MÉMORIAL DU CONSEIL MUNICIPAL - Ville de Genève

138 MÉMORIAL DES SÉANCES
en maçonnerie qui n'auraient pu être construites qde
sur un très-grand nombre de piles, afin de conserver
une flèche suffisante et dont le coût d'ailleurs eût de
beaucoup dépassé les sommes allouées pour cet ouvrage.
Le fer se prétait au contraire à plusieurs solutions : on
pouvait adopter par exemple un système analogue à celui
du pont de la Coulouvrenière; le peu de hauteur dés
quais aurait forcé seulement l'établissement d'un grand
nombre de piles et de petites travées afin de diminuer la^
hauteur des poutres ; îl semble d'autre part qu'une poutre
droite uniforme et d'une longueur de plus de 260
mètres posée sur un grand nombre de piliers en fonte,
n'aurait pas présenté un aspect agréable.
Le système de ponts en arcs de cercle en tôle rivée a
donc prévalu comme plus élégant, et remplissant à la fois
toutes les conditions requises.
Il a paru d'ailleurs naturel de sacrifier quelque chose
à la décoration d'un ouvragé d'art qui se présentera au
premier plan à tout voyageur arrivant par le lac, et qui
est destiné par sa position même à devenir un des lieux
de promenade les plus fréquentés.
Choix des piles.
La nature du sol composé sur une grande profondeur
d'une argile très-compacte mais cependant compressible,
et la nécessité, dans les ponts en arc à plusieurs arches,
d'établir entre les arcs la plus.grande indépendance possible,
ont fait préférer les piles en maçonnerie: l'épaisseur
des piles doit être telle que chacune puisse résister
à la différence des poussées d'un arc chargé et d'un arc
non chargé.
Le point de vue artistique s'accorde du reste dans ce
cas merveilleusement avec la théorie, et il est curieux