HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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05.07.2013 Views

- 121 - Cela ne veut pas dire qu'ils s'opposent à la protection de la propriété intellectuelle, mais simplement qu'ils devraient conserver une certaine liberté d'appliquer le type et le degré de protection qui convient à leur situation particulière et de prendre les mesures nécessaires pour en pallier les effets monopolistiques indésirables. Ces préoccupations risquent de devenir plus vives encore du fait qu'un nombre croissant de pays en développement se lancent actuellement dans des réformes de politique commerciale et de politique intérieure qui les mettront à même de suivre le chemin de l'enrichissement technologique que les pays développés ont eux-mêmes suivi précédemment. 371. Si une meilleure protection de la propriété peut favoriser le processus de transfert de la technologie, cette protection en soi ne compensera pas le manque de personnel qualifié, le manque d'équipement et l'absence d'une infrastructure générale, ni 1'éloignement des grands centres de recherche, tous facteurs qui sont essentiels dans les décisions concernant l'implantation des moyens de recherche-développement. D'un autre côté, une plus forte protection confortera naturellement le pouvoir de négociations des détenteurs de droits de propriété, ce qui les mènera à exiger des redevances plus élevées et à imposer des clauses restrictives de divers types. L'incidence de la protection de la propriété intellectuelle sur les consommateurs est également une source de préoccupation. En règle générale, plus les droits exclusifs accordés sont importants et larges, plus grand est le risque de voir appliquer des prix exorbitants et d'autres pratiques abusives. Par exemple, les prix élevés demandés pour des spécialités pharmaceutiques ont déclenché des mesures correctives de la part des gouvernements, y compris la mise en place de mécanismes spéciaux d'octroi obligatoire de licences. 372. Ainsi qu'il est indiqué dans le chapitre III du présent rapport, il importe d'aboutir à un accord qui permettrait aux pays en développement de concevoir des régimes de propriété intellectuelle qui soient conformes à la fois aux engagements internationaux et à leurs propres objectifs de développement. Il importe aussi qu'un tel accord empêche toute rétorsion mutuelle entre le commerce de marchandises et les droits de propriété intellectuelle. c) Commerce des services 373. Les pays en développement ont accepté que la question du commerce des services soit incluse dans les Négociations d'Uruguay 125/, du fait que la déclaration ministérielle sur ces négociations établissait une distinction juridique entre les négociations relatives au commerce des services et celles qui devaient porter sur le commerce des marchandises. Les négociations sur les services ont amené les gouvernements à aborder toute une gamme de questions telles que le mouvement de la main-d'oeuvre, le mouvement des capitaux, l'échange de données informatisées et l'identité culturelle - toutes questions dont les incidences sont vastes et variées et qui sont difficiles à traiter dans une série de négociations commerciales. Le projet de cadre multilatéral qui prend actuellement corps au sujet du commerce des services définit l'accès aux marchés et le traitement national en y incluant la présence de personnes morales (c'est-à-dire que "l'accès" doit être interprété comme comprenant "l'établissement") et dispose que cet accès doit être limité aux engagements spécifiques qui pourraient être négociés aux niveaux sectoriel et

- 122 - sous-sectoriel dans des séries successives de négociations (approche dite "de la liste positive"); les premières négociations sur les "engagements initiaux" se sont déroulées en 1991. Un élément fondamental de la position prise par les pays en développement a été le maintien du droit d'imposer des conditions aux fournisseurs étrangers qui cherchent à être "présents" et l'imposition, aux pays développés, de l'obligation d'aider à remédier à "l'asymétrie" existant entre pays développés et pays en développement dans le commerce des services, afin que ces derniers pays puissent disposer des moyens de renforcer leurs secteurs de services intérieurs et d'accéder effectivement aux marchés mondiaux. 374. Un aspect particulier des négociations relatives au commerce des services a été l'élaboration d'un "compromis" entre la présence de personnes morales sous forme de capitaux ("présence commerciale") et le mouvement de main-d'oeuvre (présence de personnes "physiques"), tous deux reconnus comme constituant un "commerce" de services aux fins du cadre envisagé, des efforts ayant par ailleurs été déployés pour négocier un texte qui définisse les obligations "commerciales" en ce qui concerne le mouvement des personnes. L'application des principes de l'universalité et du traitement inconditionnel de la nation la plus favorisée est compliquée par l'existence d'accords internationaux et d'organismes qui s'occupent du commerce dans certains secteurs de services (par exemple les transports aériens). La question de savoir comment le cadre "cohabiterait" avec l'OACI, le Code de conduite des conférences maritimes (ONU), l'UIT, etc. a retenu l'attention aux stades ultérieurs des négociations. Malgré les positions prises au départ sur "l'application de l'Accord général au commerce des services", tous les participants admettent maintenant que le cadre multilatéral pour le commerce des services devrait constituer un instrument juridique distinct et ne pourrait être rattaché au cadre juridique de l'Accord général en l'absence de dispositions institutionnelles spéciales. 375. De l'avis des pays en développement, un cadre multilatéral pour le commerce des services devrait être fondé sur les principes du traitement inconditionnel de la nation la plus favorisée et de l'universalité, et tout engagement de libéralisation pris par eux au titre de ce cadre serait fonction des progrès réalisés dans le renforcement de leurs secteurs de services intérieurs et des moyens qui leur sont accordés à cette fin (par exemple, transfert de technologie et conditions imposées aux fournisseurs étrangers), ainsi que des possibilités effectives qu'ils auraient d'accéder aux marchés mondiaux, y compris par le mouvement de leur main-d'oeuvre. Le cadre multilatéral peut apporter une contribution importante au commerce et au développement des pays en développement s'il leur permet vraiment d'obtenir, en contrepartie de leurs mesures de libéralisation, un accès réciproque effectif de leurs services aux marchés des pays développés ainsi qu'un accès à la technologie et aux systèmes de réseaux et de distribution. 376. Les négociations sur le commerce des services se poursuivent sur la base d'un projet de texte d'Accord général pour le commerce des services qui a été présenté à la réunion de Bruxelles, l'hypothèse étant qu'elles devaient être terminées pour la fin de 1991. Elles portent sur trois principaux éléments : le texte du cadre multilatéral, des annexes sectorielles et des listes d'engagements. Des annexes sectorielles sur les transports maritimes, aériens, routiers et par voies d'eau intérieures, sur les télécommunications "de base"

