pressions multiples sur<br />

une richesse fragile et rare<br />

Loin de faire une exception dans la région du<br />

Maghreb et à l’instar du Maroc et de la Tunisie,<br />

l’Algérie traverse une conjoncture marquée par<br />

de fortes pressions sur les ressources naturelles,<br />

notamment foncières et hydriques, dont les<br />

conséquences risquent de s’avérer<br />

compromettantes pour les générations futures.<br />

Par<br />

Mohamed<br />

Naïli<br />

V ue<br />

d’ensemble : «L’agriculture maghrébine<br />

dispose de 23,1 millions<br />

d’hectares de surface agricole utile<br />

(SAU) pour une population dépassant<br />

les 80 millions d’habitants», souligne<br />

le chercheur Omar Bessaoud dans son<br />

exposé intitulé «Les politiques publiques<br />

de modernisation agricole au Maghreb,<br />

enjeux et défi s pour le futur» et paru dans<br />

l’ouvrage Pouvoirs, sociétés et nature au<br />

sud de la Méditerranée (voir l’article cidessous).<br />

Le potentiel foncier maghrébin<br />

est ainsi bien inférieur à celui de pays<br />

comme la France, dont la SAU est de 27,5<br />

millions d’hectares ou de l’Espagne avec<br />

ses 24,8 millions d’hectares.<br />

D’où donc l’urgence d’une politique de<br />

gestion rigoureuse bannissant toute forme<br />

de gaspillage et d’accaparement pour les<br />

pays du Maghreb. Comparée à ses voisins<br />

de la région, l’Algérie est dans une<br />

posture davantage diffi cile en la matière.<br />

L’auteur de l’étude en question souligne,<br />

en effet : « L’Algérie est un pays au climat<br />

sec. Les zones arides et semi-arides, qui<br />

sont sujettes à des sécheresses fréquentes,<br />

représentent 85% de la superfi cie totale<br />

du territoire ».<br />

La raison qui fait que les vulnérabilités<br />

en Algérie sont beaucoup plus accentuées<br />

’est dans cette optique que les richesses des pays de<br />

C la région viennent d’être passées à la loupe par un<br />

groupe d’experts et chercheurs dans un récent ouvrage<br />

collectif intitulé « pouvoirs, sociétés et nature au sud de<br />

la Méditerranée », paru aux éditions Karthala (Paris).<br />

Dans cette étude élargie, l’accent est mis sur la gouvernance<br />

et l’exploitation des ressources naturelles dans<br />

les pays du sud tout en faisant ressortir les inégalités et<br />

l’accaparement du potentiel existant par des minorités au<br />

détriment des populations locales.<br />

La remise en cause des politiques de gestion en vigueur<br />

dans ces pays est vite annoncée dans l’ouvrage en question<br />

à travers la postface qui relève d’emblée : « Le point<br />

de départ des révoltes politiques dans le monde arabe a<br />

été Sidi Bouzid, qui faisait partie des euphémises zones<br />

d’ombre de la Tunisie intérieure, régions rurales délaissées<br />

par les investissements et caractérisées par un manque<br />

chronique de ressources ».<br />

Dans la foulée, la gestion irrationnelle de ces ressources<br />

naturelles et la fragilité des mécanismes de leur protection,<br />

l’ouvrage met en exergue des contraintes importantes.<br />

réside dans les retards énormes que le<br />

pays accuse en matière de modernisation<br />

des systèmes d’exploitation de ses ressources.<br />

LE MONDE RURAL FACE AUX<br />

DISPARITÉS<br />

«A peine un peu plus de 7% de la SAU<br />

globale du pays est consacrée aux superfi -<br />

cies irriguées à forte intensité productive,<br />

soit 569 000 ha et la part de la SAU par<br />

habitant est en réduction continue, pas-<br />

sant de 0,75 ha/hab en 1962 à 0,25ha/<br />

hab aujourd’hui», note M. Bessaoud à<br />

cet égard. Ces tensions, bien qu’elles<br />

soient présentes, mais d’une moindre<br />

intensité en Tunisie, par exemple, où les<br />

terres cultivées couvrent environ un tiers<br />

du territoire (5,2 millions ha sur un total<br />

de 16,4 ha), dont 400 000 ha consacrés<br />

à l’agriculture irriguée. Cependant, « le<br />

Maroc dispose de terres plus étendues par<br />

rapport aux pays voisins avec une SAU de<br />

9,3 millions ha», est-il encore noté. Par<br />

Redistribution des richesses au sud de la Méditerranée<br />

De la logique rentière à la mauvaise<br />

gouvernance<br />

Au lendemain des mouvements révolutionnaires qui ont<br />

bouleversé le Monde arabe en 2011, les regards sont<br />

désormais tournés vers l’exploration des origines de ces<br />

révoltes qui ont emporté des régimes politiques qu’on croyait<br />

jadis solides et imperturbables de par leur nature aussi<br />

totalitaire comme cela a été le cas en Tunisie, en Egypte ou en<br />

Libye.<br />

La mobilisation des<br />

ressources hydriques, un<br />

défi majeur pour<br />

l’agriculture<br />

Il s’agit notamment de la surexploitation de ces ressources.<br />

Cependant, la non-maîtrise du «processus d’intégration<br />

régionale à travers les Accords d’association avec<br />

l’Union européenne (qui) n’a pas eu d’impact sur la durabilité<br />

des fi lières basées sur l’exploitation des ressources<br />

naturelles». Ces fi lières, dont l’agriculture, le secteur<br />

forestier et les ressources halieutiques, «sont soumises à<br />

la pénétration du capital international et une captation de<br />

rente qui ne profi te qu’à des minorités», est-il souligné<br />

en introduction sous le titre de «Gestion de la nature et<br />

emprise sur les ressources».<br />

SUREXPLOITATION ET ACCAPAREMENT<br />

L’autre constat qui vient d’être relevé note que «les<br />

agricultures des pays du sud de la Méditerranée exercent<br />

une pression sur les ressources en eau et érodent les sols<br />

tandis que la foresterie fait la part belle à l’extraction<br />

au détriment des services écosystémiques. Les secteurs<br />

halieutiques, eux, sont tournés vers l’augmentation<br />

des captures avec une faible valorisation sous forme de<br />

conditionnement ou de transformation».<br />

PART DE L’AGRICULTURE DANS LE PIB<br />

PHOTO : ELWARAN ÉCONOMIE<br />

ailleurs, parallèlement à la dégradation<br />

naturelle des espaces due essentiellement<br />

à l’érosion hydrique au nord du pays et la<br />

salinisation des sols et la désertifi cation<br />

au sud, le facteur humain n’est pas moins<br />

menaçant pour les rares ressources foncières<br />

en Algérie.<br />

Ainsi, le rythme accéléré de l’urbanisation<br />

du pays risque de se répercuter négativement<br />

sur ces ressources. Evoquant<br />

ce point, il est souligné dans le même<br />

sillage que « le renversement de tendance<br />

historique a eu lieu au cours des années<br />

1980. La population rurale qui représentait<br />

encore en 1966 plus de deux tiers<br />

de la population (68,6%) est descendue<br />

à 49,7% en 1987 et à 39% en 2005 ».<br />

Paradoxalement, l’étude en question fait<br />

ressortir qu’au moment où la population<br />

urbaine observe une croissance rapide,<br />

le monde rural ne fl échit pas. Bien au<br />

contraire, la croissance démographique<br />

dans les régions rurales estimée à environ<br />

1% demeure en constante augmentation.<br />

En conséquence, cette situation n’a pas<br />

manqué de véhiculer des inégalités importantes<br />

entre le monde rural et l’espace<br />

urbain, sachant que «les facteurs de progrès<br />

ne se sont pas diffusés de manière<br />

continue et n’ont pas toujours profi té de<br />

manière équitable à l’ensemble des populations<br />

rurales», tandis qu’en termes<br />

d’emploi, faute de débouchés et de diversifi<br />

cation des activités économiques<br />

exercées au niveau local, l’agriculture<br />

continue d’occuper environ 40% de la<br />

population active dans les zones rurales<br />

en Algérie. Ces emplois restent toutefois<br />

précaires en non-permanent dans la majorité<br />

des cas. M. N.<br />

En outre, la mauvaise gouvernance est étroitement liée<br />

à la dégradation des ressources naturelles dans ces pays<br />

: «Les constats de dilapidation des ressources naturelles<br />

révèlent surtout le manque de transparence des politiques<br />

publiques qui tend à masquer les inégalités écologiques<br />

et sociales qu’elles génèrent. Les mécanismes rentiers<br />

issus de ces modalités de développement commencent à<br />

apparaître dans le cadre des révoltes politiques qui lèvent<br />

en partie le voile sur le processus d’accaparement, y<br />

compris dans la gestion des ressources naturelles», est-il<br />

souligné.<br />

En cinq chapitres distincts, l’ouvrage dresse un état des<br />

lieux de la situation des ressources naturelles dans les<br />

pays de la rive sud de la Méditerranée et en identifi e les<br />

raisons de la dégradation. On y distingue notamment les<br />

thématiques traitant du rôle des institutions publiques<br />

dans la gestion des ressources, les politiques agricoles<br />

face aux contraintes de ressources et de marché, la gestion<br />

des espaces et du littoral, l’enjeu des ressources hydriques<br />

et des savoir-faire locaux et enfi n la question de la<br />

rente émanant du patrimoine. M. N.<br />

Pays 2000 2001 2003 2006 2009<br />

Algérie 8,7 9,8 11,6 8,4 10,5<br />

Maroc 13,5 15,8 18,3 19,3 20<br />

Tunisie 12,3 11,6 12,9 12,4 14<br />

Source : Pouvoirs, sociétés et nature au sud de la Méditerranée


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

D epuis<br />

l’approvisionnement en semonces<br />

et produits phytosanitaires<br />

jusqu’aux circuits de distribution<br />

du produit fi nal, la stabilité doit être instaurée<br />

en permanence afi n que le marché<br />

puisse être à l’abri des cycles de fl uctuations<br />

et des fl ambées qui en résultent.<br />

Le détournement et le gaspillage des ressources ne<br />

sont-ils pas favorisés beaucoup plus par le recours à<br />

des politiques publiques d’inspiration libérale auxquels<br />

sont soumis des secteurs aussi névralgiques<br />

comme l’agriculture depuis la fi n des années 1980 ?<br />

Oui et non. Les détournements et les gaspillages vont<br />

aussi bon train dans les économies administrées, mais on<br />

a souvent «vendu» la libéralisation comme le meilleur<br />

mécanisme d’allocation des ressources possibles. Or,<br />

force est de constater qu’en diminuant la taille de la rente<br />

d’exploitation et en la concentrant davantage vers un petit<br />

nombre d’acteurs, la libéralisation rend plus diffi cile les<br />

redistributions par l’Etat et encore moins acceptable la<br />

pénurie à laquelle sont confrontés les petits exploitants. Il<br />

est évident que dans le secteur agricole, la libéralisation<br />

a concentré la rente et accru les mécanismes de prélèvement<br />

sur les ressources naturelles sans mécanismes<br />

de compensation en direction des plus pauvres pour<br />

cette perte de ressources qui affecte pourtant l’ensemble<br />

des exploitants. Aujourd’hui, on voit des exploitations<br />

bénéfi ciant d’un accès facile au crédit et aux marchés<br />

peser sur les disponibilités foncières et en eau avec des<br />

effets d’éviction de l’agriculture familiale qui, pourtant,<br />

