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Ce document numérisé est le fruit d'un long travail approuvé par le ...

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Mais pour que la <strong>par</strong>o<strong>le</strong> du père soit reconnue comme représentant de la loi, il faut<br />

qu'el<strong>le</strong> soit reconnue comme tel<strong>le</strong> <strong>par</strong> la mère. Lacan précise que« <strong>le</strong> père n'<strong>est</strong> présent que<br />

<strong>par</strong> sa loi qui <strong>est</strong> <strong>par</strong>o<strong>le</strong> et ce n'<strong>est</strong> que dans la mesure où sa <strong>par</strong>o<strong>le</strong> <strong>est</strong> reconnue <strong>par</strong> la mère<br />

qu'el<strong>le</strong> prend va<strong>le</strong>ur de loi. Si la position du père <strong>est</strong> mise en qu<strong>est</strong>ion, l'enfant demeure<br />

assujetti à la mère 320». En d'autres termes, si l'enfant, <strong>par</strong> la <strong>par</strong>o<strong>le</strong> de la mère, s'identifie au<br />

père, il amorce <strong>le</strong> déclin de l'oedipe <strong>par</strong> la voie de l'avoir-<strong>le</strong> phallus- et pas <strong>par</strong> cel<strong>le</strong> de<br />

l'être-un phallus pour la mère. Ne pourrait-on pas alors penser que certains élèves sont calés<br />

dans l'imaginaire (et dans <strong>le</strong> Réel de <strong>le</strong>urs corps) <strong>par</strong>ce qu'il y a eu quelque chose qui a<br />

entaché, du coté de la mère, l'acceptation de la <strong>par</strong>o<strong>le</strong> du père comme écàrt à la satisfaction<br />

immédiate? Ne pourrait-ce pas être un « non dit », un «non-entendu» ou un « entendu ou<br />

dit-de-tel-sorte-que» familial qui pourrait expliquer un certain rapport aux <strong>par</strong>o<strong>le</strong>s<br />

d'autorité? Une <strong>par</strong>o<strong>le</strong> qui n'aurait pas été entendue comme cel<strong>le</strong> disant la loi de<br />

l'interdiction de la satisfaction immédiate? <strong>Ce</strong>tte prise en compte de ce lien au symbolique<br />

ne pourrait-el<strong>le</strong> pas être envisagée comme un élément pour étayer et comprendre <strong>le</strong>s<br />

chemins de passage dans <strong>le</strong> tout Réel ou dans l'imaginaire exclusives qu'empruntent certains<br />

élèves?<br />

Dans <strong>le</strong> schéma oedipien, la loi du père identifiée à sa <strong>par</strong>o<strong>le</strong> <strong>est</strong> en quelque sorte<br />

libératrice. El<strong>le</strong> permet <strong>le</strong> passage au registre symbolique, en même temps qu'el<strong>le</strong> <strong>est</strong><br />

organisatrice. L'enfant n'<strong>est</strong> plus constitué seu<strong>le</strong>ment <strong>par</strong> son image et <strong>par</strong> son désir, il l'<strong>est</strong><br />

<strong>par</strong> la <strong>par</strong>o<strong>le</strong> du père qui a, en quelque sorte, symbolisé son désir. Qui l'a borné à la loi du<br />

langage.<br />

Ne pourrait-on, à la lumière de ce concept, envisager autrement certaines conduites<br />

des élèves quand ils sont autrement dans <strong>le</strong> rapport à la loi, dans <strong>le</strong> rapport à la <strong>par</strong>o<strong>le</strong> de<br />

l'adulte qui incarne cette loi? Parce que <strong>le</strong>s élèves, ça coince, chacun à sa manière, dans <strong>le</strong><br />

rapport à la loi. La loi de l'Autre n'a pas droit de «cité ».<br />

Loi, s'entend bien sûr, ici, au deçà des instances juridiques ou mora<strong>le</strong>s de la société<br />

comme ce qui permet au sujet d'être organisé dans son rapport à l'Autre. Ne peut-on pas<br />

concevoir que certaines conduites motrices et verba<strong>le</strong>s seraient des moyens pour <strong>le</strong>s élèves<br />

d'expérimenter un autre rapport à la Loi? Ne pourrait-on pas concevoir certaines prises de<br />

position dans la langue ou <strong>par</strong> <strong>le</strong>s corps comme des essais pour s'établir comme sujet et pas<br />

comme objet? Ne peut-on pas envisager que <strong>le</strong> gymnase et son« espace» soient l'endroit où<br />

certains élèves demandent à se voir signifier <strong>le</strong>ur manque à être? Les conduites<br />

320 J Lacan, Le Séminaire livre V, Les formations de l'inconscient, 1956-1957, Seuil, Paris, 1998, p33.<br />

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