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Ce document numérisé est le fruit d'un long travail approuvé par le ...

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de sa·propre position. C'<strong>est</strong> en cela que <strong>le</strong>s rencontres qui seront présentées ont<br />

immanquab<strong>le</strong>ment crée un écart de mon point de vue sur l'EPS, sur ma perception des<br />

situations décrites, sur moi-même en tant que sujet/professeur/formateur.<br />

Dans son usage et sa présentation du langage et de la <strong>par</strong>o<strong>le</strong>, Lacan a donné la<br />

primeur au signifiant sur <strong>le</strong> signifié en renversant la proposition de Saussure. <strong>Ce</strong>tte option<br />

déplace <strong>le</strong> lien du signe à la chose sur <strong>le</strong> lien de signifiant à signifiant. Un seul signifiant ne<br />

suffit pas pour faire sens, il en faut un autre. A <strong>par</strong>tir de la formalisation que Lacan propose<br />

du discours, <strong>le</strong>s deux signifiants nécessaires sont: <strong>le</strong> SI, <strong>le</strong> signifiant-maître qui seul ne<br />

signifie rien, mais commande l'autre signifiant; <strong>le</strong> S2, à <strong>par</strong>tir duquel une signification peut<br />

advenir. Mais dans cet échange de signification entre deux êtres humains, grâce aux<br />

propriétés d'équivoque du signifiant, <strong>le</strong> sujet dit autre chose que l'intention qu'il en a. Il<br />

peut ainsi mentir ou dire beaucoup d'autres choses à son insu, sans même s'entendre <strong>le</strong>s<br />

dire. C'<strong>est</strong> l'auditeur qui scandera la va<strong>le</strong>ur du discours, en mettant <strong>le</strong>s scansions à certains<br />

endroits, en re<strong>le</strong>vant certains signifiants ou pas.<br />

Se dégagent ainsi deux niveaux de discours, celui de l'énoncé qui peut avoir une<br />

va<strong>le</strong>ur informative, celui de l'énonciation à travers laquel<strong>le</strong> passe <strong>le</strong>s attaches inconscientes<br />

à la langue et la richesse de ses équivoques. C'<strong>est</strong> pour marquer ce coté singulier, équivoque<br />

et énonciatif que Lacan a proposé <strong>le</strong> terme de « lalangue». Son néologisme désigne, selon JC<br />

Milner« ce qui en toute langue la voue au registre de l'équivoque2 19 ».<br />

Lacan précise que dans ce que dit un sujet à un autre sujet se loge quelque chose qui<br />

fait que <strong>le</strong> signifiant du discours émis <strong>est</strong> singulier et différent pour <strong>le</strong>s deux interlocuteurs.<br />

En précisant, « <strong>le</strong> signifiant se distingue du signe en ceci que <strong>le</strong> signe <strong>est</strong> ce qui représente<br />

quelque chose pour quelqu'un tandis que <strong>le</strong> signifiant <strong>est</strong> ce qui représente un sujet pour un<br />

autre signifiant 220 », il souligne en quoi toute situation de <strong>par</strong>o<strong>le</strong> dépasse et englobe ceux qui<br />

<strong>par</strong><strong>le</strong>nt. Nous ne savons ce qui <strong>est</strong> signifiant à priori pour un sujet, c'<strong>est</strong> dans <strong>le</strong> croisement<br />

de plusieurs chaînes signifiantes que cela ap<strong>par</strong>aîtra. Une formu<strong>le</strong> utilisée <strong>par</strong> un camarade<br />

de Maxime, un des élèves rencontrés, «tu <strong>par</strong><strong>le</strong>s comme un gentil» a pris sa va<strong>le</strong>ur de<br />

signifiant pour lui. Le lien entre <strong>le</strong>s mots entendus et <strong>le</strong>ur sens a dépassé la seu<strong>le</strong><br />

signification et a impliqué un passage à l'acte.<br />

En EPS, l'attention <strong>est</strong> davantage mise sur <strong>le</strong>s significations et <strong>le</strong> signifié, comme si<br />

<strong>le</strong>s mots avaient pour tout <strong>le</strong> monde la définition univoque du dictionnaire. Or <strong>le</strong> signifiant<br />

219 Je Milner, L'amour de la langue, Seuil, Paris, 1978, P 104.<br />

220 JLacan, Le Séminaire livre X, L'angoisse, 1962-1963, Seuil, Paris, 2004, p77.<br />

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