est la plus nombreuse et la plus créatrice d’emploi. Ces<br />

processus sont très problématiques en termes d’équilibre<br />

des territoires et d’équité sociale et ne manquent pas<br />

d’exacerber les tensions. Les secteurs agricoles des pays<br />

de la région (Sud de la Méditerranée, ndlr), longtemps<br />

protégés sont aujourd’hui autant victimes des processus<br />

de la libéralisation progressive des denrées et des facteurs<br />

que de l’incurie de leur gestionnaire qui on favorisé des<br />

clientèles politiques.<br />

Quel est l’impact de cet accaparement des ressources<br />

et les inégalités en Algérie, comparativement aux<br />

autres pays du Maghreb ?<br />

En la matière, l’Algérie ne fait pas exception dans la<br />

région. Son agriculture familiale souffre d’un faible investissement<br />

comparativement aux grandes exploitations<br />

longtemps subventionnées et dont on efface régulière-<br />

Or, le marché national de produits alimentaires<br />

a du mal à en fi nir avec les<br />

vulnérabilités qui le caractérisent à ce<br />

niveau. En effet, la fl ambée du prix de la<br />

pomme de terre enregistrée ces dernières<br />

semaines n’est due qu’à des perturbations<br />

de cette nature même si que plusieurs<br />

interprétations ont été données à la crise<br />

du tubercule, dont le prix dans certaines<br />

régions du pays semble ne redescend pars<br />

de la barre des 100DA/kg. Si le ministre<br />

de l’Agriculture explique cette crise par<br />

la dégradation des conditions climatiques<br />

du mois de février dernier qui aurait<br />

empêché les récoltes et promet un retour<br />

à la normale en actionnant le fameux<br />

Syrpalac (système de régulation des produits<br />

agricoles de large consommation),<br />

CONJONCTURES VIII<br />

Régulation du marché et tensions sur la pomme de terre<br />

Le Syrpalac et ses illusions<br />

Même s’il est incontestable que les potentialités<br />

en ressources foncières et hydriques sont le<br />

déterminant de base de toute politique agricole,<br />

mais un équilibre effectif du marché des produits<br />

alimentaires demeure fortement conditionné par<br />

une cohésion solide et durable entre les<br />

différents maillons de la chaîne, en amont et en<br />

aval.<br />

des organisations professionnelles des<br />

acteurs de la fi lière rejettent en bloc l’argumentaire<br />

du MADR affi rmant que le<br />

Syrpalac n’est qu’une illusion. La raison<br />

: Le produit n’est pas disponible dans les<br />

chambres froides pour le déstocker. Cette<br />

hypothèse n’est pas loin de la vérité, car,<br />

plusieurs opérateurs du stockage sous<br />

froid de Tizi Ouzou et Boumerdès ont<br />

avoué qu’ils sont en rupture de stocks en<br />

la matière. Dans ce cas, il faudra attendre<br />

les prochaines récoltes (avril ou mai)<br />

pour que le marché de la pomme de terre<br />

recouvre son équilibre. De leur côté, les<br />

agriculteurs se montrent plus alarmistes<br />

en n’excluant pas la persistance de ces<br />

perturbations durant les mois à venir<br />

en raison des semonces importées cette<br />

Tarik Dahou. Anthropologue chargé de recherche à l’Institut<br />

de recherche pour le développement (IRD)<br />

ment les dettes. Les petites exploitations souffrent d’un<br />

manque d’équipements, de capacités d’investissements<br />

limitées et d’un faible accès au crédit. En plus, les<br />

terres collectives liées à d’anciens droits fonciers sont<br />

aujourd’hui soumises à des mécanismes d’appropriation<br />

et de privatisation qui les rendent moins accessibles, ce<br />

qui cantonne de plus en plus les petites exploitations à<br />

des espaces résiduels et la plupart du temps morcelés,<br />

rendant ainsi diffi ciles les efforts d’intensifi cation de la<br />

production.<br />

Les inégalités dans les sociétés agricoles sont donc en<br />

pleine expansion et les nouveaux acteurs extérieurs au<br />

monde rural en tirent une rente au détriment des paysans.<br />

Si cela crée davantage de valeur ajoutée agricole, cette<br />

apparition de nouveaux acteurs n’a aucun effet d’entrainement<br />

sur les exploitations paysannes qui ne voient pas<br />

leur production décoller.<br />

Malgré le fait qu’elle exporte moins que ses voisins, la<br />

facture d’importation alimentaire de l’Algérie demeure<br />

très importante, ce qui pénalise du coup autant ses producteurs<br />

que ses consommateurs. Cette situation n’est<br />

soutenable que par les subventions, ce qui limite d’autant<br />

les capacités d’investissement de l’Etat et revient à un<br />

transfert de revenus du monde rural vers le secteur urbain.<br />

Ceci n’est pas durable, car en milieu urbain le problème<br />

se pose plutôt en termes d’emploi et l’agriculture qui<br />

pourrait en créer souffre d’un manque d’investissements<br />

contribuant à accroître l’exode rural.<br />

Pouvez-vous expliquer davantage ce point relatif aux<br />

nouveaux acteurs étrangers au monde rural, mais<br />

qui en tirent une rente au détriment des paysans<br />

et peut-on établir un lien entre cette réalité et la loi<br />

10-03 sur les terres agricoles du domaine privé de<br />

l’Etat autorisant désormais les exploitants à engager<br />

des partenariats avec des acteurs venant d’horizons<br />

autres qu’agricoles ?<br />

Il s’agit d’acteurs non paysans, comme des entrepreneurs<br />

urbains ou des commerçants, voire des agents issus de<br />

l’administration qui ont trouvé dans la libéralisation des<br />

marchés agricoles des opportunités d’accumulation,<br />

quand ils n’ont pas bénéfi cié directement des privatisations<br />

d’entreprises publiques.<br />

Effectivement, les réformes foncières facilitent l’accès<br />

aux terres de ces nouveaux acteurs au détriment des<br />

exploitations familiales, étant donné l’aspect limité des<br />

surfaces agricoles utiles. Ces exploitations ont toujours<br />

autant de problèmes à accéder aux terres, en quantité, en<br />

qualité ou en irrigué malgré les réformes foncières. Bien<br />

qu’il n’existe pas encore de marché complètement libéralisé<br />

des terres, les transactions foncières tendent à se<br />

monétariser davantage ce qui entraîne des coûts d’accès<br />

non négligeables pour les exploitations dépourvues de<br />

capacités d’investissement.<br />

saison qui seraient de mauvaise qualité.<br />

En conséquence, les prochaines récoltes<br />

risquent d’être en deçà des attentes, mettent-ils<br />

en garde.<br />

En défi nitive, quels que soient les facteurs<br />

réels qui alimentent cette fl ambée, c’est<br />

le système de régulation, mis en place<br />

en 2008 dans le but de juguler l’effondrement<br />

des prix du tubercule et «préserver<br />

les intérêts des producteurs et des<br />

consommateurs», qui vient de montrer ses<br />

limites. Avant la pomme de terre, il y a eu<br />

la crise de la tomate, à la veille de chaque<br />

mois de Ramadhan, les prix des viandes<br />

enregistrent des hausses exceptionnelles,<br />

sans que le Syrpalac ne parvienne à<br />

amortir le choc. Du coup, il y a urgence à<br />

changer de stratégie. M. N.<br />

«Des entrepreneurs et des commerçants tirent une rente<br />

de l’agriculture au détriment des paysans»<br />

Après avoir mené de nombreuses recherches dans le domaine<br />

de la protection des ressources naturelles, Tarik Dahou,<br />

chercheur à l’IRD, revient dans cet entretien sur l’ampleur des<br />

inégalités dans la distribution et l’exploitation des ressources<br />

aussi rares que fragiles comme le patrimoine foncier. Au<br />

lendemain de la parution de l’ouvrage Pouvoirs, sociétés et<br />

nature au sud de la Méditerranée qu’il a codirigé, M. Dahou<br />

expliquera aussi l’impact contreproductif des réformes<br />

foncières opérées en Algérie et qui favorisent les grandes<br />

exploitations agricoles au détriment des petites exploitations<br />

familiales.<br />

Vous dites que les nouvelles politiques avantagent<br />

les grandes exploitations, mais pas les petites exploitations<br />

familiales. Pourtant, beaucoup de dispositifs<br />

ont été mis en œuvre ces dernières années pour, justement,<br />

aider cette dernière catégorie (les petites exploitations),<br />

à l’instar des PPDRI. Est-ce donc l’échec de<br />

ces programmes de soutien ?<br />

Les programmes de développement intégré sont encore<br />

un peu trop récents pour inverser ces tendances structurelles<br />

liées à la libéralisation. En outre, les programmes<br />

de développement intégré s’ils peuvent jouer un rôle<br />

d’atténuation de la pauvreté rurale, ce rôle ne peut être<br />

que limité puisqu’ils ne peuvent répondre aux problèmes<br />

de dualisme agricole entre des exploitations fortement<br />

capitalisées et des exploitations aux faibles capacités<br />

d’investissement faisant face à de multiples goulets<br />

d’étranglement.<br />

Tant qu’on n’améliorera pas de manière décisive l’accès<br />

au foncier, à l’eau et au crédit des petites exploitations<br />

familiales, il est fort peu probable que les exploitations<br />

paysannes puissent développer des stratégies d’accumulation<br />

par le marché.<br />

Le remède ne passe pas par des palliatifs, mais par des<br />

investissements massifs dans ces structures productives<br />

de petite taille et dont la capacité d’intensifi cation est évidente<br />

dès lors qu’elles ont un accès moins contraignant<br />

aux facteurs de production. Et pour cela il faut des structures<br />

de prêt exclusivement dédiées aux petites et moyennes<br />

exploitations susceptibles d’adapter les modalités de<br />

crédit rural à leurs contraintes.<br />

Revenons à l’ouvrage Pouvoirs, sociétés et nature au<br />

sud de la Méditerranée. Quel lien peut-on établir entre<br />

la mauvaise gouvernance des ressources naturelles<br />

et les mouvements révolutionnaires de 2011-2012<br />

dans le Monde arabe ?<br />

Si les mobilisations urbaines ont sans doute été plus<br />

spectaculaires, par leur nombre ou leur intensité, les<br />

mouvements sociaux ont été très nombreux dans les<br />

zones rurales. Au Maroc ou en Tunisie, ces mouvements<br />

en zones rurales ont même parfois précédé les mobilisations<br />

urbaines. On peut penser que des pans entiers de la<br />

société marginalisés, comme c’est le cas dans certaines<br />

régions rurales, se sont soulevés du fait des inégalités<br />

croissantes au cours de la période de libéralisation, l’Etat<br />

bridant les revendications tout en ayant des leviers limités<br />

de redistribution.<br />

Mais il faut se garder des explications mécaniques qui<br />

ne sont attentives qu’aux facteurs économiques en observant<br />

exclusivement les variations de la rente que peut<br />

distribuer l’Etat. Le déni de droit de se prononcer sur les<br />

situations sociales et de réorienter les politiques publiques<br />

est tout aussi décisif. Le temps de la négociation<br />

des politiques avec les acteurs sociaux et locaux est sans<br />

doute venu pour les Etats arabes. M. N.


