HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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05.07.2013 Views

- 117 - i) Mesures concernant les investissements et liées au commerce (TRIM) 358. La plupart des pays en développement ont libéralisé leur politique en matière d'investissements étrangers directs, le plus souvent en remplaçant les mesures limitant l'entrée de ces investissements par des mesures visant à les attirer. En même temps, les gouvernements des pays où ces investissements s'effectuent essayent de s'assurer que le comportement des sociétés transnationales est compatible avec les objectifs nationaux de développement, en subordonnant leurs opérations à certaines conditions. Ces conditions prennent diverses formes, dont la plus courante est probablement la fixation d'un minimum en ce qui concerne la participation du capital local. Certaines ont des conséquences directes pour les courants d'échanges, par exemple lorsqu'elles consistent à imposer un minimum pour les éléments d'origine locale (c'est-à-dire un maximum pour les éléments importés) ou un niveau minimum dans le cas des exportations. Du fait que de telles mesures entraînent une distorsion de la structure normale des échanges, un certain nombre de pays ont demandé qu'il en soit question dans les négociations commerciales. En particulier, un point important acquis lors du lancement de l'Uruguay Round est qu'il a été convenu d'élargir les négociations pour qu'elles englobent, notamment, les mesures de ce genre dites mesures concernant les investissements et liées au commerce (TRIM). 359. Au cours de ces négociations, certains pays ont fait valoir qu'il fallait aborder aussi la question des subventions destinées à attirer les investissements étrangers directs, étant donné qu'elles ont toutes des répercussions sur le commerce, directement ou indirectement. Les subventions prennent toute une série de formes et sont maintenant chose courante aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Dans bien des cas elles font partie intégrante de la politique commerciale nationale (en particulier là où l'on s'efforce de mettre en place des zones franches industrielles), mais dans d'autres cas il s'agit d'une question qui concerne les autorités locales. Par exemple, certaines des plus grosses subventions liées aux investissements étrangers directs sont celles que divers Etats des Etats-Unis ont offertes à des sociétés japonaises qui envisageaient d'installer des usines de construction automobile dans le pays; dans la Communauté économique européenne, divers pays se sont livrés à une concurrence analogue pour accueillir de telles usines. Malgré les mesures que les pays en développement ont prises pour attirer les investissements étrangers directs, ces derniers ont de plus en plus été concentrés dans des pays développés. Au cours des années 70, un tiers de ce courant de capitaux est allé aux pays en développement, et un cinquième seulement au cours des années 80 - où 10 pays en ont reçu 75 % 122/. Cette diminution a été due à un certain nombre de facteurs internes et externes, par exemple à la dette totale des pays en développement, qui dépassait les 1 000 milliards de dollars des Etats-Unis, à l'importante "fuite de capitaux", à l'accroissement des courants d'investissements entre pays développés et à la transformation économique récente des pays d'Europe centrale et orientale. 360. Les subventions accordées et les conditions imposées aux investissements étrangers directs peuvent entraîner une affectation des ressources qui diffère de celle qui existerait en leur absence, et tel est à vrai dire leur objectif. Dans un monde très compétitif, une telle distorsion de l'affectation des ressources mènerait à un manque d'efficacité économique et ne serait pas à

- 118 - l'avantage du pays qui impose ses conditions. Dans la réalité, la concurrence sur le marché mondial est loin d'atteindre cet idéal, d'autant plus que les entreprises qui effectuent des investissements directs à l'étranger jouissent déjà, en général, d'une certaine puissance commerciale. D'autres "imperfections" des marchés accroissent la possibilité qu'une intervention des pouvoirs publics, sous une forme ou une autre, améliore la situation : on ne peut donc plus en déduire que l'imposition de certaines conditions sera nécessairement contraire aux intérêts d'un pays. Il est possible, par exemple, qu'un pays recueille en fait certains des "avantages" qui, dans le cas contraire, pourraient revenir à l'entreprise ou à un autre pays. 361. On pourrait recourir à un argument du type "industrie naissante" pour justifier l'obligation faite à des filiales d'entreprises étrangères d'acheter des facteurs de production locaux (comme cela est souvent le cas dans l'industrie automobile des pays en développement). Ce genre de prescription peut jouer en faveur des producteurs locaux d'éléments et de pièces détachées, stimuler l'investissement intérieur et contribuer à la création d'emplois. Toutefois, l'efficacité à long terme d'une telle approche dépend, comme dans le cas plus classique, de la question de savoir si l'industrie naissante parvient à maturité. Sinon, les facteurs de production peuvent continuer de coûter plus cher que s'ils étaient importés; cela pourrait diminuer les bénéfices de l'entreprise, mais aurait aussi un coût pour le consommateur et réduirait la compétitivité internationale de la branche d'activité concernée. 362. Les prescriptions en matière d'exportation peuvent également apporter une contribution positive au développement î en obligeant les sociétés à exporter, elles ne donnent pas seulement l'assurance que ces entreprises sont compétitives sur le plan international; elles les forcent aussi à s'approprier une part du marché mondial d'un produit. Une étude analytique pourrait montrer que, comme dans le cas des droits de douane, une subvention appropriée peut avoir le même effet qu'une condition liée à l'exploitation de l'investissement, mais sans avoir certains de ses inconvénients. Pour les pays en développement, toutefois, les subventions ont l'inconvénient d'avoir à être payées : des limites budgétaires peuvent faire qu'il est plus facile d'adopter l'approche classée au deuxième rang des préférences, parce qu'elle n'exige pas d'effort financier de la part du gouvernement. ii) Une approche plus globale de la question des investissements internationaux 363. Ainsi donc, les TRIM et les mesures analogues peuvent dans certains cas être considérées comme des mesures exceptionnelles que les pays en développement sont autorisés à prendre, dans le contexte du GATT, pour mettre en place une branche d'activité industrielle. De plus, en se concentrant exclusivement sur la limitation des TRIM telles qu'elles sont actuellement définies, on risque fort d'encourager les pays à trouver d'autres moyens d'atteindre le même objectif, ce qui rendrait cet effort tout à fait vain. Une approche plus globale du problème paraît donc nécessaire. 364. Ainsi qu'il a été mentionné plus haut, les efforts que l'on a déployés pour aboutir à un accord multilatéral sur un ensemble de principes prenant en compte les nouvelles dimensions de l'investissement international et toutes les questions connexes (comme le Code de conduite des sociétés transnationales

