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82 EtrE transgEnrE En BElgiquE « Il n’y a pas eu de désir d’enfant, à dessein. Trop de bruit, trop de tracasseries avec nos propres problèmes. Peut-être qu’il y en a un maintenant, inconsciemment. Je trouve les enfants amusants. Je me sens trompé par mon psychiatre : légalement, je ne peux pas congeler de sperme. Mais on raconte que certains transsexuels ont bien reçu l’autorisation. Tout cela est bien louche. C’est comme ce que m’a raconté mon psychiatre que la semence ne peut jamais être sa propre semence après le changement de sexe … alors que la législation sait très bien qu’on l’a fait. L’indication officielle de sexe peut être modifiée dans deux pays d’Europe, après deux ans de vie dans un rôle de femme sans opération. Pourquoi n’est-ce pas possible ici ?! » Source : TransSurvey, 2008. a) Traitement de fertilité Les personnes transsexuelles peuvent avoir des enfants via une insémination avec donneur chez une partenaire femme et deviennent alors ou père (un homme trans) ou mère (une femme trans) Dans les relations hétérosexuelles, un homme trans dont la partenaire femme accouche d’un enfant né d’une insémination avec donneur peut reconnaître officiellement l’enfant comme étant le sien et ainsi être mentionné comme le père sur l’acte de naissance (comme chez les hommes stériles dont la femme accouche après insémination avec donneur). Tout cela a été expliqué dans une circulaire relative à la législation sur la transsexualité du 1er février 2008. Dans une relation entre deux femmes dont l’une est trans, il est possible d’utiliser le sperme congelé de la femme trans pour l’insémination. Ainsi un enfant naît de ses propres parents biologiques dans une relation lesbienne. Mais la mère (la femme trans) doit adopter son propre enfant biologique selon les mêmes procédures d’adoption qu’un beau-parent, comme pour un enfant né dans le cadre d’une relation lesbienne. En Belgique, on ne sait pas à quel point les cliniques de fertilité sont oui ou non accessibles quand l’un des parents est transsexuel, et où et sous quelles conditions ils peuvent demander un traitement de fertilité. On ne sait pas clairement non plus si l’on offre à tous les transsexuels la possibilité de congeler des gamètes pendant leur transition. Dans l’équipe « genre » de l’UZ de Gand, les patients peuvent faire congeler du sperme ou du tissu ovarien avant de commencer la transition. Les couples qui viennent à l’UZ de Gand pour un traitement de fertilité et dont l’un des deux partenaires est transsexuel sont traités de la même façon que par exemple des lesbiennes, des isolées et des mères porteuses. C’est-à-dire qu’ils passent par un screening psychologique et doivent avoir l’avis d’une équipe multidisciplinaire et, si nécessaire, d’un comité éthique. Les demandes sont normalement discutées avec l’équipe « genre » au complet si les patients y sont connus. En principe, on ne met pas en oeuvre de traitement de fertilité pendant un processus de transition, mais avant ou après. b) Adoption, mère porteuse, … Pour les transsexuels, il existe d’autres pistes, c’est-à-dire l’adoption ou la mère porteuse, pour voir se réaliser leur désir d’enfant. Concernant les mères porteuses, il n’existe actuellement aucun cadre juridique, ce qui entraîne d’éventuels abus et des incertitudes. Pour ce qui est de l’adoption, la situation est différente : depuis que l’adoption est ouverte aux couples du même sexe, le sexe des parents adoptifs n’a plus d’importance. Ainsi, un changement de sexe ne peut plus être une raison en soi pour un refus. Néanmoins, lors d’une adoption, c’est

