HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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05.07.2013 Views

- 387 - 918. À la différence des pays développés, les pays en développement, en général, ne pratiquent pas ce genre de politiques agricoles. De toute évidence, leur possibilité de subventionner la production est limitée et une extrême pauvreté demande des denrées alimentaires bon marché et non pas plus onéreuses. Les gouvernements des pays en développement sont intervenus davantage sous forme d'exhortations aux agriculteurs pour les inciter à produire davantage et en leur fournissant des services d'appui. Au titre de leurs programmes d'ajustement structurel, beaucoup ont eu recours à la dévaluation de leur monnaie et à la libéralisation des intrants importés pour stimuler la production et l'exportation de produits de base. 919. On aurait pu penser que les pays qui avaient le plus dévalué leur monnaie auraient enregistré la plus grande augmentation de leurs exportations de produits de base. Or les données disponibles révèlent qu'il n'y a pas de corrélation étroite entre les seuls taux de change et l'accroissement des exportations des produits de base : on constate plutôt une montée en flèche des volumes exportés, indépendamment de toute dévaluation. Quant à la relation entre la libéralisation des importations et le comportement des exportations des produits de base, là encore, les résultats ne sont pas nets. Une augmentation du ratio des exportations de produits de base au PIB a été enregistrée à la fois par les pays qui avaient lancé de vastes programmes de libéralisation des importations et par ceux qui appliquaient des politiques restreignant les importations. 920. Comme nous l'avons vu plus haut, les politiques sectorielles ont été l'exception plutôt que la règle dans les pays en développement pendant la dernière décennie. La nécessité de protéger l'emploi, de gagner des devises et d'éviter d'onéreuses fermetures et réouvertures a parfois servi aux gouvernements d'argument puissant pour maintenir les capacités d'exploitation dans l'industrie extractive en période de prix bas au moyen d'une protection directe ou indirecte : octroi de prêts à faible intérêt, subventions en cas de pertes temporaires ou exonérations fiscales. 921. Dans la plupart des pays en développement surendettés, on a constaté un déplacement de ressources vers la production de produits de base exportables, mesuré par un accroissement du ratio des exportations des produits primaires hors combustibles au PIB. Le fait a été particulièrement important pour les pays qui avaient de lourdes obligations du service de la dette. Presque tous les pays qui ont réussi à accroître leurs exportations l'ont fait aux dépens des investissements ou au détriment des biens disponibles pour la consommation intérieure. 3. Autres facteurs 922. Outre le volume de la demande et de l'offre et celui des stocks d'un produit de base qui entre sur le marché mondial, la formation des prix est influencée par la structure du marché du côté à la fois de la demande et de l'offre, notamment par le nombre de participants au marché, et par les méthodes et pratiques commerciales. La transparence du marché et, à cet égard, la possibilité pour les participants de rassembler, d'obtenir et d'utiliser les données pertinentes sont importantes pour la pertinence des décisions de commercialisation. Les marchés de produits de base n'ont que rarement, pour ne pas dire jamais, rempli les conditions nécessaires à une concurrence parfaite.

- 388 - Le nombre et le poids économique des acheteurs et des vendeurs, bien que variables selon les produits, présentent souvent un caractère d'oligopole et/ou d'oligopsone, tandis que les pratiques commerciales se sont instaurées essentiellement au gré des intérêts des utilisateurs et négociants de produits primaires. 923. L'information sur les détenteurs des droits de propriété et les changements dans les structures des industries et marchés mondiaux des divers produits n'est pas systématiquement disponible aujourd'hui, mais tout semble indiquer que, pendant les années 80, le nombre des grands participants a diminue sur de nombreux marches, ce qui a accru leur pouvoir d'influencer les prix par leurs décisions de stockage et leurs interventions au niveau de la demande. Les renseignements sur la demande ne sont encore véritablement accessibles qu'à ces grands intervenants et il est fréquent que des sociétés de commerce qxri sont en même temps des transformateurs, importants acteurs dans la formation des prix et ^yant un intérêt dans ses résultats, soient la principale source des renseignements que le grand public peut se procurer 311/. 924. Le nombre réel d'entreprises qui interviennent directement dans les opérations sur les produits de base s'est peut-être accru de nouveaux arrivants. Mais, simultanément, le pouvoir économique des grandes sociétés, opérant généralement sur plus à:'un marché et souvent dans le monde entier, s'est accentué en raison de fusions et de prises de contrôle, ainsi que d'installation de capacités de transformation sur de nouveaux sites. Ce mouvement est particulièrement évident dans la production de denrées alimentaires. Pour prendre l'exemple du marché du thé, le nombre déjà modeste des grandes entreprises s'est réduit 312/ et leur mainmise sur le marché s'est sensiblement accrue, y compris sur les marchés de pays en développement comme le Pakistan et l'Inde. Dans l'industrie du cacaco, les cinq grands fabricants de chocolat utilisent maintenant près de 40 % de la production mondiale annuelle de fèves de cacao, cependant que la commercialisation et l'ouvraison intermédiaire du cacao se sont de plus en plus concentrées entre les mains de quelques sociétés 313/. Des changements analogues sont à signaler dans l'industrie du café. Dans les industries sucrière et céréalière également, les principales entreprises ont procédé à des acquisitions et à des expansions considérables 314/. Dans le secteur agro-alimentaire, plusieurs grandes sociétés soit ont procédé à des fusions, soit ont acheté d'autres firmes 315/. Selon un avis récemment exprimé, "Un à un, les joueurs de moindre importance disparaissent et la bataille s'engage, car les grandes industries manufacturières luttent pour prendre pied dans un secteur alimentaire international de plus en plus globalisé" 316/. 925. Dans le domaine des minéraux et des métaux, il semble y avoir eu consolidation de la position de force sur le marché par une politique d'expansion. La tendance antérieure à la diversification horizontale dans l'industrie extractive par les grandes compagnies pétrolières semble s'être inversée, plusieurs revendant leurs acquisitions dans le secteur des métaux à des sociétés minières et métallurgiques bien en place. 926. La deuxième caractéristique de l'emprise croissante sur le marché de grandes entreprises, surtout transnationales, qui achètent des produits de base est l'intérêt considérable qu'elles portent à une gamme toujours plus

