HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad
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- 135 - 414. Dès sa création, la CNUCED a été chargée d'"examiner, à la lumière de l'expérience acquise, l'efficacité et l'évolution future des dispositions institutionnelles en vue de recommander les changements et les perfectionnements qu'il pourrait être nécessaire d'y apporter"; et d'"étudier tous les sujets pertinents, y compris les questions relatives à la création d'une organisation générale composée de tous les Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies ou membres des institutions qui lui sont reliées pour traiter du commerce et de ses rapports avec le développement" 147/. a) Démarches récentes 415. Dans le cadre des Négociations d'Uruguay, des propositions ont été avancées pour faire en sorte que le résultat des négociations donne au GATT un caractère institutionnel plus solide grâce à la création d'une nouvelle organisation internationale du commerce. La Communauté économique européenne a ainsi présenté au groupe de négociation sur le fonctionnement du système du GATT, le 9 juillet 1990, une proposition officielle préconisant "l'établissement d'une organisation du commerce multilatéral (OCM)" 148/. Le projet d'Acte final présenté en décembre 1990 à la réunion ministérielle de Bruxelles du Comité des négociations commerciales prévoyait au moins deux (ou trois) nouveaux instruments juridiques reprenant : a) les résultats des négociations sur le commerce des marchandises (y compris les concessions sur l'accès aux marchés, les modifications apportées aux articles de l'Accord général et leurs interprétations, une révision des codes issus des négociations de Tokyo, de nouveaux accords relatifs à l'agriculture, etc.); b) le cadre multilatéral pour le commerce des services; et c) l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (TRIP), pour autant que les pays développés ne parviendraient pas à inclure cet accord dans le point a). L'annexe IV du projet d'Acte final prévoyait que des travaux seraient entrepris en vue de créer un nouvel instrument institutionnel qui constituerait la base administrative et institutionnelle de ces instruments juridiques. 416. De telles propositions s'expliquent non seulement par la nécessité d'incorporer les résultats obtenus dans les nouveaux domaines (services et, éventuellement, TRIP) dans le cadre multilatéral des droits et obligations en matière de commerce, mais aussi par la nécessité de traiter les problèmes juridiques et de procédure posés par l'introduction d'amendements à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce 149/, la révision des codes issus des négociations de Tokyo 150/, etc. L'une des idées avancées est celle d'un "protocole unique", selon laquelle tous les accords qui se dégageraient des Négociations d'Uruguay seraient incorporés dans un instrument juridique unique qui contiendrait ainsi non seulement tout accord qui serait conclu dans le domaine des TRIP et des services, mais aussi les diverses modifications négociées apportées aux codes issus des négociations de Tokyo et aux articles de l'Accord général lui-même 151/.
- 136 - Encadré II-3 CHARTE DE LA HAVANE INSTITUANT UNE ORGANISATION INTERNATIONALE DU COMMERCE Rappel des faits Dès la fin de la seconde guerre mondiale, des dispositions ont été prises au niveau international en vue de mettre au point un système commercial international et d'instituer une organisation internationale du commerce pour administrer celui-ci. En avril 1946, le Conseil économique et social de l'ONU a approuvé à l'unanimité une résolution présentée par les Etats-Unis, visant à convoquer une Conférence mondiale sur le commerce et l'emploi. Il a été créé un Comité préparatoire, qui s'est réuni à deux reprises, en 1946, puis en 1947, avant la Conférence de La Havane, convoquée la même année. L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce a été négocié au cours de la réunion de 1947 du Comité préparatoire. Après des mois de délibération, l'Acte final de la conférence de La Havane a été signé par 53 pays, en mars 1948. Cependant, la Charte instituant une organisation internationale du commerce n'est pas entrée en vigueur, les Etats-Unis ne l'ayant pas ratifiée en raison de l'opposition qui se manifestait au plan intérieur. Les Etats-Unis étaient à l'époque la principale puissance économique et d'autres participants avaient subordonné leur adhésion à la Charte à son acceptation par ce pays. L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce est entré en vigueur le 1er