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sous-sectoriel dans des séries successives de négociations (approche dite "de<br />

la liste positive"); les premières négociations sur les "engagements initiaux"<br />

se sont déroulées en 1991. Un élément fondamental de la position prise par les<br />

pays en développement a été le maintien du droit d'imposer des conditions aux<br />

fournisseurs étrangers qui cherchent à être "présents" et l'imposition, aux<br />

pays développés, de l'obligation d'aider à remédier à "l'asymétrie" existant<br />

entre pays développés et pays en développement dans le commerce des services,<br />

afin que ces derniers pays puissent disposer des moyens de renforcer leurs<br />

secteurs de services intérieurs et d'accéder effectivement aux marchés<br />

mondiaux.<br />

374. Un aspect particulier des négociations relatives au commerce des services<br />

a été l'élaboration d'un "compromis" entre la présence de personnes morales<br />

sous forme de capitaux ("présence commerciale") et le mouvement de<br />

main-d'oeuvre (présence de personnes "physiques"), tous deux reconnus comme<br />

constituant un "commerce" de services aux fins du cadre envisagé, des efforts<br />

ayant par ailleurs été déployés pour négocier un texte qui définisse les<br />

obligations "commerciales" en ce qui concerne le mouvement des personnes.<br />

L'application des principes de l'universalité et du traitement inconditionnel<br />

de la nation la plus favorisée est compliquée par l'existence d'accords<br />

internationaux et d'organismes qui s'occupent du commerce dans certains<br />

secteurs de services (par exemple les transports aériens). La question de<br />

savoir comment le cadre "cohabiterait" avec l'OACI, le Code de conduite des<br />

conférences maritimes (ONU), l'UIT, etc. a retenu l'attention aux stades<br />

ultérieurs des négociations. Malgré les positions prises au départ sur<br />

"l'application de l'Accord général au commerce des services", tous les<br />

participants admettent maintenant que le cadre multilatéral pour le commerce<br />

des services devrait constituer un instrument juridique distinct et ne<br />

pourrait être rattaché au cadre juridique de l'Accord général en l'absence<br />

de dispositions institutionnelles spéciales.<br />

375. De l'avis des pays en développement, un cadre multilatéral pour le<br />

commerce des services devrait être fondé sur les principes du traitement<br />

inconditionnel de la nation la plus favorisée et de l'universalité, et tout<br />

engagement de libéralisation pris par eux au titre de ce cadre serait fonction<br />

des progrès réalisés dans le renforcement de leurs secteurs de services<br />

intérieurs et des moyens qui leur sont accordés à cette fin (par exemple,<br />

transfert de technologie et conditions imposées aux fournisseurs étrangers),<br />

ainsi que des possibilités effectives qu'ils auraient d'accéder aux marchés<br />

mondiaux, y compris par le mouvement de leur main-d'oeuvre. Le cadre<br />

multilatéral peut apporter une contribution importante au commerce et au<br />

développement des pays en développement s'il leur permet vraiment d'obtenir,<br />

en contrepartie de leurs mesures de libéralisation, un accès réciproque<br />

effectif de leurs services aux marchés des pays développés ainsi qu'un accès<br />

à la technologie et aux systèmes de réseaux et de distribution.<br />

376. Les négociations sur le commerce des services se poursuivent sur la base<br />

d'un projet de texte d'Accord général pour le commerce des services qui a été<br />

présenté à la réunion de Bruxelles, l'hypothèse étant qu'elles devaient être<br />

terminées pour la fin de 1991. Elles portent sur trois principaux éléments :<br />

le texte du cadre multilatéral, des annexes sectorielles et des listes<br />

d'engagements. Des annexes sectorielles sur les transports maritimes, aériens,<br />

routiers et par voies d'eau intérieures, sur les télécommunications "de base"

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