toujours l’intérêt de l’enfant qui prime : les parents sont sélectionnés en fonction de l’enfant et pas l’inverse. Pour les adoptions nationales, les services existants reconnus sélectionnent les parents-candidats. La procédure consiste en une préparation obligatoire et une évaluation. La question est de savoir dans quelle mesure ces services considèrent la transsexualité de l’un des candidats parents adoptifs comme « acceptable » et non comme une contre-indication pour le bien-être de l’enfant. Ici aussi, le manque d’informations et d’études sur le bien-être des enfants de parents transsexuels joue un rôle. Une adoption internationale semble exclue pour les personnes de genre variant (sûrement pour les personnes transgenres et les transsexuels). En effet, ce sont les pays d’origine qui fixent les conditions auxquelles doivent répondre les candidats parents adoptifs. Ces conditions sont très sévères en ce qui concerne l’âge, le mariage, la religion, etc. et elles sont liées aux usages culturels du pays d’origine. 5.7. Les organisations de soutien En Europe, la plupart des groupes transgenres sont des groupes de discussion ou de soutien sans revenus financiers et sans structures officielles. Ils sont organisés par des bénévoles et ne sont pas reconnus ou aidés par le gouvernement. Les groupes existants sont situés dans les grandes villes et ont été créés ces 10 à 15 dernières années. Petit à petit, ils se professionnalisent ; le travail de lobbying devient un objectif important de l’organisation et ils se réunissent au niveau national et européen. 294 « J’ai le sentiment que même au sein de la communauté lesbigay, il règne de très nombreux préjugés et beaucoup de discrimination sur l’identité de genre. » « En tant que personne bigenre, l’acceptation dans les cercles lesbigays et hétéros est parfois très difficile. Dans le premier, on est considéré comme un ‘transfuge’, et dans les cercles hétéros, comme quelqu’un de bizarre, de ‘pas normal’. On n’entre dans aucune case. » Source : TransSurvey, 2008. Au niveau européen, deux groupes de défense des intérêts des personnes transgenres sont actifs : ILGA-Europe et TransGender Europe (TGEU). L’organisation européenne ILGA-Europe a ajouté le « T » à son groupe-cible depuis 2000-2001 et œuvre actuellement pour les LGBT (lesbian, gay, bisexual and transgender people). « ILGA- Europe’s political discourse in most instances includes references to gender identity and gender expression in the same line with sexual orientation. Special attention is given to transgender issues in our policy documents and guidelines. » 295 Pourtant, l’attention portée aux thématiques transgenres et à la lutte politique au sein d’une organisation lesbigay ne coule pas de source. 296 Dans le groupe ILGA-Europe, un groupe de travail, le trans working group, a été créé en avril 2003 autour du thème transgenre. Il travaille en étroite collaboration avec TGEU. 297 Une poignée de bénévoles transgenres a organisé en 2005 le First European Transgender Council on civil and political rights à Vienne, en Autriche. Le réseau Transgender Europe (TGEU) y a été créé : il s’agit d’un réseau international et d’un comité pour toutes les personnes transgenres. 298 L’objectif est de faire du lobbying pour les droits des personnes transgenres sur le plan du changement de prénom et de sexe, de l’anti-discrimination, de 83 EtrE transgEnrE En BElgiquE

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« Il n’y a pas eu de désir d’<strong>en</strong>fant, à dessein. Trop de bruit, trop de tracasseries avec nos propres problèmes.<br />

Peut-être qu’il y <strong>en</strong> a un maint<strong>en</strong>ant, inconsciemm<strong>en</strong>t. Je trouve les <strong>en</strong>fants amusants. Je me s<strong>en</strong>s trompé par<br />

mon psychiatre : légalem<strong>en</strong>t, je ne peux pas congeler de sperme. Mais on raconte que certains transsexuels<br />

ont bi<strong>en</strong> reçu l’autorisation. Tout cela est bi<strong>en</strong> louche. C’est comme ce que m’a raconté mon psychiatre que<br />

la sem<strong>en</strong>ce ne peut jamais être sa propre sem<strong>en</strong>ce après le changem<strong>en</strong>t de sexe … alors que la législation<br />

sait très bi<strong>en</strong> qu’on l’a fait. L’indication officielle de sexe peut être modifiée dans deux pays d’Europe, après<br />

deux ans de vie dans un rôle de femme sans opération. Pourquoi n’est-ce pas possible ici ?! »<br />

