HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

05.07.2013 Views

- 83 - Ils le sont également dans un certain nombre de sous-secteurs de produits à base de ressources naturelles et produits d'origine tropicale 76/. En ce qui concerne le reste du secteur industriel, les droits de douane élevés semblent être fréquents pour un certain nombre de groupes de produits dont l'exportation intéresse les pays en développement, y compris certains produits chimiques, le verre et la verrerie, la coutellerie, l'équipement ménager en métaux de base, les bicyclettes, les malles et valises, les chaussures, les jouets, les articles en matériaux précieux et divers autres articles. 251. Bien que de nombreux pays en développement aient procédé à une libéralisation unilatérale de leur commerce et participé activement aux Négociations d'Uruguay, la discrimination tarifaire à leur encontre s'est en fait accrue. Comme dans les cycles de négociations précédents, il y a d'importantes exceptions aux offres tarifaires dans le cas de produits hors SGP dont l'exportation intéresse particulièrement les pays en développement. Il y a lieu de noter que certains pays développés ont accordé aussi des concessions tarifaires à des produits intéressant les pays en développement, mais sous réserve de réciprocité. Enfin, pour de nombreux produits dont l'exportation intéresse les pays en développement, les droits de douane ont tendance à monter selon le degré de transformation 77/. La protection effective accordée aux industries de transformation par la progressivité des droits de douane est donc probablement plus forte que les droits nominaux ne le donnent à penser. Les produits particulièrement touchés par cette progressivité des obstacles au commerce sont les boissons dérivées de produits tropicaux, les épices, les matières végétales employées dans le tressage, les graines oléagineuses et huiles végétales, les fruits et noix d'origine tropicale, le tabac, le riz, le manioc et les tubercules. b) Mesures non tarifaires 252. Avec la réduction sensible des droits de douane qui a fait suite à plusieurs séries de négociations commerciales multilatérales, les mesures non tarifaires ont pris de l'importance en tant qu'instruments de protection 78/. Certaines de ces mesures, comme les restrictions quantitatives, les monopoles d'importation d'Etat et les systèmes de licences discrétionnaires, entravent le commerce plus que ne le font les droits de douane. Le tableau annexe II-4 montre qu'à la fin de la période 1981-1989, malgré la croissance économique enregistrée continuellement depuis 1983 et les négociations en cours au titre de l'Uruguay Round, quelques pays seulement avaient sensiblement moins recours aux mesures non tarifaires. 253. L'application des mesures non tarifaires manque souvent de transparence, ce qui rend l'accès aux marchés incertain et imprévisible. Un important problème que soulèvent certains types de mesures non tarifaires vient de ce qu'elles ne sont pas faciles à identifier ou à quantifier. Les politiques intérieures et les pratiques institutionnelles (taxes internes, redevances pour services fournis, complexité du système de distribution, par exemple) constituent parfois en elles-mêmes des obstacles non tarifaires au commerce. Enfin, les mesures non tarifaires sont le plus souvent appliquées à titre sélectif, ce qui entraîne une discrimination entre les divers fournisseurs.

- 84 - 254. L'importation, dans les pays développés à économie de marché, de tous les produits en provenance des pays en développement (minéraux non compris) a représenté plus de 335 milliards de dollars en 1988. Les mesures non tarifaires appliquées à la frontière à tel ou tel produit ont touché 22 % environ de ces importations, soit pas moins de 75 milliards de dollars d'échanges 79/. 255. La mesure non tarifaire la plus importante de toutes celles qui touchent les pays en développement est l'Arrangement multifibres (AMF), qui s'applique à des échanges d'une valeur de quelque 36 milliards de dollars. Le quatrième AMF qui est entré en vigueur en 1986 a été prorogé de 17 mois, jusqu'au 31 juillet 1991. Il constitue une importante dérogation aux règles du GATT en ce sens qu'il permet aux Parties contractantes de négocier des restrictions quantitatives qui constituent une discrimination à 1'encontre des pays en développement. 256. Les systèmes d'octroi de licences non automatiques et les systèmes de contingents (autres que les contingents fixés au titre de l'AMF) ont eu des répercussions sur des échanges d'une valeur de quelque 26 milliards de dollars (tous produits à l'exception des combustibles), dont 14 millions de dollars de produits agricoles. Les mesures compensatoires et antidumping ont touché des échanges d'une valeur d'environ 8 milliards de dollars, qui concernaient une large gamme de produits. Les mesures de contrôle des prix, y compris les prélèvements variables, ont affecté quelque 4,5 milliards de dollars d'échanges, portant principalement sur des produits agricoles. Des échanges d'une valeur d'environ 8 milliards de dollars ont été touchés par les restrictions volontaires à l'exportation. S'agissant de l'acier, par exemple, depuis le milieu des années 80 les importations en provenance des pays en développement ont stagné en chiffres absolus (et ont en fait fléchi aux Etats-Unis), en raison surtout de l'imposition de restrictions volontaires à l'exportation et d'autres mesures. Dans d'autres domaines tels que l'électronique grand public, les automobiles et le matériel automobile, les articles en cuir et les produits chimiques, on a surtout recouru à des limitations volontaires des exportations et d'autres restrictions quantitatives, ainsi qu'à des mesures antidumping. 257. Une part disproportionnée des mesures non tarifaires appliquées dans les pays développés joue à 1'encontre des pays en développement sous l'effet combiné de la composition des échanges et de l'application sélective de ces mesures 80/. Leur application est surtout discriminatoire dans le cas des mesures non tarifaires prises en dehors du système du GATT et des mesures dites "de la zone grise", pour lesquelles le principe NPF n'est pas respecté. L'exemple le plus manifeste est celui de l'Arrangement multifibres. Ayant une position commerciale et des pouvoirs de rétorsion plus faibles, les pays en développement sont en général plus faciles à persuader qu'ils doivent limiter volontairement leurs exportations. Les mesures non tarifaires, même celles qui sont compatibles avec l'Accord général, peuvent également avoir un caractère discriminatoire parce qu'elles ne restreignent pas le commerce dans la même mesure pour tous les partenaires commerciaux. Par exemple, la tendance à attribuer des contingents d'importation en fonction des courants commerciaux traditionnels touche plus sévèrement les nouveaux venus dans un secteur particulier.

