HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad
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- 229 - d'inefficacité et d'obsolescence. Si cette politique est combinée à des restrictions visant d'autres formes d'apports technologiques et à une orientation fortement introvertie, les conséquences risquent d'être catastrophiques - comme cela s'est produit en Inde dans les années 70 198/. 571. Dans des pays comme la République de Corée, qui ont réussi leur industrialisation, les importations de technologie ont été soumises à des interventions considérables de la part de l'Etat. Dans les projets clefs en main, les pouvoirs publics ont insisté pour que des ingénieurs coréens participent à tous les stades de la conception et des études. En ce qui concerne les accords de licence, des informations ont été fournies aux entreprises locales, ainsi qu'un appui pour les négociations. La "rétro-ingénierie" a été encouragée et la législation sur la propriété intellectuelle a été généreusement appliquée et interprétée avec souplesse (de même que dans la Province chinoise de Taiwan); c'était là une pratique conforme à l'ancien modèle japonais et elle a également caractérisé pendant quelque temps les stratégies d'industrialisation de la Thaïlande et de la Malaisie 199/. Les interventions visant le transfert de technologie étaient inconnues à Hong Kong et à Singapour, bien que Singapour (comme on l'a déjà noté) ait fortement influencé la nature et le degré de sophistication des investissements étrangers directs. 572. Les activités formelles de R-D sont prises en compte dans les deux dernières colonnes du tableau III.3. Le total des activités de R-D englobe la recherche dans le secteur agricole, la défense, la construction et d'autres types d'activité, mais en ce qui concerne la R-D dans le secteur manufacturier, il n'est pas possible d'obtenir des données comparables pour tous les pays de l'échantillon. L'indicateur le plus proche est la R-D dans le "secteur productif" (qui englobe l'agriculture); il figure dans le tableau lorsqu'il est disponible. La République de Corée occupe de loin la première place, ce qui illustre clairement les besoins et les capacités générés par les politiques antérieures de diversification et d'approfondissement de l'activité industrielle. L'essentiel des activités de R-D de la République de Corée émane des chaebol, et ces groupes sont eux-mêmes le produit d'interventions hautement sélectives. La Province chinoise de Taiwan vient en deuxième place, suivie par la Turquie et Singapour. Au Brésil, la recherche-développement a subi une chute brutale depuis le début des années 80, en raison sans doute des problèmes résultant de l'endettement, tandis que l'Argentine, malgré ses ressources humaines, dépense peu pour la recherche dans le secteur productif. 573. Bien que cet aspect soit impossible à chiffrer, les pays qui ont réussi leur industrialisation ont beaucoup investi pour se doter d'institutions industrielles d'appui, en particulier pour encourager les activités technologiques et la commercialisation des exportations, en plus des efforts faits par les entreprises elles-mêmes. En revanche, dans la plupart des pays en développement, la R-D n'occupe qu'une place très modeste dans les entreprises de production. En outre, les résultats obtenus par les laboratoires de R-D financés par des fonds publics ont été loin de répondre aux espérances. Même lorsque l'innovation et la recherche ont donné des résultats appréciables au regard des ressources humaines et financières investies dans cet effort, il est rare que les produits et les procédés améliorés aient abouti à des innovations industrielles.