IV L’ACTUALITÉ <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

En raison de l’importance de la commande publique<br />

Par<br />

Nordine Grim<br />

Le 15e Salon Batimatec fait<br />

le plein<br />

Véritable aubaine pour les entreprises du<br />

BTPH, les 50 milliards de dollars de<br />

commandes publiques au titre du plan<br />

quinquennal en cours ne laissent, à<br />

l’évidence, pas indifférents les différents<br />

acteurs de la construction qui seront très<br />

nombreux au prochain Salon international<br />

du bâtiment, des matériaux de<br />

construction et des travaux publics qui se<br />

tiendra du 3 au 7 mai prochain, au Palais<br />

des expositions de la Safex des Pins<br />

Maritimes d’Alger.<br />

A vec<br />

analyse<br />

D’EL KADI IHSANE<br />

un peu plus de 900 exposants,<br />

parmi lesquels de nombreuses socié-<br />

tés étrangères en provenance de 17<br />

pays, la manifestation battra cette année<br />

tous les records de participation. La société<br />

Batimatec Expo contribuera à sa manière à<br />

la commémoration du 50e anniversaire de<br />

notre indépendance en mettant en exergue<br />

une rétrospective des capacités de production,<br />

de l’évolution des moyens d’études et<br />

de réalisation dans les secteurs de la<br />

construction, des travaux publics et de<br />

l’industrie nationale des matériaux de<br />

construction depuis l’indépendance à ce<br />

jour.<br />

Saddok Stiti, PDG de Batimatec Expo, que<br />

les pavillons autour de la place centrale du<br />

palais seront, à ce titre, exclusivement<br />

réservés aux opérateurs nationaux dont<br />

l’agencement des stands sera établi selon<br />

une logique sectorielle qui permettra aux<br />

visiteurs de se faire une idée aussi précise<br />

que possible sur nos capacités de réalisation<br />

et du potentiel industriel national. Les<br />

exposants étrangers parmi lesquels on<br />

dénombre déjà de nombreuses sociétés<br />

italiennes, espagnoles, françaises, portugaises,<br />

chinoises, turques, koweïtiennes,<br />

Deux scénarios. L’un populaire. Ils courent les rues<br />

depuis le début des années 2000. Orascom Telecom<br />

est un lien d’affaires de la famille présidentielle.<br />

Pistonné pour remporter la seconde licence GSM.<br />

Aidé par les banques publiques pour déployer son<br />

réseau en Algérie. Protégé de la concurrence avec la mise à bas<br />

d’Algérie Télécom. Ce scénario ne repose sur rien. Tout en<br />

principe le dément. La licence a été mise aux enchères et OTH a<br />

été le plus offrant de plus de 300 millions de dollars. Les<br />

Sawiris ont bien profité du code des investissements algérien.<br />

Dans et en dehors des télécoms. Surtout survient la crise de<br />

2008. Le président Bouteflika jure la tête de Djezzy. Le scénario<br />

de la connivence d’affaires a du mal à tenir la route. Sauf à dire<br />

que les comparses se sont déchirés sur leurs rémunérations.<br />

Les Sawiris ont cédé à Lafarge, à la Bourse du Caire, leur<br />

branche matériaux de construction sans prévenir Alger.<br />

Conséquence : la grande enseigne française entre en Algérie<br />

avec un portefeuille de deux usines retrouvées dans le panier<br />

d’Orascom Construction. L’exégèse malveillante affirme que la<br />

famille Sawiris a oublié de partager la plus-value réalisée. Avec<br />

qui ? Le gouvernement algérien ou le réseau privé qui décident<br />

de sa politique patrimoniale ? Plus le scénario «populaire» de<br />

la connivence est persistant, plus le président Bouteflika ajoute<br />

des couches pour se montrer impitoyable avec OTH.<br />

Redressement fiscal record sur le continent africain,<br />

interdiction de domiciliations bancaires pour l’importation des<br />

équipements de développement de réseau, fermeture de la<br />

marocaines et tunisiennes occuperont environ<br />

10 000 m2 dans plusieurs halls d’exposition.<br />

Remplir leurs carnets de commandes<br />

en cette période de crise économique<br />

mondiale est, à l’évidence, leur principal<br />

objectif.<br />

Pour sa 15e édition, le Salon Batimatec<br />

s’est donné pour thème générique «Les<br />

progrès d’aujourd’hui et les défis de<br />

demain» à l’effet de mettre en évidence<br />

l’importance des programmes réalisés par<br />

le passé, notamment en matière de loge-<br />

Les sociétés étrangères de 17<br />

pays occuperont 10 000 m 2 de<br />

surface d’exposition<br />

télévision à la communication publicitaire de Djezzy. Personne<br />

ne pourrait pouvoir redire après un tel déploiement anti-OTA,<br />

que la famille présidentielle a des intérêts avec OTH. C’est ici<br />

qu’intervient l’autre scénario. Celui des experts. Moins<br />

grandiloquent. Plus désespérant. Celui non pas de la<br />

connivence, mais de l’incompétence. Le gouvernement a cédé<br />

la seconde licence GSM, en 2002, lors de son accès ultra<br />

libéral. Tout à l’IDE. Un consultant proche de la transaction a<br />

rapporté que Naguib Sawiris souhaitait être accompagné par<br />

un acteur algérien – public ou privé – d’importance dans le tour<br />

de table de son opération en Algérie. Bouteflika, conseillé par<br />

Hamid Temmar, a refusé. Pensant sans doute transférer la<br />

totalité du risque opérationnel vers l’investisseur étranger. Le<br />

réveil a été sonné non pas vraiment par la belle opération<br />

financière de novembre 2008 réalisée par les Sawiris avec leur<br />

branche matériaux de construction, mais un peu avant, par le<br />

rapport de la Banque d’Algérie sur les rapatriements de<br />

dividendes réalisés en 2007 par les entreprises étrangères. OTA<br />

en détenait largement la tête. Le président Bouteflika était en<br />

plus entré dans l’autre phase de son humeur économique. Celle<br />

du retour au tout Etat. Rendu possible par la remontée du cours<br />

du brut à partir de 2005, année de la dernière frivolité ultralibérale,<br />

l’octroi du régime de la concession aux compagnies<br />

étrangères sur le domaine minier pétro-gazier algérien. Les<br />

golden-boys bouteflikien Temmar-Benachenhou-Khelil, en<br />

perte de vitesse dans l’exécutif avec l’accumulation des<br />

«affaires», il n’est resté dans le pilotage du dossier Djezzy que<br />

ments et le prochain challenge consistant à<br />

construire 2 500 000 de logements durant<br />

le quinquennal 2010-2014. En tant qu’espace<br />

de rencontres et d’échanges entre les<br />

différents acteurs de la construction, le<br />

Salon Batimatec constitue une occasion<br />

idéale pour entretenir et fructifier le débat<br />

sur la qualité du bâti, l’urbanisme, mais<br />

aussi et surtout, le développement durable<br />

qui doit impérativement être érigé au rang<br />

des préoccupations majeures du pays. Les<br />

conférences et les mises en relation d’af-<br />

faires qui seront organisées, à cet effet, en<br />

marge du salon sont de nature à ouvrir<br />

d’intéressantes perspectives en la matière.<br />

En appui à cette démarche de promotion<br />

du développement durable, le PDG de<br />

Batimatec Expo nous a fait part d’un projet<br />

de création d’un centre de promotion de<br />

l’Eco Construction devant réunir plusieurs<br />

partenaires (CACI, APRUE, ADEME,<br />

CNERIB) qui y sera officiellement présenté<br />

aux opérateurs concernés en vue de<br />

susciter d’enrichissants débats. N. G.<br />

Algérie-Djezzy : et si la renationalisation<br />

des écoutes téléphoniques coûtait<br />

6,5 milliards de dollars !<br />

la hargne obsessionnelle du président de la République. Tout<br />

aussi peut éclairée en 2009-2012 qu’elle ne l’a été en 2002-<br />

2005. Le gouvernement en arrive donc en avril 2012 à envisager<br />

d’acheter 51% des parts de OTA sur la base d’une évaluation de<br />

ces 51% à hauteur de 6,5 milliards de dollars. La sémiologie de<br />

cette trajectoire penche donc à nouveau vers le scénario<br />

populaire. La boucle peut se refermer ainsi. Et si tout cela<br />

n’était qu’un montage pour donner beaucoup d’argent aux<br />

actionnaires de Vimpelcom-Orascom ? C’est-à-dire finalement<br />

au clan Sawiris. Le café du commerce a le souffle long. Et cette<br />

fois, il est difficile de le combattre avec l’approche froide des<br />

experts. Difficile mais pas impossible. Ainsi la lecture cocasse<br />

d’un observateur averti : «Le pouvoir algérien se conduit<br />

comme un propriétaire d’immeubles de bureaux qui a une<br />

immense réserve foncière, mais qui n’arrive pas à la fructifier. Il<br />

se rend compte qu’il l’a loué à un revendeur de câbles qui<br />

finalement gagne beaucoup d’argent. Beaucoup plus que ce<br />

qu’il pensait au début en lui fixant le loyer. Le propriétaire du<br />

parc d’immeubles d’affaires en crise détient lui aussi une<br />

boutique dans le même métier des câbles. <strong>El</strong>le est prioritaire<br />

sur tous les sites, mais perd de l’argent. Alors que fait-il ? » Il<br />

fait l’affaire Djezzy. Le propriétaire des bureaux est en plus sous<br />

l’influence de son chef de la sécurité. Qui n’aime pas voir lui<br />

échapper une partie du flux d’informations qui circule dans le<br />

quartier à cause de cette boutique de câbles. L’Algérie va peut-<br />

être payer 6,5 milliards de dollars pour renationaliser les<br />

écoutes téléphoniques.<br />

PHOTO : D. R.


X TABLEAU DE BORD <strong>El</strong> <strong>Watan</strong> ÉCONOMIE - Du 2 au 8 avril 2012<br />

