Décollement de revêtements de façades posés au mortier ... - smabtp

Fiches Pathologie
ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS
« Décollement de revêtements de façades posés au mortier colle »
Le constat
Souvent employées en revêtement de façade, la céramique et la pierre naturelle souffrent parfois du décollement de certains éléments, d'où un risque pour la sécurité des personnes (chute de carreaux).
Une mise en œuvre défectueuse du mortier colle est fréquemment à l'origine de ces décollements.
Le diagnostic des désordres
Les décollements sont souvent la résultante de plusieurs facteurs
● Mauvais choix du mortier colle ;
● Encollage non conforme (double encollage non respecté bien que nécessaire, quantité insuffisante de colle) ;
● Carreaux mal battus (sillons de colle non écrasés) ;
● Encollage d'une zone de support trop large et dépassement du " temps ouvert " du mortier colle ;
● Mortiers " grillés " au soleil ou au contraire, appliqués par temps trop froid voir conditions climatiques ;
● Absence de protection en tête créant des circulations d'eau à l'interface support/carreau ;
● Joints de fractionnement non respectés, partiellement obturés par du mortier colle
Si les éléments collés sont de couleur foncée
Ils absorbent davantage de chaleur sous l'effet du rayonnement solaire. Leur dilatation favorise les cisaillements dans les plans de collage. De même, le voisinage de zones de claires et foncées entraîne des dilatations
différentielles, à l'origine de fissurations puis de passages d'eau.
Toutes précautions doivent être prises dès les premiers décollements, les carreaux voisins ou dans d'autres zones sensibles similaires risquant également de
tomber
Un sondage exhaustif est indispensable, il doit être accompagné d'une purge systématique.
Tous les éléments nécessaires au diagnostic sont recueillis à cette occasion, tout en établissant un relevé précis des décollements indiquant :
● L'exposition des façades, le voisinage de baies ;
● La présence ou l'absence de protection en tête de mur ;
● Un éventuel ragréage du béton ;
● La zone du décollement (interface béton / enduit de ragréage, enduit de ragréage / mortier colle, mortier colle / carreau, béton / mortier colle) ;
● Les épaisseurs respectives des différents produits ;
● La présence, la position et le remplissage des joints de fractionnement ;
● Le respect des joints de dilatation du gros-œuvre ;
● Le dessin de l'encollage et son épaisseur.
L'analyse du mortier-colle et du ragréage apporte des éléments sur leur mise en œuvre :
● Taux d'hydratation ;
● Présence d'huile de décoffrage à l'interface du béton.
Les points sensibles
● CPT : Revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB - Liv. 413 - Cahier 3266 et son modificatif de juin 2005, cahier 3524.
● Les mortiers-colles doivent bénéficier d'un Avis Technique.
Les conseils de prévention
Pissette
Fiche mise à jour : février 2009
© Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés
© Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés
La protection en tête de mur est trop souvent oubliée. En son absence, l'eau de pluie pénètre peu à peu dans le mortier des joints, puis dans le mortier colle, et
dissout progressivement la chaux du liant hydraulique. C'est un facteur déclenchant le désordre dès lors que tout n'a pas été parfaitement réalisé par ailleurs.
Le même phénomène se produit souvent dans les angles sortants entre deux façades.
Il arrive que des pissettes d'évacuation de terrasses arrosent abondamment certaines zones de façade. C'est là un facteur aggravant évident. L'étanchéité des terrasses
est également à surveiller.

Fiches Pathologie - Glossaire
ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS
« Décollement de revêtements de façades posés au mortier colle »
Mortier colle
Un mortier désigne le mélange composé d'un liant (hydraulique, aérien ou synthétique), de granulats, charges inertes constituant le squelette ou l'ossature du mortier (sables, fillers, granulats de diverses matières) et,
éventuellement, de pigments colorants, d'adjuvants, ou d'ajouts divers.
Les mortiers sont utilisés pour lier (maçonner des éléments taillés ou moulés), pour enduire (imperméabilisation et parement des murs, chapes et lissage des sols), mais aussi pour coller.
Les mortiers-colles, souvent appelés à tort ciments-colles, sont ceux avec lesquels on fait la pose collée des carrelages et revêtements céramiques muraux.
Ils existent en plusieurs formules, selon qu'il s'agit de pose sur sols et murs (intérieurs et extérieurs) en maçonnerie, de pose murale sur plâtre (mortiers-colles caséinés), ou de pose d'éléments de grand format. Ils relèvent
de la procédure d'Avis Technique.
