HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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05.07.2013 Views

- 35 - Ces mesures pourraient notamment consister à renforcer et élargir les mécanismes existants, par exemple le système de bonification des intérêts ou les mécanismes de consolidation financés par le réemploi de ressources ou des fonds d'affectation spéciale 18/. En particulier, le système de bonification des intérêts de la Banque mondiale aurait besoin d'un surcroît de ressources pour couvrir non seulement tous les intérêts dus par les pays remplissant les conditions requises, mais encore le refinancement, à des conditions privilégiées, du principal dû à la Banque mondiale. D'autre part, la Banque africaine de développement pourrait instituer un programme analogue de bonification des intérêts. 2. Le financement extérieur du développement a) Tendances récentes 120. Les années 80 ont apporté des changements profonds dans le volume et la structure des courants financiers vers les pays en développement, ainsi que dans les politiques des créanciers du secteur public ou privé lj)/. Après de fortes baisses de 1982 à 1987 et malgré une certaine reprise depuis, les apports extérieurs nets aux pays en développement en 1990 ont été, en termes réels, d'environ 40 % inférieurs au niveau atteint en 1981 (voir tableau annexe 1-1). Cette régression s'est accompagnée de la persistance d'intérêts élevés, entraînant par conséquent la contraction des transferts financiers nets et l'apparition de transferts négatifs nets dans de nombreux pays débiteurs, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire lourdement endettés. Ainsi qu'il ressort du tableau annexe 1-2, les pays en développement importateurs de capitaux, dans leur ensemble, ont enregistré des transferts négatifs nets sans précédent, qui ont représenté en moyenne 20 milliards de dollars par an pendant la période 1983-1990 20/. Une partie de cette somme est le fait des pays d'Asie récemment devenus pays à excédent (Hongkong, République de Corée, Singapour et Province chinoise de Taiwan), mais la majeure partie a été versée par des pays qui, étant donné le niveau relativement faible de leur revenu, n'avaient pas les moyens de transférer des ressources à l'étranger. Ce phénomène généralisé représente une inversion manifeste du rapport antérieur entre le financement extérieur et la croissance, dans lequel des transferts positifs nets permettaient aux investissements de dépasser les niveaux qui auraient correspondu à l'épargne intérieure seule. 121. Pour faire face aux pertes causées par l'inversion des transferts nets, il a fallu ajuster notablement les balances commerciales. Le volume des exportations a beaucoup augmenté, surtout dans les pays à revenu intermédiaire, mais l'ampleur et le rythme de l'ajustement nécessaire n'ont pas permis d'éviter une compression radicale des importations. Dans de nombreux pays surendettés, l'adaptation aux fluctuations marquées des transferts nets a été rendue plus difficile par le marasme des prix des produits primaires. La dégradation des termes de l'échange qui en est résultée a augmenté le coût réel du service de la dette extérieure. 122. Autre changement fondamental du financement du développement : la contraction brutale des apports privés et l'augmentation concomitante de la part des apports de source publique. Dès 1990, cette part représentait un peu

- 36 - plus de la moitié du total, contre un tiers en 1981. Cependant, le niveau absolu des apports de source publique est resté à peu près stationnaire en termes réels durant toute la décennie. 123. L'effondrement des prêts bancaires, provoqué par la crise de la dette, suffit, à lui seul, à expliquer la contraction générale des apports financiers aux pays en développement et les importants transferts négatifs nets. Depuis 1982, les créanciers bancaires ont reçu des pays en développement un transfert net de 26 milliards de dollars par an en moyenne, la majeure partie en provenance d'Amérique latine. En 1989 et 1990, les prêts bancaires nets ont quelque peu repris, essentiellement sous l'effet d'un accroissement des prêts aux pays d'Asie, de prêts concertés au titre du plan Brady et de quelques prêts "spontanés" à quelques pays surendettés. De leur côté, les crédits à l'exportation ont nettement régressé pendant les années 80. Après plusieurs années de courants négatifs, les crédits à l'exportation ont retrouvé des chiffres positifs en 1989-1990 à cause surtout d'une reprise des crédits à court terme. Les investissements étrangers directs, qui avaient chuté brutalement au milieu des années 80, ont considérablement augmenté depuis 1987, tout en restant inférieurs à l'attente dans de nombreux pays lourdement endettés. 124. L'aide publique au développement (APD) est restée le principal véhicule du financement du développement, fournissant environ 40 % des apports nets globaux en 1990. Il est donc préoccupant que les courants de ressources à des conditions de faveur soient restés quasiment stationnaires en termes réels pendant les années 80. L'essentiel de l'APD (environ 90 % ces dernières années) vient des pays membres du CAD. Les apports de ces pays ont augmenté pendant la période 1982-1990 au rythme annuel d'environ 3 % en termes réels, chiffre correspondant à peu près à la croissance de leur PNB et à peine suffisant pour compenser le fléchissement de l'aide antérieurement apportée par l'OPEP et par les pays d'Europe orientale. En conséquence, l'effort d'aide des pays membres du CAD, mesuré par le ratio APD/PNB, n'a pas progressé pendant la décennie écoulée, plafonnant à peu près constamment à 0,33 %. 125. La contribution directe des institutions de Bretton Woods destinée à répondre aux besoins financiers des pays en développement a été décevante. Les transferts nets du FMI à ces pays sont devenus largement négatifs, dépassant en moyenne 5 milliards de dollars par an pendant la période 1985-1990. En même temps, les transferts nets de la Banque mondiale (BIRD et IDA) n'ont cessé de diminuer, passant de 4,4 milliards de dollars en 1985 à 0,4 milliard de dollars en 1990, tandis que les transferts nets de la seule BIRD sont devenus négatifs dès 1987 et ont atteint -4 milliards de dollars en 1990. Autrement dit, les transferts financiers en provenance des institutions financières multilatérales ont considérablement baissé parallèlement à la régression des apports privés, au lieu de l'amortir. 126. Les tendances globales que nous venons de décrire ont eu des effets inégaux selon les régions. L'inversion des courants de transferts nets et le redressement correspondant des comptes extérieurs ont été particulièrement prononcés en Amérique latine. Pendant la période 1982-1990, la région a enregistré des transferts négatifs nets équivalant à 25 milliards de dollars par an contre des transferts positifs de 12 milliards de dollars par an en moyenne entre 1973 et 1981. Dans les pays de l'Afrique subsaharienne, malgré

