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HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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les taxes financières et les réserves obligatoires. L'efficacité distributive<br />

donne la proportion dans laquelle les ressources financières sont réparties<br />

entre différents secteurs et activités selon le taux de rendement social ou,<br />

plus largement, selon les objectifs du développement à plus long terme. C'est<br />

au moment où le taux de rendement privé et le taux de rendement social des<br />

projets d'investissement coïncident (c'est-à-dire quand les effets ou<br />

déséconomies externes des projets sont négligeables) que la proportion de<br />

prêts improductifs dans les établissements financiers permet d'apprécier<br />

l'efficacité distributive. Si le taux de rendement social est supérieur au<br />

taux de rendement privé (ce qui est souvent le cas dans les pays en<br />

développement), une accumulation de prêts improductifs risque d'exagérer<br />

l'inefficacité distributive résultant du choix des projets.<br />

20. Il y a souvent relation réciproque entre l'ampleur des marges et la part<br />

des prêts improductifs. Une augmentation de la proportion des prêts stériles<br />

tend à élargir la marge parce que les banques font souvent retomber le coût de<br />

ces créances sur les emprunteurs, ce qui risque de pousser des emprunteurs<br />

même solvables au bord de la faillite, accroissant ainsi la proportion des<br />

prêts improductifs dans les portefeuilles des banques.<br />

21. Dans beaucoup de pays en développement, une forte proportion des avoirs<br />

bancaires est improductive. La majorité des banques aussi bien privées que<br />

publiques est techniquement insolvable et opère avec d'énormes marges<br />

d'intermédiation entre le taux débiteur et le taux créditeur. Presque toutes<br />

les expériences de libéralisation financière comportant une déréglementation<br />

des taux d'intérêt et une plus grande autonomie pour les banques dans la<br />

distribution du crédit ont été suivies d'une augmentation de la proportion de<br />

prêts stériles et d'un élargissement de la marge entre taux débiteurs et taux<br />

créditeurs.<br />

22. En effet, la libéralisation financière a souvent été entreprise dans une<br />

situation macro-économique défavorable : chocs externes, baisse des ressources<br />

extérieures, instabilité macro-économique accrue et ralentissement de la<br />

croissance, enfin resserrement monétaire, se sont conjugués pour affaiblir<br />

considérablement les bilans des sociétés et des établissements financiers.<br />

Mais il y avait une autre raison encore plus importante : les graves carences<br />

structurelles du secteur financier dans les pays en développement. Souvent, la<br />

concentration dans le secteur bancaire est très forte et les grandes sociétés<br />

non financières sont généralement en mesure d'exercer une influence<br />

considérable sur les banques; de surcroît, les règles prudentielles dans le<br />

domaine bancaire sont, en général, insuffisantes et nombreux sont les<br />

gouvernements qui ne sont que trop disposés à se lancer dans des opérations de<br />

sauvetage financier, favorisant ainsi le danger moral. La libéralisation<br />

financière débouche donc fréquemment sur une prise de risques excessive et sur<br />

une concentration du crédit au profit des grandes entreprises et aux dépens<br />

des petites et moyennes entreprises, ce qui nuit à la fois au rapport<br />

coût-efficacité et à l'efficacité distributive dans le secteur bancaire.<br />

L'expérience a montré qu'en accentuant le rôle du mécanisme des prix dans la<br />

répartition des ressources on peut s'attendre à un gaspillage considérable si<br />

le marché n'est pas doté d'institutions appropriées et s'il n'y a pas de<br />

mécanismes de surveillance. Les tentatives de libéralisation financière dans<br />

les pays en développement qui en étaient dépourvus se sont presque toutes

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