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Yerushalaim 31 2002-4.pdf - Chretiens-juifs.org

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devant un problème auquel il est tenu de<br />

donner une solution, elle élève une protestation<br />

solennelle contre tout statut rejetant les Juifs<br />

hors des communautés humaines » (Libre<br />

Sens, déc. 2001, p.3).<br />

L’impact de ce texte est différemment<br />

apprécié par les historiens : il est jugé<br />

déterminant pour Patrick Cabanel (Les<br />

protestants et la République, p. 181), il est<br />

minimisé par Jean Loignon (Libre Sens, déc.<br />

2001, pp. 10-12); il a, sans doute, été<br />

inégalement reçu dans les églises et, en tout<br />

cas, dénoncé par le groupe Sully qui<br />

rassemble alors, en France, une frange de<br />

protestants maurassiens et qui publie des<br />

contre-thèses.<br />

À partir de 1942, quand le port de<br />

l’étoile jaune est imposé, le pasteur Boegner<br />

proteste à nouveau, au nom des Églises<br />

protestantes, auprès du maréchal Pétain, une<br />

véritable mobilisation des pasteurs et des<br />

paroisses en faveur des Juifs persécutés<br />

s’<strong>org</strong>anise: le cas le plus connu est celui du<br />

Chambon-sur-Lignon où se retrouveront, entre<br />

autres, Daniel Isaac, fils aîné de Jules, André<br />

Chouraqui, Léon Poliakov,( André Kaspi, in<br />

Jules Isaac ou la passion de la vérité-). Le<br />

journal collaborationniste Je suis partout parle<br />

du protestantisme comme d’une vaste<br />

<strong>org</strong>anisation de secours aux réfractaires du<br />

STO (Service du travail obligatoire, 1943) et<br />

qualifie le pasteur Boegner de « champion de<br />

la juiverie » (Les protestants et la République,<br />

p. 182).<br />

Aujourd’hui, les choses paraissent<br />

relativement claires et simples, il ne pouvait en<br />

être ainsi à l’époque. Que diront nos<br />

descendants quand viendra le temps<br />

d’apprécier le message et les comportements<br />

des chrétiens d’aujourd'hui dans le conflit<br />

israélo-palestinien, face au terrorisme et au<br />

contre-terrorisme, en réponse aux défis<br />

génétiques et aux revendications des minorités<br />

de tous ordre ? Il a fallu la puissance militaire<br />

des Alliés pour en finir avec le régime hitlérien.<br />

Face aux totalitarismes et au nihilisme, les<br />

Églises et les chrétiens n’ont pas d’autre<br />

possibilité que d’opposer leur témoignage en<br />

forme d’actes de résistance.<br />

Après la guerre,<br />

Les protestants seront partie prenante<br />

aux Entretiens de Seelisberg.<br />

Le 18 octobre 1945, le Conseil des<br />

Églises évangéliques d’Allemagne, à Stuttgart,<br />

vote une « confession de nos fautes » qui<br />

inaugure les actes de repentances des Églises.<br />

Il faudrait ensuite citer tous les textes<br />

que nous donne la revue Sens des 9-10/2000,<br />

précitée. J’en extrais ici les éléments<br />

principaux émanant du Conseil œcuménique<br />

des Églises (CŒE qui associe orthodoxes,<br />

protestants et anglicans), de l’Église<br />

évangélique allemande (EKD), de la<br />

Fédération protestante de France (FPF) :<br />

- dénonciation de l’antisémitisme<br />

comme péché contre Dieu et contre les<br />

hommes (CŒE 1948, CŒE et FPF 1961);<br />

- renouvellement de l’acte de<br />

repentance (EKD 1950, 1960, 1961) ;<br />

- les coupables de la solution finale sont<br />

appelés à se présenter d’eux-mêmes à la<br />

justice, toute les personnes ayant participé de<br />

près ou de loin à la persécution nazie devront<br />

être écartées de toute fonction dirigeante (EKD<br />

1961) ;<br />

- prise de position en faveur des<br />

réparations des États pour les victimes<br />

survivantes de la Choah (EKD 1961);<br />

- entendre la compréhension que le<br />

peuple Juif a de lui-même, réviser la théologie<br />

concernant Israël, s’ouvrir à toutes les religions<br />

vivantes (CŒE 1967, EKD 1971) ;<br />

- indépendance et sécurité des nations<br />

du Proche Orient, limitation des armements<br />

nationaux, les grandes puissances ne doivent<br />

pas poursuivre leurs intérêts particuliers dans<br />

le secteur, favoriser les négociations, discerner<br />

la part des facteurs religieux de celle des<br />

facteurs non religieux ( CŒE, 1968), solidarité<br />

avec l’État d’Israël (EKD 1971) ;<br />

- que la prédication et l’enseignement<br />

chrétien, à tous les niveaux, veillent au respect<br />

du peuple dont Jésus fait partie (FPF 1973);<br />

- le sionisme n’est pas un racisme,<br />

Israël et l’État palestinien doivent pouvoir<br />

coexister (CŒE, 1975).<br />

À partir de 1967 paraissent des textes<br />

importants qui redéfinissent, du côté du CŒE,<br />

la théologie chrétienne dans le respect de<br />

l’élection et de la vocation d’Israël pour<br />

l’humanité (Romains 11/1-11) et dans la<br />

perspective de se retrouver avec les Juifs sur<br />

le terrain de la justice, de la paix et de la<br />

réconciliation. Il faut citer : L’Église et le peuple<br />

Juif (CŒE, Bristol, 1967, 16 pp.), Les Églises<br />

et le peuple Juif . Vers une entente nouvelle (7<br />

<strong>Yerushalaim</strong> n°<strong>31</strong> - page 19

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