HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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05.07.2013 Views

- Ill - 340. L'enjeu des politiques à appliquer au cours des années 90 en ce qui concerne le marché du travail va bien au-delà de la création d'emplois pour les personnes actuellement en chômage. Ce qu'il faut, c'est aider tous les travailleurs à changer d'emploi et d'activité dans tous les cas où des mutations structurelles exigent cette adaptation. Il est manifestement nécessaire d'accorder une place plus importante aux dimensions économiques et structurelles des politiques relatives au marché du travail dans les pays développés. En faisant une plus grande place aux programmes de placement, au recyclage et aux systèmes favorisant la mobilité, on peut contribuer à mieux apparier la demande et l'offre de qualifications. Etant donné que les avantages sociaux de telles initiatives sont supérieurs à leur coût individuel, cela peut raisonnablement justifier l'octroi de subventions par les pouvoirs publics. 341. Il est possible aussi d'envisager des programmes spéciaux dans le cas des entreprises qui sont obligées de faire un effort d'ajustement. Sur le plan fiscal, par exemple, on pourrait autoriser les entreprises qui se lancent dans une nouvelle activité à déduire leurs pertes de leurs bénéfices ultérieurs.. Une autre possibilité serait que l'organisme gouvernemental approprié achète à leur "valeur nominale" les pertes nettes d'exploitation reportées par ces entreprises (montant de ces reports multiplié par le taux marginal de l'impôt sur les sociétés), à condition que l'entreprise bénéficiaire investisse un montant au moins équivalent dans une branche d'activité nouvelle 121/. De tels programmes pourraient faire une différenciation, dans les avantages accordés, selon la taille de l'entreprise en accordant des avantages relativement plus importants aux petites et moyennes entreprises, qui sont moins en mesure d'effectuer des ajustements que les entreprises plus importantes et plus diversifiées. 342. Les programmes d'ajustement ciblés sur les entreprises pourraient également contenir un certain élément axé sur la diffusion de la technologie. Il arrive souvent que des entreprises appelées à prendre des mesures d'ajustement soient très mal informées des technologies qui sont disponibles pour réduire les coûts ou accroître l'efficacité. Tel est le cas en particulier des petites entreprises qui n'ont pas un personnel technique adéquat. Pour s'attaquer à ce problème, il faudrait intégrer plus étroitement les politiques suivies en ce qui concerne la technologie et le marché du travail et accroître les investissements consacrés au capital humain. 343. L'élaboration de politiques plus efficaces d'ajustement structurel, dans les pays développés, aurait beaucoup à gagner d'une évaluation des résultats que les politiques passées ou en cours ont permis d'obtenir en matière d'adaptation au changement. Les examens annuels effectués par le Conseil du commerce et du développement au sujet du protectionnisme et de l'ajustement structurel pourraient être plus fortement centrés sur les questions techniques que soulèvent de tels programmes d'ajustement structurel. Vu les étroites relations mutuelles qui jouent entre le protectionnisme et l'ajustement structurel, chaque examen des politiques d'ajustement structurel pourrait avoir lieu parallèlement à celui des mécanismes transparents d'évaluation des politiques commerciales dont il est question dans le présent rapport. Vu le caractère technique des problèmes, le Secrétaire général de la CNUCED pourrait convoquer un groupe d'experts de différents pays pour l'aider et aider le Conseil à se préparer en vue d'un débat sur ces questions et à formuler des recommandations concrètes concernant l'action à entreprendre.

- 112 - 3. Le processus de réforme dans les pays d'Europe centrale et orientale 344. Les changements de système et les réformes économiques se poursuivent en Europe centrale et orientale, encore que leur ampleur et leur rythme diffèrent d'un pays à l'autre. L'héritage du passé joue un grand rôle dans la dégradation récente et rapide des résultats économiques, qui est aggravée encore par le coût des changements de système en cours et par les événements extérieurs. Les stratégies appliquées dans le passé en matière d'investissement se sont souvent traduites par l'affectation d'investissements fixes à des secteurs moins productifs, favorisant l'industrie lourde aux dépens des biens de consommation et des biens d'équipement à forte composante technologique. Les niveaux de productivité sont en conséquence faibles et cette productivité ne s'est guère améliorée. Dé plus, le fait que les pays d'Europe orientale disposaient dans le passé d'un marché assuré en Union soviétique a réduit considérablement la nécessité de moderniser un équipement désuet et d'améliorer l'efficacité de la production. 345. Le passage d'une économie planifiée à une économie de marché entraînera des coûts économiques et sociaux importants pendant la période de transition, encore que certains pays - la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie - soient mieux préparés que les autres à faire face aux problèmes que soulève le changement de système, en particulier parce qu'ils bénéficient d'un consensus national en ce qui concerne leur direction politique et les principaux aspects de leurs programmes de réformes. Le passage à des systèmes orientés vers le marché entraînera inévitablement la fermeture d'entreprises non compétitives, le déplacement de travailleurs et une certaine perturbation de nombreuses activités de production. La réussite des efforts déployés pour limiter ces "coûts" dépendra énormément de la rapidité d'adaptation des agents économiques qui doivent se familiariser avec les nouvelles institutions d'une économie de marché et vaincre l'inertie d'attitudes passées incompatibles avec l'ouverture sur l'extérieur. De plus, le désarroi économique apparu au niveau national a été aggravé par l'impact défavorable de l'effondrement du CAEM, par le ralentissement parallèle des échanges entre pays d'Europe orientale, par la hausse des prix du pétrole intervenue dans le sillage de la crise du Golfe et par la diminution des livraisons de pétrole de l'Union soviétique. 346. Le programme des réformes qu'exige le passage généralisé à une économie de marché est long et hérissé d'obstacles. Les réformes nécessaires et leur dosage approprié varieront d'un pays à l'autre, mais il y a un certain nombre d'éléments clés qui seraient indispensables pour placer les pays concernés dans la voie d'une économie de marché. D'importants changements sont nécessaires dans l'environnement macro-économique, de nouvelles institutions sont à mettre en place et des changements et ajustements structurels fondamentaux sont à effectuer dans la base de production : a) Le passage à l'économie de marché doit être appuyé par des politiques financières et monétaires propres à favoriser l'établissement et le maintien d'un cadre macro-économique stable. Il n'existe cependant pratiquement pas encore de système de gestion macro-économique et de contrôle par le biais de politiques monétaires et financières en Union soviétique et dans certains des pays d'Europe orientale.