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Le nombre et le poids économique des acheteurs et des vendeurs, bien que<br />

variables selon les produits, présentent souvent un caractère d'oligopole<br />

et/ou d'oligopsone, tandis que les pratiques commerciales se sont instaurées<br />

essentiellement au gré des intérêts des utilisateurs et négociants de produits<br />

primaires.<br />

923. L'information sur les détenteurs des droits de propriété et les<br />

changements dans les structures des industries et marchés mondiaux des divers<br />

produits n'est pas systématiquement disponible aujourd'hui, mais tout semble<br />

indiquer que, pendant les années 80, le nombre des grands participants a<br />

diminue sur de nombreux marches, ce qui a accru leur pouvoir d'influencer<br />

les prix par leurs décisions de stockage et leurs interventions au niveau de<br />

la demande. Les renseignements sur la demande ne sont encore véritablement<br />

accessibles qu'à ces grands intervenants et il est fréquent que des sociétés<br />

de commerce qxri sont en même temps des transformateurs, importants acteurs<br />

dans la formation des prix et ^yant un intérêt dans ses résultats, soient<br />

la principale source des renseignements que le grand public peut se<br />

procurer 311/.<br />

924. Le nombre réel d'entreprises qui interviennent directement dans les<br />

opérations sur les produits de base s'est peut-être accru de nouveaux<br />

arrivants. Mais, simultanément, le pouvoir économique des grandes sociétés,<br />

opérant généralement sur plus à:'un marché et souvent dans le monde entier,<br />

s'est accentué en raison de fusions et de prises de contrôle, ainsi que<br />

d'installation de capacités de transformation sur de nouveaux sites.<br />

Ce mouvement est particulièrement évident dans la production de denrées<br />

alimentaires. Pour prendre l'exemple du marché du thé, le nombre déjà modeste<br />

des grandes entreprises s'est réduit 312/ et leur mainmise sur le marché s'est<br />

sensiblement accrue, y compris sur les marchés de pays en développement comme<br />

le Pakistan et l'Inde. Dans l'industrie du cacaco, les cinq grands fabricants<br />

de chocolat utilisent maintenant près de 40 % de la production mondiale<br />

annuelle de fèves de cacao, cependant que la commercialisation et l'ouvraison<br />

intermédiaire du cacao se sont de plus en plus concentrées entre les mains de<br />

quelques sociétés 313/. Des changements analogues sont à signaler dans<br />

l'industrie du café. Dans les industries sucrière et céréalière également,<br />

les principales entreprises ont procédé à des acquisitions et à des expansions<br />

considérables 314/. Dans le secteur agro-alimentaire, plusieurs grandes<br />

sociétés soit ont procédé à des fusions, soit ont acheté d'autres firmes 315/.<br />

Selon un avis récemment exprimé, "Un à un, les joueurs de moindre importance<br />

disparaissent et la bataille s'engage, car les grandes industries<br />

manufacturières luttent pour prendre pied dans un secteur alimentaire<br />

international de plus en plus globalisé" 316/.<br />

925. Dans le domaine des minéraux et des métaux, il semble y avoir eu<br />

consolidation de la position de force sur le marché par une politique<br />

d'expansion. La tendance antérieure à la diversification horizontale dans<br />

l'industrie extractive par les grandes compagnies pétrolières semble s'être<br />

inversée, plusieurs revendant leurs acquisitions dans le secteur des métaux à<br />

des sociétés minières et métallurgiques bien en place.<br />

926. La deuxième caractéristique de l'emprise croissante sur le marché de<br />

grandes entreprises, surtout transnationales, qui achètent des produits de<br />

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