statistiques<br />

■ Près de 600 000 personnes travaillent<br />

actuellement dans des activités liées à<br />

l’économie verte (recyclage des déchets<br />

ménagers, agriculture, énergies<br />

renouvelables)<br />

■ 3407 entreprises activaient en 2010<br />

dans la récupération et la valorisation des<br />

déchets<br />

■ 1470 entreprises activaient dans la<br />

gestion de l’eau<br />

■ 168 648 entreprises dans le bâtiment<br />

vert<br />

■ 68 631 unités activaient dans la gestion<br />

des espaces verts<br />

■ CAFÉ (-)<br />

Les cours de l’arabica sont restés sous<br />

pression, scotchés à des plus bas depuis<br />

l’automne 2010, directement atteints selon<br />

les experts par la publication d’indicateurs<br />

mitigés sur la vigueur de la reprise<br />

américaine. Les analystes estiment<br />

toutefois qu’une correction devrait<br />

intervenir, la chute de ces dernières<br />

semaines leur semblant «exagérée».<br />

«L’hiver est sur le point de commencer au<br />

Brésil, avec le risque annoncé de périodes<br />

de gel» dans les régions productrices du<br />

sud, ont-ils noté. Sur le Liffe de Londres, le<br />

prix de la tonne de robusta pour livraison<br />

en mai s’est en revanche un peu redressé.<br />

Il valait 2024 dollars vendredi vers 11h<br />

GMT. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre<br />

d’arabica pour livraison en mai cotait<br />

177,70 cents.<br />

■ CACAO r<br />

La reprise des cours du cacao, liée à la<br />

perspective d’un déclin de l’offre<br />

ivoirienne de fève brune (35% de l’offre<br />

mondiale), ne s’est pas concrétisée la<br />

semaine passée du fait notamment de<br />

l’annonce d’une hausse des stocks<br />

enregistrés sur le marché américain ICE à<br />

leur plus haut niveau depuis 2007. Les<br />

investisseurs s’interrogent, selon la revue<br />

spécialisée The Public Ledger, sur la<br />

qualité des fèves récoltées en Côte d’Ivoire<br />

après une période de vents secs qui ont<br />

sévèrement affecté les plantations au<br />

début de l’année. Vendredi vers 10h GMT,<br />

sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao<br />

pour livraison en juillet valait 1470 livres<br />

sterling. Sur le NYBoT-ICE américain, le<br />

contrat pour livraison en mai valait 2235<br />

dollars la tonne.<br />

■ SUCRE r<br />

Les cours du sucre ont cédé du terrain<br />

dans un marché toujours fébrile, alors que<br />

l’Inde décidait d’augmenter encore ses<br />

exportations d’un million de tonnes.<br />

Premier producteur mondial, le Brésil<br />

PRODUITS DE BASE<br />

laisse en revanche les experts dubitatifs<br />

sur sa volonté affichée d’accroître encore<br />

sa production, a noté The Public Ledger.<br />

Mais les récoltes abondantes dans la<br />

plupart des grands pays producteurs<br />

devraient être en mesure de compenser<br />

tout recul de l’offre brésilienne. Sur le Liffe<br />

de Londres, la tonne de sucre blanc pour<br />

livraison en mai valait 635,30 dollars<br />

vendredi vers 11h GMT. Sur le NYBoT-ICE<br />

américain, la livre de sucre brut pour<br />

livraison en mai cotait 24,54 cents.<br />

■ CÉRÉALES<br />

Les cours des céréales ont achevé la<br />

semaine en nette hausse à Chicago,<br />

soutenus par les prévisions de semis et de<br />

stocks du ministère américain de<br />

l’Agriculture (USDA). Les prévisions<br />

annuelles sur l’emblavement et les chiffres<br />

trimestriels des stocks ont présenté des<br />

«informations clés pour le marché», a<br />

souligné un analyste. Dans son rapport sur<br />

les semis, l’USDA a estimé les superficies<br />

dédiées au maïs à 38,8 millions d’hectares<br />

(Mha) en 2012, en hausse de 4% par<br />

rapport à 2011, les semis de blé devraient<br />

eux aussi progresser (+3%), mais les<br />

projections de culture de soja «sont<br />

inférieures aux attentes», a souligné<br />

l’expert. Or, avec la sécheresse en<br />

Amérique latine qui a frappé la production<br />

de soja au Brésil et en Argentine depuis<br />

décembre, «le monde dépend de la<br />

production de soja aux Etats-Unis».<br />

■ BLÉ q<br />

Vendredi, à la mi-journée, le boisseau de<br />

blé à même échéance se négociait à<br />

6,5900 dollars (+0,8%) sur le Chicago<br />

Board of Trade.<br />

■ MAÏS q<br />

Le contrat sur le boisseau de soja pour<br />

livraison en juillet valait 14,1650 (+3,2%).<br />

■ SOJA q<br />

1,421<br />

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE<br />

Le contrat sur le boisseau de soja pour<br />

livraison en juillet a reculé à 13,7500 cents.<br />

■ MÉTAUX DE BASE r<br />

Les prix des métaux industriels échangés<br />

sur le London Metal Exchange (LME) ont<br />

connu une semaine mouvementée.<br />

Jusqu’en milieu de semaine, les cours ont<br />

globalement tenté de rebondir, portés par<br />

un regain d’espoir sur la consommation<br />

américaine de matières premières<br />

alimenté par des commentaires du<br />

président de la Réserve fédérale<br />

américaine (Fed) Ben Bernanke, qui a<br />

laissé la porte ouverte à une nouvelle<br />

vague de mesures de soutien à la première<br />

économie mondiale. «Les espoirs de<br />

nouvelles mesures d’assouplissement<br />

quantitatif ont soutenu les cours des<br />

matières premières, la réaction du marché<br />

montrant clairement à quel point la<br />

perspective de nouvelles injections de<br />

liquidités joue sur les prix», ont commenté<br />

les experts. Mais dès le milieu de semaine,<br />

les cours se sont retrouvés sous pression,<br />

«du fait d’un retour des inquiétudes sur la<br />

croissance chinoise», a relevé un analyste.<br />

Sur le LME, l’aluminium valait 2144 dollars<br />

la tonne, l’étain valait 23,100 dollars la<br />

tonne, le nickel valait 17,510 dollars la<br />

tonne et le zinc valait 2007 dollars la<br />

tonne.<br />

■ PLATINE/PALLADIUM (-)<br />

Les métaux platinoïdes ont connu des<br />

fortunes diverses, le cours du platine<br />

tentant un léger rebond tandis que celui<br />

du palladium accentuait son repli.<br />

Cependant, pour les experts, «les<br />

fondamentaux (une demande robuste et<br />

d’importants problèmes à venir sur l’offre)<br />

impliquent que les cours du platine et du<br />

palladium vont grimper à moyen et long<br />

terme». Sur le London Platinum and<br />

Palladium Market, l’once de platine a<br />

terminé vendredi à 1640 dollars. L’once de<br />

palladium a fini à 651 dollars.<br />

Le nombre d’emplois qui<br />

pourraient être créés d’ici à<br />

2025 dans des activités liées<br />

à l’économie verte, selon une<br />

étude réalisée par l’agence<br />

de coopération allemande au<br />

développement (GIZ).<br />

■ MÉTAUX PRÉCIEUX<br />

Les cours des métaux précieux ont de<br />

nouveau évolué au gré d’éléments<br />

extérieurs, ballottés entre des<br />

commentaires du président de la Réserve<br />

fédérale américaine (Fed), accès de<br />

faiblesse du dollar et une demande<br />

physique toujours terne.<br />

■ OR r<br />

Le prix de l’or ont suivi un parcours en<br />

dents de scie, grimpant mardi à 1697,05<br />

dollars, un plus haut depuis deux<br />

semaines, avant de plier sous le poids de<br />

prise de bénéfices jeudi à son niveau le<br />

plus faible depuis une semaine et demi.<br />

«Les mouvements des devises ont<br />

continué à donner le ‘la’ aux prix de l’or,<br />

tandis que la demande physique restait<br />

faible», a commenté un analyste. En début<br />

de semaine, les cours de l’or ont bénéficié<br />

d’un accès de faiblesse de la monnaie<br />

américaine à la suite de commentaires<br />

prudents du président de la Fed sur la<br />

reprise de la première économie mondiale.<br />

M. Bernanke a en effet laissé la porte<br />

ouverte à de nouvelles injections de<br />

liquidités dans l’économie américaine, afin<br />

de soutenir la reprise. Mais la faiblesse<br />

des fondamentaux du marché, de bons<br />

niveaux de l’offre couplés à une demande<br />

terne, n’ont pas permis à l’or de poursuivre<br />

son avancée, pliant dès le milieu de<br />

semaine sous les prises de bénéfices des<br />

investisseurs spéculatifs. Sur le London<br />

Bullion Market, l’once d’or a terminé<br />

vendredi à 1662,50 dollars au fixing du<br />

soir..<br />

■ ARGENT r<br />

Le métal gris, alternative meilleur marché<br />

à l’or, a comme à son habitude<br />

globalement épousé le parcours de l’or,<br />

grimpant mardi à son plus haut niveau<br />

depuis mi-mars (33,19 dollars l’once),<br />

avant de tomber jeudi à 31,66 dollars<br />

l’once, un plus bas depuis le 23 mars.<br />

DEVISES PÉTROLE<br />

L’euro en hausse<br />

De nouvelles sanctions contre l’Iran soutiennent les cours<br />

L’euro s’est maintenu en hausse face<br />

au dollar en fin de semaine, le marché<br />

digérant l’annonce d’un accord de<br />

l’Eurogroupe sur le renforcement du<br />

fonds de secours financier de la zone<br />

euro afin de se protéger d’une<br />

contagion de la crise qui secoue la<br />

région. Vers 21H00 GMT, l’euro valait<br />

1,3336 dollar contre 1,3301 dollar la<br />

veille. La monnaie unique gagnait du<br />

terrain face à la devise nippone, à<br />

110,55 yens ainsi que le dollar à 82,85<br />

yens. La livre britannique est quant à<br />

elle restée stable face à l’euro, à 83,3<br />

pence, et progressait face au billet<br />

vert, à 1,6005 dollar.<br />

Réunis à Copenhague, les ministres<br />

des Finances des 17 pays membres de<br />

la zone euro ont décidé de relever à<br />

800 milliards d’euros leur «pare-feu»<br />

visant à protéger durablement les<br />

pays fragiles. Les pays de la zone<br />

euro étaient sous la pression du<br />

Fonds monétaire international (FMI) et<br />

des pays émergents du G20 qui en<br />

ont fait une condition pour envisager<br />

toute augmentation de leur propre<br />

soutien à l’Union monétaire.<br />

Cependant, cette nouvelle ne<br />

permettait pas à l’euro d’accentuer<br />

ses gains, de nombreux observateurs<br />

restant sceptiques quant à son<br />

efficacité en cas de demande d’aide<br />

en provenance d’Espagne ou d’Italie,<br />

deux poids lourds de l’économie<br />

européenne. R. E.<br />

million<br />

Les cours du pétrole ont fini en hausse vendredi à<br />

New York, se stabilisant après la chute de la veille,<br />

dans un marché soutenu par les nouvelles sanctions<br />

américaines contre l’Iran. Le baril de light sweet<br />

crude (WTI) pour livraison en mai a grignoté 24 cents<br />

par rapport à la clôture de jeudi, finissant à 103,02<br />

dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).<br />

A Londres, le baril de brent de la mer du Nord pour<br />

livraison en mai a fini à 122,88 dollars, en hausse de<br />

49 cents par rapport à la clôture de jeudi.<br />

Le marché avait besoin d’observer une pause après<br />

le recul des derniers jours et faire le point sur la<br />

situation, a expliqué un expert cité par l’AFP.<br />

L’or noir coté à New York avait perdu 2,63 dollars<br />

jeudi sous l’effet des commentaires de l’Agence<br />

internationale de l’énergie (AIE), qui n’a pas exclu de<br />

recourir aux réserves stratégiques de brut pour<br />

soulager les cours. Le marché a reçu du soutien<br />

vendredi avec la décision de Barack Obama<br />

d’imposer des nouvelles sanctions à l’Iran qui vont<br />

encore baisser les exportations iraniennes de<br />

pétrole, a indiqué le même expert.<br />

En outre, les opérateurs ont suivi avec satisfaction la<br />

réunion de l’Eurogroupe à Copenhague durant<br />

laquelle une meilleure prévision pour la crise de la<br />

dette a été présentée.<br />

Même si les perspectives économiques restent<br />

incertaines et ternes dans les pays développés, la<br />

demande demeure robuste dans les pays dits en<br />

développement, a observé David Morrison, analyse<br />

de GFT Markets.<br />

R. E.


HORIZONTALEMENT : 1.En entier 2.Doctrine philosophique.<br />

<strong>El</strong>les portent conseil, dit-on. 3.Fonçons. Prêt-à-monter.<br />

Tranquille 4.Saouls. Naître. Sur une borne 5.Mesure itinéraire.<br />

Points opposés. Parc animalier. Tête nucléaire 6.Resserrai<br />

dans un petit espace. Opus. Issu 7.Usage 8.Dégrader.<br />

Attacheront 9.Non dit. Le cœur à rien. Décision royale. Cri<br />

des bacchantes 10.Cours de France. Accords. Aspect 11.<br />

Enlève. Cube. Malaxé 12.Inédit. Cuit 13.Pourrait satisfaire à.<br />

Ceinture japonaise 14.Lèse. Marie 15.Ancien camp. Résine.<br />

Amour impossible.<br />

VERTICALEMENT : 1.Pénétrations clandestines dans un 7<br />

groupe 2.Conjonction. En passant par. Bagarreurs 3.Dieu du 8<br />

Tonnerre. Apprit. Produit de ferme 4.Cinéaste russe. S'occupe<br />

9<br />

du foot français 5.Lexique. Conviendra 6.Rincer, à moitié. Entourée<br />

d'eau. Matrice 7.Ça suffit ! Impératrice d'Orient. Enzyme 10<br />

8.Lettres de Lomé. Durillons. Parlerait 9.Ville de Belgique. 11<br />

Cloué au pieu. Sélection 10.Envoyée paître. Inflammation de<br />

12<br />

l'oreille. A l'intérieur de 11.Grandeur en thermodynamique. Petit<br />

projecteur 12.Sans fioritures. Mer antique (phon.). Monnaie 13<br />

suédoise. Sert à lier. L’Europe unie 13.Fâcheuse habitude. Créa- 14<br />

tions 14.Se dit d'un regard oblique et menaçant. Sombre. Unité<br />

15<br />

élémentaire d'information 15.Fabrique. Manque de fertilité.<br />

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT :<br />

1.DEFORESTATION 2.EPANOUISSEMENTS 3.PRIES. LASSE. ORE 4<br />

.LITRES. RETRO. IR 5.AS. CASSAIENT 6.CERUMEN. IOS 7.ES.<br />

SALIVERAIENT 8.TETEE. UE. ST 9.ECU. ERRERAIT. AB 10.ECRASE.<br />

ASTI 11.TARAIT. TRIENT 12.TITO. NIET. BENI 13.FREINE. ECULES<br />

14.OE. NS. ANE. ELEVE 15.USES. NU. SAS. SES.<br />

Biffe Tout N° 3164<br />

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Tout Codé N° 3164<br />

Définition<br />

du mot encadré<br />

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :<br />

NECTAR - BRIAN DE PALMA<br />

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT :<br />

