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84 EtrE transgEnrE En BElgiquE l’accessibilité aux soins de santé, de la consolidation de la communauté transgenre et de l’éducation. Le TGEU a organisé en mai 2008 sa deuxième réunion européenne à laquelle ont participé 200 personnes de 83 groupes différents issus de 38 pays. En tant qu’organisation de lobbying, elle entretient des contacts avec le Comité directeur pour les droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Human Rights Watch et Amnesty International. 299 En Belgique, la communauté transgenre est un groupe minoritaire invisible. Seul le paysage transgenre flamand fait l’objet d’études. 300 Il en ressort que cette communauté est jeune, petite et en pleine expansion. Il n’y a jamais eu autant d’organisations à ce jour mais beaucoup ne durent pas longtemps. 301 Dès lors, les relations entre les différentes organisations sont souvent tendues et le besoin de survie supplante la collaboration. Le fait que la communauté n’ait pas de profil clair est dû à un manque d’expérience, aux problèmes de continuité et à un manque de porte-parole. Peu de transgenres peuvent ou veulent s’engager à long terme et les groupes connaissent donc une rotation importante des membres, ce qui ne facilite pas la transmission. La plupart des personnes ne répondant pas aux stéréotypes en matière de genre ne sont actives qu’en cas « d’urgence » et « disparaissent » une fois qu’elles ont trouvé leur voie. De plus, très peu de personnes souhaitent être connues publiquement comme « trans » et figurer comme personne de contact pour l’extérieur. Les transsexuels sont plus visibles, surtout les femmes. La domination du nombre de femmes dans ces groupes est remarquable. Le mouvement transgenre se trouve encore dans une phase de coming-out : les personnes transgenres quittent leur isolement, se montrent en public et, par leur présence, favorisent la discussion. Malgré le fait que, légalement, les personnes transgenres bénéficient de la protection contre la discrimination sur la base du sexe et qu’ils travaillent également sur le thème du genre, il n’y a pas beaucoup de collaboration avec les groupes de femmes dans la partie flamande du pays. Les groupes transgenres collaborent bien avec des groupes lesbigays et quelques organisations transgenres sont même membres d’un groupe lesbigay régional. La présence historique de personnes transgenres dans les mouvements lesbigays n’y est naturellement pas étrangère. En 2007, les groupes transgenres flamands ont à nouveau essayé de créer leur propre groupe de défense de leurs intérêts. Cela a mené à la création de l’asbl T-werkgroep, une plate-forme indépendante transgenre avec des spécialistes transgenres, dans laquelle tous les groupes et individus intéressés sont représentés. Elle peut ainsi représenter la communauté transgenre en Flandre dans son ensemble dans ses contacts avec l’extérieur. L’organisation représente par exemple la voix de la communauté transgenre en participant aux comités de pilotage de projets transgenres et elle travaille à la visibilité de la communauté et à son émancipation. 302 Le Twerkgroep s’est également affilié à l’organisation-coupole flamande des lesbigays, la Holebifederatie. Celle-ci a modifié son nom et son champ de travail en juin 2009 ; elle s’appelle désormais Çavaria et défend les lesbigays et les personnes transgenres. En Wallonie, il existe beaucoup moins de groupes de soutien ou de défense des intérêts que du côté flamand. Trois groupes sont actifs à Bruxelles : Beaumont Continental, 303 un groupe pour les travestis et les transgenres, Trans-Action, 304 un groupe d’action et d’aide (principalement francophone) pour les transsexuels en Belgique, et Genres Pluriels, 305 une association qui travaille autour de la visibilité de personnes ayant une identité de genre fluctuante et intersexuée. Genres Pluriels et Trans-Action sont membres de la Maison Arc-en-ciel bruxelloise et y entretiennent des contacts avec des organisations lesbigays.

5.8. Sport Dans le monde sportif, le thème transgenre est d’évidence un chapitre à part vu la ségrégation des sexes dans ce domaine. Lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, des athlètes (féminines) soupçonnées d’être des hommes ont subi des tests à la demande du Comité Olympique Asiatique, afin de vérifier leur genre. Le gouvernement chinois a créé un laboratoire pour vérifier si les athlètes participants étaient « réellement » un homme ou une femme. L’Union Medical College, qui était responsable de ces tests, a voulu procéder en examinant les caractéristiques physiques des athlètes, en effectuant une prise de sang pour contrôler le niveau d’hormones et en examinant les chromosomes. 306 Par le passé, de pareils tests ont été régulièrement effectués mais le Comité Olympique International (COI) a décidé en 1999 de ne plus les pratiquer parce qu’ils étaient inadaptés et douteux. Actuellement, le COI se fonde sur les règles établies par la « Déclaration du consensus de Stockholm concernant les changements de sexe dans le sport ». Le 28 octobre 2003, un comité ad hoc composé par la commission médicale du COI a décidé que les personnes ayant subi un changement de sexe avant la puberté devaient être reconnues dans leur nouveau sexe. Les personnes qui ont subi un changement de sexe après leur puberté doivent être considérées comme appartenant au nouveau sexe et peuvent participer à des compétitions masculines ou féminines à condition de remplir les conditions suivantes : 1. des transformations anatomiques chirurgicales ont été effectuées, notamment changement des organes génitaux externes et gonadectomie ; 2. une reconnaissance légale du nouveau sexe a été accordée par les autorités officielles compétentes ; 3. un traitement hormonal approprié au nouveau sexe a été administré de manière vérifiable et durant une période suffisamment longue pour réduire au minimum les avantages liés au sexe dans les compétitions sportives. Le COI considère qu’il faut attendre deux ans après une gonadectomie et se réserve le droit de procéder à une étude confidentielle au cas par cas s’il y a doute sur le sexe d’un-e athlète. Le 17 mai 2004, le Comité exécutif du COI a à nouveau confirmé le consensus proposé par la Commission médicale du COI qui fixe les critères pour toute personne ayant subi un changement de sexe et souhaitant participer à une compétition sportive. Ces conditions étaient d’application lors des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. 307 85 EtrE transgEnrE En BElgiquE