Temps ouvert
Le temps ouvert d'une colle ou d'un mortier-colle est le délai maximum entre le moment où on l'étale, et le moment où il faut procéder à l'application ou à l'affichage des éléments à coller (faute de quoi une peau
superficielle se forme sur la colle, et fait écran à l'adhérence).
Le temps ouvert valable dans des conditions normales, indiqué sur les emballages, doit être raccourci dans des proportions importantes en présence de chaleur sèche, de vent ou de courants d'air.
Par déformation, le temps ouvert d'un mortier ou d'un enduit de lissage désigne parfois le temps d'utilisation de la gâchée, c'est-à-dire le délai pendant lequel le matériau conserve une bonne maniabilité et une bonne
aptitude à la mise en oeuvre.
Dilatation différentielle
La terme dilatation désigne l'expansion ou l'allongement d'un corps sous l'effet d'une élévation de température (métaux, air, gaz divers) ; on parle plutôt de gonflement pour un accroissement de volume dû à une absorption
d'eau (éponge, bois), ou de foisonnement.
La dilatation est dite différentielle lorsque les expansions subies par une structure ne sont pas uniformes. Par exemple, deux matériaux accolés et solidaires ayant des coefficients d'élongation différents génèrent des
mouvements différentiels, souvent mis en évidence par l'apparition de fissures.
Mortier colle / carreau
Extrait du CPT - revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB et ses modificatifs de juin 2005 (cahier 3524) et de mai 2006 (cahier 3552) :
exemples de dentures de spatules. (source : REEF)
Béton / mortier colle
Dents carrées de 6 x 6 x 6 mm pour les carreaux
de surface S< 300 cm² (15 x 15)
Dents carrées de 9 x 9 x 9 mm pour les carreaux
de surface S jusqu'à 3600 cm² (60 x 60)
Choix du mortier colle : extrait du CPT - revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB et ses modificatifs de juin 2005
(cahier 3524) et de mai 2006 (cahier 3552)
Le tableau ci-après indique la classe de mortier-colle à utiliser en fonction du revêtement et de la hauteur de façade H. Pour les parties d'ouvrage en retrait de la façade (balcon, loggia, ...), la
hauteur H est déterminée à partir du sol du balcon ou de la loggia.
Classe mortier-colle
Extrait du cahier 3522 et son modificatif de mai 2006 (cahier 3550) du CSTB : Certification MIC des colles à carrelage Document de référence.
1. Classification performancielle des colles à carrelage
Cette classification reprend les caractéristiques de base et les caractéristiques optionnelles E (temps ouvert allongé) et F (durcissement rapide) définies dans la normeNF EN 12004.
Elle intègre les caractéristiques complémentaires S (déformabilité) et G (aptitude au simple encollage) et des caractéristiques adaptées à des emplois spécifiques.
Elle est attribuée à partir des résultats des essais initiaux réalisés lors de l'instruction et des résultats fournis par le fabricant.
Caractéristiques de base
Mortiers-colles Adhésifs
C1 Normal D1 Normal
C2 Amélioré D2 Amélioré
Caractéristiques optionnelles
Mortiers-colles Adhésifs
Temps ouvert allongé E E
Durcissement rapide F -
Aptitude au simple encollage G -
Déformabilité S1/S2 -
Caractéristiques adaptées à des emplois spécifiques
Pour les mortiers-colles, collage de carrelage :
● dans les locaux classés P4 et P4S : " P4/P4S " ;
● sur les chapes à base de sulfate de calcium : " Chape sulfate de calcium après primaire " ;
● sur anciens revêtements en sols et murs intérieurs : " Rénovation sans primaire sur carrelage émaillé et/ou dalles plastiques semi-flexibles " ;
● en façade : " Façade " ;
● sur plancher rayonnant électrique : " PRE ".
Pour les adhésifs, collage de carrelage sur anciens revêtements en murs intérieurs : " Rénovation ".

Les modalités des essais servant de base à l'attribution de la classification sont décrites de façon détaillée dans le document technique n° 1 annexé aux Exigences particulières du référentiel de la marque relatif aux colles à
carrelage, qui définit les spécifications minimales correspondantes. Les caractéristiques prises en compte sont rappelées en annexe 3.
Couleur foncée
Extrait du CPT - revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB et ses modificatifs de juin 2005 (cahier 3524) et de mai 2006 (cahier 3552) . - 5.2
carreaux de coloris foncé.
5.2 Carreaux de coloris foncés
Ce sont les matériaux dont le coeffidient d'absorption du rayonnement solaire α est supérieur à 0,7.
