05.07.2013 Views

Être transgenre en Belgique (PDF, 1.84 MB) - igvm - Belgium

Être transgenre en Belgique (PDF, 1.84 MB) - igvm - Belgium

Être transgenre en Belgique (PDF, 1.84 MB) - igvm - Belgium

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

20<br />

EtrE transgEnrE En BElgiquE<br />

type 5 se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des femmes emprisonnées dans un corps d’homme, viv<strong>en</strong>t constamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que femme<br />

et souhait<strong>en</strong>t une opération afin de modifier leur sexe) et très int<strong>en</strong>ses (type 6 : transsexuels ayant la profonde<br />

conviction d’être des femmes ; pour eux, vivre <strong>en</strong> femme n’est pas suffisant : ils exig<strong>en</strong>t d’urg<strong>en</strong>ce des adaptations<br />

physiques). 22<br />

L’étude de la transsexualité s’est rapidem<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>due dans les années 1960, notamm<strong>en</strong>t sous l’impulsion des<br />

travaux de B<strong>en</strong>jamin. C’est durant ses recherches ultérieures que B<strong>en</strong>jamin établit sa théorie sur la transsexualité,<br />

qu’il qualifiait de « disorder of g<strong>en</strong>der id<strong>en</strong>tity » (trouble de l’id<strong>en</strong>tité sexuelle). 23 On y retrouve, <strong>en</strong> écho,<br />

la conceptualisation de Robert Stoller (1968) concernant le g<strong>en</strong>re et l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re. Le « sexe psychologique<br />

» (l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re) a la priorité sur le corps (sexe anatomique). 24 B<strong>en</strong>jamin met l’acc<strong>en</strong>t sur une théorie<br />

neuro-<strong>en</strong>docrinologique de causalité et souti<strong>en</strong>t que l’adaptation du sexe est le seul traitem<strong>en</strong>t possible pour<br />

la transsexualité parce que, d’après lui, l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re est fixée dès l’âge de quatre ans et les approches<br />

psychothérapeutiques seront donc un coup d’épée dans l’eau. 25 Il insiste sur le « passing » 26 et l’occupation<br />

d’une position sociale <strong>en</strong> tant que « membres normaux » du sexe souhaité, avec toutes les conséqu<strong>en</strong>ces sociales,<br />

économiques et familiales qui s’<strong>en</strong>suiv<strong>en</strong>t. 27 Un traitem<strong>en</strong>t visant à adapter le sexe par le biais d’interv<strong>en</strong>tions<br />

hormonales et chirurgicales est développé dans le cadre de la transsexualité et converti <strong>en</strong> protocole<br />

de traitem<strong>en</strong>t appliqué dans des « cliniques du g<strong>en</strong>re » spécialisées. La distinction <strong>en</strong>tre travesti et transsexuel<br />

revêt dès lors une grande importance, et la sélection des candidats « adéquats » pour un traitem<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>t la<br />

tâche primordiale des psychiatres. 28<br />

2.2. Le cadre actuel de la réflexion médicale<br />

Les sections qui suiv<strong>en</strong>t abord<strong>en</strong>t la vision médicale actuelle des diverses formes de « trouble de l’id<strong>en</strong>tité<br />

sexuelle » : travestisme, transg<strong>en</strong>risme et transsexualité. Nous y référons largem<strong>en</strong>t aux systèmes de<br />

classification des manuels relatifs aux syndromes psychiatriques, comme le Manuel diagnostique et statistique<br />

des troubles m<strong>en</strong>taux (DSM) de l’American Psychiatric Association (APA, Association américaine de psychiatrie)<br />

et la CIM-10 (Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes) de<br />

l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 29 Nous décrivons <strong>en</strong> outre le débat m<strong>en</strong>é dans les sphères<br />

médicales.<br />

2.2.1. Travestisme/travestissem<strong>en</strong>t<br />

Le travestisme désigne le besoin de porter les vêtem<strong>en</strong>ts de l’autre sexe. 30 On l’appelle aussi cross-dressing<br />

(« habillem<strong>en</strong>t croisé »). « La fréqu<strong>en</strong>ce ou la durée du travestissem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t varier fortem<strong>en</strong>t d’un individu<br />

à un autre. » Il ne s’agit pas de « dysphorie de g<strong>en</strong>re » au s<strong>en</strong>s strict : l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re correspond, <strong>en</strong> d’autres<br />

termes, au sexe biologique. D’une manière générale, on distingue deux motifs de travestissem<strong>en</strong>t : « Si l’acc<strong>en</strong>t<br />

réside dans les aspects érotiques et sexuels du travestissem<strong>en</strong>t, on parle de travestissem<strong>en</strong>t fétichiste. (…)<br />

Dans ce cas, il n’est pas vraim<strong>en</strong>t question d’un ress<strong>en</strong>ti problématique de l’id<strong>en</strong>tité sexuelle mais plutôt de<br />

sexualité. Si le travestissem<strong>en</strong>t va de pair avec un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de masculinité ou de féminité, il est considéré<br />

comme une question d’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re. » 31<br />

La proportion de travestis masculins dès l’âge de vingt ans est estimée à 1 à 5 % de la population. Ces hommes<br />

sont généralem<strong>en</strong>t hétérosexuels et beaucoup ont une part<strong>en</strong>aire et/ou des <strong>en</strong>fants. 32 Mustola a égalem<strong>en</strong>t<br />

constaté, <strong>en</strong> Finlande, que la majorité des travestis étai<strong>en</strong>t des hommes se considérant comme hétérosexuels,<br />

et que seule une petite partie s’id<strong>en</strong>tifiai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que bisexuels. 33

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!