Fissuration des mortiers - CSTB
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Étude <strong>des</strong> phénomènes chimiques et physiques agissant sur le comportement <strong>des</strong> <strong>mortiers</strong><br />
contenu dans le gypse, forme de l’ettringite (AFt), qui précipite en masse autour du grain de<br />
C3A et inhibe sa dissolution. Celle-ci, une fois le gypse totalement consommé, se décompose<br />
pour former du monosulfoaluminate (AFm).<br />
2.2 Hydratation du C3S<br />
Nous nous focaliserons dans ce paragraphe sur l’hydratation du silicate tricalcique, l’hydratation<br />
du silicate bicalcique étant simplement différente par sa stoechiométrie et par sa cinétique<br />
beaucoup plus lente. Les différentes étapes de l’hydratation du C3S peuvent être visualisées sur<br />
les courbes de dégagement de chaleur ou d’analyse <strong>des</strong> ions Ca 2+ en solution (voir figure 1.1).<br />
FIG. 1.1: Allure typique <strong>des</strong> courbes de dégagement de chaleur et d’ions calcium en solution<br />
lors de l’hydratation d’une phase pure de C3S<br />
Les cinq étapes mises en évidence dans la figure 1.1 sont chronologiquement, I : la réaction<br />
initiale, II : la période d’induction, III : La phase d’accélération, IV : la phase de décélération,<br />
V : la réaction finale (Skalny et Young 1980 [4]).<br />
– La réaction initiale. Lors du contact entre les grains de C3S et l’eau, il se produit une<br />
réaction quasi-instantanée et fortement exothermique, provoquant un premier pic de<br />
dégagement de chaleur. Cette première réaction consomme moins de 1 % de C3S. La<br />
RMN 1 du proton et la spectrométrie de photoélectrons montrent un site d’échange continuels<br />
entre solide et solution, qui s’enrichit peu à peu en ions Ca 2+ et OH − (dissolution<br />
congruente du C3S). Un premier hydrate est alors formé, son rapport Ca/Si est voisin<br />
de 1 (Regourd 1980 [5]). Il forme alors une fine couche de quelques nanomètres autour<br />
du grain, qui n’est pas observable au microscope électronique, baptisé C-S-H (M) par<br />
Jennings (Jennings 1989 [6]).<br />
– La période d’induction. Pendant cette période de quelques heures, la réaction d’hydratation<br />
évolue très lentement. Cette étape permet notamment le transport du béton ou du<br />
mortier avant qu’il ne fasse prise. Le rapport Ca/Si au niveau de la couche d’hydrate<br />
augmente jusqu’à atteindre une valeur approximative de 2 (Regourd 1980 [5], Jennings<br />
1989 [6]). La fin de cette période est caractérisée par la précipitation quasi simultanée de<br />
Ca(OH)2 et d’un C-S-H plus fibreux (C-S-H (S) selon Jennings). Les étu<strong>des</strong> plus récentes<br />
sur l’hydratation se basent plutôt sur l’influence <strong>des</strong> phénomènes de sursaturation de la<br />
solution pour expliquer le phénomène (Barret et coll. 1986 [7]). Il semble, entre autres,<br />
1 Résonance Magnétique Nucléaire<br />
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