Ils doivent être posés avec un mortier-colle de la classe C2-S1/S2 Façade.
Au-delà d'une hauteur de 6 m, et dans le limite de 28 m (cf. tableau 4), la pose des carreaux de coloris foncé est limité aux ouvrages suivants pour les façades exposées au soleil du Sud-Est à Ouest :
● parties de la façade d'une hauteur d'étage, situées au-dessus d'un balcon ou d'une loggia lorsque seules les parties carrelées sont siutées au-dessus ;
● paroi en béton ou façade enduit avec pose de carreaux limitée aux encadrements de baies, allèges ou bandeaux ;
● bandes décoratives en façade sous réserve que la largeur de ces bandes ne dépasse pas 50 cm et qu'elles ne représentent pas plus de 20 % de la façade.
Conditions climatiques
Extrait du CPT - revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB. - 6.2 conditions atmosphériques.
Le collage ne doit pas être effectué par temps de gel ou sur support gelé. La température ambiante doit être supérieure à 5 °C.
Sauf précaution préalable, la pose ne doit pas être faite par vent sec, sous une forte chaleur, ni sur un support ayant été longtemps exposé au rayonnement direct du soleil en été (la température du support ne doit pas être
supérieure à 30 °C).
Commentaire : Comme précautions à prendre, on peut citer :
● le bâchage de l'échafaudage,
● l'humidification du support la veille, en été.
Double encollage
Extrait du CPT - revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB. - 6.33 mode d'encollage et consommation
6.331 carreaux de petits formats
S < 50 cm² (7 x 7)
La pose a lieu en simple encollage. La consommation minimale admise est de 3,5 kg/m² de poudre (utiliser par exemple une spatule U6).
6.332 carreaux de surface S > 50 cm²
Le cas particulier des plaquettes murales de terre cuite est traité au § 6.333.
Pour les autres carreaux de surface supérieure à 50 cm², la pose a lieu en double encollage.
6.333 plaquettes murales de terre cuite
La pose des plaquettes de terre cuite a lieu en simple encollage. La consommation minimale admise est de 4,5 kg/m² de poudre (utiliser par exemple une spatule U9).
Quantite insuffisante de colle
Extrait du CPT - revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB et ses modificatifs de juin 2005 (cahier 3524) et de mai 2006 (cahier 3552) . -
Tableau 6.
Dans ce tableau, U6 et U9 désigne des dentures de spatules. Voir définition des dentures de spatule.
Joints de fractionnement
Extrait du CPT - revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier colle - octobre 2000 - CSTB. - 6.42 joints de fractionnement du revêtement.
Ils sont ménagés tous les 60 m² environ (ce qui correspond à des joints horizontaux tous les 6 m environ et des joints verticaux tous les 10 m environ). Toutefois, si un produit de jointoiement entre carreaux de module
d'élasticité inférieur ou égal à 8 000 MPa est utilisé, les joints de fractionnement ne sont pas nécessaires.
Bibliographie
Textes de référence
● La norme NF P13-307 Plaquettes murales en terre cuite (Boutique Afnor).
● La norme NF EN 202 (P61-513) Carreaux et dalles céramiques. Détermination de la résistance au gel (Boutique Afnor).
● La norme NF B10-601 Produits de carrières - Pierres naturelles - Prescriptions générales d'emploi des pierres naturelles (juillet 2006).
● La norme NF P61-341 Panneaux de mosaïque de pâte de verre et éléments 2 x 2 les constituant (Boutique Afnor).
● Le Cahier du CSTB 3522 de juin 2005 modifié par le cahier 3550 de mai 2006 : certification MIC des colles à carrelage. Document de référence.
● Le Cahier du CSTB 3266 d'octobre 2000 modifié par les cahier 3524 de juin 2005 et 3552 de mai 2006 : revêtements muraux extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier-colle.
Documentation
Edition Juillet 2009 des Communiqués de la Commission Prévention Produits mis en oeuvre (C2P) de l'AQC :
● communiqué n° 30 « Vêtures à base de plaquette en terre cuite collées sur une plaque de polystyrène extrudé (NT) », suspendu en janvier 2005.
Note : Lorsqu'une famille visée par un communiqué ne contient plus d'Avis Technique en cours de validité, le communiqué correspondant est suspendu. L'intitulé du communiqué subsiste dans la liste pour rappeler le
risque possible si un produit ou procédé proche venait à réapparaître.
Fiche mise à jour : juillet 2009
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