Yerushalaim 31 2002-4.pdf - Chretiens-juifs.org
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Hitler n’est pas né raciste, ni surtout antisémite, mais pangermaniste et viscéralement antimaggiar-slave.<br />
Car la majorité des sujets de François-Joseph étaient hongrois, yougoslaves,<br />
polonais. Et c’est cette majorité-là qui faisait la loi au Parlement de Vienne. Les intérêts allemands<br />
étaient minorés, la langue et la culture allemande étaient concurrencées. Durant toute sa jeunesse<br />
Hitler a rêvé d’une unification des Allemands appartenant à toutes les minorités allemandes<br />
d’Europe avec le Reich Impérial de l’empereur Guillaume. Il haïssait la dynastie des Habsbourg et<br />
le favoritisme qu’ils avaient toujours déployé pour s’attacher les Slaves.<br />
Il ne détestait nullement les Juifs. Au début de Mein Kampf, il écrit que dans sa jeunesse il<br />
ne voyait dans le Juif qu’un homme d’une confession différente et réprouvait au nom de la<br />
tolérance et de l’humanité toute hostilité issue de considérations religieuses. En particulier lorsqu’il<br />
arriva de son village natal à Vienne, il fut choqué par le ton de la presse anti-sémite qui lui<br />
paraissait indigne d’un grand pays civilisé. Il était obsédé par le souvenir des persécutions du<br />
Moyen Age, qu’il n’aurait pas voulu voir se répéter.<br />
Mais un jour dans un quartier de Vienne, il croise un personnage en long kaftan noir avec<br />
des boucles de cheveux noirs. On lui dit que c’est un Juif et qu’il y en a tout un quartier à Vienne. Il<br />
comprend qu’il s’agit de tout autre chose que des allemands ayant une confession particulière. Il<br />
commence à lire la presse anti-sémite et devient violemment anti-sémite. Et il écrit alors :<br />
‘’ Sitôt qu’on portait le scalpel dans un abcès quelconque de la vie sociale, on<br />
découvrait, comme un ver dans un corps en putréfaction, un petit youtre tout ébloui par cette<br />
lumière subite’’.<br />
Il ajoute que les neuf dixièmes des ordures littéraires, du chiqué dans les arts, des<br />
stupidités théâtrales, des mensonges dans la presse, du patronage de la prostitution, devaient être<br />
porté au débit de ce peuple qui représente à peine le centième de la population du pays. Sa fureur<br />
est portée à son comble pour une raison supplémentaire.<br />
Devant travailler comme manœuvre dans une entreprise, il se voit sommé d’adhérer au<br />
syndicat ouvrier d’obédience socialiste, qui groupe des travailleurs allemands, slaves, hongrois, etc.<br />
dont le discours est internationaliste. Et il s’aperçoit que parmi les dirigeants de ce syndicat il y a<br />
des Juifs. Alors son anti-sémitisme devient fanatique. Il assiste à des séances publiques du<br />
Parlement de Vienne et est saisi d’effroi en voyant la multiplicité des langues qui s’expriment et des<br />
intérêts qui sont défendus, autres que les intérêts allemands. Il prend en haine le principe même du<br />
système parlementaire où les décisions sont arrêtées à la majorité. Il déteste ce système<br />
parlementaire qui ne vise qu’à maintenir la permanence de l’Etat monarchique des Habsbourg ;<br />
alors que pour lui, de plus en plus le but suprême de l’existence des hommes n’est pas la<br />
conservation d’un Etat, mais la conservation de leur race.<br />
Il y a bien dans l’empire autrichien un parti pan-germaniste d’optique raciste, mais celuici<br />
ne recherche le soutien que des classes moyennes, alors que, estime Hitler, il faut conquérir les<br />
masses. Et ce parti pan-germaniste lutte contre l’Eglise Romaine qui favorise l’influence slave<br />
dans l’empire, alors qu’il faudrait conquérir l’Eglise Romaine. Les Eglises Protestantes défendent<br />
mieux les intérêts allemands, mais ne sont guère anti-sémites.<br />
Hitler regarde donc vers le Parti Social Chrétien qui, lui, vise les masses et évite de s’en<br />
prendre à l’Eglise Catholique, mais fonde son anti-sémitisme sur des considérations religieuses,<br />
et non racistes. Et ce parti ne se soucie pas de régénération du germanisme. Il est donc<br />
inutilisable. Hitler décide donc de faire lui-même de la politique et pour cela de sortir de l’empire<br />
d’Autriche-hongrie. La solution ne peut venir qu’au sein du Reich Allemand. Hitler part donc<br />
s’installer à Munich au printemps de 1912.<br />
page 10 - <strong>Yerushalaim</strong> n°<strong>31</strong>