Source : TransSurvey, 2008.<br />

a) Traitem<strong>en</strong>t de fertilité<br />

Les personnes transsexuelles peuv<strong>en</strong>t avoir des <strong>en</strong>fants via une insémination avec donneur chez une part<strong>en</strong>aire<br />

femme et devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t alors ou père (un homme trans) ou mère (une femme trans)<br />

Dans les relations hétérosexuelles, un homme trans dont la part<strong>en</strong>aire femme accouche d’un <strong>en</strong>fant né d’une<br />

insémination avec donneur peut reconnaître officiellem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>fant comme étant le si<strong>en</strong> et ainsi être m<strong>en</strong>tionné<br />

comme le père sur l’acte de naissance (comme chez les hommes stériles dont la femme accouche après<br />

insémination avec donneur). Tout cela a été expliqué dans une circulaire relative à la législation sur la transsexualité<br />

du 1er février 2008.<br />

Dans une relation <strong>en</strong>tre deux femmes dont l’une est trans, il est possible d’utiliser le sperme congelé de la<br />

femme trans pour l’insémination. Ainsi un <strong>en</strong>fant naît de ses propres par<strong>en</strong>ts biologiques dans une relation lesbi<strong>en</strong>ne.<br />

Mais la mère (la femme trans) doit adopter son propre <strong>en</strong>fant biologique selon les mêmes procédures<br />

d’adoption qu’un beau-par<strong>en</strong>t, comme pour un <strong>en</strong>fant né dans le cadre d’une relation lesbi<strong>en</strong>ne.<br />

En <strong>Belgique</strong>, on ne sait pas à quel point les cliniques de fertilité sont oui ou non accessibles quand l’un des<br />

par<strong>en</strong>ts est transsexuel, et où et sous quelles conditions ils peuv<strong>en</strong>t demander un traitem<strong>en</strong>t de fertilité. On ne<br />

sait pas clairem<strong>en</strong>t non plus si l’on offre à tous les transsexuels la possibilité de congeler des gamètes p<strong>en</strong>dant<br />

leur transition.<br />

Dans l’équipe « g<strong>en</strong>re » de l’UZ de Gand, les pati<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t faire congeler du sperme ou du tissu ovari<strong>en</strong><br />

avant de comm<strong>en</strong>cer la transition. Les couples qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’UZ de Gand pour un traitem<strong>en</strong>t de fertilité et<br />

dont l’un des deux part<strong>en</strong>aires est transsexuel sont traités de la même façon que par exemple des lesbi<strong>en</strong>nes,<br />

des isolées et des mères porteuses. C’est-à-dire qu’ils pass<strong>en</strong>t par un scre<strong>en</strong>ing psychologique et doiv<strong>en</strong>t avoir<br />

l’avis d’une équipe multidisciplinaire et, si nécessaire, d’un comité éthique. Les demandes sont normalem<strong>en</strong>t<br />

discutées avec l’équipe « g<strong>en</strong>re » au complet si les pati<strong>en</strong>ts y sont connus. En principe, on ne met pas <strong>en</strong> oeuvre<br />

de traitem<strong>en</strong>t de fertilité p<strong>en</strong>dant un processus de transition, mais avant ou après.<br />

b) Adoption, mère porteuse, …<br />

Pour les transsexuels, il existe d’autres pistes, c’est-à-dire l’adoption ou la mère porteuse, pour voir se réaliser<br />

leur désir d’<strong>en</strong>fant. Concernant les mères porteuses, il n’existe actuellem<strong>en</strong>t aucun cadre juridique, ce qui <strong>en</strong>traîne<br />

d’év<strong>en</strong>tuels abus et des incertitudes. Pour ce qui est de l’adoption, la situation est différ<strong>en</strong>te : depuis que<br />

l’adoption est ouverte aux couples du même sexe, le sexe des par<strong>en</strong>ts adoptifs n’a plus d’importance. Ainsi, un<br />

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