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l’accessibilité aux soins de santé, de la consolidation de la communauté <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> et de l’éducation. Le TGEU<br />

a organisé <strong>en</strong> mai 2008 sa deuxième réunion europé<strong>en</strong>ne à laquelle ont participé 200 personnes de 83 groupes<br />

différ<strong>en</strong>ts issus de 38 pays. En tant qu’organisation de lobbying, elle <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t des contacts avec le Comité directeur<br />

pour les droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Human Rights Watch et Amnesty International. 299<br />

En <strong>Belgique</strong>, la communauté <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> est un groupe minoritaire invisible. Seul le paysage <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> flamand<br />

fait l’objet d’études. 300 Il <strong>en</strong> ressort que cette communauté est jeune, petite et <strong>en</strong> pleine expansion. Il n’y<br />

a jamais eu autant d’organisations à ce jour mais beaucoup ne dur<strong>en</strong>t pas longtemps. 301 Dès lors, les relations<br />

<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes organisations sont souv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>dues et le besoin de survie supplante la collaboration. Le<br />

fait que la communauté n’ait pas de profil clair est dû à un manque d’expéri<strong>en</strong>ce, aux problèmes de continuité<br />

et à un manque de porte-parole. Peu de <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s peuv<strong>en</strong>t ou veul<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gager à long terme et les groupes<br />

connaiss<strong>en</strong>t donc une rotation importante des membres, ce qui ne facilite pas la transmission. La plupart des<br />

personnes ne répondant pas aux stéréotypes <strong>en</strong> matière de g<strong>en</strong>re ne sont actives qu’<strong>en</strong> cas « d’urg<strong>en</strong>ce » et<br />

« disparaiss<strong>en</strong>t » une fois qu’elles ont trouvé leur voie. De plus, très peu de personnes souhait<strong>en</strong>t être connues<br />

publiquem<strong>en</strong>t comme « trans » et figurer comme personne de contact pour l’extérieur. Les transsexuels sont<br />

plus visibles, surtout les femmes. La domination du nombre de femmes dans ces groupes est remarquable. Le<br />

mouvem<strong>en</strong>t <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> se trouve <strong>en</strong>core dans une phase de coming-out : les personnes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s quitt<strong>en</strong>t<br />

leur isolem<strong>en</strong>t, se montr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> public et, par leur prés<strong>en</strong>ce, favoris<strong>en</strong>t la discussion.<br />

Malgré le fait que, légalem<strong>en</strong>t, les personnes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s bénéfici<strong>en</strong>t de la protection contre la discrimination<br />

sur la base du sexe et qu’ils travaill<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t sur le thème du g<strong>en</strong>re, il n’y a pas beaucoup de collaboration<br />

avec les groupes de femmes dans la partie flamande du pays. Les groupes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s collabor<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> avec des<br />

groupes lesbigays et quelques organisations <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s sont même membres d’un groupe lesbigay régional.<br />

La prés<strong>en</strong>ce historique de personnes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s dans les mouvem<strong>en</strong>ts lesbigays n’y est naturellem<strong>en</strong>t pas<br />

étrangère.<br />

En 2007, les groupes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s flamands ont à nouveau essayé de créer leur propre groupe de déf<strong>en</strong>se de<br />

leurs intérêts. Cela a m<strong>en</strong>é à la création de l’asbl T-werkgroep, une plate-forme indép<strong>en</strong>dante <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> avec<br />

des spécialistes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s, dans laquelle tous les groupes et individus intéressés sont représ<strong>en</strong>tés. Elle peut<br />

ainsi représ<strong>en</strong>ter la communauté <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> <strong>en</strong> Flandre dans son <strong>en</strong>semble dans ses contacts avec l’extérieur.<br />

L’organisation représ<strong>en</strong>te par exemple la voix de la communauté <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> <strong>en</strong> participant aux comités de<br />

pilotage de projets <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s et elle travaille à la visibilité de la communauté et à son émancipation. 302 Le Twerkgroep<br />

s’est égalem<strong>en</strong>t affilié à l’organisation-coupole flamande des lesbigays, la Holebifederatie. Celle-ci a<br />

modifié son nom et son champ de travail <strong>en</strong> juin 2009 ; elle s’appelle désormais Çavaria et déf<strong>en</strong>d les lesbigays<br />

et les personnes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s.<br />

En Wallonie, il existe beaucoup moins de groupes de souti<strong>en</strong> ou de déf<strong>en</strong>se des intérêts que du côté flamand.<br />

Trois groupes sont actifs à Bruxelles : Beaumont Contin<strong>en</strong>tal, 303 un groupe pour les travestis et les <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s,<br />

Trans-Action, 304 un groupe d’action et d’aide (principalem<strong>en</strong>t francophone) pour les transsexuels <strong>en</strong> <strong>Belgique</strong>,<br />

et G<strong>en</strong>res Pluriels, 305 une association qui travaille autour de la visibilité de personnes ayant une id<strong>en</strong>tité de<br />

g<strong>en</strong>re fluctuante et intersexuée. G<strong>en</strong>res Pluriels et Trans-Action sont membres de la Maison Arc-<strong>en</strong>-ciel bruxelloise<br />

et y <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des contacts avec des organisations lesbigays.

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