MÉMORIAL DU CONSEIL MUNICIPAL - Ville de Genève

MJ CONSEIL. MUNICIPAL. 251
d'une importance plus grande encore, aboutissant à la
clôture définitive du Compte commun sur le produit de
la vente des terrains des fortifications.
Le Conseil d'État et le Conseil Administratif ont continué
cet ordre de tractations, et la convention qui est
stftimise aujourd'hui à votre ratification a pour but d'arriver
à un arrangement sur quelques points que nous
allons énumérer.
1° La Constitution de 1814 avait concédé à la Ville
la ferme de la pèche dans les eaux de la commune de
Genève. Cette concession , maintenue par les lois postérieures
a été l'objet de beaucoup de réclamations; on
l'a considérée avec raison comme contraire aux principes
libéraux et comme défavorable à la conservation du poisson
dans le lac. L'État se trouve entravé par ce privilège
dans les mesures qu'il pourrait avoir à prendre, d'accord
avec les autres États riverains , pour le réempoissonnement
du lac. Le Conseil d'État désire donc que la Commune
renonce à cette concession.
Cet abandon serait pour la Ville un sacrifice pécuniaire.
Le produit de la pêche est très-variable d'une
année à l'autre ; ainsi tandis qu'il n'était que de 674 fr.
en 1852, il a atteint en 1861 le chiffre de 7,600 fr. ;
mais en remontant jusqu'en 1842, on trouve qu'en
moyenne il s'est élevé à 3,309 fr. 11 est vrai que quelques
frais d'entretien , la complication que ce service de
la pèche apportait dans l'établissement du barrage du
Rhône, le temps employé à une petite comptabilité spéciale
, venaient diminuer un peu les avantages attachés à
ce privilège. — Si l'État demandait à la Ville de renoncer
a la ferme de la pêche pour l'exploiter à sa place et
pour en bénéficier lui-même, sans que l'intérêt public ou
le réempoissonnement du Lac eût rien à y gagner, la
Ville, croyons-nous, ferait en s'y prêtant un sacrifice