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Être transgenre en Belgique (PDF, 1.84 MB) - igvm - Belgium

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EtrE transgEnrE En BElgiquE<br />

possibilités médicales qui découl<strong>en</strong>t de cette évolution sembl<strong>en</strong>t avoir <strong>en</strong>levé la variance de g<strong>en</strong>re de la caté-<br />

gorie « homosexualité » pour l’intégrer dans la section « troubles psychosexuels ». Kosofsky Sedgwick affirme<br />

que le « GID des <strong>en</strong>fants » (bi<strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>t diagnostiqué chez les garçons que chez les filles) pr<strong>en</strong>d la place<br />

de la catégorie « homosexualité », qui figurait jadis dans le DSM. 87 La pratique du traitem<strong>en</strong>t chez les <strong>en</strong>fants<br />

de g<strong>en</strong>re variant , un nouveau domaine qui suscite d’âpres discussions, 88 <strong>en</strong> est la confirmation. L’étude de<br />

Coh<strong>en</strong>-Kett<strong>en</strong>is et al. démontre que seuls 23 % des <strong>en</strong>fants traités signal<strong>en</strong>t les mêmes problèmes à l’âge<br />

adulte et s’intègr<strong>en</strong>t alors dans le diagnostic du GID. 89 La majorité des <strong>en</strong>fants concernés sont des garçons affichant<br />

un comportem<strong>en</strong>t interg<strong>en</strong>re durant leur <strong>en</strong>fance mais s’avérant homos et non filles trans à l’adolesc<strong>en</strong>ce.<br />

GIRES et al. estime plutôt, avec prud<strong>en</strong>ce, que le résultat de l’expression de g<strong>en</strong>re variant fluctue lorsque<br />

les <strong>en</strong>fants manifestant un GID atteign<strong>en</strong>t l’âge adulte et ne peut être prédit avec certitude. 90 Les opposants<br />

craign<strong>en</strong>t que les par<strong>en</strong>ts qui jug<strong>en</strong>t problématique l’expression de g<strong>en</strong>re de leur <strong>en</strong>fant puiss<strong>en</strong>t abuser<br />

du diagnostic GID pour l’<strong>en</strong>voyer dans un c<strong>en</strong>tre de traitem<strong>en</strong>t. Quoi qu’il <strong>en</strong> soit, ce n’est plus l’homosexuel<br />

qui est <strong>en</strong>visagé comme pathologique, comme un troisième sexe, un inverti, mais c’est désormais la personne<br />

trans qui est considérée comme malade.<br />

2.3.3. L’av<strong>en</strong>ir : vers plus de tolérance ?<br />

Maint<strong>en</strong>ant que le Sexual and G<strong>en</strong>der Id<strong>en</strong>tity Disorders Work Group de l’APA prépare le DMS V, diverses voix<br />

s’élèv<strong>en</strong>t à nouveau dans le débat sur la pathologisation du transg<strong>en</strong>dérisme, du travestissem<strong>en</strong>t et de la<br />

transsexualité. L’évaluation et le remaniem<strong>en</strong>t du DSM pr<strong>en</strong>dront quelques années et sont escomptés d’ici<br />

2012.<br />

En mai 2008, après une r<strong>en</strong>contre avec l’APA, les organisations américaines National C<strong>en</strong>ter for Transg<strong>en</strong>der<br />

Equality (NCTE), Transg<strong>en</strong>der Law and Policy Institute (TLPI), Transg<strong>en</strong>der Law C<strong>en</strong>ter (TLC) et Transg<strong>en</strong>der<br />

Youth Family Allies (TYFA) ont publié une déclaration commune. Elles y confirmai<strong>en</strong>t leur confiance <strong>en</strong> une<br />

révision du DSM, qui débouchera sur une compréh<strong>en</strong>sion plus rationnelle et plus humaine des personnes<br />

<strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s. Elles y soulignai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t le fait que les visions du DSM influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t la compréh<strong>en</strong>sion sociale<br />

de la thématique propre à la variance de g<strong>en</strong>re.<br />

Cette déclaration a été sout<strong>en</strong>ue par la commission d’experts de Transg<strong>en</strong>der Europe (TGEU, voir plus loin) <strong>en</strong><br />

novembre 2008. TGEU précise dans son communiqué de presse que, malgré la controverse sci<strong>en</strong>tifique, différ<strong>en</strong>tes<br />

formes de transg<strong>en</strong>dérisme rest<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionnées dans le DSM IV et la CIM-10 <strong>en</strong> tant que troubles psychologiques.<br />

L’organisation rejette explicitem<strong>en</strong>t cette pathologisation et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d faire résonner une voix critique<br />

dans la révision du DSM. TGEU est convaincue que cette stigmatisation, qui repose <strong>en</strong> fait sur la présomption<br />

erronée que la variance de g<strong>en</strong>re relève prima facie d’un trouble médical, est discriminatoire. Dans ce<br />

contexte, elle r<strong>en</strong>voie aux « principes de Yogyakarta » (voir plus loin) repris par diverses autorités nationales.<br />

Par ailleurs, un certain nombre d’organismes internationaux ont émis des résolutions qui sous-t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t ces<br />

principes : le Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, le Conseil de l’Europe et l’Organisation des états américains. TGEU met tout<br />

<strong>en</strong> oeuvre pour que chaque révision du DSM ou de la CIM s’inscrive <strong>en</strong> conformité avec ces principes.

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