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340. L'enjeu des politiques à appliquer au cours des années 90 en ce qui<br />

concerne le marché du travail va bien au-delà de la création d'emplois pour<br />

les personnes actuellement en chômage. Ce qu'il faut, c'est aider tous les<br />

travailleurs à changer d'emploi et d'activité dans tous les cas où des<br />

mutations structurelles exigent cette adaptation. Il est manifestement<br />

nécessaire d'accorder une place plus importante aux dimensions économiques et<br />

structurelles des politiques relatives au marché du travail dans les pays<br />

développés. En faisant une plus grande place aux programmes de placement, au<br />

recyclage et aux systèmes favorisant la mobilité, on peut contribuer à mieux<br />

apparier la demande et l'offre de qualifications. Etant donné que les<br />

avantages sociaux de telles initiatives sont supérieurs à leur coût<br />

individuel, cela peut raisonnablement justifier l'octroi de subventions par<br />

les pouvoirs publics.<br />

341. Il est possible aussi d'envisager des programmes spéciaux dans le cas des<br />

entreprises qui sont obligées de faire un effort d'ajustement. Sur le plan<br />

fiscal, par exemple, on pourrait autoriser les entreprises qui se lancent dans<br />

une nouvelle activité à déduire leurs pertes de leurs bénéfices ultérieurs..<br />

Une autre possibilité serait que l'organisme gouvernemental approprié achète à<br />

leur "valeur nominale" les pertes nettes d'exploitation reportées par ces<br />

entreprises (montant de ces reports multiplié par le taux marginal de l'impôt<br />

sur les sociétés), à condition que l'entreprise bénéficiaire investisse un<br />

montant au moins équivalent dans une branche d'activité nouvelle 121/. De tels<br />

programmes pourraient faire une différenciation, dans les avantages accordés,<br />

selon la taille de l'entreprise en accordant des avantages relativement plus<br />

importants aux petites et moyennes entreprises, qui sont moins en mesure<br />

d'effectuer des ajustements que les entreprises plus importantes et plus<br />

diversifiées.<br />

342. Les programmes d'ajustement ciblés sur les entreprises pourraient<br />

également contenir un certain élément axé sur la diffusion de la technologie.<br />

Il arrive souvent que des entreprises appelées à prendre des mesures<br />

d'ajustement soient très mal informées des technologies qui sont disponibles<br />

pour réduire les coûts ou accroître l'efficacité. Tel est le cas en<br />

particulier des petites entreprises qui n'ont pas un personnel technique<br />

adéquat. Pour s'attaquer à ce problème, il faudrait intégrer plus étroitement<br />

les politiques suivies en ce qui concerne la technologie et le marché du<br />

travail et accroître les investissements consacrés au capital humain.<br />

343. L'élaboration de politiques plus efficaces d'ajustement structurel, dans<br />

les pays développés, aurait beaucoup à gagner d'une évaluation des résultats<br />

que les politiques passées ou en cours ont permis d'obtenir en matière<br />

d'adaptation au changement. Les examens annuels effectués par le Conseil du<br />

commerce et du développement au sujet du protectionnisme et de l'ajustement<br />

structurel pourraient être plus fortement centrés sur les questions techniques<br />

que soulèvent de tels programmes d'ajustement structurel. Vu les étroites<br />

relations mutuelles qui jouent entre le protectionnisme et l'ajustement<br />

structurel, chaque examen des politiques d'ajustement structurel pourrait<br />

avoir lieu parallèlement à celui des mécanismes transparents d'évaluation des<br />

politiques commerciales dont il est question dans le présent rapport. Vu le<br />

caractère technique des problèmes, le Secrétaire général de la CNUCED pourrait<br />

convoquer un groupe d'experts de différents pays pour l'aider et aider le<br />

Conseil à se préparer en vue d'un débat sur ces questions et à formuler des<br />

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