HORIZONTALEMENT : CARAPACES / NARRIONS / LAPAIENT / LADS / VER / AI / IENA /<br />

SES / ALE / CARISTE / TSAR / SAN / PI / QI / CIL / ONU / DENI / ANIER / NES / SOS / OTEE.<br />

VERTICALEMENT : CANALISATIONS / RAPA / ERS / NIO / PARADISIAQUES / PRISE / SRI /<br />

RAIE / NOT / CONVALESCENT / LENTE / AINEE / SS / RU / ENLISE.<br />

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O<br />

C<br />

R<br />

E<br />

S<br />

R<br />

P<br />

E<br />

G<br />

Contraction partielle et permanente de certains muscles.<br />

1<br />

2<br />

10<br />

3<br />

5<br />

14<br />

10<br />

5<br />

7<br />

8<br />

9<br />

2<br />

10<br />

3<br />

14<br />

17<br />

9<br />

14<br />

8<br />

3<br />

6<br />

3<br />

11<br />

10<br />

10<br />

8<br />

6<br />

2<br />

5<br />

10<br />

2<br />

9<br />

3<br />

5<br />

9<br />

12<br />

15 5 12 4 2<br />

18 3 2 20<br />

6<br />

5<br />

9<br />

4<br />

12<br />

2<br />

3<br />

2<br />

5<br />

10<br />

4<br />

5<br />

9<br />

16<br />

9<br />

6<br />

10<br />

14<br />

20<br />

9<br />

3<br />

6<br />

6<br />

14<br />

6<br />

5<br />

9<br />

12<br />

6<br />

2<br />

5<br />

3<br />

8<br />

15<br />

9<br />

8<br />

5<br />

10<br />

2<br />

13<br />

5<br />

3<br />

2<br />

15<br />

6<br />

9<br />

19<br />

5<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 27<br />

JEUX - DÉTENTE<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

VERTICALEMENT : 1.DEPLACEMENT. FOU 2.EPRISES. ATRES 3.<br />

FAIT. TUERIE 4.ONEREUSE. CATINS 5.ROSE. MATERIONS 6.EU.<br />

SCELERAT 7.SIL. ANIERS. AU 8.TSARS. EETION 9.ASSESSEUR. RE.<br />

ES 10.TESTA. REALITE 11.IMERINA. CES 12.OE. OE. ISTANBUL<br />

13.NNO. NIET. STELES 14.TRITON. AT. NEVE 15.OSER. STABILISES.<br />

RÈGLE DU JEU<br />

Biffer tous les mots de la<br />

liste que vous retrouverez<br />

dans la grille, en utilisant<br />

tous les sens possibles. Les<br />

lettres qui n'auront pas été<br />

cochées serviront à former<br />

le mot défini ci dessous.<br />

DÉFINITION<br />

Tumeur au bas de la<br />

jambe du cheval.<br />

(6 lettres)<br />

Solution Biffe Tout<br />

précédent :<br />

FEINTE<br />

En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez<br />

la grille, puis reportez les lettres correspondant<br />

aux bons numéros dans les cases ci-dessous et<br />

vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.<br />

7<br />

8<br />

9<br />

18<br />

2<br />

18<br />

13<br />

9<br />

6<br />

8<br />

9<br />

15<br />

9<br />

3<br />

5<br />

19<br />

9<br />

10<br />

6<br />

Quinze sur 15 N° 3164<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

9<br />

10<br />

6<br />

5<br />

4<br />

2<br />

8<br />

10<br />

9<br />

6<br />

6<br />

4<br />

9<br />

6<br />

1<br />

14<br />

10<br />

9<br />

6<br />

AISE - ANNUITE - AUTOBUS - BAIONNETTE -<br />

BORDEREAU - CACAHUETE - CORNICHE -<br />

DETENTE - DIFFORME - ECARTELER -<br />

ERABLE - FARCEUR - FLEUVE - GANGLION -<br />

GEOLIER - HIATUS - HOTE - LIMITE -<br />

LUCRATIF - MONNAIE - NAPPERON -<br />

NOVATEUR - OBSTACLE - OTAGE - PAPE -<br />

PELUCHE - RALLONGE - REITERER -<br />

SAILLANT - SENATEUR - TONDEUSE<br />

blesser<br />

légèrement<br />

rendues<br />

plus grandes<br />

rusé<br />

pourcentage<br />

possessif<br />

comprendre<br />

mettra mal<br />

à l’aise<br />

bouc<br />

émissaire<br />

chevalier<br />

ambigu<br />

prénom<br />

étranger<br />

casse-tête<br />

chinois<br />

arrêt de la<br />

circulation<br />

habitant de<br />

notre planète<br />

plat<br />

du mâtin<br />

erroné<br />

pièce de<br />

mécanisme<br />

prit des risques<br />

balle<br />

perdue<br />

soudard<br />

ustensile<br />

de cuisine<br />

formulera<br />

psy<br />

autrichien<br />

remarque<br />

père<br />

de Jason<br />

roche sédimentaire<br />

célébrité<br />

longs<br />

temps<br />

Mots Croisés N°3163<br />

Par M. IRATNI<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

X<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- Egard. II- Philtre magique. III- Friandise offerte - Sous<br />

sol. IV- Note moyenne - Mets suisse. V- <strong>El</strong>le est promulguée<br />

- Renifle. VI- Traces profondes. VII- Gaz de malotru<br />

- Produire des sons aigus. VIII- En forme de roue.<br />

IX- Grand monastère orthodoxe - Langage gaélique.<br />

X- Bernés - Tamis - Symbole chimique.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- Très grande agglomération urbaine. 2- perfectionné -<br />

Contracté. 3- Mesure de luminance - Indésirable. 4- Organiser<br />

autour d’un thème - Plaqué ou massif. 5- Personnes<br />

qui changent souvent d’opinion. 6- Voisin du Huron -<br />

Aber. 7- Carburants. 8- Obtenu - Essayer. 9- Intention -<br />

Pronom. 10- Priva d’une belle mort - Enfouir.<br />

SOLUTION N° 3162<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- VERMOULUES. II- ABAISSER. III- NEPE - TUILE.<br />

IV- DRESSER - AS. V- ALE - AN - FI. VI- LU - MISE-<br />

RES. VII- IENA. VIII- SE - TALITRE. IX- PIMENT.<br />

X- RUINE - SEME.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- VANDALISER. 2- EBERLUEE. 3- RAPEE - PI.<br />

4- MIES - MATIN. 5- OS - SAI - AME. 6- USTENSILE.<br />

7- LEUR - INS. 8- URI - FROTTE. 9- LAIE.<br />

10- SUES - STELE.<br />

Fléchés Express N° 3164<br />

coupé<br />

court<br />

allié<br />

rigole<br />

synonyme<br />

de syphilis<br />

ville de<br />

Moldavie<br />

agent de<br />

liaison<br />

divinité<br />

passe sous<br />

silence<br />

devant<br />

un prince<br />

manœuvrera<br />

l’aviron<br />

ancienne<br />

organisation<br />

impératrices<br />

Jeux proposés par gym C Magazine


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Le Quotidien Indépendant<br />

Édité par la SPA “<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> Presse”<br />

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la<br />

publication : Omar Belhouchet<br />

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Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1 er<br />

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -<br />

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<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 avril 2012 - 28<br />

L’ÉPOQUE<br />

ON VOUS LE DIT FÊTE DE LA GUITARE À ALGER<br />

Amar Tou provoque le<br />

courroux des partis politiques<br />

Cinq partis politiques de la wilaya<br />

de Sidi Bel Abbès ont déposé des<br />

requêtes, au niveau du<br />

secrétariat de la Commission de<br />

wilaya de surveillance des<br />

législatives (CWISEL), contre le<br />

wali de Sidi Bel Abbès. A travers<br />

ces requêtes, les cinq partis<br />

reprochent au premier<br />

responsable de l’exécutif de la<br />

wilaya d’avoir accordé «un<br />

traitement de faveur» à Amar<br />

Tou, ministre des Transports et candidat du FLN aux<br />

législatives du 10 mai prochain, quand il est venu<br />

déposer la liste de son parti auprès de la Direction de<br />

la réglementation et de l’administration générale<br />

(DRAG).<br />

Enigmatique découverte de<br />

carcasses de chiens désossées<br />

Dans un article paru sur les pages du journal L’Echo<br />

d’Oran, intitulé «Après la viande d’âne, celle de<br />

chien ?», il est fait état de la découverte, par pur<br />

hasard, de plus d’une quinzaine de sacs contenant<br />

des carcasses de chiens désossées. L’opinion<br />

publique a été alertée sur le phénomène de la<br />

commercialisation de viandes impropres à la<br />

consommation grâce à cette information. D’autres<br />

carcasses de chiens ont été découvertes cette<br />

semaine encore dans la périphérie d’Oran, à<br />

proximité du même endroit que la fois précédente.<br />

Comme cela avait été le cas la première fois, les<br />

carcasses de chiens étaient soigneusement<br />

désossées par une main experte. Si des preuves<br />

concrètes quant à l’utilisation de cette opération ne<br />

sont pas encore élucidées, il n’en demeure pas<br />

moins qu’il est utile d’attirer l’attention des<br />

consommateurs, des services de contrôle et de la<br />

répression des fraudes sur cet énigmatique<br />

phénomène qui risque d’attenter à la santé des<br />

citoyens.<br />

Changement à la tête<br />

d’Algérie Télécom<br />

M. Azouaou a été installé, hier après-midi, au poste de<br />

président-directeur général d’Algérie Télécom, en<br />

remplacement de Belhamdi <strong>El</strong> Hachemi, dont le<br />

ministre de la Poste et des TIC a mis fin à ses fonctions.<br />

Le nouveau PDG d’Algérie Télécom occupait<br />

auparavant le poste de directeur général de Mobilis.<br />

Le cri de détresse<br />

du petit Abdellah Moumeni<br />

L’enfant, Abdellah Moumeni, âgé de 6 ans et<br />

résidant au douar Chadli, à 2 km du chef-lieu de la<br />

commune de Mohammadia (wilaya de Mascara), a<br />

besoin d’une prise en charge urgente, vu la gravité<br />

de son état de santé. Cet enfant souffre d’une<br />

dégénérescence totale du corps. Même sa gorge<br />

est gravement atteinte. L’eau, son unique aliment,<br />

n’arrive pas à passer dans sa gorge. Ce<br />

malheureux enfant n’arrive même pas à s’asseoir<br />

ni à se tenir debout. Selon sa famille, plusieurs<br />

médecins l’ont consulté et n’ont rien pu faire pour<br />

lui. Actuellement, Abdellah Moumeni est<br />

grabataire. Son père, sans emploi et<br />

complètement démuni, n’arrive plus à le prendre<br />

en charge. Les spécialistes affirment que le cas de<br />

cet enfant est unique et nécessite une évacuation<br />

urgente à l’étranger. Son père lance un SOS aux<br />

âmes charitables et autres pouvoirs publics<br />

pour sauver cet enfant de la mort et atténuer sa<br />

souffrance. Pour contacter son père, le numéro de<br />

téléphone est le : 07-93-92-55-90<br />

HORAIRES DES PRIÈRES<br />

ALGER ET<br />

Fedjr………… 04:55<br />

Dohr………… 12:52<br />

SES ENVIRONS<br />

Asser………..16:27<br />

Maghreb……19:16<br />

Icha………....20:38<br />

P<br />

our cette dernière soirée de jeunes groupes<br />

algériens ont été conviés sur scène<br />

comme pour donner la chance à la jeune<br />

génération de musiciens de s’exprimer devant<br />

un public nombreux. Le groupe 6 Rock’O<br />

ouvre le bal avec deux titres de sa propre composition,<br />

avant de s’attaquer à plusieurs reprises<br />

de grands classiques du blues et du rock tel<br />

que Smoke on the water.<br />

A la fin de leur tour de scène, le groupe 6<br />

Rock’O est rejoint par le «Guitare Hero» algérien,<br />

Lotfi Attar, pour interpréter deux des titres<br />

les plus connus du groupe Raina Raï, Ya ezzina<br />

et Taïla au grand bonheur du public. Lotfi Attar,<br />

qui expose une partie de sa collection de<br />

guitares dans le hall de la salle Ibn Zeydoun,<br />

est toujours présent après plus de trente ans<br />

de scène et continue encore à encourager les<br />

jeunes musiciens, qu’il trouve prometteurs, à<br />

«persévérer, innover, et s’approprier la musique<br />

algérienne».<br />

En seconde partie de soirée, le jeune groupe<br />

Bermudes entre en scène pour interpréter des<br />

titres de leur premier album Loukane, qui n’a<br />

pas été commercialisé. Leur style musical s’approche<br />

du rock psychédélique des Pink Floyd<br />

qui ont beaucoup influencé ce groupe, qui<br />

alterne souvent le rock et les ballades avec une<br />

forte présence vocale. Amar Sundy, guitariste<br />

algérien vivant aux Etats-Unis, qui a accompagné<br />

plusieurs stars internationales, rejoint<br />

les musiciens du groupe Dzaïr pour clore cette<br />

soirée et la Fête de la guitare. Amar a joué des<br />

morceaux de ces nombreux albums solo, des<br />

titres qui se basent beaucoup plus sur l’instrumental<br />

que sur le chant, avec un style qui se<br />

rapproche de la world music, où l’on retrouve<br />

des sonorités jazz, funk, folk et blues.<br />

Ce projet, chapeauté par Amine Kariche et<br />

l’OREF, a réussi à attirer un nombre conséquent<br />

d’amateurs de guitare, l’un des instruments<br />

les plus joués au monde.<br />

Cet événement, qui s’est tenu du 28 au 30 mars<br />

à Ryadh <strong>El</strong> Feth, a aussi réussi à initier et à<br />

encadrer beaucoup de jeunes musiciens amateurs,<br />

grâce à trois grands concerts et à la tenue<br />

d’ateliers de guitare. Rappelons que la Fête de<br />

la guitare, comme le déclarent ses initiateurs,<br />

se veut avant tout un événement familial et<br />

rassembleur pour donner une vocation culturelle<br />

aux amateurs de cet instrument. Plusieurs<br />

genres musicaux se sont succédé sur scène, du<br />

rock en passant par le manouch, le classique, la<br />

musique traditionnelle ou le classique.<br />

PREMIÈRES ASSISES NATIONALES DES RESSOURCES HUMAINES<br />

n événement qui a vu la<br />

Uparticipation de 100 professionnels,<br />

notamment ceux<br />

des grands groupes tels que<br />

CMF ou Samsung.<br />

Les 1res assises nationales des<br />

ressources humaines affichent<br />

leur ambition de par leur philosophie<br />

: «Montrer à quelles<br />

conditions et selon quelles<br />

méthodes les ressources humaines<br />

peuvent fonctionner<br />

en Algérie dans la plénitude<br />

de la fonction. Et par voie de<br />

conséquence, les intervenants<br />

ont tous la capacité d’intégrer<br />

la culture algérienne dans les<br />

standards internationaux».<br />

Pour ce faire, d’intéressantes<br />

communications ont porté sur<br />

des thèmes comme «L’évolution<br />

récente des RH en Algérie»,<br />

animée par Bertrand Milas,<br />

directeur du groupe Solic,<br />

«Comment générer l’engagment<br />

des salariés ou les RH,<br />

clés de la performance globa-<br />

Une touche<br />

pour de belles<br />

soirées<br />

● Une soirée musicale, animée par les groupes 6 Rock’O,<br />

Bermudes et le guitariste Amar Sundy, s’est déroulée, vendredi,<br />

en clôture de la fête de la guitare organisée par l’Office Ryadh <strong>El</strong> Feth.<br />

