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Être transgenre en Belgique (PDF, 1.84 MB) - igvm - Belgium

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EtrE transgEnrE En BElgiquE<br />

8.1.3. Nécessité d’une législation anti-discrimination adaptée<br />

La prés<strong>en</strong>te étude et celle de Whittle et al. indiqu<strong>en</strong>t qu’un grand nombre de personnes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s tomb<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> dehors du cadre légal de protection, étant donné qu’elles ne subiss<strong>en</strong>t pas de changem<strong>en</strong>t de sexe. 333 Dans<br />

notre étude, seuls 30,2% ont changé de prénom et 19,8% de sexe. Nous avons égalem<strong>en</strong>t découvert que 56,1%<br />

des répondants qui <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t une transition <strong>en</strong> sont empêchés par leur situation de travail (peur de perdre<br />

leur emploi et leurs opportunités de carrière). La famille (49,6%) et l’opinion des autres (43,1%) sont souv<strong>en</strong>t<br />

évoquées égalem<strong>en</strong>t. Cela signifie que la plupart des répondants ne viv<strong>en</strong>t pas à plein temps dans le rôle de<br />

g<strong>en</strong>re souhaité. Il nous semble insuffisant qu’ils soi<strong>en</strong>t protégés uniquem<strong>en</strong>t sur la base du changem<strong>en</strong>t de<br />

sexe et non sur la base de l’expression de g<strong>en</strong>re et de l’id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re.<br />

Les répondants qui ont porté plainte pour discrimination ou traitem<strong>en</strong>t inégal sur la base de l’id<strong>en</strong>tité de<br />

g<strong>en</strong>re (17,3%) sont à 48,6% des femmes trans et à 21,6% des hommes trans. La différ<strong>en</strong>ce h/f est égalem<strong>en</strong>t<br />

importante dans le type d’id<strong>en</strong>tité <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> : 18,9% d’hommes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s ont porté plainte, contre 10,8% de<br />

femmes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s. Le fait qu’aussi peu de répondants port<strong>en</strong>t plainte s’explique selon nous parce que seuls<br />

44,3% des répondant sav<strong>en</strong>t que la « loi de lutte contre la discrimination <strong>en</strong>tre les femmes et les hommes »<br />

règle égalem<strong>en</strong>t les discriminations basées sur le changem<strong>en</strong>t de sexe. Seuls 42,7% sav<strong>en</strong>t qu’ils peuv<strong>en</strong>t déposer<br />

plainte auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Le fait que davantage de répondants<br />

s’adress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> première instance au C<strong>en</strong>tre pour l’égalité des chances et de la lutte contre le racisme montre<br />

la confusion des répondants concernant la mission précise des deux instances, auxquelles réfèr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />

les syndicats.<br />

Les bases discriminatoires prévues, m<strong>en</strong>tionnées dans la loi anti-discrimination, doiv<strong>en</strong>t être revues pour qu’elles<br />

ne soi<strong>en</strong>t plus exclusives et que davantage de personnes <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>s soi<strong>en</strong>t protégées – égalem<strong>en</strong>t celles qui<br />

ont subi une g<strong>en</strong>der reassignm<strong>en</strong>t surgery (GRS)- notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> intégrant les motifs « id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re » et<br />

« expression de g<strong>en</strong>re » <strong>en</strong> plus du « g<strong>en</strong>re ».<br />

8.2. Formation et emploi<br />

Malgré que leur niveau de formation soit un peu plus élevé que la moy<strong>en</strong>ne (voir plus haut), nous constatons<br />

chez les répondants de cette étude un taux de chômage élevé. En outre, ils sont très souv<strong>en</strong>t victimes de harcèlem<strong>en</strong>t<br />

dû à leur expression de g<strong>en</strong>re, r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t des difficultés dans leur recherche d’emploi et suite à un<br />

coming-out (contraint) vis-à-vis des supérieurs, des collègues, de cli<strong>en</strong>ts ou d’élèves. Dans notre groupe d’étude,<br />

15,6% sont sans emploi et 26,6% ont changé de travail à cause de leur statut <strong>transg<strong>en</strong>re</strong>, suite à des problèmes<br />

ou pour éviter des problèmes.<br />

En moy<strong>en</strong>ne, 25,3% sont totalem<strong>en</strong>t ouverts sur leur lieu de travail <strong>en</strong> ce qui concerne leur id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re,<br />

20,6% sont partiellem<strong>en</strong>t ouverts et 54,1% se cach<strong>en</strong>t totalem<strong>en</strong>t au travail. L’ouverture est la plus grande<br />

(32%) par rapport au dirigeant direct, ce qui est dû au coming-out « forcé ». La fermeture est la plus grande<br />

(65%) par rapport aux cli<strong>en</strong>ts, élèves ou pati<strong>en</strong>ts. Dans un contexte d’ouverture, les réactions les plus négatives<br />

provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des collègues.<br />

Dans 37,7% des cas s’applique une politique d’égalité des chances ou de diversité au travail, dont 9,5% seulem<strong>en</strong>t<br />

accord<strong>en</strong>t de l’importance à la thématique trans, ce qui montre que le <strong>transg<strong>en</strong>re</strong> est souv<strong>en</strong>t une catégorie<br />

« oubliée » par la politique d’égalité des chances ou que l’on n’a pas consci<strong>en</strong>ce que la politique d’égalité<br />

des chances s’applique égalem<strong>en</strong>t au changem<strong>en</strong>t de sexe.

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