HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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05.07.2013 Views

- 303 - les conditions et les règles applicables à certaines catégories de travailleurs migrants. Elles n'ont été ratifiées jusqu'à présent que par 15 Etats membres. Ces deux conventions excluent de la définition du travailleur migrant certaines catégories de travailleurs étrangers, notamment les artistes et les membres des professions libérales entrant dans un pays pour une courte période. La deuxième convention exclut également de la définition les employés des organisations ou des entreprises opérant sur le territoire d'un pays qui ont été admis temporairement dans ce pays à la demande de leur employeur pour accomplir une tâche ou une mission particulière, pour une durée limitée et déterminée, et qui sont tenus de quitter le pays une fois leur tâche ou leur mission accomplie. Les deux conventions stipulent en outre que les travailleurs migrants ont droit entre autres au même traitement que les ressortissants nationaux en ce qui concerne certains droits professionnels. e) Action internationale et considérations de politique générale 725. Au cours des négociations sur le commerce des services menées dans le cadre des négociations d'Uruguay, il a été convenu d'insérer une annexe reconnaissant que les mouvements temporaires de main-d'oeuvre peuvent être inclus dans le processus de libéralisation progressive et que des engagements particuliers peuvent être pris à ce sujet aux niveaux sectoriel et sous-sectoriel. Il a été convenu aussi que le cadre relatif aux services ne s'appliquerait pas aux demandeurs d'emploi pris individuellement, ni aux mesures concernant la nationalité, la résidence ou l'emploi à titre permanent. Les négociateurs ont envisagé la possibilité d'établir une liste indicative des personnes physiques fournissant des services particuliers dans des secteurs et à des niveaux de compétence très divers, afin de guider la négociation d'engagements en matière d'accès aux marchés applicables aux déplacements temporaires de personnes physiques pour la prestation de services. Il a été admis qu'une fois qu'un engagement concernant le déplacement temporaire de catégories particulières de personnes physiques fournissant un service donné a été négocié conformément aux dispositions du cadre relatives à l'accès aux marchés, lesdites catégories de personnes doivent pouvoir se déplacer librement pour fournir le service en question. Il a été souligné aussi qu'une fois cet engagement pris, il ne doit pas être enfreint par l'application de lois et de règlements limitant le déplacement des personnes physiques, en particulier en exigeant des preuves de la nécessité économique de ce déplacement. 726. Les pays en développement ont fait valoir que, comme leurs exportations de services supposent généralement le déplacement international des prestataires, tout régime multilatéral qui libéraliserait les mouvements de capitaux mais pas les mouvements de main-d'oeuvre ne profiterait en fait qu'aux exportations des pays développés et accentuerait les déséquilibres actuels. Cela vaut non seulement pour la main-d'oeuvre non qualifiée, dont dépend en grande partie l'avantage compétitif des pays en développement dans des secteurs comme le bâtiment, mais aussi pour les secteurs où des compétences professionnelles d'un niveau relativement élevé et des coûts relativement faibles assurent aux entreprises des pays en développement un net avantage comparatif, que l'on pourrait appeler l'avantage de la haute technologie à bon marché. Le déplacement temporaire de prestataires des pays en développement peut aussi faciliter leur entrée sur le marché des services

- 304 - de plus haute technicité - comme les services de conseil en informatique, où le contact direct avec les clients est un important mode de transfert de technologie "douce" - tout en favorisant leurs exportations d'articles manufacturés grâce à la fourniture de services après-vente. L'acceptation du principe selon lequel le déplacement temporaire de personnel pour la prestation de services est non pas une forme d'immigration, mais une forme d'échange et la consolidation de ce principe par la négociation de concessions sectorielles particulières dans le cadre de l'Uruguay Round serait un grand pas en avant pour les pays en développement riches en main-d'oeuvre qualifiée. Cela pourrait aussi ouvrir la voie à la mise en place de mécanismes plus structurés et mutuellement avantageux afin de faire face aux facteurs déterminant la mobilité de la main-d'oeuvre. 727. Les pays exportateurs de main-d'oeuvre sont évidemment soumis aux aléas de l'économie des pays qui accueillent leurs ressortissants et ils sont tributaires de leurs politiques en matière d'emploi et d'immigration. Les événements récents ont prouvé leur vulnérabilité. Certains ont dû absorber un grand nombre de travailleurs rapatriés et trouver de nouvelles sources de devises. Il s'agit maintenant pour eux de tirer parti des compétences acquises par ces travailleurs pour développer de nouvelles exportations de services (ou de biens) afin de compenser la diminution des envois de fonds de l'étranger. Le soutien de la communauté internationale pourrait leur faciliter la tâche. 7. Services liés au tourisme a) Définition et importance 728. Par suite du développement des transports aériens, de l'augmentation des revenus personnels et de l'allongement des congés payés, l'industrie du tourisme a pris un essor remarquable au cours des dernières années. Pour de nombreux pays en développement, le tourisme est la principale source de devises et d'emplois. Le lien entre le tourisme et les autres secteurs de l'économie, comme le bâtiment, les transports, les télécommunications et les services professionnels, a renforcé l'importance de cette activité dans les stratégies de développement. Les services liés au tourisme peuvent nécessiter la circulation transfrontière de produits brevetés (produits alimentaires, boissons, souvenirs, etc.), d'informations (réservations de places d'avion et de chambres d'hôtel), de main-d'oeuvre (gestionnaires, journalistes) et de capitaux (prises de participation, contrats de gestion, etc.). Dans les négociations d'Uruguay, il a été convenu que la libéralisation du commerce des services liés au tourisme concernait principalement a) le déplacement des consommateurs, c'est-à-dire des touristes, et b) le déplacement des prestataires de services cherchant à opérer sur le marché mondial 264/. Les pays en développement ont cependant estimé qu'il ne s'agissait pas tant d'attirer davantage de touristes que d'obtenir une plus grande part de la valeur ajoutée générée par les touristes dans les pays qu'ils visitent, mais aussi dans leur pays d'origine.

