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Yerushalaim 31 2002-4.pdf - Chretiens-juifs.org

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l’amitié entre les religions (ou encore la simple<br />

culture) devraient nous conduire à parler des<br />

chrétiens en général (lorsque c’est possible) ou,<br />

sinon, des chrétiens orthodoxes, catholiques,<br />

protestants, évangéliques ou anglicans.<br />

Le nécessaire rappel<br />

historique :<br />

On ne peut effectuer un travail de<br />

mémoire valable si l’on ne tient pas compte de<br />

tous les éléments. Le plus souvent, dans ce<br />

que je lis ou entend, les relations entre<br />

chrétiens et <strong>juifs</strong> sautent du Moyen Âge à<br />

Vatican II (Nostra Aetate, 1965), comme s’il n’y<br />

avait rien eu entre temps.<br />

Certes, le protestantisme européen n’a<br />

pas à sa glorifier de son attitude vis-à-vis des<br />

Juifs au cours de son histoire et,<br />

particulièrement, au cours des douze années<br />

de l’hitlérisme. Mais on ne peut pas non plus<br />

se contenter de dire : "Ils n’ont pas mieux fait<br />

que les autres". Nous avons besoin<br />

d’informations pour nous faire une idée précise<br />

et parvenir à une appréciation valable. C'est ce<br />

que nous allons faire ci-dessous en prenant<br />

chaque période, l'une après l'autre.<br />

XVI e -XVII e siècles .<br />

Les réformateurs pensaient que leur<br />

restitution du Premier Testament comme<br />

parole de Dieu et le renouveau des études<br />

universitaires hébraïques (ce qui s’est fait en<br />

France, avec le grand rabbin Sirat, dans la<br />

dernière moitié du XXe s., existait depuis<br />

quatre cents ans dans les universités de<br />

l’Europe protestante, aujourd'hui encore, tout<br />

pasteur passant par une faculté de théologie<br />

apprend l’hébreu) ainsi qu’un nouvel intérêt<br />

pour le monde Juif, éveilleraient l’intérêt des<br />

Juifs pour l’Évangile. Leur déception sur ce<br />

point a diversement marqué leurs relations<br />

ultérieures.<br />

Luther avait commencé par rappeler,<br />

dans un traité paru en 1523, que … "Jésus-<br />

Christ est né Juif". Des tentatives de<br />

rapprochements avec les communautés juives<br />

avaient eu pour conséquence qu’on l’avait<br />

surnommé « le père juif » (Foi et Vie, fév.<br />

<strong>2002</strong>, p. <strong>31</strong>). Pourtant, sur la fin da vie, Luther,<br />

qui estimait ne pas être entendu par les Juifs, a<br />

page 16 - <strong>Yerushalaim</strong> n°<strong>31</strong><br />

publié plusieurs traités outranciers à l’endroit<br />

des Juifs. L’histoire n’a cependant pas retenu<br />

que ces textes aient donné lieu à une<br />

aggravation de la condition des Juifs en<br />

Allemagne, ils seront même désapprouvés par<br />

certains (Magistrat de Strasbourg, 1543, Michel<br />

Leplay, in "La Racine qui te porte" p. 48). Il a<br />

fallu que Goebbels (issu d’une famille<br />

protestante) s’en serve pour instrumentaliser<br />

les chrétiens évangéliques dans l’Allemagne<br />

nazie. Depuis, les instances luthériennes<br />

mondiales ont officiellement désavoué ces<br />

propos.<br />

Pour Luther (suivi par la Réformation<br />

dans son ensemble), le Premier Testament est<br />

tout autant Parole de Dieu que le Nouveau<br />

Testament, mais il distingue entre ce qu’il<br />

appelle la Loi et l’Évangile. Il oppose ce qui est<br />

de l’ordre du commandement et ce qui est de<br />

l’ordre de la promesse. La Loi caractérise plus<br />

le Premier Testament et l’Évangile plus le<br />

Nouveau Testament, mais les deux se trouvent<br />

aussi bien dans le Premier Testament que<br />

dans le Nouveau.<br />

Calvin, tout en maintenant l’idée que<br />

les observances rituelles de la Torah et le culte<br />

israélite ont été accomplis en Jésus-Christ,<br />

reconnaît que la Loi, comme contenu éthique<br />

exprimant la situation de l’être humain devant<br />

Dieu, reste une source permanente de vie. Il<br />

sera accusé de judaïser. Les États acquis à la<br />

réformation calviniste (France, Suisse, Pays-<br />

Bas, Grande Bretagne - à partir d’Edouard III,<br />

l’Église anglicane adopte une théologie<br />

calviniste -, Hongrie, puis États Unis) ont eu<br />

une forte imprégnation du Premier Testament.<br />

À titre d’illustration, l’usage répandu des<br />

prénoms bibliques tirés du Premier Testament,<br />

le recours aux appellations de ‘‘désert’’ et<br />

d‘‘exil’’ (ou ‘‘refuge)’’ par les protestants<br />

français pour la période qu’ils ont vécue après<br />

la révocation de l’édit de Nantes, l’utilisation<br />

des épisodes du Premier Testament dans les<br />

gospels des noirs américains pour exprimer<br />

leur expérience.<br />

XVII e -XVIII e siècles.:<br />

Cette période a été appelée celle des<br />

"Lumières" (anticléricales et antireligieuses<br />

chez certains comme Condorcet) et vit la<br />

naissance de la critique biblique (Louis Cappel<br />

du côté protestant, Baruch Spinoza du côté<br />

Juif, Richard Simon du côté catholique). Elle vit<br />

aussi le développement des mouvements

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