Un cadre de référence agissant<br />

● La Sarl Sociad, société de conseil et d’aide aux entreprises, fondatrice du<br />

magazine Le BIP (de conseil et de formation), a organisé, les 27 et 28 mars 2012,<br />

à l’hôtel Riad de Sidi Fredj, les 1 res assises nationales des ressources humaines.<br />

le», par Réda Bendedouche,<br />

directeur des ressources humaines<br />

de <strong>Watan</strong>ya, «L’évaluation<br />

des compétences»,<br />

de Rafik Saïchi, directeur<br />

général de SR Management<br />

ou encore «Les outils de pilotage<br />

de la fonction RH»,<br />

par Soraya Roumi, directrice<br />

des ressources humaines adjoint<br />

chez Société Générale.<br />

Arezki Guiddir, consultant<br />

en ingénierie management<br />

socio-économique à Paris,<br />

dans son intervention intitulée<br />

«Les systèmes de rémunération»,<br />

a insisté sur le «courage<br />

managial, sans risque,<br />

avec audace». «Il faut oser<br />

dans les RH», exhortera-t-il.<br />

Gérard Lambret, directeur<br />

général de Sociad, déclarera<br />

à propos de ces assises portant<br />

sur les RH : «Le premier<br />

objectif est de montrer<br />

les normes internationales<br />

en matière de RH. Le se-<br />

cond, c’est de regrouper et<br />

faire rencontrer les DRH privées<br />

et publiques. <strong>El</strong>les ont<br />

des contraintes différentes.<br />

Mais elles fonctionnent de la<br />

même façon. Un espace aussi<br />

d’échange d’expériences et<br />

de témoignages. Et puis, faire<br />

avancer les choses à travers<br />

de petites étapes de manière<br />

concrète et non pas théorique.<br />

Par ailleurs, j’ai un seul<br />

regret, nous avons eu très<br />

peu de chefs d’entreprise.<br />

Cependant, l’équipe de <strong>El</strong>secom<br />

a participé massivement<br />

avec 11 professionnels. Une<br />

équipe motivée. La prochaine<br />

fois, on essayera de motiver<br />

les autres…».<br />

Dihia Djellal, directrice du<br />

magazine Le BIP étayera :<br />

«Notre but est celui de rassembler<br />

les responsables des<br />

ressources humaines et de<br />

discuter des préoccupations<br />

actuelles…». K. Smaïl<br />

ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi<br />

Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75<br />

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC-<br />

Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.<br />

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :<br />

Société de distribution <strong>El</strong> Khabar.<br />

Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA <strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran)<br />

PHOTO : D. R.<br />

16:25 4 mariages pour<br />

une lune de miel<br />

17:20 Une famille en<br />

or<br />

18:05 Money Drop<br />

19:00 Journal<br />

19:50 Clem - La<br />

guerre des familles<br />

Caroline a ouvert son<br />

magasin d’optique et se<br />

révèle redoutable en<br />

femme d’affaires. Au<br />

point de manager sa<br />

famille...<br />

21:30 Esprits criminels<br />

La treizième étape<br />

16:30 Des chiffres et<br />

des lettres<br />

17:10 Questions pour<br />

un champion<br />

18:00 19/20<br />

19:10 Plus belle la vie<br />

19:35 Disneyland<br />

et ses secrets -<br />

Déjà 20 ans que<br />

Disneyland s’est installé<br />

en France. A l’occasion<br />

de cet anniversaire,<br />

Mireille Dumas nous y<br />

emmène...<br />

22:06 La guerre perdue<br />

16:15 Route 66<br />

17:05 Dans tes yeux<br />

Andalousie<br />

17:30 X:enius<br />

18:00 Bateaux à vapeur<br />

de légende<br />

18:45 Arte Journal<br />

19:40 Confidences<br />

trop intimes<br />

Une femme confie ses<br />

déboires sentimentaux à<br />

un conseiller fiscal<br />

qu’elle prend pour un<br />

psychologue. ..<br />

15:30 La proie<br />

17:10 Têtes à claques<br />

Le poisson d’avril<br />

17:15 Les Simpson<br />

Le rap de Bart<br />

17:45 Le JT<br />

18:10 Le grand journal<br />

19:05 Le petit journal<br />

19:55 Mafiosa<br />

Tandis que Carmen est<br />

au chevet de sa tante<br />

hospitalisée, les<br />

Acquaviva reforment<br />

leur clan<br />

20:45 Mafiosa<br />

21:35Spécial<br />

investigation -Les sanspapiers<br />

de la République<br />

22:30 L’oeil de Links<br />

23:00 Si tu meurs, je te<br />

tue<br />

00:30 Mugabe et<br />

l’Africain blanc<br />

Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66<br />

Les manuscrits, photographies ou tout<br />

autre document et illustration adressés<br />

ou remis à la rédaction ne seront pas<br />

rendus et ne feront l’objet<br />

d’aucune réclamation.<br />

Reproduction interdite de tous articles<br />

sauf accord de la rédaction.<br />

16:55 On n’demande<br />

qu’à en rire<br />

17:55 N’oubliez pas les<br />

paroles<br />

19:00 Journal<br />

19:35 Cold Case :<br />

affaires classées-Du<br />

sang sur la glace<br />

Autrefois accusé du<br />

meurtre du jeune<br />

hockeyeur Tommy<br />

Flanagan, puis relaxé<br />

faute de preuves...<br />

20:30 Cold Case : affaires<br />

classées. Le monde du silence<br />

14:40 Un homme de rêve<br />

16:40 Un dîner presque<br />

parfait<br />

17:45 100 % mag<br />

18:45 Le 19 45<br />

19:05 Scènes de<br />

ménages<br />

19:50 Top chef<br />

Dixième semaine du plus<br />

grand concours de cuisine<br />

réservé aux professionnels.<br />

Un épisode qui s’annonce<br />

riche...<br />

22:40 Un dîner presque<br />

parfait<br />

16:05 Le point<br />

17:35 L’homme à<br />

l’envers<br />

19:05 Des camions et<br />

des hommes - Turquie,<br />

les portes de l’Irak<br />

19:30 Le journal de<br />

France 2<br />

20:00 Foot !<br />

Résumé des matchs,<br />

commentaires, analyses<br />

après chaque journée du<br />

championnat de France<br />

de football de Ligue 1<br />

21:05 L’Islande<br />

16:15 Les maçons du<br />

coeur - La famille<br />

Rodriguez<br />

17:05 Monk part à la<br />

chasse au trésor<br />

17:55 Monk et les trois<br />

tartes<br />

18:45Monk et Madame<br />

19:45 Les deux<br />

Superflics, Martin Riggs<br />

et Roger Murtaugh sont<br />

de retour dans de<br />

nouvelles aventures.<br />

Nous les retrouvons face<br />

à un dangereux<br />

pyromane, qu’ils<br />

arrêtent alors que celuici<br />

est sur le point<br />

d’incendier un quartier<br />

entier...<br />

20:30 Arabesque1<br />

Meurtre au paradis<br />

21:55 8 MM


HANDBALL<br />

Les clubs<br />

boycotteurs<br />

devant le TAS<br />

Après la plainte déposée le<br />

13 mars dernier contre la<br />

Fédération algérienne de<br />

handball (FAHB) par les clubs<br />

du Groupement sportif des<br />

pétroliers (GSP), le HC <strong>El</strong> Biar<br />

et le MC Saïda, ces derniers<br />

seront entendus cet aprèsmidi<br />

à 13h par le Tribunal<br />

arbitral sportif (TAS) se<br />

trouvant au même siège que<br />

le Comité olympique algérien<br />

(COA).<br />

Le président de la FAHB a<br />

été également convoqué<br />

par le TAS. En eff et, avec la<br />

situation sans précédent<br />

qu’a connue le handball, le<br />

TAS a été saisi pour rendre<br />

son jugement dans les<br />

semaines à venir. Les trois<br />

formations ont boycotté<br />

le championnat d’Algérie<br />

dans le but de dénoncer<br />

la nouvelle formule du<br />

championnat à vingt clubs,<br />

jugée non conforme à la<br />

réglementation. Fautil<br />

rappeler que le ministère<br />

de la Jeunesse et des<br />

Sports (MJS), qui avait gelé<br />

le championnat national,<br />

a mis son ‘‘veto’’ quant<br />

à la rétrogradation des<br />

clubs cités par la FAHB.<br />

Le bras de fer s’est<br />

poursuivi alors que le<br />

championnat a connu tant de<br />

chamboulements. C. B.<br />

PHOTO : D. R.<br />

<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 mars 2012 - 30<br />

SPORTS<br />

CR BELOUIZDAD<br />

L’appétit vient<br />

en mangeant<br />

Slimani, auteur du but de la victoire du CRB<br />

D<br />

ame coupe multiplie les sourires<br />

en direction du Chabab<br />

de Belouizdad. Devant la<br />

redoutable équipe de l’ASO Chlef,<br />

les Rouge et Blanc de Laâqiba ont<br />

composté leur billet qualificatif<br />

au carré d’as, après leur victoire<br />

méritée sur le petit score de 1 but<br />

à 0 dans une rencontre très intense,<br />

disputée samedi au stade du 20<br />

Août 55. Une qualification qui fait<br />

rêver désormais les supporters.<br />

Exalté, un supporter a émis la réflexion<br />

suivante : «Généralement,<br />

le CRB atteint la finale une fois<br />

le cap des quarts passé avec succès.»<br />

Des propos lourds de sens<br />

qui mettent au jour les ambitions<br />

légitimes des supporters de voir<br />

leur club favori remporter la coupe<br />

d’Algérie après l’avoir soulevée 6<br />

fois, dont la dernière en 2009. Le<br />

coach du CRB, Djamel Menad, en<br />

homme averti, ne veut pas pavoiser,<br />

il tient des propos plus prudents et<br />

bien mesurés : «Les quatre équipes<br />

qualifiées aux demi-finales partent<br />

à chances égales. <strong>El</strong>les nourrissent<br />

la même ambition, à savoir remporter<br />

le sacre. Loin de toute forme<br />

de chauvinisme et d’optimisme<br />

béat, au CRB nous continuerons à<br />

négocier match par match. Avec le<br />

soutien de toute la famille du club,<br />

je pense qu’il y a la place pour un<br />

exploit.» Et de poursuivre : «Je<br />

rends hommage aux joueurs qui<br />

ont adhéré à mon discours. Ils ont<br />

bien saisi le message en livrant<br />

un match de héros contre Chlef.<br />

J’espère qu’ils vont continuer sur<br />

cette voie pour offrir quelque chose<br />

à nos supporters en fin de saison. Il<br />

faudra maintenir cet état d’esprit<br />

très positif.» Pour le stratège Amar<br />

Ammour, invité par nos confères<br />

d’<strong>El</strong> Bahdja, «il serait magnifique<br />

d’offrir un titre de coupe d’Algérie<br />

au club à l’occasion des festivités<br />

de son cinquantenaire». Ammour,<br />

qui avait remporté deux coupes<br />

d’Algérie avec l’USM Alger, a annoncé,<br />

par ailleurs : «Je n’ai jamais<br />

pensé prendre ma retraite internationale.<br />

Je voudrais mettre mon<br />

expérience au service des jeunes<br />

joueurs du Chabab.»<br />

CRB-ASO REPORTÉ<br />

Sur un tout autre registre, nous<br />

apprenons que la Ligue de football<br />

professionnel (LFP) a décidé<br />

de reporter le match CRB-ASO<br />

comptant pour la 24e journée du<br />

championnat de Ligue 1 de football.<br />

Initialement prévue pour ce<br />

samedi, cette rencontre a été donc<br />

reportée en raison du déplacement,<br />

aujourd’hui, du club de Chlef à<br />

Kinshasa pour affronter le Vita<br />

Club en match retour des 8es de<br />

finale de la Ligue des champions<br />

d’Afrique. Y. Temani<br />

C<br />

ASO CHLEF<br />

Départ<br />

aujourd’hui<br />

pour Kinshasa<br />

’est avec un moral au plus bas que l’équipe de<br />

l’ASO Chlef s’envolera, aujourd’hui lundi,<br />

pour Kinshasa (RD du Congo), où elle doit<br />

y disputer, dimanche prochain, le match retour de<br />

la Ligue des champions contre l’AS Vita Club. <strong>El</strong>le<br />

prendra le départ de l’aéroport Houari Boumediene<br />

à 19h en direction de Paris, avant de rallier le lendemain<br />

(mardi) la capitale du Congo. Après un voyage<br />

de 7 heures, la délégation, composée de 30 personnes,<br />

atterrira à l’aéroport de Kinshasa en fin d’aprèsmidi,<br />

selon les informations en notre possession.<br />

Le staff technique et administratif y déplacera tout<br />

l’effectif, y compris les blessés, à l’image de Seguer,<br />

Senouci, Aouamri et Bentoucha. Ces derniers, nous<br />

dit-on, seront soignés sur place puisque l’équipe<br />

aura quatre jours pour récupérer et préparer la rencontre<br />

contre l’AS Vita Club. Seuls manqueront les<br />

joueurs non qualifiés pour la compétition africaine,<br />

tels que le Burkinabé Oussalé et le Franco-Djiboutien<br />

Kadir Hassène.<br />

L’entraîneur, Noureddine Saâdi, devrait donc profiter<br />

de ce séjour pour remonter le moral de la<br />

troupe et remédier aux défaillances relevées après<br />

les deux défaites consécutives face au CRB en<br />

coupe et à l’USMH à domicile. Mais le travail sera<br />

certainement axé sur le plan psychologique, car<br />

pour ce qui est du physique, le coach s’est réjoui de<br />

la prestation et du rendement de son groupe contre<br />

le CRB, avant-hier, pour le compte des quarts de<br />

finale de la coupe d’Algérie. Il a déclaré avoir été<br />

surpris par la réaction de ses joueurs qui ont dominé<br />

par moment leur adversaire et qui s’étaient créé de<br />

nombreuses occasions de but, malgré les problèmes<br />

liés à un calendrier surchargé. Cette réaction est de<br />

bon augure, selon lui, pour la prochaine sortie contre<br />

le Vita Club, dimanche prochain, au stade de Kinshasa.<br />

Rappelons qu’au match aller, les deux équipes<br />

avaient fait match nul (0-0). Ahmed Yechkour


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Lundi 2 mars 2012 - 31<br />

