MÉMORIAL DU CONSEIL MUNICIPAL - Ville de Genève

DU CONSEIL MUNICIPAL. 217
membre voit dans le Théâtre une récréation qui doit être
favorisée, car tout le monde en profile et tout le monde
la réclame; il ne comprend pas que la Ville refusât de
faire à cet effet un léger sacrifice, quand toutes les autres
Villes dépensent pour leurs théâtres des sommes bien plus
fortes.
M. Girod fait observer que jusqu'ici les concurrents à
la place de directeur du Théâtre ont été nombreux ; aussi
ne voit-il aucune nécessité à augmenter l'allocation.
M. Camperio répond qu'il n'est plus possible de prendre
les années précédentes comme terme de comparaison.
Les circonstances ne sont plus les.mêmes; autrefois le
Théâtre non-seulement ne coûtait rien à la Ville, mais lui
rapportait SO fr. par soirée et le directeur pouvait réaliser
au bout de l'année un assez joli bénéfice. Aujourd'hui
, tout est changé, parce que tout a renchéri. Si l'on
veut conserver au Théâtre l'opéra, c'est-à-dire la partie
artistique, il faut nécessairement que la Ville vienne en
aide au directeur. Saus doute la concurrence du nouveau
théâtre n'est pas à craindre par elle-même; mais ce
qu'on peut craindre, c'est que le nouveau Directeur ne
se fasse de fausses idées sur cette concurrence. Les bons
directeurs, d'ailleurs, sont rares. Le directeur actuel qui
est dans une position de^fortune aisée, qui est un homme
très-honorable et un bon administrateur voudra peutêtre
résilier son engagement au bout de la première
année, comme il en a le droit. Si la Ville, au moyen
d'un peti| sacrifice, peut le garder, elle fera une chose
agréable à tous. D'ailleurs, ce sacrifice n'est pas sans
compensations, du moment que le directeur a à remplir
certaines obligations dont la Ville profite.
M. Piclel-De la Rive fait remarquer que la Commission,
dont il fait partie, a été unanime pour proposer de maintenir
le chiffre de 9,000 fr. d'autant plus que la rédac-