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plus de la moitié du total, contre un tiers en 1981. Cependant, le niveau<br />

absolu des apports de source publique est resté à peu près stationnaire en<br />

termes réels durant toute la décennie.<br />

123. L'effondrement des prêts bancaires, provoqué par la crise de la dette,<br />

suffit, à lui seul, à expliquer la contraction générale des apports financiers<br />

aux pays en développement et les importants transferts négatifs nets.<br />

Depuis 1982, les créanciers bancaires ont reçu des pays en développement un<br />

transfert net de 26 milliards de dollars par an en moyenne, la majeure partie<br />

en provenance d'Amérique latine. En 1989 et 1990, les prêts bancaires nets ont<br />

quelque peu repris, essentiellement sous l'effet d'un accroissement des prêts<br />

aux pays d'Asie, de prêts concertés au titre du plan Brady et de quelques<br />

prêts "spontanés" à quelques pays surendettés. De leur côté, les crédits à<br />

l'exportation ont nettement régressé pendant les années 80. Après plusieurs<br />

années de courants négatifs, les crédits à l'exportation ont retrouvé des<br />

chiffres positifs en 1989-1990 à cause surtout d'une reprise des crédits à<br />

court terme. Les investissements étrangers directs, qui avaient chuté<br />

brutalement au milieu des années 80, ont considérablement augmenté<br />

depuis 1987, tout en restant inférieurs à l'attente dans de nombreux pays<br />

lourdement endettés.<br />

124. L'aide publique au développement (APD) est restée le principal véhicule<br />

du financement du développement, fournissant environ 40 % des apports nets<br />

globaux en 1990. Il est donc préoccupant que les courants de ressources à des<br />

conditions de faveur soient restés quasiment stationnaires en termes réels<br />

pendant les années 80. L'essentiel de l'APD (environ 90 % ces dernières<br />

années) vient des pays membres du CAD. Les apports de ces pays ont augmenté<br />

pendant la période 1982-1990 au rythme annuel d'environ 3 % en termes réels,<br />

chiffre correspondant à peu près à la croissance de leur PNB et à peine<br />

suffisant pour compenser le fléchissement de l'aide antérieurement apportée<br />

par l'OPEP et par les pays d'Europe orientale. En conséquence, l'effort d'aide<br />

des pays membres du CAD, mesuré par le ratio APD/PNB, n'a pas progressé<br />

pendant la décennie écoulée, plafonnant à peu près constamment à 0,33 %.<br />

125. La contribution directe des institutions de Bretton Woods destinée à<br />

répondre aux besoins financiers des pays en développement a été décevante.<br />

Les transferts nets du FMI à ces pays sont devenus largement négatifs,<br />

dépassant en moyenne 5 milliards de dollars par an pendant la<br />

période 1985-1990. En même temps, les transferts nets de la Banque mondiale<br />

(BIRD et IDA) n'ont cessé de diminuer, passant de 4,4 milliards de dollars en<br />

1985 à 0,4 milliard de dollars en 1990, tandis que les transferts nets de la<br />

seule BIRD sont devenus négatifs dès 1987 et ont atteint -4 milliards de<br />

dollars en 1990. Autrement dit, les transferts financiers en provenance des<br />

institutions financières multilatérales ont considérablement baissé<br />

parallèlement à la régression des apports privés, au lieu de l'amortir.<br />

126. Les tendances globales que nous venons de décrire ont eu des effets<br />

inégaux selon les régions. L'inversion des courants de transferts nets et le<br />

redressement correspondant des comptes extérieurs ont été particulièrement<br />

prononcés en Amérique latine. Pendant la période 1982-1990, la région a<br />

enregistré des transferts négatifs nets équivalant à 25 milliards de dollars<br />

par an contre des transferts positifs de 12 milliards de dollars par an en<br />

moyenne entre 1973 et 1981. Dans les pays de l'Afrique subsaharienne, malgré

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