Être transgenre en Belgique (PDF, 1.84 MB) - igvm - Belgium
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5.1.2. Statut<br />
Une étude finlandaise de Lehton<strong>en</strong> et Mustola s’est p<strong>en</strong>chée sur la position de 726 lesbigays et 108 personnes<br />
<strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s sur le marché de l’emploi, et a effectué une comparaison. 199 En ce qui concerne le niveau de<br />
formation, les deux groupes s’équivalai<strong>en</strong>t, mais il était surpr<strong>en</strong>ant de constater que le groupe de personnes<br />
<strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s comptait 16 % d’indép<strong>en</strong>dants (et 61 % de salariés). Dans le groupe de lesbigays, il y avait 71 % de<br />
salariés et 3 % d’indép<strong>en</strong>dants. Les personnes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s privilégi<strong>en</strong>t de toute évid<strong>en</strong>ce un statut indép<strong>en</strong>dant<br />
sur le marché de l’emploi, ce qui leur donne plus de liberté que les salariés au niveau de leur expression<br />
de g<strong>en</strong>re. 200 Les chiffres belges de De Cuypere et al. indiqu<strong>en</strong>t que dans le groupe de 412 répondants, il y avait<br />
tout au plus 9 % d’indép<strong>en</strong>dants, 21 % d’ouvriers, 25 % d’employés et 1,7 % de fonctionnaires. 201<br />
5.1.3. Secteurs<br />
D’après Mustola et Lehton<strong>en</strong>, il y a un large fossé <strong>en</strong>tre le groupe de travestis et le groupe de personnes transsexuelles<br />
dans l’influ<strong>en</strong>ce qu’ils attribu<strong>en</strong>t eux–mêmes à leur id<strong>en</strong>tité ou expression de g<strong>en</strong>re sur leur choix <strong>en</strong><br />
matière de secteur professionnel. 202 Presque tous les travestis signal<strong>en</strong>t, par exemple, que leur id<strong>en</strong>tité et leur<br />
expression de g<strong>en</strong>re n’ont exercé aucune influ<strong>en</strong>ce sur leurs décisions. Et bi<strong>en</strong> que la majorité des hommes et<br />
femmes transsexuels partag<strong>en</strong>t cette opinion, ce groupe comporte une minorité déclarant que les attitudes<br />
positives ou négatives ont ori<strong>en</strong>té leur choix (à titre comparatif, le groupe de lesbigays comptait <strong>en</strong>viron 10 %<br />
de personnes de cet avis, soit nettem<strong>en</strong>t plus). Par ailleurs, seules quelques personnes trans ont indiqué avoir<br />
changé de profession <strong>en</strong> raison du climat de travail.<br />
5.1.4. Chômage<br />
La crainte de perdre son emploi ou d’avoir des problèmes au travail <strong>en</strong> raison de s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts liés à la nature<br />
<strong>transg<strong>en</strong>re</strong> n’est pas irréelle. En 1982 et <strong>en</strong> 1990, Kuiper a étudié un même groupe de personnes transsexuelles.<br />
203 En 1982, 72 % des femmes trans dont le traitem<strong>en</strong>t n’était pas <strong>en</strong>core achevé (n=50) n’avai<strong>en</strong>t pas<br />
d’emploi. La proportion était de 60 % pour celles dont le traitem<strong>en</strong>t était terminé (n=55). En 1990, 59 % de ces<br />
femmes trans (n=44) étai<strong>en</strong>t toujours sans emploi. Parmi les hommes trans qui étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core <strong>en</strong> traitem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> 1982 (n=11), 64 % n’avai<strong>en</strong>t pas de travail, contre 40 % pour ceux qui avai<strong>en</strong>t terminé leur traitem<strong>en</strong>t<br />
(n=25). En 1990, seuls 16 % des membres de ce groupe (n=25) étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core sans emploi. On peut donc <strong>en</strong><br />
déduire que ce sont surtout les femmes trans qui r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t beaucoup d’obstacles dans la recherche d’un<br />
emploi. Mais même pour les hommes trans, la part de chômeurs est exceptionnellem<strong>en</strong>t élevée. Dans l’étude<br />
de Mulder parmi les personnes transsexuelles, 42 % des femmes trans n’avai<strong>en</strong>t pas d’emploi avant la GRS. 204<br />
Six mois après la GRS, le chômage avait augm<strong>en</strong>té à 62 % dans ce groupe. Chez les hommes trans, les chiffres<br />
étai<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t de 42 % et 45 %. D’après V<strong>en</strong>nix, le chômage plus important après la GRS chez le groupe<br />
de femmes trans par rapport au groupe d’hommes trans est la conséqu<strong>en</strong>ce de plusieurs facteurs : 205<br />
• les transsexuels homme vers femme sembl<strong>en</strong>t plus souv<strong>en</strong>t moins convaincants dans le rôle du sexe<br />
souhaité que les transsexuels femme vers homme, et sont donc moins souv<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tatifs sur le lieu<br />
de travail ;<br />
• la transsexualité homme vers femme semble moins acceptée sur le plan social que la transsexualité femme<br />
vers homme, parce que le rôle des hommes est plus nettem<strong>en</strong>t délimité que celui des femmes 206 ;<br />
• les transsexuels homme vers femme éprouv<strong>en</strong>t dans l’<strong>en</strong>semble plus de problèmes psychiques que les<br />
transsexuels femme vers homme. 207<br />
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EtrE transgEnrE En BElgiquE