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les conditions et les règles applicables à certaines catégories de<br />

travailleurs migrants. Elles n'ont été ratifiées jusqu'à présent que par<br />

15 Etats membres. Ces deux conventions excluent de la définition du<br />

travailleur migrant certaines catégories de travailleurs étrangers, notamment<br />

les artistes et les membres des professions libérales entrant dans un pays<br />

pour une courte période. La deuxième convention exclut également de la<br />

définition les employés des organisations ou des entreprises opérant sur le<br />

territoire d'un pays qui ont été admis temporairement dans ce pays à la<br />

demande de leur employeur pour accomplir une tâche ou une mission<br />

particulière, pour une durée limitée et déterminée, et qui sont tenus de<br />

quitter le pays une fois leur tâche ou leur mission accomplie. Les deux<br />

conventions stipulent en outre que les travailleurs migrants ont droit entre<br />

autres au même traitement que les ressortissants nationaux en ce qui concerne<br />

certains droits professionnels.<br />

e) Action internationale et considérations de politique générale<br />

725. Au cours des négociations sur le commerce des services menées dans le<br />

cadre des négociations d'Uruguay, il a été convenu d'insérer une annexe<br />

reconnaissant que les mouvements temporaires de main-d'oeuvre peuvent être<br />

inclus dans le processus de libéralisation progressive et que des engagements<br />

particuliers peuvent être pris à ce sujet aux niveaux sectoriel et<br />

sous-sectoriel. Il a été convenu aussi que le cadre relatif aux services<br />

ne s'appliquerait pas aux demandeurs d'emploi pris individuellement, ni aux<br />

mesures concernant la nationalité, la résidence ou l'emploi à titre permanent.<br />

Les négociateurs ont envisagé la possibilité d'établir une liste indicative<br />

des personnes physiques fournissant des services particuliers dans des<br />

secteurs et à des niveaux de compétence très divers, afin de guider la<br />

négociation d'engagements en matière d'accès aux marchés applicables aux<br />

déplacements temporaires de personnes physiques pour la prestation de<br />

services. Il a été admis qu'une fois qu'un engagement concernant le<br />

déplacement temporaire de catégories particulières de personnes physiques<br />

fournissant un service donné a été négocié conformément aux dispositions du<br />

cadre relatives à l'accès aux marchés, lesdites catégories de personnes<br />

doivent pouvoir se déplacer librement pour fournir le service en question.<br />

Il a été souligné aussi qu'une fois cet engagement pris, il ne doit pas être<br />

enfreint par l'application de lois et de règlements limitant le déplacement<br />

des personnes physiques, en particulier en exigeant des preuves de la<br />

nécessité économique de ce déplacement.<br />

726. Les pays en développement ont fait valoir que, comme leurs exportations<br />

de services supposent généralement le déplacement international des<br />

prestataires, tout régime multilatéral qui libéraliserait les mouvements de<br />

capitaux mais pas les mouvements de main-d'oeuvre ne profiterait en fait<br />

qu'aux exportations des pays développés et accentuerait les déséquilibres<br />

actuels. Cela vaut non seulement pour la main-d'oeuvre non qualifiée, dont<br />

dépend en grande partie l'avantage compétitif des pays en développement dans<br />

des secteurs comme le bâtiment, mais aussi pour les secteurs où des<br />

compétences professionnelles d'un niveau relativement élevé et des coûts<br />

relativement faibles assurent aux entreprises des pays en développement un net<br />

avantage comparatif, que l'on pourrait appeler l'avantage de la haute<br />

technologie à bon marché. Le déplacement temporaire de prestataires des pays<br />

en développement peut aussi faciliter leur entrée sur le marché des services

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