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i) Mesures concernant les investissements et liées au commerce (TRIM)<br />

358. La plupart des pays en développement ont libéralisé leur politique en<br />

matière d'investissements étrangers directs, le plus souvent en remplaçant les<br />

mesures limitant l'entrée de ces investissements par des mesures visant à les<br />

attirer. En même temps, les gouvernements des pays où ces investissements<br />

s'effectuent essayent de s'assurer que le comportement des sociétés<br />

transnationales est compatible avec les objectifs nationaux de développement,<br />

en subordonnant leurs opérations à certaines conditions. Ces conditions<br />

prennent diverses formes, dont la plus courante est probablement la fixation<br />

d'un minimum en ce qui concerne la participation du capital local. Certaines<br />

ont des conséquences directes pour les courants d'échanges, par exemple<br />

lorsqu'elles consistent à imposer un minimum pour les éléments d'origine<br />

locale (c'est-à-dire un maximum pour les éléments importés) ou un niveau<br />

minimum dans le cas des exportations. Du fait que de telles mesures entraînent<br />

une distorsion de la structure normale des échanges, un certain nombre de pays<br />

ont demandé qu'il en soit question dans les négociations commerciales.<br />

En particulier, un point important acquis lors du lancement de l'Uruguay Round<br />

est qu'il a été convenu d'élargir les négociations pour qu'elles englobent,<br />

notamment, les mesures de ce genre dites mesures concernant les<br />

investissements et liées au commerce (TRIM).<br />

359. Au cours de ces négociations, certains pays ont fait valoir qu'il fallait<br />

aborder aussi la question des subventions destinées à attirer les<br />

investissements étrangers directs, étant donné qu'elles ont toutes des<br />

répercussions sur le commerce, directement ou indirectement. Les subventions<br />

prennent toute une série de formes et sont maintenant chose courante aussi<br />

bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Dans bien<br />

des cas elles font partie intégrante de la politique commerciale nationale<br />

(en particulier là où l'on s'efforce de mettre en place des zones franches<br />

industrielles), mais dans d'autres cas il s'agit d'une question qui concerne<br />

les autorités locales. Par exemple, certaines des plus grosses subventions<br />

liées aux investissements étrangers directs sont celles que divers Etats des<br />

Etats-Unis ont offertes à des sociétés japonaises qui envisageaient<br />

d'installer des usines de construction automobile dans le pays; dans la<br />

Communauté économique européenne, divers pays se sont livrés à une concurrence<br />

analogue pour accueillir de telles usines. Malgré les mesures que les pays en<br />

développement ont prises pour attirer les investissements étrangers directs,<br />

ces derniers ont de plus en plus été concentrés dans des pays développés. Au<br />

cours des années 70, un tiers de ce courant de capitaux est allé aux pays en<br />

développement, et un cinquième seulement au cours des années 80 - où 10 pays<br />

en ont reçu 75 % 122/. Cette diminution a été due à un certain nombre de<br />

facteurs internes et externes, par exemple à la dette totale des pays en<br />

développement, qui dépassait les 1 000 milliards de dollars des Etats-Unis, à<br />

l'importante "fuite de capitaux", à l'accroissement des courants<br />

d'investissements entre pays développés et à la transformation économique<br />

récente des pays d'Europe centrale et orientale.<br />

360. Les subventions accordées et les conditions imposées aux investissements<br />

étrangers directs peuvent entraîner une affectation des ressources qui diffère<br />

de celle qui existerait en leur absence, et tel est à vrai dire leur objectif.<br />

Dans un monde très compétitif, une telle distorsion de l'affectation des<br />

ressources mènerait à un manque d'efficacité économique et ne serait pas à

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