SPORTS<br />

LUTTE CONTRE LA VIOLENCE DANS LES STADES<br />

La stratégie britannique<br />

est la meilleure voie<br />

Suite de la page 1 de football (FAF). Les Britanniques ont beaucoup<br />

souffert du hooliganisme dans les années<br />

eux qui sont censés apporter les réponses 1980-1990 ; ils l’ont jugulé en mobilisant tous<br />

à ce fléau ont failli sur toute la ligne. Leur les moyens. Il a fallu trois tragédies : l’incendie<br />

C prétendue «stratégie» pour juguler ce de Bradford en 1985 qui a fait 56 morts, la catas-<br />

phénomène a été un fiasco total. Les solutions trophe du Heysel (Bruxelles) en 1985 (39 morts)<br />

proposées se sont révélées inadéquates par et celle de Hillsborough (1989, 96 morts) pour<br />

rapport aux menaces et dangers que la violence que le gouvernement britannique s’investisse<br />

dans les stades fait encourir au football et à la véritablement dans cette question qui risquait de<br />

sécurité des citoyens et leurs biens. Les journées, signer la mort du football dans le royaume. Le<br />

conférences-débats sur la violence ne servent, en juge Taylor, choisi pour présenter un rapport qui<br />

fin de compte, qu’à amuser la galerie et engloutir porte son nom, a préconisé 73 solutions que le<br />

des millions de dinars sans résultat probant. Ce gouvernement a adoptées dans leur intégralité.<br />

chapitre relève de la compétence de vrais spécia- Le «travail en partenariat» est particulièrement<br />

listes en la matière et non pas de ceux qui se sont recommandé dans la lutte contre la violence<br />

intronisés «experts en la matière» mais qui n’ont dans les stades. Le «partenariat», ici, signifie la<br />

jamais mis les pieds dans un stade ni approché et collaboration de différents acteurs pour venir à<br />

discuté avec les supporters. Il faut dépasser les bout de ce mal. Aucune partie œuvrant en solo<br />

clichés récurrents servis à la carte.<br />

ne répondra aux attentes. Brayan Drew recom-<br />

Il n’est pas honteux de regarder ailleurs, de mande de «disposer d’un cadre juridique clair<br />

s’inspirer des exemples de réussite en la ma- précisant les responsabilités». Les partenaires,<br />

tière. Le modèle britannique dans le domaine selon l’officier britannique, sont le gouverne-<br />

de la sécurité du football est une référence. Les ment, le ministère public, la police, les instances<br />

Britanniques concèdent que «les problèmes sont du football (la Fédération) et les supporters.<br />

complexes et ne cessent d’évoluer. Il n’existe pas En Algérie, ces derniers ne sont ni organisés ni<br />

de solution facile». Pour eux, «le caractère et la reconnus officiellement, alors qu’ils restent des<br />

gravité des actes de violence et de désordre va- acteurs incontournables dans la vie et l’organirient<br />

beaucoup d’une région à l’autre du monde, sation du club. La coordination entre toutes ces<br />

où les dispositions constitutionnelles, juridiques, parties sera bénéfique pour «s’attaquer à la cri-<br />

policières, de sécurité et de sûreté sont tout aussi minalité liée au football, c’est-à-dire la violence<br />

variées», indique un rapport rédigé par Brayan et le désordre». Préalablement à toute action, il<br />

Drew, chef du réseau de renseignement sur le faudra établir un cadre législatif. Des solutions<br />

football du service de police britannique qui a consisteraient, par exemple, à exclure des stades<br />

animé une conférence à Alger, les 8 et 9 février les supporters jugés à risque, et en même temps<br />

2010, à l’invitation de la Fédération algérienne favoriser la présence de supporters qui ne présen-<br />

L’ENTV condamne<br />

De graves incidents ont été enregistrés lors du match des quarts de fi nale de la coupe d’Algérie<br />

entre les clubs algérois de l’USMH et de l’USMA disputé, samedi soir, au stade olympique du 5<br />

Juillet. Outre le saccage des sièges, des supporters s’en sont pris à l’ENTV, une caméra HD a été<br />

basculée de haut de la tribune supérieure. Des scènes montrées par la télévision algérienne<br />

Une scène de violence du match USMH - USMA<br />

tent aucun risque pour la sécurité dans l’enceinte.<br />

L’objectif de cette démarche est d’«isoler les<br />

fauteurs de troubles».<br />

Les interdictions administratives de stade, qui<br />

peuvent aller jusqu’à 10, sont dissuasives. Pour<br />

que cela soit possible, il faut, bien sûr, légiférer.<br />

En Angleterre, une infraction équivaut à un délit<br />

criminel et son auteur est interdit de matches dans<br />

le pays et empêché de se déplacer à l’étranger<br />

pour supporter son club ou l’équipe nationale.<br />

Si l’Algérie veut combattre efficacement ce<br />

fléau, elle devra obligatoirement se doter d’un<br />

arsenal juridique pour le juguler. Mener des<br />

«campagnes de sensibilisation sans conviction<br />

ni objectif précis» ramènera toujours au point de<br />

départ, à savoir la politique du constat. Pour que<br />

nos enceintes sportives redeviennent des havres<br />

de paix, des espaces où des citoyens et, pourquoi<br />

pas des citoyennes, puissent se mouvoir, supporter<br />

leur équipe sans craindre pour leur vie. Si<br />

MAHFOUD<br />

KERBADJ DÉCLARE :<br />

«Le club coupable<br />

remboursera<br />

les dégâts»<br />

Les dégâts matériels occasionnés lors de la<br />

rencontre USM <strong>El</strong> Harrach - USM Alger (0-0,<br />

qualifi cation de l’USMH aux TAB) samedi soir<br />

au stade du 5-Juillet (Alger) en quart de fi nale<br />

de la coupe d’Algérie de football, seront<br />

remboursés par le club dont les supporters<br />

en seront jugés coupables, a indiqué<br />

hier le président de la Ligue de football<br />

professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj. «Les<br />

rapports du match établis par les diff érentes<br />

dans le JT de 23 heures sur l’A3. Chose qui a suscité l’interruption de la retransmission du match toutes les «politiques» de lutte contre la violence parties concernées vont déterminer les<br />

sur la chaîne 4 en langue amazighe. L’auteur de l’acte est facilement identifi able. Par la voix du<br />

responsable du service sport de la télévision algérienne, Yacine Bourouila, l’ENTV condamne<br />

fermement ces actes de vandalisme qui prennent des proportions alarmantes ces dernières<br />

semaines. «Nous condamnons vivement les incidents survenus. C’est regrettable d’en arriver là.<br />

La bête immonde a encore frappé, c’est à toutes les parties concernées, y compris la presse, de<br />

dénoncer ces comportements», se révolte M. Bourouila dans une déclaration accordée à l’agence<br />

offi cielle (APS). Et de poursuivre : «On attendra le rapport qui sera établi pour voir quels seront les<br />

démarches à suivre. Le plus important, c’est qu’il n’y a pas eu de pertes humaines.» K. Y.<br />

n’ont pas donné de résultat, c’est parce qu’elles<br />

n’ont pas été suffisamment réfléchies, elles ont<br />

été adoptées à la hussarde pour «répondre à une<br />

inquiétude du moment».<br />

La lutte contre la violence dans les stades requiert<br />

d’autres réflexes que ceux induits uniquement<br />

par la conjoncture. Tout est à revoir. C’est à ce<br />

seul prix qu’elle sera vaincue. Y. O.<br />

responsabilités de chacune des deux équipes<br />

dans les dégâts matériels survenus au stade<br />

du 5-Juillet. Le club, dont les supporters en<br />

seront jugés coupables, sera contraint de<br />

payer les frais aux parties victimes», a déclaré<br />

à l’APS le président de la LFP. Des actes de<br />

vandalisme et de violence ont été constatés<br />

au niveau du grand stade de la capitale avant<br />

et pendant le derby algérois. Plusieurs sièges<br />

des tribunes ont été saccagés, alors que<br />

USM ALGER<br />

Un géant aux pieds d’argile<br />

L’équipe de l’USM Alger, présentée comme un géant du<br />

championnat national cette saison après le recrutement<br />

judicieux opéré durant l’intersaison, s’est eff ondrée samedi<br />

soir comme un château de cartes face à l’USMH, un club à<br />

petit budget. La formation de Soustara était incapable de<br />

prendre le-dessus sur son voisin avant de s’incliner aux<br />

tirs au but dans un match qui a connu de violents incidents<br />

dans les tribunes, au cours desquelles il a été enregistré<br />

d’importants dégâts matériels. Mais là n’est pas notre propos<br />

(voir article ci-dessus). L’USMA, au budget faramineux,<br />

BASKET-BALL<br />

Graves incidents à Miliana<br />

a rencontre de coupe d’Algérie entre la ville de Boufarik, puisque des pseudo<br />

L le GSP, tenant du titre, et le Widad supporters du club local se sont agglu-<br />

de Boufarik a tourné au cauchemar. Le tinés tout au long de l’autoroute pour<br />

match qui s’est déroulé à Miliana n’est caillasser le bus et les voitures de l’équipe<br />

pas allé à son terme pour cause des vio- des pétroliers. Plusieurs dégâts matériels<br />

lences. Les supporters boufarikois qui sont ainsi à déplorer.<br />

étaient nombreux à faire le déplacement La fédération, qui a pris la bonne initia-<br />

se sont accrochés avec ceux de Miliana. tive de reporter la prochaine rencontre<br />