- 83 -<br />

Ils le sont également dans un certain nombre de sous-secteurs de produits à<br />

base de ressources naturelles et produits d'origine tropicale 76/. En ce<br />

qui concerne le reste du secteur industriel, les droits de douane élevés<br />

semblent être fréquents pour un certain nombre de groupes de produits dont<br />

l'exportation intéresse les pays en développement, y compris certains produits<br />

chimiques, le verre et la verrerie, la coutellerie, l'équipement ménager en<br />

métaux de base, les bicyclettes, les malles et valises, les chaussures, les<br />

jouets, les articles en matériaux précieux et divers autres articles.<br />

251. Bien que de nombreux pays en développement aient procédé à une<br />

libéralisation unilatérale de leur commerce et participé activement aux<br />

Négociations d'Uruguay, la discrimination tarifaire à leur encontre s'est<br />

en fait accrue. Comme dans les cycles de négociations précédents, il y a<br />

d'importantes exceptions aux offres tarifaires dans le cas de produits<br />

hors SGP dont l'exportation intéresse particulièrement les pays en<br />

développement. Il y a lieu de noter que certains pays développés ont accordé<br />

aussi des concessions tarifaires à des produits intéressant les pays en<br />

développement, mais sous réserve de réciprocité. Enfin, pour de nombreux<br />

produits dont l'exportation intéresse les pays en développement, les droits<br />

de douane ont tendance à monter selon le degré de transformation 77/.<br />

La protection effective accordée aux industries de transformation par la<br />

progressivité des droits de douane est donc probablement plus forte que les<br />

droits nominaux ne le donnent à penser. Les produits particulièrement touchés<br />

par cette progressivité des obstacles au commerce sont les boissons dérivées<br />

de produits tropicaux, les épices, les matières végétales employées dans le<br />

tressage, les graines oléagineuses et huiles végétales, les fruits et noix<br />

d'origine tropicale, le tabac, le riz, le manioc et les tubercules.<br />

b) Mesures non tarifaires<br />

252. Avec la réduction sensible des droits de douane qui a fait suite à<br />

plusieurs séries de négociations commerciales multilatérales, les mesures non<br />

tarifaires ont pris de l'importance en tant qu'instruments de protection 78/.<br />

Certaines de ces mesures, comme les restrictions quantitatives, les monopoles<br />

d'importation d'Etat et les systèmes de licences discrétionnaires, entravent<br />

le commerce plus que ne le font les droits de douane. Le tableau annexe II-4<br />

montre qu'à la fin de la période 1981-1989, malgré la croissance économique<br />

enregistrée continuellement depuis 1983 et les négociations en cours au titre<br />

de l'Uruguay Round, quelques pays seulement avaient sensiblement moins recours<br />

aux mesures non tarifaires.<br />

253. L'application des mesures non tarifaires manque souvent de transparence,<br />

ce qui rend l'accès aux marchés incertain et imprévisible. Un important<br />

problème que soulèvent certains types de mesures non tarifaires vient de ce<br />

qu'elles ne sont pas faciles à identifier ou à quantifier. Les politiques<br />

intérieures et les pratiques institutionnelles (taxes internes, redevances<br />

pour services fournis, complexité du système de distribution, par exemple)<br />

constituent parfois en elles-mêmes des obstacles non tarifaires au commerce.<br />

Enfin, les mesures non tarifaires sont le plus souvent appliquées à titre<br />

sélectif, ce qui entraîne une discrimination entre les divers fournisseurs.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!