- 230 - 574. L'une des raisons de ces contre-performances pourrait être que les recherches ne mettaient pas suffisamment l'accent sur les problèmes liés aux besoins du secteur manufacturier local. Un remède possible consisterait peut-être à réorienter les activités de R-D en se concentrant sur des domaines techniques particuliers, choisis en fonction de la demande présente et future. Un moyen d'y parvenir serait alors de privilégier les recherches à objectif unique de préférence aux recherches polyvalentes, d'accorder une plus forte priorité aux services techniques plutôt qu'à la recherche fondamentale, ainsi qu'aux initiatives permettant d'infléchir l'orientation des activités de R-D pour qu'elles soient plus sensibles à la demande, par exemple en encourageant les recherches contractuelles, les régimes d'incitations basés sur la rémunération et les dispositifs de partages des risques 200/. 575. L'histoire industrielle récente montre que l'innovation, pour être couronnée de succès, nécessite des relations très étroites, à l'intérieur de la firme, entre la recherche, la production, la commercialisation et la gestion. Il faudra du temps pour opérer une nouvelle distribution des responsabilités en matière de recherche industrielle en transférant les attributions des laboratoires publics à des entreprises de production. Les délais varieront d'un pays à l'autre, selon la réorientation des ressources financières destinées à la recherche, et en fonction des compétences disponibles dans les entreprises et de la possibilité de faire appel à des personnels qualifiés de recherche industrielle issus des laboratoires publics. La meilleure solution serait que l'initiative vienne des entreprises elles-mêmes, mais c'est la combinaison d'incitations axées sur l'exportation et de hauts niveaux de compétences qui a permis aux économies les plus avancées d'Asie de se doter d'institutions plus efficaces, de mieux les exploiter et de faire en sorte qu'elles soient utiles au secteur privé. Ici encore, des interventions à grande échelle et sélectives ont été nécessaires pour mettre en place la structure institutionnelle d'appui. 576. En définitive, le dynamisme technologique ne peut s'expliquer par des théories fragmentaires qui mettent l'accent sur certains aspects seulement de l'équation incitations-capacités-institutions. En particulier, l'interprétation néolibérale, avec l'importance qu'elle accorde à une "politique de vérité des prix" dans un marché supposé efficace, a méconnu le rôle des capacités et des institutions. De plus, elle a sous-estimé le rôle positif que peuvent jouer les interventions, en particulier les interventions sélectives, dans la formulation d'incitations appropriées et la mise en place de capacités technologiques créées en réponse à ces incitations. 577. Si les interventions sont un élément indispensable d'un développement industriel soutenu, toutes les interventions ne sont pourtant pas efficaces ou souhaitables. L'expérience du développement offre d'abondants exemples d'interventions anti-économiques. Une protection excessive, indiscriminée, loin de nourrir le dynamisme technologique, a engendré de nombreuses industries "naissantes" qui n'ont jamais mûri. La création de structures industrielles lourdes qui ne sont pas complétées par une base de compétences ou par une base institutionnelle appropriées a souvent débouché sur l'inefficacité. La mise en place de compétences, en l'absence d'incitations appropriées, s'est soldée par un gaspillage de ressources humaines. D'un autre côté, la "politique de vérité des prix", lorsqu'elle n'a pas eu pour complément des mesures de protection en faveur des industries naissantes,
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La "rétro-ingénierie" a été encouragée et la législation sur la propriété<br />
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(de même que dans la Province chinoise de Taiwan); c'était là une pratique<br />
conforme à l'ancien modèle japonais et elle a également caractérisé pendant<br />
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investissements étrangers directs.<br />
572. Les activités formelles de R-D sont prises en compte dans les deux<br />
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types d'activité, mais en ce qui concerne la R-D dans le secteur<br />
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tous les pays de l'échantillon. L'indicateur le plus proche est la R-D dans le<br />
"secteur productif" (qui englobe l'agriculture); il figure dans le tableau<br />
lorsqu'il est disponible. La République de Corée occupe de loin la première<br />
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politiques antérieures de diversification et d'approfondissement de l'activité<br />
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des chaebol, et ces groupes sont eux-mêmes le produit d'interventions<br />
hautement sélectives. La Province chinoise de Taiwan vient en deuxième place,<br />
suivie par la Turquie et Singapour. Au Brésil, la recherche-développement a<br />
subi une chute brutale depuis le début des années 80, en raison sans doute des<br />
problèmes résultant de l'endettement, tandis que l'Argentine, malgré ses<br />
ressources humaines, dépense peu pour la recherche dans le secteur productif.<br />
573. Bien que cet aspect soit impossible à chiffrer, les pays qui ont réussi<br />
leur industrialisation ont beaucoup investi pour se doter d'institutions<br />
industrielles d'appui, en particulier pour encourager les activités<br />
technologiques et la commercialisation des exportations, en plus des efforts<br />
faits par les entreprises elles-mêmes. En revanche, dans la plupart des pays<br />
en développement, la R-D n'occupe qu'une place très modeste dans les<br />
entreprises de production. En outre, les résultats obtenus par les<br />
laboratoires de R-D financés par des fonds publics ont été loin de répondre<br />
aux espérances. Même lorsque l'innovation et la recherche ont donné des<br />
résultats appréciables au regard des ressources humaines et financières<br />
investies dans cet effort, il est rare que les produits et les procédés<br />
améliorés aient abouti à des innovations industrielles.