HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad
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Encadré IV-8<br />
STRATEGIES POUR L'EXPORTATION <strong>DE</strong> SERVICES a/<br />
De nombreux pays en développement reconnaissent la nécessité d'élaborer des stratégies visant<br />
expressément à accroître les recettes en devises qu'ils tirent de leurs exportations de services.<br />
Non seulement le développement de ces exportations contribue à l'équilibre de la balance des<br />
paiements, mais encore il favorise l'amélioration des possibilités d'emploi et le renforcement du<br />
secteur national des services en général. L'adoption de stratégies pour l'exportation de services<br />
n'est pas seulement un moyen de faire rentrer des devises, elle peut aussi contribuer au renforcement<br />
des entreprises de services nationales et au relèvement du niveau de qualification de la population.<br />
Pour définir une stratégie de pénétration sur les marchés étrangers, il faut tenir compte des<br />
caractéristiques particulières des services. Tout d'abord, différents modes de prestation peuvent<br />
être employés ensemble ou séparément. Les obstacles physiques ou réglementaires rencontrés dans<br />
chaque cas influent sur la capacité d'accéder aux marchés étrangers. Etant donné que les services ont<br />
un fort coefficient de capital humain, les stratégies d'exportation consisteront dans bien des cas à<br />
offrir des qualifications relativement élevées à un prix relativement bas. Le problème réside dans la<br />
fourniture du service aux consommateurs. Bien souvent, les règlements en matière de visas entravent<br />
l'exportation de services à forte intensité de main-d'oeuvre (comme les services de construction ou<br />
les services professionnels), pour lesquels certaines entreprises des pays en développement ont<br />
prouvé leur compétitivité.<br />
Comme il a été dit plus haut, le meilleur moyen de gagner des devises en exportant des services<br />
à forte intensité de main-d'oeuvre est de profiter, quand cela est possible, de la mobilité accrue<br />
des biens et des personnes. C'est dans le domaine de l'information que les progrès les plus<br />
spectaculaires ont été réalisés sur ce plan. Certains pays en développement trouvent des créneaux sur<br />
le marché des services d'information ou de traitement des données, en particulier dans les branches<br />
ayant un coefficient de main-d'oeuvre relativement élevé, alors que d'autres envisagent d'utiliser<br />
les flux d'information transfrontières pour pénétrer sur les marchés de services à l'étranger.<br />
Une autre caractéristique est le lien entre le commerce des services et celui des biens.<br />
En effet, l'exportation de certains biens peut conduire à l'exportation de services, et vice versa.<br />
Ce scénario semble particulièrement juste dans le cas des produits de haute technicité, nécessitant<br />
une formation complémentaire spécialisée et une maintenance qui, bien souvent, ne peuvent être<br />
assurées que par le producteur lui-même pour des raisons techniques et/ou contractuelles. Les pays en<br />
développement pourraient chercher à incorporer aux produits qu'ils exportent le maximum de services<br />
locaux, ce qui leur éviterait d'avoir à importer toujours plus de services pour exporter la même<br />
quantité de biens. Pour que cette démarche soit rentable, la production intérieure de services doit<br />
être compétitive.<br />
Certains pays en développement ont réussi à élaborer des stratégies inverses, en liant<br />
l'exportation de services de conseil en ingénierie à l'exportation ultérieure de biens d'équipement.<br />
Mais dans ce domaine, le montage financier joue un rôle crucial et les fournisseurs de services des<br />
pays en développement, pourtant plus compétitifs, sont souvent désavantagés par rapport à leurs<br />
concurrents des pays développés qui, eux, sont en mesure de faire une offre globale, groupant<br />
services, biens et financement.<br />
Les éléments qui constituent des atouts pour l'exportation de services sont souvent<br />
"verrouillés" dans le secteur manufacturier, 1'agro-industrie et les industries extractives, mais ils<br />
peuvent devenir exportables s'ils sont externalises. Vu l'expansion de la demande de services aux<br />
producteurs, les stratégies basées sur 1'externalisation des services contenus dans d'autres secteurs<br />
et leur organisation de manière à mieux pénétrer les marchés étrangers, constituent une approche très<br />
prometteuse. Une gamme complète de services peut être fournie depuis un lieu donné (un "centre de<br />
services") : a) en assurant la mobilité maximale des facteurs susmentionnés, c'est-à-dire en<br />
facilitant la circulation des personnes (aéroports), des biens (ports maritimes), de l'information<br />
(téléports) et des capitaux (réglementation appropriée); et b) en mettant en place l'infrastructure<br />
de services nécessaire (communications, enseignement et finances), qui peut être concentrée dans le<br />
lieu en question.<br />
La compétitivité peut reposer sur des stratégies qui tiennent compte des avantages particuliers<br />
que confèrent au pays les connaissances et l'expérience qu'il a acquises pour des raisons<br />
historiques, géographiques et culturelles. Souvent, les facteurs qui y ont contribué ont été méconnus<br />
dans le passé. Le développement d'un secteur de services aux producteurs associé au secteur<br />
manufacturier ou à 1'agro-industrie peut en soi assurer une capacité d'exportation de services. Dans<br />
les pays où ces autres secteurs ne sont pas assez importants pour permettre de procéder ainsi, les<br />
avantages peuvent être fondés sur des services plus traditionnels (comme les transports et le<br />
tourisme), sur les services modernes d'information et de télécommunications, sur des compétences<br />
particulières ou sur des facteurs culturels et géographiques.<br />
a/ Extrait du TDR/8, vol. II.