HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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05.07.2013 Views

- 3 - 9. Avant les années 80, les responsables dans de nombreux pays en développement avaient tendance h privilégier presque exclusivement l'aspect coût des taux d'intérêt, même qiiand l'inflation était forte, d'où des taux d'intérêt réels excessivement négatifs. Par contre, dans les années 80, ils ont favorisé uniquement la rentabilité, ce qui a donné des taux d'intérêt réels beaucoup trop élevés, souvent supérieurs à 10 %. En outre, nombreux sont les gouvernements qui ont taxé très légèrement les revenus financiers tout en autorisant les sociétés à déduife du revenu imposable les intérêts versés. Cette politique a fait retomber la charge des intérêts sur le secteur public, qui a dû freiner les investissements productifs de même que les dépenses sociales, ce qui a accentué l'inégalité des revenus. 10. On croit souvent que des t«*ux d'intérêt élevés font monter le taux

- 4 - c) Taux d'intérêt et épargne financière 12. A partir du moment où les taux d'intérêt sont déréglementés et rejoignent des niveaux déterminés par les forces du marché, on peut s'attendre à un déplacement de l'épargne au profit des dépôts bancaires. Une partie du déplacement concerne des fonds investis sur les marchés financiers non structurés et non réglementés. Une autre porte sur les actifs improductifs servant de protection contre 1'inflation, notamment les stocks de produits et l'immobilier, ainsi que des actifs internationaux comme l'or et les devises. 13. Toutefois, les marchés non structurés dans les pays en développement ne sont pas toujours issus de la réglementation financière. Dans beaucoup de pays pauvres, en particulier dans l'Afrique subsaharienne et en Asie, ils coexistent avec des institutions structurées et rendent des services qu'elles ne fournissent pas. Ils remontent souvent à l'époque coloniale, où les institutions financières structurées concentraient leurs concours sur l'exportation. Le secteur financier non structuré prête de l'argent aux petites et moyennes entreprises et aux agriculteurs qui ne peuvent s'adresser à des institutions structurées à cause de leur éloignement géographique ou parce que ces institutions estiment qu'ils présentent trop de risques. Les petites et moyennes entreprises, ayant un certain accès au crédit par le biais de dépôts dans le secteur non structuré, hésitent souvent à déplacer leurs économies vers les banques. En cas de déplacement, le coût et le volume des ressources financières mises à la disposition des petits producteurs, agriculteurs et commerçants se dégradent. Les institutions financières non structurées ne sont pas le meilleur moyen de financer la petite entreprise, car elles n'ont généralement pas les moyens de prêter à long terme, mais le reproche fait aux marchés parallèles de financer des projets hasardeux contre paiement de primes de haut risque n'est guère qu'une description du service financier spécifique qu'ils fournissent. Les politiques qui ont pour effet de déplacer des fonds du secteur non structuré vers le secteur structuré devraient s'accompagner de mesures visant à améliorer considérablement l'accès des petites et moyennes entreprises aux établissements financiers du secteur structuré. 14. Il n'est guère douteux qu'une réduction des avoirs improductifs détenus sous forme de produits représente un progrès. Toutefois, il est loin d'être prouvé que la raison d'être de ces stocks de produits soit des taux d'intérêt réels négatifs sur les actifs financiers 1/. D'abord, les coûts des transactions et du stockage qu'ils entraînent étant importants, de sorte que leur propre taux de rendement réel est généralement négatif, il faut que les taux d'intérêt réels sur les actifs financiers deviennent encore plus négatifs pour que les produits stockés deviennent un placement plus attrayant 2./. Ensuite, dans une conjoncture inflationniste, les prix des différents produits augmentent d'ordinaire à des rythmes différents, ce qui réduit la demande de ces produits en tant que réserve de valeur. 15. D'ailleurs, d'autres actifs, tels que l'or et les devises, sont des protections tout aussi efficaces contre l'inflation, mais plus faciles et moins coûteux à conserver. Toute désaffection pour ces actifs internationaux au profit d'actifs financiers nationaux augmente à la fois le volume de l'épargne susceptible d'investissement et la capacité d'importation de l'économie. Cependant, il n'est pas facile de réduire les stocks d'or en

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9. Avant les années 80, les responsables dans de nombreux pays en<br />

développement avaient tendance h privilégier presque exclusivement l'aspect<br />

coût des taux d'intérêt, même qiiand l'inflation était forte, d'où des taux<br />

d'intérêt réels excessivement négatifs. Par contre, dans les années 80, ils<br />

ont favorisé uniquement la rentabilité, ce qui a donné des taux d'intérêt<br />

réels beaucoup trop élevés, souvent supérieurs à 10 %. En outre, nombreux sont<br />

les gouvernements qui ont taxé très légèrement les revenus financiers tout en<br />

autorisant les sociétés à déduife du revenu imposable les intérêts versés.<br />

Cette politique a fait retomber la charge des intérêts sur le secteur public,<br />

qui a dû freiner les investissements productifs de même que les dépenses<br />

sociales, ce qui a accentué l'inégalité des revenus.<br />

10. On croit souvent que des t«*ux d'intérêt élevés font monter le taux<br />

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