Déjà, bien avant le début de la rencontre, entre ces deux formations dans le cadre<br />

deux caméras ont été balancées du haut de<br />

la tribune supérieure. «Pour le moment, je<br />

n’ai pas encore reçu les rapports des services<br />

concernés. Une fois lesdits rapports établis,<br />

la commission de discipline auprès de la<br />

LFP se réunira pour prendre les décisions<br />

qui s’imposent», a précisé encore le premier<br />

responsable de l’instance footballistique<br />

algérienne. Kerbadj a tenu au passage<br />

à déplorer «les incidents» en question,<br />

regrettant qu’«un match de football entre<br />

deux voisins, censé être une grande fête pour<br />

les supporters des deux équipes, tourne à la<br />

violence.»<br />

risque de terminer la saison bredouille. Un dirigeant n’a pas<br />

omis de le rappeler aux joueurs à la fi n de la rencontre et les<br />

a mis devant leurs responsabilités. «La direction a mis tous<br />

les moyens à la disposition des joueurs, à eux maintenant<br />

de prendre leurs responsabilités», a-t-il déclaré. A noter<br />

que les joueurs de l’USMA sont les seuls à être payés dans<br />

les temps et dont le salaire d’un joueur représente la masse<br />

salariale de toute l’équipe d’<strong>El</strong> Harrach. L’entraîneur Ighil<br />

avait beau déclarer que son équipe aurait pu tuer le match<br />

dans les 90 minutes, mais hélas ! Dame coupe a choisi <strong>El</strong><br />

Harrach. Ighil avait également critiqué l’arbitrage qui, selon<br />

lui, avait raté son match car il a été surmédiatisé et donc mis<br />

sous pression. Il a accordé deux jours de repos à ses joueurs<br />

et leur a donné rendez-vous pour demain afi n de préparer le<br />

match contre la JSK et la suite du championnat. Entre-temps,<br />

une importante réunion est prévue dans les prochains jours<br />

entre les responsables du club de Soustara pour prendre les<br />

décisions qui s’imposent. Anis B.<br />

la tension était à son comble, mais lorsque<br />

l’équipe des Pétroliers menait au score à<br />

la fin du second quart (32-23), des choses<br />

pas belles à voir ont fait leur apparition.<br />

Des supporters de l’équipe de Boufarik,<br />

déchaînés, ne se sont pas fait prier pour<br />

balancer toutes sortes de projectiles sur<br />

les joueurs algérois. Loin de se calmer,<br />

ces mêmes supporters ont envahi la salle<br />

non sans tout saccager sur leur passage.<br />

Devant une telle situation devenue incontrôlable,<br />

l’arbitre de la rencontre était dans<br />

l’obligation de mettre fin aux débats, car<br />

la sécurité des joueurs et des dirigeants<br />

était en danger. Sur la route du retour vers<br />

Alger, la délégation du GSP a été prise<br />

dans un véritable traquenard au niveau de<br />

du championnat national, devrait prendre<br />

toutes ses responsabilités afin d’assurer<br />

les meilleurs moyens pour le bon déroulement<br />

de cette rencontre. Les confrontations<br />

entre le GSP et le WAB ont pris<br />

d’autres proportions, et il serait plus<br />

adéquat, afin d’atténuer cette tension, de<br />

faire évoluer ce duel dans des salles neutres<br />

et sans public. Il y va de l’avenir de la<br />

discipline, car la pression qui alimente ces<br />

retrouvailles va en s’amplifiant de saison<br />

en saison. La balle est dans le camp de<br />

la fédération, puisque tous les regards<br />

sont pointés sur les décisions qu’elle doit<br />

prendre au plus vite pour mettre fin à une<br />

violence rampante qui risque de déboucher<br />

sur le dramatique. A. H.<br />

FÉLICITATIONS<br />

Les familles Kharoum,<br />

Ramoul et Bernoussi<br />

félicitent leur fi ls et frère<br />

BRAHIM-YACINE<br />

pour sa soutenance de<br />

Technicien supérieur en<br />

Gestion et Ressources<br />

Humaines, mention très bien, qui a eu<br />

lieu le 24/03/2012 à l'annexe de l'IFEP<br />

d'<strong>El</strong> Annasser, Alger.<br />

Bravo et bienvenue dans le monde<br />

du travail !<br />

PHOTO : D. R.


<strong>El</strong> <strong>Watan</strong><br />

CINÉMA<br />

Début des Journées du fi lm<br />

méditerranéen à Alger<br />

L<br />

e cinéaste turc, Nuri Bilge Ceylan,<br />

était présent, samedi soir à la salle<br />

Cosmos au complexe Riad <strong>El</strong> Feth,<br />

à Alger, pour la projection de son dernier<br />

long métrage, Il était une fois en Anatolie<br />

(Bir Zamanlar Anadolu’da), qui a lancé les<br />

premières Journées du film méditerranéen,<br />

Mediterra Ciné. Organisée par l’Agence<br />

algérienne du rayonnement culturel<br />

(AARC) et la société de production et de<br />

distribution MD Ciné, la manifestation se<br />

déroulera jusqu’au 7 avril à un rythme de 4<br />

à 6 projections par jour (13h30, 15h, 15h30<br />

et 18h) dans les deux salles Cosmos, Alpha<br />

et Bêta. «Nous avons essayé de choisir<br />

des films représentatifs de chaque pays<br />

et d’équilibrer entre les films d’auteur et<br />

ceux à caractère commercial. Ces longs<br />

métrages représentent la quintessence de<br />

ce qu’a été la production cinématographique<br />

en 2011», a déclaré, lors de la cérémonie<br />

d’ouverture, Malek Ali Yahia, directeur<br />

de MD Ciné. Nabila Rezaïg, chargée du<br />

département cinéma à l’AARC, a expliqué,<br />

POINT ZÉRO<br />

de son côté, que la plupart des films choisis<br />

ont été primés. <strong>El</strong>le a cité l’exemple de<br />

Il était une fois en Anatolie, qui a eu le<br />

grand prix au Festival du cinéma de Cannes<br />

en 2011, le long métrage français The Artist<br />

de Michel Hazanavicius, qui a décroché<br />

cinq q oscars<br />

<strong>El</strong>oge de la brièveté<br />

A<br />

u-delà des coups portés régulièrement, les autorités<br />

envoient des SMS aux citoyen(ne)s pour des<br />

campagnes de sensibilisation du genre «dat menfaâ<br />

âmma», c’est-à-dire d’utilité publique. Ces SMS – sigle pour<br />

«short message service», des textos dont le nombre de<br />

caractères ne doit pas dépasser 50 – sont censés, par leur<br />

concision, toucher l’esprit du plus grand nombre de<br />

destinataires par un message groupé, envoi unique comme<br />

au temps du parti éponyme, technologie en plus. Pour le<br />

contenu, l’intérêt est différemment apprécié. Parmi ces<br />

messages, celui sur la nécessité de voter, auquel un citoyen<br />

pré-abstentionniste a tenté sans succès de répondre par<br />

«non merci», ou le plus étrange, dans la façon dont il est<br />

écrit, celui sur les terroristes qu’il faut dénoncer sans<br />

attendre, nommés par le rédacteur du SMS «le résidu<br />

de terroristes en fuite». Il y a bien quelqu’un qui est chargé<br />

de les écrire, ces messages qui n’arrivent d’ailleurs que<br />

ALGER 12° ORAN 14°<br />

18°<br />

CONSTANTINE 8°<br />

18°<br />

24°<br />

OUARGLA 18°<br />

30°<br />

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 2 avril 2012<br />

amour, de Mohammed Nadif (Maroc),<br />

Dima Brando, de Ridha Béhi (Tunisie),<br />

Damascus with my love, de Mohamed<br />

Abdulaziz (Syrie), Balle perdue, de Georges<br />

Hachem (Liban), Normal, de Merzak<br />

Allouache (Algérie), Cairo Exit, de<br />

Hescham Issawi (Egypte), Habibi, de<br />

Susan Su Youssef (Palestine), Montevideo,<br />

taste ta of a dream, de Dragan Bjelogrlic<br />

(Serbie), (S Fish n’chips, de <strong>El</strong>ias Demetriou<br />

tri (Chypre) et Terraferma, de Emanuele<br />

nu Giannaris (Italie)… En tout 18 longs<br />

métrages. mé Certains de ces films ont été<br />

présentés pré au cinquième Festival d’Oran<br />

du film arabe (FOFA) en décembre 2011.<br />

«C’est «C une manière de garder la confiance<br />

des de cinéastes qui étaient présents avec<br />

nous no à Oran. Nous avons donc décidé de<br />

aux<br />

montrer mo certains films projetés à Oran pour<br />

Etats-Unis et la fiction espagnole<br />

permettre pe au public d’Alger de les voir<br />

Pain noir, noir de Agusti Villaronga Villaronga, primé une<br />

aussi au<br />

(…) Il y a un fil conducteur entre ces<br />

dizaine de fois du prestigieux prix Goya. films choisis pour MediterraCiné, la ques-<br />

Autres films programmés : Amnistie, de tion de l’émigration clandestine», a précisé<br />

Bujar Alimani (Albanie), Andalousie, mon Nabila Rezaïg. Fayçal Métaoui<br />

Par Chawki Amari<br />

rarement sur Mobilis, l’opérateur public, mais plus<br />

fréquemment sur Djezzy et Nedjma, privés. Qui est-il ?<br />

Pourquoi n’écrit-il pas en arabe ou en tamazight ? Pourquoi<br />

ce français à la syntaxe si compliquée ? Dans ce cadre de<br />

brièveté, le dernier SMS des autorités a posé un problème à<br />

nombre d’abonnés. Il était question de don de sang<br />

nécessaire, selon le rédacteur du message, «pour consolider<br />

la citoyenneté maghrébine». Quel est le rapport entre le<br />

sang et la citoyenneté maghrébine qui n’existe pas encore ?<br />

Aucun, ou peut-être, comme l’a suggéré un sceptique,<br />

d’exporter (enfin) du sang vers la Tunisie et le Maroc, qui<br />

serait plus cher au nombre plus réduit de morts ? Il ne faut<br />

pas se plaindre, un SMS est toujours mieux que de recevoir<br />

un appel des autorités sur son téléphone, avec l’ordre de<br />

dénoncer les terroristes en fuite ou en résidu, de voter et de<br />

donner son sang, dans l’ordre. Oui, il faut savoir rester bref.<br />

Mais qui écrit les SMS ?<br />

COMMENTAIRE<br />

L’Etat<br />

impuissant ?<br />

Par Hassan Moali<br />

La violence dans les stades ? Voilà un phénomène<br />

qui traduit le mieux le mal algérien. Il y a lieu<br />

d’avoir honte devant cette image détestable d’un<br />

jeune qui jette sauvagement une caméra de la<br />

télévision du haut de la tribune du stade du 5 Juillet. Cet<br />

individu ne pouvait pas trouver une aussi pire façon de<br />

vendre la destination Algérie à l’étranger. Aucun discours<br />

politique triomphaliste, aucune publicité touristique ne<br />

peut effacer des mémoires ce geste vilain, vache et voyou<br />

qui a fait le tour du monde en quelques heures. Les<br />

Algériens, scotchés au petit écran, étaient horrifiés de<br />

suivre en live cette séquence de film d’horreur alors qu’il<br />

attendait la deuxième mi-temps d’un match de foot. La<br />

«bien-pensance» va nous seriner une nouvelle fois que ce<br />

phénomène est mondial comme l’est aussi le terrorisme et<br />

que, par conséquent, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Sur ce<br />

plan, force est de reconnaître que les autorités algériennes<br />

méritent qu’on leur décerne une médaille du fair-play…<br />

Ces bandes d’agresseurs qui écument nos stades depuis<br />

des années bénéficient d’un incroyable laxisme. Le<br />

complexe du 5 Juillet, unique «fierté» infrastructurelle du<br />

foot national, a eu à subir à plusieurs reprises la furia des<br />

ultras. Les sièges ont été rageusement arrachés et balancés<br />

en direction de la pelouse. Et que font les autorités ? <strong>El</strong>les<br />

débloquent l’argent pour réparer les dégâts, ferment<br />

momentanément le stade en attendant une prochaine<br />

razzia des casseurs qui reviennent impunément sur les<br />

lieux du crime ! Ce cycle infernal est intenable. On aura<br />

tout vu dans nos stades, sauf le foot. Les enceintes<br />

sportives sont devenues des tribunes d’expression des<br />

pires violences. La conjonction du mal-être social au sein<br />

de la cellule familiale et l’incompétence des autorités à les<br />

prendre en charge ont produit des jeunes explosifs pour<br />

qui le stade sert d’exutoire pour éructer une rage<br />

refoulée.<br />

Il ne s’agit pas là de justifier ces actes répréhensibles par<br />

un quelconque déterminisme social au nom duquel on<br />

devrait agiter le drapeau blanc. La violence dans les stades<br />

est certes consubstantielle à la violence sociale tout court<br />

qui a succédé à la décennie noire. Mais la responsabilité<br />

du gouvernement et de toutes les autorités du pays est<br />

pleinement engagée dès lors qu’elles ont échoué dans<br />

l’endiguement du phénomène. La fédération de Raouraoua,<br />

qui a institué le huis clos pour punir les casseurs – et priver<br />

les spectateurs ! – devra faire un effort d’imagination pour<br />

trouver une solution. La violence dans les stades n’est pas<br />

seulement une affaire de policiers armés de matraques et<br />

de boucliers pour engager des corps à corps. Ce n’est pas<br />

non plus avec des séminaires budgétivores et autres<br />

colloques bidon qu’on pourra calmer des jeunes en<br />

éruption.<br />

Le constat est frappant : l’échec des autorités à mettre fin<br />

à la violence dans les stades est inversement proportionnel<br />

à leur succès à mater les manifestations sociales et<br />

politiques pacifiques… Il est vrai que les promoteurs de<br />

ces dernières initiatives ne rendent pas les coups. Toute la<br />

question est là.<br />

BOUIRA<br />

14 BLESSÉS DANS UN ACCIDENT<br />

DE LA CIRCULATION<br />

■ La route est de plus<br />

en plus dangereuse.<br />

Hier vers 7h, sur la RN5,<br />

à quelques encablures<br />

à l’est de Bechloul, un<br />

bus de transport des<br />

voyageurs, assurant la<br />

desserte Bouira-Béjaïa<br />

s’est renversé.<br />

Bilan : 14 blessés, dont<br />

3 gravement atteints, qui<br />

ont été transférés aux<br />

urgences du CHU de<br />

Tizi Ouzou. Ali Cherarak<br />

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