janvier 1948, pendant que se tenait la Conférence de La Havane. Reprenant dans une large mesure le chapitre IV ("Politique commerciale") de la Charte de La Havane, il a ainsi été la seule partie de la Charte à prendre effet, quoique par le biais d'un Protocole d'application provisoire (c'est-à-dire jusqu'à l'entrée en application de la Charte de La Havane), qui j autorisait les parties contractantes à conserver toute législation commerciale ien vigueur contraire à ses dispositions (clause dite de 1'"antériorité"). \ l Les chapitres de la Charte qui ne sont pas entrés en application portaient sur : a) l'emploi et l'activité économique (chap. II); b) le développement économique et la reconstruction (chap. Ill); les pratiques jcommerciales restrictives (chap. V); les accords intergouvernementaux sur les produits de base (chap. VI); et la création de l'organisation internationale \du commerce (chap. VII). Une grande partie de l'activité des instances ]économiques internationales de ces 40 dernières années, notamment celle de la CNUCED, a été directement influencée par le fait que la Charte de La Havane n'est pas entrée en vigueur, et notamment par l'absence d'objectifs macro-économiques communs, le défaut d'orientation en matière de développement, l'absence de discipline pour les activités des entreprises privées, le parti pris à 1'encontre des pays tributaires des exportations de produits de base et l'absence d'une véritable organisation internationale du commerce.
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institutionnelles en vue de recommander les changements et les<br />
perfectionnements qu'il pourrait être nécessaire d'y apporter"; et<br />
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de l'Organisation des Nations Unies ou membres des institutions qui lui<br />
sont reliées pour traiter du commerce et de ses rapports avec le<br />
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a) Démarches récentes<br />
415. Dans le cadre des Négociations d'Uruguay, des propositions ont été<br />
avancées pour faire en sorte que le résultat des négociations donne au GATT un<br />
caractère institutionnel plus solide grâce à la création d'une nouvelle<br />
organisation internationale du commerce. La Communauté économique européenne a<br />
ainsi présenté au groupe de négociation sur le fonctionnement du système<br />
du GATT, le 9 juillet 1990, une proposition officielle préconisant<br />
"l'établissement d'une organisation du commerce multilatéral (OCM)" 148/.<br />
Le projet d'Acte final présenté en décembre 1990 à la réunion ministérielle<br />
de Bruxelles du Comité des négociations commerciales prévoyait au moins<br />
deux (ou trois) nouveaux instruments juridiques reprenant : a) les résultats<br />
des négociations sur le commerce des marchandises (y compris les concessions<br />
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général et leurs interprétations, une révision des codes issus des<br />
négociations de Tokyo, de nouveaux accords relatifs à l'agriculture, etc.);<br />
b) le cadre multilatéral pour le commerce des services; et c) l'accord sur<br />
les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce<br />
(TRIP), pour autant que les pays développés ne parviendraient pas à inclure<br />
cet accord dans le point a). L'annexe IV du projet d'Acte final prévoyait que<br />
des travaux seraient entrepris en vue de créer un nouvel instrument<br />
institutionnel qui constituerait la base administrative et institutionnelle<br />
de ces instruments juridiques.<br />
416. De telles propositions s'expliquent non seulement par la nécessité<br />
d'incorporer les résultats obtenus dans les nouveaux domaines (services et,<br />
éventuellement, TRIP) dans le cadre multilatéral des droits et obligations en<br />
matière de commerce, mais aussi par la nécessité de traiter les problèmes<br />
juridiques et de procédure posés par l'introduction d'amendements à l'Accord<br />
général sur les tarifs douaniers et le commerce 149/, la révision des codes<br />
issus des négociations de Tokyo 150/, etc. L'une des idées avancées est celle<br />
d'un "protocole unique", selon laquelle tous les accords qui se dégageraient<br />
des Négociations d'Uruguay seraient incorporés dans un instrument juridique<br />
unique qui contiendrait ainsi non seulement tout accord qui serait conclu dans<br />
le domaine des TRIP et des services, mais aussi les diverses modifications<br />
négociées apportées aux codes issus des négociations de Tokyo et aux articles<br />
de l'Accord général lui-même 151/.